La Clique - Sicalines

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La Clique - Sicalines
 Zic Zazou La Clique (titre provisoire) Et un kiosque à musique sur scène Théâtre musical – Objets sonores La Clique (titre provisoire) par la compagnie Zic Zazou Mise en scène Hervé Germain Avec Michel Berte (basse etc.) Patrice Boinet (batterie, percussions, etc.) Scénographie -­‐ décor Pierre Denis (trompette, clairon etc.) Stéphane Fauchille Alain Graine (trompette, clairon, etc.) Bruno Hic (trombone, clairon basse etc.) Jean-­‐François Hoël (saxs, clarinettes, clairon basse, etc.) Musiques Pierre Denis Hervé Mabille (sax alto, clairon, accordéon, etc) Xavier Denis Frédéric Obry (guitares, etc.) Jean-­‐François Hoël François Trouillet (Grosse caisse, effets pyrotechniques, etc.) Hervé Mabille Frédéric Obry Alain Graine Création d’instruments et d’objets sonores Création Lumière Gilles Robert Création son Jean-­‐Luc Mallet Alain Graine Administration – Production Stéphanie Carpentier
La Clique par la compagnie Zic Zazou Texte de présentation Tour à tour orphéon, batterie de tambours ou groupe de rock, une clique ouvrière réinvestit un vieux kiosque abandonné pour y évoquer sa vie de fanfare et son rêve collectif. Convivialité, banquets, défilés, fêtes et cérémonies, coups de gueules, coups de sang, et coups de marteaux, émaillent leur vie de musiciens. Ils prennent d’assaut le kiosque rouillé, s’y blottissent de manière organique, et le transmutent en instrument de musique géant. Comme la matrice de l'orchestre, cet objet poétique devient carrousel, castelet, horloge monumentale, boite à musique et zootrope. Il sonne de tout bois et grince dans ses jointures. Dans le prolongement de son spectacle de rue "Le kiosque ou la fanfare oubliée", Zic Zazou rend hommage au kiosque à musique, premier lieu fédérateur des musiques de rue . Il en célèbre toute l'humanité dans un spectacle musical, généreux et inventif. Autour d'une scénographie pleine de ressources et vecteur d'imaginaire, et à travers une mise en scène tonique et inspirée, on retrouvera ici tout le savoir faire du groupe Zic Zazou : la musique de fanfare au sens large du terme, l'objet sonore, le chant choral, la poésie, et toujours l'humour... Zic Zazou La compagnie Depuis plus de trente ans, les 9 comédiens – chanteurs – bricoleurs –musiciens -­‐ virtuoses de la compagnie ZIC ZAZOU se mettent en scène avec des instruments de musique et détournent des objets du quotidien à des fins musicales pour en faire de véritables “objets sonores”, toujours avec humour : batteries de cuisine, tubes PVC, vaisselles, outils, ballons... Tout est bon pour faire de la musique ! Vêtus de leurs bleus de travail en hommage aux fanfares ouvrières, cette compagnie reconnue, originaire d’Amiens est aussi à l’aise sur scène qu’en théâtre de rue. Si le grand public les a (re-­‐)découverts via l’émission « La Grande Battle » sur France 2 qu’ils ont remporté en interprétant « Carmen » de Bizet, les Zic Zazou ont pourtant un parcours déjà bien rempli. On leur doit une dizaine de spectacles (récompensés par le “Prix d’humour de Saint Gervais”, le Prix du Festival “L’humour des notes”, un “Herald Angel Award” au festival d’Edimburgh), cinq albums (joués sur France INTER, RADIO NOVA, chroniqués dans Télérama…), un DVD « Brocante sonore et autres dingueries » et des milliers de représentations données dans le monde entier. Ils se sont rencontrés en 1980. Mais la compagnie a pris le nom de Zic Zazou en 1987, et est devenue professionnelle en 1992. Et ce sont encore aujourd’hui les mêmes personnes qui la composent. Plus de 30 ans ! Un vrai record pour une compagnie au parcours atypique dont le cœur a toujours balancé entre spectacles