le château de barbe bleue la voix humaine
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le château de barbe bleue la voix humaine
LE CHÂTEAU DE BARBE-BLEUE LA VOIX HUMAINE Béla Bartók/Francis Poulenc DIRECTION MUSICALE Esa-Pekka Salonen LE CHÂTEAU DE BARBE-BLEUE MISE EN SCÈNE Krzysztof Warlikowski A KÉKSZAKÁLLÚ HERCEG VÁRA OPÉRA EN UN ACTE 1918 DÉCORS / COSTUMES Malgorzata Szczesniak LUMIÈRES Felice Ross VIDÉO Denis Guéguin CHORÉGRAPHIE Claude Bardouil Orchestre de l’Opéra national de Paris , MUSIQUE Béla Bartók (1881-1945) LIVRET Béla Balazs LA VOIX HUMAINE TRAGÉDIE LYRIQUE EN UN ACTE 1959 MUSIQUE Francis Poulenc (1899-1963) LIVRET Jean Cocteau En langue française En langue hongroise Surtitrage en français et en anglais Surtitrage en français et en anglais ELLE Barbara Hannigan LE DUC BARBE-BLEUE Johannes Martin Kränzle JUDITH Ekaterina Gubanova LE CHÂTEAU DE BARBE-BLEUE La création Le Château de Barbe-Bleue fut créé à l'Opéra de Budapest le 24 mai 1918 avec Olga Haselbeck (Judith) et Oszkár Kálmán (Barbe-Bleue), dans une mise en scène de Dezső Zádor et sous la direction d'Egisto Tango. La création française eut lieu à la Radiodiffusion-télévision française le 17 avril 1950 sous la direction d'Ernest Ansermet et dans une adaptation en français de Michel Dimitri Calvocoressi ; la première scénique eut lieu à l'Opéra-Comique en 1960 avec Xavier Depraz (Barbe-Bleue). L’œuvre Ce bref opéra de Bartok est l'une des plus impressionnantes parmi ses œuvres les plus anciennes. Quoi qu'elle puisse devoir, quant à sa conception, à Debussy et à Maeterlinck, la musique n'en est pas moins bien caractéristique du compositeur. Dans le Sunday Times, en 1972, Desmond ShaweTaylor écrivait : « Ce conte peut être compris à plusieurs niveaux : comme la découverte réciproque, selon un processus raccourci, de deux personnes, découverte qui demanderait dans la vie réelle plusieurs années ; comme un conflit entre l'homme, créatif, rationnel, et la femme, émotive, source d’inspiration, mais qui ne comprend jamais parfaitement ; plus profondément encore, comme une allégorie de la solitude de tous les hommes. Bartók, qui avait un besoin impérieux de solitude intérieure, et dont les absences étaient parfois effrayantes, s'est jeté lui-même dans le sujet de l'opéra avec une intensité qui saisit l'auditeur ». Il n'y a pas d'action dans cette œuvre, et pourtant la musique en est avant tout dramatique, tout comme la couleur orchestrale qui préserve une certaine vitalité et vigueur, même dans les moments les plus sombres. L’œuvre à l’Opéra de Paris Le Château de Barbe-Bleue est entré au répertoire le 19 janvier 1980 à l'Opéra de Paris (Salle Favart) avec Erwartung d'Arnold Schönberg. En 2004, une version concert a été donnée avec la « Sinfonietta » de Leoš Janáček à l’Opéra Garnier. En 2007, une production, mise en scène par Alex Ollé et Carlos Padrissa, a été présentée à Garnier avec "Le Journal d'un disparu" de Leoš Janáček. Synopsis Le Barde annonce une fable ancienne qu'on rejouera au théâtre de l'âme, le théâtre intérieur. Le rideau se lève–le rideau des paupières. Nous sommes dans une vaste salle ronde d'un château gothique, plongée dans l'obscurité ; sept portes fermées l'entourent. En haut d'un escalier de fer, une petite porte de fer s'ouvre soudain, laissant entrer le premier rayon de lumière. BarbeBleue et Judith descendent l'escalier. Le prince a enlevé la jeune fille à sa famille qui se désespère, mais Judith suit son époux de son plein gré. L'obscurité la surprend, et ces murs qui suintent–ne dirait-on pas qu'ils pleurent ? Elle jure de sécher leurs larmes, de réchauffer les pierres, de laisser entrer la joie et la lumière au château. Rien ne peut l'éclairer, affirme le prince. Pourquoi