Le Web et les journaux Eviter les sujets sensibles - WAN-IFRA

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Le Web et les journaux Eviter les sujets sensibles - WAN-IFRA
Rédactions
juin 2000
Le Web et les journaux
CyberPage,
Adobe InDesign
Geac Publishing Systems,
une division de Geac Computer Corporation Limited,
a récemment annoncé que
des liens avec le logiciel
Adobe InDesign avaient
été intégrés dans leur application de mise en page
rédactionnelle, CyberPage. Avec la base de
données relationnelles
Genera, les pages pourront être conçues et rédigées avec InDesign, puis
incorporées dans des pages ou sections produites
avec CyberPage. En cliquant sur un article InDesign dans CyberPage,
ce dernier est présenté
dans son fichier d’origine
sur une page InDesign.
Une liste des articles et
gabarits InDesign est
disponible dans le répertoire CyberPage. Y sont intégrées des fonctions
drag-and-drop.
Plume d’or
« La plume d’or de la liberté de la presse » a été
remise symboliquement
le 12 juin au journaliste
syrien Nizar Nayouf, actuellement emprisonné.
Ce prix a été annoncé lors
de la cérémonie d’ouverture du 53e congrès de
l’Association Mondiale
des Journaux à Rio de
Janeiro. Nizar Nayouf est
le rédacteur en chef du
mensuel Sawt al-Democratiyya (la voix de la démocratie). Il a été arrêté
en janvier 1992 et
condamné à dix ans de
travaux forcés pour participation à une organisation interdite et diffusion
de « fausse information ».
Bien que les éditeurs de journaux doutent qu'Internet parvienne à faire péricliter leurs activités, ils ne
prennent pas à la légère cette nouvelle concurrence.
« Les bons journaux n'auront pas de problèmes, mais le
prix à payer n'a jamais été aussi grand », a expliqué
William R. Burleigh, président directeur général de E.W.
Scripps Co. à la conférence annuelle de la société américaine des éditeurs de journaux (ASNE). De son côté, Arthur O. Sulzberger Jr., président de New York Times Co.
et éditeur du journal The New York Times, estime que
les journaux ont survécu à la concurrence des autres
médias, parce qu'ils sont toujours restés les meilleurs
pour fournir l'information. Leur crédibilité reste leur
atout majeur vis-à-vis de la fragmentation des
ressources suite à l'essor d'Internet. Mais le lien
entre journaux et lecteurs se dégrade quelque peu : selon une étude de l'ASNE, les lecteurs pensent que les
journaux adoptent des partis pris et font trop d'erreurs.
Les éditeurs perçoivent l'énervement des lecteurs
lorsque ces derniers leur demandent comment leurs
communautés sont représentées, explique N. Christian
Anderson III, président de l'ASNE et éditeur du journal
The Orange County Register en Californie. Selon lui, la
concurrence des médias en ligne n'aura pas raison de la
presse. « Mais à long terme, nous devons penser et agir
différemment. Nous devons nous concentrer davantage
sur la vie de nos lecteurs. »
Eviter les sujets sensibles
Selon une enquête menée par le Pew Research Center et le Columbia Journalism Review auprès de reporters et dirigeants américains de médias imprimés et
radiodiffusés, plus de la moitié d'entre eux pensent que
certains sujets importants sont consciemment ignorés.
Soit ils sont considérés comme trop complexes pour
les lecteurs, soit ils vont à l'encontre des objectifs
commerciaux du média ou des annonceurs. L'étude précise que 40 % des journalistes interrogés ont volontairement évité des sujets ou adouci le ton d'articles. Nombre
d'entre eux déclarent avoir senti la pression du marché
et évité les sujets susceptibles de rebuter les lecteurs. Les
journalistes locaux rapportent davantage de cas d'autocensure que leurs confrères nationaux : un tiers des employés de la presse locale reconnaissent avoir traité
superficiellement certains articles pour le compte de leur
société de presse. De plus, 26 % d'entre eux disent
suspecter que les papiers supprimés sous prétexte de
leur manque d'intérêt l'aient été en réalité à cause de la
menace qu'ils représentaient commercialement. Seuls
2 % des journalistes nationaux ont de telles suspicions.
Dans l'ensemble, les journalistes ont une perception plus
pessimiste de leur profession qu'au début 1999 lors de
l'enquête précédente du Pew Research Center.
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techniques de presse
> Servir enfin les clients
Il est grand temps pour les journaux
d'utiliser le Web pour mettre fin à cette fâcheuse tendance qu'ont les médias de
« desservir les clients », lance David Carlson, jury aux EPpy Awards du magazine
Editor & Publisher et Digital Edge Awards
de la NAA (Association Américaine des
Journaux). Les journaux se sont de tout
temps peu souciés de dorloter leurs clients,
explique-t-il. Mais la concurrence accrue
sur tous les fronts oblige les éditeurs à s'intéresser à ce que veulent les lecteurs et
comment ils le veulent, en particulier sur
Internet. Des pages Web difficilement navigables, des adresses e-mail de journalistes
qui sont à des milliers de clics de distance,
des rubriques classées n'offrant aucune
option de recherche logique, autant d'éléments frustrants et qui ne peuvent que
faire fuir l'utilisateur vers d'autres sites. Et
David Carlson d'ajouter que cela ne devrait
pas être puisque les technologies actuelles
permettent à l'industrie de satisfaire les besoins des lecteurs.
Ifra Trend Report n°41
> Soulagement
pour les journalistes
Les journalistes et reporters qui ont
des difficultés à se servir de leur clavier
pour écrire leurs textes ont maintenant une
alternative : une nouvelle gamme de systèmes de reconnaissance de la voix et de
dictée. Quelques rédactions, dont le New
York Times, voient dans ces technologies le
moyen d'éviter les maladies du travail récurrentes comme la tendinite du poignet.
Les anciens programmes exigeaient une
prononciation claire et hachée de chaque
mot. Mais les nouvelles versions comme
NaturallySpeaking de DragonDictate et
ViaVoice Millenium d'IBM permettent aux
utilisateurs de parler à leur rythme normal
et de manière naturelle (jusqu'à 160 mots à
la minute) avec 99 % de bons résultats. Ces
versions peuvent aussi être utilisées pour
surfer sur le Net. Elles consomment beaucoup de RAM et ont encore quelques difficultés à filtrer les bruits de fond, mais sont
40 % plus rapides que les programmes de
transcription analogiques et surtout beaucoup moins chères que les indemnisations
à payer aux employés pour les maladies
causées par le travail.
Extrait de la lettre Cole Papers du
mois d'avril 2000.