Cochons d`Inde en vedette

VENDREDI 16 JUIN 2006 No 24 FR. 1.50 91e ANNÉE
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ÉDITO
Cochons d’Inde en vedette
Ce samedi à Espace Gruyère à Bulle, les cochons d’Inde
seront les stars d’une exposition mise sur pied par le Club
des amis des cochons d’Inde (CRACI). Présidente fondatrice
du club, Anne-Laure Nicoulaz – domiciliée à Tatroz – nous
parle de sa passion pour ces drôles de boules de poils.
Une tête bien ronde, des oreilles en
pétale de rose et de grands yeux ronds
comme les vieux boutons de bottines.
Oui, Monsieur, le cochon d’Inde n’est
pas qu’un vulgaire petit rongeur
domestique. Au même titre que ses
amis lapins ou même chats, il est un
petit mammifère qui peut devenir
coquet à souhait pour répondre à des
critères esthétiques pointus. La qualité
de poil ainsi que sa propreté sont également prépondérants. «La maniabilité
et la gentillesse de l’animal sont également importantes. En quelque sorte, la
manière dont il a été sociabilisé. Un
juge qui se fait mordre risque de ne pas
trop apprécier…»
des vétérinaires peu nombreux à connaître
ce rongeur.»
Sans perdre de temps, elle décide alors
de placarder des affiches pour rencontrer d’autres passionnés. Le 11 avril
2003, elle devient présidente fondatrice
du Club romand des amis des cochons
d’Inde (CRACI). Une première chez les
Welches. En Suisse allemande, une telle
structure existe depuis une dizaine
d’années déjà, l’intérêt s’étant petit à
petit propagé de la Grande-Bretagne
aux régions germanophones via notamment les Pays-Bas. Si à sa fondation en
avril 2003 le CRACI ne comptait que
trois fêlés, ils sont désormais plus de
80 à garnir ses rangs.
Fondatrice du club romand
Abandons fréquents
Domiciliée à Tatroz depuis l’an dernier
avec son mari Daniel et leur deux filles
Léa (2 ans) et Eva (5 mois), Anne-Laure
Nicoulaz est intarissable sur le sujet du
cochon d’Inde. Si sa passion pour les animaux remonte à son plus jeune âge, la
découverte de ce petit rongeur d’origine
sud-américaine n’en reste pas moins récente. «Mon mari est allergique aux poils
de chats, de chiens et de lapins. Comme
je voulais un petit animal à poils à
cajoler, je me suis rendue dans une animalerie et je suis ressortie avec un cochon d’Inde», explique la jeune femme
âgée de 32 ans. Le 1er janvier 2003, la famille Nicoulaz adopte ainsi un petit cochon d’Inde femelle baptisé Croquette.
«Je me suis retrouvé avec ce petit animal
qui n’allait pas, confie Anne-Laure Nicoulaz. Et je ne trouvais pas d’explications ni dans les animaleries, ni auprès
Visant à réunir des passionnés de ces
petites boules de poils, le CRACI n’a
pas entrepris d’élevage. En revanche,
constatant les nombreux abandons de
cochons d’Inde, le club a mis sur pied
un refuge à Combremont-le-Petit géré
bénévolement par Christel Sylvestre.
«Les principales causes d’abandon sont
les déménagements dans des appartements plus petits, les enfants qui grandissent et qui ne veulent plus s’en
occuper et les problèmes allergiques.
Mais pour ces derniers, les gens ignorent très souvent que c’est la paille ou
le foin qui en sont la cause», note
Anne-Laure Nicoulaz. Les petits mammifères recueillis au refuge du CRACI
sont ensuite replacés.
Si la région alémanique compte d’ores
et déjà de nombreux éleveurs, le phénomène
demeure
marginal
en
Anne-Laure Nicoulaz a créé le Club romand des amis des cochons d’Inde en avril 2003
Romandie. Comme le prétend la jeune
présidente passionnée, le cochon
d’Inde n’engendre pour l’heure pas une
spéculation comparable aux chiens et
aux chats. «Un cochon d’Inde se négocie entre 20 et 50 francs. Le prix varie
selon son sexe et la pureté de sa race.»
Car le petit rongeur compte plus de
20 races standard, par opposition aux
cochons d’Inde dits «de maison» que
l’on pourrait vulgairement appeler
bâtards. Vous n’en savez toujours pas
assez sur cette sympathique boule de
poils? Le fascicule de 33 pages
qu’Anne-Laure Nicoulaz a élaboré
répondra certainement à toutes vos
questions.
Yves-Noël Grin
☛ SERVICE: 1re exposition de cochons
d’Inde dimanche 18 juin à Espace Gruyère
à Bulle de 10 h à 17 h. Entrée libre.
