Show your face - Manège de Reims
Transcription
Show your face - Manège de Reims
© Urška Boljkovac Show your face ! Betontanc / Umka.Lv mardi 10 et mercredi 11 février à 19h Durée : 75 min. Dans le cadre du festival Reims Scènes d’Europe 2015 Dossier pédagogique Les compagnies Le spectacle Mentions Articles de presse en anglais Pour la compréhension du spectacle L’art de la marionnette Le théâtre d’objet Les compagnies BETONTANC (Slovénie) Le nom de cette Cie est un jeu de mots signifiant « danse concrète » : béton (concrete en anglais) et tanc (prononcer tantz, pour danse). Compagnie slovène de danse-théâtre basée à Ljubljana, fondée en 1990 par Matjaz Pograjc, Betontanc regroupe des personnes de différents horizons: musiciens, danseurs, acteurs, costumiers et scénographes. En opposition avec les travaux hautement conceptuels des années 80, ils se concentrent sur la physicalité du corps et produisent souvent des œuvres engagées politiquement (…) UMKA.LV (Lettonie) Collectif letton créé en 2004. En tant que jeunes marionnettistes et acteurs, ils ont décidé de ne pas intégrer des compagnies existantes mais de créer leur propre collectif artistique, sans règles établies ni limites à leur créativité (…) UGIS VITINS, multi-instrumentiste letton et SILENCE, groupe culte slovène, créent conjointement la partition du spectacle. Le spectacle Un petit bonhomme sans visage – marionnette faite d’un babygro à capuche – devient un « M. tout le monde » dont la quête d’identité et de liberté se heurte aux limites de la société et de l’autorité. Show Your Face ! est une performance virtuose de marionnette, théâtre, danse et musique live qui traite des effets du courage (ou de son absence). (…) Notre personnage traverse le XXe siècle et rencontre beaucoup de gens, incapables tout comme lui de changer le monde parce qu’ils ont trop de courage, ou pas assez. Show Your Face ! démontre à quel point il est facile de détruire le corps, mais beaucoup plus difficile de détruire l’âme. http://www.bunker.si/eng/betontanc-umka-lv-show-your-face © Urška Boljkovac Mentions du spectacle Direction : Matjaž Pograjc Conception : Betontanc and Umka.LV Avec : Primož Bezjak, Daša Doberšek, Andris Kalnozols, Uroš Kaurin, Marcis Lacis, Katarina Stegnar, Gints Širmelis-Širmanis Musique : Silence, Ugis Vitins Confection marionnettes et objets : Barbara Stupica Chorégraphie : Branko Potočan Costumes : Mateja Benedetti Créations lumières : Tomaž Štrucl Créations son : Jure Vlahovič Chargée de production : Maja Vižin Spectacle en anglais, surtitré en français Durée : 1h15 Articles de presse (en anglais) “This ''Babygro'' is the nucleus of the whole happening, the centre of almost all stage investments, it is some kind of union of the complete stage energy, in which we don't see ''a child'', ''a person'' or some sort of surrogate being, but just the energy itself : the energy, a point, a hole as it is. This sight is deeply moving, full, charged to its maximum. Furthermore, this energy punctum radiates its energy (whether it's predominantly dark or predominantly light is unclear) to animators, performers, but it doesn't individualize them, contrary to expectations. It collectivizes them, exposes their group energy and organizes them like a machine. To look at it is, strangely enough, empowering, positive, even optimistic.” Blaž Lukan, Delo newspaper, June 20, 2006 “And now, the most paradoxical conclusion, I am deeply surprised for, follows - in spite of some features of Show Your Face, which can be easily criticized, this hour spent in the dark auditorium leaves you with a strangely painful feeling which is most likely due to Uģis Vītiņš and the musicians from the band Silence. The loud refrain song about the never-ending escape, as well as abstract activities of the tiny puppets on the stage table, and coexistence of countless material objects and live actors have a fascinating effect. You feel like zombied. Yes, probably, a little bit sullen and angry (about the flat perception of the order of life), yet still affected by the rhythm of the hardly audible sound of footsteps of the senselessly running babygrow’s little legs. Who are the people without faces, who were in the wrong place at the wrong time? Frrrrightening, indeed.” Normunds Naumanis, Diena newspaper, June 2, 2006 © Urška Boljkovac “Besides excellent performers, Show your face can be praised for its fantastic