Facteurs influençant la dynamique des populations du psylle

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Facteurs influençant la dynamique des populations du psylle
International Journal of Tropical Insect Science Vol. 24, No. 3, pp. 213–227, 2004
q ICIPE 2004
DOI: 10.1079/IJT200429
Facteurs influençant la dynamique des
populations du psylle africain des
agrumes Trioza erytreae Del Guercio
(Hemiptera: Triozidae) au Cameroun
Joseph Lebel Tamesse1,* et Jean Messi2
1
Ecole Normale Supérieure, Département des Sciences Biologiques,
Laboratoire de Zoologie, Yaoundé, Cameroun: 2Faculté des Sciences,
Laboratoire de Zoologie, B.P. 812 Yaoundé, Cameroun
(Accepted 25 February 2004)
Abstract. Trioza erytreae Del Guercio (Hemiptera: Triozidae) has been reported to be a
major vector of the African huanglongbing, a form of citrus greening disease. In the
tropical regions of Africa, factors regulating population changes of the pest within citrus
orchards and plantations are almost unknown. This study carried out in an experimental
plot of citrus orchard in Yaoundé, Cameroon, aimed at monitoring some climate and
edaphic factors, which regulate the population changes of the pest. From January 1992 to
December 1993, psyllids were counted weekly on flushing shoots and buds from 65 tenyear-old citrus trees. In 1992, the psyllid population changes revealed eight generations
with three main peaks (January – March, April – September and September –December),
and only three generations with one peak in 1993 (October – December). Among climate
factors studied, higher maximum temperatures and saturation deficit index were
negatively correlated with psyllid population. The shoot flushing rhythm within citrus
trees was also highly correlated with psyllid population. In 1993, citrus trees were not
weeded and no fertilizer was applied, and this led to disappearance of the pest from the
plot and to a decreased number of annual generations from eight recorded in 1992 to three
in 1993. Results from this study represent an important step towards the citrus psyllid
ecology and the development of an integrated pest management programme for its
control, with regard to weather conditions, cultural practices and host plant relationships.
Key words: citrus, Trioza erytreae, psyllid control, population dynamics, Cameroon
Résumé. Le psylle africain des agrumes (Trioza erytreae) Del Guercio (Hemiptera:
Triozidae) est le vecteur de la forme africaine du huanglongbing, une maladie de
dégénérescence des agrumes en Afrique. Dans les régions tropicales d’Afrique, les facteurs
qui assurent la régulation des populations du psylle des agrumes sont peu connus.
L’objectif de ce travail mené à Yaoundé au Cameroun, est d’étudier la dynamique des
populations du psylle et de rechercher les facteurs climatiques et édaphiques qui assurent
leur régulation. De janvier 1992 à décembre 1993, les psylles ont été comptés dans une
parcelle expérimentale d’agrumes, une fois par semaine, sur 65 agrumes âgés de 10 ans. En
1992, les fluctuations des populations de T. erytreae ont montré huit générations annuelles
reparties en trois périodes de pullulation (janvier –mars, avril – septembre et septembre–
décembre) tandis qu’en 1993 on a enregistré trois générations avec une seule période de
pullulation (octobre – décembre). Parmi les facteurs climatiques étudiés, l’élévation de la
*Email: [email protected]
214
J.L. Tamesse et J. Messi
température et du déficit de saturation de l’humidité dans l’air entraı̂ne une baisse des
effectifs du psylle dans le verger. Le nombre de poussées foliaires est positivement corrélé
au nombre de psylles comptés. En outre, l’absence des soins culturaux et la non application
des engrais en 1993, ont provoqué une baisse des poussées foliaires et l’abandon des
agrumes par les psylles, de même que la diminution du nombre de générations. Ces
résultats constituent des éléments importants d’approfondissement de la bio-écologie de
T. erytreae, notamment l’interaction des facteurs biotiques et abiotiques sur la dynamique
des populations de ce ravageur. Ils pourraient contribuer à l’élaboration d’une stratégie de
lutte intégrée contre T. erytreae dans l’agrumiculture africaine.
Mots clés: citrus, Trioza erytreae, lutte contre les psylles, dynamique des populations,
Cameroun
Introduction
Le psylle des agrumes (Trioza erytreae) Del Guercio
(Hemiptera: Triozidae) est le vecteur de la forme
africaine du huanglongbing, une maladie de
dégénérescence des agrumes en Afrique du Sud,
en Ethiopie, au Rwanda, au Burundi, au Malawi et
au Cameroun (Aubert et al., 1988). Le psylle et le
huanglongbing sont l’une des principales causes du
déficit de la production des agrumes au Cameroun
puisqu’ils constituent un danger permanent pour
l’agrumiculture dans toutes les régions humides
des hauts plateaux de l’Ouest et de l’Adamaoua et
de la zone forestière au sud du pays (Tamesse et al.,
1999). Au cours du développement larvaire, le
psylle provoque l’apparition de galles sur les
feuilles des plantes hôtes qui apparaissent cloquées
et très déformées (Tamesse et Messi, 2000). Dans les
pépinières d’agrumes, en l’absence de toute protection phytosanitaire contre les ravages des psylles,
les pertes sont évaluées à près de 91%. La croissance
des plantules est par ailleurs très perturbée
(Tamesse et Messi, 2002).
La condition préalable à l’élaboration d’une
méthode de lutte intégrée contre les ennemis des
cultures, repose sur une connaissance approfondie
de la dynamique des populations de ces derniers.
Riba et Silvy (1989) notent qu’en général la
dynamique des populations des ravageurs des
cultures varie en fonction des conditions écologiques et climatiques de chaque région. Les interventions quelles qu’elles soient, inspirées par les études
de la dynamique des populations permettent selon
Milaire (1987) de maintenir les populations du
ravageur au-dessous du seuil de dommage économique par la lutte chimique raisonnée. Ainsi, afin de
parvenir à une lutte efficace contre tel ou tel
ravageur, il s’avère nécessaire d’avoir des renseignements sur les principaux pics de pullulation du
ravageur, sa dispersion et le nombre de générations
annuelles dans les vergers et les plantations.
Les premières études sur la dynamique des
populations de T. erytreae ont été menées dans
les régions de Letaba au Transvaal (République
Sud-Africaine), de Malkerns au Swaziland (Catling,
1969a, 1972), et de Burgershall à l’Ouest du
Transvaal (Van den berg et al., 1991a). Celles-ci ont
permis d’identifier les facteurs biotiques et abiotiques qui assurent la régulation des populations
saisonnières de ce ravageur. La dynamique des
populations de T. erytreae est influencée par le
rythme des émissions foliaires (Catling, 1969a), les
variations de la température maximale, de l’humidité relative minimale et du déficit de saturation
maximal de l’humidité dans l’air (Catling, 1969c) et
par les ennemis naturels (Catling, 1969b, 1970).