ces portes sont-elles fermées, demande Judith. Personne ne doit les ouvrir, rétorque BarbeBleue. « Ouvreles ! ordonne Judith, laisse entrer la lumière ! » Elle frappe à la première porte, d'où l'on entend des gémissements. Cela ne parvient pas à la décourager : elle demande la clé. La première clé tourne dans la serrure, la première porte s'ouvre, une lumière rouge envahit la scène : c'est la chambre des tortures. Judith ne tremble pas, elle baigne ses mains dans le flot de clarté ; il vaut mieux de la lumière rouge que ces ténèbres. Barbe-Bleue lui tend la seconde clé, un second flot de lumière s'étend sur le sol ; elle est rougeâtre, cuivrée. C'est la salle d'armes ; glaives, lances, arcs et flèches– tous ensanglantés. « Trembles-tu, Judith ? », demande BarbeBleue. Mais rien ne peut retenir Judith, il lui faut plus de lumière ; elle exige la troisième clé, au nom de son amour. Barbe-Bleue lui tend trois autres clés, mais à une condition : qu'elle regarde mais qu'elle ne demande rien. Judith se précipite sur la troisième porte. Un trait de lumière dorée s'ajoute aux deux autres : c'est la salle du trésor. « Tout est à toi », déclare Barbe-Bleue. « Le sang ruisselle sur ces pierres », chuchote Judith. Sans attendre, elle ouvre la quatrième porte : cette fois la lumière est bleue, c'est un jardin qui s'étend devant ses yeux, le jardin secret du prince, lys, roses, clématites, œillets - et du sang sur les pelouses. « Qui les a arrosés ? » demande Judith, sans obtenir de réponse. Elle va donc à la cinquième porte, et l'ouvre. La lumière est éblouissante : un vaste panorama s'ouvre devant ses yeux, révélant une contrée radieuse, tout le domaine de Barbe-Bleue, prairies, forêts, rivières, montagnes. Au moment où BarbeBleue offre tout cela à Judith, elle aperçoit une ombre rouge sur un des nuages. « Viens dans mes bras ! » demande le prince. Mais Judith ne voit que les deux portes fermées. Elle refuse de céder avant de les ouvrir. « Tu voulais de la lumière, dit Barbe-Bleue, prends garde, jamais mon palais ne sera plus éclairé ! » « Que je vive ou que je meure, crie Judith, pas une seule porte ne restera fermé! » Barbe-Bleue lui tend encore une clé. Judith s'approche de la sixième porte, et l'ouvre. Une ombre passe : derrière la porte, un lac s'étend, immobile et taciturne. Ce sont des larmes, dit Barbe-Bleue, et il ouvre à nouveau les bras. Ils s'embrassent longue- ment. « M'aimes-tu vraiment ?, demande Judith. As-tu aimé d'autres femmes ? » Barbe-Bleue la supplie de ne plus poser de questions. « Étaient-elles plus belles ? Les as-tu aimées davantage ? » insiste Judith. « Aime-moi, et tais-toi », implore BarbeBleue. « Ouvre la septième porte ! » ordonne Judith « je sais ce qu'elle cache : tout ce sang est celui de tes épouses assassinées ! Ils disaient donc vrai ! Ouvre vite, il faut que je sache ! » Barbe-Bleue lui tend la dernière clé : « Regarde, voici mes épouses ». Judith tourne la clé, et les deux dernières portes ouvertes se referment silencieusement. Une lumière blafarde éclaire la pièce. « Elles sont vivantes ! » s'écrie Judith. Couronnées, parées de plus riches bijoux, trois femmes avancent comme des reines et s'arrêtent devant le prince. Barbe-Bleue tombe à genoux : elles lui ont apporté des richesses, fait éclore ses fleurs, agrandi ses domaines, elles ne seront jamais oubliées. La première est le matin, la seconde le midi, la troisième le soir. La quatrième, Judith, est venue la nuit. Barbe-Bleue va à la troisième porte, saisit une couronne, un manteau et des bijoux pour en vêtir Judith, en dépit de ses protestations. Une à une, les portes se referment. Pliant sous le poids de son lourd manteau d'étoiles, de sa couronne scintillante, de sa parure étoilée, Judith