music, performed live by duo Silence and Ugis Vitins.” Večer, September 1, 2006 “Directed by Matjaz Pograjc, this is sharp, politically engaged, relevant, timely, restless work. Aside from the rich storytelling--technically simple but visually complex, nonetheless--Show Your Face! which is performed in English, is accompanied by a live band. The music is both beautiful and just as haunting as that empty space where, surely, some kind of face, some kind of national identity, needs to form. Among many lessons here for Chicagoans, this show makes the relentless case that history, compassion, freedom and artists must all be at the center of that decision.” Chicago Tribune, January 15, 2011 “The excellent puppetry gives a breathless and anxious animation to the Faceless One. The choreography element is raw and fluid. The physicality of the actors is called upon to project ragged emotion on one hand and to keep the action flowing seamlessly at the same time. Music is haunting, melodic and quite beautiful.” Chicago Theatre Beat, January 15, 2011 “Show Your Face!, is an aesthetic dreamscape, a suspenseful tale, and an in-your-face personal confrontation. Is a collaborative piece by Bentontanc, a Slovenian dance-theatre company, and Umka.LV, a Latvian puppet theatre troupe and uses Bentontanc’s gripping physical style and Umka.LV’s master puppet techniques in such a way as to activate the audience into a scenic world, a powerful story, and ultimately into a personal reflection. An extravaganza of physical theatre, dreamy music, and active prop play...” Eye Spy LA, January 21, 2011 © Urška Boljkovac Pour la compréhension du spectacle Texted’introduction en anglais (traduit par nos soins) au début du spectacle Six days ago, a man blew himself out by the side of an endless road in a desert. Il y a six jours, un homme s’est fait exploser sur le bas côté d’une impasse quelque part dans le désert. There were no witnesses. Il n’y avait aucun témoin. According to the forensic reports the man was killed immediately. Selon le rapport médico-légal l’homme est mort sur le coup. His body burst into dozens of small pieces, and fragments were found as far as 50 meters away from the site of the explosion. Son corps a éclaté en douzaines de petits morceaux, et des fragments ont été retrouvés jusqu’à 50 m de l’explosion. Nobody seems to have any idea who the dead man was. Personne ne semble avoir la moindre idée de l’identité de l’homme. The local police started the investigation by looking into the man’s car, but they quickly learned that the car had been stoles. La police municipale a commencé les recherches dans sa voiture, mais a vite découvert que celle-ci avait été volée. The same thing happened when they examined the contents of the man’s wallet, which by some miracle had come through the explosion more or less untouched : La même chose se produisit quand ils examinèrent le contenu du portefeuille, qui par quelque miracle était sorti de l’explosion plus ou moins intact : All the documents – driver’s license, social security number, identity card – turned out to have been either forged or stolen. Tous les papiers – permis de conduire, numéro de sécu, carte d’identité – se révélèrent soit faux soit volés. Fingerprints would have been the next step, but in this case, not a single print could be found. Les empreintes digitales auraient pu permettre d’avancer, mais en l’occurence on n’en trouva aucune. Perhaps they would have more luck with his teeth ? but they couldn’t find any. Peut-être auraient-ils plus de chance avec les dents ? Mais ils n’en trouvèrent pas. Nobody actually knew that the man didn’t have a face… at all. En fait, personne ne savait que cet homme n’avait pas… de visage. Certains mots anglais sont mis en avant dans le spectacle. (Liste non exhaustive) Fingerprints Face > faceless Telephone number Run > you must run > run fast Kill / killer > someone is going to kill you Freeze (au sens de “stop, on ne bouge plus”) Liar Wake up ! > wake up faceless people ! You feel good You feel proud You feel happy You feel sexy You do nothing Brain Heart Suspicious Liste de musiques jouées en live Les titres des musiques correspondent assez fidèlement aux différents tableaux rencontrés. Ils peuvent servir à évoquer différents moments du spectacle. 