Rapport d‟activités 2013 L‟Initiative de l‟Office franco

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Rapport d‟activités 2013 L‟Initiative de l‟Office franco
Rapport d‟activités 2013
L‟Initiative de l‟Office franco-allemand pour la Jeunesse (OFAJ)
en Europe du Sud-Est
© Frank Morawietz
« Oser plus d’Europe », échange franco-germano-serbo-kosovar de jeunes du cycle de séminaires «
Académie de jeunesse en faveur du dialogue et de la coopération »
Tables des matières
1. Introduction ..................................................................................... 3
2. Conditions politiques: « Enfin la normalité dans les Balkans…? » .... 5
3. Facteurs de développement de l‟Initiative en Europe du Sud-Est ..... 9
4. Les relations franco-allemandes et l‟Europe du Sud-Est ..................11
5. Fünf Beispiele aus den Projekten 2013 ...........................................13
Exemple de projet 1 : „Monuments commémoratifs et construction identitaire “ (2ème et 3ème parties) ............................................................... 13
Exemple de projet 2 : “Académie de jeunesse en faveur du dialogue et de
la coopération - Oser plus d‟Europe“ .................................................. 14
Exemple de projet 3 : „La poursuite pénale des crimes de guerre en Europe
et le rôle du droit international dans le traitement de l‟Histoire“ ............. 16
Exemple de projet 4 : Memory Lab - Le traitement d‟une Histoire difficile
en Europe (projet en coopération) “Souvenir contradictoire, souvenir communicant ?” ..................................................................................... 17
Exemple de projet 5 : „Courage civil“.................................................. 19
Perspectives sur les programmes 2014 ..................................................... 20
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1. Introduction
Depuis l‟année 2000, l‟Office franco-allemand pour la Jeunesse et ses partenaires s‟engagent dans les Balkans au sein de l‟Initiative pour l‟Europe du SudEst. C‟est dans ce cadre qu„ils promeuvent activement le dialogue pacifique,
démocratique et européen entre les jeunes citoyens, contribuent à l‟émergence
de la société civile en Europe du Sud-Est et favorisent la coopération concrète
entre des jeunes de France, d‟Allemagne et des pays des Balkans occidentaux.
A l‟occasion du sommet franco-allemand qui s‟est tenu à Mayence le 9 juin
2000, le gouvernement français et le gouvernement allemand « ont invité
l’OFAJ (...) à développer ses activités dans l’Europe du Sud-Est et à renforcer à
l’avenir ses programmes d’échanges trilatéraux dans cette région, comme il a
su le faire avec les pays d’Europe centrale et orientale. (...) L’OFAJ doit mettre
en place une coopération à long terme avec des partenaires de l’Europe du
Sud-Est pour aider au renforcement des mouvements associatifs et éducatifs et
des organisations locales de jeunesse. Cette coopération contribuera à ce que
les citoyens de tous nos pays développent entre eux une connaissance réciproque et un dialogue respectueux de la culture de l’autre, dans un esprit européen de tolérance et de fraternité. »
Au total, 1139 jeunes citoyens ont participé à des échanges trilatéraux en
France, en Allemagne et en Europe du Sud-Est en 2013. Cette performance est
à inscrire en premier lieu à l‟actif des organisations partenaires de l‟OFAJ en
France, en Allemagne et dans les Balkans occidentaux, dont le réseau a
d‟ailleurs pu continuer à se renforcer en 2013.
L‟Initiative de l‟OFAJ en Europe du Sud-Est s‟adresse à de jeunes citoyens de
France, d‟Allemagne, de Macédoine, du Kosovo, de Serbie, de BosnieHerzégovine et de Croatie qui s‟engagent ou souhaitent s‟engager à l„avenir, sur
le plan politique ou au niveau de la société civile, en faveur du développement
démocratique dans les Balkans occidentaux, qui résistent au climat nationaliste
et xénophobe comme à l‟apathie politique ambiante et qui désirent faire avancer (dans des conditions difficiles) l‟idée européenne et la démocratie en Europe
du Sud-Est. Par ailleurs, l‟Initiative de l‟OFAJ propose des programmes trilatéraux de formation professionnelle à destination de jeunes apprentis.
Depuis le lancement de l‟Initiative, environ 9.000 adolescents, jeunes adultes
et multiplicateurs de France, d‟Allemagne et des pays de l‟ex-Yougoslavie ont :
-
Appris ensemble et échangé leurs expériences et leurs points de vue sur
les questions de société les plus diverses
Découvert et mené une réflexion sur la culture de l‟Autre et leur propre
culture dans les programmes interculturels
Découvert des aspects politiques, économiques et sociaux de la France,
de l‟Allemagne et de l‟Europe du Sud-Est (dans un contexte européen)
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-
Dans de nombreux cas, présenté publiquement les résultats de leurs
discussions et de leurs travaux et par là, agi sur l‟opinion publique
Par ailleurs et conformément à la mission qui lui a été confiée par les deux
gouvernements, l‟Initiative de l‟OFAJ en Europe du Sud-Est a fortement contribué à la mise en réseau d‟organisations partenaires de la société civile en
France, en Allemagne et dans les Balkans occidentaux, qui développent dans
l‟intervalle des projets communs en dehors des programmes OFAJ.
Par la continuité et la diversité de ses programmes, de ses méthodes et des
partenaires impliqués, elle a également permis (dans la mesure de ses possibilités) de renforcer la coexistence pacifique, la démocratie et le pluralisme dans
la région, notamment grâce au contenu de ses nombreux projets – traitant de
thématiques telles que le rapport à l‟Histoire, le processus d‟intégration européenne ou d‟autres questions politiques actuelles comme par exemple le traitement des crimes de guerre, le sujet controversé de la construction identitaire
sur le plan national ou la mise en place ciblée d‟échanges dans des régions à
fort potentiel de conflit (par exemple le Nord du Kosovo).