disparaît derrière la septième porte. Maintenant plus rien, rien que l'obscurité ; Barbe-Bleue reste seul. LA VOIX HUMAINE La création La Voix Humaine fut créé le 6 février 1959, salle Favart à Paris, avec la soprano Denise Duval. L’œuvre La partition de La Voix humaine, troisième et dernier opéra de Francis Poulenc, est précédée de deux pages d'instruction. La première, due à Jean Cocteau qui avait signé la mise en scène de la première représentation, donne des directives générales sur le décor et l'action. La seconde, du compositeur, précise que le rôle unique doit être « tenu par une femme jeune et élégante », car « il ne s'agit pas d'une femme âgée que son amant abandonne ». Après quelques mots précisant la marge de liberté d'interprétation de sa partition, Poulenc souligne que « l'œuvre entière doit baigner dans la plus grande sensualité orchestrale ». On peut en effet s'émerveiller de la transparence de l'instrumentation et il incombe à l'orchestre d'établir une continuité qui, par définition, est absente d'une conversation téléphonique dont on n'entend qu'une seule partie. Le thème est celui d'une femme abandonnée par son amant. Elle a tenté de se suicider après qu'il lui a annoncé son projet de se marier le lendemain, et l'on peut supposer qu'il s'agit de leur dernière conversation téléphonique. L'hystérie apparaît d'emblée à l'orchestre. D'un bout à l'autre de l'ouvrage, la femme oscille entre ce sentiment naturel de certitude propre aux gens qui se connaissent depuis longtemps et la frayeur qu'engendre une familiarité gâchée par des affrontements trop nombreux et trop explosifs, sans parler de la crainte d'entendre raccrocher l'autre par- tenaire, désormais distant. Elle est tour à tour l'amante trompée et celle qui restitue la confiance. Elle est incohérente et insiste sur le fait que le passé était magnifique, tout au moins en souvenir ; elle ment ; elle refuse de voir et encore moins d'admettre la réalité ; elle a des bouffées d'optimisme lorsque la moindre parole ne le justifie qu'à moitié et essaie outrageusement de s'attirer la sympathie de son interlocuteur. Elle est blessée, elle souffre, elle s'emporte, elle se calme. Finalement, la communication est coupée, le récepteur tombe sur le sol sans vie – comme elle l'avait envisagé pour elle-même. Les vérités essentielles n'ont jamais été prononcées, seulement les réalités sociales, les conventions, les banalités d'une telle situation ; mais avec quelle précision ont-elles été épinglées sur le papier et sur la partition ! Un problème crucial se posait au compositeur : traduire les mots en musique tout en les maintenant au premier plan. En raison du sujet, c'était une limite plus naturelle que celle que Poulenc avait imposée à sa musique dans Les Dialogues des Carmélites, où il voulait également préserver avant tout l'intégrité du texte. Ce n'est pas la recette idéale du succès lyrique et on peut considérer que la liberté que le compositeur s'était autorisée dans Les Mamelles de Tirésias reste à l'avantage de cet opéra. Néanmoins, le mélange de courtes périodes de lyrisme et d'un arioso subtilement infléchi et toujours expressif produit un effet très heureux. La musique de Poulenc illustre le texte français avec charme et sensibilité et cet ouvrage court, s'il est exécuté avec sensibilité, compense le sentimentalisme intrinsèque de la situation. Toutefois, le monologue de Cocteau Jon Duenas, Space from Deux, 2011 est loin d'être une rhapsodie et se présente mensonges, menaces, faux détachement, davantage comme une pièce assez stricte rire forcé. Les sous-entendus homosexuels de construction formelle. de la situation n'échapperont à personne (« Blanche c'était moi et Elle c'est encore Mais la conclusion