de rue et prestations en salles, avec en ligne continue la musique et l’humour. Neuf musiciens – comédiens -­‐ chanteurs qui jouent de multiples d’instruments parfois incongrus. Ils ont donné dans le genre fanfare des Beaux Arts recyclée punk, dans le rock mâtiné de musette et de funk. Ils mélangent tout, gardant la substantifique vitalité. Ils sont aussi à l’aise à la guitare électrique, au piano, au trombone qu’aux pieds de chaise ou aux bouteilles. Tous originaires d’Amiens, ils ont à leur actif des milliers de représentations dans le monde entier. Leurs créations qui ont le plus marqué sont : La Bête dans la Ville (1988), La Fantastique Chevauchée (1994), Ze Spectacle (1995), En 1000 morceaux (1998), Le Kiosque (2000), Brocante sonore (2004), Hors les rails (2007), Obstinato (2010), La Preuve par 9 (2011), Comme 9 (2013), Clap’s ! coproduit avec Lutherie urbaine (2013-­‐2014), Le Grand orchestre du 7ème continent (2014). Portés par leur passion, unis comme les doigts de la main, ils ont toujours fait front et partagent dans le plus grand bonheur leur complicité avec le public. Discographie Derniers albums : «Zic Zazou en harmonie» (Sicalines / Sicalines) «Zic Zazou en 1000 morceaux» (Sicalines / L’Autre Distribution) «Zic Zazou hors les rails » (Sicalines / Sicalines) DVD « Brocante sonore et autres Dingueries » réalisé par Emilie Chedid (Sicalines/La Bohème) Presse Extraits « Loin de grincer, les oreilles s'enchantent. De la cacophonie naît la polyphonie, l’harmonie. C'est du grand art que ce grand bazar maitrisé ». Albert Algoud Le Canard Enchainé (Janvier 2007) « Il y a chez eux du Tati et du Zappa, du Chaplin et du Pierre Henry, du Roudoudou et de l'Edgar Varese… ». Bertrand Dicale Le Figaro « Devant un parterre d’enfants aux anges,(…) la musique est fille de l’enclume et du marteau. Il faut l’avoir vu pour le croire, mais Zic Zazou prouve qu’un plastique peut devenir « cuivre ». Un tuyau d’arrosage, en deux coups de perceuse, se change en flûte de pan. Des gerbes de feu jaillissent des casseroles passées à la meuleuse ; les briques sonnent comme un xylophone et dans un clair-­‐obscur qui les transforme en ombres chinoises, ces ouvriers de la note juste font un formidable pied de nez à la morosité ». J-­‐C D La Voix du Nord « Ils percent, meulent, rabotent, plantent des clous... et créent des compositions incroyablement mélodique. ... une échappée musicale tour à tour drôle et onirique dans une scénographie magnifiquement baignée de lumières et de clairs obscurs ». Cathy Blisson Télérama (Janvier 2006). « Dans une mise en scène pleine d'humour et de rebondissements, cette drôle de symphonie amicale en étincelles majeures réchauffe nos oreilles sans nous taper sur la tête. A découvrir ! » Lise de Rocquigny Le Pariscope « Un conte de fée ou l'âme des musiciens tire les plus belles notes de ces objets animés ». Le Républicain « Le déroulé est scénarisé, les morceaux se suivent au fil du récit… Pièce de théâtre ou concert ? Le public hésite même entre applaudir à chaque reprise de souffle, ou attendre religieusement la fin de l’histoire… Un public de tout âge, qui s’enthousiasme et s’émerveille devant de mélodieux et esthétiques tuyaux de caoutchouc ! » Vanessa Fara La Terrasse Note d’intention Zic Zazou est née fanfare. Ce n’était pas une fanfare municipale, l’humeur penchait plutôt pour les beaux-­‐arts et le rock. Le groupe fût dans les années quatre-­‐vingt une des premières fanfares de rue se mettant en scène. Ensuite la compagnie s’est confrontée à d’autres aventures artistiques, la chanson, l’humour, le théâtre musical, la recherche sonore et la construction d’instruments, mais elle n’a jamais perdu cette identité de fanfare, entretenue au fil