Au-delà de cette mission, l‟Initiative a su rendre visible en Europe du Sud-Est,
en France et en Allemagne la plus-value que représentent pour l‟Europe les
relations franco-allemandes d‟un point de vue politique (et aussi très concret)
en servant d‟inspiration politique et méthodologique au processus de réconciliation qui se dessine clairement entre les citoyens des Balkans occidentaux. Les
discussions entre nos participants, nos organisations partenaires, mais aussi au
niveau politique, l‟attestent nettement.
Ainsi, l‟idée de mettre en place un Office balkanique de la Jeunesse ou une institution similaire que nous avons pu aborder en début d‟année avec le Président
croate Josipovic résulte directement des activités de l‟Initiative tout comme
d‟autres propositions allant dans ce sens. Des coopérations transfrontalières et
des réseaux régionaux ont pu se développer grâce à la réalisation de projets
concrets dans le cadre de l‟Initiative.
Un grand nombre de nos participants allemands, français et d‟Europe du SudEst de ces 14 dernières années sont maintenant très actifs au sein de structures politiques ou de la société civile : ils se présentent par exemple aux élections municipales à Mitrovica, ils ont créé avec succès leurs propres ONG, ils
travaillent dans des instances gouvernementales ou écrivent leur mémoire de
Master sur des thèmes comme « La portée de la réconciliation francoallemande en Macédoine ». Le savoir et les expériences de ces participants et
des autres ont une valeur politique durable pour l‟Europe du Sud-Est.
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2. Conditions politiques: « Enfin la normalité dans les Balkans…? »
En 2003, l‟UE s‟est engagée à intégrer les pays des Balkans occidentaux. La
France, l‟Allemagne et l‟UE ont pour objectif politique de tenir cette promesse
de façon à ce que cette région d‟Europe soit durablement pacifiée et stabilisée.
Dix-neuf-ans après la fin d‟une guerre terrible en Bosnie-Herzégovine et du
génocide à Srebrenica et quinze ans après la fin de la guerre au Kosovo, la région s‟est transformée. L„âpre conflit est terminé et la situation en termes de
sécurité (presque) partout stable. La Slovénie et la Croatie sont membres de
l‟Union européenne. La Macédoine est candidate (sans ouverture de négociations), la Serbie également depuis 2013 et des négociations avec l‟UE sont en
cours depuis janvier 2014. Le 28 octobre 2013, l‟UE a déclaré l‟ouverture de
négociations avec le Kosovo portant sur un accord de stabilisation et
d‟association (ASA). Le Monténégro est en pourparlers depuis 2013 pour entrer
dans l‟UE.
Ces évolutions sont très encourageantes. En dépit de ces progrès laborieux, les
Balkans occidentaux sont cependant très éloignés d‟une « normalité » quelconque.
Sans entrer ici dans les détails de la situation politique de chaque pays
d‟Europe du Sud-Est, force est de constater que la région (à l‟exception de la
Croatie) se caractérise par un développement démocratique très lent, en partie
stagnant, voire en recul. Une société civile partiellement très compétente et
engagée mais encore faiblement qualifiée, une carence inquiétante en matière
de liberté et de pluralité de la presse ainsi que des relations interethniques enlisées qui restent de fait non résolues sont toujours une réalité dans les Balkans
occidentaux. Les nombreux déficits surtout dans les domaines de l‟Etat de
droit, de la séparation des pouvoirs, de la justice, de la liberté structurelle des
médias, de la « gouvernance démocratique » et des questions liées aux droits
de l‟Homme ainsi que la corruption et le clientélisme politique (politicoethnique) pèsent lourdement sur les efforts de transformation. Pour citer quand
même un exemple : la situation est particulièrement grave en Macédoine où la
société civile est déstabilisée et angoissée. Il règne clairement un climat de
répression et de démantèlement démocratique dans le pays.
La conditionnalité et l‟aide technique ne suffisent pas partout à encourager les
réformes nécessaires à une entrée dans l‟UE. La promotion engagée de la démocratisation, du pluralisme, de la séparation des pouvoirs, de la liberté (structurelle) des médias, de l‟Etat de droit et du respect des droits de l‟Homme demeure la mission centrale de la coopération avec les pays des Balkans occidentaux. Ces derniers ont besoin de davantage de soutien politique et économique
; cela vaut en particulier au regard de la jeune génération qui devra à l‟avenir
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porter et promouvoir les réformes sociales et politiques indispensables,
l‟établissement de sociétés pluralistes et démocratiques et le développement
économique de la région ainsi que l„intégration si importante dans l‟Union européenne.
Particulièrement inquiétant est le fait que, dans certains pays d‟Europe du SudEst, les jeunes citoyens n‟ont accès qu‟avec difficulté à des informations libres
et critiques (et dépendent pour cela de médias extérieurs) et que, dans leur
quotidien, ils ne peuvent faire l‟expérience de la culture du débat politique controversé si fondamental pour la démocratie. Le pouvoir déterminant des partis
politiques dans l‟accès au marché de l‟emploi conduit souvent précisément les
jeunes à adopter une attitude hésitante ou à tourner le dos à l‟engagement citoyen critique afin de ne pas mettre en danger le poste de leurs parents ou
leurs propres chances professionnelles.
En outre, la crise économique dans l‟Union européenne s‟est fortement répercutée sur les pays d‟Europe du Sud-Est en raison de leur dépendance par rapport
aux marchés occidentaux.
