`Légendes du 20ème siècle` Introduction de Tom Dixon `Les

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`Légendes du 20ème siècle` Introduction de Tom Dixon `Les
Habitat Dossier de presse > Archive
‘Ces designers de grand talent ont façonné les
intérieurs où nous vivons, et leurs créations d’il y
a 30 ans restent tout aussi révolutionnaires que le
jour où elles ont été créées.’
Tom Dixon. Juin 1999.
'Légendes du 20ème siècle’
Introduction de Tom Dixon
‘Légendes du 20ème siècle’ est une collection de
créations de 7 designers légendaires -Anna Castelli
Ferrieri, Verner Panton, Pierre Paulin, Alan
Fletcher, Robin Day, Lucienne Day et Achille
Castiglioni - rééditées à prix accessibles par Habitat.
Il s’agit de pièces indispensables que nous
souhaitons faire passer d’un siècle à l’autre. Nous
croyons en cette collection, qui prouve que le bon
design est intemporel, visionnaire et fondamental,
et qui conforte la philosophie d’Habitat.
Il s’agit de designers qui voulurent se démarquer
de leur époque. Ils changèrent la perception que
les gens avaient de leur intérieur et laissent
derrière eux un héritage en matière de design
considérable. Ils travaillèrent, pour la plupart, dans
les années 60, époque où eut lieu une explosion de
créativité, avec l’apparition de nouvelles formes,
de nouveaux matériaux et de nouveaux styles de
vie. Flexible, modulable, multi-fonction étaient
leurs mots favoris. En avance sur leur temps, ils
ont produit un travail totalement approprié à
l’époque d’aujourd’hui. En d’autres termes, loin
d’être éphémères, ces objets d’il y a plus de 30 ans
ont conservé la fraîcheur du jour où ils ont été
créés. Exemple: le canapé Osaka de Pierre Paulin,
dessiné à l’origine pour le pavillon français de
l’Exposition Universelle au Japon en 1968, reflète
une approche très contemporaine et décontractée
de l’art de se meubler. Vendu au mètre, il est
dessiné pour s’incurver dans toutes les directions
et ce même dans les pièces mal agencées.
La signature d’Anna Castelli Ferrieri, apposée sur
les éléments de rangement superposables
fabriqués par Kartell, n’a jamais eu autant de succès
qu’aujourd’hui. Et Alan Fletcher, connu pour avoir
fondé l’agence Pentagram, a été aussi reconnu
comme designer avec son cendrier Clam (en
exclusivité chez Habitat). Verner Panton,
malheureusement décédé l’année dernière, voulait
apporter couleur et originalité dans le quotidien.
Sa chaise plastique futuriste, toute en courbe et
superposable, ainsi que l’un de ses derniers dessins
de tapis, œuvre géométrique fantaisiste, sont prêts
à bondir dans le prochain millénaire.
Robin Day, le designer anglais le plus productif de
son époque, a vendu 40 millions d’éléments de la
gamme Polyprop depuis 1963 (la version fauteuil
est maintenant disponible en exclusivité chez
Habitat), avec le souhait d’aider les gens à équiper
leur intérieur sobrement. Son canapé et son fauteuil
en cuir montrent le ‘côté moderniste’ le moins
connu de sa personnalité.
Black Leaf en 1960 et Graphic en 1958 de Lucienne
Day, designer textile, donnent une idée de son
talent. La lampe Tubino d’Achille Castiglioni,
dessinée dans les années 50, est considérée très
avant-gardiste pour son époque avec son tube
fluorescent étroit. Avec l’aide du fabricant Flos, les
problèmes qui stoppèrent sa production furent
résolus, et 40 ans après, sa lampe est considérée
comme un classique.
Chacun de ces designers contribue à ce que cette
collection ait sa propre histoire à raconter. Et
désormais, chacun est lié par une philosophie
commune de démocratisation du design: le désir
de créer le beau et par dessus tout de le rendre
accessible à chacun.
Quand Habitat a ouvert son premier magasin à
Londres il y a 35 ans à Brompton Cross, il fit
sensation en proposant une sélection pointue de
produits au design international, auparavant
inaccessibles ou introuvables, sauf pour une élite
branchée. A l’approche du prochain millénaire, la
collection ‘Légendes du 20ème Siècle’ est tout
aussi innovante.
‘Les Légendes du XXème Siècle’ Les
meubles de designers
Panto Pop
Verner Panton
‘L’événement même, plus de confort, plus
de couleur’
Architecte danois devenu designer, Verner Panton
apparaît dans le monde moderne comme le premier
représentant de ce qui allait la matière plastique,
les ‘années Pop’ et les années 70, grisantes,
Halstonesques. Il défendit l’humour, la couleur et
le mobilier fantaisie, disant ‘le but de mon travail
est de provoquer les gens en faisant appel à leur
imagination’. Les coloris beiges, les tons neutres,
et être assis sur un canapé de façon guindée, tout
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cela était pour lui à rejeter. Panton voulait nous
faire swinguer, nous détendre sur des chaises
longues aux lignes courbes, et nous faire rêver en
technicolor. Il mourut en 1998, laissant derrière
lui un héritage considérable parmi lequel deux
créations rééditées aujourd’hui par Habitat: Panton
Pot, un siège empilable en plastique, achevé peu
de temps avant sa mort, et un tapis style Op Art.
