UNIVERSITE PARIS EST CRETEIL FACULTE DE MEDECINE DE

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UNIVERSITE PARIS EST CRETEIL FACULTE DE MEDECINE DE
UNIVERSITE PARIS EST CRETEIL
FACULTE DE MEDECINE DE CRETEIL
******************
ANNEE 2014
N°
THESE
POUR LE DIPLOME D'ETAT
DE
DOCTEUR EN MEDECINE
Discipline : Médecine Générale
-----------Présentée et soutenue publiquement le :
à : CRETEIL (PARIS EST CRETEIL)
-----------Par Lucie JOINIS épouse DELALAY
Née le 12 janvier 1982 à Bordeaux (33)
------------Consommation de tabac et méthodes de sevrage tabagique chez les externes en
médecine de la faculté de Paris Est Créteil.
DIRECTEUR
DE
THESE
Mme le Dr Laurence COMPAGNON,
:
LE
CONSERVATEUR
DE
LA
BIBLIOTHEQUE UNIVERSITAIRE,
2
Remerciements :
A madame le docteur Laurence Compagnon, ma directrice de thèse et maitre de stage de
SASPAS, tu as toujours été très présente et surtout patiente tout au long de ce travail.
Merci pour tes conseils, tes encouragements, tes remarques toujours positives. Sans toi ce
travail n’aurait pas été possible.
Au docteur Julien Le Breton, merci pour le temps et l’aide statistique que vous m’avez
apporté.
Au personnel de la scolarité de la faculté de médecine de Créteil qui m’a autorisé à distribuer
les questionnaires lors des choix de stage d’externat.
A tous les externes de la faculté de Créteil qui ont accepté de répondre à mes questionnaires,
sans leur participation enthousiaste ce travail n’existerait pas.
A mes amies Elodie et Aurélie : notre amitié date de nos premières années de médecine à
Bordeaux, nous nous sommes soutenues et encouragées, merci pour tous ces moments
heureux, nos vacances ensembles et pour votre soutien. Vos familles sont magnifiques, je
souhaite encore plein de moments ensemble.
A Stéphanie, mon amie de l’internat, merci pour tes longs coups de fils pendant lesquels nous
avons pu échanger nos difficultés et nous donner le courage de continuer. Merci pour tes
conseils et ton soutien.
A tous les membres de ma grande famille, présents ou partis, cette famille est exceptionnelle,
merci pour cette envie de partager toujours en grand nombre !
A mes cousins, merci pour ces vacances, vos éclats de rire, tous ces souvenirs, je souhaite
qu’il y en ait encore beaucoup.
A mon parrain Philippe, merci pour ton soutien et la place particulière que j’occupe pour toi.
A ma chère Mamie, tu aurais adoré me voir présenter ce travail, je sais que tu es fière de moi.
3
A mes sœurs et à mon frère, notre « petit » clan de 4 est unique, il est ce qui nous a forgé,
nous a donné l’envie de prendre soin de ceux qui nous entourent. Merci pour votre amour,
votre présence, votre joie, nos moments partagés, vous êtes ma force. Je vous adore.
A mes merveilleux parents, que serai-je sans vous ? Vous êtes et avez toujours été présents à
mes côtés, me soutenant en permanence. Merci pour vos encouragements, même quand je
n’en voulais pas, merci de m’avoir poussé toujours en douceur, vous me connaissez si bien !
Et maintenant que vous êtes grands-parents vous êtes encore plus merveilleux, merci pour
votre amour envers mes enfants.
A mon mari Cyril, merci pour ta patience envers ce travail qui a longtemps été en suspens. Ta
présence et ton amour me donnent la force d’avancer en toute circonstance. Je ne peux rien
souhaiter de meilleur. Notre famille est magnifique.
A mes fils Thomas et Maxime, je vous aime de tout mon cœur, vous êtes le sens de ma vie.
A mes fils.
A Mamie.
4
TABLE DES MATIERES
TABLE DES ILLUSTRATIONS ......................................................................... 6
GLOSSAIRE ......................................................................................................... 7
I/ INTRODUCTION ............................................................................................. 8
II/ MATERIEL ET METHODE ......................................................................... 10
III/ RESULTATS ................................................................................................ 12
A/ Caractéristiques de la population étudiée ........................................................................ 12
1/ Caractéristiques démographiques................................................................................. 12

Prévalence du tabagisme chez les externes ............................................................ 14

Entourage et tabagisme .......................................................................................... 14

Facteurs associés au statut tabagique des externes ................................................ 15
2/ Caractéristiques professionnelles ................................................................................. 16

Orientation de spécialité ........................................................................................ 16

Facteurs associés au statut tabagique de l’externe ................................................. 17
B/ Caractéristiques des fumeurs et fumeurs sevrés .............................................................. 19
1/ Age de la première cigarette ........................................................................................ 19
2/ Age du tabagisme régulier ........................................................................................... 19
3/ Consommation quotidienne moyenne de cigarettes et dépendance à la nicotine ........ 20
C/ Caractéristiques des fumeurs actifs uniquement ............................................................. 21
1/ Consommation moyenne selon le sexe ........................................................................ 21
2/ Désir de sevrage ........................................................................................................... 22
3/ Tentatives de sevrage ................................................................................................... 22
D/ Caractéristiques des fumeurs sevrés uniquement ............................................................ 24
IV/ DISCUSSION ............................................................................................... 25
A/ Principaux résultats ......................................................................................................... 25
B/ Points forts de l’étude ...................................................................................................... 25
C/ Limites et biais de l’étude................................................................................................ 26
D/ Comparaison avec la littérature ....................................................................................... 27
1/ Prévalence du tabagisme chez les externes .................................................................. 27
2/ Prévalence du tabagisme selon le sexe......................................................................... 29
3/ Facteurs influençant le tabagisme des externes ........................................................... 29

Tabagisme parental et de la fratrie ......................................................................... 29
5

Tabagisme du conjoint ou compagnon .................................................................. 31