La situation économique déplorable, l‟absence de perspectives professionnelles
et en particulier le chômage de masse chez la jeune génération sont inquiétants
et représentent une entrave supplémentaire à la démocratisation de la région.
Ces conditions et ces défis signifient que, dans le cadre de l‟Initiative de l‟OFAJ
en Europe du Sud-Est, nous devons axer notre travail sur les thèmes suivants
(en concertation avec le Ministère des Affaires étrangères et son homologue
allemand, Auswärtiges Amt) :
Thème prioritaire: L‟idée européenne, les valeurs européennes et le processus
d„intégration européenne
Malgré la crise économique et politique en Europe, le projet européen est pour
les pays des Balkans occidentaux la perspective politique la plus importante.
Elle est particulièrement attractive pour les jeunes, constitue une alternative à
moyen et long terme aux structures politiques sclérosées et un fort espoir de
démocratisation et de développement économique de la société. Dans les programmes d‟échanges, la question relative aux valeurs européennes communes
et au façonnement d‟une même Europe prend une place considérable. Cela inclut la transmission de faits sur les institutions de l‟Union européenne et des
discussions avec des représentants de la Commission ou du Parlement européen autour de sujets spécifiques à la politique européenne.
Thème prioritaire : le traitement de l‟Histoire en Europe
Ces trois dernières années d‟activités de l‟Initiative en Europe du Sud-Est, la
question du traitement de l‟Histoire est devenue un axe thématique prioritaire.
Dans les Balkans occidentaux, ce sujet revêt, d‟après nous, une importance
capitale car il conditionne fortement le futur processus de réconciliation et
l‟acceptation de la démocratie et de l‟Etat de droit.
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Le travail de mémoire dans les pays de l‟ex-Yougoslavie se révèle très délicat
dans la mesure où les guerres en Croatie, en Bosnie-Herzégovine et au Kosovo
se sont terminées il y a un peu plus de dix ans et où les conséquences matérielles, politiques et psychologiques de ces conflits affectent toujours le climat
social.
L‟approfondissement de ce thème s‟avère également significatif au regard de
l‟année 2014 et de la commémoration de la Première Guerre mondiale. A ce
propos, le réseau des lieux de mémoire et des initiatives de la société civile en
France, en Allemagne et en Europe du Sud-Est qui s‟engagent sur le sujet
« Traitement de l‟Histoire / Gestion des lieux difficiles » doit continuer à être
renforcé.
Thème prioritaire : renforcement de la démocratie, des droits de l‟Homme et de
l‟engagement citoyen
Les échanges qui traitent explicitement dans leurs contenus du renforcement
de la démocratie et des droits de l‟Homme sont prioritaires.
Ils comprennent notamment les programmes qui consolident la participation et
l‟engagement citoyen et démocratique des jeunes dans lesquels s‟inscrivent la
problématique du genre, la prévention de la violence et l‟importance des droits
fondamentaux dans une démocratie.
Thème prioritaire : les médias et les médias sociaux
Ce thème comprend une formation journalistique ciblée à destination de jeunes
journalistes français, allemands, macédoniens, kosovars, serbes et bosniens qui
n‟a malheureusement pas pu avoir lieu en 2013 pour des raisons financières,
mais qui sera de nouveau proposée en 2014. Il s‟agit dans cette formation
d‟approfondir les compétences et l‟accès de jeunes journalistes au journalisme
en ligne dans la mesure où ce dernier recèle, surtout en Europe du Sud-Est, un
potentiel important en matière d‟information libre et indépendante (sachant
qu‟en Macédoine par exemple, la presse écrite et télévisée est soumise de manière directe ou indirecte au contrôle de l‟Etat ou bien encore en BosnieHerzégovine, un marché très limité rend aléatoire une véritable pluralité
d‟opinions).
Au-delà des projets concrets autour des médias à l‟adresse de jeunes journalistes, le renforcement de la compétence médiatique des jeunes participants est
une mission transversale de nos séminaires. Comment Facebook et Youtube par
exemple peuvent-ils être utilisés de manière efficace dans nos projets transfrontaliers ? De quelle manière la coopération peut-elle être organisée entre
chaque phase à l‟aide des médias sociaux ?
Ainsi, suite à un projet, un groupe de jeunes Serbes et Kosovars albanais de
Mitrovica Sud et Nord ont développé un concept de chaîne sur Youtube en
serbe et en albanais, sur laquelle des jeunes de la partie nord et de la partie
sud de la ville de Mitrovica peuvent s‟exprimer.
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En parallèle, ils ont élaboré (avec de jeunes Serbes de Belgrade et de la vallée
de Presevo ainsi que de jeunes Allemands et Français) un site Internet retraçant leur dialogue politique sur l‟Europe et qui sera mis en ligne en 2014.
Thème prioritaire : la formation professionnelle
Depuis quelques années, l‟Initiative de l‟OFAJ en Europe du Sud-Est réalise
ponctuellement des programmes d‟échanges à destination de jeunes travailleurs comme par exemple des infirmières, des travailleurs sociaux, de jeunes
acteurs ou des mécaniciens. Cet axe prioritaire est appelé à se renforcer à
l‟avenir car, d‟après nous, le développement de la démocratie et de la société
civile ne saurait être dissocié des évolutions sur le marché de l‟emploi. Il est
difficile de rallier des jeunes à la démocratie s‟ils ne voient aucun horizon pour
leur avenir professionnel qui leur permette de se forger une existence, de fonder une famille et de rester dans leur pays afin de le construire.
