formation continue des enseignants du primaire en gestion d`une
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formation continue des enseignants du primaire en gestion d`une
MANUEL DE FORMATION FORMATION CONTINUE DES ENSEIGNANTS DU PRIMAIRE EN GESTION D’UNE CLASSE Professeur Félix FUKU SALA Kinshasa, juillet 2015 INTRODUCTION La classe, en tant que milieu d’enseignement et d’apprentissage, est organisée selon les normes établies et non par le bon sens. Le présent module vise le renforcement des capacités des enseignants dans la gestion de leur classe respective, en tant qu’opérateurs pédagogiques de l’enseignement primaire, qui voudront bien en faire bon usage pour améliorer davantage la qualité de l’enseignement congolais. Outre la dimension pédagogique, cette formation s’intéressent aussi à certains aspects qui favorisent et facilitent les pratiques d’enseignement dans le cadre de la gestion d’une classe d’élèves. Dans l’exercice de ses fonctions, l’enseignant est appelé à organiser et faire fonctionner sa classe, de manière à y assurer de meilleures conditions (d’enseignement et d’apprentissage) pour une réussite scolaire de ses élèves. Pour ce faire, il devra s’approprier et maîtriser la gestion managériale de sa classe, à savoir la gestion pédagogique; la gestion administrative, la gestion des ressources matérielles, la gestion de la discipline…. 1 I. GENERALITES I.1. Qu’est-ce que la gestion de classe? La gestion de classe consiste dans la planification, l’organisation et la mise en œuvre des dispositifs éducatifs les plus susceptibles, dans un contexte donné, de maximiser les apprentissages de chacun des élèves : plan de cours, organisation physique de la classe, intégration des nouvelles technologies, choix du matériel didactique, régulation des apprentissages en continuité, prise en considération des différences des élèves, application du code de vie, etc. La gestion de classe se définit alors comme « l'ensemble des actes réfléchis, séquentiels et simultanés qu'effectuent les enseignants pour établir et maintenir un bon climat de travail et un environnement favorables à l'apprentissage »1. La gestion de la classe concerne les moyens par lesquels les enseignants favorisent chez leurs élèves un comportement positif et coopératif et font face à la mauvaise conduite et aux comportements perturbateurs (Lorin W. Andersen, 1992, p.47.) C’est « tout ce qui préside à la planification et à l’organisation des situations d’enseignementapprentissage » (Thérèse Nault). C’est « l’ensemble des actions (éclaircir, contrôler, stimuler, respecter) par lesquels l’enseignant aménage l’environnement éducatif ». «La gestion vient du latin gerere : ‘exécuter, accomplir’, au départ pour le compte d’autrui. La ‘gestion de classe’ correspond à l’analyse réfléchie du savoir pratique mis en œuvre quotidiennement pour ‘faire’ la classe. » 2 " Faire [la] classe ", " diriger une classe ", " gérer une classe ", " conduire une classe " (Rey, 1998), quelle que soit l’expression utilisée, rien ne saurait réduire les faits et gestes de l’enseignant à une activité technique. Organiser l’espace scolaire, structurer le temps, programmer les savoirs, réguler les interactions et la communication ne consistent pas à appliquer des procédures, même sophistiquées, de résolution de problème. Il faut distinguer la gestion de classe, de la conduite de classe, de la préparation de classe, de la discipline en classe. Exemples de gestion de classe : passer les consignes de travail, varier les situations pédagogiques, repérer les meilleurs types de regroupement, répondre aux attentes des élèves, observer les pertes de temps réel d’apprentissage. 2 I.2. Les modèles de gestion de classe Dans le cadre de la pédagogie traditionnelle, Comenius, dans sa Grande didactique (1657), donne le premier système pédagogique moderne. Il règle l’emploi du temps (deux heures le matin pour la culture, deux heures l’après-midi pour les exercices manuels et oraux), il recommande l’enseignement par la pratique (l’élève apprend « à parler en parlant, à écrire en écrivant, à raisonner en raisonnant »), les modèles sensibles (objets, images, illustrations), il divise sa classe qui compte une centaine d’élèves en équipes équilibrées et mues par un esprit d’émulation et de collaboration, il enseigne par progression synthétique (il va « du général au particulier, du facile au plus difficile »), il vise le nécessaire (« pour chaque chose la juste explication, le juste but, les justes moyens qui permettent l’accomplissement »), il n’impose