Les études de la biologie et du développement
de T. erytreae ont montré qu’à une température
ambiante de 20,88C, les œufs de T. erytreae éclosent
après 7 jours et le développement des larves dure 18
à 23 jours (Van den berg et Deacon, 1992). Par
ailleurs, dans les vergers sud-africains, Van den
berg et Deacon (1989) notent que la durée du
développement des œufs est de 7 jours, celle des
larves de 20 jours et que les adultes se dispersent
sur d’autres arbres pendant les 6 jours qui suivent
leurs éclosions. Les mêmes auteurs ont observé qu’à
l’intérieur d’une période de pullulation, il peut
exister une ou plusieurs générations du psylle.
Ces différentes études menées jusqu’alors ont
donc été conduites dans des régions dominées par
un climat de type subtropical. Pourtant, ce psylle est
largement distribué dans les régions tropicales
d’Afrique (Hollis, 1984). Dans ces régions, les
facteurs qui influencent la dynamique des populations de T. erytreae dans les vergers sont peu
connus. La méconnaissance de ces différents
facteurs serait l’une des causes des échecs des
traitements insecticides appliqués jusqu’alors contre le psylle des agrumes au Cameroun et dans
d’autres régions en Afrique tropicale. Les pullulations du ravageur sont en effet de plus en plus
abondantes et les dégâts sont de plus en plus
importants dans les régions agrumicoles du
Cameroun (Tamesse et al., 1999).
Dans la perspective de contribuer aux connaissances sur le psylle des agrumes et optimiser les
méthodes de la lutte intégrée contre celui-ci, il nous a
Dynamique des populations de Trioza erytreae
paru important de compléter les différentes
enquêtes menées jusqu’alors au Cameroun par
une étude approfondie, en verger d’agrumes,
des fluctuations numériques des populations et des
facteurs qui influencent la dynamique de T. erytreae,
dans les conditions éco-climatiques de la région de
Yaoundé. La présente étude vise à analyser
l’incidence des facteurs climatiques (pluviométrie,
température, humidité relative, saturation de l’air,
vitesse du vent et insolation), de l’état physiologique
des agrumes et les soins culturaux, sur la fluctuation
saisonnière de la dynamique des différents stades de
développement du psylle.
Matériels et méthodes
Site et période d’étude
L’étude a été menée au cours de deux années
consécutives de janvier 1992 à décembre 1993, sur
une parcelle expérimentale d’agrumes du verger
fruitier de l’Institut de Recherches Agronomiques
pour le Développement (IRAD) de Nkolbisson,
plantée en 1984. Elle comporte 65 arbres espacés de
8 m et comprenant huit espèces de citrus. Il s’agit
de: Citrus reticulata Blanco, C. unshiu Marcovitch, C.
nobilis Loureiro, C. paradisi Macf,. C. aurantifolia
(Christm.) Swingle, C. latifolia Tan., C. sinensis
(Linn.) Osbeck et C. limon (Linn.) Burnm.; et de
deux hybrides: Tangelo (hybride de C. reticulata et
C. paradisi Macf.) et Tangor (hybride de C. reticulata
et C. sinensis).
De janvier à décembre 1992, la parcelle comme
l’ensemble du verger, a été désherbée, labourée et
fertilisée mais elle n’a pas subi de traitements
insecticides. En 1993, le verger n’a reçu ni soins
culturaux, ni apport d’engrais chimiques et insecticides, de telle façon que les hautes herbes avaient
envahi les arbres fruitiers.
Méthodes d’échantillonnage
Les échantillonnages et les observations ont été faits
une fois par semaine, de janvier 1992 à décembre
1993, soit pendant 24 mois et ils ont porté sur
le dénombrement des stades de développement de
T. erytreae et sur le rythme des émissions foliaires
chez les agrumes, de même que la notation des
ennemis naturels rencontrés. En complément des
échantillonnages, les données climatologiques ont
été obtenues du Service de météorologie de la ville
de Yaoundé pour la période d’étude.
Suivi des stades de développement de T. erytreae et de ses
ennemis naturels
Au niveau de la couronne de chaque agrume, les
axes feuillés ont été classés en deux catégories: les
215
bourgeons et les jeunes rameaux. Ces organes
correspondent respectivement aux classes A et B
conventionnellement adoptées par Catling (1969a).
D’après cet auteur la classe A correspond aux
bourgeons allant de la levée de dormance jusqu’à
10 –15 jours, avec des jeunes feuilles mesurant au
plus 3 cm de longueur, tandis que la classe B
correspond aux jeunes rameaux portant des feuilles
tendres âgées de 2 – 3 semaines au plus.
Pour chacun des 65 arbres, les adultes ont été
comptés sur 10 bourgeons et 10 jeunes rameaux
choisis au hasard tout autour de la couronne de
l’arbre. De même, un bourgeon et un jeune rameau
ont été prélevés au hasard, de chaque arbre pour le
dénombrement des œufs et des larves au laboratoire.
Le suivi de la dynamique des populations a
porté sur la détermination de la taille des effectifs de
chaque stade et du nombre de générations et leurs
dates d’apparition, de même que les périodes de
leurs pics. Ainsi, partant des travaux de recherche
effectués en Afrique australe, les pics nettement
séparés les uns des autres par une durée d’environ
28 jours, correspondent à autant de générations.
En marge des échantillonnages sur la population
du psylle, différents prédateurs et parasitoı̈des
présents sur les organes examinés ont été notés.
Suivi du rythme des émissions foliaires chez les agrumes
Lors des échantillonnages de la population des
psylles, on a aussi dénombré sur chaque arbre, les
axes feuillés tels que définis ci-dessus, susceptibles
d’héberger les stades de développement de
T. erytreae. Ceci a permis d’extrapoler la moyenne
des effectifs comptés du psylle, sur l’ensemble de
l’arbre.
Données climatologiques de la zone d’étude
A partir des données obtenues du Service de
Météorologie de la ville de Yaoundé, nous avons
calculé les moyennes hebdomadaires et annuelles
de la température (maximale et minimale), de
l’humidité relative (maximale et minimale), de la
pluviométrie, de la vitesse du vent et de l’insolation.
La valeur maximale du DS (DSM) a été calculée en
utilisant la température maximale et l’humidité
relative minimale relevées au milieu de la journée.
Le DS représente la quantité de vapeur d’eau qu’il
faudrait ajouter à l’air pour obtenir les conditions de
vapeur saturante à la température du moment. La
valeur maximale DSM est calculée en utilisant la
température maximum et l’humidité relative minimale relevée au milieu de la journée selon la
formule suivante:
DSM ¼ PV tm £ ð100 2 HRminÞ=100
216
J.L. Tamesse et J. Messi
où PV tm ¼ pression de vapeur saturante correspondant à la température maximale enregistrée
dans la journée (lue dans les tables psychrométriques) et HR min ¼ humidité relative minimale
observée au milieu de la journée.