revient à Cocteau : moi », écrit Poulenc à Hervé Dugardin), « Mon cher Francis, tu as fixé une fois pour tandis que le fait que l'interlocuteur reste toutes la façon de dire mon texte. » inaudible met en relief l'insondable solitude de la victime. Elle n'est pourtant pas seule Synopsis musicalement parlant, l'orchestre prenant Dix-sept ans avant Le Téléphone de Gian sur lui le rôle de l'amant, en reproduisant Carlo Menotti, et seize ans avant le avec une éloquence et une imagination célèbre thriller radiophonique de Lucille extraordinaires le ton et le contenu de ses Fletcher (Raccrochez, c'est une erreur, filmé propos, au point de nous en laisser deviner en 1948 par Anatole Litvak avec Barbara la teneur. L'héroïne s'exprime dans un réciStanwyck), Cocteau mettait déjà en scène tatif violemment contrasté, à l'image des cet alarmant appareil dans un monodrame sentiments qui l'agitent, frôlant de temps tragique. Écrite en 1930, la pièce était en temps un arioso lyrique, dès que les créée à la Comédie-Française en 1932, souvenirs refont surface. Il va sans dire que avec Berthe Bovy ; l'adaptation cinéma- le succès de l'œuvre dépend largement de tographique de Roberto Rossellini, avec, la personnalité de l’interprète. La creation, naturellement, Anna Magnani (volet d'un mise en scène par Cocteau lui même, vit triptyque intitulé L'Amme) date de 1947. triompher l’incomparable Duval (alors que En 1958, Poulenc choisit d'en faire un petit la rumeur prêtait à Poulenc l’intention de opéra, destiné aux rares talents de Denise composer son œuvre pour Maria Callas), Duval, diseuse de génie. On notera que qui promena l’œuvre sur de nombreuses dans les trois cas le petit monstre a pour scènes (Milan 1959, Edimbourg, Aix-en-Propartenaire une femme : une fiancée réfrac- vence et Lisbonne 1960, ainsi qu’un tournée taire et bavarde (Menotti), une épouse américaine en 1961, avec Poulenc au immobilisée qui découvre par hasard un piano). Depuis, La Voix humaine n'eut aucun meurtre en préparation, avant de com- mal à séduire les cantatrices, surtout en fin prendre qu'elle en est la victime désignée de carrière (Graziella Sciutti, Glyndebourne (Fletcher), et, chez Cocteau, une amou- 1977 ; Magda Olivero, San Francisco 1980 ; reuse, tourmentée par la passion (pour un Gwyneth Jones, Châtelet 1989 ; Elisabeth amant qui la quitte afin d'en épouser une Soderstrom, Opéra-Comique 1989, autre) et la technique (intrus sur la ligne, Édimbourg 1992). coupures de communication). Cocteau annonce que la scène se passe dans une chambre de meurtre : avant de commettre un suicide symbolique (après la conversation, Elle se couche en s'enroulant autour du cou le fil du téléphone), l'héroïne aura aligné toute la panoplie du désespoir : Krzysztof Warlikowski et Malgorzata Szczesniak MISE EN SCÈNE Né en 1962 à Szczeain (Pologne), Krzysztof Warlikowski signe ses premiers spectacles à Cracovie en 1992 et travaille ensuite avec des grands noms de la scène européenne. Il est notamment l'assistant de Krystian Lupa, de Peter Brook pour Impressions de Pelléas aux Bouffes du Nord à Paris et de Giorgio Strehler, qui l'invite en 1994 à mettre en scène Pericles de Shakespeare au Piccolo Teatro de Milan. Diplômée de l'École des Arts de Cracovie en 1972 et du Département de Psychologie de l'Université de Jagiellonian en 1976, Malgorzata Szczesniak a commencé une carrière médicale à l'Hôpital Psychiatrique de Cracovie avant d'étudier le décor de théâtre à l'Académie de Cracovie de 1989 à 2003, où elle enseigne elle-même aujourd'hui. Depuis le début de leur carrière, Krzysztof Warlikowski et Malgorzata Szesniak travaillent ensemble de manière très étroite. Ce sont avant tout les spectacles qu'ils ont réalisés pour le Théâtre