01 Talkshow 02 Hypnotic 03 The Bus 04 The Chase 05 The Party 06 The Priest 07 The Death of Rosa Luxemburg 08 Torture Chamber 09 The Birth 10 Sign! 11 In Your Face 12 Silkskin 13 Ascension Référence à Rosa Luxemburg Qui était Rosa Luxemburg ? Issue d'une famille de commerçants juifs polonais, Rosa Luxemburg fait de brillantes études au lycée de Varsovie qui se trouve alors sous la domination russe. Militante au sein de "Prolétariat", un parti socialiste révolutionnaire, elle doit fuir en Suisse où elle passe une thèse d'économie politique. Ayant acquis la nationalité allemande en 1898, Rosa Luxemburg milite au SPD (Parti Social Démocrate) à la Deuxième Internationale. Elle y défend l'idéologie de Karl Marx et devient grâce à la rigueur et à la cohérence de ses analyses une théoricienne du socialisme. Pendant la Révolution russe de 1905, Rosa Luxemburg se rend à Varsovie, mais arrêtée, elle échappe de peu à l'exécution. De retour en Allemagne, en 1906, elle se trouve marginalisée dans son parti qui défend l'intégration de la classe ouvrière au sein de la société capitaliste. Contrairement à Lénine qui mise sur la discipline d'un parti bien structuré, elle défend l'idée que la grève de masse est le principal moyen d'action révolutionnaire. Rosa Luxemburg s'oppose à la dérive guerrière de l'Allemagne. Une campagne pacifiste lui vaut d'être arrêtée en 1915. En 1916, la crise du SPD la conduit à fonder avec Karl Liebknecht, Franz Mehring et Clara Zetkin, la Ligue des Spartakistes, mouvement révolutionnaire et antimilitariste, ancêtre du Parti Communiste Allemand. Elle est à nouveau emprisonnée jusqu'à la révolution allemande en novembre 1918. Enthousiasmée par la Révolution russe de 1917 et l'espoir qu'elle suscite, dans "La Révolution russe" (1918), Rosa Luxemburg se montre cependant très lucide et clairvoyante sur l'autoritarisme et le manque de liberté du régime bolchevique mis en place par Lénine. Le rapport de force n'étant pas favorable aux révolutionnaires, Rosa Luxemburg s'oppose à l'insurrection des spartakistes dont elle dirige le journal "Die Rote Fahne", mais participe néanmoins au mouvement. Elle est arrêtée le 5 janvier 1919 et est assassinée le 15 janvier avec Karl Liebknecht par des officiers nationalistes chargés de la répression de l'insurrection. Maîtrisant parfaitement les concepts du marxisme, Rosa Luxemburg a su bâtir sa propre analyse en étudiant les aspects nouveaux du capitalisme (le colonialisme, l'accumulation des capitaux...) et en théorisant l'internationalisme qu'elle oppose au nationalisme et aux luttes de "libération nationale". Attachée aux idées démocratiques, elle pense que la révolution ne pourra venir que de la spontanéité des masses et non d'une "avant garde éclairée" dont la dictature sera "celle d'une poignée de politiciens" et non celle du prolétariat. « Aux yeux de Rosa Luxemburg comme de tous les marxistes, c’est la masse organisée, éclairée et se disciplinant elle-même dans son organisation politique, qui est la force motrice de la lutte pour le socialisme… Rosa Luxemburg se méfiait à juste titre de la grande masse inorganisée des suiveurs, dont l’ignorance était la base, la contrepartie, voire la justification des conceptions totalitaires professées par les léninistes et par les réformistes quant aux rapports entre la masse et les chefs. Un troupeau aveugle et ignare a évidemment besoin d’un berger et d’un chien, que celui-ci s’appelle Guépéou ou Gestapo… » Lucien Laurat – Préface à Rosa Luxemburg, Marxisme contre Dictature, Spartacus Extraits choisis de Larousse encyclopédie 2007 Pistes de lecture du spectacle Pour tous les élèves : Observation de la manipulation du personnage principal : Nombre de personnes Les différentes allures (marche, nage, course, ralenti…) La manipulation se fait-elle à vue ? La relation du personnage avec les artistes (manipulation, dialogue, danse…) Sur quoi se focalise notre regard pendant le spectacle ? Il est assez difficile d’identifier les événements rencontrés. Ils sont souvent symboliques et transversaux. L’identification de faits ou de sentiments généraux semble plus pertinent dans le travail avec les élèves. Ex : la torture, la fuite, l’oppression, l’identité, la bonne conscience, la liberté A partir de la 3e : Certains moments du spectacle peuvent être mis en perspective avec des tableaux en arts plastiques. (pour faire écho à la thématique Arts, Etats et Pouvoir en Histoire des Arts) Ex : Affiches sur la crise des années 1930, Evènements de février 1934, Le nationalisme, la propagande politique … Vous trouverez beaucoup de propositions d’œuvres ou d’images à mettre en lien sur le site : http://www.histoire-image.org/ (en faisant une recherche thématique ou chronologique) Carte d’Identité de La Slovénie, pays de la compagnie Betontanc et des musiciens du groupe Silence La Slovénie faisait partie de la Yougoslavie : Histoire en bref : 1941 : démantèlement de la Yougoslavie. 