Soyette, le ver à soie
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Soyette, le ver à soie
SOYETTE, LE PETIT VER A SOIE Le tout petit œuf. Le tout petit œuf vu à la loupe Il était une fois un tout petit œuf, pondu là. Un tout petit œuf, petit comme un grain de poussière. La toute petite chenille La toute petite chenille vue à la loupe Une petite bestiole poilue en sortit. -« Bonjour petite, toute petite, et noire comme une fourmi ! Qui es-tu ?» 1 Un très beau mûrier blanc Soyette sur sa feuille, avec déjà quelques petites crottes Une belle feuille bien fraîche et tendre -« Bonjour, je suis Soyette la chenillette. J’ai très faim. Sais-tu où trouver des feuilles de mûrier ? » -« Je vais t’en apporter, de très tendres. » -« Comme tu grignotes vite, Soyette ! Et comme tu grossis ! Tu deviens moins noire aussi. » -« Oui, j’ai toujours faim. Je n’en ai pas l’air, mais je suis hyperactive.» 2 -« Tu deviens de plus en plus belle Soyette. Tu es -« Pardon, je viens de faire une petite crotte…» presque blanche maintenant. . Que s’est-il passé ?» -« Elle ne te plaisait plus ta peau de bébé? » -« J’ai posé ma peau noire et poilue de bébé. » -« Non, ce n’est pas ça. Elle me serrait trop et m’empêchait de continuer… à grignoter. » 3 -« Ne me distrais pas. Je dois continuer à -« Tu vas alors être obligée de changer de peau grignoter. » chaque fois qu’elle te serrera trop, Soyette ? » Croc, croc, croc….croc, croc, croc…croc, croc, croc -« Oui, 5 fois. Et cela me fatigue beaucoup. Chaque -« Ce n’est pas bon, le grignotage, Soyette. » fois je suis bloquée pendant un jour.» -« Je sais…Je sais… » 4 -« A quoi penses-tu Soyette ? » -« Je sens que je vais encore étouffer, je suis à nouveau trop serrée, j’ai beaucoup grossi tu sais. » -« Qu’est-ce que je te disais ! » -« Tu te tortilles bien tant, Soyette ? Aurais-tu mal au ventre ? » -« Non, pas du tout. C’est pour faire glisser en arrière, ma peau trop étroite. Comme toi quand tu veux poser ton jean trop serré !» -« Mais tu vas être toute nue ! » 5 -« Non, regarde, j’ai une nouvelle et belle peau bien blanche. Voilà, la vieille peau est presque posée. Je dois encore sortir mes pattes-arrières. » -« Elle n’est vraiment pas belle ma vieille peau, n’est-ce pas. Dire que je tenais là- dedans !» 6 -« Continuons à grignoter!» CRUNCH, CRUNCH, CRUNCH… -« Tu manges en faisant de plus en plus de bruit Soyette ! » -« Oui, j’ai de bonnes mandibules ! Excuse-moi pour le bruit. » CRUNCH CRUNCH CRUNCH -« Mais pourquoi me chatouilles-tu comme ça? » -« Faire du sport, Soyette, c’est bon pour moins grossir ! Tu as bien de grosses pattes ! ?» -« Ce sont mes dix fausses pattes, pour m’agripper aux feuilles quand je grignote. J’ai aussi six vraies petites pattes, pour maintenir la feuille devant ma bouche. Je marche un peu avec, mais très peu…» 7 -« Que je t’explique ! Je suis obligée de grossir et encore grossir, toujours grossir…. » -« Pauvre Soyette, tu vas donc éclater ! Tu as déjà dévoré 50 feuilles !» -« Tu vois, tu as trop mangé. Tu as la jaunisse maintenant ! » -« J’en ai l’air ! Mais je n’ai pas la jaunisse ! » 8 -« Je ne me sens pas malade, mais je n’ai plus faim du tout. Je ne digère d’ailleurs plus rien. Je suis bien gonflée, voilà tout !» -« Où vas-tu Soyette ? Pourquoi grimpes-tu si haut ? Tu te mets au sport ?» -« Ne te moque pas de moi ! Il ne faut plus que je sois dérangée. Je dois m’isoler. J’ai trouvé une « cabane ».» 