Rozmaitosci de Varsovie, spectacles qui faisaient référence à la réalité de la société polonaise et à ses changements, qui les ont fait rapidement connaître et qui ont provoqué de vives réactions : Hamlet de Shakespeare, Les Purifiés de Sarah Kane, Les Bacchantes d'Euripide, La Tempête de Shakespeare, Le Dibbouk de Simon Anski et Hanna Krall, Kroum de Hanoch Levin, Angels in America de Tony Kushner. Avec ces spectacles, ils ont aussi été invités à l'étranger et dans les festivals internationaux tels que le Festival d'Avignon, les Wiener Festwochen, mais aussi à Berlin, New York, Saint-Pétersbourg, Bruxelles et Zurich. La troupe du Théâtre Rozmaitosci présentera Kroum de Hanoch Levin en tournée française à Valence, Bordeaux et Amiens en mai 2007, puis, en décembre au Théâtre de l'Odéon. Angels in America I & II sera joué au Festival d'Avignon 2007. Ils ont aussi collaboré avec les troupes de nombreux théâtres en dehors de la Pologne, entre autres à Stuttgart, Bonn, Hanovre, Nice et Amsterdam. À l'Opéra de Varsovie, ils ont mis en scène Don Carlo de Verdi, L'Ignorant et le Fou de Pawel Mykietin, d'après l'œuvre homonyme de Thomas Bernhard, Ubu Roi de Knysztof Penderecki et Wozzeck d'Alban Berg. En 2008 ils ont présenté Iphigénie en Tauride à l'Opéra national de Paris. BÉLA BARTÓK (1881-1945) Né le 25 mars 1881 à Nagyszentmiklós (aujourd'hui Sânnicolau en Roumanie), il prit ses premières leçons de piano de sa mère, avant de poursuivre ses études au Conservatoire de Bratislava, où il a déménagé après la mort de son père. Élève d'István Toman (piano) et Hans Koessler (composition) au Conservatoire de Budapest, où il entra en 1899, il y obtint son diplôme en 1903. Frustré dans ses ambitions de pianiste, où il fut pourtant remarquable, comme en témoignent ses enregistrements, il se dirige vers la composition, explorant le trésor musical populaire hongrois, main dans la main avec Zoltàn Kodaly (1905). Après s'être affranchi des influences romantiques et post-romantiques (Liszt, mais aussi Brahms et Richard Strauss) ainsi qu'impressionnistes (Debussy), il développe un langage d'une extraordinaire originalité, alliant l'exploration des confins de l'harmonie tonale, un lyrisme sans sucre, éperdu et poignant, une formidable exubérance rythmique et une imagination sonore à nulle autre pareille, qualités qui culminent entre autres dans le ballet Le Mandarin merveilleux (Cologne, 1926), le IIe Concerto pour piano (Francfort, 1933), la Musique pour cordes, percussion et célesta (Bâle, 1937), le IIe Concerto pour violon (Amsterdam, 1939), mais aussi dans des pièces pour piano (En plein air, 1926) ainsi que le génial corpus de six Quatuors à cordes (1910-1941). Réfugié aux États-Unis au début de la IIe Guerre mondiale, il y mène une vie difficile, soutenu par des compatriotes (le chef d'orchestre Fritz Reiner) et d'autres musiciens (Serge Koussevitsky qui lui commande le très célèbre Concerto pour orchestre pour son Orchestre de Boston, 1944). Il meurt d'une leucémie à New York, le 26 septembre 1945. Son unique opéra, Le Château de Barbe-bleue (1918), chef-d'œuvre de sa première maturité, ne fut pas suivi d'autres projets lyriques. Il est vrai que la musique vocale occupe une place marginale dans son œuvre. FRANCIS POULENC (1899-1963) Né le 7 janvier 1899 à Paris, dans une famille aisée, il apprend le piano avec sa mère avant de se perfectionner auprès de Ricardo Vines qui lui ouvre les portes de plusieurs salons parisiens. Ses premières compositions (Rapsodie nègre pour baryton et ensemble instrumental, 1917 ; Le bestiaire, cycle de mélodies sur des poèmes d'Apollinaire, 1918-1919), influencées par Erik Satie, attirent l'attention sur la fraîcheur et l'originalité de son invention. Il