Renforcement de la coopération régionale
La coopération régionale et la question de la réconciliation sont d‟une importance capitale dans les Balkans occidentaux. L‟Initiative de l‟OFAJ tente, partout
où cela est possible et a du sens, de travailler avec des organisations en Europe
du Sud-Est qui sont elles-mêmes actives dans des réseaux au niveau de la région et agissent de manière transfrontalière afin de soutenir et de renforcer ces
structures de la société civile. Aussi, certains programmes d‟échanges sont sélectionnés pour être conduits sur une échelle multilatérale (par exemple des
rencontres
franco-germano-serbo-kosovares
ou
franco-germano-serbocroates). Une attention particulière est accordée aux programmes impliquant
des organisations croates dans la mesure où la Croatie, en sa qualité de nouvel
Etat membre de l„UE peut à l‟avenir servir de passerelle importante (notamment interculturelle) entre l‟UE et les pays des Balkans occidentaux.
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3. Facteurs de développement de l‟Initiative en Europe du Sud-Est
Les conditions de travail auxquelles est soumise l‟Initiative en Europe du SudEst représentent un défi à la fois politique et souvent logistique et interculturel.
Elles exigent une planification et une réalisation attentive de nos projets qui ont
lieu dans une région d‟après-guerre où les conflits interethniques, un contexte
politique difficile pour nos partenaires de la société civile, un niveau réduit en
termes de démocratisation et de primauté du droit ainsi qu‟une forte politisation (émotionnelle) de toutes les questions d‟ordre politique et sociétal sont à
l‟ordre du jour. Les paramètres qui expliquent jusqu‟à ce jour l‟évolution de
l‟Initiative en Europe du Sud-Est sont variés.
Tout d‟abord, ils sont le résultat du travail multiple et engagé de nos organisations partenaires et des équipes responsables dans les séminaires.
Par ailleurs, les facteurs suivants ont favorisé de manière déterminante le développement de l‟Initiative :
- le profil politique de nos programmes
Les thèmes prioritaires des programmes d‟échanges répondent aux interrogations, aux besoins et à la réalité quotidienne des jeunes vivant
dans cette partie d‟Europe et concernent également des sujets tabous.
Ils rendent tangible la plus-value des relations franco-allemandes pour
la région. Ainsi sont abordés des thèmes tels que la réconciliation, la
coopération transfrontalière, le traitement de l‟Histoire, le rôle de la société civile (notamment dans un processus de réconciliation), la démocratie et le pluralisme et surtout, l‟Europe du futur avec ses opportunités
pour les jeunes citoyens (des emplois, la prospérité et la vie dans des
sociétés libres). La transmission de la compétence interculturelle comme
compétence-clé pour la coopération en Europe constitue à la fois la base
de notre travail et un sujet transversal.
-
l‟importance des projets pilotes au sein de l„Initiative
L‟environnement politique délicat en Europe du Sud-Est et le traitement
nécessairement très prudent de certains thèmes (par exemple le traitement des crimes de guerre / le dialogue serbo-kosovar dans le Nord du
Kosovo / des projets sur les monuments commémoratifs en Macédoine)
ont amené les projets pilotes à devenir un instrument important de
l‟Initiative de l‟OFAJ dans les Balkans occidentaux. Les expériences réalisées ne sont pas seulement bénéfiques pour tous les partenaires en les
motivant à poursuivre de tels projets, mais elles permettent également
d‟envoyer dans la région des signaux politiques visibles en faveur du
dialogue.
-
les groupes cibles de l‟Initiative en Europe du Sud-Est
L‟Initiative de l‟OFAJ en Europe du Sud-Est s‟adresse explicitement à des
jeunes citoyens qui s‟engagent ou souhaitent s‟engager à l„avenir en faveur du développement démocratique dans les Balkans occidentaux, que
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ce soit sur le plan politique et/ou au niveau de la société civile, qui résistent au climat nationaliste et xénophobe comme à l‟apathie politique
ambiante et qui désirent faire avancer, dans des conditions difficiles,
l‟idée européenne et la démocratie en Europe du Sud-Est.
-
la concertation avec les ambassades en Europe du Sud-Est
L‟Initiative de l‟OFAJ en Europe du Sud-Est recherche le dialogue et la
collaboration avec les ambassades de France et d‟Allemagne dans les
pays des Balkans occidentaux. L‟information régulière et l‟implication de
ces dernières dans les activités de l‟Initiative sont d‟une importance cruciale pour elle et surtout pour nos jeunes participants. Cela permet à
l‟OFAJ de mieux axer son travail dans la région et de réaliser des actions
conjointes sur certaines thématiques ou à des occasions particulières.
Cette coopération offre à nos participants des interlocuteurs engagés et
intéressants au niveau des ambassadeurs ou des attachés culturels.
Outre une liste de conseillers politiques issus de nos organisations partenaires ou d‟autres personnalités d‟organisations gouvernementales et
non gouvernementales, elle représente également une base importante
pour l‟analyse politique de chaque pays qui s‟avère indispensable dans
notre travail.
-
création et développement d‟un groupe d‟anciens participants
de l‟Initiative en Europe du Sud-Est
Un grand nombre de nos participants aux programmes de l‟Initiative en
Europe du Sud-Est sont de futurs décideurs au niveau politique, économique et de la société civile. Les expériences tirées de nos rencontres
contribuent souvent à leur développement professionnel et personnel. Il
en existe de nombreux exemples.
Depuis 2012, l‟Initiative développe avec le cercle des « Jeunes Penseurs » la base d„un petit groupe d‟anciens afin d‟utiliser davantage les
expériences et les évolutions des participants pour le travail de l‟OFAJ et
plus spécifiquement celui de l‟Initiative en Europe du Sud-Est. Ils servent aussi d‟interlocuteurs et de conseillers dans le cadre de nouveaux
projets.
