REVUE DE PRESSE SORTIE NATIONALE LE

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REVUE DE PRESSE SORTIE NATIONALE LE
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REVUE
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PRESS
Des Marx Brothers à Bugs Bunny
Hommage à Hawks et à Keaton
What’s Up, Doc ? est un échantillonnage à peu
près complet des multiples avatars du comique
américain. Efficace lorsque, à travers le personnage
de Barbra Streisand, il rend hommage à un comique
de destruction et de provocation qui va des Marx
Brothers aux fabuleux cartoons des années 50 qui
voyaient s’établir le règne incontesté de Bugs Bunny
ou de Woody Woodpecker, le film de Bogdanovich l’est
d’autant plus quand il prétend utiliser les conventions
de la comédie : le quiproquo et la confusion des
objets.
Voici une comédie folle, hommage à Hawks, à Lubitsch, et parfois même, dans la
mécanique, à Feydeau, un film qui renouvelle, au moment où l’on n’y croyait plus,
la veine de la comédie américaine des grandes années 1940, avec un goût perfide
pour la citation hommage pastiche. (...)
Laissons l’histoire-prétexte, Bogdanovich ne s’en servant que pour monter une
série de gags dont certains (la conférence sous la table – la grande glace – la fuite
en triporteur) mériteront de figurer dans l’anthologie du rire burlesque, comme seul
le cinéma américain a su le faire naître. Car foin des dissertations et des regrets,
tous stériles, le film de Peter Bogdanovich est l’une des meilleures comédies qui
se puissent voir. Genre spécifique du cinéma américain, la comédie burlesque
demande au spectateur une acceptation : il faut jouer le jeu et l’admettre avec ses
règles. Alors, on peut découvrir un univers qui, parallèle à celui de Keaton, donne
la priorité aux choses, aux objets, aux quiproquos, et traite l’humain comme le
fétu emporté par le torrent. Reste la mécanique du rire, une mécanique qui jongle
avec l’absurdité et n’accepte la poésie qu’au stade de la démence (les retrouvailles
et le baiser au sommet du gratte-ciel) ou du slapstick (le final dans la baie et le
jugement). Les hommages à Hawks et Keaton, déjà nommés, se révèlent d’une
totale efficacité : le rire éclate, passionné et riche.
Peter Bogdanovich va jusqu’au bout de son propos, essentiellement en retrouvant le
style de la poursuite et l’importance de l’objet-obstacle (cf. le Combi-Volkswagen,
apparemment non-gag jusqu’au dernier moment). En fait, d’une suite d’objets, il
fait une valse où le gag est toujours au premier degré pour aboutir à une situation
sans cesse changée qui multiplie l’effet de son impact. C’est, comme Keaton,
la multiplication-reflet qui provoque l’escalade. Le rire naît de la complicité du
spectateur toujours floué à la fin du gag.
Cinéma N° 141, décembre 1972
La Revue du Cinéma n°266, décembre 1972
SORTIE NATIONALE LE 16 DECEMBRE 2009
copies neuves
Réalisation Peter Bogdanovich - Scénario Peter Bogdanovich, Buck Henry
Avec Barbra Streisand, Ryan O’Neal, Madeline Kahn, Kenneth Mars, Randy Quaid…
MADADAYO FILMS
87bis, rue de Paris - 93100 MONTREUIL
Tel : 01 42 87 32 92
Fax : 01 48 10 21 20
E-mail : [email protected]
Site internet : www.virb.com/madadayo
1972 - 1h34 - couleur - vostf
Visa n° 40194
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BOGD
Qu’est-ce qui vous a le plus influencé pour faire votre propre
« screwball comedy » ?
J’ai aussi vu Austin Pendleton (Frederick Larabee) à New York et je
l’ai trouvé suffisamment excentrique pour un rôle de millionnaire.
Les « Screwball comedy » d’Howard Hawks, Leo McCarey et
Preston Sturges ont été mes plus fortes influences. La grande scène
de poursuite à la fin est bien entendu inspirée de Buster Keaton.