1945 : la Yougoslavie devient une république fédérale socialiste sous l’autorité de Tito. La Slovénie en devient l’une des républiques, et l’une des régions les plus riches de la fédération. 1991 : La Slovénie obtient son indépendance 2004 : Elle fait partie de l’Europe et de l’OTAN 2007 : membre de l’espace Schengen Superficie : 20 273 km² Population : 2 000 092 (en 2011) Capitale: Ljubljana Régime politique: république parlementaire. Langue officielle : le Slovène Drapeau : Bandes blanc-bleu-rouge, couleurs slaves par excellence, que l’on retrouvera dans le drapeau de la Russie. Ce sont aussi les trois couleurs des drapeaux et blasons de la région historique de la Carriole, qui se situe autour de la capitale, Ljubljana. En haut à gauche du drapeau, un blason, arborant une montagne – le sommet alpin du mon Triglav, point culminant du pays à 2864 mètres, que chaque slovène se doit de gravir au moins une fois dans sa vie, symbolise la beauté et de l’attractivité du pays. Carte d’Identité de La Lettonie, pays de la compagnie Umka.Lv et des musiciens du groupe Ugis Vitins. Histoire en bref : 1940 : envahie par l’URSS (a existé de 1922 à 199, l'URSS était composée de la Russie, de l'Ukraine, puis de la Biélorussie et de la Moldavie) 1991 : obtient son indépendance avant l’effondrement de l’Union soviétique 2004 : fait partie de l’Europe et de l’espace Schengen Superficie : 64 597 km² Population : 2 165 165 habitants Capitale: Riga, capitale européenne de la culture en 2014 Langue officielle : le Letton Régime politique : république parlementaire Le drapeau : Le grenat rappelle les tissus teints de jus de mûre, revêtus par les guerriers lettons au XIIIe siècle. L’art de la marionnette Selon Roger-Daniel Bensky1, « une marionnette est, au sens propre, un objet mobile non-dérivé, d’interprétation dramatique, mû soit visiblement, soit invisiblement à l’aide de n’importe quel moyen inventé par son manipulateur. Son utilisation est l’occasion d’un jeu théâtral ». L’histoire de la marionnette est intimement liée à celle du théâtre mais l’acteur de bois (objet inerte à l’origine) a deux pouvoirs : être un personnage capable de dépasser les limites physiques du corps humain et donner vie et âme à ce personnage. Le mélange de l’immobile (la mort) au mobile (la vie), caractéristique de la marionnette, exerce une fascination particulière. Dans les sociétés primitives, on lui associait un pouvoir magique. Le théâtre de marionnettes emprunte au théâtre d’acteurs ses personnages, ses sujets, ses décors et se développe en France, pendant plusieurs siècles, sous deux formes : *les marionnettes populaires (Polichinelle, Guignol…) dans des théâtres modestes en plein air ; *les marionnettes destinées à des publics favorisés (aristocratie, bourgeoisie, cercles artistiques) dans des espaces fermés. Fin XIXe siècle et début XXe, les milieux artistiques s’intéressent au potentiel métaphorique de la marionnette et en inventent de nouvelles formes qui s’inspirent des langages plastiques modernes et contemporains. Partir d’un objet, lui donner la vie et une histoire… Partir d’un texte, lui donner corps avec des figurines dans l’espace visuel et sonore d’un petit théâtre… Histoire de la marionnette Les marionnettes occupent une place prépondérante dans les sociétés du sud-est asiatique. On en trouve la trace deux mille ans avant Jésus Christ. Elles sont introduites en France à la fin du VIIe siècle, par les Romains durant la décadence de l’Empire. Leur utilisation par les prêtres pour raconter le drame religieux médiéval explique l’origine du mot français « marionnette » qui viendrait d’un des diminutifs du prénom Marie, à l’instar de Marion, Mariotte ou Mariolle, signifiant « petite Marie chérie ». À partir du XVIe siècle, le vocable désigne toute figurine de bois, sacrée ou profane, ainsi que les poupées utilisées en sorcellerie. In Arts visuels et marionnettes et théâtres d’objets, Anne Marie Quéruel, Canopé Editions. Le