1) (texte de GIRARD) Pourquoi le désir humain conduit
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1) (texte de GIRARD) Pourquoi le désir humain conduit
1) (texte de GIRARD) Pourquoi le désir humain conduit-il facilement au déchaînement de la violence ? Dans ce texte René Girard commence par expliquer le mécanisme du désir mimétique, puis il montre effectivement que si ce mécanisme est laissé sans contrôle, il peut déboucher sur la violence. Le désir humain est donc mimétique, c'est-à-dire que l'être humain a tendance à imiter ses semblables. Pour l'animal le désir est limité au besoin. Ce qu'il veut, c'est ce que son corps veut, ce qui est nécessaire à sa survie, et ça ne va pas plus loin. Ses préoccupations ne vont pas plus loin que le maintien de son homéostasie (et sa reproduction). L'être humain, lui, pense. Donc sa volonté ne se limite plus à la survie du corps biologique. L'être humain veut se réaliser, il veut s'accomplir, il veut aller au bout de lui-même. Mais qu'est-ce que ça veut dire exactement ? Cela il ne le sait pas. Donc désirer, pour l'être humain, est profondément angoissant. Nous ne savons pas dans quelle direction jeter notre énergie. C'est ici qu'une solution se présente : il y a autour de moi des êtres humains qui m'apparaissent comme des êtres formidables, des êtres réalisés, accomplis. Alors mon désir va littéralement se brancher sur eux. C'est cela l'imitation. C'est particulièrement net chez les enfants, mais ça fonctionne aussi dans le monde adulte. Ainsi une voie est donnée à mon désir, et cela calme mon angoisse en donnant un sens à mon existence. Le problème de la violence apparaît un peu plus tard : je fais donc des efforts pour ressembler à mon modèle. Mais alors un nouveau désir apparaît en moi : celui d'être à mon tour reconnu comme le modèle. Et ici apparaît la grande source de la violence mimétique : la rivalité. C'est parce que je veux être reconnu par autrui et qu'autrui veut que je le reconnaisse que nous risquons d'entrer en conflit les uns avec les autres. C'est ce que Girard appelle la « contagion mimétique ». 2) (textes de DURKHEIM – 1er texte, 2ème page – et de MARCUSE – 1er § uniquement) Faites le lien entre ces deux textes en expliquant comment le désir humain est régulé Ces deux textes montrent comment le caractère angoissant et déséquilibrant du désir humain peut être régulé. Les deux auteurs montrent que cette régulation ne peut pas venir de l'être humain lui même. Elle vient de l'extérieur. C'est un « pouvoir extérieur » qui « règle » le désir humain selon Durkheim. Ce pouvoir est celui des « institutions sociales », comme le dit Marcuse. L'être humain grandit à l'intérieur d'une société, et cette société l'éduque. Cette éducation consiste notamment à lui indiquer un modèle de développement dans lequel l'individu est invité à se couler, c'est ce qu'on appelle le conformisme. On retrouve donc, en fait, l'idée du mimétisme. Mais ce que Durkheim et Marcuse nous permettent de comprendre par rapport à Girard, c'est que la régulation de l'imitation se fait par l'intermédiaire de structures sociales, qui imposent à l'individu un certain nombre de modèles. C'est la régulation sociale du désir humain. Quelques exemples : ▪ la famille impose à l'enfant le modèle de l'enfant sage ▪ l'école impose à l'enfant le modèle du bon élève et lui apprend à désirer les bonnes notes ▪ le cinéma apprend aux enfants à respecter la morale et autrui, à vouloir être bon et à détester les méchants ▪ et les grandes entreprises, par la publicité, nous apprennent à désirer tel vêtement plutôt que tel autre. Durkheim montre ainsi que notre identité personnelle n'est pas si personnelle que cela : c'est en grande partie mon statut social (ouvrier, patron, agriculteur, etc...) qui détermine les caractéristiques de mon désir, et de ma personnalité. 3) (texte de MARCUSE) Qu'est-ce que Marcuse appelle les faux besoins ? Pourquoi les appelle-t-il « faux » ? Dans cette régulation sociale du désir, il devrait y avoir une logique : cette logique est de donner des valeurs saines à l'humanité. Les institutions devraient être là pour nous éduquer, c'est-àdire nous apprendre à devenir plus humains. Or il déplore que dans nos sociétés, l'individu n'est pas éduqué pour être humain, mais manipulé pour devenir un consommateur imbécile et sans conscience. On crée ainsi un monde faux et surtout injuste dans lequel le consommateur ne voit pas que son mode de consommation suppose l'exploitation des plus faibles. Un bon exemple de cela c'est la vogue des téléphones portables, et le fait d'en changer régulièrement, sans avoir conscience du système très injuste d'exploitation que suppose la production effrénée des portables. 