119. percussions de strasbourg

Transcription

119. percussions de strasbourg
CHÂTEAUVALLON
DANSE
PLEIADES
ALBAN RICHARD / ENSEMBLE ABRUPT
PERCUSSIONS DE STRASBOURG
En collaboration avec le Festival de Musique de Toulon et sa région
Conception et chorégraphie Alban Richard
Créé avec Céline Angibaud, Arnaud Cabias, Mélanie Cholet, Max Fossati, Laurie Giordano et Kevin Jean
Lumières Valérie Sigward
Musique Pléiades de Iannis Xénakis (©Editions Salabert S.A.) Commanditaire : Ville de Strasbourg - Création Mondiale le 3
mai 1979 à Mulhouse, avec le Ballet du Rhin - Dédicataires : les Percussions de Strasbourg
Musiciens Les Percussions de Strasbourg
Directeur artistique Jean-Paul Bernard, Claude Ferrier, Bernard Lesage, Keiko Nakamura, François Papirer, Olaf Tzschoppe
Création costumes Corine Petitpierre
Conseiller Analyse fonctionnelle du corps dans le mouvement dansé Nathalie Schulmann
Assistanat à la direction artistique Valérie Sigward
Régie instruments Laurent Fournaise, Vincent Gropengiesser
Réservé aux détenteurs de la carte Châteauvallon
Mardi 24 juin 2014 à 22h
Amphithéâtre
Durée :1h
Production, administration, diffusion Le 26 / Dominique Mahé, Jérôme Bardeau, Johanna Mahé
avec la participation de Cécile Bullot des Percussions de Strasbourg
Production déléguée ensemble l’Abrupt
Coproduction Festival Montpellier Danse 2011 dans le cadre d’une résidence de création à l’Agora cité internationale de la danse, Arcadi
(Action régionale pour la création artistique et la diffusion en Ile-de-France), l’Arsenal de Metz, les Percussions de Strasbourg,
le Théâtre Louis Aragon-scène conventionnée danse de Tremblay-en-France, la Scène nationale d’Orléans,
le Centre chorégraphique national de Belfort (accueil studio), le Centre chorégraphique national de Caen (accueil studio).
Avec le soutien de l’Adami
Administration des droits des artistes et musiciens interprètes et du Conseil général de la Seine-Saint-Denis.
www.chateauvallon.com
PLEIADES
Composé par Iannis Xenakis, Pléiades est, à l’origine en 1979, une commande de la Ville de Strasbourg
pour les Percussions de Strasbourg et le Ballet du Rhin. Devenue aujourd’hui une référence
incontournable de la musique contemporaine, l’œuvre a sans cesse été jouée en concert à travers le
monde, mais sa vocation chorégraphique s’est perdue.
Alban Richard a souhaité renouer ce lien originel avec la danse en créant un «concert de musique et de
danse» qui réunit six danseurs et les six percussionnistes sur scène. Conçue comme un concert dansé,
chaque section musicale donne lieu à une spatialisation spécifique des percussions sur scène,
reconfigurant l’espace des danseurs et des musiciens vers une progressive fusion entre musique et
danse.
Pléiades, un concert de musique et de danse repose sur un principe d’imbrication de trois partitions
distinctes : la partition chorégraphique, la musique de Iannis Xénakis jouée en direct et les lumières de
Valérie Sigward. Chacun de ces composants poursuit, dans des structurations voire des pulsations
différentes, un objectif convergent d’investissement d’un espace commun, à travers le tissage d’une
pièce hypnotique et énergique.
J’ai cherché une cohérence formelle entre la musique et le mouvement des danseurs, entre les corps et
le spectre sonore dans un contexte volontairement instable et organique. La pièce évoque un univers en
expansion, sculpté par effondrement et altération.
L’œuvre musicale se présente en quatre sections – Claviers, Métaux, Peaux et Mélanges – dont l’ordre
est, à l’origine, indéterminé. Ces sections font référence aux types de percussions qu’elles utilisent. Une
cinquième section chorégraphiée entièrement en silence s’intercale en contrepoint de la première
section. La pièce commence avec Mélanges, qui contient en elle toutes les autres.
Dans Claviers, on trouve des instruments aux plaques sonores accordées (vibraphones, marimba,
xylophone et xylorimba). Métaux est joué sur un nouvel instrument dont la hauteur des sons est
arbitraire et non tempérée, le « sixxen », inventé par Xenakis et construit spécialement pour l’œuvre.
