Extraits du livre Evolution Spontanée

Quelques extraits du livre Évolution spontanée
de Bruce Lipton et Steve Baerman
Comme les images ornant les ailes du papillon sur la couverture de ce livre,
les images de motifs fractals d'une beauté saisissante générées par
ordinateur devraient nous rappeler qu'en dépit de nos angoisses
modernes et du chaos apparent de notre monde, l'ordre existe dans la
nature. Et comme cet ordre est intrinsèquement composé de motifs
fractals, il n'y a rien de vraiment nouveau sous le soleil.
Le monde ésotérique de la géométrie fractale présente un modèle
mathématique qui démontre que l'arbitraire, l'absence de plan, le hasard et
les accidents qui sous-tendent la théorie de Darwin appartiennent à une
conception dépassée des choses. Nous croyons que le fait de continuer à
soutenir ces idées archaïques constitue une menace fondamentale pour la
survie de l'humanité et que ces idées devraient le plus rapidement possible
suivre le même chemin que la vision précopernicienne, selon laquelle la
Terre est au centre de l'univers.
Le fait que la biosphère est de nature fractale est une certitude acquise. La
question plus importante qu'il nous faut maintenant examiner est la
suivante : les organismes biologiques ont-ils acquis leur caractère fractal de
manière fortuite ou intentionnelle ? La théorie darwinienne classique
suggère que l'évolution est le résultat de mutations aléatoires et que c'est
tout simplement un hasard si la nature est devenue ce qu'elle est.
Toutefois, la récente découverte de mécanismes d'hypermutation
somatique révèle l'existence d'un processus au cours duquel les cellules
provoquent délibérément la mutation de leurs gènes, et ce, afin de
participer activement à leur propre évolution.
Les études menées entre autres par Cairns sur l'évolution bactérienne ont
démontré, comme il est mentionné plus haut, que les systèmes vivants ont
la capacité innée de déclencher des changements évolutifs afin d'assurer
leur survie dans un environnement en perpétuel changement. Pour décrire
ce mécanisme de modification génétique récemment découvert, on parle de
mutations adaptatives, dirigées, ou bénéfiques. Peu importe le terme
employé, le sens reste le même : les changements évolutifs semblent avoir
un but et ne sont donc pas fortuits.
Un maître-plan qui sous-tend l'évolution existe ; il s'exprime dans la nature
fractale de l'environnement naturel. L'évolution de la vie sur Terre a été
marquée par des extinctions de masse périodiques causées, à ce qu'il
paraît, par des cataclysmes environnementaux ayant ponctué le calme
relatif des périodes de stase évolutive. À la suite de ces bouleversements
planétaires, c'est grâce à des mutations adaptatives que la vie a réussi à
survivre, à évoluer et, une fois de plus, à proliférer. C'est leur aptitude à
déclencher volontairement des mutations génétiques qui a permis aux
espèces survivantes de transformer leur patrimoine génétique afin
d'arriver à s'adapter à leurs nouvelles conditions environnementales.
Les cinq dernières extinctions de masse constituent donc en quelque sorte
des ponctuations évolutives ayant radicalement modifié la vie sur cette
planète. Tout aussi soudainement que les anciennes formes de vie
disparaissaient à cause de ces événements catastrophiques, de nouvelles
formes de vie étonnamment diversifiées voyaient le jour.
(...)
« Si les bactéries peuvent évoluer à dessein, pourquoi pas nous ? Peut-on
délibérément évoluer ? La réponse est oui ! Et c'est précisément le sujet
central de ce livre. »
(...)
La nature autosimilaire des fractales est la principale raison pour laquelle
les connaissances acquises par l'étude de la biologie cellulaire peuvent nous
aider à mieux comprendre la biologie humaine et les communautés sociales
humaines. Plus important encore, compte tenu de la nature fractale de
l'évolution, le fait de savoir à quel type d'organisation et de dynamique les
cellules ont recours au sein de la communauté cellulaire que représente un
corps humain peut nous fournir un aperçu des schémas de fonctionnement
nécessaires pour créer une harmonie semblable chez les « cellules
humaines » formant collectivement la société humaine.