des années par de chaleureux échanges avec des harmonies municipales avec qui Zic Zazou partage parfois la scène dans le spectacle En harmonie. Sans stratégie, le monde ouvrier, comme une évidence, a inspiré le premier kiosque en 2000 et depuis, nous avons construit nos personnages autour de ces deux identités, musiciens et ouvriers. Brocante sonore (2004) avec son atelier de fabrique à sons, Hors les rails (2006), sa loco et ses cheminots, Obstinato (2010), mis en scène par Jean-­‐Pierre Bodin, l’auteur du Banquet de la Sainte Cécile, La Preuve par 9 LPP9 (2011) avec la gouaille de ces artisans colporteurs. Ces personnages, comme des secondes natures, se sont bâtis à partir de l’histoire de chacun (certains ont fréquenté dans leurs jeunes années les harmonies municipales de Nesles, Amiens et Abbeville) mais surtout à partir de l’histoire du groupe dont le fonctionnement, est resté celui d’une fanfare amateur ou d’un groupe de rock : démocratie absolue, partage des tâches, convivialité et solidarité. La réalisation de nos spectacles souvent lourds du point de vue matériel et nécessitant une grosse part de bricolage, n’aurait jamais été possible sans ce fonctionnement où chacun sait mettre de côté son égo d’artiste pour endosser celui de constructeur ou de manutentionnaire. Dans cette situation, l’orchestre cède la place à une véritable brigade d’intervention, un groupe d’ouvriers bien réels qui met en pratique son idéal autogestionnaire. Peaufinés au fil des années et l’âge aidant, ces personnages ont gagné une certaine crédibilité. A la fin de nos spectacles il arrive que l’on nous demande à quelle entreprise nous appartenons ! C’est dans ce kiosque, objet musical, poétique et emblématique, enraciné dans la grande histoire de la musique, mais aussi dans celle plus modeste de Zic Zazou, que nous avons choisi, en magnifiant sa poésie par la lumière, et en faisant converger toutes les expériences accumulées depuis 2001, de mettre en scène de nouvelles histoires et de rendre hommage aux fanfares, passées présentes et à venir. Mise en scène par Hervé GERMAIN Fondateur de la compagnie Art Tout Chaud, Hervé Germain a suivi la formation de l’école internationale Jacques Lecoq. Comédien, il joue sous la direction de Jean-­‐Louis Hourdin, Bernard Levy (Cie Lire aux éclats), Sylvie Baillon (Cie chez Panses vertes), Valérie Jallais (Cie la Lune bleue). Il assure régulièrement des mises en scène pour Art Tout Chaud et intervient également pour Le Kid, L’Acte Théâtral, L’école de cirque d’Amiens. Avec passion et énergie, il assume depuis Hors les rails -­‐ spectacle à bord d’une Locomotive démesurée-­‐, la mise en scène de la plupart des créations de la compagnie Zic Zazou. Ce qui a nourri notre projet Le kiosque un objet poétique à la symbolique forte Après la révolution de 1848, la musique cesse d'être réservée aux salons fréquentés par une certaine classe, pour devenir une affaire publique. Le développement des fanfares militaires et la création de nouveaux instruments suffisamment sonores pour jouer dans la rue, comme le saxophone, ont démocratisé la notion de concert, jusque là réservée à l’ambiance feutrée des salons bourgeois. Des sociétés d'orphéonistes se créent à Paris et en province ; le peuple français se voit invité à participer à un théâtre lyrique et bon marché. L'apogée du mouvement orphéoniste, dans les années 1860, est marqué par de grands rassemblements musicaux, fort utiles pour les célébrations patriotiques dont raffole le Second Empire. Mais la France, dont l'indigence en matière d'éducation musicale pèse très lourd, est encore loin d'être familiarisée avec cette musique de masse et le mouvement orphéoniste finalement réussit là où l'éducation