Les lombalgies

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Les lombalgies
INSTITUT DE FORMATION DE MANIPULATEURS
D’ELECTRORADIOLOGIE MEDICALE
CHU DE MONTPELLIER
Institut de Formation et des Ecoles
1146, Avenue du Père Soulas
34295 MONTPELLIER CEDEX 5
DIRECTEUR : Georges BOURROUNET
CONSEILLER SCIENTIFIQUE : Dr Joseph PUJOL
TRAVAIL D’INTERET PROFESSIONNEL
D’ANDREA AURELIE
PONCET MARION
VAN DER WILDT SOPHIE
PROMOTION 2007/2010
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INSTITUT DE FORMATION DE MANIPULATEURS
D’ELECTRORADIOLOGIE MEDICALE
CHU DE MONTPELLIER
Institut de Formation et des Ecoles
1146, Avenue du Père Soulas
34295 MONTPELLIER CEDEX 5
DIRECTEUR : Georges BOURROUNET
CONSEILLER SCIENTIFIQUE : Dr Joseph PUJOL
TRAVAIL D’INTERET PROFESSIONNEL
D’ANDREA AURELIE
PONCET MARION
VAN DER WILDT SOPHIE
PROMOTION 2007/2010
2
REMERCIEMENTS
Dans un premier temps, nous souhaitons remercier toutes les personnes qui ont
participé à l’élaboration de notre mémoire de fin d’études.
Tout d’abord nos remerciements s’adressent à notre Directeur de Recherche le Docteur
JUAN Josette, médecin du travail au CHU de Nîmes, pour nous avoir aidées et conseillées
quant aux différentes étapes des démarches de recherche.
Nous tenons particulièrement à remercier Madame BRENGUES Christine et Monsieur
PERRIN Cédric, cadres formateurs à l’IFMEM de Nîmes, pour nous avoir guidées et
supervisées dans la rédaction de ce projet.
Nous sommes reconnaissantes envers,
- Monsieur MARTINEZ et Madame CHABALIER, respectivement cadres des services de
médecine nucléaire et de radiothérapie au CHU de Nîmes,
- Madame BILLIET cadre du service de médecine nucléaire au CHU de Montpellier,
- Messieurs MAZET et MICHEL, cadres du service d’imagerie médicale du CH d’Avignon,
- Monsieur FARGIER, manipulateur référent de la Polyclinique Grand Sud,
- Madame MAUREL, manipulatrice responsable référente de Valmedica, pour nous avoir
permis de distribuer notre enquête au sein de leur service.
Nous n’oublions pas non plus tous les professionnels de santé qui ont accepté de se
soumettre à notre étude.
Enfin nous tenons à remercier,
- Madame MANIVEL Brigitte Psychanalyste et rédactrice en chef de la revue Psy-cause
(revue professionnelle en psychiatrie, psychanalyse et psychologie),
- Monsieur PONGY Philip Psychiatre et Psychosomaticien,
- Monsieur HEBERT Ergonome, pour nous avoir consacrées du temps lors de nos entretiens
avec eux et nous avoir aiguillées dans le contenu de notre mémoire.
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SOMMAIRE
INTRODUCTION ………………………………………………………….
page 7
Chapitre I - Le constat ……………………………………………………..
page 8
1 - Le vécu de stage
2 - La question de départ
3 - Le choix des hypothèses
Chapitre II - Les lombalgies ……………………………………………….
page 9
1 - Les rappels anatomiques ………………………………………….
1.1 Le contenant du rachis
1.2 Composition d’une vertèbre lombaire type
1.3 Le contenu du rachis
1.4 Les fonctions du rachis
page 9
2 - Les lombalgies ……………………………………………………
2.1 Définition de la lombalgie
2.2 Classification des lombalgies
2.3 Les différents types de lombalgies
page 11
Chapitre III - La société actuelle ………………………………………….
page 14
1 - Les accidents du travail et les maladies professionnelles ………..
1.1 Accident de travail
1.2 Maladie professionnelle
page 14
2 - La législation et les coûts pour l’individu et l’établissement …….
2.1 La législation
2.2 Les coûts pour l’individu et l’établissement
page 16
Chapitre IV - Le mal de dos et ses origines ……………………………….
page 19
I - Le mal de dos : origine personnelle ………………………………………
page 19
1 - Les facteurs physiques
2 - Les maladies congénitales
3 - Le tabac
4 - La sédentarité et l’activité physique
5 - Les moyens de prévention
II - Le mal de dos : origine psychosociale ………………………………….
page 24
1 - Les facteurs psychosociaux ……………………………………..
1.1 Les facteurs relatifs à la demande de travail
1.2 Les facteurs relatifs aux contrôles du travail
1.3 Les facteurs relatifs au soutien social
1.4 Les facteurs relatifs au stress
page 24
4
2 – Mécanismes d’actions possibles des facteurs psychosociaux au travail… page 26
2.1 Accroissement des contraintes mécaniques du travail
2.2 Accroissement des souffrances musculo-tendino-ligamentaire du rachis
2.3 Les symptômes de stress
2.4 Schéma physiopathologique et psychopathologique
3 - Les études …………………………………….…………………………
3.1 Etudes sur les facteurs psychosociaux au travail
3.2 Etudes sur les effets du stress
page 27
4 - Les moyens de prévention ………………………………………............
4.1 La gestion du stress
4.2 La psychothérapie cognitivo-comportementale
4.3 La relaxation psychosomatique
4.4 L’organisation au travail
page 30
5 – Conclusion……………………………………………………………...
page 32
III - Le mal de dos : origine professionnelle ………………………………………
page 33
1 - Les facteurs de risque au travail ……………………………………….
1.1 La manutention à risque
1.2 Le port de charges
page 33
2 - Les moyens de prévention ……………………………………………..
2.1 L'ergonomie au poste de travail
2.1.1 Les formations
2.1.2 Le matériel
2.1.3 L'organisation au travail
2-2 Les techniques de manutention des patients
2-3 Les postures et les mouvements
page 35
LA PROBLEMATIQUE …………………………………………….................
page 42
Chapitre V - L’enquête ………………………………………………………….
page 43
1 - La méthodologie
2 - L’enquête
3 - Les résultats et les analyses
4 – L’entretien
CONCLUSION …………………………………………………………………..
page 55
BIBLIOGRAPHIE ………………………………………………………………
page 56
ANNEXE …………………………………………………………………………
page 58
5
ABREVIATIONS
ANAES : Agence Nationale d’Accréditation et d’Evaluation En Santé
CHU : Centre Hospitalier Universitaire
CH : Centre Hospitalier
CRRMP : Comité Régional de Reconnaissance des Maladies Professionnelles
IRM : Imagerie par Résonance Magnétique
EIFEL : Echelle d’Incapacité Fonctionnelle pour l’Evaluation des Lombalgies
EHAD : Echelle Hospitalière d’Anxiété et de Dépression
IFMEM : Institut de Formation des Manipulateurs en Electroradiologie Médicale
INSERM : Institut National de la Santé Et de la Recherche Médicale.
IMC : Indice de Masse Corporelle (correspond au rapport du poids sur la taille au carré)
JASP : Journées Annuelles de Santé Publique
MERM : Manipulateur d’Electroradiologie Médicale
TASPAAT : Travaux d’Appel de la Sécurité Professionnelle et de l’Assurance contre les
Accidents de Travail
TMS : Troubles Musculo-Squelettiques
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INTRODUCTION
Le mal de dos frappe de manière alarmante notre société.
Ce mal peut avoir un grand nombre de causes différentes, certaines mineures en
comparaison de la douleur et du handicap qu'elles génèrent, d'autres plus complexes et plus
profondes.
Les rachialgies peuvent également n'être que la manifestation d'une maladie ou de
problèmes physiques qui n'ont pas de lien direct avec le dos.
Les lombalgies en quelques chiffres
D’après les données de « La lombalgie c’est quoi ? » du site LaNutrition.fr les
lombalgies représentent :
- 70% des maux de dos
- 20% des arrêts de travail
- 1ère cause d’invalidité pour les moins de 45 ans
L'incidence du mal de dos est en constante augmentation ces vingt dernières années
dans les pays industrialisés ce qui pose un problème majeur de santé publique.
Mais d’où vient ce mal de dos ?
Cette question est le fil conducteur de notre mémoire. En effet, nos recherches et notre
développement sont en relation avec ce questionnement.
Selon l’expertise collective de l’INSERM, la lombalgie est un symptôme
multifactoriel.
Effectivement, les causes de ce mal sont multiples :
-
Cause personnelle c'est-à-dire qui dépend de l’individu et de son mode de vie
extra-professionnelle.
-
Cause psycho-sociale au travail c'est-à-dire qui agit dans le milieu professionnel
d’un point de vue psychologique et physique.
-
Cause professionnelle c'est-à-dire toute la pénibilité qu’il peut y avoir dans son
travail.
Toutes ces causes sont intéressantes à étudier, c’est ce que nous allons voir par la suite.
Certaines réponses pourront s’avérer surprenantes.
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CHAPITRE I : LE CONSTAT
1 – Le vécu de stage
Au cours de nos stages, nous avons régulièrement été interpellées par le nombre de
manipulateurs touchés par le mal de dos ainsi que par leurs conseils répétés sur les gestes et
postures pour nous protéger.
En effet, les manipulateurs sont, pour la plupart, soucieux de leur dos. Il nous ont
permis de prendre de bons réflexes devant certaines manipulations comme par exemple,
monter le brancard à notre niveau, ou s’asseoir lorsque l’on fait un soin.
Malgré la connaissance de certains gestes, les lombalgies sont très présentes chez les
MERM. Il nous a donc semblé intéressant d’approfondir ce sujet en trouvant toutes les causes
possibles de ces lombalgies et en identifiant les moyens de prévention.
En tant que futurs professionnels, il est nécessaire de connaître les gestes adaptés mais
surtout de pouvoir les appliquer dans un service afin de nous protéger et donc de travailler
dans de meilleures conditions.
Nous avons remarqué que les lombalgies étaient plus fréquentes que les cervicalgies
ou les douleurs dorsales. De ce fait, et pour des raisons de clarté, notre mémoire développe
uniquement la lombalgie.
2 – La question de départ
A quoi sont dues les lombalgies dans notre profession ?
3 – Le choix des hypothèses
Le mal de dos pourrait être la conséquence de multiples facteurs :
- Ports de charges important
- Formations de manutention peu renouvelées et pas assez appliquées
- Mauvaises postures au quotidien
- Le stress
- L’organisation au travail
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CHAPITRE II : LES LOMBALGIES
1 – Les rappels anatomiques
1 . 1 - Le contenant du rachis
La colonne vertébrale est une architecture complexe. Elle correspond à un empilement
de 33 vertèbres qui comprend :
Un segment mobile
Ce segment est composé par sept vertèbres cervicales (C1 à C7), douze vertèbres
dorsales (D1 à D12) et cinq vertèbres lombaires (L1 à L5).
Ces vertèbres non soudées sont séparées les unes des autres par des disques intervertébraux.
Ces disques sont constitués d’un anneau fibreux et dense appelé « annulus fibrosus »
entourant un noyau central gélatineux appelé « nucléus pulposus ».
Leur rôle est de permettre à la colonne vertébrale d’acquérir sa souplesse et d’amortir les
chocs.
Ces vertèbres sont maintenues entre elles de façon rigide mais souple par des
ligaments qui enveloppent en avant et en arrière l’ensemble du rachis.
Ce sont les ligaments longitudinaux antérieur et postérieur, sus et inter-épineux, et jaune qui
permettent le renfort des structures et la jonction des vertèbres entre elles.
De nombreux muscles viennent s’attacher aux vertèbres assurant ainsi leur stabilité et
permettant la mobilité de la colonne.
Un segment fixe
Ce segment est composé de cinq vertèbres sacrées soudées (S1 à S5) et de trois à cinq
vertèbres coccygiennes soudées.
Tandis que le rachis est rectiligne dans le plan frontal, il présente 4 courbures dans le
plan sagittal : une lordose cervicale, une cyphose thoracique, une lordose lombaire, ainsi
qu’une cyphose sacrée.
Ces courbures vertébrales ne se développent qu’en raison des contraintes imposées par
les stations debout et assise : elles conditionnent l’équilibre.
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1 . 2 - Composition d’une vertèbre lombaire type
Cf annexe 1 page 59
1 . 3 - Le contenu du rachis
Au sein du rachis on retrouve :
- le canal rachidien qui contient la moelle épinière, les méninges, les racines nerveuses et les
vaisseaux.
- les foramens intervertébraux qui livrent le passage aux racines nerveuses et aux vaisseaux.
La moelle épinière, qui passe dans le canal rachidien, s’étend de la première vertèbre
cervicale à la deuxième vertèbre lombaire, et se termine par la queue de cheval.
Les racines nerveuses partent de la moelle épinière, traversent le canal rachidien et
sortent de la colonne vertébrale à leurs niveaux respectifs.
La moelle épinière et les racines nerveuses baignent dans le liquide céphalorachidien
et sont recouvertes d'une fine membrane interne, l'arachnoïde et une membrane externe plus
épaisse, la dure-mère.
Les trous de conjugaisons sont formés par la face inférieure du pédicule de la vertèbre
sus-jacente et la face supérieure du pédicule de la vertèbre sous-jacente.
Ces derniers correspondent au passage des nerfs rachidiens (réunion des fibres sensitives et
motrices).
1 . 4 - Les fonctions du rachis
De par ces rappels anatomiques on peut en conclure que le rachis assure trois fonctions
essentielles :
- Statique : assurée par les structures osseuses, discales, ligamentaires et musculaires.
Permet le maintien de la station debout.
- Dynamique : assurée par l’articulation des vertèbres entre elles.
Permet le mouvement rachidien (la flexion et l’extension).
- Protection : du système nerveux central (moelle épinière) et des organes thoraciques
(bloc cardio-pulmonaire).
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2 – Les lombalgies
Le vieillissement du rachis correspond à un lent processus naturel de dessèchement
des disques intervertébraux.
En effet, au fil du temps, les disques perdent progressivement leurs qualités hydrauliques.
Le nucleus pulposus subit une perte hydrique, entraînant ainsi une réduction de l'espace discal
séparant les vertèbres adjacentes.
Conséquences au niveau de la vertèbre
La diminution de pression du liquide, au sein du noyau du disque, entraine une perte
de hauteur du disque.
Ainsi on a une augmentation des contraintes sur les « glissières » articulaires
postérieures entrainant :
- Une diminution de la mobilité :
La colonne devient ainsi plus rigide.
- Un risque plus élevé de lombalgies :
Les apophyses de deux vertèbres successives étant plus proches, elles risquent lors d’efforts
de s’accrocher (douleurs) ou de se bloquer (lumbago).
Toutes les vertèbres ne sont pas sollicitées de la même façon, tant par le poids du
corps que par le port d’éventuelles charges.
L’importance de ce processus sera fonction de l’étage de la colonne vertébrale qui sera
concerné.
