Discours Martin Schulz
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Discours Martin Schulz
Discours de Martin Schulz Conference « Traduction pour le dialogue » Piran, 23 juin 2016 Monsieur le Ministre des affaires étrangères, Karel Erjavec, Madame la Présidente de la Fondation Anna Lindh, Elisabeth Guigou , Mesdames et Messieurs les participants, En tant que Président du Parlement européen, institution où la diversité politique, culturelle et linguistique de l’Union européenne se vit au quotidien, je me devais de répondre à l’aimable invitation que vous m’avez adressée. Étant retenu par une séance plénière cette semaine à Bruxelles, je ne peux malheureusement être avec vous en Slovénie. Je tiens néanmoins à vous adresser mon soutien personnel et vous dire que le Parlement européen est représenté par nos services compétents. Mesdames et Messieurs, Le Parlement européen ne peut que saluer cette première conférence de haut-niveau sur la traduction et partager avec vous son expérience d’une institution dont le travail -législatif et parlementaire- se fait dans les 24 langues officielles de l’Union. Sans la performance de nos interprètes, traducteurs et juristes-linguistes, il serait impossible aux 751 députés européens, issus des 28 États-Membres, de communiquer, de dialoguer, de négocier et d’adopter des textes de lois contraignants pour 508 millions de citoyens européens. Mais la traduction et l’interprétation n’est pas seulement une affaire technique au cœur du travail d’institutions internationales. Elle reste essentielle à la compréhension mutuelle et à l’échange interculturel. L'espace méditerranéen est sans doute la région du monde où l’effervescence intellectuelle, philosophique, littéraire, scientifique fut possible grâce aux traducteurs et aux penseurs issues des différentes traditions chrétiennes, juives et musulmanes qui ont été de véritables passeurs de la connaissance et de la tolérance. Sans l’art de la traduction il n’y aurait jamais eu ni transmission des civilisations anciennes ni innovation de la pensée scientifique et philosophique. Nous savons ce que doit la Renaissance européenne aux traducteurs et commentateurs qui faisaient le rayonnement de Bagdad, de Tolède et de la Sicile... voilà déjà plus de mille ans ! Cet héritage commun ne doit jamais être oublié. En particulier aujourd’hui, en ces temps troublés par les conflits, le repli et la peur de l’autre. Plus que jamais la réflexion sur notre passé partagé doit nous permettre de construire notre avenir commun. Et je reste persuadé que la promotion de la traduction est la clé de cette compréhension mutuelle et du débat d’idées politiques, économiques, sociales, universitaires et artistiques. Je vous renouvèle mes sincères félicitations pour cette belle initiative et je salue, à cet égard, le travail irremplaçable de la Fondation Anna Lindh pour la promotion du dialogue des cultures dans l’espace euroméditerranéen. Je vous souhaite à tous d’intenses et fructueux travaux.