Le journal des adhérents CFDT des établissements de la Défense
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Le journal des adhérents CFDT des établissements de la Défense
Le journal des adhérents CFDT des établissements de la Défense N° 34 – Semaine du 26 au 30 octobre 2015 TABLE RONDE : l’Europe de la Défense EDITO Le syndicat Défense en Finistère vient de réunir son Assemblée Générale des Sections, comme ce sera désormais le cas tous les 4 ans. C’est un rendez-vous essentiel pour notre organisation puisque, après avoir fait valider par les délégués la politique menée dans la période des 4 ans passés et le bilan financier, l’ AGS est l’occasion de voter la nouvelle organisation, le budget et les orientations qu’une nouvelle équipe propose de tenir pour la mandature prochaine. Toute la période d’ici la mi-janvier sera mise à profit pour renouveler nos délégués au sein des différentes sections (rassurons-nous : nombre d’entre eux repartent pour un nouveau mandat). Après un appel aux candidatures puis une élection par section, le point d’orgue sera le conseil syndical, nouvellement élu, donc, qui se réunira pour mettre en place la nouvelle équipe. C’est elle qui aura en charge de mener le syndicat jusqu’en 2019 : un nouveau bureau syndical et une nouvelle commission exécutive. L’AGS, c’est aussi l’occasion de plancher sur des thèmes transverses. Ainsi, une table ronde a permis de réfléchir sur les réalités d’une Europe de la Défense, avec tous les aspects qu’ils soient de géopolitique, de stratégie, de finances publiques ou de politique industrielle. Une intervention de Louis BARON, le secrétaire général de l’union régionale Bretagne, a conclu ce rassemblement de militants en évoquant l’actualité confédérale. Un moment fort que les 130 participants ont beaucoup apprécié tant sur l’organisation que sur la teneur des débats. C’est donc un syndicat conforté dans son fonctionnement et ses orientations qui reprend la route pour les 4 ans à venir, après cette brève introspection. Jean-Tanguy LEOST Etaient présents à cette table ronde : Jenny RAFLICK GRENOUILLEAU (à gauche sur la photo), enseignante-chercheure spécialisée dans la construction Européenne et les relations avec l’OTAN, Nicolas GROS-VERHEYDE (à gauche), journaliste, correspondant ouest-france à Bruxelles et spécialiste des sujets de défense, Andréas LOEWENSTEIN (à droite sur la photo), Directeur de la Stratégie et de l’innovation à DCNS, après des expériences de rapprochements européens chez Eurocoptère et EADS, Sophie MORIN (à droite), Secrétaire générale de la FEAE, qui animait le débat. Les participants ont apprécié la complémentarité des interventions et les nombreux exemples présentés par les trois orateurs : Pourquoi l’Europe de la défense peine à se mettre en place ? Il faut avant tout une décision et une volonté politique. Or, ce n’a jamais été le cas depuis la fin de la deuxième guerre mondiale et encore moins depuis la fin de la guerre froide. Trop d’intérêts économiques et souverains sont en jeu. Pour un bon mariage il faut une véritable envie des protagonistes et un projet commun. Quelles conditions ont favorisé la création d’Eurocoptère? Il y avait un projet industriel commun, mais qui nécessitait une levée de fonds trop conséquente pour un seul industriel. Ce projet s’est concrétisé, certes dans la difficulté, mais il a permis à l’Europe de préserver la filière industrielle de construction des hélicoptères fortement concurrencée par les américains. Qu’est-ce qui favoriserait l’émergence d’un EADS Naval ? Aujourd’hui la réduction des budgets de défense devraient inciter les Etats à favoriser la démarche. Mais chaque état est attaché à son industrie de défense. L’un des axes serait la protection de nos industries de défense face à la montée en puissance des coréens, qui aujourd’hui vendent en Norvège et en Grande Bretagne. …/… Mais il faudrait pour cela des programmes majeurs communs et on en est loin. Les britanniques préfèrent travailler seuls, les espagnols n’ont pas le niveau technologique et nous sommes en concurrence féroce avec les allemands à l’export. Il ne reste que l’Italie avec qui ça pourrait se faire actuellement, mais sur quels programmes ? La France pourrait-elle partager sa dissuasion ? Mis à part la France et la Grande Bretagne, l’Europe est profondément antinucléaire. La dissuasion nucléaire permet surtout à la France de siéger au Conseil des Nations Unies comme membre