Conséquences au niveau de la colonne
Certaines vertèbres deviennent plus rigides.
Pour palier à ce problème, la colonne se structure en créant des zones de mobilité plus
importante, ou zones charnières, entre ces zones rigides.
La mobilité globale est préservée, mais au lieu d’être répartie sur toutes les vertèbres,
certaines deviennent plus rigides tandis que d’autres subissent des mouvements plus
importants.
Ces zones charnières sont fréquemment le siège de douleurs par sollicitation excessive
des structures articulaires postérieures.
2 . 1 - Définition de la lombalgie
Sous le terme de « lombalgie » est désignée une douleur située au niveau des vertèbres
lombaires pouvant évoluer vers la région fessière, l’arrière des cuisses, et même atteindre
l’arrière des genoux.
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2 . 2 - Classification des lombalgies
Les lombalgies communes ne sont pas secondaires à une pathologie spécifique sousjacente de type infection, tumeur, affection rhumatismale inflammatoire.
Elles peuvent être douloureuses, invalidantes et nécessiter l’intervention d’un médecin
voire une chirurgie spécifique.
C’est le type de lombalgie la plus fréquente (90% des cas) à coût socio-économique
très important.
On distingue trois profils évolutifs de lombalgie commune :
•
On parle de lombalgie aiguë si la douleur dure moins de 7 jours, et de lombalgie
chronique si la douleur évolue depuis plus de trois mois.
•
La lombalgie récidivante est une suite de phases aiguës, survenant de façon plus
ou moins régulière, à quelques mois ou années d’intervalles.
Les lombalgies symptomatiques sont, elles, secondaires à une maladie grave de type
infection, tumeur, fracture ou malformation.
C’est le traitement de la maladie associée à la lombalgie qui permet de faire disparaitre
les douleurs.
C’est le type de lombalgie la plus grave mais aussi la plus rare (10% des cas).
2 . 3 - Les différents types de lombalgies
•
Le lumbago
La douleur survient brutalement en bas du dos, après un effort qui peut être, soit
violent et inhabituel, soit banal après un « faux mouvement ».
Ces douleurs sont fortes, interdisent tout mouvement du dos, et sont soulagées par le repos et
un traitement médicamenteux adapté.
Les lumbagos représentent les causes les plus fréquentes de lombalgie mécanique aiguë.
•
La hernie discale (cf annexe 1 page 60)
Sous l'effet des sollicitations excessives le disque intervertébral peut souffrir, l'annulus
va alors progressivement se fissurer et le nucléus s'infiltrer dans la fissure.
Du fait des pressions le nucléus va faire saillie dans l'espace intervertébral : c'est la hernie
discale.
La hernie discale peut entrainer soit des douleurs lombaires si la hernie ne vient pas au
contact du nerf soit une sciatique si la hernie arrive au contact d’une racine du nerf.
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•
La sciatique
La douleur lombaire s'accompagne d'une douleur qui descend le long des faces
postérieures de la cuisse et de la jambe. Cette douleur est provoquée par l'irritation des racines
du nerf sciatique secondaire à une lésion d’un disque intervertébral (type hernie discale).
Le nerf sciatique est constitué des racines L5 et S1.
Si la racine S1 est irritée alors la douleur descend sur le derrière de la cuisse et du
mollet puis sur le coté extérieur du pied.
Si la racine L5 est irritée alors la douleur descend sur le coté externe de la cuisse et de
la jambe pour se terminer vers le gros orteil.
•
La cruralgie
La douleur lombaire s'accompagne d'une douleur qui descend le long de la face
antérieure de la cuisse, et qui peut même atteindre le genou. Cette douleur est provoquée par
l’irritation d'une ou plusieurs racines du nerf crural.
Le nerf crural est constitué des racines L3 et L4.
Si la racine L3 est irritée alors la douleur est ressentie en haut et sur le coté externe de
la fesse, puis passe devant sur la cuisse et se dirige vers la face interne du genou.
Si la racine L4 est irritée alors la douleur descend le long de la fesse et reste plutôt sur
le coté externe de la cuisse avant de passer sur le devant au dessus du genou et de continuer
vers le devant et l'intérieur de la jambe jusqu'au cou de pied pour se terminer parfois au bord
interne du pied.
•
Tassement vertébral et pincement discal (cf annexe 1 page 60)
Le tassement concerne la vertèbre, il correspond à une fracture de celle-ci.
Sur les radiographies de profil, la vertèbre est déformée avec le bord supérieur qui s'incurve.
Le pincement concerne le disque qui va perdre de son épaisseur, donc de sa hauteur.
Il est transparent sur les radiographies et son atteinte se traduit par une diminution de l'espace
entre les deux vertèbres.
Les lombalgies sont très diverses et peuvent se présenter sous différents types.
Ces lombalgies sont à l’origine de problèmes pour les personnes mais aussi pour les
établissements de santé, car elles engendrent d’importantes dépenses de santé.
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CHAPITRE III : LA SOCIETE ACTUELLE
1 – Les accidents de travail et les maladies professionnelles
D’après les résultats publiés par La prise en charge kinésithérapique du lombalgique
lors de la conférence de consensus de l’ANAES de 1998.
« Plus d’un français sur trois déclare avoir souffert de maux de dos au cours des douze
derniers mois. »
« Le mal de dos est responsable en France de 110 000 arrêts de travail d’une durée
moyenne de 33 jours, soit 3,5 millions de journées perdues ! »
Les lombalgies représentent la première cause d’invalidité au travail chez les
personnes de moins de 45 ans.
1 - 1 Accident du travail
« Est considéré comme accident du travail, l'accident survenu par le fait ou à
l'occasion du travail, à toute personne salariée ou travaillant à quelque titre ou en quelque lieu
que ce soit, pour un ou plusieurs employeurs. »
D’après les statistiques annuelles, les lombalgies sont à l’origine d’environ 176 000
accidents de travail avec interruption d’activité.
La durée moyenne de ces arrêts de travail est en croissance constante ces dernières
années.
Cf annexe 2 page 61 : Durée moyenne des arrêts de travail pour « lumbago » par
rapport à l’ensemble des accidents du travail.
1 - 2 Maladie professionnelle
« Est considérée comme maladie professionnelle, une maladie contractée à l’occasion
de son activité professionnelle, à cause des manipulations, de l’environnement ou des
conditions de travail. »
Annuellement sont répertoriées en tant que telles plus de 150 000 personnes, parmi
elles seulement 24 000 seront indemnisées.
Les lombalgies représentent à ce titre plus de 75% des dossiers.
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Selon les définitions médico-légales de la fiche n°5 des maladies professionnelles :
« Les tableaux de maladies professionnelles 97 et 98 définissent un certain nombre de
critères qui doivent tous être réunis pour permettre une reconnaissance de la lombalgie au titre
des maladies professionnelles :
- Il doit s'agir d'une affection chronique du rachis lombaire d’une durée au moins égale
à 3 mois.
- La sciatique ou la radiculalgie crurale doit être provoquée par une hernie discale de
topographie concordante avec l'atteinte radiculaire.
Pour la sciatique, il faut que la hernie discale soit de niveau L4-L5 ou L5-S1.
Pour la radiculalgie crurale, il faut que la hernie discale soit de niveau L2-L3, L3-L4
ou L4-L5.
- Pour la définition de la topographie, on pourra se référer utilement aux schémas
précisant l’innervation des principaux muscles, au tableau des réflexes, à la description de la
topographie sensitive radiculaire de la peau figurant dans le barème indicatif d’invalidité des
accidents de travail.
- La hernie discale doit être qualifiée explicitement dans le compte rendu de l'examen
radiologique (scanner ou imagerie par résonance magnétique).
- La durée d'exposition au risque est de 5 ans.
- Le délai de prise en charge est de 6 mois.
C'est le délai maximum entre la date à laquelle la victime a cessé d'être exposée au risque et
l'apparition de la maladie »
Le tableau n°97
Indemnise les affections chroniques du rachis lombaire provoquées par des vibrations
de basses et moyennes fréquences transmises au corps entier.
« La liste limitative des travaux comporte les travaux et types d'engins exposant
habituellement le corps entier aux vibrations de basses et moyennes fréquences (2 à 10 Hz),
quelle que soit leur taille ou leur puissance. »
Pour les travaux et types d'engins non visés au tableau, le dossier doit être soumis au CRRMP.
Le tableau n°98
Indemnise les affections chroniques du rachis lombaire provoquées par la manutention
manuelle de charges lourdes.
« La liste limitative comporte les travaux exposant habituellement à la manutention
manuelle de charges lourdes. Les normes du code du travail valables pour le port occasionnel
(30 kg pour les hommes et 15 kg pour les femmes) ne peuvent pas être applicables pour
l'estimation du risque puisque le tableau vise des travaux habituels. Il convient néanmoins
d’évaluer la charge unitaire, le tonnage journalier et les distances de transfert manuel. »
15
2 – La législation et les coûts pour l’individu et l’établissement
2 . 1 - La législation
D’après l’article paru dans la revue de l’Aide Soignante en Avril 1999, Le mal au dos des
soignants n’est pas une fatalité.
« Toutes les institutions de soins organisent depuis une vingtaine d'années, avec des
réussites très variables, des formations dites de "manutention des malades", afin de permettre
aux personnels soignants de se protéger de ce qui est devenu un véritable fléau au travail : le
mal de dos.
Mais si la manutention des malades n'est qu'un outil qui ne vise que l'amélioration du
confort des soignants, nous pouvons alors parler de grutage des malades.
La manutention relationnelle n'est qu'un un outil de soin qui, par sa richesse, favorise la
rencontre entre les soignants et les personnes soignées.
Dans cet article, nous allons essayer d'expliciter les éléments principaux qui devraient
permettre de mener une lutte efficace contre ces accidents de travail. »
Le code du travail
- Un homme ne peut porter plus de 55 kg, une femme pas plus de 25 kg.
- L'établissement doit organiser des formations de manutention, doit travailler sur
l'organisation et fournir du matériel adéquat.
- Article R231-66 (Décret n° 92-958 du 3 septembre 1992 art. 1 Journal Officiel du 9
septembre 1992 en vigueur le 1er janvier 1993) (Décret n° 94-352 du 4 mai 1994 art. 1 i
Journal
Officiel
du
6
mai
1994)
Les dispositions de la présente section s'appliquent à toutes les manutentions dites
manuelles comportant des risques, notamment dorso-lombaires, pour les travailleurs en raison
des caractéristiques de la charge ou des conditions ergonomiques défavorables.
On entend par manutention manuelle toute opération de transport ou de soutien d'une
charge, dont le levage, la pose, la poussée, la traction, le port ou le déplacement, qui exige
l'effort physique d'un ou de plusieurs travailleurs.
- Article R231-67 (Décret n) 92-958 du 3 septembre 1992 art. 1 Journal Officiel du 9
septembre 1992 en vigueur le 1er janvier 1993) (Décret n) 94-352 du 4 mai 1994 art. 1 i
Journal
Officiel
du
6
mai
1994)
L'employeur doit prendre les mesures d'organisation appropriées ou utiliser les
moyens adéquats, et notamment les équipements mécaniques, afin d'éviter le recours à la
manutention manuelle de charges par les travailleurs.
Toutefois, lorsque la nécessité d'une manutention manuelle de charges ne peut être
évitée, notamment en raison de la configuration des lieux, cette manutention est effectuée,
l'employeur doit prendre les mesures d'organisation appropriées ou mettre à la disposition
des travailleurs les moyens adaptés, si nécessaire en combinant leurs effets, de façon à
limiter l'effort physique et à réduire le risque encouru lors de cette opération.
16
- (Décret n° 92-958 du 3 septembre 1992 art. 1 Journal Officiel du 9 septembre 1992)
Pour la mise en œuvre des principes généraux de prévention définis à l'article L. 230-2
et sans préjudice des autres dispositions du présent code, lorsque la manutention manuelle ne
peut pas être évitée, l'employeur doit :
- Evaluer, si possible préalablement, les risques que font encourir les opérations de
manutention pour la sécurité et la santé des travailleurs.
- Organiser les postes de travail de façon à éviter ou à réduire les risques, notamment
dorso-lombaires, en mettant en particulier à la disposition des travailleurs des aides
mécaniques ou, à défaut de pouvoir les mettre en œuvre, les accessoires de préhension
propres à rendre leur tâche plus sûre et moins pénible.
- Article R234-6 (Décret n° 75-753 du 5 août 1975 Journal Officiel du 15 août 1975)
Les jeunes travailleurs de moins de dix-huit ans et les femmes employés dans les
établissements mentionnés à l'article précédent ne peuvent porter, trainer ou pousser tant à
l'intérieur qu'à l'extérieur de ceux-ci des charges d'un poids supérieur aux poids suivants.
Personnel féminin de dix-huit ans et plus : 25 kg.
- Article R231-72 (Décret n° 92-958 du 3 septembre 1992 art. 1 Journal Officiel du 9
septembre 1992 en vigueur le 1er janvier 1993) (Décret n° 94-352 du 4 mai 1994 art. 1 i
Journal
Officiel
du
6
mai
1994)
Lorsque le recours 0 la manutention manuelle est inévitable et que les aides
mécaniques prévues au 2# du premier alinéa de l'article R. 231-68 ne peuvent pas être mises
en œuvre, un travailleur ne peut être admis à porter d'une façon habituelle des charges
supérieures à 55 kilogrammes qu'à condition d'y avoir été reconnu apte par le médecin du
travail, sans que ces charges puissent être supérieures à 105 kilogrammes.
- Article R231-71 (Décret n° 92-958 du 3 septembre 1992 art. 1 Journal Officiel du 9
septembre 1992 en vigueur le 1er janvier 1993) (Décret n° 94-352 du 4 mai 1994 art. 1 i
Journal Officiel du 6 mai 1994)
Sans préjudice des dispositions de l'article L. 231-3-1 et des décrets pris pour son
application, l'employeur doit faire bénéficier les travailleurs dont l'activité comporte des
manutentions manuelles :
- D'une information sur les risques qu'ils encourent lorsque les activités ne sont pas
exécutées d'une manière techniquement correcte, en tenant compte des critères d'évaluation
définis par l'arrêté prévu à l'article R. 231-68.
- D'une formation adéquate à la sécurité relative à l'exécution de ces opérations ; au
cours de cette formation, qui doit être essentiellement à caractère pratique, les travailleurs sont
instruits sur les gestes et postures à adopter pour réaliser en sécurité les manutentions
manuelles.
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2 . 2 - Les coûts pour l’individu et l’établissement
A l’échelle mondiale, les lombalgies représentent un problème majeur de santé publique.
Elles engendrent d’importantes dépenses de santé et interfèrent avec les activités
professionnelles de la population active. Les dépenses en coûts directs et en perte de
productivité sont très élevées.
Si l’on considère les arrêts de travail et les incapacités aboutissant à des
indemnisations, le poids socio-économique des lombalgies a considérablement augmenté.