rôle du marionnettiste Une évolution majeure apparaît au XXème siècle : le marionnettiste est désormais souvent visible sur le plateau. Il y joue un rôle à part entière dans une relation parfois étroite avec la marionnette au sein de laquelle peut s’épanouir une forte complicité ou encore la notion du double. Le jeu théâtral devient alors essentiel, ce qui explique pourquoi l’on parle désormais de comédien-marionnettiste. Manipulation et mises en scène Les matériaux et techniques employés sont fortement liés aux mondes des arts plastiques et des technologies telles que la projection vidéo, la programmation numérique sonore et visuelle. Le lien étroit entre marionnettiste et plasticiens s’est développé au cours du XXème siècle, avec les mouvements artistiques Dada, Bauhaus, Surréalisme et l’art brut. Il se poursuit avec d’autres créations auxquelles sont mêlés les noms d’Enrico Baj, Daniel Depoutot, Francis Marshall et d’autres. La mise en scène contemporaine offre de nouvelles libertés à l’univers marionnettique. Le théâtre de marionnettes peut se départir du castelet traditionnel (théâtre miniature) (…). Répertoire Les spectacles de marionnettes contemporains se fondent sur des pièces de théâtre pour marionnettes traditionnelles, mais également sur des pièces de théâtre contemporain ou adaptations de créations littéraires. L’écriture dramatique a donc toute son importance dans la formation et le métier de comédien-marionnettiste. La marionnette contemporaine se situe ainsi plus que jamais au cœur des arts du spectacle vivant et des technologies tels que l’art vidéo, l’image numérique, la danse, les arts plastiques, l’art dramatique et l’écriture dans une liberté de formes et d’interprétations sans cesse renouvelées. In Marionnette d’Ici et d’ailleurs entre tradition et modernité. Collection de l’institut International de la marionnette. 1 Roger-Daniel Bensky, Recherches sur les structures et la symbolique de la marionnette, Nizet, 2000, p 22. L’évolution des marionnettes Au cours du XXème siècle en Europe, les avant-gardes successives ont permis aux marionnettistes et aux artistes plasticiens de se rencontrer et de travailler ensemble : le Bauhaus, le surréalisme, l’art brut – pour ne citer qu’eux – ont abattu les cloisons que des rigidités tant esthétiques que politiques et sociales avaient érigées entre eux. Résultat : la marionnette a jeté son bonnet par-dessus les ghettos et entre dans ce siècle-ci libre et disponible, « élitaire pour tous » comme le disait Antoine Vitez. Et la voilà, du même coup, qui innerve d’un sang neuf les domaines qui veulent bien la solliciter : théâtre tout public, danse, cirque, vidéo, écriture (on n’a pas fini de mesurer l’importante de la marionnette dans l’écriture dramatique contemporaine), arts plastiques. In Marionnettes d’artistes. Collection de l’institut International de la marionnette. À propos de « Représentation » et de « Distanciation », « Fragments » de définitions relatives au domaine artistique Représentation : En art, une représentation signifie stricto sensu « ce que l'on donne à voir » - du latin repraesentare, « rendre présent » (et non « présenter à nouveau »). Distanciation : (Terme créé́ par B. Brecht) Technique de jeu et de mise en scène qui détruit l'illusion théâtrale pour développer le sens critique du spectateur. Pour plus de précision en ce qui concerne le vocabulaire théâtral, voir le Dictionnaire du théâtre de Patrice Pavis, Paris Dunod, 1996. Les deux notions, représentation et distanciation, sont évoquées plus largement dans le texte suivant : Représentation ou présence ? « Quelle que soit sa forme : objet, mannequin, poupée, figure, forme virtuelle... la marionnette tend un miroir anthropomorphique symbolique bien qu‘inerte à l‘humain. Son utilisation engage des formes de représentation qui interrogent la figuration, la relation au vivant autant qu‘aux techniques, la métaphore, la présence, la distanciation, le double, la conscience de la perception et son inconscient. Ces problématiques traversent tout le champ du contemporain depuis le début du XXe siècle quand en déclarant que tout pouvait faire œuvre d’art, les artistes ont imposé l‘œuvre comme processus, l‘abstraction contre la chose représentée, contre la reproduction/répétition du réel. De la peinture au langage, du signe au sens, tout le XXe siècle s‘invente dans cette crise de la représentation, dans