Article: Etanchéité Info - Villa Cavrois
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Article: Etanchéité Info - Villa Cavrois
MARS 14 Trimestriel Diffusion : 11 115 Page 1/3 OI La restauration du clos et couvert et du parc s est achevée en 2012 L e miroir deau combl e par I armee allemande durant la Seconde Guerre mondiale a ete restitue et etanche 02 Les protections dures en carrelage gres cérame ont ete déposées nettoyée s et remplacées le cas échéant 03 S 04 Les systemes d etancheite liquide ont ete largement utilises sur ce chantier une resine polyester pour la piscine et une resine polyurethane monocomposant pour tes escaliers exterieurs les coursives et les auvents MARS 14 Trimestriel Diffusion : 11 115 Page 2/3 VILLA C A V R O I S La renaissance d'une icône moderne du toit-terrasse Abandonnée et pillé e durant quinze ans, la villa Cavroi s a failli purement et simplement disparaître. Après dix ans de restauration, cette oeuvre majeure de l'architecte Mallet-Stevens retrouve progressivement son lustr e des années 1930. BASTIEN CANY C / est l'une des figures les plus emblématiques du toit-terrasse moderne. Inaugurée en 1932 dans la banlieue résidentielle de Lille, la villa Cavrois est la dernière des trois grandes demeures signées par Robert Mallet-Steven. « Air, lumière, travail, sports, hygiène, confort, économie » : le programme de cette maison-château de I 500 m2 habitable reprend les grands thèmes fonctionnalistes du début des années 1930. Si Mallet-Stevens se distingue d'André Lurçat et de Le Corbursier par une recherche esthétique moins radicale, le répertoire formel de la villa reste résolument moderne. L'ouvrage intègre toutes les composantes de l'architecture d'avant-garde : composition asymétrique des volumes, lignes pures, nudité des surfaces, sans oublier les toitures-terrasses. Le bâtiment en compte près de I 000 m2, accessibles pour la plupart. À l'instar de ses contemporains, Mallet-Stevens fera du toit plat le slogan d'une architecture débarrassée de ses références du passé. Son horizontalité libère les volumes et les plans. Et à l'heure de l'industrialisation, il offre une nouvelle rationalité au bâti. De ce point de vue, la villa Cavrois s'est imposée comme la réalisation la plus aboutie de Mallet-Stevens. Conçue pour l'industriel roubaisien Paul Cavrois, la demeure sera habitée par la famille jusqu'au milieu des années 1980 avant de connaître une lente agonie. Vendue en 1986 à une société immobilière, le site est destiné au démantèlement jusqu'en 1990, année de son classement aux monuments historiques. Après plusieurs tentatives de rachat par les collectivités locales, l'État se porte finalement acquéreur en 2001. Mais le mal est fait... DES O U V R A G E S E N B É T O N P R O C H E S D E L A R U I N E Abandonnée pendant 15 ans, la villa est pillée et les intérieurs ravagés. Les descentes d'eau pluviales, intégrées aux murs et aux placards, ont été arrachées laissant l'eau collectée sur les terrasses se répandre sur les planchers... Le clos et couvert s'est également dégrade de manière spectaculaire. Faute d'entretien, une végétation arbustive a colonisé les toits. Les racines ont soulevé les protections dures en carrelage pour atteindre l'humidité de la couche drainante en sablon. L'absence de maintenance a surtout accéléré des dégradations liées aux défauts de conception et aux malfaçons de l'époque. Le béton armé est alors une technique mal maîtrisée et les règles de dimensionnement ne sont pas encore codifiées. L'absence de joint de dilatation sur les garde-corps maçonnés associée à la répétition des chocs thermiques ont ainsi provoqué un cisaillement horizontal entre dalle et acrotères. Conséquence : le décollement des solins d'étanchéité avec, à la clé, des infiltrations provoquant la désolidarisation voire la chute des briquettes du parement. « La quasi-totalité des acrotères a été déposée et remplacée par des ouvrages neufs. Il a également fallu intervenir sur la plupart des planchers en porte-à-faux. Celui de la terrasse sud, déformé et proche de la ruine, a nécessité un remplacement complet », explique Patrick Malfois, dirigeant de Sorec. En charge de la rénovation de l'étanchéité, l'entreprise a été retenue en 