Cette croissance est due à des changements de fréquence, mais aussi des changements dans
l’attitude des malades, des professionnels de santé et de la société.
Les publications récentes montrent l’importance des coûts indirects par rapport aux
coûts directs.
En effet, les coûts indirects regroupent les indemnités journalières, les pensions
d’invalidités, les pertes de production et les pertes d’opportunité d’emploi, et représentent
entre 62 et 93 % des coûts totaux des lombalgies.
Toutefois le coût global est bien différent selon les pays, aux États-Unis, il est quatre
fois plus important par habitant qu’en France ou en Hollande. Cette différence est expliquée
en partie par une utilisation plus importante des techniques d’imagerie et par la réalisation
d’actes chirurgicaux.
Le mal de dos est donc un véritable fléau social à l’échelle mondiale.
En France les répercussions socio-économiques sont faramineuses et la prise en charge
s'effectue par :
- L'Assurance Accident du Travail :
Annuellement les lombalgies sont à l'origine de 176 000 accidents de travail avec arrêt
d’activité.
La durée moyenne de ces arrêts de travail est en constante croissance.
Alors qu’elle était, en 1998, de 33 jours avec une perte annuelle de 3 600 000 journées de
travail, elle est passée en 2005 à 55 jours en moyenne.
- L’Assurance Maladie :
Annuellement 208 millions de consultations médicales pour douleurs lombalgiques sont
remboursées par le régime général.
Au total, on estime ainsi à 1,4 milliards d’Euros le coût total de ce fléau en France.
Conclusion
La lombalgie est une pathologie complexe, car très vaste et multiple.
En effet, les types et les causes sont très diverses et la symptomatologie peut-être très
différente selon les patients.
Il existe autant de lombalgies diverses que d’origines différentes pour cette pathologie.
Il est intéressant maintenant d’essayer d’étudier les divers facteurs pouvant favoriser les
lombalgies, tels que :
•
L’origine personnelle
•
L’origine psychosociale
•
L’origine professionnelle
18
CHAPITRE IV : LE MAL DE DOS ET SES ORIGINES
I – LE MAL DE DOS : ORIGINE PERSONNELLE
Différentes études ont montré que certains paramètres de notre physique et que notre
hygiène de vie, en général, peuvent influencer le risque de lombalgies. En effet cette région
du dos, constamment sollicitée, nous permet la mobilité et la posture du corps, mais supporte
aussi une part importante de notre poids corporel. En lui additionnant des contraintes elle peut
alors « s’épuiser » et se dégrader, présentant ainsi des dysfonctionnements pouvant entraîner
des douleurs.
1 - Les facteurs physiques
Certains facteurs propres à l’individu peuvent augmenter le risque de lombalgies tels que :
•
L’âge
On note une augmentation de la fréquence des lombalgies avec l’âge, jusqu’à 45-50
ans environ, puis une stabilisation et même une légère décroissance. En effet la colonne
vertébrale des 45-50 ans a subi plus de contraintes qu’une personne plus jeune, mais va en
subir de moins en moins par la suite.
Avec l’âge les disques intervertébraux se déshydratent, perdent de leur élasticité et de
leur résistance à la pression.
L’âge influence surtout l’augmentation des sciatiques, la personne plus âgée a des
cartilages plus abîmés et l’on peut souvent constater un tassement entre les vertèbres qui est
dû à l’usure du cartilage et qui peut entraîner des conflits disco-radiculaires.
•
Le sexe
Il semblerait que les femmes aient plus de risques que les hommes de souffrir de maux
de dos.
Les femmes enceintes, supportent un poids supplémentaire de 9 à 12 kg au ventre.
Leurs hormones ont une action sur le relâchement des tissus musculaires principalement à la
région pelvienne pour faciliter l'accouchement, mais aussi aux alentours de la colonne
vertébrale. Le nombre de grossesses va donc augmenter les risques de lombalgies. De plus, la
prise de la pilule anticonceptionnelle augmente la sécrétion d'hormones ayant pour effet de
détendre les tissus musculaires, comme durant la grossesse.
•
La taille
Elle pourrait augmenter le risque de sciatique : ceci a été observé sur un échantillon de
population (résultats non publiés) et ces résultats sont cohérents avec ceux d’une étude menée
sur une population générale en Finlande, citée dans la synthèse de Burdorf et Sorock.
Être de grande taille engendre souvent chez ces personnes une mauvaise posture. En effet ces
dernières sont obligées d’adapter leurs gestes à l’ergonomie présente.
19
•
Le poids et la malnutrition
Le surpoids (IMC supérieur à 29) va provoquer une augmentation de pression sur
chaque vertèbre, et chaque disque, ce qui va augmenter l’usure des cartilages et l’écrasement
des disques. L’obésité devient un problème de plus en plus fréquent dans les pays
occidentaux.
De même la malnutrition et les carences alimentaires peuvent occasionner des troubles
ostéo-articulaires au niveau de la colonne et donc entraîner un mal de dos.
On constate souvent chez les hommes un surpoids se localisant au niveau abdominal
(contrairement aux femmes où il se localise d’avantage sur les cuisses). Il ne suffit parfois
que de quelques kilos en trop pour être sujet à des lombalgies. Ce surpoids exerce une force
vers l’avant sur la colonne et va provoquer une cambrure lombaire due à une réaction de
rééquilibrage. Cette lordose exagérée peut donner des douleurs par sollicitation des
articulations postérieures du rachis.
2 - Les maladies congénitales
Dans les maladies congénitales on distingue plusieurs types de pathologies différentes :
• Les dégénérescences discales
• Les pathologies congénitales influençant les lombalgies
• Les malformations congénitales
Plusieurs études
dégénérescence discale.
observent
surtout
dans
les
prédispositions
familiales une
Etude de Simmons et ses collaborateurs
Ils fondent leur étude sur 65 patients ayant subi une intervention chirurgicale pour un
problème de disque. Ces patients sont comparés à un groupe témoin.
L’étude montre : « une différence significative entre les deux groupes concernant l’existence
de lombalgie sévère ou d’intervention chirurgicale sur le disque dans la parenté.
L’auteur conclut qu’une histoire familiale de lombalgie peut, comme la présence d’autres
facteurs de risque, augmenter la probabilité d’une maladie dégénérative du disque. »
Etude menée par Richardson et ses collaborateurs
Conclusion : « Deux facteurs de risque sont retrouvés pour les problèmes de disque : une
histoire familiale positive et le port de charges lourdes dans le passé. »
Les résultats des maladies congénitales portant, non sur le vieillissement des disques
intervertébraux, mais sur la lombalgie en général, sont moins faciles à interpréter.
Des similitudes familiales dans les déclarations de douleurs ou de limitations
fonctionnelles peuvent exister, sans que l’origine en soit génétique, mais parce que l’état de
santé déclaré est lié, entre autres, à des facteurs culturels.
20
On peut cependant en noter quelques unes :
•
L’arthrose
C'est une dégénérescence du cartilage des articulations sans infection ni inflammation
particulière. Cette dégénérescence conduit à une destruction plus ou moins rapide du cartilage
qui enrobe l'extrémité des os. Anatomiquement, cette destruction s’accompagne d’une
prolifération osseuse sous le cartilage.
C'est la maladie articulaire la plus fréquente. Les premiers symptômes apparaissent
généralement à partir de 40-50 ans, mais la maladie commence souvent bien plus tôt dans la
vie.
La notion d’arthrose familiale est démontrée pour les arthroses du genou, de la hanche
et de la main.
•
L'ostéoporose
Elle se caractérise par une perte de la résistance des os prédisposant ainsi aux
fractures. Dans la plupart des cas, les os se fragilisent en raison d’un manque de calcium, de
phosphore et d’autres minéraux.
Lorsque les os sont plus poreux, ils sont plus susceptibles de se fracturer lors d’une
chute banale qui, en temps normal, aurait été sans conséquence. Les os de la hanche, des
poignets et de la colonne vertébrale sont ceux qui subissent le plus souvent une fracture
attribuable à l’ostéoporose.
Cette pathologie n’est pas héréditaire mais engendre une prédisposition familiale.
•
La spondylarthropathie inflammatoire
Il s’agit d’un rhumatisme réactionnel causé par le gène HLA-B27 et une maladie
associée telle que le psoriasis, la maladie de Crohn, la rectocolite hémorragique ou le
chlamydia. Elle touche les sujets jeunes et provoque principalement des lombalgies
inflammatoires et une raideur du rachis.
Les malformations congénitales les plus rencontrées sont :
•
Le spina-bifida
C’est l'absence de fermeture postérieure du canal osseux (colonne vertébrale) dans
lequel se trouve la moelle épinière. Le degré de l'anomalie est très variable.
On distingue : - les spina-bifida occultes
- les spina-bifida ouvertes
Il existe une prédisposition familiale.
Il s’agit d’un défaut de soudure au niveau des vertèbres entraînant la formation de hernie.
•
Le spondylolisthésis
Il s’agit du glissement d'une vertèbre en avant d’une vertèbre située en dessous d'elle.
Les vertèbres les plus souvent concernées sont les quatrième et cinquième vertèbres
lombaires.
Il existe un facteur congénital à cette pathologie.
21
3 - Le tabac
Le tabac est très nocif pour la santé, y compris celle du dos.
En rétrécissant les vaisseaux sanguins, il empêche une bonne distribution du sang (donc
d’apports nutritifs) destiné aux muscles et aux disques intervertébraux.
Les études postérieures à 1996 vont plutôt dans le sens de l’existence d’une
association, mais les résultats observés sont parfois difficiles à interpréter. L’hypothèse de
l’existence d’une relation est renforcée par la présence biologique de mécanismes faisant
intervenir le système vasculaire. Ces mécanismes ne seraient cependant susceptibles
d’intervenir que pour des sujets relativement âgés.
Le tabac diminue quand même la circulation sanguine et la réhydratation des disques
intervertébraux, donc des problèmes lombaires en perspective…
4 - La sédentarité et l’activité physique
Le dos est fait pour le mouvement, il doit bouger et travailler régulièrement. Le plus
souvent, c’est parce qu’il est trop peu ou mal sollicité qu’il est douloureux. Un manque
d'activités physiques lié aux voitures, au temps passé devant la télévision, l'ordinateur ou les
consoles de jeux vidéo peut provoquer une diminution de la masse musculaire.
C’est pourquoi, la prévention du mal de dos passe par le maintien d’une bonne
condition physique générale, en faisant de l’exercice. Il est même conseillé de pratiquer une
activité sportive régulière afin de renforcer les muscles du dos, de simples exercices et
étirements réguliers pourraient réduire de manière importante le risque de lombalgies.
De la même façon, en cas d’épisodes douloureux, il est recommandé de maintenir
autant que possible ses activités normales de la vie quotidienne, afin d’éviter de raidir le dos
et de retarder la guérison.
Cependant, il faut faire attention de ne pas exercer une importante sollicitation
physique sans préparation musculaire au préalable : effort violent, déménagement ou encore
entraînement sportif trop intense. Comme pour la pratique sportive, les relations avec la
lombalgie peuvent être complexes. Du point de vue de la biomécanique, on ne peut exclure
des effets négatifs possibles en rapport avec une importante activité physique. Cependant une
meilleure musculation peut être un facteur protecteur.
Enfin, comme nous l’avons vu, avec l’âge, les disques intervertébraux se déshydratent,
perdent de leur élasticité et de leur résistance à la pression. Or la pratique régulière d’une
activité physique permet de conserver des articulations souples et des muscles, notamment
abdominaux et dorsaux, toniques.
22
5 - Les moyens de prévention
On peut donc constater que pour préserver au mieux son dos, il faut prendre de bonnes
habitudes très vite.
•
•
•
•
•
Adopter un mode de vie sain
Maintenir un poids santé ou perdre du poids si l'on est en surpoids
Appliquer des postures correctes et un bon maintien en permanence
Ne pas commencer ou arrêter la consommation de tabac
Faire régulièrement de l'exercice, des étirements et s'échauffer avant
d'entreprendre une activité physique afin de conserver la force et la souplesse du
dos (porter une attention particulière à la musculature abdominale et dorsale, qui
soutient la colonne vertébrale).
En cas de lombalgies, ne pas stopper les activités physiques mais au contraire les
maintenir à la normale en respectant les moyens de lutte contre le mal de dos. Seuls les
douleurs traumatiques et lumbagos impliquent un repos forcé de 48 heures environ.
Lors de la reprise sportive, il ne faut pas être trop focalisé sur sa douleur par peur de son
aggravation : il vaut mieux accepter une douleur peu intense et faire du sport qu'espérer
rapidement une illusoire disparition de sa douleur.
Il est important de se rendre compte qu’il existe plusieurs moyens de prévention, une
première qui permet de protéger son dos contre les lombalgies, une autre qui permet d’éviter
de passer de lombalgies aiguës à des lombalgies chroniques, et enfin une dernière qui permet
de réhabituer les gens atteints de lombalgies chroniques à réapprendre les bons gestes.
Attention, tous les exercices ne sont pas bons pour le dos. Pour effectuer une
prévention sans risque il est indispensable de se référer aux professionnels de la santé ou de
s'adresser aux Écoles du dos. Pour être efficace, la prévention secondaire doit s'observer
durant le reste de la vie et suppose souvent un bouleversement des habitudes de vie. Mais ce
n'est qu'à ce prix que les résultats pèseront sur la balance.
Conclusion
Il faut bien comprendre que si l’on cumule plusieurs de ces facteurs personnels
favorisant le mal de dos, on augmente son risque de lombalgies. Il est donc préférable de
limiter cette accumulation autant que possible et de respecter au mieux son dos en suivant les
recommandations des professionnels de la santé dans ce domaine.
Dans les facteurs personnels, il est intéressant de citer aussi les facteurs de stress
personnels, que nous développerons dans les facteurs psychosociaux.
23
II – LE MAL DE DOS : ORIGINE PSYCHOSOCIALE
Les facteurs psychosociaux sont les facteurs les plus difficiles à diagnostiquer.
En effet, ces facteurs ne concernent que les populations humaines et mettent en jeu, d’une part
des caractéristiques objectives du travail et d’autre part des caractéristiques subjectives de
l’environnement humain.
La présentation de ces facteurs se fera d’après l’expertise collective de l’INSERM de
1995.
1 - Les facteurs psychosociaux du travail
1 . 1 - Les facteurs relatifs à la demande de travail
On entend par facteurs relatifs à la demande, les oppressions suivantes :
•
•
•
•
•
Travail sous contrainte de temps
Travail monotone ou à pauvre contenu
Travail demandant une grande concentration
Travail demandant des responsabilités élevées et/ou de multiples activités
Mauvaise organisation au travail.
Ces facteurs sont liés aux contraintes organisationnelles qu’il peut y avoir dans un service
mais également aux techniques de travail. En effet, un même travail peut être exercé
différemment car chaque individu a son propre parcours et ses habitudes professionnelles.
C’est pourquoi certains déclencheront des maux de dos et d’autres non.