la volonté́ non plus de refléter le monde tel qu‘il est, mais de le transformer, en créant du nouveau. Les plasticiens travaillent avec des objets ordinaires et non plus des tableaux, les écrivains inventent un langage qui surgit hors de la conscience ouvrant des perspectives au ―hors de soi‖. Le théâtre s‘échappe de sa prétention à refléter la vie dans la distanciation, le rituel ou la psychanalyse pour retrouver sa liberté́ d‘action et de sens. Des arts qui tous intègrent des nouvelles technologies, ―naturellement‖ perturbatrices du régime de la représentation. Est-on passé de l‘art de la reproduction à celui de la présence ? ». In « Premières Paroles nomades » dans le cadre des Rencontres Européennes de la Marionnette, Le Carré, Scène Nationale de Château-Gontier, 14 déc. 2010) www.saisonsdelamarionnette.fr/2010/12/.../paroles-nomades/ Les marionnettes sont présentes sur tous les continents : en Inde, en Chine, au Japon, à Java, en Afrique, en Amérique Latine, en Europe. Par cette énumération, on s'aperçoit qu'on a à faire à un langage international. Selon les pays, certaines techniques de fabrication de marionnettes ont été plus exploitées que d'autres : marionnettes à gaine, à fils, à tringle, silhouettes articulées du théâtre d'ombres. Chaque pays a développé ses propres marionnettes créant ainsi une sorte de mythologie populaire : Polichinelle en Italie, Karagöz en Turquie, Kasperl en Autriche, Guignol en France, Punch en Angleterre, Tchanchès en Belgique... Les différentes marionnettes Manipulation par dessous : Marionnette à gaine Le marionnettiste introduit sa main dans le corps en tissu de la marionnette. Il passe l'index dans la tête, le pouce dans un bras et les autres doigts dans le 2ème bras. Il peut animer 2 marionnettes en même temps. En France, la plus célèbre marionnette à gaine est Guignol, créé à Lyon par Laurent Mourguet au début du XIXème siècle. La marotte Une tige centrale supporte la tête. Parfois, les bras de la marotte sont ballants, d'autres fois ils sont actionnés par des petites tiges. La Muppet La Muppet (contraction de marionnette et puppet) est un personnage créé par le marionnettiste américain Jim Henson (1936-1990). Elle fut rendue célèbre par des séries télévisées telles que « Le Muppet Show » ou « Rue Sésame ». Elle a la particularité de disposer d’un visage expressif et d'une bouche mobile. Parfois des tiges permettent d'animer les bras. Une chaussette dotée de deux balles de ping-pong pour les yeux et un minimum de décoration prend vie au moindre mouvement de la main du manipulateur. Manipulation par dessus : Marionnette à fils Elle est suspendue à des fils par plusieurs points d'attache qui relient les différentes parties de son corps (tête, torse, bras, jambes) à un contrôle (appelé aussi croisée ou attelle). Ce contrôle permet au marionnettiste de piloter la marionnette. Marionnette à tringle Elle est manipulée à l'aide d'une tige en fer fixée au sommet de la tête de marionnette. Parfois des tiges plus petites ou des fils font bouger les membres. En France, Lafleur, marionnette à tringle et à fils, est traditionnelle d'Amiens. Manipulation par derrière : Le théâtre d'ombres Eclairées par derrière, les ombres se projettent sur un écran. Elles peuvent apparaître, disparaître, diminuer ou grandir selon leurs positions entre l'écran et la source lumineuse. Les silhouettes qui provoquent ces ombres sont articulées ou pas. C'est une technique très ancienne qui vient de Chine. Elle nécessite le noir total dans la salle. Les silhouettes du théâtre d'ombres turc sont souvent réalisées en peau de chameau. Marionnette à contrôle Plusieurs manipulateurs travaillent en parfaite synchronisation pour animer ces marionnettes à l'aide de contrôles fixés sur différentes parties des personnages. Le jeu se fait à vue ou en théâtre noir. Dans ce dernier cas, les manipulateurs sont entièrement vêtus de noir et les marionnettes sont éclairées par un couloir de lumière. Le Bunraku, théâtre japonais traditionnel utilise ce type de marionnette. Les personnages sont représentés par de grandes marionnettes à contrôle manipulées à vue. Le texte est interprété par un seul récitant pendant que chaque marionnette est animée par 3 manipulateurs. Marionnette portée ou habitée Ce sont de grandes marionnettes dans lesquelles le marionnettiste prend place. Elles utilisent directement le corps et les membres du