Au fil de millions d'années d'évolution, les citoyennes cellulaires composant
les organismes pluricellulaires ont élaboré un plan de paix efficace qui leur a
permis d'améliorer leurs chances de survie ainsi que celles des autres
organismes dans la biosphère. Réfléchissez un instant à l'harmonie
remarquable qui règne entre les milliers de milliards de cellules composant
un corps humain en bonne santé. Nos cellules ont apparemment résolu
tous les problèmes susceptibles de nuire à la coopération entre elles, de
sorte que nos tissus et nos organes, qui sont l'équivalent des États-nations
de la communauté cellulaire, ont tendance à se soutenir mutuellement
plutôt qu'à se faire concurrence et à lutter les uns contre les autres.
(...)
Sous notre peau se trouve une communauté de cellules qui est 700 fois plus
nombreuse que la population de la Terre entière. Si nous adoptions le
mode de vie d'une communauté de cellules humaines en bonne santé, peutêtre ne serions-nous pas en ce moment aux prises avec la sixième grande
extinction de masse de l'histoire de la planète. Notre prochaine étape
consistera donc à étudier l'univers cellulaire de notre propre corps à
travers le prisme de la géométrie fractale. Cette exploration révélera des
parallèles frappants entre la société humaine et la société cellulaire, et
lèvera le voile sur ce que nous devons faire pour profiter d'une vie saine et
heureuse dans un monde cohérent et harmonieux.
(...)
À la lumière des crises mondiales actuelles, il semble évident que les
méthodes employées par les humains pour assurer leur survie sont au
mieux d'une valeur douteuse. Comme je l'ai mentionné précédemment,
l'énergie est nécessaire pour maintenir la vie, et une trop grande perte
d'énergie se traduira par de la faiblesse, la maladie et même la mort.
Contrairement aux humains, toutes les autres formes de vie sont des
modèles éprouvés de conservation d'énergie et d'efficacité. Nous le savons
parce que les espèces n'ayant pu gérer correctement leurs réserves
d'énergie vitale se sont éteintes.
Les humains, qui sont responsables de beaucoup plus de gaspillage que
toute autre forme de vie en ce monde, se heurtent à cette même possibilité.
Malheureusement, la destruction de la biosphère par l'homme pourrait
également conduire à l'extinction de ces mêmes organismes plus intelligents
et plus efficaces qui ont vécu en harmonie avec l'environnement pendant
des millions d'années.
L'indice de survie nous aide à réaliser que nous sommes apathiques et
inefficaces, et que nous dépensons trop d'énergie à stimuler une croissance
excessive et incontrôlée et à nous protéger contre des menaces intangibles,
voire exagérées - pensons, par exemple, aux budgets exorbitants affectés à
la sécurité intérieure aux États-Unis. Cet indice met également en lumière le
fait que pour assurer notre survie il est urgent de cesser de gaspiller,
comme il est urgent de n'utiliser que des ressources renouvelables, de
devenir beaucoup plus efficaces, et surtout de sortir de notre torpeur
apathique.
Dans leurs efforts pour tenter de remédier aux problèmes économiques
mondiaux actuels par des mesures à la pièce, nos dirigeants
gouvernementaux et financiers se comportent comme l'équipage du Titanic
en se contentant de réarranger les chaises longues sur le pont alors que le
navire coule.
Peut-être, ainsi qu'Einstein le suggérait, est-il temps de résoudre nos
problèmes en faisant plutôt appel à de nouvelles idées. Dans notre quête
de connaissances vitales, nous devons apprendre à suivre le conseil des
anciens sages selon qui les réponses que nous cherchons se trouvent en
nous. Einstein faisait écho à cette sagesse lorsqu'il écrivait : « Examinez en
profondeur la nature et alors vous comprendrez tout beaucoup mieux. »
(...)
C'est à la suite de cette invasion des Kurgans [des tribus de guerriers
violents et bien armés venues des steppes de la Russie centrale qui ont
envahi et détruit il y a 5 000 ans la civilisation agraire, pacifique et égalitaire
qui s'était alors développée en Europe] que la civilisation a adopté son
caractère masculin actuel en vouant un culte à des dieux belliqueux dans
une société dominée par une hiérarchie d'hommes avides de pouvoir et
obsédés par le contrôle, la protection et la technologie.