1 . 2 - Les facteurs relatifs aux contrôles du travail
Ces facteurs représentent notre « pouvoir » dans notre métier. En effet, il est plaisant et
agréable de contrôler son environnement professionnel, de gérer l’activité et les lieux.
Toutefois, il faut savoir rester dans le domaine de nos compétences et ne pas causer de tort
à autrui.
Les facteurs pouvant être cités en exemple sont les suivants :
•
Contrôle permanent de la hiérarchie
•
Ambiguïté de rôle
•
Faible latitude personnelle dans l’accomplissement de ses activités.
24
1 . 3 - Les facteurs relatifs au soutien social
Il s’agit de facteurs liés aux relations entre les personnes que ce soit entre collègues ou
avec la hiérarchie.
Travailler dans une bonne ambiance, savoir que l’on peut compter sur les autres est un
grand bienfait pour le moral et donc pour le corps.
Nous citerons comme exemple :
•
•
•
L’entraide et la coopération entre collègues
Le soutien hiérarchique
La reconnaissance sociale.
1 . 4 - Facteurs relatifs au stress
Stress : Vient du latin stringere et stressus qui signifient serré.
Ensemble des phénomènes physiologiques et psychologiques provoqués par de
nombreuses agressions extérieures.
Aujourd’hui, le mot stress fait partie du langage courant. Il s’agit d’un terme récurrent
permettant d’expliquer de nombreux désordres psychiques et physiologiques.
Il envahit notre sphère professionnelle, familiale, personnelle, parasite les rapports
humains et de plus, il précarise l’état de santé.
Les facteurs psychosociaux au travail peuvent directement entraîner des TMS mais
également être à l’origine d’un stress qui lui sera à l’origine des TMS.
De plus, les facteurs personnels de type :
•
•
choc émotionnel : deuil, divorce, ambiance conflictuelle,…
environnemental : charges familiales (cumul de contraintes, enfant handicapé,
situation financière difficile, …)
contribuent à un état de stress qui peut évoluer dans l’environnement professionnel.
De ce fait, l’état de stress peut déclencher des symptômes. Qu’il soit professionnel ou
personnel, il peut être générateur :
•
•
•
•
•
D’anxiété
De trouble du sommeil
D’angoisse
De peur
D’un syndrome dépressif
25
2 - Mécanismes d’actions possibles des facteurs psychosociaux au travail
D’après l’expertise collective de Bongers et collaborateurs, datant de 1995, trois
mécanismes permettraient de comprendre le rôle possible des facteurs psychosociaux sur les
lombalgies.
2 . 1 - Accroissement des contraintes mécaniques du travail
Les contraintes de temps au travail peuvent entraîner une augmentation du port de
charges et/ou une diminution du repos. En effet, certains conseils pour soulager le dos
(technique de manutention, matériel disponible pour la manutention, …) peuvent ne pas être
appliqués dans le but de gagner quelques minutes et rattraper son retard. Cela peut alors
entraîner une charge supplémentaire au niveau du rachis.
Egalement, le manque de personnel augmente la charge physique pour chaque
employé.
2 . 2 - Accroissement des contraintes musculo-tendino-ligamentaire du rachis
Certains facteurs psychosociaux tels que la demande de responsabilité élevée, de
multiples activités ou bien encore la monotonie au travail peuvent être déclencheur de
troubles musculo-tendino-ligamentaire du rachis. En effet, ces facteurs peuvent entraîner une
tension ou de la fatigue qui va se répercuter sur les muscles, tendons et ligaments en
provoquant une douleur.
2 . 3 - Les symptômes de stress
Définition physiologique du stress, d’après Hans Selye :
Tout d’abord, il est préférable de comprendre le processus physiologique du stress
chez l’animal afin de l’adapter à l’homme. Lorsqu’un animal rencontre un danger quelconque
son cortex reptilien (cerveau primitif) lui annonce deux solutions possibles :
- Fuir devant le danger, en s’éloignant de la source du stress, ainsi on élimine les
signaux externes qui l’ont causé.
- Attaquer, dans le but de supprimer la source du stress, ainsi on élimine également les
signaux externes qui l’ont causé.
Physiologiquement le stress provoque : - une accélération du rythme cardiaque,
- une amplification de la respiration,
- une élévation de la tension artérielle,
- la sécrétion d’hormones corticosurrénales,
- une tension musculaire,
- une augmentation de la glycémie.
Aujourd’hui, les Hommes ont le même cerveau reptilien sur lequel s’est ajouté par le
biais de l’évolution deux autres cerveaux :
- le cortex limbique : siège de nos émotions
- le néo-cortex : siège de l’intellect.
Malgré notre évolution, face à des événements qui mettent en danger notre intégrité
physique, nous agissons pour la plupart très instinctivement. Nous sommes différents des
animaux par le fait que là où un seul cerveau (reptilien) nous aurait offert deux options assez
simples, en vue de la disparition du stress, nous compliquons les choses.
26
Le problème est qu’il s’effectue souvent un emballement entre :
- notre cerveau reptilien qui nous dit de fuir ou de nous battre,
- le cerveau limbique qui indique d’avoir des émotions fortes,
- notre cerveau néo-cortex qui nous demande de comprendre le phénomène.
Ainsi, l’humain moderne semble prisonnier de son stress, il ne peut le faire sortir et
donc, ce stress physique tente de se faire connaître de notre psyché (ensemble des
phénomènes psychiques conscients et inconscients) par différents moyens.
D’un point de vue psychosomatique, le stress doit être considéré comme l’équivalent
d’une situation d’impasse car ni la fuite ni l’attaque ne sont possibles. La personne ne
trouvant pas de solutions s’engage vers la dépression ou la somatisation et donc, entraîne des
tensions musculaires.
Somatisation : Apparition d’une maladie physique dans laquelle le désordre psychique a joué
un rôle de co-facteur.
Enfin, les caractéristiques personnelles vont jouer un rôle dans l’intensité du stress qui
lui-même va jouer un rôle sur le tonus musculaire.
2 . 4 - Schéma physiopathologique et psychopathologique
Cf annexe 3 page 62 : Schéma résumant le lien entre caractéristiques individuelles et troubles
physiques.
3 - Etudes
3 .1 - Etudes sur les facteurs psychosociaux au travail
Les arguments mettant en évidence un lien entre facteurs psychosociaux et lombalgie
reposeront sur un ensemble d’études au sein d’échantillons diversifiés.
•
Traduction d’un extrait du livre : « Psychosocial factors at work and
musculoskeletal disease », écrit par Bongers PM, De Winter CR, Kompier MAJ,
Hildebrandt VH.
Objectif : Etablir une association entre les facteurs psychosociaux au travail et les maladies
musculo-squelettiques.
Hypothèse : « (…) il est suggéré que les caractéristiques individuelles et les symptômes de
stress peuvent modifier cette relation.»
Résultat : Dans cette étude le travail monotone, la charge de travail élevée et la pression du
temps sont liés à des symptômes musculo-squelettiques.
De plus, la faible marge d’initiative laissée au professionnel, donc le manque de
contrôle sur la réalisation de sa tâche, ainsi que le manque de soutien social entre collègues
sont associés à ces maladies.
27
•
Etude de Cohorte sur les déterminants étiologiques et pronostiques des maux de
dos liés à la profession :
Objectif : Evaluation de l’exposition aux facteurs physiques et psychosociaux chez des
travailleurs lombalgiques.
Méthode : 972 travailleurs (dans tous les domaines) ont rempli le questionnaire de départ.
Au bout d’un an, un nouveau questionnaire est distribué, 800 personnes y
répondent.
Sur les 972 travailleurs de départ, on en sélectionne 152 que l’on observe durant 4
périodes de 30 min au cours de leur travail.
Résultat : La probabilité de survenue d’un épisode de lombalgie d’une durée de 7 jours ou
plus était de 13% au cours de la première année de suivi.
Aucune différence entre hommes et femmes.
La lombalgie était présente de manière presque permanente dans 15% des cas et
récurrente dans 47% des cas.
Conclusion : Plusieurs facteurs psychosociaux liés au travail ont été évalués lors de cette
étude. Seul le manque de possibilité de développer ses aptitudes dans son travail est associé
aux lombalgies.
Limite de l’étude : Il est nécessaire de préciser que cette étude ne reflète pas la population
active dans son ensemble.
La lombalgie est un problème multifactoriel, complexe et coûteux.
Conclusion
Parmi tous les facteurs psychosociaux étudiés, il ressort grâce aux études que certains
ont un rôle dans les lombalgies.
En effet, le travail sous contrainte de temps, le travail monotone, le contrôle permanent
de la hiérarchie, la faible latitude personnelle dans l’accomplissement des activités et le
manque d’entraide entre collègues jouent un rôle dans les lombalgies.
En ce qui concerne les autres facteurs, aucune étude ne les a clairement mis en relation
avec les lombalgies.
28
3 . 2 - Etudes sur les effets du stress : Quand le stress n’a pas bon dos !
L’analyse du rôle de ces facteurs dans l’étiologie et le développement des rachialgies
au travail est très délicate compte tenu de leur manque de spécificité.
•
Traduction d’un extrait du livre : « Psychosocial factors at work and
musculoskeletal disease », écrit par Bongers PM, De Winter CR, Kompier MAJ,
Hildebrandt VH. (Cf 3.1)
Hypothèse : Les syndromes de stress ont un rôle sur les maladies musculo squelettiques.
Résultat : Les syndromes de stress sont souvent associés à des maladies musculosquelettiques. De plus, ils contribuent au développement de cette maladie.
•
Etude de COHORTE sur les déterminants étiologiques et pronostiques des maux
de dos liés à la profession.
(Cf 3.1)
Résultat : En ce qui concerne les facteurs psychologiques, il ressort de l’étude que la peur du
mouvement ou d’une blessure est un élément important sur les lombalgies.
•
Etude de l’université LAVAL
Objectif : « Etablir si la détresse psychologique mesurée au stade subaigu de la lombalgie
(…) permet de prédire l’incapacité chronique six mois plus tard. »
Hypothèse : La détresse psychologique permet de prédire quels sont les travailleurs qui
évoluent vers l’incapacité chronique.
La force de relation entre détresse psychologique et l’incapacité fonctionnelle
augmentent avec le temps.
Méthode : 258 travailleurs Français sont sélectionnés. Ils doivent souffrir d’un nouvel épisode
de lombalgie d’origine non spécifique et sans avoir eu une pathologie grave au niveau du
rachis. La mesure du statut fonctionnel s’est faite pas l’EIFEL et la mesure de la détresse
psychologique par l’EHAD.
Résultat : La détresse psychologique au stade subaigu contribue au développement de
l’incapacité chronique.
La relation entre détresse psychologique et fonction au travail augmente au cours
du temps.
Il est important de préciser que la détresse psychologique au stade subaigu de la
lombalgie peut compromettre l’amélioration du statut fonctionnel.
Conclusion
D’après les études, les syndromes de stress contribuent aux maladies musculosquelettiques mais il ressort plus précisément que la peur d’un changement ou d’une blessure
serait à l’origine de lombalgie.
Ce qui est intéressant c’est que certaines études ont mis en avant le fait que la détresse
psychologique favorise le passage de lombalgie aiguë en lombalgie chronique.
29
4 - Moyen de prévention
4 . 1 - La gestion du stress
Il s’agit d’une méthode simple que chacun peut faire sans la présence d’un thérapeute.
Cela se présente plus comme une philosophie du stress qu’une thérapie analytique.
Le stress, généralement, est dû à une impasse relationnelle entre deux ou plusieurs
personnes. Face à cela, il est nécessaire d’avoir une attitude honnête avec soi-même, savoir
avouer ses torts et affirmer ses droits.
En effet, il ne faut pas craindre de dire oui ou non, d’écourter une communication qui
nous dérange ou faire le point sur le comportement stressant d’une personne. Il faut prendre le
temps pour soi, ne plus ruminer ses problèmes seul ni se laisser manipuler.
Pour relâcher les tensions nerveuses, il est important d’avoir une bonne hygiène de
vie : faire du sport, avoir un équilibre alimentaire, et diminuer les excitants (tabac, café,
alcool,…).
La relaxation et la méditation peuvent être d’une grande aide pour apprendre à se
connaître soi-même. En effet, par la maîtrise du souffle on acquiert la maîtrise de soi.
Cependant, la méditation peut être difficile à pratiquer quand on est seul et que l’on
manque de technique. C’est pourquoi, par l’intermédiaire de professionnels, d’autres moyens
existent.
4 . 2 - La psychothérapie cognitivo-comportementale
Hans Selye est le 1er à avoir donné une définition claire du stress. Les thérapies
comportementales se sont fortement inspirées de ses travaux.
Le cognitivisme est une science de la pensée. On analyse ce qui, dans les pensées, les
croyances, dysfonctionne et génère le mal-être.
L’analyse fonctionnelle permet de mettre en évidence :
- les émotions, qui impliquent des paroles telles que : « ma vie est stressante, je
n’en peux plus, c’est infernal… ».
- certaines imageries mentales, qui déclenchent le stress.
Ainsi, on tente de mettre en évidence si le patient cumule ou non des facteurs
stressants.
Le but des thérapies cognitivo-comportementales est de réadapter l’individu aux
situations extérieures auxquelles il ne s’adapte pas à cause du stress. Cette réadaptation se fait
en programmant des scènes de la vie du patient face aux situations stressantes et ainsi tenté de
s’adapter et comprendre son stress.
Le schéma de l’annexe 3 page 62 permet de résumer la technique d’une thérapie
cognitivo-comportementale.
30
4 . 3 - La relaxation psychosomatique
Il s’agit d’une maîtrise de l’équilibre nerveux et hormonal par un ralentissement
physiologique conditionné par la diminution du tonus sympathique.
•
Méthodes de relaxation « muscles vers esprit »
But : Obtenir un relâchement psychique par la maîtrise du tonus musculaire et ses facultés de
détente et de contraction. La tension musculaire étant indicatrice de stress et/ou d’un état
d’anxiété.
Relaxation progressive de Jacobson
Les patients vont apprendre à maîtriser chaque groupe musculaire. Lorsqu’ils vont
maîtriser les différents états de leurs muscles, ils vont maîtriser les facteurs stressant de leur
psyché.
Quand les muscles sont relâchés, ils transmettent moins de stimulations au système
nerveux central. L’état de sérénité mental est atteint par la diminution de stimulations
musculaires dirigées vers le cerveau.
•
Méthode de relaxation « esprit vers muscles »
Méthode méditative et respiratoire
Elle agit sur la relaxation de l’esprit et produit indirectement une relaxation physique.
Par l’acquisition d’une posture et d’une respiration ample et profonde le patient régule
progressivement les impulsions neuromusculaires responsables des tensions psychiques liées
au stress.
Méthode du training autogène de Schulz
Cette méthode se fait selon deux phases :
- une psychothérapie,
- l’apprentissage de la relaxation.
Il s’agit d’une méthode contrôlant intentionnellement le système nerveux autonome. Il
implique un contrôle conscient sur des systèmes qui autrement, agissent sur une base
automatique ou involontaire.