rien. Dans le cadre de la pédagogie active, beaucoup a été fait, concrètement et théoriquement par Célestin Freinet. Il s’agit, en développant les intérêts dynamiques et constructifs des élèves, d’une part d’organiser le travail en ateliers spécialisés, d’autre part de veiller au matériel, à l’aménagement intérieur. Diverses techniques interviennent : classe-promenade (1922), coopérative scolaire (1924), imprimerie à l’école (1924), dessin libre (1931), production d’une bibliothèque de travail (1932), autocontrôle par fiches correctrices (1932), expérience tâtonnée (1943), etc. Thérèse Nault (L’enseignant et la gestion de classe, 1994, 1998 ; La gestion de classe, une compétence à développer) propose un modèle de gestion de classe qui repose sur trois éléments : la planification des situations pédagogiques, l'organisation en salle de classe et, le contrôle durant l'action. Dans ce contexte, la gestion de la classe, pour l’enseignement primaire, peut être définie comme un référentiel des compétences professionnelles de l’enseignant, qui lui permet de développer certaines capacités en matière de gestion de la classe et de la diversité des élèves : Attaché à la réussite de tous les élèves, quels que soient leurs atouts et leurs difficultés. Il devra être sensible à la diversité des élèves, de telle sorte qu’il puisse : dans sa classe : gérer des modalités pédagogiques différentes en fonction de la diversité des tâches et des formes de travail, tirer parti de la diversité des goûts et des cultures, des aptitudes et des rythmes d’apprentissage des élèves, varier les situations d’apprentissage (magistrales, individualisées, interactives) pour atteindre un même objectif, utiliser successivement ou simultanément différents supports et différentes modalités de travail des élèves au sein de la classe (travail collectif, individualisé ou en groupe). 3 dans l’école : rechercher des modalités de travail en équipe qui lui permettront de comprendre les enjeux d’un projet de cycle et d’un projet d’école, repérer les différentes formes de regroupement possibles des élèves de plusieurs classes d’une école, en liaison avec l’équipe de maîtres, travailler en collaboration avec les enseignants de structures spécialisées pour prendre en compte les élèves en difficulté et les élèves handicapés intégrés dans les classes. » Si l’enseignant souhaite contribuer à l’émancipation des enfants les plus vulnérables, et s’il veut tisser du lien entre les uns et les autres, le maître doit " faire avec " des contraintes qui prennent souvent la forme de dilemmes incontournables, mais pas indépassables. Il lui faut concilier, par exemple : la prise en compte des intérêts et des questions individuels, avec les objectifs du programme ; l’adaptation aux stratégies cognitives de chaque élève, avec la construction de compétences communes ; la réponse aux sollicitations affectives de uns et des autres, avec la nécessaire retenue pédagogique ; la connaissance de l’environnement socio-familial des enfants, avec la neutralité propre à l’institution scolaire. 4 II. LES MODES DE GESTION DANS L’ORGANISATION ET LE FONCTIONNEMENT DE LA CLASSE II.1. LA GESTION PEDAGOGIQUE D’UNE CLASSE II.1.1. LES DOCUMENTS DU MAITRE ET DE L’ELEVE Définition des concepts: Document pédagogique : c’est tout document tenu par un enseignant et qui a trait aux enseignements donnés en classe. Gérer pédagogiquement une classe revient à penser aux activités liées aux enseignements – apprentissages dans une salle de classe où l’enseignant est le premier responsable des activités qui s’y déroulent. II.1.1.2. Les activités ci-dessus évoquées peuvent se résumer comme suit : la tenue des documents pédagogiques, la conduite des leçons, l’évaluation des enseignements en classe. La tenue des documents pédagogiques Pour donner les preuves de ses activités, la législation scolaire congolaise exige de l’enseignant, les documents pédagogiques ci-après : (1) les prévisions des matières, (2) le journal de classe, (3) la fiche (le cahier) de préparation (s) de leçon (s), (4) le cahier des compositions (questionnaire), (5) la fiche (cahier) des cotes (points) Chacun de ces documents présente des raisons profondes d’exister et ne peut ni être substitué, ni se substituer à un autre. Chaque enseignant du primaire doit posséder les cinq documents qu’il présentera à chaque réquisition de la hiérarchie. Observations: La pratique du journal cumulé est anti – réglementaire car elle porte une grave atteinte à l’existence d’un horaire des cours dans une école et à la législation