À l`occasion de la célébration des 40 ans de la mort d`André Malraux

CELEBRATION DES 40 ANS DE LA MORT DE L’ECRIVAIN ANDRE MALRAUX par les
1ère Littéraires
À l’occasion de la célébration des 40 ans de la mort d’André Malraux, le 23
novembre 2016, les élèves de 1ère Littéraire du Lycée Jean Renoir ont fait
connaissance avec un écrivain engagé pendant les quatre séances
d’Accompagnement Personnalisé où les matières Français et Histoire se sont
croisées. Ils ont choisi de présenter dans cet article quatre extraits d’oeuvres qui
retracent le parcours d’une vie d’aventurier, d’écrivain et d’homme politique.
André Malraux est né le 3 novembre 1901 à Paris. Il y fréquente les milieux littéraires. Passionné
par l’art, les voyages et l’Asie, il décide en 1923 d’entreprendre une expédition archéologique en
Indochine. Sur place, il fonde un journal qui dénonce le système colonial, L’Indochine enchaînée et
tente également de ramener
discrètement des bas-reliefs khmers.
Ce voyage l’inspire pour écrire un
roman d’aventures La Voie royale,
publié en 1930 et qui obtient le Prix
Interallié. L’histoire raconte le voyage
de Claude Vannec, jeune archéologue
intelligent et ambitieux, avec Perken,
aventurier expérimenté qu’il convainc
de l’accompagner au Cambodge pour
réaliser le pillage des temples khmers.
La ressemblance avec sa propre vie est
flagrante, mais l’exaltation l’emporte
souvent sur la réalité et certains détails
embarrassants sont transformés en
aventures mystiques. En voici deux
extraits : « Ce qu’ils appellent
l’aventure, pensait-il, n’est pas une
fuite, c’est une chasse : l’ordre du
monde ne se détruit pas au bénéfice
du hasard, mais de la volonté d’en
profiter.[…]Posséder plus que luimême, échapper à la vie de poussière
des hommes qu’il voyait chaque
jour… ». « Là-haut, j’ai trouvé
presque tout […] il y a dans la forêt du Laos à la mer- pas mal de temples
inconnus des Européens […]
Cassirer, à Berlin m’a payé cinq mille
marks […]Mais chercher des
monuments ! ». Malraux aime
l’aventure et l’art et ses premiers écrits
s’inspirent de ses passions.
Elsa, Margaux, Solenn, Zeineb
CELEBRATION DES 40 ANS DE LA MORT DE L’ECRIVAIN ANDRE MALRAUX par les
1ère Littéraires
André Malraux, auteur passionné de voyages, fait un séjour en Chine dans les années 20. À cette
époque la Chine est le théâtre de révoltes. Il choisit les évènements liés à la seconde insurrection, le
21 mars 1927, à Shanghaï, comme sujet de son roman La Condition humaine qui obtient le Prix
Goncourt en 1933. Ce roman relate l'insurrection communiste qui cherche à lutter contre la présence
étrangère et à s'affirmer face aux nationalistes de
Chang-Kaï-Shek. Il décrit
la rupture entre le Kuomintang et le Parti
communiste chinois, le
début de la guerre civile chinoise. L'extrait
suivant révèle le sens de la
vie et du sacrifice pour un idéal :
«Vous disiez : « Ils se sont éveillés en sursaut
d'un sommeil de trente
siècles dont ils ne se rendormiront pas ». Vous
disiez aussi que ceux qui
ont donné conscience de leur révolte à trois
cents millions de
misérables n'étaient pas des ombres comme les
hommes qui passent, même battus, même suppliciés, même morts…».
Cette thématique de la
révolte se retrouvera dans ses autres écrits et on
peut la rapprocher de
l’extrait choisi de son discours sur Jean Moulin.
Peinda, Anna, Nina, Océane
Lorsque la guerre civile espagnole éclate en juillet 1936, de nombreux volontaires européens
idéalistes rejoignent l’Espagne et donnent à cette guerre une dimension européenne qui préfigure la
Seconde Guerre mondiale. Cette guerre opposait le camp des Nationalistes et conservateurs à celui
des Républicains et révolutionnaires. André Malraux s’engagea dans le camp des Républicains et
aida à la formation d’une escadrille internationale, l’Escadrille Espana, dont il prit le
commandement comme colonel jusqu’en 1937. L’extrait suivant insiste sur l’aspect fraternel que
fait naître un conflit.
«Les autos passaient à toute vitesse […] leurs occupants se saluaient du poing, criaient : Salud !
Et toute cette foule triomphante semblait unie par ce cri comme par un choeur constant et
fraternel […] La plus grande force de la
révolution, c'est l'espoir.»
Pour Malraux, à cette époque, l’idéologie
communiste est la seule possibilité de lutter contre
le fascisme, qu’il considérait comme une idéologie
fermée. En décembre 1937, quand Malraux publie
L'Espoir, la guerre d'Espagne n'est ni perdue ni
gagnée. Entre 1938 et 1939, il réalise une adaptation
filmique de son roman sur les lieux même du
conflit, Espoir, Sierra de Teruel.
Alice, Héléna, Arthur, Tobias
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1ère Littéraires
Quand la Seconde Guerre Mondiale éclate, André Malraux s’engage comme simple soldat de
deuxième classe, est fait prisonnier et s’évade. En 1944, il entre dans la Résistance française et sous
le nom de Colonel Berger commande la Brigade Alsace-Lorraine. Lorsqu'il rencontre pour la
première fois le Général de Gaulle, immédiatement, un lien très étroit se noue entre les deux
personnages. A la fin de la guerre, Malraux devient son porte parole, puis son Ministre de
l’Information. De 1959 à 1969, il est Ministre des Affaires culturelles et à ce titre, le 19 décembre
1964, 20 ans après la Seconde Guerre mondiale, lors du transfert des cendres de Jean Moulin au
Panthéon, il prononce, en présence du Président de la république De Gaulle, un vibrant éloge
funèbre en l’honneur du héros qu’il avait eu l’occasion de rencontrer. L’extrait choisi ci-dessous est
devenu célèbre.
“Entre ici, Jean Moulin, avec ton terrible cortège. Avec ceux qui sont morts dans les caves sans
avoir parlé, comme toi, et même, ce qui est peut-être plus atroce, en ayant parlé. Avec tous les
rayés et tous les tondus des camps de concentration, avec le dernier corps trébuchant des
affreuses files de Nuit et Brouillard, enfin tombé sous les crosses. Avec les huit mille Françaises
qui ne sont pas revenues des bagnes, avec la dernière femme morte à Ravensbrück pour avoir
donné asile à l'un des nôtres. Entre avec le peuple né de l'ombre et disparu avec elle, nos frères
dans l'ordre de la Nuit…”
Cet extrait du discours de Malraux révèle l’importance de l’hommage rendu à Jean Moulin et par
delà le chef de la Résistance, à tous les autres anonymes ou non qui, pendant la Seconde Guerre
mondiale, ont résisté et en sont morts. Lorsque De Gaulle quitte le pouvoir, Malraux le suit et arrête
la politique pour se consacrer à l’écriture jusqu’en 1976, année de sa mort.
Anaelle, Phoebe, Céline, Franck-Daniel
Les élèves de 1ère Littéraire et leurs professeurs,
Mmes Decléty et Mennerun