-
Renforcement du budget par l‟acquisition de fonds supplémentaires
Encouragés par nos expériences de l‟année 2012, nous souhaitons renforcer les fonds spéciaux limités dont nous disposons, d‟une part au
moyen de coopérations institutionnelles et d‟autre part, à l‟aide d‟une
demande de financement auprès de fondations et du monde économique. Cela s‟avère nécessaire à la fois afin de pouvoir soutenir des
programmes d‟échanges qui ont fait leurs preuves et de financer des
projets pilotes ainsi que de nouveaux partenaires. La prospection de
fonds supplémentaires par nos organisations partenaires en Europe du
Sud-Est est aussi appelée à s‟intensifier en concertation avec celles-ci.
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4. Les relations franco-allemandes et l‟Europe du Sud-Est
En 2013, les activités réalisées dans le cadre de l‟Initiative en Europe du SudEst ont été étroitement placées sous le signe du cinquantième anniversaire du
Traité de l‟Elysée et de la création de l‟OFAJ. Toutefois, indépendamment de ce
cinquantenaire, le thème de la réconciliation revêt une importance croissante
en Europe du Sud-Est et les expériences tirées du processus de réconciliation
et des relations franco-allemandes sont d‟autant plus au cœur de l‟attention.
L‟Initiative de l‟OFAJ en Europe du Sud-Est souhaite présenter ces dernières
aux jeunes citoyens des Balkans occidentaux non pas comme un modèle, mais
comme une source d‟inspiration et un vécu afin de les encourager dans leurs
efforts pour construire une société démocratique et pacifique. Le succès de la
réconciliation franco-allemande et d‟une coopération étroite entre les deux pays
constitue une expérience (européenne) qui rencontre un profond intérêt chez
les jeunes d‟Europe du Sud-Est. Ceux-ci s‟enquièrent des instruments concrets
ayant permis à la France et à l‟Allemagne de surmonter leur haine et de construire l‟Europe. La rencontre directe avec les jeunes Français et Allemands facilite également et de manière considérable le dialogue interethnique ou régional
entre les participants d‟Europe du Sud-Est et offre de nouvelles perspectives
ainsi que de nouveaux points de vue sur des questions politiques et sociétales.
Les programmes favorisent la découverte de la France et de l‟Allemagne et
permettent de mieux comprendre l‟Union européenne. Pour les jeunes Français
et les jeunes Allemands, ces échanges sont l‟occasion de découvrir la situation
politique, économique et sociale dans le pays d‟Europe du Sud-Est concerné et
la région en général. En outre, ils leur ouvrent une autre perspective par rapport à l‟UE et à la signification des relations franco-allemandes pour l‟Europe.
Le cinquantième anniversaire du Traité de l‟Elysée et de l‟OFAJ ont été placés
au centre de plusieurs événements dans les Balkans occidentaux. Que ce soit
dans le cadre d‟un débat public à Skopje organisé en collaboration avec les ambassades de France et d‟Allemagne en Macédoine ou bien à l‟occasion de la
présentation publique (suivie d‟une discussion) d‟un séminaire franco-germanoserbo-kosovar sous le parrainage des ambassades des deux pays au Kosovo ou
bien encore lors de manifestations diverses organisées par nos partenaires : le
cinquantième anniversaire et l‟importance des relations franco-allemandes pour
l‟Europe ont alimenté toutes les discussions et ont été célébrés, gâteaux et
bougies à l‟appui. (cf. page de garde)
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© Frank Morawietz
Débat public pour les cinquante ans du Traité de l’Elysée (Skopje)
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5. Cinq exemples de projets réalisés en 2013
- „Monuments commémoratifs et construction identitaire“ (2ème et 3ème
parties)
Programme d‟échange franco-germano-macédonien pour jeunes historiens
Organisations partenaires: Max Mannheimer Studienzentrum / Historial
de la Grande Guerre, Péronne / Association « Loja » de Tetovo, Macédoine
Groupe cible: étudiants en histoire et jeunes historiens
L‟objectif du projet est, par le biais d‟un dialogue entre des étudiants en histoire
et de jeunes historiens de France, d‟Allemagne et de Macédoine, de dégager les
différents points de vue sur la politique du souvenir menée dans les pays concernés, de discuter de l‟impact de cette politique et du traitement de l‟Histoire
sur la construction identitaire ainsi que d‟éclairer les conditions (politiques et
sociétales) d‟une « construction du souvenir ».
A la suite de la première phase de ce projet qui a eu lieu à Skopje en 2012 et
s‟est intéressée, entre autres, au concept controversé « Skopje 2014 », la deuxième partie du séminaire « Monuments commémoratifs et construction identitaire » a traité de trois thèmes historiques que l‟on retrouve dans le paysage
mémoriel berlinois : l‟histoire juive, l‟histoire de la Seconde Guerre mondiale et
l‟histoire de ce que l‟on appelle « la Guerre froide » au cours de laquelle, de
1945 à 1990, l‟Allemagne était séparée en deux Etats, la République Fédérale
d‟Allemagne et la République Démocratique Allemande. Ces trois thématiques
s‟avèrent non seulement centrales dans l‟histoire nationale allemande, mais
aussi européenne.
La troisième partie du projet s‟est déroulée en décembre 2013 à Paris et à Péronne dans l‟Historial de la Grande Guerre. Au premier plan se trouvaient cette
fois le souvenir de la Première Guerre mondiale vu de différentes perspectives
(France, Grande-Bretagne, Allemagne, Australie) ainsi que la question de la
mémoire de la Guerre d‟Algérie. Le programme a permis de visiter divers endroits retraçant la bataille de la Somme, de même que des lieux commémoratifs belges. Il s‟est également agi de discuter des approches différentes (et de
leurs raisons respectives) en termes de souvenir de la Première Guerre mondiale en Europe.
