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FLASH THEM UP
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Numéro deux, printemps été 2014
Edito
Deuxième numéro de Flash Them Up !
Je continue ! Le but est toujours de parler musique électronique. Et de présenter des sorties dont tout le monde ne parle pas forcément. Comme vous
l’aurez remarqué à la lecture du 1er numéro, je privilégie le qualitatif à la
temporalité. C’est pourquoi j’évoque des EP sortis il y a parfois plusieurs
mois. La couverture de ce mois-ci peut vous sembler encore plus sombre
mais il ne se prend pas la tête de dépit mais plus dans une optique de repos,
se poser quelques temps, reposer ses yeux de ces images qui nous bombardent, pour écouter, écouter notre musique, ce et ceux qui nous entoure.
Dear english-speaking friends, we don’t forget you but we haven’t enough space to do
it bilingual. Maybe the next issues.
Jean-Baptiste
Conception graphique, rédaction : Jean-Baptiste
Relecture par Louise Moré
Site internet : flashthemup.com
Twitter : twitter.com/flashthemup
Facebook : facebook.com/flashthemup
Imprimé et créé à Montréal.
Ne jetez pas cette copie, donnez là à quelqu’un d’autre ou abandonnez là
dans un endroit inspiré.
Patchwork
Mes excuses aux fans de la beat generation pour avoir écorché le nom de
William S. Burroughs dans le numéro précedent.
«(Pour vous qu’est-ce que l’amour?)
- L’amour c’est.. ça y est je peux être malade, quelqu’un me tiendra debout»
Jacques Brel
«Si on a une jambe dans le passé et une dans le futur on pisse sur le présent.»
Anonyme
«Quand quelqu’un n’a plus de réflexion, il n’a plus que des réflexes...»
«Si t’allais aussi vite que je t’emmerde tu serais déjà rendu!»
Baptiste Talon (Pierre Fresnais) retraité des chemins de fer à un chauffeur
de bus dans Les Vieux De la Vieille.
Albums - EP
Ron Morelli - Backpages (Hospital Production 406)
A peine un mois après la sortie de l’album Spit il est revenu avec
Backpages : 4 tracks écrites pendant les séances anti-stress de
l’album. La cover dans la même idée de visuel, une prostituée
penchée à la fenêtre d’une voiture. Cette fois c’est un EP, bien
que faisant la même durée que l’album à 3 minutes près. Ron
Morelli le boss de L.I.E.S. (Long Island Electrical System)
comme on le sait ne s’embarrasse pas de ces considérations. Il n’y
a qu’a voir les sorties de ce label de Techno nihiliste, tantôt propres tantôt qui semblent ripées d’une vieille K7. Par contre il sort
ses créations sur Hospital Production. Cette fois encore c’est
poisseux à souhait ! Mais c’est ce que j’aime chez lui, aucun des titres n’est là pour mettre le sourire, la BO parfaite d’un reportage
sur une ville fantôme. Public Consumption vaut l’achat à lui seul.
C’est sombre, glacial, ça bourdonne la désolation. Une image de
la consommation publique justement. Superbe ! Another Hit va
du côté acide des décombres, c’est très rapide. Ensuite on a la
reprise de Crack Microbe en version étendue à 9 minutes, comme
si les 5 minutes originales n’étaient déjà pas assez éprouvantes.
Enfin Rushing Again malgré son titre ralentit le rythme mais
reste belliqueux avec son synthé dégueulasse et ces roulements
de caisse claire évoquant une marche militaire. C’est génial !
Concrete Fences - New Release (1) (PAN 39)
C’est le projet de Regis et Russel Haswell et qui porte bien son
nom, vous comprendrez pourquoi. Tout d’abord ce vinyle est une
beauté, entièrement blanc et avec juste un macaron sans texte
qui ressemble à… à quoi ? Après écoute, cela m’évoque un sol vu
au microscope. Vos oreilles seront ici face à une Techno Noise où
deux plaques de métal rouillées sont frottées l’une contre l’autre
pendant qu’on fore de la roche. C’est bien ça le contexte ici, et on
le comprend d’autant plus à la lecture des titres Industrial Disease, Caulk et The Unabridged Truth. Le 1er titre, passé l’introduction qui fait penser à une transmission radio brouillée, nous
met face à une puissance incroyable difficile à évoquer à l’écrit.