La survie de la civilisation a donc été menacée par près de cinq millénaires
de domination patriarcale autoritaire gonflée à la testostérone. Les valeurs
prônées par ce type de leadership ont mené à un monde profondément
déséquilibré qui accentue l'instinct masculin de protection, au détriment des
qualités féminines favorisant la croissance de tout ce qui vit.
Afin de redonner vie et vitalité à notre monde, il est désormais nécessaire
de réintégrer les valeurs complémentaires du féminin sacré. Que cela soit
vu comme une fusion de l'Orient et de l'Occident ou comme une alliance
des hémisphères - à l'instar de la prophétie maya selon laquelle « quand
l'aigle volera de nouveau avec le condor, une paix durable régnera sur les
Amériques » -, un retour à l'équilibre entre les polarités masculine et
féminine est la première étape à franchir pour rétablir la santé de la planète
et faire en sorte que l'amour et l'harmonie puissent à nouveau régner sur la
Terre.
Comme nous le verrons dans notre examen de la façon dont le corps
politique peut prendre exemple sur le succès évolutif du corps humain, une
clé importante pour la réussite de notre émergence évolutive réside dans le
rapprochement de ce que nous percevons à l'heure actuelle comme des
opposés. Ce n'est qu'en intégrant les dualités qui se sont jusqu'ici
affrontées que nous pourrons atteindre l'unité grâce à laquelle un avenir
prometteur s'ouvrira devant nous.
(...)
Au vu de la situation où nous nous trouvons aujourd'hui, il est naturel de
se demander qui est responsable de ce triste état des choses. Faut-il
blâmer les banquiers, les capitalistes, les entreprises ou les politiciens ?
Certes, ces machines à profits que sont les entreprises portent une part de
responsabilité puisqu'elles n'ont pas hésité à découpler les profits des coûts
environnementaux s'y rattachant. Mais si nous ne faisons qu'identifier
deux ou trois coupables, nous allons rater l'occasion d'apprendre une
importante leçon, à savoir qu'au fond nous sommes tous collectivement
responsables de cette situation puisque nous ne cessons d'y contribuer.
Ceci est particulièrement vrai dans la société moderne où les pauvres
rêvent de gagner à la loterie, la classe moyenne s'endette pour satisfaire
ses moindres envies, et les riches accumulent des richesses jusqu'à ne plus
savoir qu'en faire.
Comme nous sommes tous plus ou moins conditionnés à croire qu'il faut
lutter pour survivre, la peur de ne pas en avoir assez est tellement
répandue qu'il est difficile d'imaginer tout autre état de vie. Ce
conditionnement qui nous fait craindre la rareté a aggravé les choses, tout
comme les intérêts sur la dette, alors que les matérialistes scientifiques et
les darwinistes amassaient une abondance de preuves historiques
démontrant que l'indigence et la cupidité font apparemment partie de la
nature humaine.
Voilà plus de 3 000 ans que la civilisation humaine est obsédée par l'argent.
Que se passerait-il si nous mettions fin à cette obsession ?
Par la même occasion, demandons-nous par quoi nous aimerions remplacer
notre bonne vieille cupidité gloutonne. Heureusement, un grand nombre
des cellules imaginales du corps social de l'humanité se sont manifestées
afin de nous aider, grâce à de nouvelles idées, à voir au-delà de la matrice
de l'argent et à concevoir une nouvelle économie.
(...)
Le nouvel ordre mondial holistique que nous pourrions cocréer serait
circulaire et profondément différent, car il se formerait du bas vers le haut
en une matrice d'interconnexion communautaire fonctionnelle dont tout le
monde pourrait profiter. Ce serait un atout extraordinaire qui, en fait,
accroîtrait la liberté individuelle. Moins nous aurons besoin de nous
protéger les uns des autres, plus grandes seront la liberté et la richesse
dont nous disposerons dans notre recherche du bonheur. Et comme
merveilleux effet secondaire, plus il y aura de gens heureux sur la Terre,
moins il sera nécessaire de nous protéger les uns des autres.
