Trajectoires de croissance des jeunes entreprises innovantes
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Trajectoires de croissance des jeunes entreprises innovantes
Trajectoires de croissance des jeunes entreprises innovantes accompagnées par la recherche publique ? Caroline TARILLON Univ. Grenoble Alpes, CNRS, CERAG-EDSG, F-38040 Grenoble [email protected] Frédérique GRAZZINI Univ. Grenoble Alpes, CNRS, CERAG-IAE, F-38040 Grenoble [email protected] Jean-Pierre BOISSIN Univ. Grenoble Alpes, CNRS, CERAG-IAE, F-38040 Grenoble [email protected] RESUME Dans le contexte de crise économique que nous connaissons actuellement, le développement de start-up constitue un des leviers pouvant permettre de renouer avec la croissance. Différents dispositifs ont été mis en place par le gouvernement français pour faciliter la création et la croissance de telles entreprises. Cette recherche a pour objectif d’étudier la trajectoire de croissance d’une population d’entreprises qui a été accompagnée par le Ministère de la Recherche, soit dans le cadre du Concours national d’aide à la création d’entreprises de technologies innovantes, soit dans le cadre d’incubateurs. Contrairement à beaucoup de recherches antérieures qui se focalisent sur l’activité économique (avec les ventes et le chiffre d’affaires) et les créations d’emploi pour caractériser les trajectoires de croissance des entreprises, cette étude prend en compte la complexité du phénomène de croissance et s’appuie sur une grande diversité de variables qualitatives et quantitatives. Malgré l’hétérogénéité des trajectoires de croissance des 254 entreprises étudiées, les résultats obtenus pointent globalement les effets positifs de l’accompagnement sur le développement des entreprises concernées. Mots clés : Croissance, Innovation, Entrepreneuriat, TPE/PME, Comptabilité 1 INTRODUCTION L’étude des conditions et des étapes de développement des start-up1 est aujourd’hui un enjeu crucial pour notre économie. Depuis 2008, la France est plongée dans une crise économique exceptionnelle et de nouveaux défis s’offrent à elle pour relancer une dynamique de croissance. Or la vitalité des start-up semble pouvoir être l’un des leviers de cette reprise. Un consensus tend à se développer en ce sens. Dans les pays de l’OCDE2, les jeunes entreprises3 et principalement les start-up seraient à l’origine de plus des deux tiers des créations d’emplois (OCDE, 2010). Fort de cette constatation, notre pays a choisi depuis plusieurs années d’accompagner leur développement. Plusieurs exemples peuvent être cités. La loi sur l’Innovation et la Recherche du 12 juillet 1999 en est la première illustration. Elle vise explicitement « à transformer la science et la technologie en croissance et emplois »4. Pour cela, des dispositifs fiscaux, d’accompagnement et de soutien ont été mis en place, comme le Concours national d’aide à la création d’entreprises de technologies innovantes5 du Ministère de la Recherche. D’autres avantages ont par la suite été proposés à ces jeunes entreprises comme le statut de Jeune Entreprise Innovante (JEI) ou le Crédit Impôt Recherche (CIR). En 2009, ce dernier représentait par exemple 5,7 milliards d’euros d’aide aux entreprises de moins de 250 salariés (Berson, 2012). Quant au statut de JEI, il a permis de créer 20 000 emplois entre 2004 et 2009 (Houzelle, 2012). Plus récemment, François Hollande, nouveau président de la République Française, a souhaité mettre en avant ces entreprises et leur potentiel lors d’un déplacement en Lorraine. Enfin, en 2013, les Assises de l’Entrepreneuriat ont vocation à faire franchir une nouvelle étape dans le cadre du plan de modernisation et de compétitivité en renforçant la qualité de l’écosystème. En France, le premier constat à faire au sujet de ces start-up est positif puisqu’un réel esprit entrepreneurial innovant semble s’être développé depuis deux décennies. En effet, si l’on ne comptait que 7653 créations d’entreprises innovantes en 1998, ce nombre s’élevait déjà à 11530 en 2006 (Le Gloan, 2007). Cependant, malgré les nombreuses aides qui leurs sont proposées, les jeunes entreprises françaises souffriraient d’un manque de croissance (Passet & Du Tertre, 2005). Il y aurait beaucoup plus de très petites entreprises (moins de 10 salariés) et beaucoup moins de moyennes et grandes entreprises (de 10 à 1500 salariés) qu’aux États-Unis 1 Dans cette recherche, précisons que le terme « start-up » désigne une « jeune entreprise innovante à haut potentiel de croissance » (Le Gloan, 2007, p. 12). 2 Organisation de Coopération et de Développement Économiques qui rassemble 34 pays parmi les plus riches de la planète mais également des économies en développement à fort potentiel. 3 De moins de 5 ans 4 Propos du Ministre Claude Allègre, lors de la présentation de la loi à l’Assemblée Nationale, citation reprise de (Marion, Philippart, & Verstraete, 2000) 5 Nous parlerons simplement du « Concours » dans la suite de ce document. 2 notamment. Ainsi, d’après une étude menée par Eurostat en 2003, « si l’on ramène le nombre d’entreprises d’au moins 1 salarié à la population en âge de travailler et à un champ sectoriel comparable, la France dispose de 25 % d’entreprises en plus que les États-Unis, mais de 20 à 30 % d’emplois en moins. Il s’ensuit que la taille moyenne des entreprises françaises est inférieure de 40 % à celle des entreprises américaines » (Passet & Du Tertre, 2005, p. 13). Même si la taille initiale des firmes américaines est plus faible, elles croissent plus rapidement et plus fortement que les entreprises françaises (Bartelsman, Scarpetta, & Schivardi, 2003). D’après une étude réalisée en mars 2012 par le cabinet d’audit KPMG France, « sur un tissu de 2,4 millions d'entreprises, seules 3 300 ont le statut d'ETI6[…] et moins de 200 ont le statut de grande entreprise. C'est deux fois moins qu'en Allemagne ou au Royaume-Uni... » (De Chalus, 2012). La trop petite taille des PME françaises, en partie responsable d’un manque de compétitivité, a été mis en exergue dans différents rapports (Chertok, De Malleray, & Pouletty, 2009; Vilain, 2008). Un comparatif avec l’Allemagne met en relief la taille plus faible des PME françaises (tableau 1) et un recul de 13% du nombre des PME françaises industrielles. L’Allemagne compte plus de deux fois plus de salariés dans l’industrie que la France. Ainsi, la taille plus faible des PME françaises est une contrainte face à un marché qui se définit pour le moins au niveau européen. Tableau 1 : La faible taille des entreprises françaises Effectif Entre 1 et 9 10-19 20-49 50-249 250 et + Allemagne 60.5 % 21.3 % 7.8% 8.4% 2.1% France 84.1% 7.2% 5.1% 2.8% 0.8% Source : d’après Eurostat 2007,7 Les start-up françaises auraient donc un taux de croissance limité et leurs trajectoires de croissance ne seraient pas aussi performantes que celles de leurs homologues anglo-saxons ou allemands. Archambeau (2012) souligne qu’en France, le nombre de grands groupes créés dans les quarante dernières années est de seulement un : il s’agit d’Iliad, maison mère de Free et qui ne figure pas dans le CAC 40. Il poursuit en soulignant qu’ « il n’y a dans cet indice que quatre sociétés