Analyse des données
La moyenne cumulée des effectifs de larves
correspond à la somme des individus des cinq
stades larvaires observés sur les bourgeons ou sur
les jeunes rameaux. La moyenne cumulée des
effectifs de psylles correspond à la somme des
individus des différents stades de développement
observés sur les bourgeons ou sur les jeunes
rameaux (oeufs þ larves þ adultes). Les corrélations de Spearman sont calculées entre les
paramètres météorologiques caractéristiques du
climat de la région de Yaoundé et les moyennes
hebdomadaires des psylles de tous les stades de
développement à l’aide du logiciel SPSS. Ce logiciel
a également permis de comparer les moyennes des
effectifs de psylles par les tests non paramétriques Z
de Wilcoxon et U de Mann Whitney ðP , 0; 05Þ:
Les courbes de la dynamique des populations
sont construites à l’aide du logiciel Graphpad
Prism.
Résultats
Fluctuation des facteurs climatiques
Le diagramme ombrothermique (Fig. 1) et les
moyennes annuelles des principaux paramètres
climatiques de Yaoundé (Tableau 1) montrent qu’il
existe pour chaque année d’observation, deux
saisons sèches et deux saisons de pluies. La grande
saison sèche va de mi novembre à mi mars et la
petite saison sèche, de mi juillet à mi août. La
grande saison de pluies va de mi août à mi
novembre et la petite saison de pluies, de mi mars à
mi juillet.
En 1992, nous avons enregistré de janvier à mars,
25 jours au cours desquels la température maximale
est supérieure ou égale à 328C (J32) alors que
pendant la même période en 1993, nous en avons
enregistré 13 jours. En 1992, les J32 ont été
enregistrés exclusivement de janvier à mars et, en
1993, en plus des 13 J32 enregistrés entre janvier et
mars, un (1) J32 a été constaté au mois de mai.
En bref, la comparaison des moyennes des
principaux paramètres météorologiques caractéristiques du climat dans notre région ne donne pas de
différences significatives ðP . 0; 05Þ de l’année à
l’autre et le climat a montré une relative stabilité en
1992 et en 1993.
Rythme des émissions foliaires des agrumes
En 1992 et 1993, on a observé deux principaux
cycles d’émissions foliaires intensives, séparés l’un
l’autre par des périodes de dormance végétative ou
de végétation sporadique sur quelques arbres et
branches isolés. Ces périodes sont situées en
janvier – février et août – décembre pour l’année
1992, et en mai -août et décembre pour l’année
1993 (Figs 5 et 6).
En 1992, le premier pic des émissions foliaires est
obtenu le 7 avril pour la période de mars –juillet, et
le second, le 6 octobre pour celle de septembre–
novembre. En 1993, deux pics sont obtenus, l’un le
15 mars pour les émissions foliaires de mars – avril,
Fig. 1. Moyennes hebdomadaires de la pluviométrie et de la température dans la région de Yaoundé (janvier 1992–
décembre 1993)
Dynamique des populations de Trioza erytreae
217
Tableau 1. Comparaison des moyennes annuelles (^ ES) de quelques paramètres
météorologiques caractéristiques du climat de la région de Yaoundé relevées en 1992 et
1993 (Test U de Mann Whitney, P , 0; 05)
1992
1993
P
28,32 ^ 1,97
19,46 ^ 0,85
17,01 ^ 6,74
97,50 ^ 1,60
57,73 ^ 11,99
25,55 ^ 28,74
1,67 ^ 0,53
4,50 ^ 1,98
28,56 ^ 1,44
19,84 ^ 0,53
16,82 ^ 4,89
97,70 ^ 1,16
57,96 ^ 8,83
29,10 ^ 31,89
1,58 ^ 0,61
4,69 ^ 1,29
0,52*
0,01**
0,53*
0,53*
0,36*
0,27*
0,58*
0,30*
Paramètres
Température maximale (8C)
Température minimale (8C)
Déficit de saturation maximum (mbars)
Humidité relative maximale (%)
Humidité relative minimale (%)
Pluviométrie (mm)
Vitesse du vent (m/s)
Insolation (nombre d’heure de soleil par jour)
*non significatif; **hautement significatif.
et l’autre, le 11 octobre pour la période végétative de
septembre–novembre. Toutes les plantes sont en
repos végétatif en janvier et février. Des émissions
foliaires limitées sont observées de mai à août ainsi
qu’en décembre de la même année.
Les émissions foliaires des agrumes sont sous la
dépendance de la pluviométrie. En effet, les
nombres moyens des bourgeons et des jeunes
rameaux sont corrélés aux quantités hebdomadaires de pluies enregistrées pendant la période
d’étude. Les coefficients de corrélations de Spearman sont respectivement de r ¼ 0; 42; P , 0; 01
pour les bourgeons et de r ¼ 0; 28; P , 0; 01 pour les
jeunes rameaux. Ainsi les périodes de sécheresse
correspondent aux périodes de repos végétatif.
La comparaison des moyennes des poussées
foliaires dénombrées sur les bourgeons en 1992 et
en 1993 donne une différence hautement significative ðP , 0; 01Þ et il en est de même des jeunes
rameaux dont la comparaison des moyennes des
poussées foliaires dénombrées sur jeunes rameaux
en 1992 et en 1993 donne une différence hautement
significative ðP , 0; 03Þ (Tableau 2).
Fluctuation de la population des psylles
Pour tous les paramètres étudiés, la dynamique
des populations de T. erytreae montre une
variation plus importante au cours de la période
de l’étude. Les dates d’apparition des différents
pics et leur importance varient suivant les stades
de développement du psylle, des conditions
climatiques et de l’état physiologique des arbres,
c’est-à-dire de la présence ou l’absence de
bourgeons et de jeunes rameaux. Ainsi, trois
périodes de pullulation sont obtenues en 1992 et
une seule en 1993 (Figs 2 à 6).
Fluctuation de la population d’adultes
En 1992 (Fig. 2), du 7 janvier au 31 mars, deux pics
apparaissent respectivement le 14 janvier et le 4
Tableau 2. Effectifs globaux (EG) et comparaison des moyennes hebdomadaires (^ ES) par arbre de différents stades de
développement de Trioza erytreae sur bourgeons et jeunes rameaux d’agrumes à l’IRAD de Nkolbisson-Yaoundé, de
janvier 1992 à décembre 1993 (Test U de Mann Whitney, P , 0; 05)
Bourgeons
1992
Axe feuillé
Œufs
Larve 1
Larve 2
Larve 3
Larve 4
Larve 5
Total larves
Adultes
Total de tous
les stades
Jeunes rameaux
1993
1992
1993
EG
M ^ ES
EG
M ^ ES
P
EG
M ^ ES
EG
M ^ ESs
P
226 741
30 359
4 432
2 578
31
48
30
7 819
1 232
39 410
67,08 ^ 174,83
8,98 ^ 15,15
1,31 ^ 1,95
0,76 ^ 1,19
0,22 ^ 0,35
0,01 ^ 0,05
0,46 ^ 0,01
2,31 ^ 3,2
0,36 ^ 0,61
11,3 ^ 17,26
108 054
10 959
1 485
481
127
10
0
2 103
620
13 682
31,97 ^ 90,6
3,24 ^ 8,87
0,44 ^ 1,27
0,14 ^ 0,53
0,04 ^ 0,14
0,003 ^ 0,01
0^0
0,62 ^ 1,9
0,18 ^ 0,52
3,86 ^ 10,26
0,01***
0,002***
0,001***
0,001***
0,001***
0,14*
0,02**
0,001***
0,001***
0,001***
177 098
3 334
2 097
3 090
4 453
3 426
4 190
17 256
–
20 590
52,4 ^ 121,11
0,99 ^ 2,39
0,62 ^ 1,51
0,91 ^ 1,46
1,32 ^ 2,21
1,01 ^ 1,76
1,24 ^ 2,37
5,11 ^ 7,74
–
6,09 ^ 8,8
85 437
531
575
809
1 047
1 182
1 045
4 658
–
5 189
25,28 ^ 64,77
0,16 ^ 0,49
0,17 ^ 0,61
0,24 ^ 0,66
0,31 ^ 0,79
0,003 ^ 0,02
0,31 ^ 0,77
1,37 ^ 3,37
–
1,54 ^ 3,69
0,03**
0,001***
0,002***
0,001***
0,001***
0,001***
0,001***
0,001***
–
0,001***
*non significatif; **significatif; ***très hautement significatif.
