Jean-Jacques 50 ans électrosensible en colère

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Jean-Jacques 50 ans électrosensible en colère
Jean-Jacques, électrosensible, au tribunal
Ouest France - 27 et 28/02/2009
Le tribunal des affaires de sécurité sociale ordonnera ou non une contre-expertise, face au mal
qui ronge ce Yonnais.
Jean-Jacques Villemot, 50 ans, est un Yonnais électrohypersensible (lire Ouest-France de jeudi).
Vendredi matin, il s'est présenté devant le tribunal des affaires de sécurité sociale (Tass).
Une juridiction qu'il avait saisi en référé, pour avoir une réponse rapide dans l'affaire qui l'oppose à la
caisse primaire d'assurance maladie.
Seul à la barre (il n'a pu être accompagné de Marc Cendrier, chargé de l'information scientifique au
sein de l'association Robin des toits), Jean-Jacques a expliqué en quelques mots à la juge ce qu'il vit au
jour le jour. « Le professeur Dominique Belpomme nomme le mal dont je souffre, syndrome
d'intolérance aux champs électromagnétiques. »
À l'écoute, la juge demande cependant au plaignant en quoi il est urgent de juger son dossier. «
L'urgence, c'est que je me vide de toute ma substance. L'urgence, c'est la reconnaissance de ma
situation et sa prise en charge. »
L'avocate de la CPAM, elle, souhaite recentrer les débats en estimant qu'il ne s'agit pas ici de « statuer
de la reconnaissance ou non de la maladie. Ce n'est pas de la compétence du Tass. Sur le fond, il
s'agit de savoir si M. Villemot peut reprendre le travail, comme l'ont stipulé le médecin de la
CPAM ainsi que l'expert, à date du 7 janvier 2008. » La juge acquiesce. Il est décidé au final de
statuer sur une demande de contre-expertise. Réponse le 27 mars. Jean-Jacques Villemot, qui a été mis
en disponibilité d'office, vit sur la solidarité familiale.
Ouest-France
--Source : http://www.larochesuryon.maville.com/actu/actudet_-Jean-Jacques-electrosensible-au-tribunal-_loc841999_actu.Htm
Jean-Jacques Villemot (milieu), accompagné d'amies électrosensibles et de Marc Cendrier, de
l'association Robin des toits. Ici, au sortir du palais de justice.
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Jean-Jacques, 50 ans,
électrosensible en colère
Ouest France - 26/02/2008
Vendredi, il sera au tribunal des affaires de sécurité sociale. Ce Yonnais souhaite que le mal dont
il souffre soit reconnu. En attendant, il vit en marge de la société, évitant ses ondes
électromagnétiques.
C'est une maison en bois, au bout d'un chemin terreux, en pleine campagne aubignoise. Une
habitation, vétuste, éclairée à la bougie. Pas d'électricité, surtout pas. Jean-Jacques Villemot, 50 ans,
est électrohypersensible.
La vie de ce père de quatre enfants est à l'écart, en marge, « par la force des choses. Je suis dans la
survie. » Depuis douze ans, la proximité de lignes haute tension, d'antennes relais pour la téléphonie
portable, de la wi-fi, bref tout ce qui émet des ondes électromagnétiques, le fait souffrir. Entre autres
conséquences sur sa santé, une grande fatigue, des vertiges et nausées et troubles chroniques qui lui
font perdre du poids et de la vitalité.
Un nom sur l'invisible
Jean-Jacques Villemot a mis du temps à mettre un mot sur ses maux. « Je suis passé par toutes les
pollutions, traité par la médecine conventionnelle : antibiotiques, antidépresseurs. Plus ça allait,
plus c'était inefficace. » Et ça dure. Le physique est largué. La fatigue réduit son champ des
possibles. Les arrêts de travail se multiplient, le prof se traîne et n'exerce plus.