de moins de cinquante ans, soit seulement 10% des 40 premières « market 6 Entreprise de Taille Intermédiaire, c'est-à-dire une entreprise qui compte entre 250 et 4999 salariés et soit un chiffre d’affaire n’excédant pas 1,5 milliard d’euros soit un total de bilan n’excédant pas 2 milliards d’euros 7 Source :http://www.ladocumentationfrancaise.fr/var/storage/rapports-publics//104000084/0000.pdf 3 cap » françaises, qui ont été créées ex nihilo à partir d’une idée et d’un entrepreneur après 1962. En comparaison, 15% des 40 premières capitalisations boursières américaines sont des sociétés qui ont moins de 30 ans, 33% moins de 40 ans et carrément 55% moins de 50 ans ! » (Archambeau, 2012, p. 11). Dans un tel contexte, cette recherche vise à déterminer quels sont les indicateurs les plus pertinents à utiliser pour décrire la situation et le développement en 2011 de 2703 jeunes entreprises innovantes françaises créées entre 1999 et 2012 et accompagnées par le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (MESR). La première partie de ce papier propose une revue de littérature destinée à montrer que la croissance d’une entreprise est un phénomène complexe et qu’un soutien efficace pour atteindre cette croissance passe notamment par des structures d’accompagnement comme les incubateurs universitaires et les signaux positifs amenés par une sélection au Concours, forme d’accompagnement indirect. Dans une deuxième partie, nous confronterons ces constats théoriques à la réalité empirique en réalisant un descriptif du stade de développement des entreprises de notre population. 1 La croissance et l’accompagnement des jeunes entreprises Après avoir montré que la croissance d’une entreprise constitue un phénomène complexe, notamment en raison de sa non linéarité et de ses aspects multifactoriels et multidimensionnels -, nous verrons que l’accompagnement peut constituer un soutien efficace pour les entreprises qui essayent de croître. 1.1 La croissance : un phénomène non linéaire, multifactoriel et multidimensionnel La micro-économie classique insiste sur le fait que la croissance d’une entreprise est avant tout liée à des facteurs externes, caractéristiques de l’industrie dans laquelle elle évolue (Dromby, 2000). C’est Penrose (1959) qui est l’une des premières à envisager le développement des entreprises en fonction de facteurs internes, soit les ressources qu’elles possèdent. Ses travaux montrent notamment comment les petites entreprises peuvent croître dans les interstices de croissance présents autour des grandes entreprises. Depuis cette date, la croissance des entreprises est à l’origine de nombreux travaux en gestion. Trois constats principaux sont alors apparus. Tout d’abord, la croissance est un phénomène non-linéaire, chaque entreprise évoluant de manière différente en fonction notamment de son histoire (Greiner, 1972). A partir d’une analogie avec la psychologie, Greiner (1972) postule ainsi que l’histoire de l’entreprise détermine sa croissance future. Dans la continuité de la théorie des ressources ébauchée par 4 Penrose (1959), il explique que l’évolution de l’entreprise dépend de ses acquis et de sa structure interne. Dans cette optique, de nombreux travaux se sont développés sur la notion de cycle de vie (Abida, 2012; Kazanjian, 1988; Miller & Friesen, 1984) en proposant majoritairement un cycle en cinq stades de développement : naissance, croissance, maturité, reprise et déclin. Cette approche a eu le mérite de permettre des observations approfondies des dynamiques internes de fonctionnement des entreprises (Garnsey, Stam, & Heffernan, 2006). Cependant, cette vision déterministe de la croissance selon laquelle toute entreprise passerait nécessairement pas ces différentes étapes a depuis été souvent critiquée (Levie & Lichtenstein, 2010). Ainsi, de nombreux auteurs pensent effectivement que la croissance est un phénomène non linéaire mais que chaque entreprise évolue selon une trajectoire spécifique de croissance. « La croissance des jeunes entreprises apparait comme n’étant ni un processus continu (ou basée sur un cycle de vie), ni un processus idiosyncratique (au hasard) […]. Elle peut être décrite au travers d’une nombre limité de trajectoires types de croissance » (Biga Diambeidou & Gailly, 2011, p. 210). McMahon (2001) identifie ainsi trois trajectoires types au sein des 871 PME australiennes de son étude. Une première trajectoire rassemble des entreprises ayant une très faible croissance et qui sont donc selon lui des PME « traditionnelles ». On trouve ensuite des entreprises avec une croissance modérée et pour finir, des PME à très forte croissance qui ne représentent que 5% de son panel. Ces résultats illustrent la rareté des entreprises qui suivent une trajectoire de croissance forte et montrent bien que toutes les entreprises étudiées ne suivent pas les étapes prédéterminées d’un cycle de vie dérivé d’une métaphore biologique (naissance, croissance, maturité et décès). Les start-up, par exemple, devrait connaitre une trajectoire spécifique de développement avec une croissance particulièrement rapide et forte, c'est-à-dire une phase « d’hyper-croissance » (Chanut-Guieu & Guieu, 2010 ; Chanut-Guieu & Tannery, 2009). De nouvelles méthodes statistiques et mathématiques ont donc été utilisées pour caractériser ces trajectoires. Un courant de recherche s’est alors développé dans cette optique et se base sur la construction de taxonomies. « Il s’agit d’un système de classification spécifique, qui exprime la similitude entre les organismes dans un mode hiérarchique. […] Dans le domaine spécifique de l’analyse de la croissance des jeunes entreprises, […] les différents travaux identifiés ont essayé de calculer empiriquement les trajectoires de croissance type » (Witmeur & Biga Diambeidou, 2010, p. 9). Les travaux de Hanks, Watson, Jansen, & Chandler (1993) ou encore de Heirman & Clarysse (2004) s’appuient ainsi sur des analyses clusters pour réaliser ces taxonomies. Le but de ces analyses est de « classifier objectivement les cas en un petit nombre de groupes sur 5 la base de similarités à propos de valeurs […] sélectionnées par le chercheur » (McMahon, 2001, p. 201). D’autre part, la croissance peut être qualifiée de multifactorielle car il existe une conjonction de facteurs favorables plutôt qu’un seul facteur causal. Trois niveaux de facteurs peuvent être identifiés. Tout d’abord, des facteurs liés au dirigeant lui-même vont influencer la trajectoire de l’entreprise. Il serait faux de penser que l’objectif de tout dirigeant est la croissance. Comme le dit Janssen (2002), « la majorité des dirigeants de P.M.E n’intègre […] pas la croissance parmi ses objectifs » (p.1). Dans ce cadre, les caractéristiques personnelles du dirigeant sont supposées influencer sa motivation à la croissance. Les variables les plus étudiées dans ce domaine sont les variables démographiques, en accord notamment avec la théorie de l’UET (Upper Echelon Theory) développée par Hambrick & Mason (1984). L’un des premiers critères étudiés concerne l’âge du dirigeant (Hambrick, 2007; Janssen, 2002; Weinzimmer, 1997; Wicker & King, 1989) même si aucun consensus n’existe quant au sens de