datation de la migration koongo

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datation de la migration koongo
DATATION DE LA MIGRATION KOONGO
Dans l’article N’sanda a nzondo et l’appartenance yoombe à la famille koongo j’avais tenté
de dater le début de la migration koongo en partant des estimations faites par le site des historiens du Congo-Brazzaville1. En continuant les recherches, je me suis rendu compte que la tradition koongo, en donnant l’élément historique déclencheur de cette migration, offre aussi la possibilité de pouvoir la dater.
Le présent paper tentera d’analyser les deux hypothèses, fixer l’opinion sur la datation de la
migration koongo et nous renseignera sur les premières traversées de l’Atlantique pour
l’approvisionnement au continent américain, deux millénaires avant Christophe COLOMBE.
De la tradition koongo au mythe de l’Atlantide
Selon les estimations du site des historiens du Congo-Brazzaville2, de la Nkâka ya kisina au
légendaire et populaire roi NIMI A LUKENI il faut compter une moyenne de 750 ans, et de NIMI A
LUKENI au premier roi historique connu, c’est-à-dire NZINGA A KHUVU, il se serait écoulé une
moyenne d’un demi millénaire. Sur base de ces estimations, nous serions à au moins 1.750 ans
de l’ancêtre originaire koongo.
Quant à la tradition koongo, elle nous a laissé quelques indices sur le lieu et le mobile qui
aurait déclenché le mouvement migratoire. Le texte ci-dessous est un extrait de l’épopée de cette
migration, du point de départ à l’actuel site, de part et d’autre du Mwanza ou fleuve Kongo :
Kuna Patalau i yantiku diantete. Tukatukidi ko, diambu dia maza ma kalunga mayizanga o kukula
wa ntu. (Tout est parti de Patalau. Nous avions dû le quitter à cause des eaux du kalunga qui dans
leur furie emportaient les gens) 3.
Avant de déterminer l’événement historique auquel le texte de la tradition koongo ferait allusion, je commencerai par analyser quelques éléments saillants qui me serviront d’indices.
Le premier élément est le nom donné à l’endroit d’où survint l’événement : Patalau. Ce mot
aurait perdu la voyelle « u » de la fin en Hindu et devint Patala.
Que signifie Patala en Hindu ?
Selon la cosmologie hindoue, Patala ou Patal désigne les sept régions inférieures ou lokas
de l’univers qui se trouvent sous la terre et se traduit souvent par pègre ou enfer. Le même terme
désigne aussi la septième région infernale et la plus faible de toutes ou Naga-Loka, c’est-à-dire
la région des Nagas4.
Patalau ou Patala nous a livré la première indication sur les caractéristiques du point de
départ de la migration koongo : l’endroit était devenu invivable et s’est transformé au point le
plus bas de l’enfer où l’on a très peu de chance de s’en sortir. Nous savons tous l’élément dominant de l’enfer : le feu. S’agit-il là d’un incendie qui aurait ravagé leur terroir ? D’où proviendrait-il ? Ne voulant pas aller vite en besogne, je préfère d’abord passer à la seconde indice qui
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P. Nzinga N’ditu, « N’sanda a nzondo et l’appartenance yoombe à la famille koongo »,
http://nenzinga.info/Monographies/Nsanda a Nzondo.pdf, p. 25.
Cf. http://historiensducongo.unblog.fr//royaumes-et-chefferies - Consulté le 24 février 2010 à 11:40.
F. CUVELIER, Nkutama a mvila za makanda mu nsi a Kongo, Mission Catholique Tumba, 1934, p. 75. C’est moi
qui ai traduit.
Cf. M. VETTAM, Puranic Encyclopaedia: A Comprehensive Dictionary with Special Reference to the Epic and
Puranic Literature, Motilal Banarsidass, Delhi, 1975, pp. 580-581.
semble être la cause principale ou l’élément déclencheur de la migration : « diambu dia maza
ma kalunga mayizanga o kukula wa ntu » : à cause des eaux du kalunga qui dans leur furie emportaient les gens. Le mot-clé ici est Kalunga.