Dans le cas du stress cet apprentissage permet une régulation de l’influx nerveux
généré par une situation stressante.
La pratique régulière de cette méthode permet d’améliorer la maîtrise de soi en
condition stressante.
4 . 4 - L’organisation au travail
Nous l’avons vu précédemment, l’organisation au travail est un facteur psychosocial.
De ce fait, si l’on adapte un lieu de manière à ce que le travail soit moins pénible, les
troubles psychosociaux diminueraient.
C’est ici qu’intervient l’ergonome. Il va observer les problèmes éventuels, modifier
certains concepts et observer si des résultats sont présents.
31
5 - Conclusion
Lorsqu’elles ne sont pas dues aux facteurs physiques ou personnels les lombalgies se
veulent être d’origine psychosomatique. Toutefois il peut être difficile d’affirmer avec
certitude que des douleurs lombaires sont dues à un stress, une angoisse ou toute autre chose.
Chaque individu est unique, chacun réagit aux contraintes de la vie de manière différente,
c’est pour cela que le facteur psychologique reste difficile à étudier.
La réponse émotionnelle est une variable qui pose problème lorsque l’on veut prévoir
une incapacité chronique. Elle est souvent mal définie car il est difficile de la mettre en
évidence. En effet, la réponse émotionnelle se mesure par différents questionnaires
comprenant des items somatiques (items qui concerne le corps, s’oppose au psychique).
Les études utilisant la dépression clinique, les symptômes dépressifs ou l’anxiété
comme variable prédictive de l’incapacité chronique ont obtenu des résultats non significatifs.
Les études utilisant la détresse psychologique comme variable prédictive de
l’incapacité chronique ont obtenu des résultats significatifs.
Extrait de Moutel et collaborateurs 2003, publié dans le journal des psychologues :
« La douleur-symptôme qu’il faut comprendre et traiter est également une douleurrelation qu’il conviendrait de ne pas occulter derrière des techniques de plus en plus efficaces,
mais qui ne remplaceront jamais la parole ou la présence de l’Autre, le semblable. »
32
III - LE MAL DE DOS : ORIGINE PROFESSIONNELLE
Le métier de manipulateur est un métier physique qui demande une constante
sollicitation du dos et de tous les muscles en général. Les MERM sont souvent confrontés à
différentes difficultés comme devoir fréquemment manipuler des appareils lourds ou
mobiliser des patients.
Il est donc important de mettre en place des formations de prévention en rapport avec
la manutention des patients ou le port de charges.
Cependant cette politique de prévention des accidents du personnel devra, si elle est bien
conduite, mener des projets dans trois directions à la fois :
•
•
•
La formation pour augmenter les compétences et les capacités physiques des
soignants
L’étude ergonomique suivie d’un plan d’équipement pour améliorer les conditions
de travail : matelas de transfert, lits à hauteurs variables…
L’organisation du travail mettant en avant le travail en équipe
1 - Les facteurs de risque au travail
1 . 1 - La manutention à risque
Manutention : du latin médiéval manutentio « protection, appui, aide », et du latin populaire
manuteneri « tenir avec les mains ».
La manutention signifie en ancien français protéger, défendre, avoir sous sa garde, ce qui
est parfaitement en rapport avec le concept du personnel soignant qui est de prendre soin de
son patient.
La manutention des patients est un élément essentiel dans notre profession. Tous les
services où les MERM sont aptes à travailler nécessitent la manutention des patients. Nous
sommes fréquemment en train de transférer des patients de leur brancard à nos tables
d’examens ou même d’aider des patients plus valides nécessitant tout autant d'aide.
De plus, certaines situations se rajoutent à ces manipulations difficiles, cela concerne
notamment les patients :
•
des services de réanimation, qui sont plus difficilement manipulables, ne pouvant
participer aux mouvements, et nécessitant beaucoup d’attention (appareillage
sophistiqué et fragile, matériel, et seringues…)
•
du bloc opératoire, qui ne sont souvent pas aptes à aider lors des mouvements de
passages.
•
de services d’orthopédie qui nécessitent qu’on les manipule avec leur appareillage.
33
De même, nous pouvons nous intéresser à des modifications de morphologie de la
population, un taux d’obésité en augmentation ce qui fait croître considérablement les
difficultés de manutention.
Il est important aussi de considérer le nombre de personnels soignants qui sont mis à
disposition pour manipuler les patients. Bien souvent le nombre paraît insuffisant et le travail
ne peut alors être fait correctement et sans prise de risques pour le MERM.
Nous avons pu constater au cours de nos stages des différences de demande entre les
différents secteurs d’activités où nous évoluons.
Dans les hôpitaux nous sommes souvent confrontés à des patients en difficultés motrices
qui peuvent arriver sur des brancards ou des fauteuils ; ou bien des patients en difficultés
psychologiques qui ne vont pas pouvoir nous aider lors des déplacements.
En cabinet privé, nous rencontrons moins ce problème car beaucoup de patients sont
valides, les gestes de manutention seront donc que très rarement nécessaires et le risque de
lombalgie très diminué.
Le nombre de personnel nécessaire ne sera donc pas le même selon les secteurs.
1 . 2 - Le port de charges
Selon la définition de la directive européenne 90/269/CCE, « On entend par une
manutention manuelle de charges toutes opérations de transport ou de soutien d’une charge,
par un ou plusieurs travailleurs, dont le levage, la pose, la poussée, la traction, le port ou le
déplacement d’une charge qui, du fait de ses caractéristiques ou de conditions ergonomiques
défavorables, comporte des risques, notamment dorsolombaires, pour les travailleurs. »
La manipulation fréquente de charges peut-être un important facteur de risque de
lombalgies. On peut retrouver dans ce métier plusieurs manipulations lourdes et
contraignantes.
•
•
•
•
•
•
•
•
Les statifs portatifs en salle de radiologie conventionnelle sont parfois vieux et
difficiles à manipuler, de plus il faut souvent les attraper en hauteur ce qui n’est
pas toujours pratique.
Les cassettes sont lourdes et doivent être manipulées fréquemment.
Les mobylettes (appareil de radiologie mobile pour les radiologies au lit des
patients) sont souvent lourdes et peu maniables.
Les brancards à déplacer.
Les tabliers plombés pèsent en moyenne de 2 à 6 kilogrammes et doivent être
portés constamment dans certains services comme en médecine nucléaire.
Les tables de radiologie conventionnelle ne peuvent pas toutes se baisser ce qui
nous oblige à forcer sur notre dos pour aider les patients à se mobiliser.
Les antennes en I.R.M sont lourdes et encombrantes, cependant nous devons
fréquemment les manipuler.
Les caches plombés personnalisés en radiothérapie qui tendent à disparaitre avec la
mise en service des accélérateurs.
34
2 - Les moyens de prévention
2 . 1 - L’ergonomie au poste de travail
L’ergonome se préoccupe de l’adaptation du travail à l’individu.
Il prend en considération le fonctionnement de l’individu dans son activité pour aménager
l’espace de travail, concevoir des outils, des équipements, des logiciels, du mobilier, et ce,
peu importe la taille de l’organisation et les types de tâches réalisées.
Dans les situations de travail, il analyse et cherche à corriger les différents éléments qui
entravent la santé, la sécurité et l’efficacité des personnes qui travaillent ou l’efficacité des
systèmes de production. Il suggère ses idées à l’institution.
2 . 1 . 1 - Les formations
Le mal de dos en milieu hospitalier devient un problème de plus en plus rencontré et de
plus en plus grave. Cela impose la mise en place de différents moyens pour prévenir les
rachialgies et diminuer la première cause de ces arrêts de travail.
Cette prévention est mise en place par des centres de formations spécialisés dans le dos ou
des écoles du dos, dont l’objectif est de nous apprendre à conserver notre dos au quotidien.
Ces formations de manutention sont données dans les centres scolaires de formation du
personnel hospitalier mais aussi dans les hôpitaux pour les professionnels.
On observe alors deux types de formations de manutention
•
Une formation initiale, effectuée en milieu scolaire qui concerne les étudiants
•
Une formation continue concernant le personnel hospitalier tout au long de sa
carrière.
Formation initiale
Elle se déroule durant la formation scolaire. Les étudiants en électroradiologie médicale
doivent suivre un nombre d’heures durant leur formation, qui est de 10 heures minimum
d’après l’arrêté du 10 août 1990 et qui doit comprendre un item sur l’ergonomie.
Actuellement à l’IFMEM de Montpellier la formation comprend 10 heures de manutention
réparties sur les deux premières années et inclue des heures de théorie et de pratique.
Formation continue
Elle se déroule durant l’activité professionnelle des MERM et ne sont pas obligatoires.
Elles ont pour but de réactualiser la formation des manipulateurs et de leur initier de nouvelles
techniques de manutention. La plupart du temps elles ont lieu durant le temps de travail et
sont mises en place par l’établissement employeur. Elles sont basées sur le volontariat et à la
demande des manipulateurs. Elles peuvent aussi être mises en place par le chef du service s’il
considère que la formation devient indispensable ou si le matériel évolue.
Les écoles du dos
Elles permettent d'apprendre et d'acquérir les gestes de prévention utiles à la qualité de
vie au quotidien. On y apprend à adapter de façon ergonomique ses activités et à éviter les
récidives des maux de dos. Généralement, quelques séances d'apprentissage suffisent mais la
démarche doit s'inscrire dans un traitement global supervisé par le médecin traitant ou le
kinésithérapeute. Il existe de nombreuses écoles du dos.
Certaines écoles du dos associent toutes les disciplines intervenant dans la prise en
charge du mal de dos. On y retrouve des rhumatologues, des physiothérapeutes, des
chirurgiens orthopédistes, des psychologues, des ergothérapeutes et des kinésithérapeutes.
35
2 . 1 . 2 - Le matériel
De nombreux moyens sont mis à notre disposition afin de faciliter au maximum notre
travail. Tous les objets dont on dispose nous permettent un gain de temps et nous aident à
protéger notre dos en diminuant nos efforts.
Nous allons décrire les technologies existantes dans le but d’aider les soignants dans
l’exercice de leur fonction (cf annexe 4 page 63).
•
Le lève malade
Cet appareil est principalement utilisé dans les services de soins où les levées des
malades sont quotidiennes et nombreuses. En effet, dans ce type de service certains malades
ont besoin d’une aide complète pour s’asseoir dans un fauteuil.
Le lève malade va faciliter ce passage aux infirmiers et aides-soignants qui auront
moins d’efforts physiques à faire.
Le lève-malade a démontré sa grande efficacité dans la lutte contre les problèmes de
dos occasionnés par la levée manuelle répétée des patients.
Lorsque l'on parle au personnel soignant de ses activités quotidiennes de levage, il
explique qu'outre l'encombrement et la charge, l'imprévisibilité est également un problème
majeur. Par exemple, le patient qui peut supporter en partie - mais pas totalement - son poids
sur ses jambes peut être assisté manuellement par deux personnes, une de chaque côté. Si le
patient ressent que ses jambes lâchent et qu'il ne peut plus marcher, il en résulte brusquement
une pression extrême sur la colonne vertébrale des soignants lorsqu'ils tentent de maintenir le
patient debout.
Cet outil est une aide à la prévention des lombalgies chez les soignants.
•
La planche de transfert : (ou roll-bord)
Le roll-bord peut être utilisé dans presque tous les cas de transferts latéraux y compris
les transferts complexes, dans les services d’imageries, aux blocs opératoires et soins
intensifs.
Le transfert par une personne seule est possible mais il est préférable d’être plusieurs
soignants afin de se partager l’effort.
•
La mobylette motorisée
Il s’agit d’un système de radiologie mobile pour une utilisation tout à fait adaptée aux
soins intensifs, urgences, pédiatrie, néonatologie et l'orthopédie. Certaines mobylettes sont
motorisées facilitant ainsi l’utilisation aux manipulateurs. En effet, ils auront moins d’efforts à
faire (lors de montée ou de passage où le sol est abîmé,..).
Egalement nous pouvons trouver dans certains modèles un système de freinage
permettant aussi de diminuer les efforts et donc nous protéger un maximum.
•
L’imagerie numérisée
Ce type d’imagerie a permis aux MERM de diminuer le port de charges (par le poids
des cassettes) et de gagner du temps (par la sortie en direct de l’image sur l’écran).
En effet, un capteur plan, par exemple, est un moyen d’imagerie qui ne nécessite pas
l’utilisation de cassette donc moins de charges pour les MERM, donc moins de risques de
douleurs rachidiennes. De plus, n’utilisant pas de cassettes il n’est plus nécessaire de les
passer dans la développeuse ainsi nous gagnons du temps. Ce gain de temps va jouer sur le
moral des soignants.
36
•
Les matelas gris
Ces matelas sont présents sur certains brancards aux urgences mais pas dans tous les
hôpitaux ou cliniques. Ils sont épais, donc agréables pour le patient, et on y trouve des
poignets tout autour.
En effet, ce matelas va permettre le passage du patient du brancard vers la table
d’examen et inversement. Il n’est pas nécessaire d’utiliser un roll-bord car le matelas glisse
très bien.
L’avantage de ce matelas par rapport au roller est qu’il n’y a pas besoin de manipuler
le patient pour le lui glisser dans le dos. Egalement il est possible de le garder sur la table pour
les examens d’imagerie médicale.
L’inconvénient du matelas par rapport au roller est qu’il est nécessaire d’en avoir une
assez grande quantité, du moins il en faudrait un pour chaque brancard.
•
Les ceintures pour tabliers plombés
Une évolution importante, survenue au sujet des tabliers plombés, rend le port de ces
derniers moins pénible.
En effet, les anciens tabliers possèdent pour la plupart une ceinture qui se fixe au
dessus de la taille. L’inconvénient de ce type de fermeture est que le tablier tient mal : la
ceinture serrée au dessus des hanches n’est pas agréable surtout dans les services de médecine
nucléaire où le tablier se porte quasiment toute la journée.
L’évolution à ce sujet est que les ceintures ont été modifiées. En effet, il s’agit
maintenant de scratch qui se fixent du haut des hanches jusqu’au bas des hanches. Cela
permet un bon maintient du tablier et diminue le poids de celui-ci.
2 . 1 . 3 - L’organisation au travail
D’après les données de la JASP de 2005, les principaux facteurs de risques
organisationnels sont les suivants :
- Utilisation des habiletés (application de ses compétences et de son savoir-faire)
- Pouvoir décisionnel
- Reconnaissance et estime de l’entourage
- Reconnaissance au travail et carrière
- Charge quantitative de travail
- Ambiguïté de rôle
- Participation aux décisions et circulation de l’information
- Impact des décisions
- Equilibre travail et famille
- Relations interpersonnelles
- Climat de compétition
- Environnement de travail et sécurité
- Conditions physiques de travail
D’après les informations, de La santé psychologique au travail … de la définition du
problème aux solutions, il existe trois niveaux d’intervention en prévention des problèmes de
santé psychologique au travail.