intègre vite une petite société de « nouveaux jeunes » qu'on nommera bientôt groupe des Six. Ils composent ensemble un ballet-farce Les Mariés de la tour Eiffel sur une idée de Cocteau (1921) ; durant cette période, il déploie une facilité naturelle qu'il cherche à pourvoir d'un solide fondement technique auprès de Charles Koechlin (1921-1924). Sous l'influence du néo-classicisme de Stravinsky, il renoue avec l'atmosphère galante du XVIIIe siècle en composant un ballet pour Diaghilev (Les biches, 1924), le Concerto champêtre pour clavecin et orchestre dédié à Wanda Landowska (1928), et un concerto chorégraphique Aubade (1929). Très porté sur la musique vocale, et passionné de poésie, il excelle dès le départ dans l'art de la mélodie (Poèmes de Ronsard, 1924-25 ; Chansons gaillardes, 1926 ; 4 poèmes de Guillaume Apollinaire, 1931 ; 5 poèmes de Max Jacob, 1931 ; Le Bal masqué, Cantate profane sur des poèmes de Jacob, 1932), mais aussi celui de la musique de chambre pour vents (Trio pour piano, hautbois et basson, 1926 ; Sextuor pour piano et vents, 1932) où le pastiche raffiné des musiques populaires se nourrit d'une formidable invention. En 1935, il engage une longue collaboration avec le baryton Pierre Bernac dont il devient accompagnateur et qui l'encouragera à poursuivre dans la voie de la mélodie. La perte d'un ami très cher (1936) bouleverse son existence, provoquant un renouveau spirituel : il revient à la foi catholique, changement qui nous vaudra plusieurs œuvres graves et lumineuses de musique religieuse (Litanies à la Vierge noire, 1936 ; Messe, 1937). Il n'abandonne pas pour autant sa veine légère et humoristique (Concerto pour orgue, 0rchestre à cordes et timbales, composé en 1938, créé en 1941), qui culmine dans son premier opéra, Les Mamelles de Tirésias (1947), une des œuvres conçues pendant la guerre, parmi lesquelles figure également un ballet d'après La Fontaine, Les animaux modèles (1942), et surtout le douloureux cycle choral Figure humaine (sur des poèmes d'Éluard, 1943). Après la guerre, en dépit des succès constants (Stabat Mater, 1951 ; Sonate pour deux pianos, 1953), il vit des temps difficiles, isolé parmi les tenants de l'avant-garde qu'il refuse de suivre dans les méandres du sérialisme et de l'atonalisme. Après quelques années de travail acharné, et une crise de dépression, il assiste à la création triomphale de son chef-d'œuvre lyrique (Dialogues des carmélites, 1957), œuvre aussitôt reprise dans le monde entier : ses derniers ouvrages portent cependant la marque d'une grande mélancolie (La Voix humaine, 1959 ; 3 Sonates pour instruments à vent et piano, 1957-1963 ; Sept répons des ténèbres, création posthume 1963). Il meurt à Paris, le 30 janvier 1963. Son style inimitable, attaché aux principes anciens auxquels il parvient à arracher des couleurs nouvelles, triomphe aujourd'hui, comme il a toujours triomphé auprès du public. STEPHANE LISSNER DIRECTEUR DE L'OPÉRA NATIONAL DE PARIS Né le 23 janvier 1953 à Paris, Stéphane Lissner a dirigé durant toute sa carrière des théâtres, des festivals et des maisons d’opéras en France et en Europe. Il monte sa première pièce de théâtre à l'âge de seize ans puis crée, à dix-huit ans, son propre théâtre dans une salle du 7e arrondissement de Paris, le Théâtre Mécanique, où il travaille notamment avec Alain Françon et Bernard Sobel entre 1972 et 1975. Il y exerce tous les métiers : régisseur, électricien, auteur ou encore metteur en scène. Il est ensuite nommé secrétaire général du Centre dramatique national d'Aubervilliers (1977-1978) puis codirige le Centre dramatique national de Nice jusqu'en 1983. En 1984-1985, il enseigne la gestion des institutions culturelles à l'université ParisDauphine. De 1984 à 