Rôle des études ...................................................................................................... 32
4/ Age de la première cigarette ........................................................................................ 33
5/ Age du tabagisme régulier ........................................................................................... 34
6/ Consommation de tabac et dépendance à la nicotine chez les externes ....................... 34
7/ Le sevrage .................................................................................................................... 35
E/ Proposition de prise en charge ......................................................................................... 37
V/ CONCLUSION .............................................................................................. 38
BIBLIOGRAPHIE .............................................................................................. 39
ANNEXES .......................................................................................................... 43
Annexe 1 : Questionnaire sur le tabagisme chez les externes .............................................. 43
Annexe 2 : Test de Fagerström ............................................................................................ 46
Annexe 3 : Tableau de résultats secondaires ........................................................................ 48
Annexe 4 : Action du médecin généraliste face à un patient fumeur en fonction des stades
de Prochaska ......................................................................................................................... 49
ABSTRACT ........................................................................................................ 51
6
TABLE DES ILLUSTRATIONS
Figure 1: Diagramme de flux ................................................................................................... 12
Figure 2: Répartition des externes en fonction de leur âge ...................................................... 13
Figure 3: Souhaits d'orientation de spécialité des étudiants ..................................................... 16
Figure 4: Age de la première cigarette chez les externes fumeurs et anciens fumeurs ............ 19
Figure 5: Age du tabagisme régulier des externes fumeurs ou fumeurs sevrés ....................... 20
Figure 6: Causes de rechute suite à une tentative de sevrage................................................... 23
Figure 7: Les stades du processus de changement selon Prochaska ........................................ 49
Tableau 1: Statut tabagique des étudiants (effectif, pourcentage) ........................................... 14
Tableau 2: Comparaison des statuts tabagiques suivant le sexe et suivant les facteurs
familiaux (effectif, pourcentage) .............................................................................................. 15
Tableau 3: Comparaison des statuts tabagiques suivant les facteurs professionnels (effectif,
pourcentage) ............................................................................................................................. 17
Tableau 4: Consommation moyenne journalière et résultats du test de Fagerström des externes
fumeurs ou fumeurs sevrés ....................................................................................................... 20
Tableau 5: Consommation de cigarettes des externes fumeurs selon le sexe .......................... 21
Tableau 6: Statut tabagique des parents et du compagnon ou conjoint (effectif, pourcentage)
.................................................................................................................................................. 48
7
GLOSSAIRE
AFSSAPS : Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé
BEH : Bulletin épidémiologique hebdomadaire
DCEM : Deuxième cycle des études médicales
INPES : Institut national de prévention et d’éducation pour la santé
INSERM : Institut national de la santé et de la recherche médicale
InVS : Institut de veille sanitaire
N : Nombre d’étudiant
OFDT : Observatoire français des drogues et toxicomanies
OMS : Organisation mondiale de la santé
PEC : Prise en charge
8
I/ INTRODUCTION
Le tabagisme est la première cause mondiale de décès évitable [20]. Il est responsable de 6
millions de décès chaque année dans le monde dont 66 000 en France. D’ici 2030, le tabac
pourrait être responsable du décès de 8 millions de personnes par an dans le monde.
En France, de nombreuses mesures législatives et réglementaires [23] ont été mises en place
pour lutter contre la consommation de tabac depuis la loi Veil du 9 juillet 1976, puis la loi
Evin du 10 janvier 1991 : augmentation des taxes sur les cigarettes, restriction des conditions
d’achat, durcissement des messages préventifs.
Le décret du 15 novembre 2006 prévoyant l’interdiction de fumer dans les lieux collectifs est
entré en vigueur entre le 1er février 2007 et le 1er janvier 2008, renforçant la lutte contre le
tabagisme passif.
En parallèle à ces interdictions, le gouvernement a choisi de mettre en place une stratégie
globale de lutte contre le tabagisme fondée sur les changements de comportements et la
prévention : développer l’accompagnement humain au sevrage ; prendre en charge
l’accompagnement médicamenteux, et poursuivre le dispositif d’aide à l’arrêt du tabac :
"Tabac info service".
Alors qu’il était en baisse depuis plus de 20 ans, le tabagisme en France a à nouveau
augmenté en 2010 [3] passant de 27,1 (en 2005) à 29,1% de fumeurs quotidiens.
Des recommandations de bonne pratique pour l’aide à l’arrêt du tabac ont été rédigées par les
autorités de santé et reconnaissent un rôle de premier plan aux médecins généralistes. Leur
nombre et leur proximité avec les patients permettent de toucher un grand nombre de
fumeurs [1].
Le médecin généraliste connait ses patients, leur statut social et économique, leur état
psychique, leurs autres dépendances, leurs problèmes familiaux.
Il peut agir plus rapidement dans les parcours des fumeurs que les centres de tabacologie car il
rencontre les fumeurs demandeurs d’une aide à l’arrêt environ 5 ans plus tôt, et aide tous les
9
types de fumeurs, alors que les centres recrutent plutôt des fumeurs très dépendants, c’est ce
que montre une étude réalisée à Reims en 2004 [25].
En 2003, 29% des médecins généralistes étaient fumeurs [12].
L’approche du problème du tabagisme des patients est différente selon le statut tabagique du
médecin généraliste : le médecin non fumeur ou ex fumeur est plus incitatif dans sa
proposition de sevrage tabagique par rapport au médecin fumeur qui attend que le patient en
parle ou qu’une maladie liée au tabac se déclare [26].
Les médecins généralistes fumeurs demandent moins à leurs patients s’ils fument, ils pensent
que leur statut tabagique n’a pas d’influence sur leur pratique du conseil minimal et sont
moins persuadés de l’efficacité du conseil minimal que leurs confrères non fumeurs [10].
Une étude chez les internes en médecine générale d’Ile de France en 2008 [7] a mis en
évidence 23% de fumeurs réguliers. Ils étaient faiblement dépendants à la nicotine selon le
score de Fagerström mais lors des tentatives de sevrage ils rechutaient précocement, rechute
liée davantage à une dépendance comportementale que physique.
Une enquête dans les universités toulousaines a montré que la faculté n’était pas le lieu
privilégié où l’on commençait à fumer, mais celui où l’on continuait à le faire et où
s’installerait une consommation régulière [17].
La prise en charge des étudiants en médecine dès les années d’externat (4ème, 5ème et 6ème
années des études de médecine) est donc essentielle.
En effet, la moitié des externes choisira d’effectuer un internat de médecine générale à l’issue
de la 6ème année : 3930 postes offerts en médecine générale sur un total de 7592 postes
d’internat pour les épreuves classantes nationales 2011-2012 [22].
L’objectif de ce travail est d’étudier le comportement des externes en médecine vis-à-vis du
tabac, de rechercher les facteurs environnementaux pouvant influencer leur consommation et
d’étudier les modalités de sevrage utilisées.
10
II/ MATERIEL ET METHODE
Cette étude est une enquête par questionnaire.
Au cours de l’année universitaire 2009-2010, étaient inscrits à la faculté de médecine de
Créteil :
-
162 étudiants en 2ème année du deuxième cycle des études médicales (DCEM2)
-
162 étudiants en 3ème année du deuxième cycle des études médicales (DCEM3)
-
133 étudiants en 4ème année du deuxième cycle des études médicales (DCEM4).
Soit un total de 457 étudiants externes éligibles pour cette étude.
Un questionnaire (annexe 1) leur a été distribué à l’occasion d’un choix de stage d’externat
dans les locaux de la faculté de médecine de Créteil les 29 avril, 10 et 12 mai 2010.
Il s’agissait d’un auto-questionnaire anonyme élaboré à partir de celui utilisé dans l’étude sur
le tabagisme chez les internes [7].
Le questionnaire a été distribué aux étudiants par la thésarde à l’entrée de l’amphithéâtre. Les
externes le remplissaient sur place. Le questionnaire était récupéré à la sortie de
l’amphithéâtre.
Le questionnaire avait été testé auprès d’étudiants en médecine afin d’évaluer sa bonne
compréhension, sa faisabilité et son exploitabilité lors de l’étude sur le tabagisme chez les
internes [7].
Il pouvait être rempli en 2 à 10 minutes selon le statut tabagique de l’étudiant.
Les questionnaires dont les réponses étaient incohérentes (le statut tabagique de l’externe
coché était différent des réponses données sur le mode de tabagisme) n’ont pas été inclus dans
les résultats.
11
Le questionnaire comportait 5 parties (annexe1):
-
Des questions d’ordre sociodémographique : sexe, âge, année d’étude, orientation de
spécialité
-
Des questions sur le statut tabagique des étudiants : tabagisme personnel et de
l’entourage, rôle des études sur le tabagisme
-
Des questions adressées aux fumeurs actifs et aux fumeurs sevrés : test de Fagerström
(annexe 2) évaluant la dépendance à la nicotine contenue dans le tabac ; début du
tabagisme
-
Des questions adressées aux fumeurs actifs : tentatives de sevrage, moyens employés,
causes de rechute, motivations
-
Des questions adressées aux fumeurs sevrés : nombre de tentatives d’arrêt et moyens
employés.
Les réponses des questionnaires ont été saisies sur Excel® pour ensuite être analysées avec le
logiciel SAS®.
Une analyse descriptive a été réalisée puis une analyse explicative recherchant des
associations entre le statut tabagique de l’étudiant et les différents facteurs environnementaux,
personnels et professionnels.
Les associations ont été recherchées à l’aide du test statistique du Chi².
La significativité statistique a été fixée à p < 0,05.
12
III/ RESULTATS
A/ Caractéristiques de la population étudiée
1/ Caractéristiques démographiques
Sur les 457 étudiants (figure 1) éligibles pour cette étude, étaient absents :
-
Les étudiants ayant donné procuration pour le choix de stage
-
Les étudiants ayant choisi le stage en médecine générale
-
Les étudiants ayant choisi de réaliser leur stage d’été dans un autre centre hospitalier.
Lors des journées de choix de stage, étaient présents :
-
135 étudiants en DCEM2
-
150 étudiants en DCEM3
-
88 étudiants en DCEM4.
Soit un total de 373 étudiants présents (81,6%).
Etudiants
éligibles
N=457
Etudiants absents
N=84
Etudiants
présents au choix
de stage N=373
Non répondus
N=43
Questionnaires
rendus
N=330
Questionnaires
ininterprétables
N=4
Non fumeurs
N=258 (79,1%)
Figure 1: Diagramme de flux
Questionnaires
exploités
N=326
Fumeurs sevrés
N=15 (4,6%)
Fumeurs
N=53 (16,3%)
13
Trois cents trente étudiants ont rendu un questionnaire, soit un taux de réponse de 88,5%.
Quatre questionnaires jugés ininterprétables n’ont pas été inclus dans l’étude.
L’échantillon analysé était de 326 étudiants, soit un taux de participation de 87,4%.
Le taux de fumeurs dans cette étude était de 16,3%.
Deux cents trois étudiants (62,8%) étaient de sexe féminin.
Seul 1 étudiant était parent (0,3%).
L’étudiant le plus jeune de l’étude avait 21 ans, le plus âgé avait 31 ans (figure 2).
L’âge médian était de 23 ans, intervalle interquartile [23 ; 24].
120
Nombre d'étudiant
100
80
60
40
20
0
21
22
23
24
25
26
Age (en années)
Figure 2: Répartition des externes en fonction de leur âge
28
29
31
14

Prévalence du tabagisme chez les externes
Nombre de non fumeur (%)
Nombre
de
fumeur Nombre de fumeur (%)
sevré (%)
Femmes (N=203)
166 (81,8)
9 (4,4)
28 (13,8)
Hommes (N=120)
90 (75)
6 (5)
24 (20)
Non renseigné
2
0
1
Total (N=326)
258 (79,1)
15 (4,6)
53 (16,3)
Tableau 1: Statut tabagique des étudiants (effectif, pourcentage)
Le taux de fumeurs était de 20% chez les hommes et de 13,8% chez les femmes (tableau1).
Il y avait 4,6% de fumeurs sevrés, dont 26,7% étaient sevrés depuis moins d’un an.
Le taux d’externes non fumeurs était de 79,1%.