manipulateur qui les porte tel un costume. Marionnette sur table et à manipulation directe C'est une forme contemporaine très usitée. Le corps de la marionnette est généralement complet. La gestion des mouvements est facilitée par la proximité du manipulateur au côté de son personnage, ou placé juste derrière lui. Le manipulateur est la plupart du temps à vue et, bien que visible des spectateurs, il doit se faire oublier et littéralement passer dans sa marionnette. Lors de la prise de parole, le spectateur doit avoir l'impression que c'est la marionnette qui parle. En général, ces manipulateurs sont habillés en noir. Les inclassables Ce sont toutes les marionnettes issues de l'imagination fertile d'artistes et qui ne s'intègrent à aucune des catégories mentionnées ci-dessus. In http://www.ciearthema.com/Dossier%20p%E9dagogique-JVVMC.pdf Le théâtre d’objets en quelques mots Définition Le théâtre d’objets permet de raconter des grandes et des petites histoires. Il est porteur de sens, de poésie et de fantaisie. C’est un théâtre de la suggestion. Manipuler ou détourner les objets du quotidien pour conter une histoire c’est pouvoir être à la fois comédien, auteur, metteur en scène et partenaire de l’objet. C’est la liberté de changer rapidement de lieux, de dimensions, d’échelles, de visions et de point de vue: on peut grimper la face nord de l’Everest, voyager au centre de la Terre et la seconde d’après se retrouver dans le métro Parisien... Ce théâtre de l’écriture poétique offre une vraie place au spectateur qui devient actif et créatif en tentant d’associer ou de décoder les images qui lui sont proposées. Un peu d’histoire... Le théâtre d’objets prend ses racines au début du 20e siècle. Ce sont d’abord les artistes plasticiens dès 1910 qui s’emparent d’objets du quotidien pour leur donner une place artistique. Ainsi Picasso colle une partition de musique sur une toile, Braque des bouts de plastique ou Schwitters des clous rouillés... Pendant la seconde guerre mondiale, les privations et le manque de moyens poussent les artistes à utiliser les objets qu’ils ont sous la main comme matériaux artistiques. Kantor, plasticien et metteur en scène polonais, est le premier à porter sur scène des objets auxquels il prête une fonction symbolique. Ces objets cassés, abîmés sont chargés de vies et d’histoires. Ils sont porteurs de mémoires et d’émotions. Puis, au début des années 1980, plusieurs compagnies de théâtre se forment (Théâtre de cuisine, Théâtre du Radeau, Roland Schön, Jérôme Deschamps et Macha Makeïeff -les Deschiens-, la compagnie de Miet Warlop dont Mystery Magnet a été joué au Manège dans le cadre du WAOUH # 3 ...) et s’intéressent à un théâtre du quotidien. Dans une société de consommation, de plus en plus envahie d’objets qu’on n’achète pas cher pour les jeter quelques temps après, ces artistes décident de leurs donner une seconde vie. En les plaçant sur scène, dans la lumière, ces objets racontent avec l’acteur le monde d’avant et d’aujourd’hui : le théâtre de la vie. Plusieurs familles de « théâtre d’objets » Différentes approches du théâtre d’objets sont possibles : L’objet brut qui raconte à lui seul une histoire. Le comédien est un conteur, il ne cherche pas à manipuler l’objet comme une marionnette mais met en avant sa dimension symbolique. Par exemple : quelques boulettes de mie de pain vont évoquer Le petit Poucet, un mètreruban le temps qui passe, un aquarium le ventre d’une femme enceinte, un verre d’eau qu’on agite devient une mer déchaînée... De l’assemblage d’objets à la marionnette. Construction de marionnettes avec différents objets (corps en bidon de lessive, bouche faite d’une éponge, yeux pinces à linge)... Utilisation d’un objet qu’on manipule comme une marionnette car sa forme évoque un homme ou un animal (par exemple une théière devient un éléphant car le bec fait penser à une trompe d’éléphant) Le détournement d’objets : utilisation de l’objet parce qu’il évoque par sa forme, sa matière ou sa couleur un autre objet. Une tapette à mouche peut devenir successivement une raquette de tennis, une rame ou un éventail. In http://netia59a.ac-lille.fr/~dk.hazebrouck/IMG/pdf/Dossier_pedagogique_Ooorigines.pdf Bibliographie ARMENGAUD, Christian, L’art vivant de la marionnette, Éditions Loubatières, 2012. ENSAM, Ecole Nationale Supérieure des Arts de la Marionnette, 2008. GROSHENS, Marie-Claude, Les marionnettes