2003 dans le cadre d'un appel d'offres européen lancé pour la première phase de restauration. LES I N T E R V E N A N T S Maîtrise d'ouvrage : ministère de la Culture, Drac du Nord Pas-de-Calais / Centre des monuments nationaux Maitrise d'œuvre : Michel Goûtai (ACMH), Françis de Bazelaire, architecte (suivi de chantier) Maçonnerie et béton armé : groupement SRMH/Rabot-Dutilleul Menuiserie et serrurerie : Métalliers Lorrain s Étanchéité : Sorec LES P R O D U I T S Terrasse inaccessible sous gravillons : Meps 25 SRP + Meps25L4SPP(Meple). Terrasses accessibles sous carrelage : Elastophène 25 + Elastophène Flam 180 + Elastophène Flam 180 (Soprema). Auvents, coursives et escaliers sous carrelage : Sikalastic 601 BC/ 621 TC (Sika). COMPLEXE TRICOUCHE Les étanchéités d'origine étaient pour la plupart conservées. Réalisées en feutre bitumé, elles avaient fait l'objet, jusque dans les années 1980, de diverses réfections généralement en asphalte. Pour la restauration, les complexes existants ont donc été intégralement déposés et l'ensemble des surfaces refait à neuf. Les bassins - piscine et miroir d'eau - ont été étanchés à l'aide d'une résine en polyester armée. Des systèmes liquides qui ont également permis de traiter les auvents, les coursives ainsi que les escaliers extérieurs protégés par une résine polyuréthane monocomposant. Isolation : Foamglas Tapered et T4 (Pittsburgh Corning). MARS 14 Trimestriel Diffusion : 11 115 Page 3/3 « Pour les auvents est et nord, une finition en granulats de quartz noir et blanc a ete appliquée de manière à recréer le dessin en damier, disparu depuis des annees, maîs visible sur les photos des annees 1930 », précise Patrick Malfois. La terrasse sud (non isolée) ainsi que les toitures principales de la villa ont reçu un complexe en membranes bitumineuses. Comme souvent sur ce type d'opération, il a fallu composer avec le respect de l'origine, celui des bonnes pratiques professionnelles et les exigences d'un bâtiment destiné à recevoir du public « La maîtrise d'ouvrage ne souhaitait aucun recouvrement entre les les considérant qu'us risquaient de créer des zones de rétention et donc de provoquer des desordres sur le carrelage en cas de gel, explique le dirigeant de Sorec Nous avons donc imagine un systeme comportant trois couches de revêtements posées jomtivement, chacune étant décalée de 30 % La deuxième et la troisieme couches sont respective ment soudées bord à bord avec le talon de renfort et le talon du relevé » Validée par le bureau de contrôle, cette configuration est associée a une isolation en verre cellulaire de 40 mm La réfec lion a neuf des acroteres a facilite l'intégration des nouveaux complexes avec des hauteurs de relevés conformes aux exigences des DTU RESTAURATION INTÉRIEURE Autie contrainte imposée à l'entreprise la restitution des formes de pentes d'origine, aucune modification des entrées d'eaux pluviales étant autorisée « Pour la toiture inaccessible, il a ete possible d'utiliser des plaques isolantes avec f ormes de pentes intégrées En revanche, la complexité des écoulements sur les terrasses carielees a imposé le recours à une chape rapportée sur le gros œuvre », explique Patrick Malfois Debutee en 2003, la restauration du clos et couvert et des abords de la villa s'est achevée en decembre 2012 Un chantier de longue haleine pour l'entreprise qui continue d'intervenir ponctuellement notamment pour la renovation du pavillon du concierge Les travaux se poursuivent actuellement sur les intérieurs De nombreuses pièces ont déjà retrouvé leur volume et leurs amenagements initiaux a l'instar du vestibule d'entrée, du hall ou encore de l'escalier A terme, l'intégralité du décor sera reconstituée et certaines pièces, à vocation muséographique, seront aménagées pour des conferences, des pro jections et des activites pédagogiques Ouverture prévue au public début 2015 • os Les acroteres ont ete refa ts a neuf et les couve tines agrafées en pierre de Lunel remise s en place oe Les dessins en damier présents sur les photographies des annees 1930 ont ete reconstitues sur les auvents oms qu e sur la toiture-terrasse naccessible 07 Sur certains ouvrages i l a ete possible de recourir a un isolant avec 'ormes de pentes intégrées