Les préventions primaires s’adressent directement aux causes du stress au travail
présentes dans l’organisation afin de les réduire ou de les éliminer définitivement.
Les problèmes d’organisation peuvent être source de stress pouvant engendrer des
lombalgies.
37
Types d’interventions en prévention primaire
- Les réunions d’équipe
Elles donnent l’occasion de discuter des problèmes existants et d’exprimer des solutions
souhaitées, d’évaluer si la charge de travail respecte les limites du soignant, mais aussi
d’offrir de la reconnaissance et du soutien social. Et elles permettent surtout d’échanger avec
les supérieurs et ses collègues.
- Le style de management participatif
Il contribue à améliorer les relations interpersonnelles et à augmenter le degré de participation
aux décisions des soignants.
- Offrir des formations
Elles permettent aux employés de développer de nouvelles connaissances et compétences.
Ainsi elles tendent à éviter une surcharge qualitative de travail, à permettre une progression
dans leur carrière. Ces formations peuvent être perçues comme une forme de reconnaissance.
- Analyser les composantes des postes de travail
Elles contribuent à diminuer certains risques liés à l’environnement et aux conditions de
travail, mais aussi de clarifier les rôles, les responsabilités et les pouvoirs rattachés à chaque
poste.
Les stratégies de prévention secondaire et tertiaire s’attardent d’avantage aux
conséquences du stress au travail.
La prévention secondaire tend à agir sur les facteurs personnels fragilisant et les
mécanismes des individus. L’objectif étant d’aider les soignants à développer des
connaissances et des habilités de façon à ce qu’ils puissent lutter plus facilement contre le
stress.
La prévention tertiaire cherche à soulager les personnes exposées à des problèmes de
santé psychologique au travail, son but étant de diminuer la souffrance de la personne et
d’améliorer sa santé.
2 . 2 - Les techniques de manutention des patients
Avant de détailler certaines techniques de manutention des patients, il est important
d’indiquer les principes de sécurité du dos.
Ces principes sont les suivants :
•
Respecter les courbures naturelles de la colonne vertébrale
•
Se rapprocher au plus près du patient
•
Ecarter et décaler les pieds
En plus des principes de manutention il a été mis en évidence certaines règles pour éviter les
maux de dos :
•
Rechercher le plus possible des appuis (les mains, avant-bras, genoux…)
•
Imaginer l’enchaînement des actions avant de commencer le geste
•
Utiliser le matériel de manutention (roller, matelas de transfert, …)
•
Intégrer l’indépendance du patient
•
Expliquer au patient comment va se passer la manutention
•
Ne jamais oublier que le patient est une personne et non une charge à déplacer
Tous les principes cités sont des moyens pour diminuer la charge au niveau des
lombaires. Nous allons voir comment les appliquer lorsque nous devons manipuler un patient
dans diverses situations. Des images explicatives se trouvent en annexe 5 page 65.
38
•
Transfert brancard-lit à 3 soignants
Position
On installe le brancard parallèle à la table d’examen. Il doit être au même niveau que
la table, voir légèrement plus haut.
Le patient est allongé en décubitus dorsal, sur un drap, les jambes croisées.
Deux soignants se mettent du côté du déplacement, un au niveau du thorax l’autre au
niveau des cuisses du patient. Ces deux soignants vont tirer le patient sur la table.
Un troisième soignant se positionne du côté du brancard au niveau du bassin. Ce
soignant va être chargé de pousser le patient.
Prises
Les soignants tracteurs vont avoir les deux pieds au sol et les jambes écartées.
Egalement ils auront une main en appui sur le lit.
Le soignant qui pousse va également avoir les deux pieds au sol et les jambes écartées.
En revanche ses mains seront en poussoir au niveau du thorax et des cuisses.
Technique
Le patient doit regarder son abdomen et garder les mains sur la poitrine.
Les tracteurs tirent le drap d’une main en repoussant l’appui avec l’autre main.
Le pousseur pousse le patient des deux mains en fléchissant les genoux et en
s’abaissant.
•
Le rehaussement couché
Position
Monter la table à mi-cuisses.
Le patient est en décubitus, les jambes tendues et parallèles. Il met les mains sur la
poitrine et regarde son ventre.
Il est nécessaire d’avoir deux soignants, un de chaque côté du patient, à hauteur des
épaules les pieds serrés. Les soignants écartent le pied côté tête du patient, font une fente
(jambe fléchie côté fesse du patient, jambe tendue côté tête) et exerce une voûte frontale.
Prises
Le bras côté pied est glissé sous les fesses et le bras côté tête est glissé parallèle au
rachis du patient, au niveau des épaules.
Technique
Mouvement de balancelle synchronisé.
A l’arrivée, les mains n’ont pas bougé et la fente est inversée.
39
•
Passage assis-assis
Position
Le patient est assis sur le fauteuil, ses pieds sont ramenés vers le siège et son dos est
décollé du dossier.
Le soignant est face au patient, en banquette (membres inférieurs fléchis de telle sorte
qu’au moins une de ses cuisses soit horizontale), ses genoux encadrent ceux du patient.
Prises
Les mains du patient sont sur les omoplates du soignant et les bras au dessus des
épaules du soignant.
Les mains du soignant sont derrière le bassin du patient.
Technique
Le soignant fait un léger écart en arrière afin de lever le patient du fauteuil. Il pivote
tout en gardant les genoux serrés.
Le patient arrive assis au bord du lit.
•
Passage couché-assis aidé
Position
Le patient est en décubitus sur le lit ou la table d’examen, il regarde son ventre lors du
mouvement.
Le soignant est au niveau de l’abdomen du patient et fait la banquette.
Prise
Le patient à sa main côté soignant sur son abdomen et croise les jambes.
Le soignant à une main en supination sous l’omoplate du patient et l’autre main sous
le mollet en passant le bras au-dessus des genoux.
Technique
Les gestes doivent être synchronisés.
Tirer les jambes et pousser l’omoplate du patient. Il doit attraper en même temps
l’épaule du soignant.
Le soignant fait un mouvement de boussole et garde tout le long, la position de
banquette.
Nous ne décrirons pas toutes les techniques de manutention. Ce qu’il faut garder en
mémoire ce sont les principes de manutention. En effet, en les appliquant, notre dos
supportera moins de charges et donc nous risquerons moins de nous faire mal.
40
2 . 3 - Les postures et les mouvements
Au travail, comme dans la vie au quotidien, il existe des règles simples et pratiques à
appliquer pour conserver son dos :
Les postures
•
Il faut rester conscient de sa posture en tout temps. Le dos est bien droit, le
regard vers l’avant, les épaules vers l’arrière.
•
Si l'on doit rester longtemps en position debout, il faut se servir d'un tabouret
bas sur lequel on posera les pieds à tour de rôle, en alternant toutes les cinq à dix
minutes.
•
Si l’on doit rester assis durant de longues heures, il faut se dégourdir les
jambes et s’étirer. Ajuster la hauteur de la chaise ou poser les pieds sur un petit
tabouret de telle sorte que les genoux soient un peu plus hauts que les hanches.
•
Utiliser une chaise pivotante pour minimiser les mouvements de torsion.
•
Utiliser une chaise à dossier droit qui soutient bien le bas du dos.
•
Pour le travail à la console, il est préférable de régler la hauteur de l’écran de
manière à ce que les yeux soient fixés droit devant et la tête relativement droite.
•
Privilégier les sacs à dos aux sacs à main, et utiliser les deux épaules pour
porter le sac à dos.
•
Éviter de porter des chaussures à talons hauts (plus de 5 cm), préférer plutôt
des chaussures bien ajustées, qui offrent un bon soutien.
Les mouvements
On peut observer dans les formations des écoles du dos quelques conseils pour porter des
charges en toute sécurité.
Le port de charges répond à plusieurs règles :
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
Respecter les courbures naturelles de la colonne vertébrale
Ecarter et décaler les pieds
Toujours superposer les centres de gravité homme-charge
Se placer au-dessus de la charge à soulever
Ramener le plus possible la charge à soi afin d’avoir une superposition maximale
Stabiliser sa colonne vertébrale
Dos plat, bassin en rétroversion, regard droit, couple musculaire abdominauxfessiers en contraction, les épaules vers l’arrière
Avoir un geste de manutention bien préparé
Eviter les mouvements de torsion, bien s’accroupir en fléchissant les genoux
Pousser les objets lourds plutôt que les tirer, de manière à forcer avec les bras et
les jambes et non le dos.
Conclusion
En respectant tous ces conseils sur les postures et les mouvements à appliquer dans notre
quotidien, nous pourrions « économiser » notre dos et nous éviter ainsi des risques de
survenue de lombalgies.
41
LA PROBLEMATIQUE
Nous sommes parties d’un contexte simple selon lequel les maux de dos au sein de
notre profession touchaient un important nombre de professionnels.
Ces affections rachidiennes peuvent atteindre les jeunes comme les moins jeunes, les
soignants travaillant en diagnostic comme ceux exerçant en thérapie.
Les lombalgies sont vraiment présentes dans notre profession quelque soit le service.
Nos hypothèses étaient les suivantes :
- Ports de charges important
- Formations de manutention peu renouvelées et pas assez appliquées
- Mauvaises postures au quotidien
- Le stress
- L’organisation au travail
Lors d’un entretien avec Mr Hebert, ergonome, il nous a fait part d’une situation de
travail qu’il avait analysé. Cela nous a permis de poser quelques bases.
En effet, on peut concevoir la situation de travail comme un système qui comprend :
- des Hommes avec des facteurs individuels, formations, et expériences
professionnelles propre à chacun.
- une entreprise avec des outils, tâches prescrites et patients différents selon le
milieu d’activité.
De plus la théorie nous a permis de mettre en évidence plusieurs idées selon lesquelles
ces lombalgies seraient dues à de multiples causes interdépendantes :
- Facteurs individuels propre à chaque individu
Ceux sont les facteurs extra-professionnels.
- Facteurs psychosociaux au travail
On y distingue les facteurs relatifs aux contrôles et à la demande du travail, ceux relatifs au
soutien social et au stress.
- Facteurs physiques d’origine biomécanique
L’amélioration globale de la situation est permise par l’ergonomie (aspect santé/production).
Nous nous sommes alors questionnées.
De quelles origines se veulent les lombalgies chez les manipulateurs en
électroradiologie médicale ?
Nous allons donc réaliser une investigation afin de confirmer ou infirmer nos
hypothèses de départ. Et voir si la théorie correspond à la pratique.
42
CHAPITRE V - L’ENQUETE
1 - La méthodologie
Nous avons décidé de faire un questionnaire car il nous a semblé intéressant de réaliser
notre propre enquête sur les origines des lombalgies et ses conséquences au travail.
En effet, nous n’avons pas trouvé d’autres enquêtes validées scientifiquement traitant
ce sujet et concernant les MERM. Notre seule solution a donc été d’interroger directement les
professionnels.
Notre enquête se base exclusivement sur les MERM. Après un premier jet qui fut
corrigé par notre directeur de mémoire et notre cadre formatrice, nous l’avons distribué dans
tous les milieux et secteurs afin d’obtenir un plus grand éventail de réponses. En effet, il nous
a paru judicieux d’avoir l’avis des manipulateurs travaillant dans tous les secteurs afin
d’obtenir des résultats plus complets sur les causes des lombalgies.
Les questionnaires anonymes, à questions ouvertes et fermées, ont été distribués en
main propre durant le mois d’août 2009 dans les établissements suivants :
-
CHU de Nîmes et Montpellier : secteurs de Médecine nucléaire et Radiothérapie
CH d’Avignon : service d’imagerie conventionnelle
Polyclinique grand sud à Nîmes : service d’imagerie conventionnelle
Lors de l’analyse de nos questionnaires, nous avons pu constater que certains d’entre
eux n’étaient quasiment pas remplis et donc d’aucune aide pour notre analyse.
Nous avons alors décidé d’en redistribuer en septembre 2009 dans un autre service du
CHU de Nîmes et à Valmedica à Nîmes.
En plus du questionnaire, il nous a semblé intéressant de nous entretenir avec des
professionnels afin qu’ils nous dirigent, nous corrigent certaines parties du mémoire. C’est
pourquoi, nous avons décidé de prendre rendez-vous avec Mr Hebert, ergonome, afin qu’il
nous oriente au sujet de l’ergonomie et de l’organisation au travail.
Egalement, nous nous sommes entretenues avec Mme Manivel, psychanalyste, afin
qu’elle nous informe et nous conseille au sujet des facteurs psychosociaux.
Enfin, notre entretien avec Mr Pongy, psychosomaticien, nous a fortement servi pour
le rapport stress/lombalgie. Ce dernier, sera détaillé à la suite de notre enquête.
43
2 - L’enquête
L’intégralité du questionnaire se trouve en annexe 6 page 61.
Compte tenu de notre concept théorique nous avons élaboré un questionnaire qui
reprendrait nos différentes hypothèses selon lesquelles le mal de dos serait du à un port de
charge important, un manque de formation en manutention, des mauvaises postures au
quotidien, un stress ou bien une mauvaise organisation au travail.
En premier lieu, nous traitons les facteurs personnels tel que : le sexe, l’âge, la taille,
l’activité physique,…
Ensuite, nous nous sommes basées sur la lombalgie elle-même. Nous avons tenu à
savoir quels étaient le type, la fréquence, l’origine, mais aussi la durée des douleurs et si ces
dernières avaient nécessité un arrêt de travail.
Concernant le stress, il nous a semblé important de connaître la nature plus ou moins
stressée des professionnels de santé, mais aussi savoir qu’elle pouvait en être l’origine. Il est
intéressant de savoir si les manipulateurs ont la possibilité de parler avec un psychologue, s’ils
en ressentent la nécessité et surtout pourquoi.
Enfin pour l’origine professionnelle, nous avons axé notre interrogation
essentiellement sur deux points : la manutention et l’ergonomie au poste de travail.
Concernant la manutention, l’intérêt de savoir si le personnel a suivi une formation
initiale et/ou continue nous a semblé primordiale, ainsi que la date de la dernière formation.
Le questionnement quant à l’application quotidienne des postures apprises nous a permis
d’avoir une diversité de réponses relatant quelquefois les problèmes d’organisation au sein
des services.
En question subsidiaire, nous les avons interrogés sur la nécessité ou non d’un
renouvellement de ces formations, et sur leur fréquence.
Concernant l’ergonomie, nous avons demandé aux manipulateurs d’avoir un jugement
critique sur leur service. Notamment savoir si les moyens étaient présents, suffisants et/ou
performants. Les questions sur la façon d’améliorer l’ergonomie nous ont été très bénéfiques.
3 - Les résultats et les analyses
Au total nous avons pu récolter 51 enquêtes, et parmi la population interrogée on
dénombre une majorité de femmes.
Population intérogée
33%
67%
Hommes
Femmes
44
•
Les lombalgies et les arrêts de travail
Concernant les lombalgies, nous nous sommes intéressées à savoir quels étaient le
type de ces douleurs.