4
La promo parle de « la synchronisation de synthés à l’uranium
enrichi et de bruit massif», pourquoi pas ? On reste dans la
même veine dans le 2ème, surtout à l’arrivée quelques minutes
plus tard d’un son obscur pouvant être l’écho d’une excavatrice
au travail. Enfin l’EP se clôture avec un morceau qui reprend
une sonorité du premier mais cette fois avec un vrai kick, c’est
plus rythmé mais cela reste brut de décoffrage. Je crois avoir
fait un bon tour du champ lexical du béton, le beau béton.
Leisure Muffin - The Bunker New York (The Bunker 001)
The Bunker est un promoteur de soirées lancées en 2003. Désormais aussi un label depuis Janvier 2014, voici leur première sortie. Leisure Muffin aka Michael Hopkins est l’un des résidents. La face A In Wearable Hertz est un long morceau qui
évolue au fil des minutes avec des sonorités rappelant le psychédélisme des années 70 à la Klaus Schulze. Face B on se rapproche du dance-floor avec Heldscalla. Le titre provient d’un livre
de Philip K. Dick, Heldscalla est une cathédrale engloutie qui,
si elle est renflouée, permettra la résurrection de dieux anciens.
Pour revenir à la musique c’est le titre le plus efficace de l’EP !
Construction classique « boumboum tchack » mais très propre.
Enfin Alys est plus minimaliste, sans être simpliste. Le titre
rappelle LFO avec ses petits sons « bleep bleep ». A se procurer.
Samantha Fox feat. Snuffy - Klaus You
(Renate Schallsplatten 02)
Samantha Fox ? Oui je me suis posé la même question. Il s’agit
en réalité d’un duo formé par Jonny Kat and Gizzie, deux producteurs allemands. Ils sont accompagnés ici par Snuffo. C’est
la 2ème sortie en 2 ans de Renate Schallplatten, « Les vinyles de
Renate » (soit un vieux prénom allemand soit une région d’Italie). Et c’est une très bonne sortie. C’est vraiment le clavier assez
dark en fond qui a attiré mon oreille. Il est le guide du morceau
Klaus You à la signification obscure. Gros morceau. En face B
c’est le remix par Skatebård, DJ norvégien qui commence à se
faire un nom. Il donne un côté plus groundy au tout et ajoute
un petit clavier italo-disco. Je préfère quand même l’original.
5
Gerstaffelen - The Old Villagers (M>O>S Deep 017)
Premier EP du monsieur, dont la personnification est introuvable en ligne, mais qui mérite d’être suivi comme on peut ! Le
titre The Old Villagers a une basse électronique omniprésente
qui conduit le morceau du début à la fin. Le synthé qui l’accompagne avec un « ha ha » en écho donne un morceau plutôt efficace. Pour Game On Major on se demande si le kick qui est
là dès le début du morceau fait allusion à un ballon qui rebondit (Game – ballon, oui bon hein..), le hi-hat entre à son tour
sur le terrain suivi d’un clavier puis de la basse électrique qui
démarre la partie. On se laisse surtout porter par les allers-retours que fait la nappe en fond. Mi-temps puis tout repart dans
un dernier effort. En Face B le titre Little Green Munchkin Men
est plus gras et inquiétant. A l’image de ces petits êtres apparus en 1900 dans le livre Le Magicien D’Oz. Le synthé inversé
ne s’arrête jamais pendant que le poids du kick va crescendo,
puis ralentit sur la fin et ne laisse que dans les toutes dernières
secondes qu’un son aigu de fourmillement, on imagine ces petits êtres s’agitant frénétiquement. Enfin When The Mind Stops
est le plus dansant des morceaux avec son orgue aux sonorités
House, le vocal et le pied bien ancré dans la terre ! Gerstafellen, nom dont on ne sait pas grand chose mais à suivre donc !
Moritz Von Oswald Trio - Blue (Honest Jon’s)
Moritz revient avec son trio composé de Max Loderbauer et Sasi Ripatti. Ils nous ont concocté un morceau minimaliste et d’une grande précision. Accords légers, petits sons de synthé mais pied très
lourds, rythmant le tout avec autorité et on s’en délecte, c’est beau.