Kalunga vient d’un mot-valise fait du préfixe «ka», la première particule de négation et du
verbe «lunga», vaincre. En langue koongo, la négation est faite de deux particules qui se mettent
de part et d’autre d’un verbe : le «ka», équivaut au ne français et le «ko», correspondant au pas5.
L’expression complète d’où provient «kalunga» est «ka lunga ko», ne pas vaincre ou qu’on ne
peut pas vaincre, mieux invaincu ou invincible, c’est-à-dire quelque chose devant lequel
l’homme est impuissant. Les koongo utilisent ce terme pour désigner les eaux de l’océan ou des
mers face auxquelles ils se sentent impuissants. L’expression « maza ma kalunga » signifie donc
les eaux invincibes, les eaux de l’océan ou des mers.
À voir de près les deux indices, le texte ferait allusion soit à des pluies torrentielles ou à un
gigantesque raz de marée provoqué par un feu, c’est-à-dire une éruption volcanique, mieux un
Tsunami qui aurait marqué les esprits des générations entières d’une région de la terre. L’un de
ces événements est repris dans la Bible : le déluge. Mais compte tenu des difficultés liées à
l’historicité de l’évènement qui embarqua Noé et sa famille dans l’Arche, je préfère me tourner
vers son similaire qui a dévasté les côtes de la méditerranée : l’explosion volcanique de l’île de
Santorin.
Cet événement réunit plusieurs caractéristiques de l’île Atlantide dont parle PLATON6 dans
Timée7 et dans Critias8.
Mais le récit platonicien de l’Atlantide, n’est-ce pas une allégorie ou une fable morale pour
mettre en garde les concitoyens athéniens contre les conséquences désastreuses du pouvoir et
des richesses ? Toutefois, la richesse des détails donnés par le philosophe grec a conduit les spécialistes à y voir la version imaginaire d’un événement historique. Car l’indice la plus significative est sa destruction par un cataclysme. Les scientifiques pensent avoir trouvé la preuve qu’un
tel événement s’était effectivement produit environ 1.200 ans avant PLATON.
Bien que l’existence et la localisation de l’Atlantide soient longtemps restées un mystère, de
nos jours, les scientifiques de premier plan pensent de plus en plus avoir retrouvés ses traces. En
effet, les archéologues ont découvert les vestiges d’une civilisation ancienne très évoluée qui
prospérait en méditerranée bien avant les Grecs ou les Romains. Une civilisation qui a connu la
catastrophe naturelle la plus dévastatrice de l’Antiquité, comme des récentes recherches géologiques l’ont révélée.
En 2006, le volcanologue Haraldur SIGURDSSON9 de l’Université de Rhode en Island dirigeait une expédition dans les fonds marin autour de l’île grecque de Santorin, autrefois appelée
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On peut ici se souvenir des paroles du sénateur AbdoulayeYERODIA NDOMBASI, alors ministre de l’extérieur de
MZEE Laurent Désiré KABILA, quand il invitait les Nekongo de la RD Congo de contrer l’action des agresseurs : «ka lugani maza ko», ka lugani dioko ko», ne leur donnez pas de l’eau, ne leur donner pas de manioc.
PLATON tenait l’histoire de l’Atlantide de son maître SOCRATE, SOCRATE de CRITIAS, CRITIAS de SOLON, qui
lui-même l’avait entendu d’un vieux prêtre égyptien qui la faisait remonter à l’époque d’IMHOTEP, l’architecte
de la première pyramide égyptien de Saqqarah (la pyramide à degrés), Vizir et Premier ministre du Pharaon
DJOSER de la 3ème dynastie. IMHOTEP signifie « l’homme sage qui entre dans la paix ». De par son nom, il est à
la fois le père de l’architecture, de la philosophie et de la médecine de l’histoire universelle. D’ailleurs le Caducée qui de nos jours est le symbole de la société médicale était la canne de son pouvoir.
