Conférence - Mercredi 16 septembre 2009
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Conférence - Mercredi 16 septembre 2009
1 Conférence - Mercredi 16 septembre 2009- Toulouse. La Chine des Han – par Mme Pirazzoli T’Serstevens, Professeur émérite de l’école pratique des hautes études, directeur d’études en archéologie de la Chine. Compte rendu A Calvet. La dynastie des Han (prononcer « Rane ») est fondatrice du rayonnement de la Chine, et donne les clés du développement de la civilisation chinoise et de l’empire chinois. Le règne de Wudi, de 140 à 87 av notre ère (54 ans) est une période charnière au cours de laquelle la société chinoise change. C’est une période de développement commercial, d’expansion militaire, d’ouverture au commerce avec l’occident, d’incorporation de populations non chinoises. Les sources sont essentiellement les textes de cette époque, des milliers de textes sur des fiches de bambous, découverts dans les tombes depuis 50 ans et aussi des objets. La conférencière propose de présenter les apports du règne de Wudi, en remontant avant et en descendant après, sur quatre siècles, de 221 av JC à 9 ap JC époque des Han occidentaux puis de 9 à 220 ap JC, l’époque des Han orientaux. 1) Les Han avant Wudi : En 221 av JC, un monarque Qin (prononcer « Ts ‘in ») met fin à des luttes entre royaumes, et se proclame premier auguste empereur (armée en terre cuite dans sa sépulture). Il met en place un système administratif, standardise les mesures de longueur et de l’écriture. - Il existe alors deux formes d’écriture : diapos 3/4/5 - l’écriture en petite sigillaire, comme sur cette mesure de capacité en bronze, c’est l’écriture officielle et formelle. Voir exemple d’un sceau en argile, qui se lit de bas en haut et de gauche à droite, qui servait à lier des fiches en bois de bambou. L’écriture ordinaire des scribes, sur des fiches liées par des cordelettes formant des livres. La langue chinoise va se développer à partir de cette écriture. - C’est une période de grands travaux : prolongement des murailles du nord (au nord de la boucle du fleuve jaune, qui est le centre démographique et économique) et construction de canaux d’irrigation. Ces grands travaux et la rigueur du système pénal entraînent des révoltes en 210202 av JC puis une guerre civile jusqu’à l’accession au pouvoir d’un homme du peuple, fondateur de la dynastie des Han. - Cette dynastie des Han dure 4 siècles jusqu’en 220 ap JC, avec la même organisation administrative et politique : un empereur, des ministres, une administration lourde, une division du territoire en commanderies et royaumes laissés en fiefs, avec de moins en moins de pouvoir politique. Le code pénal est un peu adouci, mais reste en grande partie en vigueur, avec des peines capitales fréquentes et aussi des peines de travaux forcés, comme l’emploi dans les travaux publics, dans les fonderies, dans les ateliers impériaux et l’armée. Le principe, essentiel dans la mentalité chinoise, encore aujourd’hui, est que la responsabilité collective du groupe est engagée pour un acte commis par un de ses membres. - Le territoire est continental, tournant le dos à la mer. Carte diapo 6 et 7. Le nord ouest est prospère, le sud est un espace de colonisation, l’extrême sud n’est pas sinisé mais habité par des populations indépendantes. - Les ressources financières et humaines viennent des impôts, du service militaire, des corvées qui reposent sur la paysannerie, les petits commerçants et artisans. Les nobles et grands marchands achètent leurs dispenses. L’armée comprend de nombreux fantassins entourant les chars et soutenant une cavalerie encore embryonnaire au début du règne. 