La version dub sur la face B étend la pièce à 12 minutes. C’est plus
sourd, plus lent mais plus trapu aussi, Tout en gardant ce rythme
métronomique. Bel EP et bel engrais à imaginaire lors de l’écoute.
6
Bryce Hackford - Fair (PRAH)
Premier album de cet artiste basé à Brooklyn. A noter qu’à l’achat
du vinyle, qui ne comporte que 4 pistes, le CD avec les 6 vous est offert; car oui les 2 derniers morceaux durent 22 et 27 minutes. Cela
commence par Another Fantasy, assez rugueux, quasi-industriel
avec un rythme élevé. Ensuite vient Heart To Beat, beaucoup plus
calme et posé, avec des synthés bien 80’s et une voix faisant quelques apparitions. La pièce Slow Emotion voit le retour de texture
épaisses mais avec plus de poésie que dans le premier morceau,
et avec la voix lancinante de Bryce. I Want More, retour dans un
univers robotique avec une voix vocodée et des claviers proches de
la synth-wave. Avec Run-On Cirrus, on arrive dans ce qui a motivé l’achat de cet album, un morceau de 22,41 minutes, évoluant
très lentement. Comme souvent dans ce genre de morceau, des
éléments complètement nouveaux font leur apparition après plus
de 10 minutes d’écoute. Le point culminant se faisant à la 13ème
minute, avec l’apparition d’un clavier faisant beaucoup penser
aux compositions de Vangelis. Très beau. L’album se termine par
Modern Propeller Music, une lente pièce minimaliste, avec très
peu d’éléments. L’artiste nous invite complètement à plonger
dans notre imaginaire et, à visualiser un voyage cosmique ou un
paysage naturel futuriste. On se laisse porter par ces nappes synthétiques et ces quelques pressions de touches ici et là qui résonnent avec un arpégiateur lent. Vangelis n’est toujours pas loin,
notamment la bande originale mythique du film Blade Runner.
7
Livre
Laurent Garnier – Electrochoc
avec David Brun Lambert.
écrit
en
collaboration
Le livre à posséder pour tout amateur de musique électronique. Une biographie de l’un des artistes français numéro
un et toujours là après 25 ans de carrière. Sorti en 2003
tout d’abord, une nouvelle édition fut publiée en 2013 avec
un chapitre en plus sur les nouvelles technologies du DJing,
l’ère du MP3, des contrôleurs et platines avec clé USB.
Le récit explique comment Laurent Garnier - de sa chambre d’ado déjà
emménagée en DJ booth - est devenu l’un des numéros un mondial. Son arrivée en Angleterre pour suivre sa petite amie, le début du DJing dans un
bar mancunien en tant que DJ Pedro, puis l’accélération des évènements
avec sa résidence à L’Hacienda et le début de sa carrière internationale.
Bien qu’ayant toujours été considéré en dehors de la « French Touch » de
la fin des années 90 (Daft Punk et compagnie), Monsieur Garnier a à sa
façon étendu le spectre de la musique électronique française à travers le
monde. Le livre est riche en anecdotes, comme par exemple sa rencontre
avec Derrick Carter à qui il donnera une démo en disant, timide « j’ai fait
ça pour m’amuser si tu veux bien écouter », ce dernier lui répondant « on ne
fait pas de la musique pour s’amuser mec ! » Evoquant par là qu’à Détroit,
les pionniers de la Techno (faisaient) ça pour survivre et éviter le deal
comme leurs camarades. Il y est raconté aussi son premier voyage dans
cette ville ou encore ses after du club Rex (Paris) à Liverpool. Il raconte
qu’à la fin de ses sets au Rex il trouvait toujours deux ou trois motivés
pour embarquer avec lui direction Liverpool pour un autre set le dimanche
soir. Le livre se dévore même si sur certains détails on se demande si le
souvenir n’a pas un peu romancé la réalité. Mais à se procurer à tout prix !
8
Basiques
House
Nom féminin qualifiant un genre musical apparu dans les années 80 à
Chicago. Le mot viendrait de The Warehouse (hangar en français), le club
où jouait Frankie Knuckles.