Entourage et tabagisme
Le taux de fumeurs1 dans l’entourage des étudiants était de :
-
17,2% des pères
-
16,9% des mères
-
15,8% des compagnons ou conjoints.
Soixante treize étudiants (22,4%) avaient au moins une personne de leur fratrie qui fumait ou
qui était sevrée depuis moins d’un an. Un étudiant n’a pas répondu à cette question (0,3%).
Quatre vingt trois étudiants (25,6%) avaient au moins une personne dans leur entourage
familial ayant eu des complications dues au tabac. Deux étudiants n’ont pas répondu à cette
question (0,6%).
1
Les statuts tabagiques des parents et du compagnon, qui n’étaient pas l’objet de cette étude, sont détaillés dans
le tableau 6 en annexe 3.
15

Facteurs associés au statut tabagique des externes
Dans certaines catégories les statuts non fumeur et fumeur sevré ont été regroupés (tableau 2)
en raison d’effectifs trop faibles de fumeurs sevrés pour la validité du test statistique.
Statut tabagique de l’externe
Variable
Nombre
non
de Nombre
fumeur fumeur
de Nombre
de p
sevré fumeur (%)
(%)
(%)
Hommes (N=120)
90 (35,2)
6 (40)
24 (46,2)
0,31
Père : non fumeur (N=149)
133 (51,8)
4 (26,7)
12 (22,6)
0,0004
fumeur sevré (N=120)
89 (34,6)
6 (40)
25 (47,2)
fumeur (N=56)
35 (13,6)
5 (33,3)
16 (30,2)
Mère : non fumeuse (N=193)
169 (61,9)
24 (45,3)
fumeuse sevrée (N=78)
65 (23,8)
13 (24,5)
fumeuse (N=55)
39 (14,3)
16 (30,2)
Compagnon fumeur (N=48)
31 (12,1)
17 (35,4)
< 0,0001
Fratrie fumeuse (N=73)
55 (20,2)
18 (34)
0,028
12 (22,6)
0,43
Entourage
familial
ayant
complications dues au tabac (N=83)
0,013
des
69 (26,9)
2 (13,3)
Tableau 2: Comparaison des statuts tabagiques suivant le sexe et suivant les facteurs
familiaux (effectif, pourcentage)
Les résultats (tableau 2) ont mis en évidence qu’il existait un fort lien entre les statuts
tabagiques de l’externe et celui de son père (p < 0,001) et entre les statuts tabagiques de
l’externe et celui de son compagnon ou conjoint (p < 0,0001).
Les externes fumeurs étaient 30,2% à avoir un père fumeur contre 13,6% des non fumeurs.
Les externes fumeurs étaient 35,4% à avoir un compagnon qui fumait contre 12,1% des non
fumeurs ou ex-fumeurs.
Il existait aussi un lien entre le statut tabagique de l’externe et celui de sa mère (p < 0,02) et
de sa fratrie (p < 0,03).
Chez les externes non fumeurs ou anciens fumeurs : 14,3% avaient une mère qui fumait
contre 30,2% chez les externes fumeurs.
16
Au moins un fumeur était présent dans la fratrie de 34% des externes fumeurs contre 20,2%
chez les non fumeurs.
Il n’y avait pas de lien entre le statut tabagique de l’externe et la présence d’un entourage
ayant des complications liées au tabagisme (p=0,43), ni selon le sexe (p=0,31).
Un seul externe a répondu oui à la question « avez-vous des enfants ? ». Il s’agissait d’une
femme qui ne fumait pas. Le test statistique du Chi2 n’est pas réalisable avec un effectif aussi
petit.
2/ Caractéristiques professionnelles

Orientation de spécialité
Les externes pouvaient choisir plusieurs réponses: 12% des étudiants ont donné plusieurs
souhaits d’orientation.
Il y avait 32,8% des étudiants (N=107) qui souhaitaient s’orienter vers la spécialité de
Nombre d'étudiant N
médecine générale (figure 3), dont 25,2% parmi un ou plusieurs autres choix.
140
120
100
80
60
40
20
0
Spécialité
médecine
générale
Spécialité
médicale
Spécialité
chirurgicale
Autre
spécialité
Aucun choix
Spécialité d'orientation
Figure 3: Souhaits d'orientation de spécialité1 des étudiants
1
Lors du choix de spécialité à l’issue des résultats de l’examen national classant passé en fin de DCEM4,
l’étudiant choisira :
- la région dans laquelle il effectuera son internat
- sa spécialité : anesthésie réanimation ; gynécologie médicale ; gynécologie obstétricale ; médecine
biologique ; médecine du travail ; pédiatrie ; psychiatre ; santé publique (nous les regroupons dans cette
étude sous l’item « autre spécialité ») ; médecine générale ; chirurgie ; médecine.
17