2 - Voir diapo 8, par exemple, deux statues tirées du mausolée des Qin : un palefrenier à gauche, et un archer à droite avec une tunique, un pantalon court et des bandes molletières, une cuirasse faite de morceaux de cuir laqués noirs, liés par des rivets métalliques et des cordons rouges. L’armement est produit en série : des épées en bronze, traitées au chromate donc inoxydables, des char en bronze et bronze doré, léger, conduit par un officier debout, avec une épée et une arbalète (diapos 9 et 10 mausolée de la dynastie des Qin). - Cette période (60 premières années des Han) est celle de l’ essor économique et du peuplement, avec une politique d’apaisement dans les réformes, et de modération des empereurs dans la rigueur de l’administration. A l’extérieur, se développe une politique de compromis, vis-à-vis des nomades de la steppe asiatique, en particulier. Depuis le IX siècle av notre ère, ce peuple pratique un nomadisme pastoral fondé sur de grands troupeaux de chevaux, en Asie centrale, et effectuent régulièrement des raids contre l’empire des Han pour récupérer des richesses agricoles et autres. Diapo 11. 2) Le règne de Wudi : de 140 à 87 av JC : c’est un adolescent de 15 ans qui monte sur le trône, et qui restera connu comme l’empereur guerrier, celui qui va étendre le territoire chinois. Il est dynamique, a le sens de la grandeur, est aussi despotique, en opposition complète avec ses prédécesseurs. 2.1- Sa première action est de renforcer le pouvoir central et de mettre au point le recrutement de fonctionnaires loyaux, nouveaux, qui forment son secrétariat personnel et transmettent ses ordres, en s’opposant aux cadres administratifs anciens : c’est encore un trait marquant de la civilisation chinoise, commun à tous les empereurs chinois : tous les empereurs qui veulent avoir une influence recrutent des hommes nouveaux et rejettent la noblesse précédente, - en obligeant les princes à partager leurs royaumes entre leurs fils - en supprimant les royaumes à la moindre résistance en obligeant les princes à vivre à leur cour (comme Louis XIV). Cette volonté de centralisation s’accompagne de la volonté de renforcer le pouvoir dynastique : une université impériale est créée (la grande école), censée fournir des fonctionnaires capables : plusieurs chaires sont confiées à des lettrés, des maîtres anciens élèves de l’école. Les relations et les « recommandations » (repérage, fondé sur la vertu, par les fonctionnaires locaux) permettent aussi de progresser dans la hiérarchie sociale. C’est d’ailleurs par la recommandation que Wudi recrute ses agents. 2.2 – Les actions de Wudi dans le domaine de l’économie : - De grands travaux agricoles sont lancés pour maîtriser les voies d’eau, à la fois pour garder les fleuves dans leurs lits et pour irriguer les cultures. Les céréales cultivées sont le millet glutineux, le blé, et le riz (un peu car le climat est trop aride). Les progrès agricoles sont dues à des inventions nouvelles, en particulier la production de fer qui permet de fabriquer un outillage en fer fondu (socs d’araire, et socs de houes diapo 12). Le progrès le plus remarquable est lié au décorticage et au vannage des céréales : pilon à bascule (utilisé aussi pour les minerais, en Europe au XVè siècle seulement) et la vanneuse rotative à manivelle existent déjà depuis un moment à cette époque, puisque des modèles en terre cuite du 1er siècle av JC ont été trouvés dans des tombes très modestes, ce qui est incroyable pour des occidentaux diapo 13 et 14. - L’industrie et l’artisanat sont situés dans la région de la capitale et dans le Sichuan : - La sidérurgie est très avancée (fonte du fer depuis le VIè av JC, acier depuis le IVè av JC en mélangeant des fers à différentes teneurs de carbone, (en occident seul existe alors le fer battu à cette époque, le fer fondu apparaît au XVIIè siècle). En 119 av JC, un monopole d’état est institué sur le fer (seules les 49 fonderies étatisées sont autorisées à produire des outils, marmites, et armes en acier et fer) et sur le sel (dans les péninsules du Shandong et Sichuan). 