Avec lui, tout le monde aurait vécu dans des lieux
aux couleurs brillantes et étincelantes.
Verner Panton fut unique dans le sens propre du
terme, car un véritable libérateur de la pensée
unique. Chaque fois qu’il le put, il s’efforça de
rechercher et de révéler de nouvelles idées et de
nouvelles façons de vivre. En étant en avance sur
son temps, il est devenu
éternellement contemporain.
N° 560
Pierre Paulin
Ce que Pierre Paulin a expérimenté en tant que
sculpteur est devenu manifeste dans son travail.
C’est la forme fluide de son mobilier qui lui confère
sa fonction. Pierre Paulin porte un regard d’artiste
sur la forme du corps et la manière dont il se meut.
Par conséquent, le langage design traditionnel ne
le concerne pas. A la place, des rubans de mousse
recouverts de tissu extensible sont la base de
nombreuses de ses créations les plus connues. Les
canapés peuvent s’acheter au mètre et un simple
champignon lui inspira une chaise dessinée en
1963. Souple, ergonomique et ondulant, son
mobilier laisse présager la tendance de la fin des
années 60 pour vivre de façon décontractée chez
soi. Le confort a toujours caractérisé ses créations.
Pierre Paulin fut un des plus importants designers
à émerger en France après la seconde guerre
mondiale, car il osa défier la notion traditionnelle
d’architecte d’intérieur. Il se voulait radical et non
pas rassurant. Et en osant être différent, il apporta
un esprit d’avant-garde dans les institutions. En
1970, il participa à l’aménagement et à la décoration
des appartements de Georges Pompidou au Palais
de l’Elysée. En 1988, il dessina un canapé, un
fauteuil et une table bureau pour le bureau de
François Mitterand.
Poliprop
Robin Day
‘Je veux rendre l’ameublement d’une pièce plus
organisé et moins hasardeux.’
Robin Day est souvent appelé le Charles Eames
anglais car tous deux ont partagé le désir d’apporter
tout ce qu’il y avait de mieux au plus grand nombre
pour le moins cher possible. Day voulait aussi
concevoir le mobilier comme de la microarchitecture ‘pour rendre l’ameublement d’une
pièce plus organisé et moins hasardeux’. Il a
expérimenté sur des formes simples, de nouvelles
technologies et de nouveaux matériaux comme le
plastique, à une époque où le mobilier utile et les
reproductions de la reine Anne étaient la norme.
Sa vocation apparaît à l’âge de 33 ans quand il
gagne en 1948 le prix du Musée d’Art Moderne de
New-York, catégorie mobilier ‘bon marché. Ceci
lui donna la reconnaissance dont il avait besoin et,
avec sa femme Lucienne, designer textile, il fut
considéré comme la quintessence du New Look
des années 50. La maison du couple, magnifiée par
leurs créations, fut photographiée dans les revues
chics et confirma leur célébrité. La chaise Polyprop
et le fauteuil et canapé en cuir (réédités par Habitat)
ont un design si moderne sur les photos d’il y a 40
ans qu’ils sont toujours utilisés par le couple dans
leur maison aujourd’hui. Le fait est que son travail
est devenu intemporel. Visitez le Royal Festival
Hall de Londres et jetez un coup d’œil sur les sièges.
Le design de Robin Day de 1951 reste toujours
aussi étonnant.
Unit
Anna Castelli Ferrieri
‘Il n’est pas vrai que l’utile est beau. C’est le beau
qui est utile’.
Quand en 1943, Anna Castelli Ferrieri est l’une des
premières femmes à être diplômée de l’école
Polytechnique de Milan en architecture, elle veut
se démarquer des constructions existantes. ‘J’ai
débuté ma carrière en combattant le mouvement
moderne’. Plus tard, elle arrive à la conclusion que
‘le monde peut être changé uniquement par la
puissance, l’argent et la violence’. Aussi, elle
commence à créer des objets car ‘ils sont partout
presque instantanément... Le fait qu’ils puissent
être produits industriellement en dizaines de
milliers d’exemplaires est très stimulant. Cela met
un peu de vous même dans le monde entier’.
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Ce sont son désir et sa capacité à dessiner pour les
gens plutôt que pour les musées qui firent d’elle
une icône du design. Anna Castelli Ferrieri sut
instinctivement ce dont les gens avaient besoin
quand elle lança sa collection d’éléments de
rangements superposables pour la société de
plastique Kartell en 1969 - rééditée par Habitat
dans une gamme de couleurs exclusives.
Elle ne voulait pas créer pour créer, elle voulait
faire de meilleurs produits. Comme elle le dit ‘Il
n’est pas vrai que l’utile est beau. C’est le beau qui
est utile. PourquoiÊ? Parce que cela change
le monde’.