cette relation. On peut également s’intéresser au sexe du dirigeant. Encore une fois, aucun consensus ne semble émerger de la littérature. Certaines études montrent un lien négatif entre le fait d’être une femme et de diriger une entreprise en croissance (Cooper, Gimeno-Gascon, & Woo, 1994; Dahlqvist, Davidsson, & Wiklund, 2000) alors que d’autres affirment le contraire ou ne trouvent aucune corrélation entre sexe et croissance (Kalleberg & Leicht, 1991). Le deuxième type de facteurs renvoie aux éléments contextuels intrinsèques de chaque entreprise. Cette idée selon laquelle des variables démographiques liées à l’entreprise auraient un impact sur la croissance a tout d’abord été développée par les auteurs de la théorie de la contingence comme Mintzberg (1980). Ce dernier postule que toutes les entreprises ne sont pas organisées de la même manière selon leur histoire et les différents environnements dans lesquels elles évoluent. En s’appuyant sur cette idée de base de la contingence, Dromby (2000) explique que différentes variables démographiques ont une influence sur les trajectoires de croissance des entreprises. C’est par exemple le cas de leur forme juridique (Benslimane, Gallié, & Guichard, 2009; Fabre & Kerjosse, 2006; Kouame, 2012), de leur marché plutôt local, national ou international (Julien, 2000) ou encore de leur modèle économique (business model)(Petrovic, Kittl, & Teksten, 2001) au travers notamment de leur modèle de capital qui « décrit la logique de la structure de dette et de capitaux propres » (Redis, 2008, p. 5). 6 Le troisième type de facteurs concerne des éléments appartenant à l’environnement économique de l’entreprise. Tout d’abord, le secteur d’activité de l’entreprise joue un rôle important dans son développement (Dahlqvist et al., 2000). Dans son étude sur le développement des start-up des nouvelles technologies de l’information et de la communication (TIC), Redis (2007) montre que le positionnement dans un secteur spécifique a une influence significative sur le montant du chiffre d’affaires, l’effectif de l’entreprise, les montants levés auprès des investisseurs en capital risque, la rentabilité des entreprises ou encore leur pérennité. De plus, la zone géographique dans laquelle se développe l’entreprise est un critère important (Redis, 2007). Moati, Mazars, & Pouquet (2006) expliquent que « le degré de munificence de l’environnement local (densité économique, niveau de revenu, abondance des ressources cognitives…) apporte un soutien à la croissance des jeunes entreprises » (p.2)8. Enfin, la croissance revêt un caractère multidimensionnel (Boissin & Trometter, 2003; Delmar, Davidsson, & Gartner, 2003; Mangematin et al., 2002) et peut être mesurée au travers de multiples indicateurs non systématiquement corrélés. Dans une étude qui cherche à mieux comprendre comment mesurer et caractériser le phénomène de la croissance, Achtenhagen, Naldi, & Melin (2010) ont réalisé une revue de littérature concernant les indicateurs les plus souvent utilisés. Ils montrent que sur cinquante-six articles publiés entre 1997 et 2008 et issus de quatre revues leaders en entrepreneuriat9, 40% utilisent le chiffre d’affaires comme indicateur (Eisenhardt & Bird Schoonhoven, 1990; Toulouse & Bourdeau, 1994), 30% s’intéressent aux effectifs (Davidsson, 1989) et seulement 16% utilisent plusieurs indicateurs simultanément. Certains auteurs s’intéressent par exemple à la fois aux ventes et à l’emploi (Almus, 2002; Asquin & Chastand, 2009; Kolvereid, 1992). Pour Achtenhagen et al. (2010), la plus grande limite de ces différentes études ne réside cependant pas dans l’utilisation de tel ou tel critère de mesure mais plus dans le manque de justification de leur utilisation. De plus, ils précisent qu’« une image encore moins encourageante émerge lorsque l’on prend en compte les dates de publication des articles. […] Le pourcentage d’études sur la croissance qui ne justifient pas leurs choix de mesure augmente avec le temps, à un taux plus élevé que les études qui motivent et évaluent l’impact de leurs choix »10 (p.294). Ainsi, la 8 Ceci prend en compte à la fois la densité économique du territoire, le dynamisme du marché du travail, la compétence et la spécialisation des fournisseurs et des clients, l’importance des débouchés ou encore la densité du réseau professionnel. 9 Entrepreneurship Theory and Practice, Journal of Business Venturing, Entrepreneurship and Regional Development et International Small Business Journal 1010 Traduit de l’anglais : « An even less encouraging picture emerges when we consider the articles’ publication date. […] The percentage of growth studies that do not reflect their choice of measure increased over time, at a higher rate than those studies that motivate and evaluate the impact of their choices ». 7 justification du choix de l’indicateur semble primordiale pour étudier la croissance d’une entreprise. En plus de cela, il semble également important de ne pas s’arrêter à l’utilisation d’un seul indicateur. Des recherches se sont efforcées de croiser différents indicateurs de croissance et de performance des start-up (Mangematin et al., 2002). Delmar et al. (2003) soulignent que l’utilisation de plusieurs indicateurs est nécessaire pour capter l’hétérogénéité de la notion de croissance. Dans un travail qui porte sur les entreprises suédoises de moins de 20 salariés, ils rappellent qu’il est important d’utiliser de multiples indicateurs comme les actifs, l’emploi, la part de marché, les profits, les ventes ou encore « l’output » physique de l’entreprise. En effet, une entreprise, et particulièrement une start-up, peut voir son chiffre d’affaires ou ses actifs augmenter sans pour autant que son effectif ne se développe. Tout ceci illustre bien le caractère multidimensionnel de la croissance et l’importance du fait « que les recherches ultérieures s’attachent à mesurer la croissance au travers d’indicateurs multiples. » (Janssen, 2005, p. 288). En particulier, Kouame (2012) propose d’appréhender la croissance des jeunes entreprises innovantes françaises au travers de plusieurs indicateurs qui allient à la fois les performances financières, la croissance économique et la performance en termes de créations d’emplois (l’effectif, le bénéfice, l’actif, le chiffre d’affaires, l’excédent brut d’exploitation, la valeur ajoutée, la capacité d’autofinancement, la productivité du capital financier, le score de Conan et Holder, la rentabilité économique et la rentabilité financière). Nous venons de montrer, à travers plusieurs aspects, que la croissance constitue un phénomène complexe. De cette complexité résultent certaines difficultés qu’un dispositif d’accompagnement peut aider à surmonter. 