suretes urbaines lille – roubaix – tourcoing
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Article « Voix du Nord BETHUNE » du 14 octobre 2015 Pas de manifestation commune, ce mercredi devant le tribunal de Béthune, mais deux rassemblements pour exprimer le malaise face à l’institution judiciaire. Avocats et policiers estiment que la Justice ne leur donne pas les moyens d’accomplir sereinement leur mission. Et demandent que ça change… Des messages différents mais une même colère… Avocats et policiers ont eu la même idée ce mercredi : se réunir devant le tribunal correctionnel de Béthune pour clamer leur colère face à l’institution judiciaire. Les avocats contre le projet de réforme de l’aide juridictionnelle Premiers à occuper le parvis : les avocats béthunois qui ont voté, mardi, « une grève totale et générale » jusqu’à jeudi soir. Ce qui signifie qu’ils n’assurent aucune audience, aucune présence en garde à vue, aucun rendez-vous. Ils protestent contre le projet de réforme de l’aide juridictionnelle « qui permet aux plus démunis d’être représenté par un avocat, d’être égal face à la justice » résume un avocat. Un dispositif « né en 1991 qui est victime de son succès, preuve de son intérêt, ajoute le bâtonnier Didier Darras. Depuis les volumes de dossiers concernés n’ont cessé d’augmenter. » Notamment dans l’exBassin minier où « on observe une paupérisation dans des villes comme Bruay, Carvin, Auchel, Libercourt, etc. » insiste Me Herbaux. « Certains avocats béthunois fonctionnent à 80 voire 90 % avec l’aide juridictionnelle » enchérit l’une de ses consœurs. Me Coquempot a fait les comptes : « Avec ce projet, on veut baisser nos revenus de 30 à 40 % ». Et surtout bon nombre de personnes aux faibles revenus ne pourraient plus bénéficier des services d’un avocat. Pour l’intersyndicale, « la maison police va mal ! » Les avocats étaient partis quand les policiers sont arrivés mais ils ont aussi crié leur malaise. Environ 80 policiers venus du Béthunois, du Lensois, de l’Arrageois et des CRS 15 et 11 ont répondu à l’appel de l’intersyndicale. Une union rare (la dernière remonte à 2001), qui a rassemblé tous les corps, des gardiens de la paix aux commissaires à l’image de ceux de Béthune, Bruay ou Avion « venus soutenir (nos) effectifs ». Tous partagent un « profond malaise ». Un sentiment exacerbé par les faits du 5 octobre quand « Yann, collègue de 36 ans, a été grièvement blessé par un multirécidiviste qui avait bénéficié d’une permission de sortie », explique Sliman Hamzi, délégué départemental Alliance. « On voit les conséquences de l’application des lois », poursuit Pascal Courtin d’Unité SGP. Tous dénoncent la hausse des violences vers les policiers (+ 40 % depuis 2008 selon Alliance), des « décisions de justice incohérentes et inacceptables », une sécurité qui n’est pas assurée. « Nous ne sommes pas des cibles. Nous voulons de la protection et de la reconnaissance » insistent-ils. Quelles suites ?Les avocats béthunois décideront, ce jeudi soir en assemblée générale, des suites à donner à leur mouvement. Les policiers eux attendent des réponses. S’ils ne sont pas entendus, certains envisagent déjà de manifester à Paris. Lille, le 14 octobre 2015 le Bureau Régional