nationale à échoué. L'édification des premiers kiosques s'inscrit en accompagnement de ce vaste et vieux programme d'éducation musicale. Chaque dimanche s'élèvent des kiosques de puissantes résonances des cuivres. C'est, pour ainsi dire, une nouvelle religion qui vient de naître. Les industriels, eux-­‐mêmes, ne veulent pas être en reste, et prennent même en charge la construction des kiosques qu'ils installent au coeur des cités ouvrières. Et si la forte implantation dans le Nord des fanfares et harmonies fut souvent interprétée comme une façon pour les travailleurs de dire haut et fort leur identité, un certain paternalisme patronal y fut aussi pour beaucoup. Aujourd’hui la situation s'est bien dégradée ; presque la moitié des kiosques a disparu, victimes pour la plupart de l'urbanisation de nos cités et de l'essor fulgurant de l'automobile : places transformées en parkings, etc... Si pour certains, ces édicules peuvent paraître démodés au siècle de la musique électronique, il faut se souvenir qu'ils remplissaient une fonction primordiale, celle de rassembler les hommes de toutes conditions, faciliter le dialogue et les contacts humains. Pour beaucoup ils représentent encore ces valeurs de fraternité et de partage et de nombreuses associations et municipalités se battent pour les restaurer ou les protéger. A l’époque des centres-­‐villes piétonisés et des festivals de rue, le kiosque à musique demeure encore aujourd’hui un symbole d’une urbanisation respectant l’homme et son environnement et d’une pratique de la musique décomplexée, festive et destinée à tous. instruments
Révolution industrielle et
de musique La révolution industrielle au 19e siècle a provoqué une incroyable effervescence chez les facteurs d’instruments. En France, plus de 400 brevets furent déposés durant cette période. Des perfectionnements techniques et de nouveaux instruments bouleversent le paysage de l’orchestre : le système du piston sur les cuivres, l’accordéon, le saxophone par exemple. Mais aussi une quantité d’instruments improbables qui furent ensuite abandonnés aux musées, suscitant encore notre curiosité d’artistes : l’octobasse, le sarrussophone, le violon trapézoïdal, ou des instruments à vents multi-­‐pavillons ressemblant à des pieuvres de cuivre. Bien avant de se lancer dans la construction d’instruments et d’objets sonores à partir de matériaux de récupération, Zic Zazou s’est intéressé à ces factures instrumentales originales. Le groupe possède une collection de trompes multipavillonaires, les «Shallmeis» fabriqués par l’usine Martin en Allemagne. Peu ergonomiques et émettant un son de trompe de chasse, ces instruments, probablement les seuls héritiers de cette facture folle et créative, créent des images fortes et oniriques. En 2002 Philippe Raux, un des rares artisans constructeur d’instruments en cuivre en France, a construit également pour nous deux instruments originaux et uniques : un sax ténor droit et un sax hybride baryton au pavillon de tuba. Dans notre spectacle, cet aspect méconnu de la musique, ce lien fort entre techniques industrielles, musique et l'aspect «inventeur» qu’affectionne Zic Zazou sera évoqué à travers une performance jouée sur ce drôle d’orchestre, sortie à la fois d’un tableau de Dali et d’un film de Fritz Lang. Le geste de l’ouvrier Outre cette évocation des instruments de musique, nous rendrons hommage à ceux qui les construisent : ces ouvriers extrêmement qualifiés, ceux pour qui la précision du geste de fabrication rejoint celle du geste musical. Dans Brocante sonore nous évoquions déjà cette beauté du geste, mais ici dans Le Kiosque sa relation avec l’instrument et son histoire prendra une autre signification. A l’heure où l’on parle de