1.2 L’accompagnement comme soutien à la croissance des start-up Comme expliqué précédemment, les jeunes entreprises de technologies innovantes ont à jouer un rôle important dans le dynamisme économique d’un pays. Or, la complexité du processus d’émergence et de développement d’une entreprise innovante nécessite souvent l’appui d’un système d’accompagnement efficace (Ben Salah, Ben Salah, Belkacem, & Fayolle, 2009), synonyme de pérennisation des sociétés accompagnées (Berger-Douce, 2005). Une étude administrée au niveau européen souligne par exemple que le taux de mortalité des entreprises est deux à quatre fois inférieur lorsque ces sociétés sont suivies par des incubateurs ou des pépinières (CSES, 2002). « En effet, si de la qualité de l’entrepreneur dépend largement le succès de l’entreprise, le meilleur des créateurs pourra difficilement s’imposer, s’il ne peut mobiliser un ensemble de ressources » (Albert, Fayolle, & Marion, 1994, p. 100) : accès à l’information, argent, logistique, savoirs faires de consultants, accès aux technologies et aux 8 marchés…. Et ce sont donc ces ressources que les systèmes d’accompagnement ont pour mission d’apporter. De plus, l’isolement est souvent l’une des difficultés principales du créateur d’entreprise ; or, un accompagnement suivi peut permettre de rompre cette spirale d’isolement et donc de favoriser la motivation et l’efficacité du dirigeant pour le développement de son entreprise (Messeghem & Sammut, 2010). Dans notre recherche, l’accompagnement renvoie à un dispositif ayant pour but de favoriser la longévité des jeunes entreprises, en permettant la mobilisation de soutiens financiers, stratégiques et commerciaux. Au sens large, ce dispositif doit permettre de « saisir les diverses phases de développement des jeunes entreprises au-delà de l’acte même de création » (Berger-Douce, 2005, p. 5). Pour être efficace, cet accompagnement doit être « pertinent », ce qui impose de « dépasser la logique actuelle fondée sur les seuls accès à l’information et à une formation standardisée » (Sammut, 2003, p. 162). Il faut alors développer un accompagnement « ancré dans la durée », synonyme d’une relation étroite voir fusionnelle entre l’accompagnant et le dirigeant. La formation du créateur doit être basée sur des interactions avec son accompagnant et celui-ci ne doit pas se contenter de le former sur le savoir explicite de base : « Telle l’abeille qui butine ici et là, l’accompagnant doit s’imprégner d’informations qu’il transformera, par son savoir, en connaissance et qu’il retransmettra au créateur. Celui-ci, en l’intégrant, développera ses compétences ou en acquerra d’autres » (Sammut, 2003, p. 157). Finalement, au travers d’un processus de légitimation, ces structures d’accompagnement sont à la fois là pour offrir à l’entreprise une notoriété importante dès la création (Berger-Douce, 2005) mais surtout l’accès à un réseau social développé (Chabaud, Ehlinger, & Perret, 2003; Nosella & Grimaldi, 2009). Les incubateurs et les pépinières offrent par exemple à la fois l’accès à un réseau interne (autres entreprises hébergées, gestionnaires de la structure, compétences internes) et à un réseau externe (organismes financiers privés ou publics, consultants, chambres de commerce et d’industrie, laboratoires de recherche, universités, organismes de subventions etc.)(Chabaud et al., 2003). Dans cette étude, nous nous intéressons spécifiquement aux systèmes portés par l’Etat et plus précisément par le MESR. En effet, « les firmes de haute technologie sont dépendantes des savoirs et connaissances techniques récentes et des opportunités de marché et ce savoir peut plus facilement être acquis dans une structure ou une université active dans cette technologie donnée »11(Feeser & Willard, 1989, p. 431). Le MESR, au travers du Concours et des 11 Traduit de l’anglais : «« high technology firms are dependent upon current knowledge of technical and market opportunities and this knowledge is more likely to be acquired in a corporation or university active in a given technology » 9 incubateurs universitaires12, joue bien un rôle d’accompagnateur entrepreneurial puisqu’il fournit les différents types de soutiens décrits ci-dessus tout au long du cycle de création et de démarrage des jeunes entreprises de technologies innovantes. Tout d’abord, en plus d’offrir des subventions financières, le Concours, « par la qualité de son expertise et sa réputation d’excellence […] offre aux lauréats un label précieux pour la recherche de financements complémentaires »13. Il agit bien comme accompagnant en fournissant un signal pour l’accès à un réseau social plus développé que celui que pourrait avoir seul le créateur. Les incubateurs, quant à eux, offrent un appui en matière de formation, de conseil et de recherche de financement. Evidemment, ils sont aussi un signal positif pour la construction d’un meilleur réseau et d’une notoriété plus importante. Enfin, ils jouent aussi un rôle d’intermédiation, c'est-à-dire « d’introduction délibérée du processus entrepreneurial d’une structure, ici l’incubateur, destinée à faciliter le rapprochement entre université et entrepreneuriat » (Schmitt, Berger-Douce, & Bayad, 2004). On retrouve ici comme idée sousjacente l’objectif de transfert des technologies développées à l’université vers la sphère économique. 2 Design de la recherche et caractérisation des jeunes entreprises innovantes Le dispositif d’accompagnement déployé par le MESR, avec d’une part le Concours et d’autre part les incubateurs, prend tout son sens étant donné la complexité qui caractérise le phénomène de croissance des start-up. L’étude empirique qui suit est destinée à obtenir une meilleure compréhension des caractéristiques des jeunes entreprises accompagnées par le ministère, et éventuellement à pouvoir identifier certaines tendances communes. 2.1 2.1.1 Descriptif de l’étude Constitution et description de l’échantillon Notre population de base se compose de 2703 entreprises innovantes, toutes accompagnées par le MESR soit dans le cadre du Concours, soit dans le cadre des incubateurs, soit dans les deux dispositifs à la fois. Les incubateurs dont nous parlons ici sont ceux créés dans le cadre de la loi sur l’innovation de 1999. Leur objectif est de « favoriser la diffusion d’innovations en mettant à la disposition d’entreprises ou de personnes physiques des locaux, des équipements, des matériels, la connaissance [et] le savoir-faire de la recherche publique » 12 Trente incubateurs sont aujourd’hui en activité, presque tous sont multisectoriels et leur mission est de favoriser la création d'entreprises innovantes à partir des résultats de la recherche publique ou en liaison avec la recherche publique. 