218
J.L. Tamesse et J. Messi
Fig. 2. Variation hebdomadaire par arbre d’agrume du nombre d’adultes de Trioza erytreae en fonction du DSM à l’IRAD
de Nkolbisson-Yaoundé (janvier 1992– décembre 1993)
février, et ce dernier semble le plus accentué. Ces
pics étant trop rapprochés pour constituer deux
générations distinctes nous avons assumé que les
adultes comptés lors de l’échantillonnage du 14
janvier appartenaient vraisemblablement à une
génération de l’année précédente. De ce fait le pic
du 4 février marque la première génération de la
période de notre suivi de T. erytreae. Du 7 avril au 1
septembre, quatre pics de pullulations sont obtenus
respectivement les 28 avril, 26 mai, 30 juin et 4 août,
soit quatre générations. Le pic le plus important est
celui du 30 juin, et le moins important celui du 28
avril. Du 8 septembre au 29 décembre, trois pics
apparaissent respectivement les 29 septembre, 27
octobre et 24 novembre, soit 3 générations. Le pic du
27 octobre est le plus important de l’année.
En 1993 (Fig. 2), aucun adulte n’a été observé
jusqu’avant le 27 septembre. Les pullulations ont
commencé en octobre et se sont achevées en
décembre. Pendant cette période, la dynamique
des populations d’adultes montre l’existence de
trois pics situés respectivement les 4 octobre, 8
novembre et 29 novembre. Le pic le plus important
est noté le 4 octobre.
La moyenne des effectifs d’adultes comptés sur
les jeunes feuilles d’agrumes en 1992 (0,36) est
nettement supérieure à celle de 1993 (0,18); la
comparaison par le test non paramétrique de Mann
Whitney donne une différence hautement significative ðP ¼, 0; 001Þ (Tableau 2).
Fluctuation des pontes sur bourgeons et jeunes rameaux
En 1992 (Figs 3 et 4), du 7 janvier au 31 mars, on note
deux pics respectifs de ponte sur les bourgeons et
jeunes rameaux, les 7 janvier et 11 février. Sur les
deux organes, la ponte est nulle pendant tout le
mois de mars. Du 7 avril au 1er septembre, quatre
pics sont obtenus respectivement les 5 mai, 2 juin, 7
juillet et 4 août sur les bourgeons et trois sur les
Fig. 3. Variation hebdomadaire par arbre d’agrume du nombre d’oeufs et de larves de Trioza erytreae sur bourgeons en
fonction du DSM à l’IRAD de Nkolbisson-Yaoundé (janvier 1992– décembre 1993)
Dynamique des populations de Trioza erytreae
219
Fig. 4. Variation hebdomadaire par arbre d’agrume du nombre d’oeufs et de larves de Trioza erytreae sur jeunes rameaux
en fonction du DSM à l’IRAD de Nkolbisson-Yaoundé (janvier 1992– décembre 1993)
rameaux, les 28 avril, 2 juin et 28 juillet. Pour les
deux types d’organes végétaux, le pic du 2 juin est
le plus important. Du 8 septembre au 29 décembre,
trois pics sont observés sur les bourgeons en dates
du 8 septembre, 27 octobre et 1er décembre et deux
pics sur rameaux, les 28 septembre et 27 octobre.
Aussi, sur les deux organes, le pic le plus important
se situe au mois d’octobre. Les pics de septembre et
de décembre sont parmi les plus faibles de l’année
et pendant ces mois, les œufs sont déposés sur
quelques agrumes comportant les jeunes feuilles
turgescentes.
La comparaison des moyennes du nombre
d’œufs de T. erytreae sur les bourgeons et les jeunes
rameaux en 1992 par le test non paramétrique de
Wilcoxon montre une différence hautement significative (z ¼ 24; 89; P , 0; 0001).
En 1993 (Fig. 3), l’activité de ponte est nulle de
janvier à septembre. Sur les bourgeons, trois pics de
pullulations sont respectivement obtenus les 18
octobre, 8 novembre et 5 décembre tandis que sur
les rameaux, on en enregistre deux, respectivement
les 11 octobre et 8 novembre.
La comparaison des moyennes du nombre
d’œufs de T. erytreae sur les bourgeons et les jeunes
rameaux en 1993, par le test non paramétrique de
Wilcoxon montre, comme en 1992, une différence
hautement significative (z ¼ 23; 059; P , 0; 002).
Nous pouvons enfin noter que le nombre
d’oeufs sur les bourgeons est plus représentatif de
la dynamique réelle de ce stade de développement
du psylle dans le verger. La comparaison des
moyennes des œufs sur les bourgeons et les jeunes
rameaux en 1992 puis en 1993 par le test non
paramétrique de Mann Whitney donne une
différence hautement significative ðP , 0; 001Þ; les
psylles ont pondu très peu d’œufs en 1993
(Tableau 2).
Fig. 5. Variation hebdomadaire par arbre d’agrume du nombre moyen des stades immatures (œufs þ larves) de Trioza
erytreae en fonction du nombre de bourgeons à l’IRAD de Nkolbisson-Yaoundé (janvier 1992– décembre 1993)
220
J.L. Tamesse et J. Messi
Fig. 6. Variation hebdomadaire par arbre d’agrume du nombre moyen des stades immatures (œufs þ larves) de Trioza
erytreae en fonction du nombre de jeunes rameaux à l’IRAD de Nkolbisson-Yaoundé (janvier 1992– décembre 1993)
Evolution des populations larvaires sur bourgeons et
jeunes rameaux
En 1992 (Figs 3 et 4), du 7 janvier au 31 mars, il
existe deux pics de populations larvaires sur les
bourgeons les 7 janvier et 11 février, et autant de
pics sur les jeunes rameaux en dates du 7 janvier et
25 février. Aucune larve n’a été repérée ni sur
bourgeon ou jeune rameau pendant tout le mois de
mars. Du 7 avril au 1er septembre, quatre pics sont
obtenus les 5 mai, 2 juin, 7 juillet et 11 août sur les
bourgeons et ce dernier est le plus important. Sur
les rameaux, on observe trois pics, les 28 avril, 2
juin et 28 juillet dont ce dernier est le plus
important.