9 -« Tu te prends pour un oiseau Soyette ? Tu confectionnes un nid dans les branches ? » -« Ce n’est pas un nid, c’est un cocon ! Je tisse un cocon. Je l’accroche aux branches de ma cabane.» -« Où prends-tu tout ce fil blanc que tu tisses ? » -« Je le fabrique au fur et à mesure. Il sort sous ma bouche par un tout petit tuyau. C’est du fil de soie. C’est lui d’ailleurs qui me boudinait tant.» -« Hé ! Soyette ! Pense à laisser un trou pour pouvoir ressortir quand tu auras fini ta sieste ! » 10 -« Elle ne m’écoute pas ! Elle n’arrête pas de secouer la tête, de se tourner et retourner ! Drôle de sieste ! On dirait plutôt qu’elle tricote des kilomètres de fil de soie» -« Et comme je le craignais, elle ne laisse pas d’orifice de sortie ! Quelle étourdie !» 11 -« Eh bien ! La voilà enfermée maintenant et je ne la vois plus. » -« Tout va bien Soyette ? » -« Ne me parle plus. Je suis en train de me transformer. » répond une toute petite voix étouffée. -« Que dit-elle ?....Vite, consultons l’encyclopédie des chenilles…. !!!!!!!!!!!!.... ?????????» -« Ciel ! Soyette s’est transformée en momie ! » -« Tu n’es pas drôle Soyette ! Ce n’est pas une blague à faire ! » 12 -« Je ne suis pas une momie. Je suis une chrysalide ! Je ne veux pas te faire peur, je veux te faire une belle surprise. Admire plutôt, dans TON livre, mon nouvel habit….de….. MOMIE….(comme tu dis !) » -« Ne te fâche pas Soyette. Tu fais donc Carnaval ? » -« Tu danses ? Ton cocon s’agite. » -« Tu racontes n’importe quoi ! Fini, le CARNAVAL (comme tu dis) ! Je suis assez restée dans cette chrysalide. J’y manque d’air maintenant. Han ! Hisse ! Aaah ! Ça y est, je l’ai fendue. Ouf ! Je sors de ce sac ! » 13 -« Mais, tu es aussi enfermée dans le cocon Soyette ! » -« Pas de problème ! Je vais cracher, gratter, pousser et mon cocon défoncer ! » -« Tu parles comme le Grand Loup des Petits Cochons, Soyette! Veux-tu encore me faire peur ? » -« Mais non, voyons. Coucou, me voilà ! Que penses-tu de ma surprise ? » -« Ça alors ! Tu es trop forte Soyette ! Peux-tu me faire la marionnette ?» -« Voudrais-tu dire que je te fais penser à Guignol ? » 14 -« Comme tu as changé, Soyette! Comme tu as de gros yeux !... Comme tu as de grandes pattes ! »… -« Eh bien voilà ! Je te fais penser au Grand Loup du Petit Chaperon Rouge maintenant ! Attends, tu n’as pas encore tout vu. Ho hisse, ho hisse ! » -« Eh bien ! Pas étonnant que tu aies autant de peine à sortir de ton cocon Soyette! Avec un sac à dos pareil! » 15 -« Tout faux ! Ce n’est pas un sac à dos ! » -« J’en ai même 4. » -« Regarde, je me gonfle, je secoue un peu et voilà : -« Tu es devenue un beau papillon Soyette ! dépliage automatique ! Ce sont mes ailes ! » Viens sur mon doigt, pour que je te voie mieux. » 16 -« Mais ! Tu as deux grandes plumes au-dessus des yeux, Soyette? » -« Allons donc ! Des plumes ! Je ne suis pas un oiseau ! Ce sont mes antennes capte-parfum! J’en ai vraiment besoin car je ne vois rien. Sans elles, je ne saurais pas où aller pour me marier. » -« Tu as une frange-caniche, Soyette ! Tu es bien rigolote ! » -« Décidément! Après le loup, un toutou cette fois! Si tu voulais bien arrêter de me taquiner comme ça. Et appelle-moi Bombynette désormais!» -«N’explose pas, je ne voulais pas te vexer.». 17 -« Quelle magnifique cape de fourrure, Bombynette ! On dirait la Reine des Neiges !» -« Je préfère quand tu me parles comme ça. Et tu ne crois pas si bien dire… Je suis le roi des papillons ! …euh…le papillon des rois. Tous habillés de soie grâce à moi ! » J’ai un nom très savant : Bombyx Mori et même un écusson avec mon cocon… de soie. » -« Dis-moi, Bombynette, n’aurais-tu pas oublié le mûrier sur ton écusson ? » -« Oh oui, pardon. Où avais-je la tête ? Sans lui……. » 18