Peaux présente plusieurs instruments à peaux accordées (grosse caisse, bongos, tumba, toms-toms,
timbales), alors que Mélanges rassemble toutes les sources sonores de l’œuvre.
L’univers de Pléiades est régi par son organisation rythmique. L’unique source de cette polyrythmie est
l’idée de périodicité, répétition, duplication, récurrence, copie fidèle, pseudo-fidèle, ou sans fidélité.
Depuis de petites accélérations continues, jusqu’à de rapides transformations, voire même jusqu’aux
ruptures brutales de ces transformations, les différentes défigurations se superposent et donnent
l’impression de nuages et de galaxies sonores, tout en entraînant l’auditeur dans un tourbillon, un
univers distordu.
Alban Richard
Pléiades est divisée en quatre parties distinctes, les mélanges utilisant tout l’instrumentarium, les
métaux utilisant les “sixxen” (sortes de grands métallophones conçus spécifiquement pour cette œuvre),
les claviers, et les peaux. Il est donc possible d’envisager de créer des espaces dans l’espace lui-même
selon les différentes parties de cette œuvre.
La complexité et la force de cette œuvre, très organique, interrogent l’organisation et l’écriture de la
danse par rapport à celle de la musique. Depuis maintenant quelques années, les Percussions de
Strasbourg orientent une partie de leur travail vers des projets pluridisciplinaires. Nous n’en sommes
d’ailleurs pas à notre première aventure chorégraphique puisque, encore aujourd’hui, nous continuons à
présenter le spectacle : Les Arpenteurs, avec la compagnie de danse Michèle Noiret, et sur une musique
de François Paris. Les Pléiades dansées sont une réflexion organique et tellurique du geste du danseur
allié à celui du musicien.
Jean-Paul Bernard - Directeur artistique des Percussions de Strasbourg
ALBAN RICHARD
Parallèlement à des études musicales et littéraires, Alban Richard rencontre la danse et trouve en elle
un horizon de liberté insoupçonné. Il choisit l’aventure de la création chorégraphique. A l’écart des
cursus établis, il forge ses outils de danseur. Dès l’âge de vingt et un ans, il est engagé par Karine
Saporta au CCN de Caen (1994-1998). Par la suite, il dansera notamment pour Christian Bourigault,
Christine Gaigg, Odile Duboc (2002-2010), Olga de Soto (2006-2008) et Rosalind Crisp (2008-2009).
En 1999, sa pièce/performance Come out, duo sur la musique éponyme de Steve Reich, jette les bases
de son univers. La même année, il crée Blood Roses, pièce pour huit danseuses sur les Suites pour
clavecin de Purcell.
Il fonde l’ensemble l’Abrupt en 2000, rassemblant des collaborateurs déjà fidèles. A l’invitation du
festival Mouvements d’Automne (Paris), il crée -Häftling-(2000), pièce pour huit danseurs et trois
musiciens, sur une composition musicale d’Aurélien Richard. En 2002, il chorégraphie et danse Sous
surveillance, solo commenté en direct par l’analyste du mouvement Nathalie Schulman, en interaction
avec la musique de Laurent Perrier et les lumières de Valérie Sigward. Downfall, création pour le
festival Faits d’Hiver (Paris) de 2004, lui amène une première reconnaissance décisive, confortée par
disperse, composition abstraite pour huit danseurs, créé aux Rencontres chorégraphiques
internationales de Seine-Saint-Denis en 2005. Sa signature se précise sous les traits d’une écriture
processuelle, tramée de plusieurs partitions – pour la danse, la musique et la lumière – qui convergent
vers une unité conceptuelle et esthétique.
As far as, quintette créé également aux Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-SaintDenis en 2007, marque une nouvelle étape. Il y décline une même séquence douze fois, faisant varier
les paramètres chorégraphiques à chaque occurrence, et introduisant des états pathiques de corps
inspirés de figures cinématographiques. Le solo A Conspiracy, (commande du Vif du Sujet d’Avignon
2008), et le triptyque Trois études de séparation (2007-2009), composé de Lointain – Luisance – Lacis,
croisent ses différents axes de recherche en conjuguant une écriture extrêmement précise et rythmique
à un travail sur des états de corps différenciés.