Du 8 septembre au 29 décembre, trois pics de
populations larvaires sur les bourgeons sont
observés en dates du 8 septembre, 3 novembre et
1 décembre; et autant de pics sur rameaux, les 29
septembre le 10 novembre et le 8 décembre. Sur les
deux organes, le pic le plus important se situe au
mois de novembre tandis que les plus faibles sont
situés au mois de septembre et décembre
respectivement.
La comparaison des moyennes des larves de
T. erytreae sur les bourgeons et les jeunes rameaux
en 1992 par le test non paramétrique de Wilcoxon
montre une différence hautement significative
(z ¼ 23; 42; P , 0; 0006).
En 1993 (Figs 3 et 4), aucune larve n’a été repérée
de janvier à septembre mais deux principaux pics
de pullulations sur les bourgeons sont observés les
1 et 29 novembre et autant sur rameaux, les 22
novembre et 12 décembre.
La comparaison des moyennes des larves de T.
erytreae sur les bourgeons et les jeunes rameaux en
1993 par le test non paramétrique de Wilcoxon
montre une différence hautement significative
(z ¼ 22; 76; P , 0; 005).
La comparaison des moyennes des larves sur les
bourgeons et les jeunes rameaux en 1992 et en 1993
par le test non paramétrique de Mann Whitney
donne aussi une différence hautement significative
ðP , 0; 001Þ; les larves de psylles ont été très peu
nombreuses en 1993 (Tableau 2).
En définitive, les huit principaux pics de pullulations des oeufs et larves notés en 1992 sur les
bourgeons et les jeunes rameaux correspondent
bien aux huit générations d’adultes de T. erytreae
enregistrées au cours de la même période. Il en est
de même des deux principaux pics de pullulations
notés en 1993 sur les bourgeons qui correspondent
aux deux générations d’adultes enregistrées au
cours de cette période.
Effet des facteurs climatiques et édaphiques sur la
fluctuation des psylles
Effet de la température
Les corrélations négatives obtenues entre les
températures maximales et minimales et les effectifs
d’individus de différents stades de développement
de T. erytreae enregistrés sur les bourgeons
(Tableau 3) et sur les jeunes rameaux (Tableau 4),
montrent que les stades de développement de
T. erytreae sont sensibles aux augmentations de la
température ambiante. Ceci explique en partie, les
faibles niveaux du ravageur pendant la grande
saison sèche en décembre– mars.
En effet en 1992 et 1993, comme évoqué
précédemment, nous avons respectivement enregistré de janvier à mars, 25 et 13 jours avec une
température maximale supérieure ou égale à 328C
(J32). En 1993, en plus des 13 J32 enregistrés entre
janvier et mars, s’est ajouté un jour J32 enregistré au
mois de mai. De janvier à mars de chaque année, le
L1
L2
L3
L4
L5
Larve
Oeuf
Adulte
Psylle
T8 max T8 min
DSM
HRmax HRmin
Pluie
Vent
*non significatif; **significatif; ***très hautement significatif; DSM, déficit de saturation maximum; L1, L2, L3, L4, L5, stades de développement larvaire.
L1
R ¼ 0,29
P ¼ 0,01***
L2
0,31
0,91
0,01*** 0,01***
L3
0,22
0,79
0,86
0,02** 0,01*** 0,01***
L4
0,15
0,29
0,40
0,47
0,13*
0,01*** 0,01*** 0,01***
L5
0,1
0,25
0,31
0,25
0,43
0,32*
0,01*** 0,01*** 0,01*** 0,01***
Total
0,29
0,99
0,94
0,82
0,34
0,27
Larve
0,01*** 0,01*** 0,01*** 0,01*** 0,01*** 0,01***
Œuf
0,32
0,87
0,81
0,69
0,32
0,21
0,87
0,01*** 0,01*** 0,01*** 0,01*** 0,01*** 0,03** 0,01***
Adulte
0,32
0,71
0,66
0,57
0,28
0,13
0,70
0,80
0,01*** 0,01*** 0,01*** 0,01*** 0,01*** 0,20*
0,01*** 0,01***
Total
0,32
0,92
0,86
0,74
0,32
0,22
0,92
0,98
0,81
Psylles
0,01*** 0,01*** 0,01*** 0,01*** 0,01*** 0,03** 0,01*** 0,01*** 0,01***
T8 max
2 0,04 20,24 20,27 2 0,26 2 0,27 20,21 20,23 2 0,37 20,27 20,31
0,70*
0,02** 0,01*** 0,01*** 0,01*** 0,04** 0,02** 0,01*** 0,01*** 0,01***
T8 mix
0,08 20,2
20,2
2 0,21 2 0,08 20,14 20,2
2 0,29 20,22 20,24
0,43
0,40*
0,04** 0,04** 0,03*
0,41*
0,16*
0,04** 0,01*** 0,03** 0,01*** 0,01***
DSM
2 0,10 20,22 20,3
2 0,3
2 0,33 20,23 20,23 2 0,34 20,22 20,29
0,88
0,25
0,32*
0,02** 0,01*** 0,01*** 0,01*** 0,02** 0,02** 0,01*** 0,02** 0,01*** 0,01*** 0,01***
Hrmax
2 0,01 20,01 20,08 2 0,13 2 0,03
0,01 20,05
0,03
0,01
0,0001 20,34 20,16 20,34
0,91*
0,93*
0,41*
0,18*
0,75*
0,96*
0,65*
0,74*
0,93*
0,99*
0,01*** 0,11*
0,01***
HRmin
0,11
0,26
0,33
0,31
0,31
0,24
0,26
0,33
0,22
0,29 20,81 20,18 20,92
0,34
0,27*
0,01*** 0,01*** 0,01*** 0,01*** 0,02** 0,01*** 0,01*** 0,02** 0,01*** 0,01*** 0,06*
0,01*** 0,01***
Pluie
0,42 20,11 20,09 2 0,10
0,06 20,04 20,14 2 0,05 20,06 20,09 20,25 2 0,02 20,30
0,25
0,32
0,01*** 0,25*
0,37*
0,33*
0,56*
0,72*
0,17*
0,63*
0,52*
0,39*
0,01*** 0,82*
0,01*** 0,01*** 0,01***
Vent
2 0,10 20,2
20,06 2 0,05
0,14
0,09 20,16 2 0,21 20,35 20,21 20,06
0,001 20,10 2 0,33
0,12 20,05
0,30*
0,04** 0,54*
0,60*
0,15*
0,39*
0,10*
0,03** 0,01*** 0,03** 0,52*
0,99*
0,30*
0,01*** 0,23*
0,63*
Insolation 2 0,03 20,06 20,13 2 0,11 2 0,13 20,09 20,07 2 0,16 20,06 20,12
0,76
0,18
0,78 2 0,15 20,74 20,27 2 0,33
0,74*
0,52*
0,19*
0,26
0,18*
0,38*
0,49*
0,11*
0,58*
0,23*
0,01*** 0,07*
0,01*** 0,14
0,01*** 0,01*** 0,01***
Bourgeon
Tableau 3. Coefficient de corrélation entre populations de Trioza erytreae sur bourgeons d’agrumes à l’IRAD de Nkolbisson et paramètres climatiques de la région
de Yaoundé de 1992 à 1993 (ddl ¼ 102; P , 0,05)
Dynamique des populations de Trioza erytreae
221
L1
L2
L3
L4
L5
Larve
Oeuf
Adulte
Psylle T8 max T8 min
DSM
HRmax HRmin
Pluie
Vent
*non significatif; **significatif; ***très hautement significatif; DSM, déficit de saturation maximum; L1, L2, L3, L4, L5, stades de développement larvaire.