Facteurs associés au statut tabagique de l’externe
Statut tabagique de l’externe
Variable
Nombre de non Nombre de fumeur Nombre
de p
fumeur (%)
sevré (%)
fumeur (%)
88 (34,1)
4 (26,7)
21 (39,6)
3 (N=129)
106 (41,1)
4 (26,7)
19 (35,9)
4 (N=84)
64 (24,8)
7 (46,6)
13 (24,5)
6 (40)
17 (32,1)
0,83
5 (33,3)
20 (37,7)
0,65
1 (6,7)
13 (24,5)
0,3
3 (20)
5 (9,4)
0,37
48 (92,3)
0,9
10 (66,7)
35 (67,3)
0,63
12 (80)
36 (69,2)
0,48
DCEM 2 (N=113)
Choix de la spécialité médecine 84 (32,6)
0,36
générale (N=107)
Choix d’une spécialité médicale 110 (42,6)
(N=135)
Choix
d’une
spécialité 50 (19,4)
chirurgicale (N=64)
Choix d’une autre spécialité
43 (16,7)
(N=51)
Avoir assisté à un enseignement 241 (92,3)
sur les risques du tabagisme
(N=289)
Avoir fait un stage prenant en 182 (73,1)
charge des patients avec des
pathologies
dues
au
tabac
(N=227)
PEC1 personnelle d’un patient 191 (76,7)
avec une pathologie due au
tabac (N=239)
Tableau 3: Comparaison des statuts tabagiques suivant les facteurs professionnels (effectif,
pourcentage)
Aucune différence significative n’a été mise en évidence en ce qui concerne la répartition des
fumeurs selon l’année d’étude (p=0,36) (tableau 3).
1
PEC : prise en charge
18
Un test statistique a été réalisé pour chaque possibilité d’orientation car plusieurs réponses
pouvaient être données par les étudiants.
Aucune différence significative n’a été mise en évidence entre le choix d’une orientation et le
statut tabagique des étudiants.
Aucun lien n’a été mis en évidence entre la présence d’un enseignement sur les conséquences
du tabagisme ou la participation à un stage dans un service hospitalier prenant en charge des
patients atteints de pathologie liée au tabac et le statut tabagique des étudiants.
73% des étudiants ont déjà pris en charge personnellement des patients souffrant de
pathologie liée au tabac durant un stage hospitalier. Aucun lien n’a été mis en évidence avec
leur statut tabagique (p=0,48).
Seuls 88 étudiants (27%) estimaient que la participation à un stage prenant en charge des
patients souffrant de pathologie liée au tabac avait influencé leur consommation de tabac et
parmi ceux-ci :
-
5 étudiants pensaient qu’il l’avait favorisé soit 5,7%
-
83 étudiants pensaient qu’il l’avait limité, soit 94,3%.
19
B/ Caractéristiques des fumeurs et fumeurs sevrés
L’échantillon de fumeurs et fumeurs sevrés était de 68 étudiants.
1/ Age de la première cigarette
10
9
Nombre d'étudiant
8
7
6
5
4
3
2
1
0
9
12
13
14
15
16
17
18
19
20
Age de la première cigarette
Figure 4: Age de la première cigarette chez les externes fumeurs et anciens fumeurs
L’âge de la première cigarette s’étendait de 9 à 20 ans, avec un pic entre 13 et 17 ans (figure
4).
Près de 60% des externes fumeurs ou fumeurs sevrés ont fumé leur première cigarette avant
l’âge de 16 ans. 75% des externes fumeurs ou anciens fumeurs ont fumé leur première
cigarette entre 13 et 17 ans.
L’âge médian de la première cigarette était de 15 ans, intervalle interquartile [13 ; 17].
Quatre étudiants fumeurs ou anciens fumeurs n’ont pas répondu à cette question, soit 5,9%.
2/ Age du tabagisme régulier
L’âge médian du tabagisme régulier des fumeurs actuels ou fumeurs sevrés était de 18 ans,
intervalle interquartile [16 ; 19] ; 47% des externes fumeurs ou anciens fumeurs ont fumé
régulièrement avant l’âge de 18 ans.
20
On notait 1 pic entre 17 et 19 ans (figure 5).
Cinq étudiants fumeurs ou fumeurs sevrés n’ont pas répondu à cette question, soit 7,3%.
12
Nombre d'étudiant
10
8
6
4
2
0
11
13
14
15
16
17
18
19
20
21
22
24
Age du tabagisme régulier
Figure 5: Age du tabagisme régulier des externes fumeurs ou fumeurs sevrés
3/ Consommation quotidienne moyenne de cigarettes et dépendance à la nicotine
Nombre de cigarettes par jour
Pourcentage d’étudiant
< 10 cigarettes
56%
11 à 20 cigarettes
39%
21 à 30 cigarettes
2%
> 31 cigarettes
3%
Résultats du test de Fagerström
Pourcentage d’étudiants
0 à 2 points : pas de dépendance
70%
3 à 4 points : dépendance faible
17%
5 à 6 points : dépendance moyenne
11%
7 à 10 points : forte dépendance
2%
Tableau 4: Consommation moyenne journalière et résultats du test de Fagerström des
externes fumeurs ou fumeurs sevrés
21
Dans cette étude, 95% des externes fumeurs ou fumeurs sevrés fumaient moins d’un paquet
de cigarettes par jour soit moins de 20 cigarettes (tableau 4).
Plus de la moitié (56%) des étudiants fumeurs ou anciens fumeurs fumaient moins de 10
cigarettes par jour.
Selon le test de Fagerström, 70% des étudiants fumeurs ou anciens fumeurs n’étaient pas
considérés comme dépendants à la nicotine et 87% étaient considérés comme peu ou non
dépendants.
C/ Caractéristiques des fumeurs actifs uniquement
L’échantillon de fumeurs actifs était de 53 étudiants.
1/ Consommation moyenne selon le sexe
Femmes
Hommes
N
28
24
Moins de 10 cigarettes/jour
14
50%
8
33,3%
10 à 20 cigarettes/jour
12
42,3%
11
45,8%
Plus de 20 cigarettes/jour
1
3,6%
2
8,3%
Non renseigné
1
3,6%
3
12,5%
Tableau 5: Consommation de cigarettes des externes fumeurs selon le sexe
La moitié des femmes fumait moins de 10 cigarettes par jour, contre 33,3% des hommes
(tableau 5). Seuls 3 étudiants soit 5,6% des fumeurs fumaient plus d’un paquet de cigarettes
par jour.
Un étudiant fumeur n’avait pas renseigné son sexe.
Il n’y avait pas de lien statistique entre le fait de fumer plus ou moins de 10 cigarettes par jour
et le sexe.
22
2/ Désir de sevrage
Quarante sept étudiants fumeurs (88,7%) souhaitaient s’arrêter de fumer à plus ou moins long
terme. Les principales motivations étaient :
-
Leur santé pour 85%
-
Une grossesse pour 21,3% (N=10 dont 1 homme)
-
Le coût pour 14,9%.
Six d’entre eux avaient déterminé une date pour cet arrêt, soit 12,8%.
Pour la moitié cette date était : après l’examen national classant.
Trois n’envisageaient pas d’arrêter de fumer, soit 5,7%. Trois n’ont pas répondu.
3/ Tentatives de sevrage
Vingt cinq étudiants fumeurs avaient déjà fait au moins une tentative de sevrage, soit 47,2%.
Les réponses concernant le nombre de tentatives de sevrage allaient de 1 à 10 :
-
1 à 2 tentatives : 56%
-
3 à 6 tentatives : 40%
-
10 tentatives : 4%
Il y avait 64% de fumeurs qui avaient fait une tentative de sevrage au cours de la dernière
année parmi ceux qui avaient déjà tenté de se sevrer.
La durée maximale de sevrage allait de 3 jours à 3 ans :
-
Moins d’1 mois : 20%
-
De 1 à 3 mois : 36%
-
Plus de 3 mois : 44%.
23
Concernant les moyens de sevrage employés, les étudiants ayant fait plusieurs tentatives de
sevrage ont parfois donné plusieurs réponses :
-
24 avaient fait la tentative de se sevrer seul (96%)
-
3 avaient fait une tentative avec une substitution nicotinique (12%) ; dont 2 avaient
aussi essayé seul
-
1 étudiant (4%) avait fait une tentative de sevrage en utilisant un traitement
psychotrope, cet étudiant avait aussi fait une tentative seul et une par substitution
nicotinique.
Pour 60% des étudiants ayant fait une rechute, la perte de motivation était mise en cause, et
Nombre d'étudiants
pour 48% la convivialité (figure 6).
16
14
12
10
8
6
4
2
0
Causes de rechute
Figure 6: Causes de rechute suite à une tentative de sevrage
24
D/ Caractéristiques des fumeurs sevrés uniquement
L’échantillon de fumeurs sevrés était de 15 étudiants.
Trois étudiants sevrés n’ont pas répondu à cette partie du questionnaire, soit 20%.
Dix étudiants sevrés (66,7%) avaient fait une seule tentative de sevrage.
Un étudiant (6,7%) avait fait 3 tentatives.
Un étudiant soit 6,7% avait fait plus de 5 tentatives.
Tous les étudiants sevrés (N=12) ayant répondu à cette question s’étaient sevrés seuls.
25
IV/ DISCUSSION
A/ Principaux résultats
La prévalence du tabagisme chez les externes en médecine de la faculté de Créteil était de
16,3% : 13,8% chez les femmes contre 20% chez les hommes.
4,6% étaient des fumeurs sevrés.
Notre étude montre un lien entre les statuts tabagiques des étudiants et celui du père, celui de
la mère, celui du compagnon et celui de la fratrie.
L’âge médian de la première cigarette était de 15 ans avec un âge médian de tabagisme
régulier de 18 ans.
Ils étaient plus de la moitié à consommer moins d’un demi-paquet de cigarettes par jour ; 87%
étaient considérés comme peu ou non dépendants à la nicotine.
Les étudiants fumeurs étaient 89% à souhaiter s’arrêter de fumer et près de la moitié des
fumeurs avaient déjà fait une tentative de sevrage. Les étudiants déjà sevrés l’avaient fait sans
aide.
B/ Points forts de l’étude
L’étude est originale puisqu’elle a exploré l’ensemble de la population des externes d’une
faculté de médecine (plus de 80%).
Notre taux de réponse est très satisfaisant et l’enquête a été bien accueillie par les étudiants ;
ils acceptaient facilement de prendre l’un des questionnaires pendant un choix de stage
d’externat, ce qui était pourtant un moment de stress pour eux.
Il n’y avait pas à le renvoyer, les questionnaires étaient récupérés sur place, ce qui a permis
d’obtenir un plus grand nombre de réponses.
26
C/ Limites et biais de l’étude
-
Liées à la population :
La principale limite de l’étude est sa faible puissance, la population étudiée est de 326
étudiants, et les taux de fumeurs et d’anciens fumeurs sont assez faibles, ce qui donne de
petits échantillons. Les résultats obtenus sont difficilement transposables à la population
générale des étudiants de deuxième cycle.
Certains échantillons ont donc du être regroupés pour la validité des tests statistiques utilisés.
-
Liées au matériel utilisé :
Il a pu exister un biais de mémoire des sujets : les questions sur les modalités du tabagisme
s’adressaient aux fumeurs et anciens fumeurs, ainsi que les questions du test de Fagerström, il
est difficile d’évaluer une dépendance a posteriori.
Le questionnaire était présenté sur 2 feuilles, la première étant imprimée recto-verso. Certains
étudiants n’ont pas vu le verso, et donc n’ont pas répondu à 1/3 du questionnaire.
La dernière partie du questionnaire concernait les fumeurs sevrés uniquement, mais se situait
après la partie concernant les fumeurs actifs uniquement, 20% des étudiants sevrés n’y ont pas
répondu.
Certains étudiants se considéraient comme fumeurs occasionnels. Nous n’avons pas pris en
compte ce statut dans le questionnaire, les étudiants répondants devaient choisir entre
« fumeur actif » ou « non fumeur ou exceptionnellement ».
27
D/ Comparaison avec la littérature
1/ Prévalence du tabagisme chez les externes
Le baromètre santé 2010 de l’INPES montre une augmentation récente du tabagisme en
France métropolitaine sur la population âgée de 15 à 75 ans depuis 2005 [3]. La part de
fumeurs quotidiens est passée de 27,1% à 29% en 2010.
Dans cette enquête nationale les jeunes de 15 à 30 ans sont les plus nombreux à fumer : 44%
des fumeurs actuels. Le taux de tabagisme est de 36,1% dans cette tranche d’âge, en
augmentation depuis 2005 (34,4%) [4]. Les jeunes scolarisés ou étudiants sont les moins
nombreux à fumer de manière régulière : 23,2%.
Chez les 20-25 ans le tabagisme est de 40,9% [4].
Le taux de fumeurs de notre étude : 16,3% est bien inférieur au taux national pour la même
tranche d’âge.
La prévalence du tabagisme chez les externes est moins élevée que dans l’étude du tabagisme
chez les internes en médecine générale d’Ile de France où la prévalence était de 23% [7].
Cette étude avait été réalisée en mars 2007, un mois après l’entrée en vigueur de l’interdiction
de fumer à l’université prévue par le décret n°2006-1386 du 15 novembre 2006 appliqué à
partir du 1er février 2007 concernant l’interdiction de fumer dans les lieux publics à usage
collectifs [23]. La deuxième phase d’application du décret concernant l’interdiction de fumer
dans les lieux de convivialité date du 1er janvier 2008. Ces interdictions de fumer intervenues
entre les 2 enquêtes peuvent expliquer cette diminution du tabagisme chez les étudiants en
médecine. Une autre étude chez des internes de toutes spécialités en 2011 en PoitouCharentes met en évidence une prévalence proche de celle des externes : 17,2% de fumeurs
quotidiens [5].
Mais ces études portent sur des sujets plus avancés dans leurs cursus.
En 2001 une étude a porté sur des étudiants en médecine d’une faculté parisienne en premier
et en deuxième cycle [16] : 34,6% des étudiants interrogés étaient fumeurs dont 21% de
fumeurs réguliers. Les fumeurs (quotidiens et occasionnels) y étaient significativement plus
28
nombreux en deuxième qu’en premier cycle (41,8% contre 25,2%) avec une augmentation de
la prévalence du tabagisme par année d’étude.
La faculté serait le lieu privilégié où l’on continue à fumer et où s’installerait une
consommation régulière au fil des années selon une étude dans les universités toulousaines
sur 3 ans [17].
Nous n’avons pas trouvé d’autre travail portant sur la population d’étudiants externes de
deuxième cycle.
Une étude présentée au Congrès de la société française de tabacologie analyse l’évolution des
pratiques tabagiques des étudiants en pharmacie de l’université d’Auvergne entre 2001 et
2011 [24]. L’enquête a porté sur les étudiants de la première à la 5ème année de pharmacie. Les
résultats montrent une diminution de la prévalence du tabagisme régulier entre 2001 (19,5%)
et 2006 (16,7%) puis une stabilité : 17% en 2011. Ce taux est proche de celui du tabagisme
des externes.
La prévalence du tabagisme chez les externes en médecine est inférieure à celle de la
population générale pour la même tranche d’âge et tend à diminuer au cours des années alors
qu’elle augmente chez les jeunes de la population générale.
Cela semble être comparable chez d’autres étudiants en santé de la même tranche d’âge.
Le monde étudiant semble être plus sensible aux messages de prévention et aux informations
sur la nocivité du tabac que les jeunes du même âge non étudiants.
En effet la prévalence du tabagisme en fonction du niveau de diplôme a évolué entre 2005 et
2010 [3] : la prévalence du tabagisme quotidien a augmenté parmi les personnes sans
diplôme, ainsi que parmi les diplômés de niveau inférieur ou égal au bac, alors qu’elle a
diminué chez les individus de niveau supérieur au bac.
De plus la prévalence du tabagisme diminue avec les années d’étude : en 2010 il y avait
25,6% de fumeurs chez les diplômés de niveau bac+2 contre 22,1% de fumeur chez les bac+3
ou 4 et 19,1% de fumeurs chez les bac+5 ou plus.
Les écarts de prévalence en fonction du diplôme existent et augmentent.
29
2/ Prévalence du tabagisme selon le sexe
Le taux de tabagisme chez les femmes dans la population générale est passé de 23% en 2005
à 26% en 2010 [3]. Il est passé de 36,3% en 2005 à 39% en 2010 chez les femmes de 20-25
ans en 2010 [3].
Le taux de tabagisme chez les internes de sexe féminin est passé de 20% en 2007 [7] à 15,2%
en 2011 [5].
La prévalence du tabagisme chez les externes femmes : 13,8% est bien inférieure au taux
national. Elle est proche de celle des étudiantes en pharmacie : 12,9% en 2011, prévalence qui
a baissé depuis 2006 (16,3%) [24].
Chez les externes hommes la prévalence du tabagisme est de 20%, plus élevée que celle des
femmes.
Dans la population générale la prévalence du tabagisme masculin n’a pas augmenté de façon
significative entre 2005 (31,4%) et 2010 (32,4%) [3]. Seuls les jeunes hommes de 20-25 ans
présentent une prévalence du tabagisme en baisse de presque 5 points : 47,5% en 2005 et
42,8% en 2010 [3].
Chez les internes de sexe masculin la prévalence du tabagisme est passée de 30% en 2007 [7]
à 20,1% en 2011 [5].
Chez les étudiants en pharmacie de sexe masculin, le taux de tabagisme est passé de 18,2% en
2006 à 26,6% [24].
3/ Facteurs influençant le tabagisme des externes

