LOFFICIEL N10 MATTIAZZI OSSO – copie
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LOFFICIEL N10 MATTIAZZI OSSO – copie
s’ajouter d’autres mixtures nouvelles, souvent d’origines très modestes – celles que Starck va assembler dans sa chaise pour Emeco par exemple, rebuts variés. Les herbes qui nous sauveront de la pénurie, en partie, à peu près certainement. À celles de la médecine s’associeront d’autres désormais. Le bambou, on l’a déjà compris, n’est déjà plus un exotisme ou l’expression pittoresque d’un caprice, mais le matériau bientôt appelé à remplacer presque entièrement le bois. Ses qualités physiques, associées à sa nature infiniment renouvelable dans des délais très brefs, en font le candidat favori. DÉMATÉRIALISATION Un transfert d’investissement s’opère. Les marqueurs culturels qu’ont été le livre, le disque, n’occupent déjà plus la place qui a été la leur. Cela fait beaucoup d’étagères vides en perspective. Comme des squelettes d’immeubles modernes à Beyrouth-ouest après le combat, du Mies Van der Rohe vraiment à l’os. Le déplacement de ces symboles statutaires disparus, ou en voie de l’être pour toute une génération, va peut-être s’opérer vers des créations d’ordre artistique. Vers de la déco aussi : le cabinet de curiosités est devenu la panacée du nouveau remplissage. Le plat de résistance de la décoration, de la farce pour remplir tous les plans horizontaux de la maison. Mais on n’achète pas des souvenirs et des reliques sur catalogue, de l’André Breton par petits morceaux. Ou, précisément si c’est Breton, parce qu’il faut une histoire derrière, sinon c’est du papier peint (voir comment s’animent les ventes aux enchères d’automobiles à ce sujet). On va sûrement voir se multiplier les boîtes, les présentoirs, les reliquaires à la suite de ces cloches de verre déjà omniprésentes. Ce seront des petites scènes, des autels, autant de podiums. Michele De Lucchi y travaille (Produzione Privata). Les petits supports de Erwan et Ronan Bouroullec (Corniches, Vitra) ne parlent pas d’autre chose. La ligne Grado (Ron Gilad pour Molteni) est en plein dedans. Un ensemble de productions de verre (multiples designers indépendants toutes nationalités confondues, un projet Ecal aussi) ou de cristal (Patricia Urquiola pour Baccarat) semblent aussi parler de cet objet qui va occuper une place d’étagère laissée vacante. Il serait possible de lire les propositions de l’omniprésente structure japonaise Nendo pour Bisazza (territoire salle de bains) sous l’angle de cet encadrement précieux, quasi rituel. On verrait aussi ces lignes dans l’exposition d’Alberto Biagetti (Memphis/Post-design) entre disparition nuancée (le dégradé qui va décidément bien) et des limites tracées au chaos, encadré. HORREUR Quelques places sont déjà occupées. Il y a un secteur intestinal, fasciné d’entrailles, sur la ligne du repoussant organique, facilement macabre. Les matériaux y cèdent aux mollesses suspectes. Le design, en ces moments-là, quitte le champ qui est d’habitude le sien, celui de la générosité et de la bienveillance. Il trafique avec l’autre côté, avec l’immonde et le dégoûtant. Il permet de rééquilibrer la très grande majorité des productions qui deviennent mièvres à force de volonté de joli à tentation littéraire. Le plus fort, l’un des seuls encore vraiment en vie sur cette ligne est certainement Joep Van Lieshout (Nacho Carbonell, pour ne citer que lui, était très discret cette année). Un pied dans la création artistique, l’autre dans l’objet et le mobilier. Il expose régulièrement (galerie Jousse Entreprise à Paris, et Carpenter’s Workshop, simultanément). Il produit with the medicinal ones. Bamboo, as we have already seen, is not longer exotic or the picturesque expression of a caprice, but material soon to replace wood almost entirely. Its physical qualities, associated with its infinitely renewable nature in relative short time, make it a favorite candidate. DEMATERIALIZATION A transfer of investments is taking place. Cultural markers such as books and records no longer hold the place they once did. That means a lot of empty shelves in perspective. Like the skeletons of modern buildings in west Beirut after fighting, Mies Van der Rohe down to the bone. The displacement of these vanished statutory symbols, or in the process of becoming so for an entire generation, will perhaps soon apply to artistic creations. To decorating too: a curiosity cabinet has become the panacea of a new way of filling. Decoration’s main dish, stuffing to fill all the horizontal planes of the house. But we don’t buy souvenirs and relics by catalogue, from André Breton in little pieces. Or, precisely if it is Breton, because there has to be a story behind it, otherwise it is wall paper, (see how automible auctions fare à propos). Boxes, display cases, reliquaries will probably increase following upon the glass cloches that are already omnipresent. They will be small scenes, altars, so many podiums. Michele De Lucchi is already working on it (Produzione Privata). The little stands by Erwan and Ronan Bouroullec (Corniches, Vitra) do not speak to anything else. The Grado line (Ron Gilad for Molteni) is right in the middle. An ensemble of glass productions (multiple independent designers of various nationalities, also an Ecal project) or in crystal (Patricia Urquiola for Baccarat) also seem tp speak of the object that will occupy a space on the empty shelf. It would be possible to read the propositions of the omnipresent Japanese structure Nendo for Bisazza (bathroom territory) from the angle of the precious frame; almost ritual. These lines will also be seen in the Alberto Biagetti (Memphis/Post-design) exhibition between shaded disappearance (shading is doing decidedly well) and the limits traced in chaos, framed. HORROR A few places are already occupied. There is an intestinal sector, fascinated with entrails, in line with the organically repulsive, easily macabre. Materials give in to suspicious softness. Design, at these times, leaves the field that is usually its own, generosity and benevolence. It traffics with the other side, with the squalid and the disgusting. It permits the balancing of the large majority of productions that become soppy, from wanting to be lovely like in books. The best, one of the only ones alive in this line is certainly Joep Van Lieshout (Nacho Carbonell, not to mention anyone else, it was very discreet this year). One foot in artistic creation, the other in objects and furniture. He exhibits regularly (gallery Jousse Entreprise in Paris, and Carpenter’s Workshop, simultaneously). He produces in large quantities, thanks notably to his 6 MAQUETTE_entiere_retouche_DEFINITIVE_OB.indd 6 13/06/12 20:11 MATTIAZZI Nitzan Cohen Konstantin Grcic 10 MAQUETTE_entiere_retouche_DEFINITIVE_OB.indd 10 OBJECTS & FURNITURES 13/06/12 20:14