Sur le pourcentage d’hommes qui affirment déjà avoir souffert de lombalgies
Types de lom balgies chez les hom m es
8%
27%
65%
Lumbago
Sciatique
Hernie discale
Sur le pourcentage de femmes qui affirment déjà avoir souffert de lombalgies
Types de lom balgies chez les fem m es
30%
36%
34%
Lumbago
Sciatique
Hernie discale
En ce qui concerne les durées des maux de dos, elles sont plus ou moins variables mais
restent majoritairement inférieures à 7 jours.
Durée de la lom balgie chez les hom m es
Durée de la lom balgie chez les fem m es
29%
50%
50%
71%
Lombalgie aigüe
Lombalgie aigüe
Lombalgie inférieure à 3 mois
45
Lombalgie inférieure à 3 mois
Dans certains cas, les douleurs sont telles qu’elles peuvent engendrer un arrêt de
travail.
Chez les hommes les durées de ces arrêts s’échelonnent de quelques jours à plusieurs
semaines, chez les femmes elles sont plus importantes, pouvant même atteindre plusieurs
mois.
Fem m es
Hom m es
29%
33%
71%
67%
Arrêt de travail
Arrêt de travail
Sans arrêt de travail
Sans arrêt de travail
Analyse
Il est important de rappeler que notre analyse ne porte que sur une faible proportion de
professionnels de santé. Cet échantillon n’est peut être pas suffisant pour refléter le
comportement de toute une profession.
Concernant le type des lombalgies, les lumbagos, sciatiques et hernies discales
arrivent en tête de liste aussi bien chez les hommes que chez les femmes mais dans des
proportions différentes.
Si l’on considère les données théoriques apportées par nos recherches et les données
apportées par notre enquête ces dernières sont assez similaires.
En effet, les données théoriques rapportent que les lumbagos représentent les causes
les plus fréquentes de lombalgie mécanique aiguë.
Les données de l’enquête sont en accord avec le cadre théorique. Toutefois, nous
avons récolté que les douleurs peuvent être causées par deux types de lombalgies.
Quant aux durées des douleurs, il s’avère qu’une grande majorité de professionnels
souffre de lombalgies aiguës.
Cependant, lors de notre enquête, aucun des manipulateurs n’a déclaré avoir souffert
de lombalgie chronique, ce qui n’est pas en accord avec les bases théoriques vues
précédemment.
Concernant les arrêts de travail, les résultats apportés par l’étude de la Sécurité Sociale
datant de 2005 rapportent que leur durée moyenne est en constante augmentation ces
dernières années, et a finit par atteindre en 2005, 55 jours en moyenne.
Les données de notre enquête rapportent que la durée de ces arrêts est inférieure à ces 55 jours
et qu’elle est plus importante chez les femmes que chez les hommes.
Ces différences de proportion peuvent-elles être induites par les différences d’activités
professionnelles ou extra-professionnelles des hommes et des femmes ? Peuvent-elles être
dues à des facteurs personnels propres à chaque personne (grossesse ou stress par exemple) ?
C’est dans les parties suivantes du questionnaire que nous tenterons d’y répondre.
46
•
Les facteurs personnels
Nous avons étudié la répartition de population entre les hommes et les femmes
souffrants de lombalgies.
De ce fait nous pourrons savoir si le sexe est un facteur influençant le risque de lombalgies.
Hom m es
Fem m es
18%
21%
79%
82%
Ne souffrant pas de lombalgies
Souffrant de lombalgies
Ne souffrant pas de lombalgies
Souffrant de lombalgies
Dans notre étude nous avons aussi pu remarquer que les grossesses pouvaient être un
facteur de risque dans la survenue de lombalgies.
Fem m es durant leur grossesse
26%
74%
Ne souffrant pas de lombalgies
Souffrant de lombalgies
Nous évoquons comme facteur personnel pouvant induire la survenue de lombalgies le
surpoids que nous calculons grâce à l’IMC. Nous effectuons cette étude sur les manipulateurs
souffrant de lombalgies.
Fem m es souffrant de lom balgies
Hom m es souffrant de lom balgies
19%
50%
50%
81%
Poids santé
Poids santé
Surpoids
Surpoids
47
De même nous évoquons comme facteur de risque pouvant provoquer la survenue de
lombalgies le tabac qui pourrait avoir un effet nocif sur les disques intervertébraux. Nous
effectuons cette étude sur les manipulateurs souffrant de lombalgies.
Hom m es souffrant de lom balgies
Hom m es souffrant de lom balgies
29%
29%
71%
Non fumeurs
71%
Fumeurs
Non fumeurs
Fumeurs
De plus nous évoquons le manque d’activité comme pouvant être un possible facteur de
risque de lombalgies. Nous effectuons cette étude sur les manipulateurs souffrant de
lombalgies.
Femm es souffrant de lom balgies
Homm es souffrant de lombalgies
7%
44%
56%
93%
Pratiquant une activité physique hebdomadaire
Pratiquant une activité physique hebdomadaire
Ne pratiquant pas une activité physique hebdomadaire
Ne pratiquant pas une activité physique hebdomadaire
Analyse
Par le biais de notre enquête sur les MERM nous pouvons obtenir des conclusions sur
les facteurs de risque d’origine personnelle pouvant provoquer la survenue de lombalgies.
Certains facteurs personnels sont impliqués dans le risque d’apparition de maux de
dos. En effet, dans notre enquête nous pouvons ainsi constater que le sexe n’a pas de lien avec
les lombalgies mais que cependant les femmes enceintes y sont plus disposées.
De même, nous avons pu constater lors d’une étude dans différents services de
MERM, que la moitié des hommes souffrant de mal de dos sont en surpoids. Cela renforce
notre hypothèse sur les conséquences du surpoids masculin qui se situe au niveau abdominal.
Ce surpoids provoque une augmentation de la lordose lombaire ce qui peut donner des
douleurs lombaires par sollicitation des articulaires postérieures.
De plus, nous pouvons constater que le tiers des manipulateurs souffrant de maux de
dos sont fumeurs, ce résultat n’est tout de même pas négligeable et vient appuyer notre
réflexion.
Par ailleurs, les résultats que nous avons pu analyser dans notre enquête sur la pratique
d’activité physique hebdomadaire ne sont pas en accord avec notre explication théorique. En
effet la majorité des personnes souffrant de lombalgies pratiquent une activité physique
régulière.
Ainsi, ces différents facteurs augmentent les risques de survenue de lombalgies.
48
•
Les facteurs professionnels
Il existe des formations de manutention destinées aux manipulateurs pour leurs
apprendre les différentes techniques de manutention afin qu’ils puissent préserver leur dos et
ainsi s’éviter des risques de lombalgies.
Form ation des m anipulateurs
39%
61%
Formation initiale
Pas de formation
En plus du fait que certains manipulateurs n’ont pas eu de formation, se pose aussi la
question du renouvellement de celle-ci. En effet, certains manipulateurs n’ont pas eu de
remise à niveau depuis de nombreuses années, il nous a semblé intéressant de les interroger à
ce sujet.
Dates des dernières form ations
12%
88%
Formation de moins de 3 ans
Formation de plus de 3 ans
Concernant les attentes des manipulateurs sur le renouvellement des formations de
manutention.
Attentes sur le renouvellem ent des form ations
2%
14%
2%
2%
41%
37%
2%
Pas de renouvellement
Tous les ans
Tous les 2 ans
Tous les 4 ans
Tous les 5 ans
Tous les 6 ans
49
Tous les 3 ans
Nous avons constaté, en ce qui concerne la manutention des patients, que les postures
étaient rarement pratiquées. Nous avons donc questionné les manipulateurs à ce sujet.
MERM ayant eu une form ation
37%
63%
Pratiquant les postures
Ne pratiquant pas les postures
Enfin le dernier point traité sur l’origine professionnelle concerne l’ergonomie au travail.
Présence de l'ergonom ie dans le service
Ergonom ie suffisante
18%
17%
83%
82%
Non
Oui
Oui
Non
Ergonom ie perform ante
28%
72%
Oui
Non
Analyse
Cette partie de l’enquête met en évidence que certains MERM n’ont jamais eu de
formation. De plus, une grande majorité des manipulateurs ont eu leur formation il y a plus de
trois ans. Ils ressentent donc le besoin de se reformer, c’est pourquoi ils répondent en majorité
souhaiter que les formations soient renouvelées tous les deux à quatre ans.
En ce qui concerne les techniques de manutention, plus de la moitié des manipulateurs
ayant eu une formation ne pratique pas les postures. Pour une majorité d’entre eux, il est
difficile de les mettre en place car il manque de temps, de matériel, de personnel mais aussi
certains n’ont pas l’habitude donc oublient de les exercer.
Enfin, les réponses sur l’ergonomie sont très controversées. Pour un même service les
avis peuvent varier. Nous noterons tous de même, que pour la plupart des manipulateurs,
l’ergonomie est présente dans leur service par contre elle est ni suffisante ni performante. En
effet, de nombreux professionnels souhaiteraient avoir plus de matériels adaptés (tel que des
marches pieds pour les patients, des tables qui se règlent,…) mais aussi plus de collègues car
pour la plupart il manque du personnel dans les services.
50
•
Les facteurs psychosociaux
Dans cette partie, nous avons essayé de faire un lien entre lombalgie et stress.
Fem m es souffrant de lom balgies
Hom m es souffrant de lom balgies
43%
43%
57%
57%
Ont des symptômes de stress
N'ont pas de symptômes de stress
Ont des symptômes de stress
N'ont pas de symptômes de stress
Comme nous l’avons vu, de nombreux symptômes de stress existent. Nous allons voir
lesquels sont prédominants chez les manipulateurs lombalgiques.
Sym ptôm es de stress chez les hom m es
Sym ptôm es de stress chez les fem m es
17%
13%
19%
50%
43%
33%
Anxiété
Angoisse
Troubles du sommeil
25%
Anxiété
Angoisse
Troubles du sommeil
Nervosité
Le stress peut être du à l’environnement professionnel et /ou personnel. Nous allons voir
quel est le milieu le plus stressant pour les manipulateurs souffrant de lombalgie.
Hommes ayant des symptômes de stress
Femmes ayant des symptômes de stress
12%
33%
41%
34%
18%
29%
33%
Origine personnelle
Origine professionnelle
Origine perso/pro
51
Origine personnelle
Origine professionnelle
Origine perso/pro
Sans avis
Concernant les moyens de prévention, nous nous sommes intéressées au fait de savoir
si parler à un psychologue était important. Ainsi, il nous a donc semblé nécessaire de savoir si
un psychologue était présent ou non dans les services.
Pour cela, nous avons différencié les services. En imagerie conventionnelle et en
médecine nucléaire il n’y a pas de psychologue tandis qu’en radiothérapie, on compte la
présence d’un psychologue.
Enfin, il a été intéressant de savoir si les manipulateurs ressentaient le besoin de
discuter avec un psychologue. Dans tous les services, les manipulateurs ne ressentent pas le
besoin de parler avec un psychologue.
Analyse
L’enquête nous a permis de mettre en évidence le fait que de nombreux manipulateurs
sont stressés. Il n’y a pas de différence entre les hommes et les femmes. A peu près la moitié
de chaque sexe est touché par un symptôme de stress.
Les symptômes les plus cités sont : l’anxiété, l’angoisse et les troubles du sommeil.
Quant à l’origine de ces symptômes, il ne ressort pas réellement une origine personnelle ou
professionnelle.
Enfin, la question sur les psychologues a elle été très dirigée. En effet, que ce soit dans
les services où il y a déjà un psychologue ou dans les services n’ayant pas la possibilité de
parler à un psychologue, la majorité des MERM n’éprouve pas le besoin de s’adresser à ces
professionnels.
Certains précisent que leur problème quelqu’en soit l’origine peut se régler avec le
temps, le maintien du dialogue et le calme.
Lors de notre analyse, nous nous sommes rendues compte que le questionnaire n’était
pas assez précis en ce qui concerne les signes psychosociaux.
En effet, nos questions trop vastes, mal rédigées ont généré de nombreux manques de
réponses. De plus, le questionnaire ne nous permet pas de mettre en évidence le lien
biomécanique entre le stress et les lombalgies. C’est pourquoi, nous avons réalisé un entretien
avec un médecin psychosomaticien que nous détaillons par la suite.
52
4 - L’entretien
Nous avons eu l’occasion de nous entretenir avec Monsieur PONGY Philip, psychiatre
psychanalyste, pratiquant la médecine psychosomatique et enseignant à l’école de médecine
psychosomatique qu’il a crée en 1999.
Le but de notre entretien fût de déterminer le lien entre lombalgie et stress.
Tout ce que nous décrirons par la suite sera tiré du livre : « Psychosomatique et
Médecine» écrit par Messieurs Pongy et Babeau mais également de notre discussion avec
Monsieur Pongy.
Tout d’abord définissons le terme psychosomatique :
« Concept pathogénique qui inclut les facteurs psychiques, émotionnels, conflictuels,
dans le déterminisme et l’évolution des maladies physiques en prenant en compte les rapports
d’un individu dans sa totalité psychique, biologique et historique, entretient avec lui-même et
les autres. »
La psychosomatique propose la notion d’instinct (impulsion intérieure indépendante
de la réflexion qui détermine les sentiments, les jugements, les actes d’une personne) et de
pulsion (force biopsychique inconsciente créant dans l’organisme un état de tension propre à
orienter sa vie et suscitant des besoins dont la satisfaction est nécessaire pour que la tension
tombe) dont la source est l’énergie porteuse de phénomènes d’excitations. Les énergies dont il
est question, sont donc qualifiées en psychosomatique, d’instinctivo-pulsionnelle.
Elles contribuent au développement et à l’organisation des fonctions somatiques.
L’excitation peut se définir comme étant l’ensemble des phénomènes excitatoires complexes
et intimes de nature somatique.
L’écoulement de l’excitation peut se manifester dans trois directions :
- Au niveau du psychisme, sous forme d’affect, très certainement par le biais des
neuromédiateurs,
- Au niveau du comportement, par le biais de la décharge motrice,
- Au niveau du corps, par le biais des axes physiologiques.
Psychisme (rancœur, haine)
Traumatisme
Excitation
Le corps
(Point faible et microphénomènes
locaux)
53
Comportement
(Impulsion agressive)
P.PONGY
Un traumatisme, par exemple un différent avec son patron, peut déclencher une perturbation
de l’excitation.
La personne victime de ce traumatisme a différents moyens pour réagir :
- Soit c’est le psychisme qui réagit, déclenchant chez l’individu un sentiment agressif ou
une représentation agressive.
- Soit c’est le comportement qui réagit, pouvant provoquer de la violence envers la cause
du traumatisme.
- Soit c’est le corps qui réagit, déclenchant des douleurs plus intenses à des endroits où
existe déjà un point faible.