Tabagisme parental et de la fratrie
Notre étude a montré qu’il existait un lien entre le statut tabagique de l’externe et celui du
père comme celui de la mère.
L’étude chez les internes en 2007 avait montré une association avec le statut tabagique du
père mais pas avec celui de la mère [7]. Celle de 2011 montrait de même un lien avec le
tabagisme des parents [5].
30
Une enquête dans un lycée français menée par le département de psychologie et le service de
pneumologie de Tours a montré que la consommation tabagique des adolescents était liée à
celle de leurs parents, surtout celle du père, et ce plus particulièrement pour les garçons [9].
A plus grande échelle l’enquête Santé et protection sociale de 2006 [6] a retrouvé des
associations entre le statut tabagique de l’enquêté et le tabagisme parental lorsque l’enquêté
avait 12 ans : avoir un père qui était fumeur augmente le risque pour l’enquêté d’être fumeur
chez les hommes comme chez les femmes (odds ratio 1,7 et 1,8). Le tabagisme de la mère
augmente aussi ce risque mais chez les femmes seulement (odds ratio 1,4).
Concernant le tabagisme maternel une importante étude de cohorte australienne a cherché à
établir un lien entre le tabagisme de la mère durant la grossesse et le tabagisme de son enfant
entre 14 et 21 ans [2]. Les enfants dont les mères ont fumé pendant la grossesse ont plus de
risque d’être fumeur régulier que ceux dont les mères n’ont jamais fumé ou ceux dont les
mères n’ont pas fumé pendant la grossesse. La nicotine passe la barrière placentaire ;
l’exposition prénatale au tabac favoriserait un tabagisme régulier chez les jeunes adultes avec
une dépendance à la nicotine.
La littérature est donc concordante avec les liens retrouvés entre le statut tabagique de
l’étudiant et celui des parents.
Le statut tabagique des externes présente un lien avec le statut tabagique de la fratrie.
L’enquête chez les internes de médecine générale d’Ile de France retrouvait cette association
[7].
Une étude nommée Monitorage sur le tabac, réalisée sur mandat de l’Office fédéral de la
santé publique suisse recense de manière permanente depuis 2001 la consommation de tabac
des personnes de 14 à 65 ans domiciliées en Suisse [21]. Chez les jeunes la proportion de
fumeurs quotidiens est trois fois plus élevée si un frère ou une sœur fume. Plus de la moitié
des jeunes fumeurs a le droit de fumer à la maison.
Des chercheurs américains ont étudié depuis 1988 la santé et le comportement d’un groupe
d’élèves (à l’époque) du Minnesota. En 2009 l’étude a été élargie pour inclure les enfants du
groupe d’origine afin d’examiner la manière dont les choix de santé d’une génération
influencent la suivante. La présence de frères ou sœurs plus âgés fumeurs était 15 fois plus
31
fréquente dans les foyers avec des parents fumeurs que dans les foyers de parents non
fumeurs. Et les adolescents étaient 6 fois plus susceptibles de fumer s’ils avaient un frère ou
une sœur plus âgé fumeur [27]. Le tabagisme de la fratrie plus âgée fait le lien entre le
tabagisme des parents et le tabagisme de l’enfant plus jeune.
Le tabagisme de l’entourage proche (parents, fratrie) joue un rôle majeur dans le tabagisme
des jeunes.

