Cavaterra
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Cavaterra
Cavaterra Circolando Circolando Circolando est une compagnie originaire du Portugal créée en 1999. C’est une compagnie itinérante qui est déjà allée en Espagne, France, Belgique, Pays-Bas, Royaume-Uni, Allemagne, Autriche, Slovénie, Corée du Sud et Chine. Circolanda crée des spectacles mélangeant la danse, le cirque, la musique, la vidéo, le théâtre d’objets et les arts plastiques. Lors du Cavaterra, ils n’étaient que quatre acteurs pour assurer le spectacle. Cavaterra Circolanda s’est inspiré du travail dans les mines. Cavaterra, qui vient du portugais escava : creuse et terra : terre, raconte, sans mot, la mémoire de ces mines désormais abandonnées. Cavaterra voit la mine sous un angle nouveau, plus poétique. On y voit différentes matières, comme la terre, la pierre, le charbon mais aussi différentes couleurs, le noir, le marron, l’ocre, on y voit aussi la nuit, la solitude, l’épuisement et les corps courbés par le travail. Pendant cette pièce, il y a de la musique, des séquences filmées, de la danse et l’art des marionnettes. Les matières Les membres de Circolanda ont fait une vraie recherche sur les matières ; il y avait la terre mais aussi les pierres, ainsi que le zinc avec les wagons. Il y avait vraiment des moments très beaux où les mineurs jouaient avec ces différentes matières, sautaient de pierre en pierre ou se cachaient dans les wagons. Ici, rien n’était mis au hasard, rien n’a été oublié, c'est-à-dire que tout ce qu’il y avait sur la scène a été utilisé. J’ai beaucoup aimé ce côté, cela montre un vrai travail et c’est un beau rendu. La terre La terre est très présente dans ce spectacle. Elle m’a aidée à m’imaginer plus facilement la mine mais ce n’est pas seulement de la décoration. Elle est aussi utilisée, lancée, touchée … Par exemple, sur cette photo, on voit que les mineurs ramassent de la terre avec leur « pelle », ils la font ensuite tournoyer puis la lancent. Cela formait des pluies de terre très belles à voir. Lorsque les acteurs touchaient la terre, c’était comme si ils la découvraient et je trouve que c’était aussi une découverte pour le spectateur. C’était un échange. Musique La musique était magnifique. Parfois calme puis tout à coup très rapide, mélancolique et joyeuse, finalement identique à Cavaterra qui nous montre les différents aspects de la mine. Mon problème avec la musique est que j’avais vite tendance à l’écouter jusqu’à en fermer les yeux, je me sentais portée par elle, du coup, il m’arrivait de ne plus vraiment regarder la pièce et de penser à autre chose. La musique ici était indispensable car, pour moi, le silence est quelque chose d’inconcevable lors d’un spectacle et, avec l’absence de texte, il aurait été impossible de tenir tout le long du spectacle ! Mais la musique n’était pas seulement utilitaire, elle était aussi là pour faire passer des sensations, des sentiments, l’angoisse par exemple. Absence de texte C’était la première fois que je voyais une pièce de théâtre sans parole, d’ailleurs une « vraie » pièce de théâtre … alors au début je pensais que le fait de ne pas avoir de parole serait vraiment dur. Finalement je ne m’en suis pas vraiment aperçue. Mais par ce manque (comme je l’ai dit ci-dessus) il m’arrivait de penser à autre chose. Pendant tout le spectacle je me suis sentie un peu étrangère, je n’ai pas réussi à me mettre vraiment complètement dans la pièce. Et cette « distance » m’a un peu gênée. Lumière La lumière ressemblait vraiment à celle de la mine (du moins de ce que j’en imagine). Il y avait 4 lampes descendant des cintres et qui éclairaient juste au-dessus d’eux. Cela donnait un ton, créait une harmonie. Il n’y avait pas de pleins feux ce qui permettait de faire des jeux de lumière et des nuances. Il y avait par exemple des jeux entre la lumière et l’obscurité. A un moment, ces lampes se sont aussi abaissées jusqu’à ne plus laisser de place aux mineurs qui se trouvaient en dessous, jusqu’à « l’asphyxie ». J’ai interprété ce passage comme la nuit, la douleur mais aussi comme lors des écroulements réguliers dans les mines. Marionnettes Chaque acteur portait une marionnette sur lui. Ces marionnettes faisaient leur taille et étaient très réalistes. Ce qui faisait en fait deux fois plus de personnages, soit 8 mineurs. Les membres de Circolando les maniaient avec une précision vraiment époustouflante. On aurait dit que les marionnettes étaient vivantes et il m’est même arrivé une fois de ne plus savoir si oui ou non il y avait une marionnette. A la fin de la pièce, les marionnettes étaient mortes dans les bras de leurs compagnons qui les portaient, je pense que cela voulait dire que dans les mines, une personne sur deux ne survit pas, mais aussi qu’entre les mineurs, il pouvait y avoir une complicité, et de l’amour dans un milieu qui est généralement vu comme un endroit sans vie. Au tout début de la pièce, avant de voir les acteurs, une marionnette manipulée à l’aide de fils quasi invisibles représentant un mineur, chantait et se baladait, touchait la terre, sur la scène. Cela m’a un peu surprise car cette marionnette n’est pas dans le même style que les autres dans le reste du spectacle. J’ai trouvé ce passage très beau, enfantin et plutôt frais dans un endroit qui pourtant est assez lourd. Mais à vrai dire, je n’ai pas vraiment compris sa signification… Arrivée Les acteurs sont arrivés, descendant par deux cordes (ou plutôt des « guindes » car le mot « corde » est interdit au théâtre, c’est une vieille tradition). Je pense que cela montrait l’étape de la descente, c’est aussi une manière de symboliser l’ascenseur. Cela a mis « les choses au point ». Je trouve que cette scène montrait bien le style de la pièce. C’était très beau car ils mélangeaient l’art du cirque, de la danse et du théâtre rien qu’en une descente ! Vidéo Il y en a eu deux durant la pièce, tout au début et à la fin. Je ne les ai pas vraiment comprises. Elles étaient plutôt contemporaines et même si j’aime bien cet art je les ai vraiment trouvées trop étranges. Je les ai trouvées trop décalées par rapport au reste et du coup de trop. J’aurais préféré qu’elles ne soient pas dans le spectacle car d’après moi elles ont un peu coupé, cassé le fil de l’histoire (même si à chaque fois elles se trouvaient à une extrémité). Ambiance Je trouvais cette pièce vraiment magique et surprenante car Circolando mélangeait beaucoup de styles pour donner une représentation unique. Beaucoup de passages m’ont étonné, ils demandaient beaucoup de matériel (la terre, la descente en corde,…). On se serait cru dans une mine. La musique, la danse, les matières… c’est tout cela qui a mis en place cette ambiance. Même si je me sentais un peu à part, c'est-à-dire que je n’étais pas entièrement dans l’histoire, j’ai reçu beaucoup de choses, et il me reste encore de belles images en tête … Je suis contente d’avoir vu pour la première fois une pièce de théâtre sans paroles. C’était une belle expérience. Blandine Régent 2de 7 Option théâtre, lycée Châtelet, Douai Toutes les photos de ce document sont prises sur le site : http://aphotolifeart.blogspot.com/2008/11/13-11-2008-cavaterra-ciecircolando.html