du monde – collections du musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (Marseille) et du musée des marionnettes du Monde (Gadagne-Lyon), Réunion des musées nationaux, 2008. GUIDICELLI, Carole (sous la dir.), Surmarionnettes et mannequins – Craig, Kantor et leurs héritages contemporains, L’entretemps, 2013. INSTITUT INTERNATIONAL DE LA MARIONNETTE, Puck # 15 – Les marionnettes au cinéma, revue de l’Institut international de la marionnette, 2008. JURKOWSKI, Henryk, FOULC, Thieri (sous la dir.), Encyclopédie mondiale des arts de la marionnette, L’entretemps, 2009. JURKOWSKI, Henryk, Métamorphoses – la marionnette au XXe siècle, L’entretemps / Institut international de la marionnette, 2008. LE BŒUF, Patrick, Craig et la marionnette, Actes Sud, 2009. MANONI, Laurent, NEKES, Werner, WARNER, Marina, Eyes, lies and illusions – The art of deception, Hayward Gallery in association with Lund Humphries, 2004. PLASSARD, Didier, Les mains de la lumière – anthologie des écrits sur l’art de la marionnette, Institut interntational de la marionnette, 2005. REYES, Maria, Marionnettisme – une introduction au monde merveilleux de la marionnette, L’Harmattan, 2001. SAGEL, Paul-André, Le théâtre du monde – une histoire des masques, Les Belles Lettres / Archimbaud, 2009. SIGAL, Michèle (coordination de l’ouvrage), Le pari de la marionnette au théâtre, Éditions de l’œil, 2010. VON KLEIST, Heinrich, Sur le théâtre de marionnettes, Éditions Sillage, 2012. Tous ces ouvrages sont disponibles à la consultation du fonds documentaire du Manège de Reims. Le fonds documentaire du Manège de Reims Le fonds documentaire est composé de plus de 550 livres organisés en catégories (arts de rue, art numérique et visuel, cirque, catalogues d’exposition, danse, marionnettes, monographies, musique, recherches universitaires et sociologiques, politiques culturelles…). Plus de 500 DVDs sont également consultables. Nous vous donnons rendez-vous trois fois dans l’année autour d’une sélection de livres et vidéos en lien avec les spectacles du moment : Mercredi 12 novembre de 14h 30 à 16h30 Mercredi 14 janvier de 14h30 à 16h30 Mercredi 11 mars de 14h30 à 16h30 SOYEZ LES BIENVENUS ! La plupart de nos propositions étant accessibles aux collégiens et lycéens, nous aurons plaisir à vous accueillir tout au long de la saison (pour vous renseigner sur les séances tout public, reportez-vous sur www.manegedereims.com). Pour les séances scolaires (à 10h ou 14h15), les spectacles sont accessibles au tarif de 4 € par élève. Les accompagnateurs du groupe bénéficient d'une place gratuite par groupe de 10 élèves maximum. Pour les adultes accompagnateurs supplémentaires, la place est à 6 €. Pour les groupes scolaires en soirée ou le mercredi à 15h, les spectacles sont accessibles au tarif de 6 € par élève. Les lycéens et les apprentis en CFA de Champagne-Ardenne peuvent payer avec leur carte Lycéo ! Les accompagnateurs du groupe bénéficient de places gratuites dans certaines proportions. Pour les adultes accompagnateurs supplémentaires, la place est à 10 €. Afin de préparer vos élèves au spectacle, nous élaborons - aussi souvent que possible - des ateliers du regard et des ateliers pratiques. Pour tout renseignement, le service des relations avec le public se tient à votre disposition. Le Manège soutient La Belle saison Avec l'enfance et la jeunesse Comment l'art vient-il aux enfants et en quoi les aide-t-il à mieux grandir ? Chaque jour, des milliers d'artistes, professionnels, médiateurs et éducateurs se mobilisent pour proposer aux enfants et aux adolescents l'émotion et l'intelligence de la rencontre avec les œuvres de l'art vivant. C'est pour mettre en lumière cette vitalité et cet engagement, la force et la qualité de cette création artistique, c'est aussi pour agir sur l'avenir que le ministère de la Culture et de la Communication, avec les artistes et les professionnels les plus investis et volontaires, ont décidé de placer 2014 et 2015 sous le signe d'une Belle saison avec l'enfance et la jeunesse. www.bellesaison.fr Vos interlocuteurs au Manège : Laurette Hue 03 26 47 98 72 / [email protected] Votre interlocutrice pour toutes les réservations scolaires Céline Gruyer 03 26 47 97 70 / [email protected] Elise Mérigeau 03 26 46 88 96 / [email protected] Responsables des relations avec le public Rémy Viau – [email protected] Enseignant relais, responsable du service éducatif