J’ai donc eu la liberté de choisir tous mes acteurs. C’est aussi la
première fois dans l’histoire du cinéma que les cascadeurs sont au
générique. Je l’ai fait sans l’accord des studios car j’ai trouvé que
leur contribution était vraiment primordiale sur ce film.
Pouvez-vous nous en dire plus au sujet de cette fameuse scène de
poursuite?
Après La Dernière séance et
Directed by John Ford, le choix de
réaliser une comédie peut paraître
inattendu. Qui a décidé de faire What’s
Up, Doc ?
J’ai toujours admiré Howard Hawks
qui alternait les genres avec aisance.
Barbra Streisand avait vu un montage
non définitif de La Dernière séance. Nous
nous sommes rencontrés et elle voulait
que nous tournions ensemble, à la Warner,
une sorte de comédie dramatique que je
n’aimais pas vraiment. Je venais de faire
un drame et je souhaitais quelque chose de
plus léger. Elle venait de faire une comédie
et voulait tourner un drame. Finalement,
John Calley, le directeur de la production de
la Warner à l’époque m’a appelé dans son
bureau et m’a demandé quel film je souhaitais
faire avec Barbra. J’ai répondu « Une comédie
comme L’Impossible Mr Bébé, une screwball
comedy ! ». Calley a répondu simplement :
« Vas-y, fais ce film » et c’est comme ça que tout
a commencé.
J’ai senti qu’il y avait besoin d’une grande scène un peu explosive
dans la seconde partie du film. Je me suis dit qu’une scène de
poursuite « à la Buster Keaton » ferait l’affaire. Il était important
que toutes les valises et tous les gens se rencontrent dans un
grand mouvement et c’était le plus grand mouvement auquel
nous pouvions penser. Dès le premier jour de tournage à San
Francisco, John Calley a appelé et a dit qu’ils avaient eu un
budget pour la scène de poursuite, mais que cela allait coûter
un million de dollars. Il m’a alors demandé s’il y avait moyen de
réduire le coût. Je lui ai répondu que ça risquait de coûter même
plus cher ! Après tout, c’était la pièce maîtresse du film, la chose
dont tout le monde allait parler. En clair, je lui dis que ça serait
une erreur pour le film de lésiner là-dessus. Alors, en directeur
de studio avisé, John m’a dit « Okay, Peter ». À l’arrivée, ça a
bien coûté un million. Nous avons passé quatre semaines à
tourner ces douze minutes, mais c’est vraiment le clou du film
et cela justifiait sans hésitation son coût exorbitant.
What’s Up, Doc ? ressort en France. Que pensez-vous des comédies
actuelles ?
Je suis très heureux que What’s Up, Doc ? retrouve le grand écran en
France. Le meilleur moyen de voir une grande comédie est sur grand
écran avec du public.
Je ne pense pas que le film soit daté, car nous avions réellement
fait attention à évacuer toute référence contemporaine. Aussi, j’avais
fait classer le film Tout Public aux Etats-Unis, histoire que toute la
famille puisse y aller. Car je pense que le rire forme des liens affectifs,
pourquoi en exclure les enfants ?
Les comédies récentes sont plus basées sur le rire brutal que sur des
mises en situation qui dépendent des personnages. C’est vrai qu’il
faut méticuleusement construire ces mises en situation humoristiques
pour mieux les détruire ensuite, comme dans la tradition classique
d’Hollywood de la « screwball comedy ».
Propos recueillis le 2 septembre 2009
Parlez-nous des acteurs du film. Quel grand couple de
cinéma aviez-vous en tête ?
Barbra était à l’origine du projet. À l’époque, elle vivait
avec Ryan O’Neal et voulait partager l’affiche avec lui.
J’ai rencontré Ryan et l’ai trouvé très sympathique,
mais surtout capable d’autodérision. Vraiment, Ryan
reprenait le Cary Grant à lunettes de L’Impossible Mr
Bébé et de Monnaie de singe des Marx Brothers.
Barbra jouait la Barbra cinglée, comme Katharine
Hepburn le faisait d’elle-même dans L’Impossible
Mr Bébé. Pour rire, je lui avais dit que si on tournait
une comédie avec Jerry Lewis et Dean Martin, elle
prendrait la place de Jerry Lewis… Elle n’a pas
vraiment apprécié.