permanent. La question n’est donc pas de savoir si la France partagerait car aujourd’hui personne en Europe ne souhaite s’y associer. Interventions des sections L’AGS donne place à l’actualité avec le matin des interventions de quelques sections : Charles RIOUAL, secrétaire de la section DCNS est revenu sur deux dossiers importants qui occupent beaucoup les esprits dans la période. Le premier concerne la réorganisation de la Direction Services mais qui ne présente aucune garantie quant à sa capacité à résoudre les problématiques de ressources et de compétences. Elle est surtout mise en place pour pallier à des problèmes connus depuis longtemps, une mauvaise organisation du travail et dans certains cas un manque de personnels. L’autre sujet d’inquiétude qui concerne toute l’entreprise est le plan de performance, où l’importance pour la CFDT est d’être à la table de la négociation et de travailler sur le dossier sans pour autant signer n’importe quoi. Frédéric HERRY, délégué de l’HIA est quant à lui revenu sur les restructurations et le plan SSA 2020 qui aura pour conséquence la déflation de personnels sur les 5 ans à venir. A cela s’ajoute l’application de la loi HSPT (hôpital Patient Santé Territoire) qui amène le regroupement d’établissements hospitaliers publics qui impactera l’HIA. En effet, les équipes médicales et paramédicales pourront exercer au sein d’autres établissements publics et inversement l’HIA pourra accueillir des équipes civiles extérieures au MINDEF. La CFDT continuera les actions auprès des différentes autorités car un avenir est possible à l’HIA « Clermont Tonnerre ». Puis, Albert CORBEL, délégué de l’ENSTA a présenté et expliqué ce qu’est un EPA (Etablissement Public Administratif). Malgré une autonomie relative, le statut d’EPA reste néanmoins dans le champ des missions et prises de décisions du MINDEF L’établissement n’est donc pas non plus épargné par l’effort général de redressement des finances publiques ce qui se résume par « en faire plus avec moins de moyens ». Les enseignants chercheurs sont obligés de produire toujours plus. Dans le soutien, administratif et technique, l’absence de recrutement et les départs naturels induisent une déflation lente mais constante, pour une charge qui non seulement ne diminue pas mais augmente et se complexifie. 130 militants du syndicat étaient présents à leur Assemblée Générale. Ils ont pu s’exprimer par leur vote sur les rapports d’activités (4 ans passés) et d’orientations (4 ans à venir), sur une nouvelle organisation des sections ainsi que sur le rapport financier et le budget du syndicat. Le stress est une manifestation des RPS, les cas de stress se multiplient à l’ENSTA, l’équipe CFDT restera vigilante sur les mesures que l’employeur doit mettre en place pour identifier toutes les situations à risque et décider, en commun avec nos représentants au CHSCT des actions qu’il convient de mettre en place. Bernard LE BOT est intervenu également en tribune présenter le SID. Ses missions : de maintenance, d’entretien de production et de distribution. Son périmètre géographique : des côtes d’Armor jusqu’au Morbihan. Depuis la dernière AGS, le SID a subi des modifications notamment avec l’intégration des régies GSBdD en 2014. Un point a été fait sur les REO et la perte des effectifs en 2015. Une section CFDT fortement représentée dans toutes les instances : CTBdD, CTR, CHSCT de la BdD, CHSCT de l’ESID, élus en CAPL et CAPC, en CAO, chef d’équipe et TSO, au Comité social de la BdD. Une équipe de militants prêts à repartir pour une nouvelle mandature de 4 ans. La dernière intervention portait sur le SCA. Présentation faite par un des délégués Bruno BOUCHER. Un peu d’histoire avec un exposé qui remontait du moyen âge (premiers rudiments d’une administration militaire) au 1er janvier 2010 date de la création du Service du Commissariat aux Armées. Puis en septembre 2014 intégration du GSBdD qui en fait le premier employeur de personnels civils. Cette entité est organisée en filières liées aux missions (restauration, habillement….) et en métiers (achats, finances, logistique ...). Une nouvelle organisation, des nouvelles difficultés comme un dialogue difficile avec les soutenus, une complexité de coordination … Une équipe CFDT présente sur le terrain et représentée également dans de nombreuses instances pour un dialogue social de proximité. Un p’tit jeu Ils sont tous passés à la tribune mais, Qui a dit quoi ?