3 - La métallurgie du bronze n’est pas étatisée car les ateliers sont très dispersés, et la monnaie est fabriquée dans de nombreux ateliers : en 118 av JC est créée la monnaie wuzhu, diapo 16, qui, par son apparence et son poids va perdurer jusqu’en 1911. Cette monnaie est créée pour devenir un outil d’échange adéquat et remplacer l’ancienne monnaie uniquement fiduciaire. - L’ensemble des activités artisanales connaît un grand essor au 2è siècle av JC avec la création de manufactures d’état, en particulier pour la soie et le laque. - Les vers à soie sont élevés en petits ateliers familiaux (possibilité de payer en rouleaux de soie). Il existe aussi une production aussi de tissu de chanvre, mais ni laine ni coton. Les métiers à tisser sont des métiers à marche avec une chaîne oblique sur un chassis diapo 17. De nombreuses soieries du 2ème siècle ont été retrouvées dans des tombes, par exemple la soierie datant de 168 av JC, découverte dans une tombe fouillés en 1973, célèbre car la momie d’une dame noble était intacte diapo 18 : c’est une bannière - portrait : remarquer la robe en soie brodée de nuages, typique de cette époque. On trouve aussi des tissus de taffetas brodés au point de chaînette diapo 19, des tissus de satin brodé et décoré de plumes d’oiseaux peintes en or diapo 20. - Le laque est un vernis (le laque pour le produit fini – la laque pour le produit d’origine) produit à partir d’une résine, avec une technologie très complexe, longue et coûteuse, connue depuis le néolithique. Cette résine est un substrat de décoration très résistant à l’eau, à la chaleur et aux acides, permettant une protection à long terme, pour les cercueils, le mobilier, la vaisselle (des plus riches), les verres à alcool, (photos de coupes à boire « seigneur, bon vin » diapo 21), toujours dans les couleurs noires et rouges. - Cet essor économique s’appuie sur un bon réseau de communications (équivalent du réseau romain). Les routes sont larges, des relais postaux existent tous les deux km, c’est l’épine dorsale du développement économique et de l’expansion militaire et culturelle. 2.3 - La guerre et l’expansion chinoise : - Après la consolidation du pouvoir central, la guerre devient possible contre les nomades Xiongnu d’Asie centrale, conflit déterminant qui va ouvrir des horizons nouveaux à la Chine, lui donner des idées d’expansion commerciale vers l’ouest, avec la création future de la route de la soie, pas encore ouverte à cette époque (1er siècle av JC et et 1er siècle après JC). Des alliances sont formées avec les peuples du nord, des attaques sont organisées vers l’est et l’ouest, la la muraille des Qin est reconstruite au nord et le long de la boucle du fleuve jaune (diapo 23 ne pas confondre avec la muraille du XVème siècle), des commanderies et fortins sont créés (diapo 24 photo d’une tour du Sichuan), des campagnes militaires sont aussi lancées vers le sud, occupé par des peuples non chinois avec des cultures riches et complexes, très différentes de la culture chinoise, liés entre eux, et liés aussi aux steppes (Tibet actuel relié en suivant les fleuves, par le Mékong) : ce sont des sociétés guerrières, avec des tambours de bronze réservés aux chefs, et des sacrifices humains diapo 25 et 26. - La région de Canton est soumise en 111 av JC, (parallèle avec la Gaule du sud conquise en 122 av JC) puis colonisée, les autochtones étant rejetés dans les montagnes ou en Asie du sud est. Les forces chinoises établissent en Mandhourie et en nord Corée, dans le même temps, des commanderies, ce qui va apporter des influences chinoises au Japon. A l’ouest, le Sichuan occupé au centre par le désert du Taklamakan, est occupé, et des routes sécurisées sont créées vers l’ouest en bordure du désert. Cela coupe la route des nomades. Plusieurs campagnes contre les nomades d’Asie vont permettre d’arrêter leurs raids, de les isoler, et d’approvisionner les haras de l’empire en très beaux chevaux, grands et fins (Bactriane, nord de l’Afghanistan actuel). Les fantassins (armée de modèles réduits trouvés dans une tombe princière - diapo 27) ont une nouvelle armure en plaques d’acier. Les résultats des campagnes modifient l’équilibre des forces et permettent le passage des influences de l’ouest. 