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- „Académie de jeunesse en faveur du dialogue et de la coopération Oser plus d‟Europe“
Séminaire pour de jeunes étudiants de Mitrovica Nord et Sud, de la vallée de Presevo, de Belgrade, de France et d‟Allemagne
Organisations partenaires: Bund der Deutschen Landjugend, Berlin / Roudel, Ladern-sur-Lauquet, Community Building, Mitrovica/ Youth Initiative for Human Rights, Belgrade
Groupe cible: étudiants/jeunes citoyens politiquement engagés dans
des structures de la société civile
Le Nord du Kosovo se trouve tout particulièrement dans une phase de transition difficile : les accords négociés par l‟Union européenne entre Belgrade et
Pristina sous la direction de Lady Catherine Ashton et portant sur le statut du
Nord du Kosovo ne peuvent être appliqués que pas à pas. La normalisation des
relations est en bonne voie, mais elle en est encore à ses balbutiements.
La question centrale est de savoir si les Serbes et les Albanais peuvent, à
l„avenir, vivre ensemble dans un respect mutuel et en paix dans un même Etat,
le Kosovo, et d‟observer l‟évolution des conditions politiques et juridiques en
Serbie et au Kosovo en vue d‟un rapprochement avec l‟Union européenne.
Ce cycle de séminaires lancé en 2012 favorise durablement le dialogue pacifique entre de jeunes Serbes (de Serbie et du Nord du Kosovo) et des Kosovars
autour de l‟avenir de la région en Europe. Le projet encourage le dialogue politique et interculturel (formation interculturelle intégrée) entre des jeunes citoyens de cette région et invite les jeunes participants de France, d‟Allemagne,
de Serbie et du Kosovo à débattre des défis futurs en Europe dans une perspective régionale et européenne. Sont également intégrés dans la discussion
les expériences et les instruments du processus de réconciliation et des relations franco-allemandes, non pas à titre de modèle mais comme une source
importante d‟inspiration. A Berlin, Strasbourg, Belgrade, Pristina et Mitrovica,
les participants s‟entretiennent avec des représentants de gouvernements, de
partis, des médias et de la société civile ainsi qu‟avec des députés du Parlement européen et du Conseil de l‟Europe.
La deuxième partie de l‟échange (la première ayant eu lieu en 2012 à Berlin)
s‟est déroulée à Belgrade, en Serbie, à Bujanovac dan le sud du pays (vallée de
Presevo) ainsi qu‟à Pristina et à Mitrovica (Nord et Sud). De nombreuses discussions avec des représentants des parlements et des gouvernements (notamment du parlement serbe et des ministres du gouvernement kosovar), de la
société civile, de l‟administration (à Mitrovica Nord) et des médias ont permis
aux participants de se faire une idée de la situation politique actuelle et des
relations entre la Serbie et le Kosovo. Les étudiants ont présenté les résultats
de leurs travaux lors d‟un débat public auquel ont participé l‟ambassadeur
d‟Allemagne au Kosovo et une représentante de l‟ambassade de France. Ils ont
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aussi célébré le cinquantenaire du Traité de l‟Elysée et de l‟Office francoallemand pour la Jeunesse.
La troisième étape à Strasbourg s‟est articulée autour de trois éléments principaux : l‟approfondissement des processus d‟apprentissage interculturel, entre
autres par le biais d‟une simulation interculturelle, l‟histoire et le présent des
relations franco-allemandes (visite du Mémorial de Schirmeck et excursion à
Kehl) et enfin, la visite du Conseil de l‟Europe suivie d‟un entretien avec l‟un de
ses représentants sur la politique que mène cette institution en Europe du SudEst.
Au cours des trois phases du programme, les participants se sont retrouvés en
petits groupes de travail sur les thèmes suivants « l‟intégration européenne »,
« la société civile », « les relations franco-allemandes », « la compétence interculturelle » et « les médias » afin d‟échanger sur leurs impressions et leurs
expériences. Parallèlement, ils ont élaboré un site Internet (mis en ligne en
2014) ainsi que des manifestations régionales afin de partager leur vécu avec
d‟autres jeunes et d‟encourager le dialogue transfrontalier.
© Frank Morawietz
« Oser plus d’Europe », échange franco-germano-serbo-kosovar de jeunes
du cycle de séminaires « Académie de jeunesse en faveur du dialogue
et de la coopération » (Strasbourg)
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- „La poursuite pénale des crimes de guerre en Europe et le rôle du
droit international dans le traitement de l‟Histoire“
Séminaire franco-germano-serbo-croate
Organisations partenaires: Max Mannheimer Studienzentrum, Dachau /
Centre de la Mémoire, Oradour-sur-Glane / LAD, Osijek / Recom Initiative, Belgrade / Youth Initiative for Human Rights, Belgrade
Groupe cible: étudiants (en droit international, sciences politiques et
histoire)
Au terme d‟une préparation très minutieuse, l‟OFAJ et ses partenaires de
France, d‟Allemagne, de Serbie et de Croatie ont mis en place un projet destiné
à des étudiants (en droit et en sciences politiques) sur le traitement des crimes
de guerre. Ce thème est, surtout dans les Balkans, d‟une grande actualité
compte tenu des procès en cours devant le Tribunal pénal international pour
l‟ex-Yougoslavie à La Haye et il touche énormément les gens en Europe du SudEst.
Après la première partie (consacrée à la poursuite pénale des crimes de guerre
de la période nazie) qui s‟était déroulée en 2012 à Dachau et à Munich et comprenait aussi une visite de deux jours au Tribunal pénal international pour l‟exYougoslavie à La Haye, la seconde phase du projet s‟est intéressée à la situation spécifique relative à la poursuite des crimes de guerre en Croatie et en
Serbie.