1987, il dirige le festival parisien Printemps du théâtre. Il est administrateur du Théâtre du Châtelet (Théâtre musical de Paris) dès 1983 puis en est nommé directeur général en 1988. Il le restera dix ans, tout en assumant en parallèle la direction générale de l'Orchestre de Paris (1993-1995). De 1998 à 2006, il prend la direction du Festival international d'art lyrique d'Aix-enProvence. Il y crée l'Académie européenne de Musique, conçue comme un prolongement du festival vers la pédagogie et la promotion de jeunes talents. Parallèlement, il co-dirige avec Peter Brook le Théâtre des Bouffes du Nord entre 1998 et 2005. En 2002, il s'associe avec Frédéric Franck pour reprendre le Théâtre de la Madeleine, qu'il quittera en 2011. De 2005 à 2014, il devient surintendant et directeur artistique du Teatro della Scala de Milan. Il en est le premier directeur non Italien. De 2005 à 2013, il est également directeur de la musique des Wiener Festwochen en Autriche. Au cours de sa carrière, il a travaillé avec les plus grands chefs d’orchestre, metteurs en scène ou chorégraphes parmi lesquels : Daniel Barenboim, Pierre Boulez, William Christie, Simon Rattle, Esa-Pekka Salonen… ; Luc Bondy, Stéphane Braunschweig, Patrice Chéreau, Klaus-Michael Grüber, Claus Guth, Mario Martone, Peter Sellars, Peter Stein, Dmitri Tcherniakov, Robert Wilson… ; Pina Bausch, William Forsythe… Nommé directeur délégué de l’Opéra national de Paris en octobre 2012, il a pris ses fonctions le 1er août 2014. Stéphane Lissner est chevalier de la Légion d'honneur, officier de l'Ordre National du mérite et de l'Ordre du Mérite de la République italienne. PHILIPPE JORDAN DIRECTEUR MUSICAL Directeur Musical de l’Opéra national de Paris et Directeur Musical des Wiener Symphoniker depuis de la saison 2014-2015, Philippe Jordan est déjà reconnu comme l’un des chefs d’orchestre les plus doués et les plus passionnants de sa génération. Il prend à 6 ans sa première leçon de piano. À 8 ans, il rejoint les Zürcher Sängerknaben et à 11 ans commence le violon. En 1994, à l’âge de 16 ans, il entre au conservatoire de Zurich où il obtient le diplôme de professeur de piano avec mention. Il étudie parallèlement avec le compositeur suisse Hans Ulrich Lehmann et continue ses études de piano auprès de Karl Engel. Dans la même période, il travaille comme assistant de Jeffrey Tate sur le Ring de Wagner présenté au Théâtre du Châtelet. Philippe Jordan commence sa carrière comme Kapellmeister au Stadttheater d’Ulm en 1994-1995. De 1998 à 2001, il est assistant de Daniel Barenboim à la Deutsche Staatsoper de Berlin. De 2001 à 2004, il est Directeur musical de l’Opéra de Graz et de l’Orchestre Philharmonique de Graz, puis de 2006 à 2010 principal chef invité à la Staatsoper Unter den Linden Berlin. Pendant ce temps, il fait ses débuts dans les plus importants opéras et festivals internationaux comme le Semperoper de Dresde, le Royal Opera House Covent Garden, l'Opéra de Zurich, la Wiener Staatsoper, le Metropolitan Opera New York, le Théâtre royal de La Monnaie de Bruxelles, le Teatro alla Scala de Milan, la Bayerische Staatsoper de Munich, le Festival de Bayreuth, le Festival de Glyndebourne, le Salzburger Festspiele et le Festival d’Aix-en-Provence. En concert, Philippe Jordan a dirigé les Berliner Philharmoniker, le Philharmonia Orchestra de Londres, l'Orchestre de Chicago, l'Orchestre de Cleveland, l’Orchestre de Philadelphie, le National Symphony de Washington, l'Orchestre Philharmonique de New York, les Wiener Philharmoniker, la Staatskapelle de Berlin, le NDR Hamburg, le DSO Berlin, le Filarmonica della Scala, l’Accademia Nazionale di Santa Cecilia de Rome, l’Orchestre Philharmonique de Radio France, l’Orchestre Gustav Mahler des