13 Source : http://cache.media.enseignementsuprecherche.gouv.fr/file/Fiches_pratiques_Innovation/08/9/concours_206089.pdf 10 (Marion, Philippart, & Verstraete, 2000, p. 116). Ainsi, ils ont un rôle de facilitateur, d’aide à l’accès à des ressources et de diminution des risques. Pour être incubé, le projet de création d’entreprise doit nécessairement être développé en collaboration avec un laboratoire académique (universités, grandes écoles, organismes de recherche type CNRS, INSERM, INRIA, CEMAGREF…). Le public d’entreprises lauréates du Concours est quant à lui plus large car la collaboration avec le milieu académique n’est pas un critère de sélection14. Pour participer, un projet doit porter sur une technologie innovante. « Dans le cadre du concours, il s’agit d’un projet de développement d’un nouveau produit ou service préalablement à sa mise sur le marché et qui nécessite pour l’entreprise en création une activité intense de recherche et développement […]. Un projet de service innovant n’est éligible au concours que lorsque le service est associé ou s’appuie sur une technologie innovante. »15 L’objectif est de détecter et de faire émerger des projets de création d’entreprises innovantes en soutenant les plus prometteurs grâce à une aide financière et à un accompagnement adapté. Les lauréats du Concours « Emergence » peuvent bénéficier d’une subvention allant jusqu’à 45 000€ et ceux du Concours « Création-Développement » peuvent obtenir jusqu’à 450 000€. Notre population de base était donc composée de 2703 entreprises créées entre 1999 et 2012. Parmi elles, seulement 1752 entreprises étaient renseignées dans la base de données Diane. Une recherche documentaire a alors été effectuée s’agissant des 951 entreprises non renseignées dans Diane et nous a conduit à identifier différents statuts (clôture pour insuffisance d’actifs, jugement de clôture après cession, liquidation judiciaire, plan de continuation, plan de sauvegarde, redressement judiciaire, entreprises radiées, entreprises fermées mais pour lesquelles nous ne connaissons pas le motif de la défaillance et enfin, entreprises qui ne publient pas leurs comptes). La synthèse de ces informations est contenue dans le tableau 2. 14 15 Seuls 63 % des projets récompensés mettent en œuvre les résultats de la recherche publique. Source : http://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/cid20549/foire-aux-questions-concours-national.html#q1 11 Tableau 2 : Situation des entreprises accompagnées par le MESR Entreprises défaillantes Clôture pour insuffisance d'actif (1) 178 Jugement de clôture après cession (1) 3 Liquidation judiciaire (1) 146 Plan de cession (1) 5 Plan de continuation (1) 7 Plan de sauvegarde (1) 3 Redressement judiciaire (1) 9 Entreprises radiées (2) 251 Fermées (on ne connait pas le motif) (2) 118 Sous-total 720 Entreprises en activité Entreprises pour lesquelles on dispose d'informations financières dans Diane (3) Entreprises pour lesquelles on ne dispose pas d'informations financières (3) 1525 458 Sous-total 1983 TOTAL 2703 On peut noter que 351 entreprises ont vraiment échoué (1). En ce qui concerne les 369 autres entreprises fermées (2), nous ne sommes pour l’instant pas en mesure de distinguer celles qui ont réellement échoué de celles qui ont par exemple été rachetées. Nous pouvons simplement dire qu’elles n’existent plus. Nous sommes ensuite en présence de 1983 entreprises encore en activité (3), ce qui porte à 73% le taux de pérennité de ces entreprises. Ceci est un résultat très favorable pour ces entreprises accompagnées par le MESR puisque le taux moyen pour les entreprises classiques est de 48% (Jourdaa, 2012). Parmi ces 1983 entreprises, il faut distinguer : - 1525 pour lesquelles nous disposons d’informations financières - et 458 pour lesquelles nous ne disposons pas d’informations financières et qui ne publient donc apparemment par leurs comptes annuels. La recherche décrite dans ce papier traite donc des 1525 entreprises pour lesquelles nous disposions d’informations financières. Nous avons fait le choix d’étudier la situation des ces entreprises après cinq années pleines d’existence puisque cette période est souvent considérée comme un seuil critique pour les créations. En France, près de la moitié des entreprises ne 12 franchissent pas ce cap fatidique des cinq ans (INSEE)16. De plus, la base de données Diane (version internet) fournit des données financières uniquement sur les dix dernières années. Ainsi, nous avons décidé d’étudier les entreprises créées entre 2002 et 2006 avec pour année de référence l’année N+5 (voir tableau 3). Tableau 3 : Année de création des 1525 entreprises avec des données financières Année de création Nombre d'entreprises créées Année de référence pour notre étude (N+5) 1999 35 2000 93 2001 95 2002 97 2007 2003 124 2008 2004 106 2009 2005 138 2010 2006 128 2011 2007 164 2008 173 2009 181 2010 151 2011 40 TOTAL 1525 Les critères que nous venons de présenter nous ont amenés à sélectionner 593 entreprises. Malheureusement, pour certaines, nous ne disposions pas de toutes les données nécessaires et une fois la base nettoyée des données manquantes, nous avons obtenu un échantillon de 254 sociétés sur lequel se base notre recherche. 2.1.2 Choix des variables et caractérisation de la croissance des jeunes entreprises innovantes Comme l’a illustré la revue de la littérature, les indicateurs de croissance de l’entreprise sont variés mais les plus utilisés sont tout de même l’activité économique (avec les ventes, le chiffre d’affaires) et les créations d’emploi. Il est possible d’intégrer d’autres variables 16 Source : http://www.france-stats.fr/Entreprise-taux-de-survie-des-entreprises.htm 13 comme la croissance du patrimoine de l’entreprise. Ce patrimoine peut être approché par la valeur de l’actif de la société. La valeur des capitaux propres donne également une première approche de la valeur patrimoniale pouvant revenir à l’actionnaire. Le montant du capital social, les fonds propres et la dette financière sont quant à eux des indicateurs du mode de financement de la croissance des actifs. En complément, des indicateurs de profitabilité (soldes intermédiaires de gestion) et de rentabilité économique (par exemple le résultat d’exploitation rapporté à l’actif net, RONA) ou financière (par exemple le résultat net ou bénéfice rapporté aux capitaux propres, ROE) peuvent enfin être utilisés. Cette recherche s’appuie sur la construction d’une base de données de différentes variables : • des variables qualitatives sur l’entreprise, notamment sociodémographiques (incubation, participation au Concours, zone géographique de création, secteur d’activité…) et sur le dirigeant (âge et sexe) • des variables quantitatives : six variables décrivent la taille de l’entreprise et son mode de financement (chiffre d’affaires, effectif, actif net, capitaux propres, dettes financière et primes d’émission ; nous donnons également la valeur du capital social) ; quatre autres variables décrivent la performance de l’entreprise (deux relatives à la profitabilité (résultat d’exploitation et bénéfice) et deux relatives à la rentabilité (rentabilité économique et rentabilité financière). Nous présentons aussi pour l’échantillon les valeurs de la valeur ajoutée et de l’excédent brut d’exploitation. 2.2 Analyse de l’échantillon et discussion des résultats Nous allons tout d’abord procéder à une description globale de l’échantillon. Nous proposons ensuite de faire un focus sur les deux classes extrêmes à partir de la répartition des entreprises en fonction du chiffre d’affaires, c’est-à-dire les 20% d’entreprises qui n’ont pas décollé ou qui connaissent un cycle de croissance long et les 20% qui ont généré le chiffre d’affaires le plus élevé en N+5. 