Des entretiens avec des représentants de tribunaux en Croatie et en Serbie qui
s‟occupent des crimes de guerre commis lors des guerres récentes dans les
Balkans ainsi que des visites et des discussions sur des lieux tels que Jasenovac
et Vukovar ont permis de se pencher « prudemment » sur des crimes de guerre
perpétrés il y a peu. Lors du bilan du séminaire, une participante de Serbie a
décrit cette expérience ainsi : « Tout d’abord, j’aimerais souligner le fait que
peu de jeunes de Serbie et de Croatie ont eu l’occasion de visiter ensemble ces
deux endroits, Jasenovac et Vukovar, et d’avoir un dialogue sensé et pacifique
sur des crimes de guerre commis il n’y a pas si longtemps que ça. J’admets
qu’il était plus facile de discuter, comme nous l’avons fait, en Allemagne sur les
crimes nazis que de se pencher sur les crimes commis dans nos pays ou orchestrés par nos Etats. Nous avons cependant montré du respect envers les
victimes et condamné les criminels indépendamment de leur nationalité. Nous
avons fait un effort pour comprendre l’autre côté sans le juger. De la sorte,
nous avons jeté les bases d’une future coopération et d’un dialogue.
En outre, c’était très utile de voir quel genre de perception ont les gens qui ne
viennent pas de cette région. Les participants de France et d’Allemagne nous
ont aidés à créer une perspective plus large et à ne pas être « balkanocentristes ». Je pense que nous, venant de Serbie et de Croatie, avons tendance à
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considérer notre conflit et nos problèmes post-conflictuels comme uniques au
lieu de chercher des expériences comparables qui pourraient s’avérer fonctionnelles. Pour cette raison, la présence de participants français et allemands a
enrichi notre observation et nous avons pu avoir une vision plus large.
Pour résumer, Hannah Arendt a écrit que nous ne serions jamais capables de
surmonter notre passé. Il demeure toujours comme une partie intégrante de
nos histoires personnelles ou des récits historiques. C’est pourquoi la seule
chose que nous puissions faire est de parler du passé, peu importe à quel point
c’est difficile et douloureux. C’est ce que nous avons fait au cours de ce projet.
Nous étions là pour parler et maintenant il nous appartient de décider de ce
que nous allons faire avec ces histoires. »
La troisième partie du projet est prévue en mars 2014 à Paris et à Oradour-surGlane.
- Memory Lab - Le traitement d‟une Histoire difficile en Europe (projet
en coopération) “Souvenir contradictoire, souvenir communicant ?”
Quatrième voyage d‟étude annuel et atelier à Berlin, Francfort/OderSlubice, Ravensbrück à destination de multiplicateurs du travail de
jeunesse, de représentants de lieux de mémoire et d‟institutions de la
société civile
Organisations partenaires : L‟Initiative de la jeunesse pour les droits de
l‟Homme BiH, le Documenta-Centar pour le traitement du passé (Croatie), le Centre André Malraux à Sarajevo et l‟Office franco-allemand
pour la Jeunesse en coopération avec l‟Institut d‟Histoire appliquée
Francfort/Oder, le Musée du Mur de Berlin et le département de formation du Erinnerungzentrum Ravensbrück
Groupe cible : multiplicateurs du travail de jeunesse / représentants de
lieux de mémoire / représentants d‟institutions de la société civile engagées dans le travail de mémoire
L‟ « atelier du souvenir » offre une plateforme d‟échange, de coopération et de
compréhension critique de l‟histoire et de la mémoire en Europe. Celle-ci réunit
des institutions, des organisations et des personnes actives dans des lieux
commémoratifs ou dans le travail de mémoire dans les Balkans occidentaux
ainsi qu‟en Europe centrale et occidentale. Elle permet de créer pour ses participants un environnement interactif d‟apprentissage mutuel à travers des
voyages d‟étude, des ateliers, des projets communs et le partage d‟expériences
et de méthodes. La plateforme contribue à surmonter les lacunes, à renforcer
un accès constructif au traitement d‟un passé difficile et à développer un espace commun du souvenir en Europe. Le projet a vu le jour en juin 2010 sous
le titre « La manière d‟aborder un passé difficile dans les Balkans occidentaux
et en Europe centrale et occidentale ». Un premier atelier s‟est déroulé à Sarajevo, suivi d‟un autre à Prijedor en 2011 et d‟un voyage d‟étude à Jasenova,
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Donja Gardina et Vukovar. En octobre 2012, une troisième rencontre a eu lieu
en France avec la visite de l‟Historial de la Grande Guerre à Péronne, du Mémorial de la Shoah et de la ville d‟Oradour-sur-Glane. De ces trois rencontres sont
nées plusieurs coopérations et activités bi et multilingues impliquant différentes
organisations participantes.
Après deux années dans les Balkans occidentaux et une en France, le quatrième voyage d‟étude suivi d‟un atelier s‟est tenu en Allemagne du 20 au 26
octobre.
Leurs objectifs en 2013 étaient les suivants:
• Explorer le thème du souvenir contradictoire en Allemagne (IIIème
Reich/RDA, victimes/bourreaux, victimes/victimes, Pologne/Allemagne,
RFA/RDA) et les défis afférents en termes de mémoire.
• Lier les expériences de l‟Allemagne à la situation et au travail de mémoire des pays de l‟ex-Yougoslavie et des autres pays représentés.
• Découvrir le mémorial de Ravensbrück et mener une réflexion sur la
question des identités.
La poursuite de l‟atelier est prévue en 2014 en Macédoine et au Kosovo.