la disparition des industries manufacturées en France, les entreprises d’instruments de musique de cuivres associent des techniques sophistiquées et une qualification extrême de leurs ouvriers. En 2006 Lors d’une représentation de Brocante sonore à Paris, Madame Selmer, présidente de la célèbre marque de saxophones et de clarinettes, amusée par l'extrême simplicité de la facture de nos clarinettes faites de simples tuyaux d’arrosage, fut frappée par la représentation sur scène de l'ambiance appliquée et studieuse de notre atelier de «fabrique à son». Elle ne manqua pas de souligner la justesse de cette évocation, retrouvant sur scène l’ambiance de l'atelier de chaudronnerie de l'usine Selmer de Mantes-­‐ la-­‐Jolie. Invités à visiter l’usine et à rencontrer les ouvriers, nous fûmes touchés par la fierté qu’ils affichaient ; la fierté d’appartenir à une élite, comme des artistes, des seigneurs, au service d’un des plus bel objectif, la musique. Dans Le kiosque tous les musiciens sont des ouvriers, ils aiment leur métier et le font avec cœur, ils s’impliquent autant dans leur musique que dans leur tâche collective : la construction d’une œuvre symbolisée par le kiosque. Zic Zazou, fanfares et harmonies d’aujourd’hui “De la rigueur mais dans la bonne humeur” Laurent Celisse, Chef de l’orchestre d’harmonie de Savoie Un certain nombre des musiciens de Zic Zazou ont fait leurs armes dans des harmonies municipales comme celles d’Amiens, de Nesles, d’Abbeville. Construite dans la lignée du mouvement orphéonique du 19e siècle la Confédération Musicale de France regroupe plus de 5000 sociétés musicales et reste le creuset de la pratique musicale collective amateure en France. Encore très dynamiques, ces orchestres d’harmonie, aujourd’hui débarrassés de leur répertoire militaire (bien qu’une participation aux fêtes nationales demeure souvent incontournable) sont très en demande de collaborations et d’événements avec des artistes professionnels de tous milieux, opéra, jazz, classique. En 2003 Zic Zazou a proposé En Harmonie, un spectacle d’humour musical pour grand orchestre. Ce spectacle mêle des farces sonores et des détournements de mélodies, écrites par les compositeurs de Zic Zazou et interprétées par l’orchestre d’harmonie. Elles sont interrompues par les interventions loufoques d’ouvriers bruyants. Depuis, ce spectacle n’a cessé d’être joué dans toute la France. Nous avons multiplié les rencontres, non seulement avec le public mais surtout avec les musiciens, les professeurs, les chefs d’orchestres, tous passionnés et dévoués. L’orchestre d’harmonie est un creuset d’histoires singulières, comme le raconte notre ami Jean-­‐Pierre Bodin dans Le Banquet de la Sainte Cécile. Ici, le chef dirige avec autorité mais avec une bienveillance fraternelle et toutes les générations se mélangent sur un pied d’égalité. Les grand-­‐pères côtoient dans un même pupitre, des gamins de 12 ans et ces derniers, ravis d’être là, rient aux mêmes blagues de musiciens qui se racontent dans tous les orchestres depuis des générations. Cette pratique de la musique, héritière d’une tradition ancienne, réunissant des gens de tous milieux autour d’un projet noble, est peut-­‐être l’expression la plus juste de la notion de fraternité, dans un idéal républicain aujourd’hui malmené. Ces échanges et expériences nombreuses au coeur de ce milieu exemplaire ont renforcé la conviction de Zic Zazou dans ses préoccupations de partage et de transmission. Nous souhaitons, de manière poétique, faire surgir ces instants de fraternité, ces fulgurances de vie qui apparaissent au détour d’une répétition, de la préparation d’un projet, d’un concert. Scénographie La scénographie est confiée à Stéphane