Grâce au pouvoir que nous donne Internet d'unir le village global, de telles
idées font déjà le tour de la toile. Nous allons bientôt pouvoir réaliser
l'idéal politique le plus élevé qui soit : promouvoir et soutenir une humanité
saine et unie sur une planète d'abondance où chacun pourra vivre dans le
bonheur et la paix. Tout ce qu'il faut maintenant, c'est qu'une masse
critique d'humains acceptent de participer à notre transformation
collective.
(...)
L'histoire de l'évolution de la vie sur terre fut profondément marquée par
l'éveil de la conscience de soi chez nos lointains ancêtres. Cette conscience
de soi est le mécanisme neurologique grâce auquel chaque individu peut
choisir en toute conscience de répondre ou non à ce qui se passe dans son
environnement. Cette liberté de choix est ce que l'on appelle le libre arbitre
humain. Ainsi, à la différence de la limaille de fer qui n'a pas la capacité de
s'assembler en une barre de fer solide, les humains peuvent choisir
consciemment de générer un état de cohérence et ainsi créer un champ de
conscience unifié capable d'exercer une influence directe sur le champ de
conscience planétaire.
De plus, l'influence qu'une barre de fer peut avoir sur un champ
magnétique est statique. En revanche, les humains ont la capacité de
modifier de manière dynamique et créative les champs d'énergie de la
Terre grâce à une intention consciente commune. La conscience collective
de l'humanité peut transformer les crises civilisationnelles que nous
traversons en une nouvelle réalité viable et durable. Nous pouvons
vraiment faire renaître le jardin d'Éden et recréer le paradis sur terre.
Comment pouvons-nous créer ensemble une cohérence telle qu'elle puisse
nous permettre de réaliser notre « destinée manifeste » ? Comment
pouvons-nous devenir des participants actifs dans l'évolution de la vie au
lieu de nous cantonner dans un rôle de simples spectateurs ?
La première étape consiste à réécrire notre histoire commune, à redéfinir
les croyances paradigmatiques formant la toile de fond de notre réalité
collective. Cela commence non pas par une histoire imposée d'en haut, mais
par un canevas général à partir duquel la nouvelle histoire peut émerger
de la base. Cette amorce d'une nouvelle histoire peut être trouvée en
examinant les pistes de solution prometteuses grâce auxquelles nous
pouvons réaliser notre destin évolutif.
(...)
Certains insistent pour dire que la conscience humaine n'est pas à la
hauteur de cette mission évolutive. Les adeptes du déterminisme spirituel,
par exemple, soutiennent que nous sommes des pécheurs désespérément
imparfaits qui ne peuvent être sauvés que par une intervention divine. Les
élitistes intellectuels soulignent l'ignorance crasse des masses et nos échecs
par trop évidents en tant qu'espèce humaine.
Pourtant, divers signes semblent indiquer que nous sous-estimons peutêtre le degré d'éveil actuel des gens. Dans le document Our Own Words
2000, qui présente les résultats d'un vaste projet de recherche mené en
2007 par le Fund For Global Awakening, on rapporte que 85 % des
Américains croient que « nous sommes tous fondamentalement liés en un
seul tout ». Une écrasante majorité d'entre eux, soit 93 %, s'entendent
pour dire qu'il est « important d'enseigner à nos enfants de se sentir
connectés à la Terre, aux autres humains et à toute vie ».
(...)
Par conséquent, le véritable défi pour chacun de nous consiste à s'atteler à
la roue de l'évolution, à apprendre les leçons du passé afin de ne plus avoir
à les répéter, et à se rappeler que c'est de l'intérieur et non de l'extérieur
que les cellules éveillées du corps de l'humanité vont changer le monde.
Nous jetons maintenant les bases d'un avenir lumineux, nous vivons
chaque instant avec un pied au paradis et nous construisons un pont que
l'humanité tout entière pourra bientôt traverser.
Telle est notre histoire d'amour - une histoire d'amour universelle célébrant
notre unité avec l'univers tout entier : vous, moi, tout le monde, et tous les
êtres vivants unis par la grâce de l'évolution spontanée. Et, maintenant,
passons au cinquième acte !
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