Le reste des acteurs étaient choisis scrupuleusement
parmi des gens vus à New York et Los Angeles.
Madeline Kahn (Eunice Burns) n’avait jamais fait
de films avant et je l’avais trouvée drôle lors d’une
rencontre à New York. J’avais vu Kenneth Mars
(Hugh Simon) dans Les Producteurs de Mel
Brooks et j’ai pensé « Ce type est hystérique,
prenons-le ».
Barbra Streisand, de son vrai nom Barbra Joan
Streisand, est née le 24 avril 1942 à Brooklyn,
New York. Réalisatrice, productrice, scénariste,
comédienne, chanteuse et musicienne, Barbra
Streisand a accumulé les succès artistiques dans
tous les domaines du spectacle.
Chanteuse très populaire maintes fois récompensée
aux Grammys, Barbra Streisand écume les scènes
et contribue à plus d'une soixantaine d'albums tout
au long de sa carrière, comprenant des reprises
de succès du Broadway des années 20-30, des
interprétations de grands standards de jazz ou de
musique pop des seventies, des bandes originales
de films. Ce n'est alors pas un hasard si sa
première apparition à l'écran est dans la comédie
musicale Funny Girl, adaptation de son succès sur
scène réalisée en 1968 par William Wyler. Son
interprétation lui vaut d'ailleurs un Oscar (gagné ex
aequo avec Katharine Hepburn).
L'actrice domine de sa voix les comédies
musicales Hello, Dolly ! (1969), Funny Lady
(1975) ou encore Une Étoile est née (1976) dont
la chanson phare : Evergreen, lui permet d'obtenir
l'Oscar de la meilleure chanson originale. Mais son
parcours sur grand écran est également rythmé
par des comédies classiques (La Chouette et le
Pussycat (1970), What’s Up, Doc ? (1971), Ma
femme est dingue (1974), Mon beau-père, mes
parents et moi (2003)) et des films à tonalité
dramatique (Nos plus belles années (1973),
Cinglée (1987)).
Comment la presse et le public ont-il reçu What’s
Up, Doc ? Le film a-t-il été un succès ?
J’ai reçu des critiques formidables et le film est
vite devenu très populaire. En fait, il est devenu le
second meilleur film de l’année 1972 aux EtatsUnis, en termes de recettes, derrière Le Parrain de F.
F. Coppola. Ce film reste le meilleur succès au boxoffice de toute ma carrière.
BA
D
EISAN
STR
RBRA
SYNOPSIS
Howard Bannister, un jeune chercheur quelque peu
rigide, vient à San Francisco concourir pour une
bourse en musicologie. À son hôtel, il rencontre une
jeune femme qui, semant le désordre partout où elle
passe, risque de bouleverser sa vie. Autour d’eux, une
course à la valise se joue, qui va réunir une foule de
personnages, pour une foule de quiproquos.
What’s Up, Doc ? nous plonge dans le style pétillant
des comédies déjantées des années 30 et consacre
le couple romantique formé par Barbra Streisand et
Ryan O’Neal. Dans cette histoire loufoque de valises
mélangées, on retrouve pêle-mêle des dialogues
insensés, une scène d’anthologie de destruction de
chambre d’hôtel et la plus désopilante des coursespoursuites dans les rues de San Francisco.
Barbra Streisand passe à trois reprises à la
réalisation : avec la comédie Yentl en 1983
(adaptée d'une nouvelle de Isaac Bashevis
Singer) pour laquelle elle remporte le Golden
Globe du meilleur film de comédie, puis les
comédies romantiques Le prince des marées
(1991) et Leçons de séduction (1996). La
comédienne dévoile ainsi une facette plus
personnelle.
En 2007, personne n'oublie qu'elle est l'artiste
féminine qui a vendu le plus d'albums aux
États-Unis : 71 millions depuis 1963, dont 49
albums d'Or, 30 de Platine, 13 multi platine,
8 Grammy Awards ; seul Elvis Presley a fait
mieux. Au cinéma, elle a été récompensée par
2 Oscars et 9 Golden Globes.