2.2.1 Le caractère atypique des informations comptables des jeunes entreprises de technologies innovantes Les données de l’échantillon (année N+5) sont présentées dans l’annexe 117. La dispersion des effectifs a nécessité de passer par une décomposition en cinq classes regroupant chacune 20% 17 Tableau de synthèse des 5 classes ; 5x20% des effectifs 14 des effectifs sur la base de leur chiffre d’affaires. Pour chaque entreprise figurent les valeurs des 11 autres indicateurs (minimum, maximum, moyenne et médiane). Globalement, ces résultats amènent à souligner que les jeunes entreprises innovantes ne connaissent pas une croissance fulgurante au bout de six exercices (5 années pleines). En effet, comme le montre l’annexe 1, les classes 1 à 4 qui regroupent 80% de l’échantillon ont un chiffre d’affaires de 0 à 732 K€ après 6 exercices (N+5). La dispersion intra-classe est faible hormis pour la classe 5 (entreprises avec la plus forte croissance). Les classes 1 à 4 ont aussi un résultat d’exploitation négatif en valeur moyenne ou en valeur médiane avec une plus forte dispersion (écart médiane et moyenne). Les valeurs de l’actif notamment pour les classes 1 à 4 montrent que ce n’est pas nécessairement dans les classes avec la plus faible activité (classe 1) que l’actif est le plus bas. Ce cas de figure est fréquemment rencontré lorsqu’on est en présence de start-up qui sont sur des cycles longs de recherche-développement comme c’est par exemple le cas dans le secteur des biotechnologies. 2.2.2 Les 20% d’entreprises au chiffre d’affaires le plus faible en N+5 (classe 1) Il apparait que la composition de la classe 1 est proche de la composition de l’échantillon global concernant l’année de création (graphique 1), avec néanmoins une légère surreprésentation des entreprises incubées (graphique 2) ainsi que des entreprises locales et nationales (versus internationales) (graphique 3). Cette faiblesse des entreprises internationales est logique puisque ces sociétés n’ont pas encore décollé. Cette information permet de valider la qualité et la cohérence des informations de la base de données « Diane ». Sur le plan de la zone géographique (annexe 2), notons que les régions Rhône-Alpes et PACA18 sont surreprésentées avec respectivement 11 et 6 entreprises. La région Ile de France est sous représentée avec 9 entreprises. Il est également intéressant de noter que la classe 1 est proche de l’échantillon global en ce qui concerne le sexe des dirigeants (seulement 10% sont des femmes)(graphique 4). Enfin, les dirigeants de plus de 55 ans sont légèrement surreprésentés dans la classe 1 (27% contre 20% dans l’échantillon global) (graphique 5). 18 Provence-Alpes-Côte-D’azur 15 Graphique 1 : Composition de la classe 1 – Date de création Nombre d'entreprises 35% 30% 25% 20% 15% 10% 5% 0% 2002 2003 2004 2005 2006 Echantillon global 19% 26% 22% 26% 7% Classe 1 14% 20% 33% 27% 6% Graphique 2 : Composition de la classe 1 – Concours et Incubateur Nombre d'entreprises 50% 40% 30% 20% 10% 0% Concours Incubateur Concours et Incubateur Echantillon global 10% 37% 42% Classe 1 12% 43% 45% Graphique 3 : Composition de la classe 1 – Marché Nombre d'entrepr(ises 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% Local National International Echantillon global 22% 58% 20% Classe 1 29% 67% 4% Graphique 4 : Composition de la classe 1 – Sexe du dirigeant Nombre d'entrepr(ises 100% 80% 60% 40% 20% 0% Hommes Femmes Sans info Enchantillon global 86% 9% 5% Classe 1 90% 8% 2% 16 Graphique 5 : Composition de la classe 1 – Age du dirigeant 40% 35% Nombre d'entreprises 30% 25% 20% 15% 10% 5% 0% -35 ans 35-45 ans 45-55 ans 55-65 ans + 65 ans Sans info Echantillon global 5% 33% 33% 13% 7% 8% Classe 1 4% 31% 31% 14% 14% 6% Rappelons que la classe 1 concentre les entreprises qui n’ont pratiquement pas de chiffre d’affaires après 6 exercices (N+5) (tableau 4). Cette quasi absence d’activité n’est pas nécessairement un échec. Si tel était le cas, ces entreprises auraient disparu. Il est davantage probable que le processus de lancement des activités soit plus long ou ait pris du retard depuis l’immatriculation, forme de mise en sommeil. En effet, certains secteurs nécessitent un processus long de mise sur le marché, comme par exemple dans les biotechnologies avec des contextes d’innovation de rupture et/ou dans le cadre de d’introduction de nouveaux médicaments (Autorisation de Mise sur le Marché, AMM). Tableau 4 : Taille des 51 entreprises les plus petites (classe 1) Chiffres Capitaux d'affaires (en M€) propres (en M€) Total Actif (en M€) Total Emploi19 dettes financières (effectif moyen) (en M€) 0,050-0,075 14 27% 3-4,4 2 4% 4,5-5 2 4% 0,6-1,1 5 10% 0 25 49% 0,02-0,050 11 22% 1-3 5 10% 2-4,5 7 14% 0,2-0,6 11 22% 1-5 12 24% 0-0,020 26 51% 0,3-0,7 6 12% 0,750-2 12 24% 0,1-0,2 8 16% 6-10 3 6% 0,14-0,24 10 20% 0,1-0,750 14 27% 0,02-0,1 6 12% >10 6 11% 0-0,14 15 29% 0,05-0,1 5 10% 0-0,1 21 41% n.d. 5 10% négatif 13 25% 0-0,05 11 22% 51 100% 51 100% Total 51 100% Total Total Total 51 100% Total 51 (1) Les bornes des classes ne sont pas nécessairement continues afin de gagner en précision 19 L’indicateur concernant l’emploi est à prendre avec précaution. En effet, l’information n’est pas toujours renseignée de manière totalement fiable dans la base de données Diane et quand l’information est transmise dans les déclarations fiscales, il s’agit rarement de l’effectif moyen mais plutôt au 31 décembre. De plus, il n’intègre que les emplois directs dans l’entreprise et omet les emplois extérieurs dans le cadre de recours à des intérimaires. Il ne prend pas non plus en compte les emplois indirects chez les fournisseurs notamment du fait d’une stratégie d’externalisation. 17 100% De plus, le tableau 4 amène à souligner que les cinq dimensions de la taille (Chiffre d’affaires, Capitaux propres, Total Actif, Total dettes financières, Effectif) ne sont pas nécessairement corrélées. Malgré l’absence de chiffre d’affaires, près de 20% des entreprises ont un actif supérieur à 2M€. Les chiffres recensés au niveau de l’actif s’expliquent probablement par le fait que les entreprises de la classe 1, alors qu’elles n’ont toujours quasiment pas d’activité six ans après leur création, financent leur activité en partie par de la dette financière mais surtout par du financement externe (actionnaires). L’étude des primes d’émissions qui sont un indicateur d’augmentation de capital auprès des actionnaires permet de confirmer ce point. En effet, le montant moyen des primes d’émission de la classe 1 est de 730 000 €, ce qui est largement supérieur à la moyenne de l’échantillon global qui est de 567 000 €. De plus, ces primes d’émissions représentent plus de 80% du montant de l’actif de ces entreprises. Notons que l’entreprise qui a l’actif le plus important dans cette classe 1 (5,4M€) et qui a 14 salariés ne fait pas de chiffre d’affaires et perd un million d’euros. Appartenant au secteur de la biotechnologie, elle est quasi exclusivement financée par les fonds propres des actionnaires (tours de table) puisque le montant de ses primes d’émission s’élève à près de 6,6 M€. Ces capitaux sont destinés à payer les charges de l’entreprise dans l’attente de la preuve du concept (rupture technologie) : il s’agit du « cash burnt ». Au bout de 10 ans (2011), on constate que cette entreprise ne fait toujours quasiment pas de chiffre d’affaires et réalise des pertes générant des capitaux propres négatif. C’est dire si dans ce secteur les informations comptables et financières (notamment historiques) sont d’une