Mon premier Marathon L`idée de faire un marathon m`est venue

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Mon premier Marathon L`idée de faire un marathon m`est venue
Mon premier Marathon
L’idée de faire un marathon m’est venue grâce aux camarades racontant leurs aventures lors de nos
diverses sorties. La conclusion de nos échanges : « les courses avec des distances à partir du
marathon, ça n’a plus rien à voir !! »
Décision prise ça sera le marathon de Nantes le 19 avril 2015, parcours plat (comme dirait Jean-Yves).
Etant devenu également tri-athlète pour des raisons de santé, je souhaitais préparer ce premier
marathon en alliant natation, vélo et course à pied (programme à la mode dans tous la presse
sportive !). Donc le week-end du 24/25 janvier, sonnait le départ de cette préparation marathon !
Au début, on y va doucement et puis la tentation de faire une course ou deux pour faire comme les
copains. D’abord le trail d’Isigny (et les camarades font aussi des trails et des ultra et ça donne
vraiment envie) puis le duathlon de Caen. Du jus y en a ! Comme jamais il y en a eu mais une baisse
de vigilance et c’est la cata : une entorse à la cheville droite ! Et là, comment vont se jouer les 42+195
km avec mon objectif de 3h30?
Repos obligé ! 3 semaines; même à la piscine les battements de pied me font mal, le vélo c’est
difficile et puis la fatigue des déplacements un peu plus soutenus ces derniers temps.
Reprise de l’entrainement grâce à Ludo et Laurent, par une séance de renforcement musculaire et de
RPM (vélo en salle), là j’ai senti redécouvrir les muscles. Et là il me reste à peine 3 semaines avant le
marathon.
Forcément des douleurs aux genoux apparaissent et le cerveau gamberge : suis-je capable de faire au
moins 25 km (la sortie longue), je la tente sur un parcours plat et ennuyeux : le canal de Caen à
Ouistreham ! résultat : un peu dur mais 27 km quand même (c’est bon ça !!). Maintenant place au
repos, il faut garder du jus (comme me le conseille Mathieu). Je fais un peu de vélo avec mes amis
ranvillais et puis rien.
Le 18 avril, c’est le départ pour Nantes. Un petit coup de stress sur les manifestations sportives que
je co-organise (les bulletins d’inscription dans une boîte dont je n’ai pas la clé, les gobelets design ok,
pas ok !!), bref il est temps de couper ! Louis et Paul se font une joie de voir Papa courir et moi qui
pensait : courir oui ! mais en combien de temps ?
Sur place, super hôtel. Un Mercure mais près de la gare, il ne faut pas m’enlever tous mes repères
même si on est venu en voiture. On déjeune dans le jardin des plantes puis un peu de tourisme dans
la ville. On commence par les machines de l’île avec son éléphant et ses inventions alliant
mécaniques et bois, le château, le carnaval...
Et vient l’heure de manger ! La question : oui mais quoi. Des pâtes ? On s’oriente vers un restaurant à
brochettes : bon choix ; mais on mange bien !! (salade césar, brochette de bœuf, haricots verts,
pommes sautées et un duo de crème brulée pour finir). La nuit va être dure.
On se couche, réveille à 7h00 pour le petit dej.
A 6h00 les yeux grands ouverts, je commence à regarder mon portable, les encouragements sur
Facebook ou SMS me redonnent du courage.
7h00 il faut aller manger ! Un super buffet mais par anxiété, je ne mange pas grand-chose. Il faut dire
que la crème brûlée n’était pas encore très loin dans mon estomac.
8h00 Les enfants sont debout, il faut ranger un peu la chambre pour en avoir moins à porter après.
8h30 Je pars direction la ligne de départ près de la cathédrale et le reste de ma famille au petit
déjeuner. Rendez-vous pris au kilomètre 21 dans le jardin des plantes à 11h. Entre temps, j’ai décidé
de suivre l’allure fixée au début 5 min/km sur le semi après on verra mais je peux bien l’avouer
maintenant avec un moins de 4h quand même.
9h00 je me place dans le sas 3h30, l’ambiance est bon enfant. Je regarde les tocs des concurrents,
qui resserrent leurs lacets, ajustent leurs chaussettes une dizaine de fois et puis les inconditionnels
des gels « celui-là c’est au 5ème, c’est ça ! », demande un concurrent à un ami. La cartouchière était
pleine ! Moi avec mes 3 gels que j’allais prendre … je n’en sais rien ! de l’eau suffira.
9h10 le départ des joelettes : 3 joelettes ont pris le départ ce jour-là avec le beau soleil, ils auraient
du placer un cubi de 10 litres d’eau en plus!