Variantes :
Acid House
Deep House
Ghetto-House, mais on peut aussi parler de Ghetto-Tech.
Morceau fondateur – Marshall Jefferson Move Your Body
Les classiques : Fingers Inc. – Can U Feel It ?/ Chip E. – It’s House / E.S.P
– It’s You / Inner City – Big Fun.
Artistes classiques : Frankie Knuckles, E.S.P, Chip E., Kerri Chandler
(encore actif), Larry Heard (Mr Fingers), Adonis, Steve « Silk » Hurley,
Aly Us, Inner City, Logic, Lil Louis.
Artistes actifs aujourd’hui : Moodyman (présent déjà dans les 90’s), Dennis Ferrer, The Martinez Brothers, Appolonia, Nina Kravitz, Art Department, Henrik Schwartz, Jef K, Djebali, Mr KS...
Labels : Tsuba, Objektivity, Crosstown Rebels, Cajual Records, Defected
In The House, Get Physical, Innervisions, Stricly Rythm (beaucoup de
classiques y furent publiés), Ibadan, DJ International Records (beaucoup
de classiques aussi), Just Jack…
9
Rencontre
Bëji
10
Le classique
Manuel Göttsching - E2 E4 (1984)
C’est le premier album studio solo du guitariste Manuel Göttsching,
sorti en 1984. L’album se compose d’un unique morceau d’une heure
subdivisé en plusieurs pistes. Le nom provient d’une fameuse ouverture aux échecs, l’ouverture du pion Roi, écrit en notation algébrique. Le
titre peut faire également référence à la guitare, dont les cordes s’accordent de la plus grave (E2) à la plus aiguë (E4). Cet album est un
classique de par l’impact qu’il a eu à sa sortie mais aussi parce qu’il fait partie de
ces rares créations musicales avec une seule piste en guise d’album, à la manière de
Terry Riley avec son In C. E2-E4 influença énormément de monde de par sa prise de
risque formelle mais aussi par le travail sur les claviers, annonciateur de la Techno à
venir à Détroit. Dans l’émission « dans les oreilles de » diffusé sur la radio française
Nova, Carl Craig expliqua à quel point cette composition le fascina. Il fut marqué par
l’évolution du morceau, notamment l’apparition de la guitare en face B alors qu’on
pense à ce moment là que tous les éléments sont déjà présents. Cette guitare qui
amplifie encore d’avantage la puissance et donne une sorte de mélancolie touchante
au tout. Quand on écoute on comprend très bien ce que les pionniers de la Techno de
Détroit y ont pris. La légende raconte aussi que l’enregistrement ce serait fait en une
seule fois et une seule prise. A posséder et connaître si ce n’est déjà le cas, ne serait-ce
que pour l’histoire.
Playlists
Jean-Baptiste :
D’ Marc Cantu - Grey
Samantha Fox Feat. Snuffy - Klaus You
Silicon Soul - Under A Werewolf Moon
David August - Epikur
Maurizio - Domina (Maurizio mix)
Louise Moré (Montréal - Lille)
Développement des publics, FTA
Other Lives - For 12
Blonde Redhead - SW
Kula Shaker - Peter Pan Rip
Goldfrapp - Strict Machine
Fujiya & Miyagi - Uh
Clélia Moro (Montréal - Avignon)
12ou13juilletquejesaisdelle.com
Fingers Inc - Never No More Lonely
Cece Peniston - He Loves Me Too (Silk
12“ mix)
B-Tracks - Come Back
Nancy Sinatra - Summer Wine
Bernard Trax - Vicious Cycle
Johan Lauret (Montréal)
Nuits d’Afrique
Chief boima - Baobab Connect
Romare - I Wanna Go (turn back)
Zara McFarlane feat. Leron Thomas - Angie
La La
Nomadic Massive feat. Z’Africa Brasil - Moving Forward
Danyel Waro feat Tumi Boitumelo Molekane
- Mandela
Paroles
Oh nothing’s going to change my love for you
I wanna spend my life with you
So we make love on the grass under the moon
No one can tell, damned if I do
Forever journey on golden avenues
I drift in your eyes since I love you
I got that beat in my veins for only rule
Love is to share, mine is for you
Sebastien Tellier - La Ritournelle (2006)