Tabagisme du conjoint ou compagnon
Le tabagisme des externes est très lié au tabagisme du conjoint ou compagnon.
Ce lien existait dans l’enquête sur le tabagisme des internes d’Ile de France [7].
Une grande étude d’un réseau social de plus de 12 000 personnes a été réalisée aux Etats-Unis
par la Harvard Medical School de Boston, et le département de sciences politiques de
l’université de San Diego dans le cadre de l’étude Framingham, afin de savoir quelle est
l’influence de l’environnement humain du fumeur sur son tabagisme. Cette population a été
suivie pendant une période de 32 ans [8].
L’analyse statistique montrait que les fumeurs d’un même groupe avaient tendance à arrêter
de fumer ensemble.
Arrêter de fumer est un phénomène socialement contagieux.
Pour un individu donné, le risque de fumer est diminué de :
-
67 % si le conjoint arrête de fumer ;
-
25 % si un membre de la fratrie arrête de fumer ;
-
36 % s’il s’agit d’un ami proche ;
-
34 % s’il s’agit d’un collègue de travail.
Les jeunes fumeurs ont plus fréquemment des amis qui fument aussi ; dans l’étude du
Monitorage sur le tabac suisse [21], durant la période 2009-2010 : 79% des fumeurs
quotidiens estimaient qu’au moins la moitié de leurs amis fumait, contre 28% chez les non
fumeurs.
32

Rôle des études
Aucun lien statistique n’a été mis en évidence entre le statut tabagique de l’étudiant et son
année d’étude, son choix d’orientation, sa participation à un enseignement sur les risques du
tabagisme, ou sa participation à un stage hospitalier prenant en charge des patients ayant des
pathologies liées au tabac.
La prévalence du tabagisme chez les externes est plus faible que celle des jeunes scolarisés ou
étudiants de la population générale [4].
L’Observatoire national de la vie étudiante réalise régulièrement de grandes enquêtes
nationales « Conditions de vie des étudiants », dans le but d’éclairer les relations entre genres
de vie et cursus [18]. Dans les questions sur la santé des étudiants, l’enquête aborde le
tabagisme.
La consommation de tabac varie selon le type d’études. C’est en sciences humaines (29,5% de
fumeurs), en lettres-sciences du langage-arts (29,5%) et en sciences et technologies (29,1%)
que les fumeurs sont les plus nombreux. Les gros fumeurs (15 cigarettes par jour et plus) sont
aussi les plus nombreux en lettres-sciences du langage-arts et en droit-sciences politiques.
C’est en classes préparatoires aux grandes écoles (12,1%), en santé (16,4%) et en STAPS
(sciences et techniques des activités physiques et sportives) (15,1%) que les fumeurs sont le
moins nombreux et qu’il y a le moins de gros fumeurs.
La faible consommation de tabac des étudiants en santé et dans les milieux scientifiques peut
s’expliquer par la connaissance plus grande de la nocivité du tabac que dans les milieux
culturels, et les étudiants en sports sont peut-être sensibles à la diminution des performances
physiques provoquée par le tabagisme.
L’entourage dans le cadre familial comme dans le cadre des études influence le comportement
tabagique.
33
4/ Age de la première cigarette
Dans la population des 15-75 lors de l’enquête Baromètre santé 2010, l’âge moyen
d’expérimentation du tabac était de 16,4 ans [13], ce qui est comparable aux chiffres de 2005
(16,3 ans) et 2000 (16,4 ans). Mais l’analyse selon la période d’entrée dans le tabagisme
réalisée à partir des Baromètres santé successifs montre que les personnes ayant expérimenté
le tabac sur la période 2005-2010 l’ont fait à un âge moins précoce que les générations
précédentes : en moyenne l’âge d’initiation au tabagisme est de 16,4 ans sur la période 20052010 alors qu’il est de 16 ans sur la période 2000-2005 et de 15,6 ans sur la période 19952000.
Si l’on s’intéresse au tabagisme des 15-25 ans, l’âge moyen des expérimentations récentes
(dans les 5 dernières années) de tabac est passé de 15,2 ans pour la période 2000-2005 à 15,6
ans pour la période 2005-2010 [4].
Cette évolution peut être en partie due à l’interdiction de vente de tabac aux moins de 18 ans
depuis 2009 (la vente était interdite aux moins de 16 ans depuis 2003) [4].
Ces résultats sont importants car la prévalence et l’intensité tabagique sont fortement liées à
l’âge d’initiation au tabac [4]. Parmi les jeunes de 20-25 ans :
-
ceux qui ont fumé leur première cigarette avant 14 ans sont 65,7% à être des fumeurs
quotidiens et 50,9% fument au moins 10 cigarettes par jour
-
ceux qui ont fumé leur première cigarette entre 14 et 17 ans sont 52,4% à être des
fumeurs quotidiens et 30% fument au moins 10 cigarettes par jour
-
ceux qui ont fumé leur première cigarette à 18 ou 19 ans sont 32,7% à être des
fumeurs quotidiens et 13,8% fument au moins 10 cigarettes par jour.
Dans notre étude l’âge de la première cigarette s’étendait de 9 à 20 ans, avec un pic entre 13
et 17 ans. L’âge médian de la première cigarette est de 15 ans. Il est un peu plus précoce que
dans l’étude chez les internes [7] où l’âge moyen de la première cigarette se situait autour de
16 ans.
34
5/ Age du tabagisme régulier
Chez les externes l’âge médian du tabagisme régulier est de 18 ans, avec un pic entre 17 et 19
ans. La moitié des externes fumeurs ou ex-fumeurs ont fumé régulièrement avant l’âge de 18
ans, comme dans l’étude chez les internes [7].
Selon le Baromètre santé 2010 l’âge de début de la consommation régulière de tabac est de
18,9 ans chez les 15-75 ans [13]. Ce taux est stable par rapport à 2000 ou 2005. Mais en se
restreignant aux fumeurs ayant débuté un usage régulier de tabac dans les 5 années précédant
chacune des enquêtes, l’âge de début semble avoir légèrement augmenté : il était de 17,7 ans
entre 1995 et 2000 ; puis de 18 ans entre 2000 et 2005 pour atteindre 18,2 ans entre 2005 et
2010 [13].
Le passage au tabagisme régulier intervient en moyenne 2 ans après l’initiation au tabagisme
[14]. Dans cette étude l’intervalle entre l’âge médian d’initiation au tabagisme et le passage au
tabagisme régulier est de 3ans.
6/ Consommation de tabac et dépendance à la nicotine chez les externes
Près de la totalité (95%) des externes fumeurs ou fumeurs sevrés consomme moins de 20
cigarettes par jour et plus de la moitié d’entre eux (56%) moins de 10 cigarettes par jour. Ces
chiffres sont proches de ceux observés dans l’étude chez les internes (90% fumaient moins de
20 cigarettes par jour et 50% moins de 10) [7].
Les femmes externes fument moins que les hommes en quantité : 50% des femmes fument
moins de 10 cigarettes par jour contre 33% chez les externes hommes.
Seuls 5,6% des externes fumeurs fument plus d’un paquet de cigarettes par jour (20
cigarettes).
Dans la population générale les fumeurs réguliers de 15 à 75 ans consomment en moyenne
13,6 cigarettes par jour en 2010 [13], les 20-25 ans fument en moyenne 13,1 cigarettes par
jour pour les hommes contre 11,4 pour les femmes.
La dépendance à la nicotine des externes est faible selon le test de Fagerström : 70% ne sont
pas considérés comme dépendants et 17% sont peu dépendants. Le recours à des substituts
35
nicotiniques pour la réussite du sevrage n’est pas indiqué en première intention chez ces
étudiants (annexe 2).
La majorité des internes [7] était elle aussi peu dépendante à la nicotine en 2007, et chez les
étudiants en pharmacie on retrouve cette faible dépendance en 2011 : près de 80% des
fumeurs ont un score de Fagerström inférieur à 2 [24].
Selon le Baromètre santé 2010 [13] : 17,7% des fumeurs réguliers présentent des signes de
dépendance physiologique forte à la nicotine (il n’y a que 2% d’étudiants fortement
dépendants chez les externes). Les hommes présentent plus fréquemment des signes de
dépendance forte que les femmes, ainsi que les fumeurs des classes moins favorisées (niveau
d’étude, de revenu, situation de chômage) par rapport aux fumeurs des catégories plus
favorisées [13].
7/ Le sevrage
Près de la moitié des externes fumeurs (47,2%) ont déjà effectué une tentative de sevrage.
C’est un peu moins que chez les jeunes de la population générale qui sont 59,6% à avoir déjà
essayé d’arrêter volontairement de fumer pendant au moins une semaine parmi les 20-25 ans
et 66,7% chez les 26-30 ans [4].
Les externes fumeurs souhaitent à 88% s’arrêter de fumer, leurs principales motivations sont :
pour leur santé (85%) ; pour une grossesse (21%) ; et pour le coût (15%).
Ce désir d’arrêt est plus important chez les externes que chez les fumeurs de 15-30 ans de la
population générale qui sont 52,1% à envisager l’arrêt du tabac [4]. Les jeunes de cette
tranche d’âge qui se sont arrêté de fumer l’ont fait pour : leur santé à 53% ; le prix du tabac à
24% et la grossesse ou la naissance d’un enfant à 17% [4].
Pour la moitié des externes fumeurs la date d’arrêt prévue est après l’examen national
classant, source de stress important, à la fin de la 6ème année d’étude.
Les externes sont donc conscients de la nécessité de s’arrêter de fumer, principalement pour
leur santé, mais le stress des études semble être un frein à cette volonté.
La majeure partie des externes qui ont essayé d’arrêter de fumer l’ont fait au moins une fois
sans aide (96%). La plupart (56%) ont fait une ou deux tentatives.
Les étudiants déjà sevrés l’ont fait seul, et pour 66% en une seule tentative.
36
Ce sevrage sans aide pharmacologique est en accord avec leur faible niveau de dépendance à
la nicotine selon le test de Fagerström. Mais 56% des externes qui ont rechuté l’ont fait en
moins de trois mois.
Le tabagisme entraîne une dépendance physique : le besoin de nicotine qui est évalué par le
test de Fagerström ; mais aussi une dépendance psycho-comportementale : associée à des
rituels de gestes automatiques, répétitifs et à des moments particuliers de plaisir, de
convivialité, de stress, de concentration… [15].
Une aide au sevrage pourrait aider ces étudiants: un soutien médical avec si besoin un recours
aux substituts nicotiniques pour les étudiants ayant une dépendance faible à la nicotine. Le
soutien médical ou psychologique semble être primordial car les principales causes de rechute
avancées par les externes sont la perte de motivation (60%), la convivialité (48%), suivies par
l’anxiété (28%) et le stress (28%).
Nous ne parlons pas dans cette étude de la cigarette électronique dont l’utilisation n’était pas
développée au moment de l’enquête.
Chez les internes [7] on retrouvait cette faible dépendance mais les internes avaient beaucoup
plus recours aux substituts nicotiniques (65%). Ils avaient en moyenne réalisé plus de
tentatives de sevrage que les externes, cela peut expliquer l’utilisation des substituts
nicotiniques après l’échec d’une tentative de sevrage sans aide.
Les internes rechutaient à 90% en moins d’un mois, la dépendance comportementale de ces
étudiants était donc importante. Les causes de rechute avancées par les internes étaient : la
perte de motivation, la convivialité et le stress.
Les externes avancent les mêmes causes de rechute, ils prévoient d’arrêter de fumer après le
passage de l’examen national classant. Cet examen sera suivi par les années d’internat avec de
nouvelles responsabilités professionnelles et des gardes de nuit. Cette vie d’interne semble au
moins aussi stressante que la vie d’externe, la dépendance psycho-comportementale de ces
étudiants est donc à prendre en charge le plus tôt possible dans les études de médecine.
37
E/ Proposition de prise en charge
Le rôle de la médecine préventive au niveau de l’université semble important dans la lutte
anti-tabac pour aider ces futurs médecins à arrêter de fumer.
Une consultation spécifique pour les fumeurs pourrait être organisée, afin de déterminer leur
niveau de motivation pour arrêter, de déterminer leur étape dans le processus de changement
qui déterminera l’action du médecin pour les faire évoluer vers l’arrêt du tabac (annexe 4).
Il faudra alors sensibiliser ces futurs médecins à la nécessité d’un suivi pour la réussite de leur
sevrage étant donnée la forte dépendance comportementale très liée à leurs études.
Durant les études de médecine il faudrait renforcer les messages sensibilisant les étudiants au
futur rôle qu’ils auront à jouer dans la lutte anti-tabac auprès de leurs patients, dont la réussite
est conditionnée par leur statut tabagique.
La réalisation d’études de cohorte portant sur les années d’externe jusqu’aux années d’interne
pourrait évaluer l’impact de ces mesures.
L’arrivée de la cigarette électronique comme éventuel moyen d’aide au sevrage pourrait être
étudiée chez les étudiants en médecine : est-elle utilisée par ces étudiants comme un véritable
moyen de diminuer sa consommation de cigarettes dans le but de s’arrêter de fumer ou est-ce
une nouvelle manière de fumer, en alternant avec le tabac classique, comme le suggèrent
certaines études ? [19]
Enfin il serait intéressant d’élargir cette étude sur le tabagisme chez les externes à d’autres
facultés parisiennes et/ou de province, afin de les comparer à nos résultats.
38
V/ CONCLUSION
Les médecins généralistes jouent un grand rôle dans la prévention et le traitement de
l’intoxication au tabac, enjeu majeur de santé publique en France. Leur statut tabagique influe
sur la manière d’aborder le sevrage de leur patient.
La moitié des externes en médecine choisira la spécialité de médecine générale. C’est
pourquoi la prise en charge du tabagisme des étudiants en médecine dès les premières années
d’étude est importante, tant au niveau individuel que collectif.
La prévalence du tabagisme était faible chez ces étudiants, ils étaient faiblement dépendants à
la nicotine, mais ils rechutaient précocement lors des tentatives d’arrêt, à cause d’une forte
dépendance comportementale. La plupart d’entre eux se sevraient seuls.
Le statut tabagique des étudiants était très lié au tabagisme de l’entourage familial.
Une aide adaptée à leurs spécificités pourrait être mise en place pour augmenter le taux de
réussite du sevrage chez ces futurs médecins.
39
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43
ANNEXES
Annexe 1 : Questionnaire sur le tabagisme chez les externes
Vos réponses à ce questionnaire anonyme me permettront de réaliser ma thèse de médecine
générale. Merci de ces quelques minutes que vous m’accordez.
 QUESTIONS GENERALES : cochez les cases qui vous concernent
SEXE :
Féminin
Masculin
ANNEE DE NAISSANCE : 19 ………
ANNEE D’ETUDE :
DCEM…..
 Vers quelle spécialité vous orientez-vous?
Médecine générale
Spécialité médicale
Spécialité chirurgicale
Autre spécialité
 VOTRE STATUT VIS-A-VIS DU TABAC :