L1
R ¼ 0,3
P ¼ 0,01***
L2
0,44
0,73
0,01*** 0,01***
L3
0,4
0,7
0,93
0,01*** 0,01*** 0,01***
L4
0,45
0,63
0,85
0,9
0,01*** 0,01*** 0,01*** 0,01***
L5
0,38
0,62
0,83
0,9
0,94
0,01*** 0,01*** 0,01*** 0,01*** 0,01***
Total
0,41
0,75
0,9
0,93
0,93
0,93
Larves
0,01*** 0,01*** 0,01*** 0,01*** 0,01*** 0,01***
Oeuf
0,34
0,85
0,73
0,71
0,65
0,65
0,75
0,01*** 0,01*** 0,01*** 0,01*** 0,01*** 0,01*** 0,01***
Adulte
0,53
0,6
0,68
0,63
0,66
0,66
0,72
0,7
0,01*** 0,01*** 0,01*** 0,01*** 0,01*** 0,01*** 0,01*** 0,01***
Total
0,44
0,77
0,89
0,91
0,91
0,9
0,99
0,81
0,75
Psylles
0,01*** 0,01*** 0,01*** 0,01*** 0,01*** 0,01*** 0,01*** 0,01*** 0,01***
T8max
2 0,03 2 0,32 20,3
2 0,27 20,32 20,34 20,32 20,35 20,27 2 0,32
0,76*
0,01*** 0,01*** 0,01*** 0,01*** 0,01*** 0,01*** 0,01*** 0,01*** 0,01***
T8mix
0,19 2 0,25 20,19 2 0,17 20,18 20,22 20,23 20,26 20,22 2 0,22
0,43
0,05** 0,01*** 0,05** 0,08*
0,07*
0,03** 0,01*** 0,01*** 0,03** 0,02** 0,01***
DSM
2 0,13 2 0,31 20,32 2 0,27 2 0,31 2 0,32 20,3
2 0,33 2 0,22 2 0,3
0,88
0,25
0,20*
0,01*** 0,01*** 0,01*** 0,01*** 0,01*** 0,01*** 0,01*** 0,02** 0,01*** 0,01*** 0,01***
HRmax
0,04
0,04 20,07 2 0,06 2 0,06 2 0,04 20,04 20,03
0,01 20,04 20,34 2 0,16 2 0,34
0,72
0,71
0,50*
0,57*
0,52*
0,68*
0,67*
0,80*
0,93*
0,71*
0,01*** 0,12*
0,01***
HRmin
0,2
0,33
0,33
0,27
0,31
0,31
0,29
0,35
0,22
0,3
20,81 20,18 2 0,92
0,34
0,05** 0,01*** 0,01*** 0,01*** 0,01*** 0,01*** 0,01*** 0,01*** 0,02** 0,01*** 0,01*** 0,06*
0,01*** 0,01***
Pluie
0,28 2 0,07 20,14 2 0,20 2 0,14 2 0,25 20,20 2 0,07 2 0,06
0,19 20,25 2 0,02 2 0,30
0,25
0,32
0,01*** 0,47*
0,15*
0,05*
0,16*
0,01*** 0,03** 0,47*
0,52*
0,05*
0,01*** 0,82*
0,01*** 0,01*** 0,01***
Vent
2 0,26 20,13 20,17 2 0,18 2 0,16 2 0,17 20,21 2 0,06 2 0,35 2 0,2
20,06
0,0001 2 0,1
2 0,33
0,12 20,05
0,01*** 0,20*
0,08*
0,07*
0,11*
0,08*
0,03** 0,51*
0,01*** 0,04** 0,52*
0,99*
0,30*
0,01*** 0,23*
0,63*
Insolation
0,02 2 0,18 20,1
2 0,07 2 0,14 2 0,12 20,12 20,17 2 0,06 20,13
0,76
0,177
0,78 2 0,14 2 0,74 20,27 2 0,33
0,81*
0,06*
0,32*
0,46*
0,17*
0,21*
0,22*
0,08*
0,58*
0,17*
0,01*** 0,07*
0,01*** 0,14*
0,01*** 0,01*** 0,01***
Rameau
Tableau 4. Coefficient de corrélation entre les populations de Trioza erytreae relevées sur les jeunes rameaux d’agrumes à l’IRAD de Nkolbisson et les paramètres
climatiques dans la région de Yaoundé de 1992 à 1993 (ddl ¼ 102; P , 0,05)
222
J.L. Tamesse et J. Messi
Dynamique des populations de Trioza erytreae
niveau des populations de T. erytreae a été le plus
faible sur les agrumes.
Effet de l’humidité et déficit de saturation maximum
(DSM)
Les valeurs de l’humidité relative minimale sont
positivement corrélées aux effectifs de différents
stades de développement de T. erytreae relevés sur
les bourgeons (Tableau 3) et sur les jeunes rameaux
(Tableau 4).
Tout comme avec les températures maximales,
les valeurs du déficit de saturation maximum sont
négativement corrélées aux effectifs de différents
stades de développement de T. erytreae relevés sur
les bourgeons (Tableau 3) et sur les jeunes rameaux
(Tableau 4). Les populations de T. erytreae sont au
plus bas niveau entre janvier et mars; mais plus
élevées entre octobre et novembre de chaque année.
Effectivement, les valeurs élevées du DSM ont été
enregistrées entre décembre et mars pendant la
grande saison sèche et les valeurs les plus faibles,
pendant les saisons humides caractérisées par
l’abondance des pluies de septembre à novembre
(Fig. 2).
223
Effet des soins culturaux et fertilisants agricoles
Les principaux pics des émissions foliaires en 1992,
sont de loin plus importants que ceux relevés en
1993. Rappelons qu’en 1992, le verger était
régulièrement désherbé, labouré et fertilisé alors
qu’en 1993, aucun soin cultural n’a été apporté aux
agrumes.
La comparaison des moyennes des poussées
foliaires dénombrées sur les bourgeons en 1992 et
en 1993 donne une différence hautement significative ðP , 0; 01Þ; il en est de même des jeunes
rameaux dont la comparaison des moyennes des
poussées foliaires dénombrées sur les jeunes
rameaux en 1992 et en 1993 donne une différence
hautement significative ðP , 0; 03Þ (Tableau 2).