© Frank Morawietz
Memory Lab – Le traitement d’une Histoire difficile en Europe (projet en coopération)
“Souvenir contradictoire, souvenir communicant ?” (Ravensbrück)
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- „Courage civil“
Atelier franco-germano-macédonien à destination de jeunes acteurs
comprenant un travail sur des textes de l„auteur russe Daniil Charms
en collaboration avec des metteurs en scène de Macédoine, de France
et d‟Allemagne (Stuart Seide, Lille / Harald Siebler, Berlin / Vladimir
Milcin, Skopje)
Organisations partenaires: Universität der Künste, Berlin / EPSAD Lille /
Université Skopje
Groupe cible: étudiants / diplômés de la Faculté d‟art dramatique de
l‟Université de Skopje / École Professionnelle Supérieure d‟Art Dramatique (EPSAD), Lille/ Universität der Künste (UdK), Berlin
L‟objectif du projet était de faire travailler ensemble de jeunes acteurs de Macédoine, de France et d‟Allemagne sous la direction de trois metteurs en scène.
Tandis que le metteur en scène allemand Harald Siebler a travaillé à Skopje
avec les étudiants sur des textes de l‟auteur russe Daniil Charms (2012), le
metteur en scène macédonien Vladimir Milcin a pris les rênes à Lille et son homologue français, Stuart Seide, à Berlin.
Dans ce projet, le processus interculturel au sein du groupe s‟est décliné sur
plusieurs niveaux : sur un plan artistique professionnel, en particulier dans la
rencontre entre trois cultures théâtrales européennes distinctes dans trois lieux
en Europe, en termes de contenu avec un traitement multiple de l‟auteur Daniil
Charms et enfin, sur le plan individuel dans les moments formels et informels
du programme au cours desquels les participants ont eu un échange sur leurs
expériences interculturelles.
Aussi bien à Skopje (2012) qu‟à Lille et à Berlin (2013), la semaine de séminaire s‟est conclue sur une première de la pièce de théâtre présentée au public
ainsi qu‟un exposé des résultats de l‟atelier. Ces manifestations comprenaient
également une discussion avec le public sur la pièce de théâtre et sur le contexte de cette collaboration théâtrale franco-germano-macédonienne.
Les jeunes acteurs de France, d‟Allemagne et de Macédoine ont présenté un
court extrait des résultats de ce travail en trois parties lors de la célébration du
cinquantième anniversaire de l‟OFAJ à Paris.
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Perspectives sur les programmes 2014
La planification des projets pour l‟année 2014 est résolument placée sous le
signe de la commémoration de la Première Guerre mondiale. Ainsi, l‟OFAJ va
participer, en collaboration avec l‟ambassade de France et l‟ambassade
d‟Allemagne à Sarajevo, l‟association Kult et la fondation « Heart of Europe Sarajevo », à un événement réunissant 100 jeunes dans le cadre des célébrations officielles dans la capitale bosnienne et mettre notamment en place un
Open Space.
Un autre projet en Macédoine réalisé en coopération avec des experts français
et allemands qui ont pris part à la rédaction d‟un manuel scolaire commun
franco-allemand doit soutenir des enseignants macédoniens et albanais en Macédoine dans leur dialogue commun sur l‟Histoire.
Nous prévoyons un projet à destination de jeunes de France, d‟Allemagne, de
Serbie et de Bosnie-Herzégovine sur la question de savoir comment intéresser
et familiariser un jeune public à la thématique de « la culture du souvenir ».
Une rencontre franco-germano-bosno-croate pour des enseignants et des professeurs stagiaires doit traiter la question de l‟intégration de lieux de mémoire
dans les cours de manière adaptée aux élèves tout comme la façon dont une
pédagogie multiperspectiviste peut être promue.
Après la conduite de l‟atelier d‟histoire multilatéral « Memory Lab » en Allemagne en 2013 auquel ont participé plus de 40 multiplicateurs de lieux de
mémoire et d‟ONG de France, d‟Allemagne, de Serbie, de Croatie, de BosnieHerzégovine, du Kosovo, de Belgique et des Pays-Bas, « Memory Lab » retournera en Europe du Sud-Est en octobre 2014 avec un voyage d‟étude au Kosovo
et un atelier en Macédoine.
Comme mentionné précédemment, nous proposerons à nouveau en 2014 la
formation multilatérale au journalisme en ligne à destination de jeunes journalistes.
Le dialogue entre de jeunes Serbes et Kosovars albanais de Mitrovica Nord et
Sud, de jeunes Serbes de Belgrade et jeunes Albanais de la vallée de Presevo
ainsi que de jeunes Français et Allemands sera poursuivi dans le cadre de
l‟ « Académie de jeunesse pour le dialogue et la coopération » sur le thème :
« Penser l‟Europe ». Des rencontres sont prévues à Berlin, Belgrade, Pristina et
Mitrovica au cours desquelles nous envisageons de conduire des entretiens
avec des représentants parlementaires et gouvernementaux à Belgrade et à
Mitrovica.
Le dialogue franco-germano-serbo-croate entre de jeunes étudiants en histoire
et en sciences politiques sur la question du traitement des crimes de guerre se
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poursuivra en 2014 avec une troisième partie à Paris et à Oradour. Les organisations impliquées nous ont d‟ores et déjà demandé de continuer et d‟intensifier ce cycle de séminaires très intéressant et réussi.
Pour l‟année à venir, nous souhaitons concrétiser la coopération avec les Jeunes
Penseurs de l‟OFAJ, le profil de leurs missions à venir et les possibilités de développement dans le cadre de l‟Initiative en Europe du Sud-Est. C‟est ainsi
qu‟ils seront également associés à la préparation de l‟Open Space lors de la
conférence « Mlada Evropa » organisée à l‟occasion des commémorations de la
Première Guerre mondiale.
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