En 2009, l’Ircam (Institut de recherche et coordination acoustique/musique) lui passe commande pour
With my limbs in the dark, solo créé sur une musique de Paul Clift interprétée en direct par l’ensemble
“l’Instant donné”.
La même année, il reçoit le prix du Jeune Talent chorégraphique de la SACD (Société des Auteurs et
Compositeurs Dramatiques).
En mai 2011, à l’invitation de Christopher House, il crée une pièce pour cinq danseurs du Toronto Dance
Theater. En juin 2011, au festival Montpellier Danse, il crée Pléiades, un concert de musique et de
danse, réunissant six danseurs et les six musiciens des Percussions de Strasbourg sur la musique de
Iannis Xenakis.
LES PERCUSSIONS DE STRASBOURG
On pourrait faire commencer l’histoire des Percussions de Strasbourg par le premier concert donné
officiellement à l’ORTF le 17 janvier 1962, qui réunissait le Français Serge Nigg, le Hongrois Béla Bartók
et le Franco-Américain Edgar Varèse. Il faudra en fait remonter un peu plus avant dans le temps avec le
concert de 1959 dirigé par Pierre Boulez où pour la première fois les six membres fondateurs des
Percussions de Strasbourg étaient réunis sur une scène.
Pendant plusieurs années, les percussionnistes de l’Orchestre municipal de Strasbourg dirigé par Ernest
Bour et ceux de l’Orchestre de Radio-Strasbourg de Charles Bruch ont d’ailleurs fait la navette entre
Strasbourg et Baden-Baden, où l’énergique Heinrich Strobel, chef du département de la musique de la
radio Südwestfunk, les invitait régulièrement pour les concerts de musique contemporaine où ils
apportaient leur complément aux créations symphoniques nécessitant une percussion importante. Nos
six mousquetaires de la percussion, ou plus exactement nos six « batteurs strasbourgeois » s’imposèrent
sur la scène allemande. Entre l’Allemagne et la France, une nouvelle alliance culturelle venait de naître.
Ces années de gestation, ces années pionnières virent s’esquisser un répertoire pour la percussion et
s’affirmer le besoin d’un orchestre de percussions. Nos musiciens prirent un premier nom plus technique
que « glamour », Groupe instrumental à percussions, mais très vite, la dénomination « Les Percussions
de Strasbourg » s’imposa en Europe puis dans le monde. On connaissait « les tambours du Bronx », de
même « les percussions de Strasbourg » sont devenues un nom, un label, celui de l’excellence française
mariant l’innovation et la grâce. Du premier concert à ceux d’aujourd’hui, on dénombre plus de 1 600
concerts donnés dans plus de 70 pays.
Cinquante ans dans la vie d’un ensemble, c’est exceptionnel, unique et les Percussions de Strasbourg
les ont fêtés en 2011.
EXTRAITS DE PRESSE
Pléiades, un concert de musique et de danse, a fait figure d’OVNI à sa création il y a tout juste un an :
réunissant sur le même plateau les six danseurs de l’Ensemble l’Abrupt et les six musiciens des
Percussions de Strasbourg, la pièce donnait à l’œuvre événement de Iannis Xénakis une profondeur
nouvelle, portée par la partition lumineuse de Valérie Sigward et les fulgurances du mouvement. Danse
et musique s’entremêlaient, passant du corps du percussionniste tout à ses frappes de peaux ou de
métaux, à celui du danseur dans une écoute de la composition de Xénakis. Entre eux, les déplacements
des instruments et les volutes des marches, savamment orchestrés, donnaient au chaos sonore une
résonance singulière, plongeant le spectateur dans un rituel millimétré.
La reprise de ce « concert de musique et de danse » à Chaillot permettra de revoir avec quelle rigueur
Alban Richard aborde le mouvement, confiant dans ses processus implacables mais cousus main qui
forgent les corps et leur confèrent une épaisseur unique. Là où As far as ou Trois études de séparation,
ses précédentes pièces, laissaient encore vibrer la chair, Pléiades atteint des sommets d’abstraction,
portant la danse d’action au firmament.
Nathalie Yokel – LA TERRASSE - juin 2012
Les corps dansants des 6 percussionnistes composent avec les 6 danseurs vibrants une splendide
constellation et rendent un hommage réussi au compositeur de cette œuvre jaillissante, Iannis Xenakis.
OUEST France – avril 2012

Documents pareils