Avez-vous déjà fumé ?
Oui et je fume toujours
Oui mais je ne fume plus depuis < 1 an

Votre père a-t-il déjà fumé ?
Oui et il fume toujours
Oui mais il ne fume plus depuis < 1 an

Oui mais il ne fume plus depuis > 1 an
Non ou exceptionnellement
Votre mère a-t-elle déjà fumé ?
Oui et elle fume toujours
Oui mais elle ne fume plus depuis < 1 an

Oui mais je ne fume plus depuis > 1 an
Non ou exceptionnellement
Oui mais elle ne fume plus depuis > 1 an
Non ou exceptionnellement
Votre compagnon (ou conjoint) a-t-il déjà fumé ?
Oui et il ou elle fume toujours
Oui mais il ou elle ne fume plus depuis < 1 an
Oui mais il ou elle ne fume plus depuis > 1 an
Non ou exceptionnellement
 Dans votre fratrie, y a-t-il au moins un fumeur ou fumeur sevré depuis moins d’1
an ?
OUI
NON
 Avez-vous des enfants ?
OUI
NON
 Dans votre entourage familial y a-t-il des personnes ayant des complications dues au
tabac ?
OUI
NON
44
 Avez-vous eu une formation théorique (cours, ED) sur les conséquences du tabac?
OUI
NON
 Avez-vous fait un ou plusieurs stages hospitaliers dans un service prenant en charge
des patients atteints de pathologie(s) liée(s) au tabac?
OUI
NON
 Y avez-vous pris en charge des patients souffrant de pathologie(s) liée(s) au tabac ?
OUI
NON
 Ce ou ces stages ont-ils influencé votre consommation de tabac ?
OUI
NON
 Si oui, en quoi ?
En favorisant le tabagisme : stress, milieu estudiantin, convivialité
En limitant le tabagisme : prise de conscience des conséquences du tabac
 QUESTIONS AUX FUMEURS ET FUMEURS SEVRES :

Quel a été l’âge de votre première cigarette ?................................................................

A quel âge avez-vous fumé régulièrement ?..................................................................
 Combien de cigarettes fumez-vous ou fumiez vous quotidiennement ?
<10
Entre 11 et 20
Entre 21 et 30
> 31
 Combien de temps après votre réveil fumez-vous ou fumiez vous quotidiennement ?
Dans les 5 mn
De 6 à 30 mn
De 31 à 60 mn
Après 60 mn

Trouvez vous/ trouviez vous difficile de ne pas fumer dans les endroits où c’est
interdit ?
OUI
NON

Fumez-vous ou fumiez-vous à un rythme plus soutenu le matin que l’après midi ?
OUI
NON

Fumez-vous ou fumiez-vous lorsque vous êtes/étiez si malade que vous
devez/deviez rester au lit presque toute la journée ?
OUI
NON

A quelle cigarette de la journée vous serait il ou vous était il le plus difficile de
renoncer ?
La première
N’importe laquelle
45
 QUESTIONS AUX FUMEURS ACTIFS :