Fauchille. Artiste plasticien, sculpteur, peintre, dessinateur, créateur multiforme, Stéphane Fauchille explore un univers qu’il exprime aussi bien par des constructions mobiles, le dessin, ou de grandes « machines peintes », dans une certaine quête de l’origine, un goût pour les archaïsmes, le moyen-­‐âge et la découverte de mondes chimériques. Il s’inspire librement de photos, de gravures anciennes , d’affiches ou de films de science fiction pour les intégrer dans un puzzle ou l’humour et l’absurde ont une place prépondérante : on y croise des sirènes à Vespa, des indigènes délirants et quelques engins improbables. Le Kiosque de Zic Zazou reprendra les caractéristiques d’un petit pavillon de jardin de forme octogonale. Il sera ouvert sur un escalier qui constituera ainsi le bord de scène et sera dirigé face au public. Fabriqué à partir de matériaux légers, ce kiosque sera une scène sur la scène. Ses dimensions permettront de laisser un espace suffisant sur une scène standard (10 x 10m) pour inventer des situations à l'extérieur de l’édifice : l'atelier nécessaire à sa réfection, la fanfare défilant, les pauses des musiciens... Ce décor sera surtout évolutif : sa structure au premier abord semblera cassée et démantibulée, pour pouvoir ensuite se transformer et devenir tour à tour un kiosque à musique, un manège, un chapiteau de cirque muni de son arrimage de câbles, un navire fendant les flots… De multiples trappes seront aménagée pour y faire surgir les acteurs-­‐musiciens, des instruments et d'autres accessoires. Ses rambardes seront conçues comme des points d'appui pour pouvoir y grimper de tous cotés mais aussi pour s'y tenir debout et ainsi permettre un niveau supplémentaire. Kiosque, manège, zootrope, automates et boite à musique Il sera conçu pour pouvoir tourner sur lui même, comme un manège, l’orchestre installé à l’intérieur. Ce carrousel, sur une ritournelle de boite à musique, évoquera la fête foraine. C'est à la toute fin de l'histoire que le public, surpris par effet spectaculaire, sera touché par cette image poétique. Le plateau intérieur du kiosque pourra aussi lui-­‐même tourner, permettant aux musiciens en position fixe de tourner à l'intérieur de l'armature fixe. Ils évoqueront ainsi les automates des horloges monumentales des grandes villes. Le kiosque pourra aussi devenir une sorte de zootrope géant. Il sera possible d' habiller le pourtour de la structure d'un tissu blanc, qui masquant alors les musiciens, servira d'écran. Le kiosque tournera alors sur lui-­‐même et un projecteur installé sur le plateau, diffusera sur cet écran en mouvement un défilé aux images saccadées . Cette image nous évoquera le zootrope, cette invention qui donna l'illusion du mouvement bien avant le cinéma. Synopsis du début du spectacle Un kiosque abandonné, une table de banquet et des chaises renversées, un échaffaudage et des outils trônent sur une petite place vide baignée d’une lumière spectrale. Une grosse caisse à la peau percée, oubliée par un musicien pressé ou peu consciencieux, du lierre qui envahit les colonnes et descend du toit et un panneau “interdit au public”, enracinent le monument dans ce paysage désert et désespérant. Un employé municipal, balayeur de son état, arrive avec ses outils, et, découvrant le public, l’informe qu’il est inutile de rester là, qu’il ne s’est rien passé sur ce kiosque depuis des dizaines d’années. Il ajoute, qu’un mystère plane autour de ce kiosque car lors du dernier concert... l’orchestre a disparu ! Un zèle soudain le pousse à aller donner un coup de balai dans le kiosque. Son regard est attiré par la grosse caisse, et il ne peut s’empêcher de donner un coup dans l’instrument. Soudain, des voix d’outre-­‐tombe, semblant