Les passions
sont rares et
les ricanements
fréquents
De la citation de Destouches «La critique
est aisée mais l’art est difficile», on pourrait extraire une nouvelle expression qui
sonnerait comme «Les passions sont
rares et les ricanements fréquents». Dans
une société où les intérêts tendent à se
focaliser sur les apparences et les biens
matériels, il est parfois ardu d’expliquer
ses coups de cœur décalés. Il est évidemment plus facile de crier sa dévotion
pour l’équipe nationale de football ou
pour la voix sensuelle de tel faiseur de
hits, que sa ferveur pour les opercules de
crème à café. La passion du Club des
amis des cochons d’Inde (CRACI) ne manquera pas de faire rire celles et ceux qui
vivent dans un sentiment de supériorité
arrogant. Qui, peut-être, n’ont hélas pas
encore trouvé un domaine qui les inciterait à se surpasser, à se transcender, en
oubliant leur raison pour laisser parler
leurs tripes. Ce n’est pas Jacques Villeret
alias François Pignon qui nous aurait
contredit dans ce monument de la comédie française qu’est «Un dîner de cons».
Etre passionné sans être fanatique, un
équilibre primordial pour avancer sur son
chemin sans se laisser traîner par les
seules contraintes et obligations de la
vie. Et qu’importe la nature de sa passion
tant qu’elle ne porte pas préjudice aux
autres individus. Peur du regard de
l’autre, peur de se faire remarquer ou de
choquer? Vous le savez pourtant, Dieu vomit les tièdes.
Yves-Noël Grin
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«Nous déconseillons totalement cet animal aux enfants de moins de 10 ans»
Provenance? Le cochon d’Inde vit en
Amérique du Sud et Centrale. Supportant
les altitudes des hauts plateaux andins
(jusqu’à 4000 m), il a été élevé par les
Indiens Quechuas puis par les Incas qui
le servirent notamment comme offrande
au Dieu Soleil, comme animal de compagnie et comme nourriture. A l’heure
actuelle, sa viande est toujours consommée en Bolivie, en Equateur ou au Pérou
où il porte le nom de cuy. Le cochon
d’Inde fut ramené en Europe vers 1540
par les conquistadors espagnols. Son
appellation «cochon» découle des divers
grognements et couinements qu’il émet.
Et «d’Inde», provient d’une petite erreur
d’orientation d’un certain Christophe
Colomb…
Santé? Le cochon d’Inde est un animal
délicat. Qui est aussi bien sujet à des
SOMMAIRE
maladies cutanées, aux tumeurs, aux
kystes qu’aux problèmes de dents et de
digestion. «Le système de détention et
son alimentation sont très importants»,
souligne Anne-Laure Nicoulaz. Qui relève
qu’un animal qui ne mange pas nécessite
une consultation en urgence, les cellules
de son foie commençant à se lyser après
20 heures de jeûne déjà.
Alimentation? Pour notre spécialiste,
le régime idéal est composé de foin frais
le matin, de 40 à 50 grammes de légumes
et fruits en fin de journée. Dans la soirée,
un peu de foin et 20 grammes de graines
(extrudé). A proscrire: choux, pommes de
terre, haricots, rhubarbes, laitues, épinards et légumes cuits.
Détention? La cage doit mesurer au
minimum 1,20 m X 0,60 m. A laquelle on
ajoute 10 cm de long par animal supplé-
CHÂTEL-ST-DENIS
Le programme éclectique
de la Fête de la musique
3
mentaire. Craintif par nature, chaque
cochon d’Inde doit avoir sa propre petite
maison. Les sorties doivent être surveillées, surtout si chiens et chats traînent dans les parages.
Comportement? A l’état sauvage, les
cochons d’Inde vivent en groupe, passant leur temps à chercher leur nourriture en se suivant en file indienne de
cachette en cachette et à dormir. Selon
Anne-Laure Nicoulaz, il est donc indispensable d’orienter les intéressés vers
l’achat de deux petits rongeurs, la présence et les câlins humains ne pouvant
remplacer un compagnon. Le cochon
d’Inde aime le calme et les câlins avec
modération.
Comparable au hamster? «Pas du
tout! Au contraire du cochon d’Inde, le
hamster est un animal qui vit la nuit et
CINÉMAS
2
AVIS MORTUAIRES-SERVICES
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non le jour et qui peut donc être assez
agressif si on le dérange pendant la journée. Et c’est un animal qui vit de manière
isolée.» Plus petit, le hamster a une petite queue absente chez le cochon d’Inde.
Idéal pour les enfants? Anne-Laure
Nicoulaz déconseille totalement cet animal aux enfants de moins de 10 ans. Car
malgré ses apparences de peluche tranquille, le cochon d’Inde n’aime pas particulièrement être porté ni câliné trop
longtemps. Il ne représente de ce fait pas
le compagnon de jeux idéal pour un
enfant. «C’est davantage un animal fait
pour les adultes qui aiment observer leur
comportement»
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☛ SERVICE: Club romand des amis
des cochons d’Inde (CRACI). Infos au
078 689 01 01 ou sur www.craci.org
ÉCOTEAUX
L’Auberge communale
renaît de ses cendres
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10e Brevet des armaillis
ce dimanche
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