Cf. PLATON, Timée, 20e-26e.
Cf. Ibid., Critias, 108b-120c.
Haraldur SIGURDSSON a été le premier à établir les causes de la destruction de Pompéi en 79 ap. J.C. Il a aussi
mis au jour un royaume oublié en Asie du Sud-Est.
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Théra, à la recherche de dépôt de roches volcaniques qui auraient ravagé l’île à l’âge de bronze,
il y a 3.600 ans. Le résultat est stupéfiant : 60.000 Km3 de matière volcanique contre seulement
6.000 pour Pompéi. Parmi les éruptions célèbres de notre époque, celle de Sainte Hélène aux
USA en 1980 bât le record. Mais elle n’avait rejeté que 500 m3 de matières volcaniques. Santorin nous met en présence d’un phénomène tout à fait extraordinaire. C’est l’une des plus grandes
éruptions volcaniques de l’histoire. Sa puissance équivaut à 600 méga tonnes de TNT, soit
40.000 fois la bombe atomique d’Hiroshima. Le Tsunami, avec des vagues atteignant plus de 18
mètres de hauteur voyageant à 250 km/h atteignirent la Crête et toute la côte méditerranéenne de
part et d’autre entre l’Afrique et de l’Europe. Le niveau des eaux de la méditerranée avait tellement augmenté jusqu’à se déverser vers un petit lac d’eaux douces qui se transforma en mer : la
mer noire. Vue telle puissance, la chance de survie était nulle. Le volcan avait déversé 150 milliards de magmas qui ont enseveli l’île sous un amas de cendres de pierres ponces. L’ampleur a
été telle qu’il est resté dans la mémoire, même après l’époque de PLATON.
Des cendres volcaniques de l’île, les archéologues avaient exhumé une civilisation ensevelie
par l’éruption, un monde aussi riche et raffiné que l’Atlantide de Platon. Surnommé le Pompéi
de la mer Égée, elle appartenait à la première grande civilisation européenne, celle des Minoens10, il y a 3.600 ans et qui précède d’un millénaire la Grèce classique. Les minoens avait un
système de sanitaires et d’égouts similaires à celui l’Égypte antique et de la Mésopotamie que
l’Europe ne développera qu’au 19ème siècle.
L’éruption volcanique de l’île de Santorin réunit les deux indices de l’extrait du texte de la
tradition koongo : le feu des entrailles de la terre ou de l’enfer (volcan) et le gigantesque raz de
marée (Tsunami). Il est fort probable que les ancêtres koongo habitaient non loin des côtes de la
méditerranée frappées par le cataclysme.
Si telle hypothèse est plausible, nous devons donc revoir la date du début de leur migration.
En la coïncidant à celle de l’éruption volcanique de Santorin que les volcanologues et archéologues situe vers 1620 av. J.C. Il y a donc près de 3.633 ans que les ancêtres koongo auraient
quitté les côtes égyptiennes de la méditerranée. Avec une telle durée, doublée d’une tradition qui
est demeurée orale, l’on comprend les difficultés de remonter avec exactitudes aux trois clans
originaires.
Les Africains, premiers à découvrir le continent américain
L’allusion faite au mythe de l’Atlantide pour dater le début de la migration koongo me porte
à poser une autre question : qui des Africains et Christophe COLOMBE était le premier à découvrir le continent américain ?
Dans son livre au titre provocateur, Wilson COLIN11 fait allusion à des découvertes qui bouleversent nos connaissances sur l’origine de la civilisation humaine. Parmi ces découvertes, j’ai
retenu deux faits troublants qui remettent en question l’évidence selon laquelle Christophe
COLOMBE était le premier à découvrir le continent Américain : L’un concerne les composantes
de la momification égyptienne et l’autre les cartes anciennes.
Les chercheurs étaient stupéfaits de découvrir des cartes antiques avec une connaissance de
la planète qu’on n’a jamais expliquée. C’est entre autres l’énigme de la carte tracée en 1513 par
un Amiral Turc, Piri REIS avec des parties du monde supposées inconnues à son époque. Cette
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Cf. A. STYLIANOS, La Civilisation Minoenne, Heraklion, Crête, 1960.