faible portée pour aider l’investisseur dans ses choix. On remarquera pour les deux premières lignes du tableau 5 ci-dessous que des entreprises semblent avoir des taux de rentabilité financière élevés, qui représentent de 20% à 13 fois les fonds propres. Nous avons deux cas de figure : • Des entreprises avec de très faibles capitaux propres et de très faibles bénéfices en valeur absolue (moins de 10 000 euros) mais le taux de rentabilité financière peut-être élevé. • Des entreprises qui ont des pertes d’exploitation mais ont des subventions et/ou des produits exceptionnels et/ou du Crédit Impôt Recherche. Deux entreprises ont un bénéfice significatif (plus de 100 K€) : pour l’une, il est lié à un important produit exceptionnel ; pour l’autre, il s’agit d’un bénéfice issu à 50% des produits exceptionnels et à 50% du Crédit Impôt Recherche (CIR). Une entreprise peut ainsi avoir été 18 constituée avec peu de capitaux propres, faire des pertes d’exploitation avec une absence de chiffre d’affaires mais avoir un bénéfice relativement élevé du fait du CIR. Tableau 5 : Performance des 51 entreprises les plus petites (classe 1) Résultat d'exploitation (en M€) 0,07 Bénéfice Taux de rentabilité Taux de rentabilité (en M€) économique (en %) financière (en %) 1 2% 0,03-0,1 6 12% 15-40% 5 10% 100%-*13 3 6% 0-0,02 11 22% 0,01-0,02 9 18% -2%-6% 8 16% 23%-58% 8 16% -01-0 17 33% 0 6 12% -30%--7% 10 20% 0-7% 5 10% 23 45% -50%-0 13 25% 10% *-2--50% 13 25% 9 18% 51 100% -0,150-0,8-0,1 17 -2-1 5 -80%-- 33% 0,02 14 27% 30% 10% -0,6-0,15 11 22% -18--80% -1,5-1 Total 51 100% Total 5 10% 51 100% 5 *-75-*-2 Total 51 100% Total (1) Les bornes des classes ne sont pas nécessairement continues afin de gagner en précision 2.2.3 Les 20% d’entreprises au chiffre d’affaires le plus élevé en N+5 (classe 5) La composition de la classe 5 est proche de la population en termes de date de création et de participation au Concours et/ou incubation. Certes, il y a une légère surreprésentation des entreprises issues du concours versus des incubateurs, mais il serait probablement excessif d’en conclure que l’accompagnement des incubateurs est moins efficace en matière de croissance des jeunes entreprises innovantes, car 1/ L’écart n’est que de quelques unités ; 2/ Les incubateurs ont vocation à porter les entreprises innovantes technologiques et non technologiques alors que le concours ne sélectionne que des projets innovants technologiques ; 3/ La part des entreprises incubées et lauréates du concours est proche de l’échantillon dans son ensemble. Nous pouvons donc conclure à une relativement faible discrimination des performances en termes de chiffre d’affaires selon que la création d’entreprise soit passée par un incubateur versus le concours (graphique 6). De même, l’année de création n’est pas discriminant (graphique 7). 19 Graphique 6 : Composition de la classe 5 – Concours et Incubateur Nombre d'entreprises 50% 40% 30% 20% 10% 0% Concours Incubateur Concours et Incubateur Echantillon globale 22% 37% 42% Classe 5 30% 26% 44% Graphique 7 : Composition de la classe 5 – Date de création Nombre d'entreprises 35% 30% 25% 20% 15% 10% 5% 0% 2002 2003 2004 2005 2006 Echantillon global 19% 26% 22% 26% 7% Classe 5 22% 24% 18% 30% 6% En ce qui concerne le sexe des dirigeants (graphique 8), on constate une légère surreprésentation des femmes dans la classe 5 (12%) par rapport à la classe 1 (8%) et à l’échantillon total (9%). Même si ces différences sont faibles, ceci tendrait à aller à l’encontre d’une partie de la littérature selon laquelle les entreprises dirigées par des femmes seraient de plus petite taille et moins performantes que celles de leurs homologues masculins (Bosma, Van Praag, Thurik, & De Wit, 2004; Cooper et al., 1994; Du Rietz & Henrekson, 2000; Janssen, 2011). Graphique 8 : Composition de la classe 5 – Sexe du dirigeant Nombre d'entrepr(ises 100% 80% 60% 40% 20% 0% Hommes Femmes Sans info Enchantillon global 86% 9% 5% Classe 5 82% 12% 6% 20 Sur le plan de la zone géographique couverte, des divergences importantes peuvent être notées (graphique 9). La prépondérance d’entreprises évoluant sur un marché international (52% pour la classe 5 versus 20% pour l’échantillon) est logique puisqu’il s’agit des entreprises les plus importantes avec la plus forte croissance. Enfin, 14 des 50 entreprises sont issues d’Ile de France ; 5 de Bretagne ; 5 des Pays de Loire ; 5 de PACA ; 4 de Rhône Alpes et 4 de Midi-Pyrénées (annexe 3). 6 des 10 premières entreprises sont d’Ile de France. Graphique 9 : Composition de la classe 5 – Marché 70% Nombre d'entreprises 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% Local National International Echantillon global 22% 58% 20% Classe 5 6% 42% 52% Il est finalement important de noter une sous représentation des dirigeants de plus de 55 ans dans la classe 5 (graphique 10). Seulement 12% sont dans cette tranche d’âge alors qu’ils représentaient 28% dans la classe 1 et 20% dans l’échantillon global. Les entreprises les plus dynamiques semblent donc être le plus souvent dirigées par de jeunes entrepreneurs. Graphique 10 : Composition de la classe 5 – Age du dirigeant Nombre d'entrepr(ises 45% 40% 35% 30% 25% 20% 15% 10% 5% 0% - 35 ans 35-45 ans 45-55 ans 55-65 ans + 65 ans Sans info Enchantillon global 2% 33% 33% 13% 7% 8% Classe 5 4% 34% 42% 10% 2% 8% Concernant la taille de l’entreprise, la classe 5 regroupe les 20% d’entreprises avec les plus forts chiffre d’affaires en valeur absolue (tableau 6). 21 Tableau 6 : Taille des 50 entreprises les plus grandes (classe 5) Chiffres Capitaux d'affaires (en M€) propres (en M€) +17 1 7,5-17 8 2% 20 Total Actif (en M€) Total Emploi dettes (effectif moyen) financières (en M€) 1 2% 42 1 2% 14 1 2% 0 20 40% 16% 7 1 2% 7-10 4 8% 1-1,5 5 10% 1-5 4 8% 6 12% 5-7 4 8% 0,4-1 10 20% 6-10 5 10% 9 18% >10 21 42% 100% Total 50 100% 2-4 10 20% 3-4 1-2 18 36% 0,5-3 19 38% 2-5 18 36% 0,2-0,4 0,7-1 13 26% 0-0,5 20 40% 1-2 11 22% 0,05--0,2 12 24% 12 24% 0 à 0,05 13 26% négatif Total 50 100% Total 3 50 6% 0,3-1 100% Total 50 100% Total 50 (1) Les bornes des classes ne sont pas nécessairement continues afin de gagner en précision On remarquera qu’à la fin du sixième exercice (N+5), plus de 80% ne dépassent pas les 2M€ de ventes annuelles ou seulement près de 20% ont un chiffre d’affaires au-dessus de 2M€. Ramenées à l’ensemble de l’échantillon, moins de 4% des jeunes entreprises de technologies innovantes accompagnées par le MESR ont un profil de start-up avec plus de 2M€ en N+5. Les cinq dimensions décrites dans le tableau 6 sont fortement corrélées. Parmi les 20 entreprises qui ont créé le plus d’emplois à N+5 (de 17 à 81), 15 entreprises (75%) appartiennent à la classe 5 (plus forte génération de chiffre d’affaires sur 6 exercices). Cette corrélation n’est pas totalement tautologique : le coefficient de corrélation est plus faible pour la dette financière. Sur les 10 premières entreprises par la taille du chiffre d’affaires : 6 sont issus d’incubateurs, 2 d’incubateurs et du concours et 2 du seul concours. Enfin, nous remarquons que les entreprises de la classe 5 se financent de manière importante par des augmentations de capital. Toutefois, comme