: LOC NICE : NIC-C

Transcription

: LOC NICE : NIC-C
Nice E C’est l’été
J’aime...
J’aime pas
J’aime pas les cafés à ,
euros servis sans chocolat,
sans spéculos, sans rien !
Un phénomène estival ?
Détrompez-vous ! L’hiver
aussi, la caféïne m’est
montée au nez quand,
dans cette brasserie
du bout du cours Saleya,
un matin voilé du mois
de février, un serveur m’a
expliqué les raisons de
cette carence : « Monsieur,
la terrasse est au sud, si
je vous mets un chocolat,
il fondra tout de suite. »
Plus énervant encore
que le café, le serveur...
A Nice aussi, les spéculos
existent. Et même en plein
soleil, au plus fort de l’été,
ils ne fondent pas !
Y. D.
nice-matin
Samedi 14 juillet 2012
Le chouchou des baigneurs
Portrait d’été Chebel arpente depuis des lustres la plage de Beau-Rivage
I
THÉÂTRE
l est toujours vêtu de
blanc. De la casquette au
short délavé, en passant
par son polo éclatant.
Tous les jours, Chebel, vendeur de chouchous, arpente
la plage de Beau-Rivage. Ses
baskets n’en peuvent plus
de faire des allers et retours
sur les galets.
Sous ses lunettes noires raccords, son visage buriné ne
trahit pas son âge. Il a pourtant 63 ans.
De juin à octobre, de midi à
18 heures, ce père de cinq
enfants va au contact des
baigneurs et leur offre un
chouchou, tendu à l’aide de
sa pince en bois.
Un chouchou ? C’est cette
petite cacahuète caramélisée qui fond sous la langue,
pour deux euros le paquet,
la gourmandise la plus prisée des bords de mer.
Les Colocataires
Né en Tunisie
Les nouveaux « Friends »
version improvisée !
Théâtre des Oiseaux. 21 h.Tarif : 15 €.
« Je travaille tous les jours
de l’été, sans aucun congé. Je
suis fatigué, très fatigué
même, mais j’aime être sur
la plage, les gens sont sympas, confie-t-il en dévoilant
deux belles rangées de
dents écartées. Ça fait du
bien d’être ici et de parler
aux jeunes ».
Une bouteille d’eau dans la
poche, il confesse que la
chaleur est la difficulté majeure de son activité.
D’origine tunisienne, Chebel est arrivé en France
dans les années soixantedix. Après avoir travaillé
Allez-y !
Aujourd’hui
Rens. 04.93.80.21.93.
Comme les vélos,
toujours célib’
One-man-show.
Théâtre de l’Alphabet. 21 h.
Tarifs : 8/15 €. Rens. 06.60.89.10.04.
Le mariage rend
beau, l’amour
rend con
Depuis quand un couple
doit tout se dire ?
Théâtre Athena. 21 h 45. Tarif : 10 €.
Rens. 04.93.53.24.83.
 Clos et demi
Satiri-comédie.
Chebel, le « monsieur en blanc » de la plage Beau-Rivage.
(Photo C. E.)
dans le bâtiment, il vit depuis « des lustres » de la
vente de chouchous chaque
été, pour subvenir aux besoins de ses trois filles et
ses deux fils adolescents.
Depuis, il est devenu la mascotte de la plage – sans
doute pour sa gentillesse.
« Smile ! Smile ! »
Les meilleurs clients ? « Ce
sont les touristes, répond
Chebel sans hésiter. Les Anglais surtout ». Finaud, il a
adapté ses slogans à cette
clientèle : « Peanuts ! Peanuts ! » ou « Smile ! Smile ! »
Au fil des années, son métier
a évolué : « Globalement, les
gens n’ont plus d’argent –
sauf certains touristes étrangers. C’est à cause de l’euro.
Avant, ça marchait mieux ».
Un jeune homme s’approche, lui tend une pièce de
deux euros. Chebel sourit
plus largement : « Attends
une minute, je vais te chercher le paquet ». Car le marchand ambulant le plus
connu de la plage se balade
les mains libres.
Il insiste : « Mon activité est
légale, j’ai une autorisation.
C’est un ami niçois qui me
vend les chouchous à 1 euro ;
je les revends le double ».
On aimerait en savoir davantage. Mais Chebel n’aime
guère parler de lui. Déjà, il
s’esquive. Distribuant ses
chouchous comme autant
de petits grains de bonheur.
CLAIRE ESTAGNASIÉ
Théâtre de l’Eau Vive. Tarif : 15 €.
Rens. 04.93.27.10.49.
MUSIQUE
Prom’Party
Avec feu d’artifice à  h.
Promenade des Anglais. 21 h 30.
GRATUIT. Rens. 0892.707.407.
Dolce vita party
via Italia
Les Bermudas :
rockabilly/garage/surf +
Pin Up Show Girls.
Le Sezamo. 21 h. Tarif : 10 €.
Rens. 06.71.75.79.13.
Demain
MUSIQUE
Thes Sons Of Guns
Nouveau projet musical
de Médi : soul/rock/blues.
B Spot. 21 h. Tarif : 10 €.
Rens. 04.93.92.00.90.
THÉÂTRE
Nuit d’ivresse
Comédie enivrante
devenue culte où se
mêlent rires et émotions.
Théâtre de l’Atelier. 21 h. 15/20 €.
Rens. 04.93.01.35.48.
L’ÉTÉ À NICE IL Y A  ANS
En , il n’y a pas encore d’estivants
« De mai à octobre, la chaleur est si
forte qu’on ne peut bouger de la maison
entre 6 heures du matin et 8 heures du
soir. Nice l’hiver est un paradis, l’été
c’est un enfer ! Des myriades de mouches, puces, punaises, moustiques vous
attaquent impitoyablement jusqu’à l’entrée de votre bouche, de vos narines, de
vos oreilles… »
Si l’appréciation du célèbre Smollett,
rédigée à la fin du XVIIIe siècle, n’est
plus prise au pied de la lettre au début
du XXe siècle, Nice ne connaît pas encore de véritable saison d’été dans les
années 1910.
À l’arrivée des grosses chaleurs, les villas somptueuses qui accueillent les
grosses fortunes et les célébrités sont
fermées. Seuls les jardiniers entretiennent leurs parcs.
Plages quasi-désertes
La plage ? Elle n’est pas encore le lieu
d’affluence qu’elle deviendra après la
Grande Guerre. Quelques installations
d’hydrothérapie, avec bains d’eau de
mer chaude, accueillent les rares esti-
vants : la Grande Bleue, les Bains cosmopolitains, les Bains de la Méditerranée, les Bains de la plage, les Bains
Georges à la Californie.
Une exception semble toutefois se dessiner, sur la côte, à l’ouest de Nice. Quelques baigneurs ont commencé à fréquenter une portion de la plage proche d’Antibes, au lieu-dit « les sables »,
qui connaîtra une gloire internationale
sous le nom de Juan-les-Pins.
À Nice, pour distraire les habitants, on
propose au Palais d’été ou au Politeama
des revues et des opérettes.
On organise des bals et des concours de
danse, des repas. Mais les principaux
établissements ont interrompu la plupart de leurs activités dès le 31 mai.
Ainsi les jeux, au casino de la Jetée Promenade, sont fermés.
Ce sont surtout les fêtes de quartier et
des corporations qui animent la ville :
fête de Saint-Roch, de Carras, du Port,
fête des maîtres cochers, des garçons
bouchers… L’été à Nice, en 1912, on
vit surtout… entre Niçois !
ROGER ROCCA