sorties des entrailles du kiosque, l’invectivent. Une tête ensommeillée et poussiéreuse, apparaît à une petite fenêtre dans le soubassement du monument, puis une autre semble sortir du plancher, et une autre encore : la fanfare s’était tout simplement endormie à la fin du concert. Avait-­‐elle trop arrosé la Sainte Cécile, l’enjeu du concert ou du concours était-­‐il si important qu’une concentration trop grande avait épuisé les orphéonistes ? Mystère ! Ils envahissent le kiosque, s’ébrouent, s’étirent, se saluent même s’ils ont parfois du mal à se reconnaîre... le poids des ans a fait son oeuvre. Tout à coup, conscients qu’un public les regarde, les musiciens ont le réflexe : vite, il faut faire de la musique. Mais au fait, de quels instruments jouaient-­‐ils ? Les trompettes et les saxophones sont soit bouchés, soit rouillés. Les tambours sont percés, les partitions envolées et surtout, le chef d’orchestre n’est pas là... et que faire sans chef ? L’employé de la ville, d’abord intimidé prend soudain les choses en main comme si d’instinct il savait, comme s’il était la reincarnation ou le descendant de ce chef qui abandonna son orchestre dans ces loges de fortune, laissant le mousseux tiède à ses musiciens pour aller boire le champagne, avec le sous-­‐préfet, le député et les notables... Et la musique démarre, poussive, incertaine, elle semble réveiller le kiosque qui grince. Elle suit les évolutions ides instrumentistes, encore ensommeillés, perclus de rhumatismes, dans un ballet lourd et cocasse. Les musiciens zigzaguent entre les tables renversées, se prennent les pieds dans les outils abandonnés et constatent, dans un couac final et désespéré, que le kiosque a bien triste mine, qu’il a perdu ses couleurs, qu’il a subi lui aussi les outrages du temps. Ni une ni deux, l’employé s’improvise chef de chantier. La fanfare devient municipale ET ouvrière. Les musiciens abandonnent les instruments et s’emparent des outils. Miracle. De la musique sort du brouhaha et du bruit, les truelles carillonent, les meuleuses chantent la mélodie du métal, les marteaux marquent un rythme binaire plein d’allant, une perceuse se prend un solo... le kiosque ainsi ressuscité revisite son histoire et la fanfare ouvrière sa vie. Se succèderont les fêtes et cérémonies , les défilés, les banquets et les discours mais aussi des vie de labeur avec leurs accidents, leurs révoltes et leurs colères. La musique Autour des différents canevas, les compositeurs de Zic Zazou, Pierre Denis, Jean-­‐François Hoël, Hervé Mabille et Frédéric Obry composeront et arrangeront des musiques originales. Elles seront écrites au plus prés de la dramaturgie, comme de petits opéras, au corps à corps avec chaque scène. Tout en gardant l’esprit farceur et « beaux arts » qui nous caractérise, les musiques puiseront dans la tradition : pompières et militaires, clairons, cliques et batteries fanfares. En détournant des rengaines populaires, qui mélangées et destructurées deviendront de nouvelles chansons, le choeur d’hommes de Zic Zazou saura évoquer une autre facette de la tradition : celle des orphéons et des chorales. Mais c'est dans le traitement stylistique de la musique que ce spectacle prendra sa véritable dimension : poétique et universelle, dépassant de très loin la simple évocation de la vie d'une fanfare. Comme une invitation au voyage, le kiosque résonnera en écho des fanfares du monde : orchestres balkaniques , bandas espagnoles, brass band britanniques et cuivres endiablés du Mexique (que Zic Zazou a rencontré lors de son séjour à Mexico en 2003) mèneront la danse. Mais le son sera aussi moderne, il s’inscrira dans la mouvance de ces fanfares de rue d’aujourd’hui qui savent avec bonheur faire