scolaire, avec comme conséquence la baisse de la qualité de l’enseignement primaire. Les documents pédagogiques (1) De la prévision des matières La réglementation scolaire de la R.D. Congo a assigné à chaque classe de l’école primaire, à son programme et aux disciplines arrêtées pour la classe, un certain nombre d’objectifs à atteindre. Pour y parvenir, une des conditions est l’épuisement du programme de la classe en cause. Le seul document qui peut offrir cette garantie à l’enseignant, c’est la prévision des matières bien élaborée ; sans quoi, les programmes des classes ultérieures en pâtiront grandement pour enfin mettre en mal les objectifs assignés, d’où l’échec. Cette tâche d’élaboration d’une bonne prévision des matières incombe en premier lieu à l’enseignant, titulaire de la classe. 5 Conditions d’élaboration des prévisions des matières. • Pour bien élaborer ses prévisions des matières, l’enseignant doit réunir d’abord les documents ciaprès : le calendrier scolaire : qui fixe les périodes des cours, les détentes, les examens, les congés, etc. le calendrier civil : qui fixe les jours fériés légaux. le programme de la branche ou sous-branche concernée : qui donne la matière à enseigner (son étendue). l'horaire de la classe : qui fixe le nombre d’heures accordées à la discipline et les jours où sera enseignée cette discipline. a. La prévision des matières La prévision des matières est un travail individuel de chaque enseignant, à moins que l’on soit des enseignants des classes parallèles d’une même école avec un même horaire des cours. Le document produit et exigé de l’enseignant après avoir consulté différents documents ci-haut cités et considéré la difficulté de chaque matière à enseigner s’appelle : prévision des matières et non répartition des matières. La prévision des matières est toujours annuelle et jamais mensuelle, ni trimestrielle, ni semestrielle. La prévision des matières est élaborée pendant les vacances, avant la date de la rentrée scolaire. L’enseignant doit l’élaborer pour chaque branche et pour chaque sous-branche des branches composées. Les prévisions doivent être établies en deux exemplaires, dont l’un pour la direction et l’autre pour l’enseignant. L’enseignant est tenu d’actualiser ses exemplaires chaque jour et ceux déposés à la direction, au moins une fois par mois pour permettre à la direction de suivre le rythme de ses enseignements. La prévision des matières reste le premier document que tout enseignant est tenu d’élaborer en début de chaque année scolaire. Les autres documents en dépendent. PLAN D’UNE PREVISION DES MATIERES N° MOIS PERIODES MATIERE A MATIERES (SEMAINES) ENSEIGNER EFFECTIVEMENT ENSEIGNEES 01 Septembre 01 – 05 2015 07 – 12 14 – 19 21 – 26 28 – 30 02 Octobre 2015 01 – 03 05 – 09 6 OBSERVATIONS b. Le journal de classe Dans le journal de classe, l’enseignant inscrit, au jour le jour, heure après heure, en conformité avec l’horaire de la classe, la branche (et la S/branche), le sujet de la leçon (séquence didactique) la révision, la matière de la leçon, les applications, la tâche à donner aux élèves, la référence de la fiche et les observations. Le journal de classe est rempli la veille ou, tout au moins, avant d’entrer dans la salle de classe pour enseigner et jamais après la leçon. Il est tenu après l’élaboration des prévisions des matières. Il est le premier document à présenter à toute réquisition de la hiérarchie. PLAN DU JOURNAL DE CLASSE AU PRIMAIRE Jour : Date : Heures Branche s/branche Sujet Révision Contenu/ (Introduction) Matière application Tâches Réf. Obs. c. La fiche de préparation La fiche de préparation est un document dans lequel l’enseignant écrit avec détails, les renseignements préliminaires sur la matière à enseigner, la manière d’enseigner à chaque étape de la séquence didactique, le contenu de la séquence et les applications pour s’assurer que la matière a été comprise par les apprenants. Cette fiche aide l’enseignant à éviter des erreurs qui le discréditent, les tâtonnements et à prévoir le matériel didactique et toutes les dispositions utiles à la réussite de ses enseignements. Sortes de préparation A l’école primaire, il existe deux types de préparations des leçons. a) la préparation détaillée : consiste à écrire tout ce qui sera dit et fait au cours de la séquence didactique et par qui le sera-t-il. b) la préparation succincte : consiste à n’écrire que les grandes lignes de la séquence didactique. C’est celle que l’on retrouve dans le journal de classe de l’enseignant du primaire. 