4 - Ce qui permet ces conquêtes, c’est le niveau d’organisation du régime : l’armement (acier, arbalètes puissantes en bronze), les méthodes tactiques = abandon des chars, cavalerie avec des raids rapides, et la qualité des généraux. Ces guerres vident les haras de l’empire, et la population est encouragée à élever des chevaux, à planter de la luzerne. - Le bilan humain est terrible. Des colons chinois sont envoyés, de force souvent, peupler les espaces conquis, sans doute au moins 2 millions de chinois sont déplacés en Chine du nord (une constante dans l’histoire chinoise, en fonction des calamités naturelles ou des volontés politiques). Le premier grand recensement, qui date de 2 ap JC permet d’estimer la population à 58 millions de personnes dont 43 millions en Chine du nord. 2.4 - la civilisation urbaine et la vie de cour : - Il ne reste presque aucune trace de la capitale d’époque Chang’an (350000 à 400000 personnes): la capitale était sans doute la plus grande ville du monde : l’empereur s’y installe en 200 av JC dans deux palais, centre politique diapo 28. La ville entourée d’une muraille de 25 km de long sur 12 m de haut, doublée d’un fossé et percée de 12 portes, avec des canaux qui évacuent les eaux usées vers la rivière qui rejoint le fleuve jaune. Les constructions sont posées sur de hautes plates formes, tapissées de briques à décor moulé. Au centre, entre les palais, l’arsenal (700 X 322 = 3X la place de la concorde actuelle), énorme. Deux marchés fermés sont installés au nord ouest et nord est, et au nord est se situe aussi un complexe de 21 fours de potiers, une fonderie de fer et un atelier de monnaie. Les cimetières et lieux de culte sont hors les murs. 20% seulement de la population vit intra muros dans 160 quartiers fermés au nord de la ville. Les plus riches vivent autour des palais. Le déséquilibre entre consommation et production est évident, cette ville vit en « parasite » du territoire environnant. Par ailleurs, aucun édifice public, aucun lieu de rassemblement populaire ou d’activité culturelle ou sportive n’existe : c’est une ville de cour. - La splendeur des palais est racontée dans les textes, mais la ville était en bois, et plus rien n’est visible aujourd’hui sauf dans des mausolées (aucune tombe d’empereur n’a été encore fouillés, et beaucoup ont déjà été pillées, mais les tombes princières sont très nombreuses - L’empereur vit retranché dans son palais, ne sort pas, son portrait ne figure nul part (y compris sur la monnaie) = il est entouré d’une aura de mystère, d’unicité et de sacré : c’est « le fils du ciel », lequel qui lui envoie son mandat de règne = il occupe un point nodal entre ciel et hommes, et gère le monde en harmonie avec l’ordre cosmique : de nombreux courants philosophiques sont repensés et amalgamés à cette époque à l’idéologie de Confucius : tout est imbriqué et tout résonne l’un sur l’autre. Wudi, très superstitieux, rêve d’immortalité. - La littérature de l’époque est dominée par la figure de Sima Qian, historien de la Chine « depuis les origines », qui écrit un ouvrage capital fondateur des études historiques chinoises. La littérature de cour est liée à la politique, moralisatrice et fastueuse, très fleurie, soucieuse de la beauté de la langue et de sa couleur. La musique et la danse sont des arts importants car Wudi a voulu renouveler la musique de cour (modèle réduit en terre cuite trouvé dans une tombe diapo 29 ). - Le mausolée du père de Wudi (reproduit sur la diapo 30) fait 12 km de côté, est surmonté d’une pyramide centrale de 418 m de côté qui surplombe la tombe, et comprend des fosses tout autour, tapissées de rondins de bois, emplies de milliers de statuettes funéraires diapo 31. Parmi les tombes princières fouillées, est remarquable celle du demi frère de Wudi (Liu Sheng) (reconstitution diapo 32), creusée dans une falaise rocheuse, sur 52m X 37m X 7m : cette tombe comprend une remise à voitures, une réserve d’alcool et de nourriture, une salle d’audience avec deux dais, une salle de bains et des toilettes, montrant ce que devait être l’habitat princier, et un cercueil en bois laqué incrusté de jade. Le linceul est constitué de plaques de jade, cousues de fil d’or diapo 33. Les objets trouvés dans ces tombes sont des lampes (diapo 34), ici avec des volets pivotants, et des inscriptions qui précisent le numéro d’inventaire de l’objet, son poids, ses dimensions, son origine, ses