L’absence des soins culturaux a donc entraı̂né
une baisse considérable du nombre de poussées
foliaires et une diminution drastique du niveau des
pics des poussées foliaires sur les agrumes alors que
la pluviométrie a été pourtant semblable en 1992 et
1993 (x 2 ¼ 1; 2; P ¼ 0; 27). Cette diminution due à
un affaiblissement des agrumes suite à un manque
de fertilisant s’est aussi répercutée sur le nombre
faible de psylles compté en 1993 par rapport à celui
de 1992. Quelque soit le stade de développement du
ravageur; les comparaisons donnent des différences
hautement significatives (Tableau 2).
Effet de la vitesse du vent
Les effectifs d’adultes de T. erytreae sont aussi
négativement corrélés aux variations hebdomadaires de la vitesse moyenne du vent (r ¼ 20; 35;
P , 0; 01; ddl ¼ 102). Nous pouvons dire que
l’augmentation de la vitesse moyenne du vent
entraı̂ne une diminution des effectifs d’adultes dans
le verger.
Effet de l’état physiologique des arbres d’agrumes
Les moyennes des effectifs de psylles sont
corrélées aux nombres moyens de bourgeons
(Tableau 3) et de jeunes rameaux sur les agrumes
(Tableau 4). Sur les bourgeons, les œufs du psylle
sont plus nombreux que ceux comptés sur les
jeunes rameaux. Inversement, les larves du psylle
sont plus nombreuses sur les jeunes rameaux des
agrumes. Les fortes corrélations obtenues entre le
nombre de bourgeons et rameaux, et celui des
stades immatures de T. erytreae montrent que la
dynamique des populations est sous la dépendance du rythme des émissions foliaires; et que
plusieurs populations du psylle peuvent se
développer sur un nombre réduit de bourgeons
et jeunes rameaux, sites préférentiels d’alimentation, de ponte et de développement des larves
comme c’est le cas de la période de mai à août
1992 (Figs 5 et 6).
Ennemis naturels recensés
Les ennemis naturels de T. erytreae recensés dans la
parcelle, et dont la liste a été plus tard mise à jour
par Tamesse et al. (2002) comprennent les hyménoptères parasitoı̈des et plusieurs prédateurs dont
six espèces d’Encyrtidae (Aphidencyrtus cassatus,
Psyllaephagus pulvinatus, P. secus, P. chiangamus,
Psyllaephagus sp., Cheiloneurus cyanonotus), trois
espèces d’Eulophidae (Tamarixia dryi, Tamarixia
sp., Tetrastichus sp.), trois espèces d’Aphelinidae
(Coccophagus pulvinariae, Marrieta javensis, Physcus
sp.), une espèce de Ceraphronidae (Aphanogmus sp.)
et une espèce non identifiée de Bethylidae.
Discussion
Les fluctuations numériques des psylles nous ont
permis de relever dans la région de Yaoundé en
1992, huit générations de T. erytreae et trois
générations, en 1993. Nous constatons que le
nombre de générations annuelles du psylle varie
d’une année à l’autre. Le nombre de générations
d’adultes ainsi défini est différent de celui obtenu
par Catling (1969a) dans la région du Transvaal en
Afrique du Sud. L’auteur a identifié dans cette
région, six à sept générations de T. erytreae en 1969.
Cependant, le nombre de générations que nous
avons obtenu en 1992 dans la région de Yaoundé est
224
J.L. Tamesse et J. Messi
le même que celui obtenu par Catling (1972), dans la
région de Malkerns au Swaziland. Le nombre de
générations annuelles de T. erytreae est différent de
celui de Diaphorina citri Kuwayama, psylle asiatique
des agrumes qui varie de six à sept générations
annuelles (Xie: cité par Xu et al., 1989).
Les résultats obtenus sur le rythme des
émissions foliaires chez les agrumes montrent que
dans la région de Yaoundé, quelque soit l’année
d’étude, il existe deux principaux cycles d’émissions foliaires. Ce nombre de cycles est inférieur à
celui de trois à quatre noté par Catling (1969a) dans
les vergers d’agrumes d’Afrique du Sud. Les
émissions foliaires des agrumes sont sous la
dépendance de la pluviométrie. Ainsi les périodes
de sécheresse correspondent aux périodes de repos
végétatif alors qu’en temps de pluie, les émissions
foliaires sont les plus intenses. Ces observations
sont en accord avec les travaux de Van den berg et al.
(1991a) qui ont montré en Afrique du Sud, que les
émissions foliaires étaient positivement corrélées
aux quantités de pluies. Les variations du nombre
de cycles d’émissions foliaires d’une région à l’autre
seraient donc liées à la nature du climat et
principalement aux régimes des précipitations.
Les fortes corrélations entre les effectifs du
psylle et le nombre moyen de bourgeons et de
jeunes rameaux montrent d’une part, que les
bourgeons sont les sites préférentiels de ponte des
femelles de T. erytreae et que d’autres part, les
larves sont en grand nombre sur les jeunes
rameaux dont elles se nourrissent. Ces résultats
sont en accord avec ceux de Moran (1968),
Samways (1987), Van den berg et al. (1991b) et de
Tamesse et Messi (2000). Le choix des jeunes
feuilles du bourgeon comme sites de ponte est
important puisque celles-ci offrent les fluides et
plus précisément de l’eau aux œufs, maintenant
ainsi leur turgescence (Blowers et Moran, 1967) et
ces feuilles favorisent la pénétration adéquate du
pédoncule de l’œuf dans les tissus de la plante. Les
feuilles tendres ont une faible dureté et par
conséquent, elles sont plus réceptives à l’égard de
la ponte de T. erytreae comme l’ont démontré les
travaux de Moran et Buchan (1975).
Nos observations indiquent aussi que, quand
bien même les facteurs climatiques comme la
pluviométrie restent favorables, comme en était
le cas de la période de l’étude, les soins culturaux et
la fertilisation jouent un grand rôle dans l’état
physiologique des agrumes et la dynamique des
populations du psylle. L’absence des soins culturaux entraı̂ne une baisse considérable du nombre de
poussées foliaires et une diminution drastique du
niveau des pics des poussées foliaires sur les
agrumes de même que celle de la population du
psylle. En effet, le nombre de périodes de pullulations du psylle est passé de trois en 1992 à une
seule en 1993, tandis que le nombre de générations
possibles est passé de huit en 1992 à trois en 1993.
Ces résultats sont comparables à ceux de Van den
berg et Vercueil (1985) qui ont montré en Afrique du
Sud, que les plants d’agrumes abandonnés et
négligés produisent moins de jeunes feuilles que
ceux qui sont régulièrement entretenus. Deronzier
(1984) montre qu’en l’absence des soins culturaux,
le poirier présente un état d’affaiblissement important. Il fait remarquer qu’en verger de poirier
abandonné, le schéma de l’évolution de Psylla pyri
L. est tronqué par un abandon des arbres par le
ravageur. Il faut par conséquent admettre avec
Nguyen (1972) que l’état végétatif de l’hôte joue un
rôle favorable sur l’augmentation de la fécondité
des femelles et sur le développement des larves des
psylles. De même, les travaux de Catling (1971) ont
montré que la qualité des substances nutritives
disponibles dans les plantes hôtes en général et de
l’azote en particulier est déterminante pour justifier
les fluctuations numériques des populations de T.
erytreae. D’après Catling (1972), les fortes quantités
d’azote dans les feuilles stimulent l’oviposition chez
T. erytreae. Nos travaux tendent à montrer qu’il
serait possible de réduire les populations du psylle
dans un verger en réduisant l’épandage des
fertilisants agricoles. Toutefois, la croissance des
agrumes étant sous la dépendance de ces fertilisants, il est important de contrôler le niveau des
pullulations des ravageurs dans tous les vergers
bien entretenus et bien enrichis en engrais
chimiques.