7 Observations • • • La préparation doit être rédigée avant la leçon. Elle doit être présentée à toute réquisition de la hiérarchie. Comme les autres documents, la fiche de préparation doit être entre les mains de l’enseignant chaque jour que ce dernier se présente à l’école pour le service. • A l’école primaire, les leçons peuvent être préparées sur des fiches isolées, mais aussi dans un cahier. • Chaque fiche de préparation doit être numérotée. C’est ce numéro qui servira de référence dans le journal de classe. • Il n’est pas indispensable de mentionner la date de la préparation sur la fiche de préparation. Cette date se retrouvera dans le journal de classe. • Les fiches réussies pourront servir les années à venir. Plan d’une fiche de préparation Le plan d’élaboration d’une fiche de préparation comprend deux grandes parties. La partie administrative : date, heure cours (branche), domaine (sous-branche), sujet, objectifs opérationnels, compétences, matériel didactique, références. La partie technique d’une fiche : ACTIVITES DU MAITRE ACTIVITES DE L’ELEVE ACTIVITES INITIALES Révision Une situation Annonce du sujet Compétences et objectifs exigibles ACTIVITES PRINCIPALES Situation d’apprentissage Analyse Synthèse ACTIVITES DE FIXATION ET DE CONTROLE Exercice d’application Exercice d’approfondissement Activité d’intégration Activité d’évaluation ou de contrôle 8 Dans les activités initiales, il est important de commencer par un concept que les élèves savent déjà (pré-requis), l’utilisation du matériel didactique dans l’introduction peut motiver et contribuer là ce que la leçon soit plus concrète, dès le début. Dans les activités principales, il est important d’accorder aux élèves le temps de travailler avec cette idée. Si vous utilisez le matériel didactique, peut-être les élèves doivent avoir la possibilité d’utiliser eux-mêmes le matériel. L’activité de travail en groupe en utilisant des jeux est aussi un bon moyen pour permettre aux élèves de comprendre le sujet. Un maître peut créer des activités qui donnent aux élèves le temps de comprendre d’eux-mêmes le sujet, d’expérimenter pour découvrir non seulement la solution, mais aussi la démarche principale. Si le maître ne peut pas offrir cette possibilité au milieu de la leçon, il peut la fournir là la fin dans l’activité de contrôle et de fixation. Les activités de fixation et de contrôle. Dans cette activité les élèves ont l’occasion de montrer au maître ce qu’ils ont appris pendant la leçon. Le maître peut leur demander d’utiliser le nouveau concept pour résoudre un problème. d. Le cahier de compositions (questionnaires) Pour évaluer ses enseignements, le maître recourt aux travaux des élèves (devoirs, interrogations, examens). Les réponses aux questions posées lui permettront de s’assurer si les apprenants ont compris ou non la matière enseignée. . Il lui est recommandé d’inscrire toutes ces questions posées avec intention de les corriger dans un cahier appelé « cahier de compositions ou de questionnaires ». . Pour le cas d’espèce, il est recommandé à l’enseignant d’élaborer aussi le corrigé et répartir les points accordés à chaque bonne réponse. Il est cependant souhaitable d’avoir un cahier de composition pour chaque branche. Types de questions : questions orales : n’exigent pas d’écrits. questions écrites : recourent à l’écrit. (4).2. Observations : Les questions doivent porter sur la matière enseignée. Les critères de cotation doivent être bien définis. Les questions doivent être précises et concises. Eviter des questions ambiguës (floues). Les questions d’attrape sont déconseillées. Les questions écrites sont préférables aux questions orales pour des raisons d’objectivité dans la cotation. 9 e. Cahier des notes (points) Après correction des travaux des élèves, le maître indique pour chaque élève, les points obtenus dans chacune des matières dans un cahier (ou fiche) appelé : « cahier (fiche) des notes (ou cotes ou points) ». Observations • • • • L’usage du crayon est déconseillé dans la tenue de ce cahier. Les ratures et surcharges y sont interdites. Le passage des points des copies à ce cahier doit être correct et honnête. Les totaux calculés dans ce cahier doivent être corrects. Plan d’une fiche des notes f. Le cahier des cours (notes) • C’est un cahier dans lequel l’élève note ce que l’enseignant aura écrit au tableau (résumés, synthèse, schémas, croquis, dessins, applications, exercices, travaux dirigés, notes prises en classe). • Ce cahier est contrôlé par l’enseignant, au moins une fois par mois. L’orthographe retiendra sa particulière attention. A l’école primaire, les résumés commenceront à partir de la 3ème année. Ces cahiers seront cotés une fois par période. g. Le cahier de communication • C’est le cahier dans lequel l’autorité scolaire, l’enseignant et les parents se communiquent autour de l’élève. Il leur sert de lien. Un cahier ordinaire peut aussi être utilisé comme cahier de communication. Le règlement scolaire doit y être collé aux premières pages. Toutes les communications seront datées et signées. Celles adressées aux responsables des élèves seront contresignées par les destinataires. Le titulaire de classe veillera au soin et à la tenue correcte de ce cahier. 