9h15 c’est à nous, un coup de pétard et c’est parti, enfin en accordéon, c’est toujours à ce moment-là
que j’ai envie de chanter « 3 pas en avant, 2 pas en arrière … ». Aller on y va, on trouve son rythme.
Moi qui ai l’habitude de courir seul et bien suivre les meneurs d’allure, c’est sport. J’ai compris
pourquoi les vaches ne courraient pas en troupeau.
Au 6ème kilomètre je suis devant la flamme 3h30 et c’est super agréable. Beau soleil, un peu de vent,
un pont pour traverser la Loire (on m’avait dit que le parcours était plat, pourquoi ils ont relevé les
ponts pendant la nuit ?). Premier ravitaillement, un peu d’eau. Vu le temps, j’étais content d’avoir
suivi les conseils de Laurent S. de mettre de l’élasto sur la poitrine ça à l’air de bien faire son effet.
Deuxième ravitaillement, je tente la boisson du sponsor !! et là une anecdote avec Regis et le
AAHHHHH me vient en tête et ça ne va plus me quitter. On arrive au 17 ème kilomètre je regarde ma
montre et alors là je suis étonné : le rythme est bon, les indicateurs sont au vert. Je retente un petit
verre d'Etixx mais ce coup-ci, je vais me rincer la bouche avec de l’eau pour finir. Impeccable !
On va arriver au lieu de rendez-vous 2 min en avance, je vais faire le semi en 1h42 génial. Un petit
coucou à ma famille, on tape dans les mains des enfants, ils ont vu papa en super forme, je vais
passer pour un héros à leurs yeux.
Bon maintenant, il faut en faire autant. Dans le doute je prends mon premier gel à la pomme et de
l’eau comme indiqué et là c’est le début de la fin. Les coureurs me comprendront, ça fermente très
vite et il faut que ça sorte mais en attendant on n’est pas chez mamie dans le canapé, il faut
continuer à courir.
On arrive au 25ème , c’est bien mais le calcul fait, il reste encore 17 km, une petite sortie dominicale
en sorte, je décide de réduire mon allure. Au 28ème la flamme 3h30 me passe devant ; c’est normal.
Arrivée au 30,5 km : un ravitaillement. J’arrête les boissons bizarres et mes gels ; je reste à l’eau
comme me l’a conseillé Jérôme.
Et là commence une grande période de marche active en alternance avec de la course sur 12 km. Ça
va être long ! Et c’est là que j’ai compris la difficulté du marathon : finir… J’ai encore dans la tête les
encouragements du public « allez Laurent, tu peux le faire », certainement que je vais le faire mais à
un autre rythme. « Allez Monsieur, le ravitaillement est en haut », j’ai vu mais c’est pas de l’eau qu’il
me faut, mais des jambes !
Et au 38ème c’est la flamme 3h45 qui passe. Là il faut réagir Lolo, tu dois finir sous les 4h
impérativement. On recourt 2km, on remarche 1 km, on discute avec un concurrent qui marche
également. Enfin je vois l’arrivée mais c’est très long 500m en courant à même pas 10km/h. Pour
bien faire, la ligne d’arrivée est sur des lames de bois, les mollets sont en feu mais porté par la foule
je passe sous l’arche en 3h55.
Et voilà ma première expérience sur marathon, super content d’avoir fini, de ne pas avoir flanché,
une belle médaille autour du cou. Yes !!! Les larmes de joie seraient presque de la partie.
Maintenant il faut retrouver mes loulous et ma femme, heureusement elle est habillée d’une veste
rose. Mais avant ça, on doit récupérer notre lot un beau t-shirt jaune Odlo (Pascal m’a dit ça taille
petit, donc un XL). Pour sortir du parc des expos il faut remonter aille !!! ça commence bien. Mais
non à Nantes ils vous remontent en escalier mécanique.
Ca y est, j’ai retrouvé ma tribu, impatient que ça se termine, car la foule, le soleil et l’attente et bien
ça fatigue.
Comme le repas de la veille était copieux, j’ai sauté le repas du midi ; le temps de me remettre de
mes efforts, une bonne douche. Et nous sommes rentrés sur Caen tout calmement.
Les félicitations tombèrent le soir même « bienvenue dans le monde des marathoniens ! », oui enfin
dans le monde de marcher comme un cow-boy surtout le lendemain !! Pour descendre un escalier, il
faut une analyse de risque en fonction des douleurs. Dans le métro, une course improvisée entre un
papy de 80 ans et toi pour atteindre la porte (un bon fou rire !).
Deux jours après le marathon, une envie ! Reprendre le vélo, la piscine, la course pour faire un
triathlon et continuer l’entrainement pour les 50 km de la Barjo. Notre petit défi avec Mathieu, ça va
être un bon moment également.
LAURENT TOREL - USCC Joggers