L’étude montre aussi que les stades de développement de T. erytreae sont sensibles aux
augmentations de la température ambiante et que
le nombre annuels de journées avec des températures supérieures à 328C enregistrées pendant
la grande saison sèche (décembre à mars) dans la
région de Yaoundé sont l’une des causes de la
dépression des populations du psylle. En effet, de
janvier à mars de chaque année, le niveau des
populations de T. erytreae est le plus faible sur les
agrumes. Nos résultats sont en accord avec ceux de
Moran et Blowers (1967). Lorsque les stades de
développement de T. erytreae sont maintenus dans
les conditions de laboratoire pendant approximativement huit heures aux régimes de température de
328C, la mortalité est élevée à tous les stades
de développement, les œufs n’éclosent pas et le
développement des ovaires est inhibé. Les enquêtes
entreprises, de 1992 à 1996, dans les principales
zones écoclimatiques du Cameroun ont permis à
Tamesse et al. (1999) de noter le rôle prépondérant
des températures maximales supérieures ou égales
à 328C dans la distribution géographique de
T. erytreae sur l’ensemble du territoire camerounais.
Ces auteurs ont en effet montré que si le nombre de
J32 est supérieur à 130 jours en moyenne par an,
Dynamique des populations de Trioza erytreae
les galles provoquées par le psylle sont absentes sur
les agrumes. Il est ainsi établi que les températures
supérieures ou égales à 328C influencent négativement les pullulations saisonnières du psylle dans
les vergers d’agrumes; lorsque les J32 prédominent
à une période donnée de l’année, les psylles sont
totalement absents des plantes hôtes. Les températures maximales élevées préjudiciables au développement de T. erytreae dans les zones tropicales
permettent d’expliquer les faibles pullulations du
ravageur obtenues entre janvier et mars de chaque
année dans la région de Yaoundé.
Les résultats ainsi obtenus prouvent que les
valeurs faibles de l’humidité relative entraı̂nent une
diminution des effectifs d’individus des stades de
développement du psylle. Ces résultats sont en
accord avec ceux d’autres auteurs dont Catling
(1969c), Green et Catling (1971) et Catling et Green
(1972). Dans les vergers sud-africains, une baisse de
l’humidité relative entraı̂ne celle du niveau des
populations des psylles dans le verger. Dans les
conditions de verger, les valeurs minimales prolongées de l’humidité relative sont par conséquent
préjudiciables à la survie et au développement des
stades de développement de T. erytreae.
L’étude a aussi confirmé que la valeur maximale
du DS (DSM) dont le calcul fait intervenir la
température maximale et l’humidité relative minimale relevées au milieu de la journée est un bon
indice pour prédire la fluctuation des populations
du psylle. Les études entreprises par Green et
Catling (1971) dans les vergers sud-africains sur la
biologie de T. erytreae ont montré une sensibilité des
œufs et des larves de premier stade, au degré de
siccité de l’air. Ces auteurs préfèrent également
utiliser le déficit de saturation (DS) qui intègre à la
fois la température et l’humidité relative pour
exprimer la puissance de dessèchement de l’air. Ce
paramètre climatique est pour la première fois
rendu responsable de la mortalité, par dessèchement, des stades de T. erytreae les plus sensibles que
sont les œufs et les larves de premier stade. Les
valeurs élevées du DSM sont enregistrées dans
notre région entre décembre et mars pendant la
grande saison sèche et les valeurs les plus faibles,
pendant les saisons humides caractérisées par
l’abondance des pluies de septembre à novembre.
Les populations de T. erytreae sont au plus bas
niveau entre janvier et mars, mais elles sont plus
élevées entre octobre et novembre de chaque année.
Nous pouvons affirmer avec Samways (1987) que
les valeurs du déficit de saturation déterminent
les variations saisonnières des populations de
T. erytreae.
Nos résultats montrent que dans notre région,
les effectifs d’adultes du psylle à une période
donnée de l’année, sont plus élevés lorsque les
vents sont plus faibles. Nous pouvons noter que
225
l’augmentation de la vitesse moyenne du vent
entraı̂nerait une diminution des effectifs d’adultes
dans le verger. Selon Faivre d’Arcier et al. (1991),
les populations de psylles atteignent des densités
élevées dans plusieurs régions lorsqu’il y a une
inhibition de vol par les vents très rapides. Le vent
constitue un moyen de transport passif qui
favorise les déplacements des adultes du psylle
d’un verger à l’autre jouant ainsi un rôle
important dans le processus de la réinfestation
des vergers d’agrumes au début de chaque cycle
de développement de T. erytreae. Par ailleurs, le
vent exerce un effet desséchant sur les psylles et
ce qui expliquerait, au moins en partie, le niveau
bas des populations du psylle à certaines périodes
de l’année.
Conclusions
Certes, les paramètres examinés au cours des deux
ans d’étude (facteurs climatiques, état physiologique des arbres, conditions édaphiques et soins
culturaux) ont permis de justifier partiellement les
variations saisonnières des populations du psylle
des agrumes. Par ailleurs, étant donné que ces
paramètres n’ont pas donné de différences significatives d’année en année, les faibles variations
climatiques ne peuvent pas à eux seuls expliquer
entièrement la diminution des populations du
psylle dans le verger d’agrumes. L’absence des
soins culturaux et des fertilisants agricoles seraient
principalement responsables de l’abandon des
agrumes par les psylles au cours de la deuxième
année d’étude. Les principales périodes d’émissions foliaires doivent donc être surveillées parce
qu’elles correspondent aux grandes périodes de
pullulations des stades de développement de T.
erytreae. En plus, des recherches poussées sur
l’optimisation de l’application des fertilisants et
des insecticides, sur le rôle des ennemis naturels et
la résistance variétale s’avèrent nécessaires pour
élaborer une méthode de lutte intégrée contre ce
psylle. En attendant, nous préconisons des traitements insecticides au début de chaque période de
pullulation ou avant le dépôt des premiers œufs qui
initialisent le début de chaque génération du
ravageur. Ces traitements doivent être sélectifs
pour favoriser l’action des ennemis naturels. Des
études complémentaires en laboratoires simulant
les conditions climatiques proches de celles prévalant au Cameroun et suivies des recherches
approfondies conduites sur plusieurs sites en
milieu réel seront nécessaires pour raffiner les
résultats de cette étude et surtout statuer sur le cycle
biologique, et les dates et durées exactes de chaque
état et stade de développement du psylle en
fonction des facteurs agroclimatiques des différentes régions du Cameroun.
226
J.L. Tamesse et J. Messi
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