Dans un regain de vitalité, à l'été 2005 (les malaises l'assaillent depuis 1997), il fonde l'association
ÉcoSource. « Il fallait faire un site internet, je me suis rendu dans un cybercentre, un concentré
d'ondes. » Trois rendez-vous. A chaque fois, à intervalle régulier, des réactions. « Là, c'est le
premier éveil. Je me dis que ce sont les écrans qui me font ça. » L'homme tombe sur un numéro de
Biocontact, un article «Ondes et santé.»
Le choc. « Mon problème, c'est électromagnétique. Enfin, j'identifie, je nomme, l'agresseur est
connu. Je peux enfin me battre, éviter. A partir de là, ma vie change. »
Il a soif d'information. Participe à des colloques. Rencontre d'autres Vendéens ayant conscience de
leur électrosensibilité. Il potasse son dossier médical. En janvier 2006, il consulte sur ses propres
deniers un médecin environnemental bavarois.
Une maladie de civilisation
Direct, le spécialiste allemand pointe du doigt ses radios dentaires. Et ses quinze amalgames : du
mercure qui le mine, un métal lourd qui agit comme un réceptacle, une antenne captant les ondes qui
l'entourent. « Il me dit qu'il n'y a pas de traitement, qu'il faut être dans l'évitement. » Evitement
des ondes, quand la France est « couverte à 99 % de son territoire. Cela laisse peu de place en zone
blanche. »
Tout est bien compilé dans un grand classeur rouge. Les dates, les tests médicaux certifiés, les études.
Et un courrier du professeur Dominique Belpomme, président-fondateur de l'Artac, une association
indépendante de médecins et de chercheurs spécialisée dans l'étude biologique, thérapeutique et
clinique des cancers. « Il écrit noir sur blanc que je souffre du syndrome d'intolérance aux
champs électromagnétiques. »
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Jean-Jacques, lui, se soigne aujourd'hui dans l'évitement des ondes, en « m'auto-excluant. Mais ce
n'est pas un choix. Tout est dur et je sais que cela peut paraître dingue. Tout irait bien si la
société était gérée avec des normes de biocompatiblité. »
« Je pense aux enfants »
Vendredi, même si cela lui coûte physiquement, Jean-Jacques sera au tribunal des affaires de sécurité
sociale. Son affaire doit être évoquée en référé, ce qui induit une réponse rapide de la justice. Car, dans
son gros dossier rouge, il y a une large correspondance avec la caisse primaire d'assurance maladie, où
il estime ne pas être écouté.
« Selon un médecin de la CPAM, et un expert, mon état n'est pas incompatible à la pratique
d'un travail. Même si j'ai fait valoir mon droit de retrait auprès la médecine du travail.
Demande appuyée par le médecin traitant. Aujourd'hui, je vis sans ressource. »
Ce que souhaite Jean-Jacques ? « Puisqu'on abuse de ma santé en m'imposant ces ondes, qu'on me
donne les moyens de survivre. Je demande une reconnaissance de ma situation et de sa
conséquence, mon invalidité. Je ne le fais pas pour moi, je suis foutu. Je me sens davantage
comme un alerteur. Je pense aux enfants, car j'appréhende un désastre sanitaire. »
Aujourd'hui, la Suède reconnaît l'électrosensibilité comme un handicap. L'Angleterre, comme une
maladie.
Loïc TISSOT.
Ouest-France
Source : http://www.larochesuryon.maville.com/actu/actudet_-Jean-Jacques-50-ans-electrosensibleen-colere-_loc-839243_actu.Htm
Jean-Jacques Villemot, retiré dans sa maison à Aubigny, où il se ressource, loin de « nuages
électromagnétiques ».
JT France 3 Loire-Atlantique 19/20 :
Lien pour visualiser le JT : http://www.robindestoits.org/Jean-Jacques,-electrosensible,au-tribunal-Ouest-France-JT-France-3-27-et-28-02-2009_a732.html
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