4) (textes de DURKHEIM – 2ème texte – et de JUNG) Selon ces deux textes, l'argent faitil le bonheur ? Répondez en prenant en compte séparément l'argument de chaque texte puis faites une synthèse. Selon Durkheim la pauvreté n'est pas contraire au bonheur. Tout d'abord il faut comprendre ce mot, en le différenciant de la misère : – l'homme misérable est celui qui n'a pas de ressources suffisantes pour vivre. Il souffre de malnutrition, de maladies dues au manque d'hygiène, etc... Celui-là, bien sur, ne peut pas être heureux puisqu'il souffre en permanence dans son corps. – Le pauvre, par contre, n'a simplement pas accès au luxe et au superflu, et doit se contenter d'une existence frugale. Son travail lui permet de vivre, mais jamais d'accéder à l'opulence, ni même au confort. Or selon Durkheim cet homme là est mieux disposé à la vie heureuse que le riche, car le pauvre a appris depuis tout petit à contenir ses désirs, et à se satisfaire de peu. Au contraire le riche n'a aucune éducation de ce point de vue, et chez lui « l'abîme sans fond de la sensibilité » tourne à plein régime. Jung dit en substance la même chose, mais en décrivant la vie du riche, qu'il appelle la vie de l'homme prisonnier de « l'extériorité ». Cela veut dire qu'il place sa vie dans ce qu'il possède, dans la matière des objets qu'il y a tout autour de lui. Mais du coup il oublie de s'intéresser à ce qui fait notre véritable richesse : notre vie intérieure. En ce sens le riche ne peut que rencontrer l'angoisse et l'insatisfaction, parce qu'en visant le bonheur il se trompe de cible. D'un point de vue matériel, le corps humain n'a pas besoin de grand chose pour être heureux. Si le bonheur est difficile à atteindre, c'est parce qu'il suppose une richesse intérieure (finesse des sentiments, capacité à s'analyser et se remettre en cause, capacité à se lier aux autres). Et l'argent est plus un obstacle à cette richesse intérieur qu'un allié. 5) (texte d'ERASME) résumez clairement l'opposition entre les hommes pieux et les hommes grossiers en utilisant aussi les textes complémentaires d'ELIADE et d'AUGUSTIN. Ces différents textes décrivent des dynamiques religieuses différentes : celle de l'hindouisme et celle du monothéisme (ici le monothéisme chrétien), mais qui en fait peuvent être rapprochées dans leur rapport au bonheur. À chaque fois, il s'agit de s'élever vers Dieu, de se détacher du corps et des plaisirs animaux grossiers. L'idée centrale est donc que l'homme est composée d'une double nature : spirituelle, l'âme, et matérielle, le corps. Le corps ne devrait être vu que comme un instrument pour se déplacer et faire le bien. La voie spirituelle consiste donc à ne pas prêter son attention aux plaisirs et aux souffrances du corps, ou alors seulement parce qu'il est un instrument qu'on doit apprendre à utiliser. L'homme grossier au contraire reste prisonnier de son corps. Et nous commençons tous par être comme ça, dans l'enfance. Mais à partir de l'enfance, deux types de voies s'ouvrent devant nous : soit rester des enfants fascinés par notre corps, soit s'ouvrir à la vie spirituelle et à la remontée vers le divin. 6) (Textes de PLATON, NIETZSCHE, EPICURE et ARISTOTE) Expliquez et détaillez l'opposition radicale entre CALLICLES-NIETZSCHE et EPICURE-ARISTOTE CALLICLES ET NIETZSCHE BONHEUR= S'AFFIRMER COMME UN ETRE PUISSANT L'important c'est la passion Le flux vital doit être la base Nous sommes des animaux C'est en cette vie que nous devons nous réaliser Cette réalisation c'est aller au bout de nos plus grandes passions quitte à exploiter nos semblables EPICURE ARISTOTE Comme les autres êtres vivants L’être humain a une nature Pour être heureux nous devons connaître notre nature C'est ainsi que nous pouvons différencier Les bons plaisirs de la vie vertueuse Les mauvais plaisirs de la vie vicieuse voire perverse AUGUSTIN ERASME LE YOGA ET PLATON Vivre c'est apprendre à mourir À mourir à la chair pour renaître dans l'esprit Nous ne sommes pas de ce monde Notre nature n'est pas matérielle mais spirituelle