OUI 
Avez-vous déjà essayé d’arrêter de fumer ?
1/ Nombre moyen de tentatives ?.............................................................
2/ Date de la dernière tentative ? ……………………………………….
3/ Durée d’arrêt la plus longue ?...............................................................
4/ Moyens employés :
Seul
Avec soutien médical
Thérapie cognitivo-comportementale
Psychothérapie
Substitution nicotinique
Traitement
médicamenteux
spécifique :
Bupropion, Varénicline
Psychotropes : anxiolytiques, antidépresseurs
Médecine
« douce » :
acupuncture,
homéopathie, mésothérapie, hypnose
Autres (précisez)…………..
5/Causes de rechutes :
Anxiété, irritabilité
Prise de poids
Dépression
Stress, événement douloureux
NON 
Difficultés de concentration
Convivialité
Perte de motivation, plaisir de fumer
Autres (précisez)………………..
- Envisagez-vous d’arrêter de fumer à +/- long terme ?
OUI
NON
- Dans l’affirmative, quelle serait votre principale motivation ?
Pour votre santé
Pour une grossesse
Le coût
Autres (précisez)………………….
- Et avez-vous déterminé une date pour cet arrêt ?
OUI, précisez : …………………………
NON
 QUESTIONS AUX FUMEURS SEVRES :
 Combien de tentative vous a-t-il fallu pour vous sevrer du tabac ?...............................
 Quel a été votre moyen de sevrage ?
Seul
Substitution nicotinique
Avec soutien médical
Traitement
médicamenteux
spécifique :
Bupropion, Varénicline
Thérapie cognitivo-comportementale
Psychotropes : anxiolytiques, antidépresseurs
Psychothérapie
Médecine
« douce » :
acupuncture,
homéopathie, mésothérapie, hypnose
Autres (précisez)…………..
46
Annexe 2 : Test de Fagerström
Complétez ce test pour évaluer votre dépendance à la nicotine. [15]
1. Combien de temps après votre réveil fumez-vous votre première cigarette ?
- Dans les 5 premières minutes (3 points)
- Entre 6 et 30 minutes (2 points)
- Entre 31 et 60 minutes (1 point)
- Après 60 minutes (0)
2. Trouvez-vous difficile de vous abstenir de fumer dans les endroits où c'est interdit ?
- Oui (1 point)
- Non (0)
3. À quelle cigarette de la journée vous sera-t-il le plus difficile de renoncer ?
- La première le matin (1 point)
- N'importe quelle autre (0)
4. Combien de cigarettes fumez-vous par jour ?
- 10 ou moins (0)
- 11 à 20 (1 point)
- 21 à 30 (2 points)
- 31 ou plus (3 points)
5. Fumez-vous à un rythme plus soutenu le matin que l'après-midi ?
- Oui (1 point)
- Non (0)
6. Fumez-vous lorsque vous êtes malade et que vous devez rester au lit presque toute la
journée ?
- Oui (1 point)
- Non (0)
Résultats du test :
- 0-2 points : absence de dépendance.
Le patient peut arrêter de fumer sans avoir recours à des substituts nicotiniques. Si toutefois le
patient redoute cet arrêt, des conseils utiles de type comportemental peuvent être apportés
(jeter les cendriers, boire un verre d’eau…)
47
- 3-4 points : dépendance faible.
Le patient peut arrêter de fumer sans avoir recours à des substituts nicotiniques, mais ils
peuvent être nécessaires en cas d’apparition de difficultés.
- 5-6 points : dépendance moyenne.
L’utilisation des substituts nicotiniques va augmenter les chances de réussite du patient. Les
conseils du médecin seront utiles pour l’aider à choisir la galénique la plus adaptée à son cas.
- 7-10 points : dépendance forte ou très forte.
L’utilisation des traitements pharmacologiques est recommandée. Le traitement doit être
utilisé à dose suffisante et adaptée. En cas de difficulté, orienter le patient vers une
consultation spécialisée.
48
Annexe 3 : Tableau de résultats secondaires
Nombre
de
non Nombre de fumeur Nombre
de Non renseigné
fumeur (%)
sevré (%)
fumeur (%)
Père
149 (45,9)
120 (36,9)
56 (17,2)
1 (0,3)
Mère
193 (59,2)
78 (23,9)
55 (16,9)
0
Compagnon
235 (77,3)
21 (6,9)
48 (15,8)
22 (6,8)
ou conjoint
Tableau 6: Statut tabagique des parents et du compagnon ou conjoint (effectif, pourcentage)
49
Annexe 4 : Action du médecin généraliste face à un patient fumeur en
fonction des stades de Prochaska
Le médecin généraliste peut aider son patient fumeur dans sa démarche pour arrêter de fumer
selon son stade (figure 7) dans le processus de changement [11].
Stade 1:
la pré-intention
Stade 2:
Rechute
l'intention
Stade 5:
Stade 3:
le maintien
la préparation
Stade 4:
l'action
Figure 7: Les stades du processus de changement selon Prochaska
Il peut y avoir des retours à un stade précédent.
Une étape peut durer plus ou moins longtemps.
Un retour en arrière fait partie intégrante du processus de changement.
A chaque étape correspondent des modes d’intervention adaptés :
-
Stade 1 : conseil minimal
-
Stade 2 : conseil minimal suivi éventuellement d’une discussion plus approfondie et
de la remise d’une brochure
-
Stade 3 : envisager une consultation spécifique « sevrage tabagique »
-
Stade 4 : aide au sevrage proprement dite
50
-
Stade 5 : prévention des rechutes
-
Rechute : rappeler que l’échec fait partie de la trajectoire du fumeur, l’assurer d’une
écoute bienveillante, éviter le rejet et/ou l’incompréhension, ne jamais culpabiliser le
patient.
Tout passage d’une étape à la suivante doit être considéré comme une réussite, aussi bien par
le soignant que par le patient.
51
ABSTRACT
Title: Smoking and methods of smoking cessation among medical students of Paris Est
Créteil University.
Introduction: General practitioners have a key role in smoking cessation assistance. Non
smoker or ex-smoker doctor is more incentive in its proposal for smoking cessation than
smoker doctor.
Residents of Ile de France were 23% of smokers in 2008. They were weakly addicted to
nicotine but in weaning attempts they relapsed early. Support student as early as the Clerkship
years is essential.
This study wants to assess the prevalence of smoking among medical students, search for the
existence of environmental factors influencing their smoking and study their methods of
weaning.
Methods: It is a study by anonymous auto-questionnaires distribution during a choice of
Clerkship at the Paris Est Créteil University.
Data were collected on the student (gender, age, year of study, wish to orientation, smoking
status), environmental factors, and their smoking history.
Results and discussion: The prevalence of smoking among medical student was 16.3%. It was
lower than the general youth population; it is declining over the years. Links have been
highlighted between the smoking status of the medical student and the smoking status of the
father, mother, companion and siblings.
Most of the medical students smoked less than 10 cigarettes per day and were weakly
addicted to nicotine. They were 86% to wish stop smoking but they had a strong behavioral
dependence.
Specific assistance could be implemented to increase the success rate of weaning in these
future physicians whose smoking status condition the management of their patient’s weaning.
Keywords:
- students, medical
- medicine
- tobacco
- smoking cessation.
ANNEE : 2014
NOM ET PRENOM DE L’AUTEUR : Lucie JOINIS épouse DELALAY
DIRECTEUR DE THESE : Dr Laurence COMPAGNON
TITRE : Consommation de tabac et méthodes de sevrage tabagique chez les externes en
médecine de la faculté de Paris Est Créteil.
RESUME :
Introduction : Les médecins généralistes ont un rôle de premier plan dans l’aide à l’arrêt du tabac.
Le médecin non fumeur ou ex fumeur est plus incitatif dans sa proposition de sevrage tabagique
que le médecin fumeur.
Les internes en médecine d’Ile de France étaient 23% de fumeurs en 2008. Ils étaient faiblement
dépendants à la nicotine mais lors des tentatives de sevrage ils rechutaient précocement. La prise
en charge des étudiants dès les années d’externat est essentielle.
Cette étude voulait évaluer la prévalence du tabagisme chez les externes, rechercher l’existence
de facteurs environnementaux pouvant influencer leur consommation de tabac et étudier leurs
modalités de sevrage.
Méthodologie : Enquête par distribution d’auto-questionnaires anonymes lors d’un choix de stage
d’externat à la faculté de Paris Est Créteil. Les données recueillies concernaient les données
démographiques de l’étudiant, les facteurs environnementaux, son histoire tabagique.
Résultats et discussion. La prévalence du tabagisme chez les externes était de 16,3%, elle était
plus faible que celle des jeunes de la population générale, elle est en diminution au fil des années.
Des liens ont été mis en évidence entre le statut tabagique des externes et celui du père, de la
mère, du compagnon et de la fratrie.
La plupart des externes fumaient moins de 10 cigarettes par jour et étaient faiblement dépendants
à la nicotine. Ils souhaitaient se sevrer à 86% mais avaient une forte dépendance
comportementale.
Une aide spécifique pourrait être mise en place pour augmenter le taux de réussite du sevrage
chez ces futurs médecins dont le statut tabagique conditionnera la prise en charge du sevrage de
leurs patients.
MOTS-CLES :
- étudiant médecine
- médecine
- tabac
- sevrage tabagique
ADRESSE DE L’UFR : 8 Rue du Général SARRAIL, 94010 CRETEIL CEDEX

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