Jeunes et le Tonhalle de Zurich. Il se produit régulièrement en tant que pianiste en récitals et musique de chambre. Au cours de la saison 2014/15, Philippe Jordan se consacre entre autres, avec les Wiener Symphoniker, à un cycle intégral des symphonies de Schubert, à des compositions contemporaines et aux grands oratorios de Bach. À l’Opéra national de Paris, il dirige les nouvelles productions de L’Enlèvement au sérail et du Roi Arthus, la reprise de Pelléas et Mélisande ainsi que l’intégrale des symphonies de Beethoven. Il sera présent au Bayerische Staatsoper de Munich avec une nouvelle production d’Arabella et une reprise de Tristan et Isolde. Philippe Jordan a enregistré en DVD Werther (Wiener Staatsoper), Doktor Faust (Opernhaus Zurich), Salomé (Covent Garden), Les Noces de Figaro (Opéra national de Paris). Il a également enregistré l’intégrale des concertos pour piano de Beethoven avec François-Frédéric Guy et l’Orchestre Philharmonique de Radio France ainsi que Pelléas et Mélisande avec l’Orchestre de l’Opéra national de Paris (Naïve), le Requiem de Verdi et des extraits symphoniques du Ring des Nibelungen (Erato/ Warner Classics). Pour ces trois derniers enregistrements, il a été nommé « Artiste de l’année – Classica 2013 ». En septembre 2014 il a enregistré en CD la symphonie Pathétique de Tchaïkovski avec les Wiener Symphoniker. Durée des spectacles * OPÉRA MADAMA BUTTERFLY PLATÉE DON GIOVANNI MOSES UND ARON L’ELISIR D’AMORE LE CHÂTEAU DE BARBEBLEUE / LA VOIX HUMAINE LA DAMNATION DE FAUST WERTHER CAPRICCIO IL TROVATORE IL BARBIERE DI SIVIGLIA DIE MEISTERSINGER VON NÜRNBERG IOLANTA / CASSE-NOISETTE RIGOLETTO DER ROSENKAVALIER LEAR LA TRAVIATA AIDA BALLET BALANCHINE / MILLEPIED / ROBBINS ANNE TERESA DE KEERSMAEKER LA BAYADÈRE WHEELDON / MCGREGOR / BAUSCH BATSHEVA DANCE COMPANY BEL / ROBBINS IOLANTA / CASSE-NOISETTE ROMÉO ET JULIETTE RATMANSKY / BALANCHINE / ROBBINS / PECK SPECTACLE DE L'ÉCOLE DE DANSE LES APPLAUDISSEMENTS NE SE MANGENT PAS GISELLE ENGLISH NATIONAL BALLET PECK / BALANCHINE FORSYTHE 1re PARTIE ENTRACTE 2e PARTIE 19.30 - 20.25 19.30 - 20.45 19.30 - 21.05 19.30 - 21.15 19.30 - 20.45 30' 30' 35' 20.55 - 22.25 21.15 - 22.20 21.40 - 23.10 30' 21.15 - 22.15 ENTRACTE 3e PARTIE TOTAL 2h55 2h50 3h40 1h45 2h45 19.30 - 21.25 1h55 19.30 - 20.40 19.30 - 20.20 19.30 - 22.00 19.30 - 20.45 19.30 - 21.05 30' 25' 21.10 - 22.20 20.45 - 21.25 30' 30' 21.15 - 22.25 21.35 - 22.35 17.30 - 18.55 45' 19.40 - 20.40 19.00 - 20.30 19.30 - 20.30 19.00 - 20.15 19.30 - 20.55 19.30 - 20.05 19.30 - 20.45 35' 30' 30' 30' 30' 30' 21.05 - 22.45 21.00 - 22.05 20.45 - 21.40 21.25 - 22.30 20.35 - 21.40 21.15 - 22.20 1re PARTIE ENTRACTE 2e PARTIE 20.30 - 21.00 25' 21.25 - 22.20 1h50 19.30 - 20.25 20' 20.45 - 21.15 1h45 19.30 - 20.20 20' 20.40 - 21.20 20' 21.40 - 22.20 2h50 19.30 - 20.00 20' 20.20 - 20.50 20' 21.10 - 21.40 2h10 21.40 - 22.30 1h00 2h00 3h45 3h00 25' 21.50 - 23.00 30' 21.10 - 23.15 25' 22.05 - 23.05 25' 22.05 - 22.40 ENTRACTE 3e PARTIE 2h50 3h30 2h30 2h55 3h05 5h45 3h45 2h35 4h05 3h00 3h10 2h50 TOTAL 19.30 - 20.30 19.30 - 19.55 19.00 - 20.30 19.30 - 20.30 20' 35' 20' 20.15 - 21.30 21.05 - 22.45 20.50 - 21.20 19.30 - 20.20 20' 20.40 - 21.15 1h45 19.30 - 20.25 20' 20.45 - 21.30 2h00 20' 19.30 - 20.35 19.30 - 20.20 19.30 - 20.10 19.30 - 19.55 19.30 ! 19.55 1h05 20' 20' 20' 20' 20.40 - 21.35 20.30 - 21.00 20.15 - 21.00 20.15 ! 20.40 20' 21.20 - 21.50 20' 21.00 ! 21.25 Minutages sans applaudissement - *Horaires susceptibles d'être modifiés. Les nouveaux spectacles Attention : L'heure de début de certains spectacles varie en fonction des jours de la semaine. Veuillez vous référer à l'heure de vos billets 2h05 2h20 1h30 1h55
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