Présence africaine Suzanne Diop et Romuald Fonkoua – 31 mai à

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Présence africaine Suzanne Diop et Romuald Fonkoua – 31 mai à
Présence africaine
Suzanne Diop et Romuald Fonkoua – 31 mai à 10h
Cette maison d'édition a été fondée dans le sillage de la revue Présence africaine créée conjointement à
Paris et à Dakar en 1947 par Alioune Diop. Présence Africaine représenta rapidement un forum pour le
mouvement intellectuel de revendication culturelle baptisé la Négritude. Le prestigieux comité de
patronage atteste bien de l’importante signification de son rôle et de la sympathie de l’adhésion de
l’intelligentsia française de l’époque : Paul Rivet, Jean-Paul Sartre, Albert Camus, André Gide,
Théodore Monod, Michel Leiris, Richard Wright, Aimé Césaire et bien d’autres. La première période
(1947-1949) se caractérise pour la revue comme celle d’une investigation en profondeur de certains
des aspects de la réalité africaine. Cette exigence prend la forme de Cahiers spéciaux consacrés à des
thèmes tels que, le Travail en Afrique noire, Haïti, les Etudiants noirs, les Prêtres noirs s’interrogent.
De cette tribune internationale, naîtra la première grande maison d'édition africaine. Elle ouvre ses
portes en 1949 et devient rapidement un espace dans lequel romanciers, nouvellistes, conteurs,
essayistes, poètes et penseurs du Monde Noir peuvent enfin s’exprimer et voir circuler leurs œuvres.
La Philosophie Bantoue, du Révérend Père Placide Tempels, qui suscite de nombreuses controverses, est
le premier ouvrage publié par les Éditions Présence Africaine, bientôt suivi de livres marquant la
décolonisation: Nations négres et Culture de Cheikh Anta Diop (1954) et Discours sur le colonialisme
(1955).
En 1980, après la mort d’Alioune, Christiane Yandé Diop, petite fille de Douala (Cameroun), reprend
la direction de la maison Présence africaine, située à Paris. En 1982, l’Organisation Internationale de la
Francophonie (O.I.F.) crée le Prix Alioune DIOP de l’Édition Francophone.
Parmi les questions qui seront débattues, on trouvera notamment
1.
Depuis les années 90, nous avons pu observer un intérêt croissant pour les textes d’auteurs
francophones, ces voix de la périphérie qui se font de plus en plus entendre. Quelles sont vos
stratégies pour faire découvrir ces textes? Pouvez-vous, avec des auteurs souvent à
biographie un peu différente, vous limiter aux stratégies conventionnelles de lancement?
2.
Dans les études universitaires de littérature française hors France, je pense aux États-Unis ou
aux pays européens voisins comme la Belgique ou l’Allemagne, les enseignants et les
chercheurs se penchent volontiers sur des textes non-classiques, hors canon qu’ils font lire
aux futurs enseignants de français, langue et littérature étrangères. Est-ce là un public qui
vous intéresse et que vous soutenez par des dossiers didactiques ou d’autres formes
interactives entre public et auteur?
3.
Dans la plupart des pays d’Afrique subsaharienne, savoir lire et écrire ne va toujours pas de
soi et les filles restent à nos jours désavantagées par rapport aux garçons. Les livres coûtent
chers et ne sont pas facilement disponibles. Quelles sont vos stratégies de diffusion sur le
marché africain et que faites-vous pour aller à la rencontre de votre public en Afrique?
Présence africaine
Suzanne Diop et Romuald Fonkoua – May 31st at 10am
This publishing house developed out of the success of the review Présence africaine, which was created
simultaneously in Paris and Dakar in 1947 by Alioune Diop. The review Présence africaine rapidly
became a forum for the intellectual movement known as ‘Négritude’, which sought to reclaim black
cultural identity and struggle against colonial repression. The prestigious advisory board bears
witness to its significance and the admiration it inspired in the French intelligentsia of the period:
Paul Rivet, Jean-Paul Sartre, Albert Camus, André Gide, Théodore Monod, Michel Leiris, Richard
Wright, Aimé Césaire amongst many others. During the early period (1947-1949) of the review, its
energies were concentrated on in-depth investigations of specific aspects of the realities of life in
Africa. Special issues of the review were dedicated to themes such as: work in black Africa, Haïti,
black students, black priests in debate.
This international publication led to the birth of the Présence africaine press, the first great African
publishing house. It opened its doors in 1949 and rapidly became a space in which novelists, shortstory writers, storytellers, essayists, poets and thinkers of the black world could finally express
themselves and see their work distributed. The first work published by the Présence africaine press
was the controversial Philosophie Bantoue, by Father Placide Tempels. This was swiftly followed by a
series of titles that would define the experience of decolonisation: Nations négres et Culture by Cheikh
Anta Diop (1954) and Discours sur le colonialisme (1955).
In 1980, following the death of Alioune, Christiane Yandé Diop, granddaughter of Douala
(Cameroon), took over the direction of the Présence africaine publishing house, based in Paris. In
1982, l’Organisation Internationale de la Francophonie (O.I.F.) created the Alioune DIOP Prize for
Francophone Publishing.
Questions for debate will include:
1.
Since the 1990s, there has been a growing interest in francophone authors, and these voices
from the periphery have been increasingly making themselves heard. What strategies have
you adopted to raise awareness of their works? When dealing with authors whose
backgrounds may vary greatly, is it possible to rely on conventional marketing strategies?
2.
In universities outside France, notably in the United States or neighbouring European
countries such as Belgium or Germany, teachers and researchers will regularly add noncanonical texts to their curricula and thereby introduce their students - the French language
and literature teachers of tomorrow - to less well-known authors. Are you interested in
cultivating and supporting this readership, and if so, do you provide teaching and learning
resources or use other ways of encouraging interaction between authors and their readers?
3.
In most Sub-Saharan African countries, people’s ability to read and write cannot be taken for
granted, and girls are particularly disadvantaged in this respect. Moreover, books are
expensive and not readily available. What distribution strategies have you adopted for the
African market, and what are you doing to reach out to readerships in Africa?