groover les cuivres et les arrangements s’inspireront des grands compositeurs qui ont su magnifier le style fanfare : Nino Rota, Carla Bley, Willem Breuker, Batista Lena… Toute l'expérience acquise par Zic Zazou depuis des années dans le détournement d'objets à des fins musicales et l'utilisation d'instruments fabriqués à partir de matériaux de récupération, sera également investie dans cette nouvelle création. Nos musiciens en bleu de travail manieront le marteau, la perceuse et les meuleuses pour bâtir une symphonie bruitiste prenant sens dans ce grand chantier de réhabilitation. Le kiosque lui-­‐même devenu instrument de musique géant, investi de manière organique par ses habitants, sonnera de tous bois et , dans une sorte de paroxysme onirique, la musique jaillissant d’instruments extraordinaires, trompes multipavillionnaires et saxophones géants, fera péter le bouquet final. Fanfare oubliée / oubliée la musique / musiques de vie / vibrato des rues / rues silencieuses / silencieuse révolte / révolte ouvrière / ouvrière fanfare... Fanfare oubliée / oublié le plaisir / plaisir de la fête / faites sons de tous bois / boire et danser la polka / polka du peuple / peuple ton imagination / nations et foules saoules / sous les pavés la plage / plages musicales / musicale fanfare... Fanfare oubliée / oubliée l'enfance / l'enfance de l'art / lardons turbulents / lanternes et lampions ziczouant / zouant-­‐tard / tarzans, rantanplanplan et rythmique / mic mac de zique / ziqu'ciens enjoués / jouets, sifflets, pipeau / poétique à fleur de peau / porte-­‐drapeau, porte-­‐bonheur / bonheur à neuf sur la scène / Seine pas qu'à paris / par ici le kiosque s'enfuit / fuite et tourne manège / neige et feu d'artifice / fils de flûtes au grand coeur / choeurs de wizz et crac et marteaux et pétards / pétarade fanfare... Fanfare oubliée... Calendrier de création Livraison du kiosque en Aluminium et bois patiné prévue fin septembre. De Septembre – début octobre 2015 -­‐ composition et arrangement –répétitions musicales Du 27 au 31 Octobre 2015 Résidence de création – 5 jours de répétitions au 9-­‐9Bis, le Métaphone de la Communauté d'agglomération Hénin-­‐Carvin (représentation début Juillet 2016 à définir) Du 23 au 27 Novembre 2015 – 5 jours de répétitions à La Maison de la culture d'Amiens (3 représentations les 26 et 27 Avril 2016) Du 18 au 21 janvier 2016 – 4 jours de répétitions au Théâtre Les Docks de la Ville de Corbie suivie de 2 représentations le 22 Janvier 2016. Le 25 Avril 2016 répétition générale à La Maison de la culture d'Amiens suivie de 3 représentations les 26 et 27 Avril 2016. 2 représentations le 10 Mai 2016 au Forum et la Ville de Chauny Reprise au centre culturel Jacques Tati d'Amiens (représentations sur la saison 2016 – 2017 à définir) Partenaires La compagnie Zic Zazou est conventionnée et soutenue par le Conseil régional de Picardie, le Conseil départemental de la Somme, la Communauté d'agglomération Amiens Métropole. Cette nouvelle création scène est soutenue par : Théâtre Les Docks de la Ville de Corbie La Maison de la culture d'Amiens Le Forum et la Ville de Chauny Le 9-­‐9Bis, le Métaphone et la Communauté d'agglomération Hénin-­‐Carvin Le centre culturel Jacques Tati d'Amiens Sicalines (Producteur tourneur) (Liste non exhaustive, en cours de montage, Dépôt des dossiers en cours, auprès de l’Adami, la Spedidam, le CNV et la Drac de Picardie) Sans ces soutiens, nous ne pourrions pas créer dans ces conditions, avec audace et liberté. Crédits photos : Michel Gombart – Bruno Hic Zic Zazou I 78 rue des quatre Lemaire -­‐ 80000 Amiens – France I Tél. 03 22 89 11 22 I [email protected] I www.ziczazou.com 

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