propriétaires successifs (ce sont des objets de collection). Voir aussi 5 un brûle parfum en bronze doré diapo 35, un paravent en bois laqué rouge sur fond noir diapo 36, avec un décor de nuages des bijoux en jade diapo 37. Des statuettes diapo 38 nous montrent le costume et l’esthétique de l’époque, par exemple cette dame de la cour qui porte les cheveux longs en chignon bas dans le dos, ou cette servante (diapo 39). - Cette période de la 2ème moitié du 2è siècle av JC est une période de floraison artistique, avec une forte concentration des richesses dans la capitale, des ateliers impériaux en pleine activité, un début de cosmopolitisme à la suite des guerres (vers 110 av JC). Des produits nouveaux apparaissent, comme la vigne, le lait de jument fermenté (le koumis), la luzerne, des animaux nouveaux comme le chat de Bactriane, le cheval du Ferghana, l’âne, des produits luxueux de lointaine origine (fourrures, tissus de laine, jade). Diapo 40 : exemples d’importation et d’assimilation : voici deux bols iraniens achéménides remontés en boite et pourvus d’un dessin de trois animaux couchés, avec un numéro d’inscription dans un trésor princier. Diapo 41 : voici aussi deux fragments de tapisseries de laines, avec pour dessins un centaure et un guerrier typiques de l’orient hellénisé, réutilisées pour décorer un pantalon nomade. 3) l’après Wudi : après 87 av JC : - Toutes les richesses humaines et éco ont été englouties dans les conquêtes = en 87 ap JC, la Chine est exsangue. Les empereurs suivants vont assainir et calmer la situation, en particulier à l’extérieur, par intégration des nomades dans le système du tribut jusqu’au XVIIIème. En échange, la cour leur permet de commercer dans la ville, et leur fournit des produits (riz, soie, armes, fer) plus importants que le tribut. Diapo 42 Des activités commerciales se développent sur les routes de la soie : le départ est à Chang’an, la route part vers le nord et l’Asie centrale, puis Samarkand, l’Iran (royaume des Parthes), l’Irak , et Antioche, le tout étant aux mains des caravaniers d’Asie centrale. Conclusion : les apports culturels fondamentaux de cette époque sont les suivants : - L’idéologie officielle est fondée sur l’identité empereur et l’interaction cosmos monde = cet ordre moral régit la société toute entière, par l’enseignement (la grande école). Cette monarchie autocratique, hiérarchisée et centralisée va rester vivante jusqu’à la période contemporaine. L’unité se fait autour de valeurs communes, portées par la classe des lettrés : la piété filiale, le respect de l’autorité et de l’âge, l’obligation d’un comportement correct en fonction de sa position dans la société. Mais ces lettrés devenus une véritable bureaucratie, ont gardé une grande stabilité à la société mais ont perdu leur indépendance et leurs capacités d’adaptation. - Les Chinois ne sont pas confrontés à cette époque à des peuples voisins d’un aussi haut niveau de civilisation que le leur, d’où la conviction de la valeur de leur propre civilisation. Ce sentiment fort de supériorité est fondé sur leur érudition et leur capacité à lire. Ce sentiment s’accompagne d’une volonté civilisatrice très forte. Ce sino centrisme restera vivant jusqu'au XVIIIème. - Et il est vrai que la Chine était et est restée très en avance jusqu’au XVIème, pour - ses historiens et leur sens de l’histoire, - ses médecins (acupuncture, prise du pouls, notion de syndrome, médicaments issus de plantes et minéraux), - ses cartographes (exemple de carte sur soie diapo 43, la plus ancienne au monde, avec le nord en bas, carte de 168 av JC montrant les garnisons et les villages d’une région frontière au sud est – autre exemple sur papier, le plus ancien au monde diapo 44), - Il faut nommer aussi l’invention du papier, la roue dentée métallique diapo 45 qui permet l’engrenage, la science et la technologie : classement des phénomènes naturels avec rigueur, instruments précis d’astronomie dans des ateliers d’état (patronage d’état qui oriente vers le bien public, ou la gestion de l’empire et l’amélioration du niveau de vie = une science appliquée).