nous l’avons dit précédemment, les entreprises de la classe 1 ont aussi recours à ce mode de financement. En effet, si le montant moyen des primes d’émission de la classe 5 est de 1,2M€ (alors qu’il est de 730 000€ pour les entreprises de la classe 1), il ne représente que 34% du montant de leur actif moyen alors que ce chiffre s’élève à 81% pour les sociétés de la classe 1. En d’autres mots, ce ne sont pas les entreprises à la plus forte croissance qui sont les plus dépendantes du financement par ouverture de capital. Parmi les 50 entreprises, nous identifions une très belle réussite. En N+5, l’entreprise a des ventes de 17M€, un actif de 42M€ financé pour partie par 20M€ de capitaux propres et 17 M€ de dettes financières et compte 70 salariés. On remarquera que cette entreprise qui a la taille la plus importante est financée pratiquement autant par dettes que fonds propres. Ce mode de 22 financement va à l’encontre du financement essentiellement par des actionnaires pour un projet à risque. De surcroît, les fonds propres ne proviennent que marginalement des actionnaires mais surtout du bénéfice de l’entreprise (16 M€ sur les deux derniers exercices étudiés). En matière de performance (tableau 7), il est possible de distinguer les six premières entreprises par un résultat d’exploitation supérieur à 1M€. Quatre des six premières par le résultat d’exploitation figurent aussi dans les six premières par le chiffre d’affaires. La sixième entreprise par le résultat d’exploitation est 18ème par le chiffre d’affaires. La situation est la même pour le bénéfice. Tableau 7 : Performance des 50 entreprises les plus grandes (classe 5) Résultat Bénéfice(en M€) d'exploitation (en M€) Taux de rentabilité Taux de rentabilité économique(en %) financière(en %) 6 1 2% 7 1 2% 30-50% 4 8% 50-70% 4 8% 1-3 5 10% 1-2 4 8% 20-30% 5 10% 40-50% 4 8% 0-0,5 25 50% 0,3-1 8 16% 8-20% 15 30% 30-40% 12 24% -1-0 13 26% 0-0,3 21 42% 0-2% 9 18% 15-30% 6 12% -4-1 6 12% -0,7-0 12 24% -30%-0 22% 0-7% 8 16% 16 32% 50 100% -4-2 Total 50 100% Total 4 50 8% -1,3-30% 100% Total 11 6 50 12% *-5-0% 100% Total (1) Les bornes des classes ne sont pas nécessairement continues afin de gagner en précision Dans cette classe, 40% des entreprises ont des taux de rentabilité financière de plus de 30%, c’est-à-dire en phase avec les exigences des capital-risqueurs. 12% ont des forts taux de rentabilité financière (entre 15 et 30%) mais 48% des entreprises de cette classe à la plus forte croissance ont des taux de rentabilité financière faibles ou négatifs. Nous retrouvons le cas unique de l’entreprise qui a de très belles performances tout en ayant connu une très forte croissance. Elle a de loin les meilleures performances en valeur absolue avec en N+5 un taux de rentabilité économique de 30% et un taux de rentabilité financière de 30% également. Finalement, il apparaît que la trajectoire de croissance des start-up n’est pas homogène. Le cycle de croissance est plus long dans certains contextes notamment sectoriels. En effet, 23 l’annexe 4 montre la prépondérance des entreprises de R&D20 (en biotechnologie ou sciences physiques et naturelles) dans la classe 1 alors que les entreprises informatiques et de commerce sont prépondérantes dans la classe 5. Les anticipations des investisseurs sont nécessairement différenciées par secteur. Ainsi, dans les activités de R&D de biotechnologies ou de sciences physiques et naturelles, il sera difficile de sortir au bout de 7 ans pour les investisseurs. CONCLUSION Cette recherche a permis de réaliser un premier état des lieux, une première description de la situation d’une partie des start-up accompagnées par le MESR dans le cadre du Concours et/ou des incubateurs. Nous travaillons actuellement à rechercher les informations qui nous manquent encore pour obtenir une base de données plus complète. Néanmoins, ce papier permet déjà d’obtenir des premiers résultats. Tout d’abord, dans la lignée des travaux sur la croissance centrés sur le chiffre d’affaires et l’emploi (Achtenhagen et al., 2010), force est de constater que ces indicateurs restent fondamentaux comme l’illustre le descriptif de la classe 5 où l’on trouve les entreprises en hyper-croissance (Chanut-Guieu & Guieu, 2010). Néanmoins, dans la continuité des travaux de Mangematin et al. (2002), Delmar et al. (2003) ou Kouame (2012), cette recherche souligne l’importance d’utiliser d’autres indicateurs pour saisir la diversité des trajectoires de croissance. Dans la classe 1 par exemple, certaines caractéristiques des entreprises ont une importance majeure : cycle long d’émergence d’activité de R&D de biotechnologie ou sciences physiques et naturelles (effet d’environnement, Dahlqvist et al. (2000)), quasi absence d’activité mais certaines ont un bénéfice lié au crédit impôt-recherche avec un actif important financé par des capitaux propres et des levées de capitaux (poids des primes d’émission). Cependant, il s’agit ici d’une étude descriptive et des analyses plus approfondies devront par la suite être menées. Elles permettront, à l’aide de méthodes mathématiques et statistiques plus développées, de mieux comprendre quels indicateurs caractérisent réellement la croissance des jeunes entreprises innovantes accompagnées par le MESR. Ensuite, corroborant une partie de la littérature sur le sujet, nous constatons que ces entreprises semblent bénéficier des effets de l’accompagnement avec de bons résultats de survie sur des activités risquées. Au-delà du strict accompagnement (Sammut, 2003) d’un incubateur, être lauréat du Concours semble être un véritable signal qui donne notoriété 20 Recherche et Développement 24 (Berger-Douce, 2005) ou accès à des réseaux sociaux (Chabaud et al., 2003). Ces derniers éléments participeraient ainsi à la pérennité des entreprises. Toutefois, dans cette recherche, la comparaison des taux de pérennité a été réalisée grâce à des chiffres portant sur l’ensemble des entreprises françaises. Il serait donc intéressant de poursuivre ce travail en réalisant une étude comparative entre des jeunes entreprises innovantes accompagnées par le MESR et le même type de sociétés qui n’ont pas été accompagnées. Enfin une dernière piste de recherche serait de réaliser une étude qualitative sur un échantillon d’entreprises suivies par le MESR. Ceci permettrait notamment de dresser un panorama plus approfondi des apports de ce type d’accompagnement. 25 BIBLIOGRAPHIE Abida, M. (2012). L’évolution des caractéristiques du conseil d’administration. Présenté à 11ème Conférence Internationale de Gouvernance, Lyon. Achtenhagen, L., Naldi, L., & Melin, L. (2010). « Business Growth » - Do Practitioners and Scholars Really Talk About the Same Thing? Entrepreneurship theory and practice, 34(2), 289–316. Albert, P., Fayolle, A., & Marion, S. (1994). L’évolution des systèmes d’appui à la création d’entreprises. Revue Française de Gestion, (101), 100‑112. Almus, M. (2002). What characterizes a fast-growing firm? Applied Economics, 34(12), 1497–1508. Archambeau, E. (2012, décembre 7). La France doit revoir son modèle entrepreneurial. Les Echos, p. 11. Asquin, A., & Chastand, M. (2009). 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