Psychisme
Traumatisme
Excitation
Comportement
Le corps
D’après « Les dépressions et les maladies de la défaite », écrit par Monsieur Pongy et
Monsieur Babeau :
Il n’existe pas de douleur sans perturbation physiologique. Toute douleur du corps
s’interagit avec le fonctionnement psychique.
Ce dernier est concerné à tous les stades d’une affection douloureuse en tant que :
- Co-facteur inducteur
- Modulateur de la perception
- Système fonctionnel lui-même remanié par l’affection douloureuse.
Le psychisme joue un rôle dans la genèse de la maladie, module la sensation
douloureuse et subit les répercussions de la douleur.
Caractéristique psychosomatique chez la plus part des lombalgiques chroniques
- Déni quasi constant du co-facteur psychique
- Déficit de mentalisation
- Tension interne constante
- Existence de signes dépressifs dans 50 % des cas (souvent de type de dépression
hostile où la culpabilité est projetée vers l’extérieur)
D’après Monsieur Pongy, il est rare qu’une lombalgie soit uniquement d’origine
professionnelle. En effet, dans une majorité de cas, nous pouvons déceler un stress d’origine
personnel. Ce stress déclenchera une douleur plus vive et donc moins supportable.
54
CONCLUSION
Les lombalgies correspondent au véritable « mal du siècle ».
En effet, tant par le nombre de professionnels qu’elles touchent que par leurs coûts, les
lombalgies représentent un problème majeur de santé publique.
On dénombre que 8 personnes sur 10 souffrent ou souffriront du dos.
Ces douleurs sont souvent en partie liées à l’activité professionnelle, si bien que
chaque année 100 000 lombalgies sont déclarées comme accidents de travail et plus de 2000
comme maladies professionnelles. Ces invalidités engendrent un poids socio-économique
considérable !!!
Parmi les types de lombalgies, c’est la maladie discale lombaire (lumbago, sciatique)
qui est la 1ère cause d’invalidité des personnes de moins de 45 ans …
Ainsi nous avons pu mettre en évidence que la lombalgie est un symptôme
multifactoriel.
Les facteurs personnels ont une place importante dans la survenue de lombalgies, ils se
définissent par les facteurs propres à la personne, ils peuvent être congénitaux ou acquis.
Notre enquête nous a permis d’identifier les facteurs influençant les lombalgies. En
effet, nous avons mis en évidence comme facteurs les modifications hormonales chez les
femmes, le surpoids, tabac, ainsi que tout ce qui est excessif.
En ce qui concerne les facteurs psychosociaux, nous avons mis en évidence le fait que
le stress accentue une douleur déjà présente. Qu’il soit professionnel ou personnel le stress
quand il est ni exprimé psychiquement ni par le comportement va se manifester par le
physique et donc par diverses fonctions (augmentation de la tension musculaire, augmentation
de la glycémie,..) va engendrer des douleurs.
Egalement, nous avons remarqué qu’en dehors du stress, certaines contraintes
professionnelles (manque de temps et de soutient, monotonie, …) engendrent des douleurs
lombaires. Mais n’oublions pas que comme nous l’a expliqué Monsieur Pongy, les douleurs
physiques masquent souvent des douleurs psychiques et qu’il est très rare que seul le facteur
psychosocial au travail soit générateur de lombalgies. Ce trouble est fréquemment du à une
association entre facteurs psychosociaux au travail et stress (personnel ou professionnel). Le
stress accentuant la douleur.
Il ressort fréquemment sur les sites internet que les facteurs physiques entraînent des
lombalgies aigues alors que les facteurs psychosociaux des lombalgies chroniques.
Enfin les facteurs professionnels ont un rôle dans les lombalgies. Les formations de
manutention sont souvent insuffisantes, les techniques pas toujours appliquées et l’ergonomie
parfois mal adaptée.
Ainsi, les trois facteurs de risque des lombalgies sont indissociables.
Aux Etats- Unis, la tendance à venir correspond au remplacement de la manutention manuelle
par le matériel.
Il pourrait alors être intéressant d’étudier les différences de coûts concernant d’une
part les lombalgies à proprement parlé et d’autre part l’investissement du matériel employé
pour améliorer l’ergonomie au travail.
La France adoptera t’elle la même tendance que celle des Etats-Unis ?
55
BIBLIOGRAPHIE
I - Sites internet
- MON KINE, MON PARTENAIRE SANTE, Mal de dos : faisons le point.
Disponible sur http://www.monkine.fr/Mal-de-dos_a25.html
- ENCYCLOPEDIE LIBRE WIKIPEDIA, Maladie de Scheuermann.
Disponible sur http://fr.wikipedia.org/wiki/Maladie_de_Scheuermann
- ENCYCLOPEDIE LIBRE WIKIPEDIA, Spina Bifida.
Disponible sur http://fr.wikipedia.org/wiki/Spina_bifida
- SITE DE BRUNO ALEMANNO, Aide aux victimes d’accident du travail.
Disponible sur http://users.skynet.be/alemanno/Dossiers/les_maux_de_dos.htm
- AIDADOMICIL.COM, Le mal de dos des soignants n’est pas une fatalité.
Disponible sur http://www.aidadomicil.com/sections.php?op=viewarticle&artid=177
- INRS, Dossier sur les lombalgies.
Disponible sur http://www.inrs.fr/inrs-pub/inrs01.nsf/IntranetObjectaccesParReference/Dossier%20Lombalgies/$File/Visu.html
- LOMBALGIE.FR, Le site de référence du mal de dos.
Disponible sur http://www.lombalgie.fr/index2.php
- CADUCEE.NET, Sites spécialisés dans le mal de dos, la rhumatologie et la rééducation.
Disponible sur http://www.caducee.net/DossierSpecialises/rhumatologie/mal-de-dos.asp
- INSERM, Lombalgie en milieu professionnel : quels facteurs de risque et quelle
prévention ?
Disponible sur http://ist.inserm.fr/basisrapports/lombalgie.html
- SANTE MEDECINE, Mal de dos : comprendre la signification des termes.
Disponible sur http://sante-medecine.commentcamarche.net/faq/sujet-263-mal-de-doslombalgie-arthrose-hernie-discale-sciatique
- ATOUSANTE, Aptitude au travail et pathologie, Dossier sur la lombalgie.
Disponible sur
http://www./aptitude_inaptitude/aptitude_au_travail_et_pathologie/lombalgie_mal_de_dos
- SOCIETE FRANCAISE DE RHUMATOLOGIE, Mal de dos.
Disponible sur http://www.rhumatologie.asso.fr/04-Rhumatismes/grandes-maladies/0Cdossier-mal-de-dos/sommaire-mal-de-dos.asp
- DOCUMENTS DE TRAVAIL MEDICAUX DU TASPAAT, Lombalgies.
Disponible sur http://www.wsiat.on.ca/french/wsiatDocs/mlo/fback_screen.htm
56
- INSERM, Facteurs de risque psychosociaux.
Disponible sur http://ist.inserm.fr/BASIS/elgis/fqmr/rapp/DDD/556.pdf
-INSERM, Interaction des facteurs de risque biomécaniques
Disponible sur http://ist.inserm.fr/BASIS/elgis/fqmr/rapp/DDD/562.pdf
et
psychosociaux.
- UNISSON 06, Le stress.
Disponible sur http://www.unisson06.org/dossiers/relation_aide/stress.htm
- UNITE HOSPITALIERE DOS ET TRAVAIL, Apprendre à protéger son dos... au travail.
Disponible sur http://www.chu-montpellier.fr/fr/PDF/livretdos.pdf
- UNIVERISTE LAVAL, La prévention du stress au travail (fascicule 3).
Disponible sur http://www.cgsst.com/fra/publications-sante-psychologique-travail/trousse-lasante-psychologique-au-travail.asp
II - Ouvrages
- DEMARET JP., GAVRAY F. et WILLEMS F. Prévention des maux de dos dans le secteur
hospitalier. Bruxelles : Bietlot, 2008. 114p.
- GRANIER M., BOURCHENIN P., PERRIN P., BEUCHOT J, LABOURAYRE JL.,
ANDRE S, MEYER JP., BARANSKI et JANDROT P. Méthode d’analyse des manutentions
manuelles destinée aux établissements et personnels de soins. Saint-Just-La-Pendue : Chirat,
2005. 99p.
- PONGY P. et BABEAU. Psychosomatique et médecine.
- PONGY P. et BABEAU. Les dépressions et les maladies de la défaite.
III - Magasines
- « Le journal des psychologues» n°246 avril 2007
- « Méthode d’analyse des manutentions manuelles destinée aux établissements de soins. »
édition IRNS ED 862
III - Personnes ressources
- HANS Selye : 1907-1982. Endocrinologue canadien. Directeur de l’institut de médecine et
chirurgie expérimentale de l’université de Montréal. Pionner des études sur le stress.
- BONGERS P., DE WINTER C., KOMPIER M., HILDEBRANDT V., RICHARDSON,
SIMMONS.
- M. HEBERT, Ergonome à l’institut de formation et des écoles à Montpellier.
- Mme MANIVEL B., Psychanalyste à Avignon.
- M. PONGY P, Psychiatre Psychosomaticien à Nîmes.
57
ANNEXES
Annexe 1 : Anatomie et pathologie des lombaires
Annexe 2 : Les arrêts de travail
Annexe 3 : Facteurs psychosociaux
Annexe 4 : Le matériel
Annexe 5 : Les techniques de manutention
Annexe 6 : Le questionnaire
58
ANNEXE 1
Composition d’une vertèbre lombaire type
59
La hernie discale
Le pincement discal
Le tassement vertébral
60
ANNEXE 2
Durée moyenne des arrêts de travail pour « lumbago » par rapport à l’ensemble des accidents
du travail :
Les données relatives des salariés du régime général à la Sécurité Sociale montrent que les
lombalgies sont à l’origine d’environ ¼ des accidents de travail avec arrêt.
La durée moyenne de ces arrêts de travail est en croissance constante ces dernières années et a
atteint 55 jours en moyenne en 2005.
61
ANNEXE 3
Schéma physio et psychopathologique
Technique d’une thérapie cognitivo-comportementale
Facteur de stress
Evaluation :
Perceptions physiologique
et psychologique
Attitude émotionnelle
Mise en place des
solutions
62
Analyse cognitive
Recherche de
solutions
ANNEXE 4
• Le lève malade
• Le roller bord
63
•
La mobylette motorisée
• Le tablier plombé
64
ANNEXE 5
• Transfert brancard-lit à 3 soignants
• Le rehaussement couché
65
• Passage assis-assis
• Passage couché-assis aidé
66
ANNEXE 6
ENQUETE SUR LE MAL DE DOS
Questionnaire pour les manipulateurs en électroradiologie médicale
Nous réalisons une enquête sur le mal de dos dans le cadre de notre mémoire.
Nous nous intéressons uniquement aux lombalgies.
Questionnement de départ
Au cours de nos stages, nous avons régulièrement été interpellés par le nombre de
manipulateurs touchés par le mal de dos ainsi que par leurs conseils répétés sur les gestes et
postures pour nous protéger.
Ce qui est surprenant c’est que la plupart des manipulateurs connaissent ces gestes
mais ne les appliquent pas.
En tant que futurs professionnels de santé, il nous a semblé intéressant d’approfondir
ce sujet. Il peut être enrichissant de connaître les diverses causes de ce « mal du siècle » en
vue de diminuer le nombre de soignant touché.
Nous tenons à vous précisez qu’il s’agit d’une enquête anonyme.
Question 1 :
Sexe :
F
M
Taille : …………………………..
Poids : …………………………..
Fumez-vous ?
OUI
NON
Pratiquez-vous une activité physique hebdomadaire ?
Question 2 :
Avez-vous déjà souffert de lombalgie ?
Si oui : -
De quel type :
OUI
- Lumbago
:
- Sciatique
:
- Hernie discale :
- Autres : ……................
-
A quelle fréquence :
Parfois
Souvent
67
OUI
NON
NON
Question 3 :
Connaissez-vous l’origine de cette lombalgie ?
Préciser :
- Pathologie traumatique :
…..………………………
-
Maladie congénitale
-
Grossesse
-
Autres
:
…………………………..
:
…………………………..
…………………………..
Question 4 :
Combien de temps avez-vous souffert de cette lombalgie ?
- 1 jour à 15 jours :
-
15 jours à 1 mois :
-
1 mois à 3 mois
:
Question 5 :
Cette douleur a-t-elle nécessité un arrêt de travail ?
OUI
NON
Si oui, qu’elle en a été la durée ?
……………………………………………………………………………………………
Question 6 :
Etes-vous de nature stressé ou contrarié ?
Si oui, précisez :
- Trouble du sommeil :
-
Angoisse
:
-
Anxiété
:
-
Peur
:
-
Syndrome dépressif :
-
Autre
Qu’elle en est l’origine ?
- Professionnelle
-
Personnelle
OUI
NON
: ………………
:
:
Question 7 :
Avez-vous la possibilité de parler à un psychologue dans votre service ?
OUI
NON
68
Question 8 :
En ressentez-vous la nécessité ?
OUI
NON
Pourquoi :
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
Question 9 :
Avez-vous suivi une formation à la manutention ?
OUI
NON
Si oui, il s’agit d’une formation : - initiale
- continue
Cette formation est : - Inférieure à 3 ans
- Supérieure à 3 ans
Question 10 :
Pensez-vous que ces formations doivent être renouvelées plus fréquemment ?
OUI
NON
Si oui, selon quelle fréquence ?
- Tous les 2 ans :
- Tous les 6 ans :
- Tous les 4 ans :
- Autres : …………………
Question 11 :
Appliquez-vous quotidiennement les postures apprises :
OUI
NON
Pourquoi ?
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
Question 12 :
Pensez-vous que l’ergonomie dans votre service soit :
- Présente
: OUI
NON
-
Suffisante
: OUI
NON
-
Performante : OUI
NON
Pourquoi ? (argumentez votre réponse)
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
Que feriez-vous pour l’améliorer ?
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
69
LE MANIPULATEUR D’ELECTRORADIOLOGIE EN A PLEIN LE DOS
Problématique
De quelles origines se veulent les lombalgies chez les manipulateurs en
électroradiologie médicale ?
Résumé
« La lombalgie : le mal du siècle », ainsi titrent de nombreux articles sur internet.
Au cours des années, le nombre de personnes souffrant de lombalgie a
considérablement augmenté. Cela s’est également ressenti dans la profession de manipulateur
en électroradiologie médicale.
Mais à quoi est du cette pathologie ? Trois origines ressortent de nos recherches : les
facteurs personnels, psychosociaux et professionnels.
Certains de ces facteurs peuvent sembler surprenants mais le fait de les étudier fait
ressortir de nombreuses choses très intéressantes. Toutes ces informations sont réunies dans
ce mémoire, véritable source d’information sur les causes des douleurs lombaires chez les
manipulateurs en électroradiologie médicale.
Mots-clés
Lombalgie, facteurs personnels, facteurs psychosociaux, facteurs professionnels, manutention,
ergonomie, moyens de prévention.
70

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