Cf. W. COLIN, L’archéologie interdite : De l’Atlantide au Sphinx, Traduit par Emmanuel Scavée, Alphée, Paris,
2006.
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carte représente toutes les parties du globe de manière très précise et bien avant que Christophe
COLOMBE et les autres explorateurs européens ne s’y rendent, une configuration que nous ne
connaissons que depuis 1949. La projection utilisée pour tracer ces cartes s’apparente à celle
utilisée dans les sous-marins nucléaires modernes qui calculent le monde en fonction de leur
éloignement par rapport à un point de départ. Dans le cas des cartes antiques, ce point est Syene,
l’ancienne ville égyptienne de Souenet, foyer des cartographes de l’Antiquité.
Chose plus troublante, la carte de Piri REIS indique avec exactitude la longitude que les européens n’ont pu réaliser qu’au 18ème siècle.
L’histoire de la longitude en Europe commence en 1707. La flotte anglaise venait de quitter
la méditerranée pour les côtes britanniques. À l’époque, bien qu’on avait du mal à calculer sa
position par rapport au Nord et au Sud (latitude), on y arrivait tant bien que mal. Mais jamais
pour celle qui concernait sa position par rapport à l’Est et à l’Ouest (longitude). L’amiral anglais
se mit en colère lorsqu’un marin du Sud-Ouest de l’Angleterre dit qu’ils étaient à 20 milles trop
loin à l’Est et que la flotte risquait de s’échouer sur les côtes. L’officier lui assura que la flotte
faisait bonne route. Blessé dans son amour propre pour ce crime de lèse majesté, L’Amiral fit
pendre le pauvre marin pour insubordination. Mais quand la flotte sombra, ce dernier regretta de
ne pas l’avoir écouté.
L’analyse de la carte de Piri REIS révéla qu’il s’agisait d’une compilation faite à partir
d’autres cartes, c’est-à-dire une copie des copies. La plupart des spécialistes pensent que cette
carte remonte au moins de l’époque d’Alexandre le Grand. Mais d’autres, de plus en plus nombreux, avouent qu’elle est bien plus ancienne que ça. Elle appartiendrait à l’époque pharaonique
la plus ancienne.
En ce qui concerne la momification, en analysant les produits utilisés par les anciens Égyptiens, le professeur Rina BALABANOVE, pathologiste de l’Université d’Ulm en Allemagne y descellera la présence de deux substances des plantes indigènes qu’on ne trouve qu’en Amérique du
Sud : la Cocaïne et la nicotine. En faisant part de ses résultats, la communauté scientifique lui
fit savoir que si elle ne s’était pas trompée dans ses analyses, alors ses découvertes étaient des
inepties et des pures inventions. Mais l’expérience répétée sur une centaine de momies se révéla
incontestable.
Conclusion
En mettant les deux découvertes l’une à côte de l’autre, l’on se rend compte que les Égyptiens auraient atteint une telle la maîtrise de la navigation en haute mer qu’il s pouvaient aisément traverser l’Atlantique pour s’approvisionner en cocaïne et en nicotine indispensables à la
momification. Ceci peut justifier la sculpture des gigantesques têtes des noirs trouvées sur le
continent américain et que les autochtones considèrent comme leurs civilisateurs et bâtisseurs
des pyramides qui s’y trouvent.
Ainsi, si l’histoire classique pouvait revoir ces notes, il serait établi que les premiers à
mettre pied sur le continent américain étaient des noirs venus d’Afrique, non comme esclaves
mais comme civilisateurs, il y a de cela plus de 2.000 ans avant Christophe COLOMBE.
Abbé Paul NZINGA N’DITU – [email protected]
Docteur en Communication Sociale Institutionnelle,
Tavarnelle Val di Pesa (Italie), dimanche 4 août 2013
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