‘Les Légendes du XXème Siècle’ Les
Accessoires de Décoration de
Designers
Alan Fletcher
Clam
‘Un concept fort a la faculté d’être sans âge parce
qu’il n’est pas lié à ce qui est dans le coup ce
mois-ci’.
‘Tant que les idées n’ont pas été confrontées à la
réalité, elles s’évaporent’ dit Alan Fletcher,
directeur artistique anglais et talentueux designer.
L’inspiration du dessin du cendrier Clam vint quand
il était assis à un arrêt de bus un soir de la fin des
années 60. Des images de fromages hollandais,
Edam, deux moitiés identiques faites à partir d’un
seul moule, une bordure en dents de scie pour
agripper une cigarette ou réunir ensemble deux
parties, se formèrent dans son esprit. Ce dessin
fut probablement achevé dans sa tête le temps de
rentrer chez lui. Avec Fletcher, il n’y a pas de règles.
Il s’inspire du quotidien, un curieux gribouillage
ici, ou une astucieuse observation là. Il est intuitif.
Son originalité, sa simplicité, son style sans détour
mais néanmoins abstrait, résument son approche.
Et jouer avec des lignes graphiques se veut être sa
règle d’or.
Quelques unes de ses oeuvres les plus célèbres
ont été aussi les plus simples. Les logos du Victoria
and Albert Museum de Londres et de l’agence de
presse Reuters en sont de bons exemples.
Un cendrier - un objet du quotidien que le monde
du design n’avait pas pris en compte - semble
encore astucieux aujourd’hui, parce que dit-il ‘un
concept fort a la faculté d’être sans âge parce qu’il
n’est pas lié à ce qui est dans le coup ce mois-ci’.
Tubino
Achille Castiglioni
‘Mon approche est de créer quelque chose
d’innovant tant dans la fonction que dans la forme’.
Achille Castiglioni, âgé de 83 ans, est
incontestablement le grand homme du design
italien, et continue encore aujourd’hui à créer
furieusement. Il remporta 7 fois le Comapasso
d’Oro, oscar italien du design mondial. Un produit
signé Castiglioni, allant du mobilier au luminaire
en passant par la radio et la télévision, se différencie
des autres par son attention méticuleuse aux
détails, la simplicité de son style et la qualité de
ses matériaux. Comme ses frères Livio et Per
Giacomo avant lui, Castiglioni fut une force
puissante du mouvement moderne du design italien
qui émergea après la seconde guerre mondiale.
Castiglioni sentait que c’était son devoir de se poser
des questions à propos de tout (la façon dont les
choses fonctionnent, la façon dont elles sont faites)
et n’acceptait rien sauf ce qu’il y a de mieux.
Quelques fois, des objets existants correspondaient
à ces critères. Des sièges de tracteurs en plastique
et des selles de bicyclettes étaient utilisés à la
façon des ‘ready-mades’ de Duchamp pour faire
des tabourets. De telles oeuvres prouvent qu’il
n’était ni collet-monté, ni conventionnel, mais plutôt
expérimentaliste et original, avec une bonne
dose d’humour.
‘Mon approche du design et chaque étape de la
production sont caractérisés par le désir de créer
quelque chose d’innovant’ dit-il ‘que ce soit dans
la fonction ou dans la forme’ C’est pour cette raison
que la lampe de table Tubino dessinée en 1950 est
rééditée par Habitat aujourd’hui.
Black Leaf / Graphica
Lucienne Day
‘Je suis une personne pratique. Je voulais faire ce
qui était utile pour les gens.’
Lucienne Day a créé une révolution dans le monde
du textile. Par son influence, elle fut le William
Morris des années 50. Quand les dessins classiques
sur fond beige étaient de rigueur, Lucienne Day
dessinait des petits traits et des triangles sur fond
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jaune citron et rouge vermillon.
Comme elle le dit ‘Il ne suffit pas de choisir un
motif, ni d’avoir des idées... On doit aussi être
capable d’assembler des pièces en un tout
homogène de façon à ce que les dessins semblent
être une partie du vêtement plutôt qu’imprimé
simplement dessus’.
Elle se fit connaître au Festival de Grande Bretagne
en 1951 avec un imprimé appelé Calix, une profusion
de formes de cerfs-volants inspirés de Joan Miro
et Paul Klee, ce qui lui valut une reconnaissance
internationale et une longue collaboration avec le
grand magasin Heal’s. Cela signifie aussi que son
travail allait devenir connu du grand public. ‘Je suis
une personne pratique. Je voulais faire ce qui était
utile pour les gens’ dit-elle.
Pour Habitat, le graphisme simple de Black Leaf,
dessiné en 1960 à l’origine pour un torchon, est
décliné sur un set de linge de lit. Dessiné en 1953,
Graphica, aux lignes résolument modernes, est
décliné sur des rideaux. Modernes à l’origine, ces
graphismes n’ont jamais été aussi actuels
qu’aujourd’hui.