10 h. Les manuels • C’est un outil de travail que l’élève doit savoir manier (surtout aux 2ème et 3ème degrés). C’est un document de référence qui aide l’élève pour les exercices en dehors de la classe. Il sera couvert et soigneusement gardé. Conduite des leçons et évaluation des enseignements Conduite des leçons • Après avoir préparé ses différents documents pédagogiques, le maître doit passer à la pratique effective de classe, c’est-à-dire se rendre en classe, se placer devant ses élèves et enseigner effectivement, conduire les différentes leçons préparées, assurer les évaluations et remplir les documents ad hoc. • C’est cette phase qui constitue la concrétisation du métier du maître. C’est donc la phase la plus délicate et la plus difficile du métier de l’enseignant car c’est elle qui valorise ou réduit la considération de l’enseignement vis-à-vis de ses partenaires (personnel de l’école, parents, élèves, autorités scolaires, etc.). Evaluation pédagogique par l’enseignant L’évaluation de la classe peut se faire : • pour la matière du jour : il pose plusieurs questions au cours de sa leçon (évaluation formative) ; il pose des questions de synthèse ; il organise les applications. • Pour plusieurs séquences didactiques (période) : il donne des devoirs (en classe ou à domicile) ; il organise des interrogations périodiques (à l’école, en classe). Pour un trimestre : il donne des interrogations ; il organise les examens trimestriels. Pour toute l’année : Il organise des interrogations ; Il pose l’examen de fin d’année ; parfois des recherches guidées et corrigées pour les classes terminales. • • Commentaires : A l’école primaire, l’enseignant recourt souvent à l’évaluation formative, surtout lorsqu’il interroge les élèves au fur et à mesure qu’il avance dans sa leçon. En fin d’année, il donne une évaluation sommative sur les matières vues en trois trimestres. Pédagogie corrective Concepts : L’erreur désigne une réponse ou un comportement de l’élève, qui ne correspond pas à la réponse, au comportement attendu face à la question posée. La faute : un manquement à la règle morale, au devoir ; une mauvaise action. La Pédagogie corrective : est celle qui préconise les remédiations pour permettre à l’apprenant d’acquérir un enseignement de qualité. 11 Les types d’erreurs et leurs causes Les types : les erreurs de performance ou erreurs d’inattention : l’élève connaît la règle qu’il devrait appliquer, et est capable de corriger son erreur ; les erreurs de compétence : celles qui sont commises tant que les représentations dont elles procèdent ne seront pas modifiées ; les erreurs profondes : celles liées à des ratées d’apprentissage ou de non acquisitions ; les erreurs contingentes et transitoires : celles liées à la manière de présenter une situation nouvelle, d’un nouveau domaine de connaissances et celle qui peuvent évoluer rapidement (transitoire). Les causes : Certaines erreurs sont liées à : la limitation de l’apprenant ou aux lacunes ou difficultés de l’apprenant ; la surcharge cognitive, la charge mentale de travail didactique ; l’incompréhension des consignes ; la fatigue, le stress, la précipitation. II.1. 2. LE MATERIEL DIDACTIQUE Généralités • Le matériel didactique est tout objet que l’enseignant utilise pendant sa leçon pour concrétiser son enseignement. Exemple : une balance, une poule, une plante, un animal, etc. • Par moyens d’enseignement, nous entendons tout ce dont l’enseignant peut disposer pour préparer, donner et concrétiser ses leçons. Ce sont : les programmes et les notes méthodologiques qu’ils contiennent ; les manuels scolaires, la documentation: le dictionnaire, les livres scolaires,… le matériel didactique. Les avantages du matériel didactique : concrétiser la leçon ; faciliter la compréhension par son caractère concret ; rend la leçon attrayante ; permettre à l’enfant d’observer, de toucher, de manipuler, etc. ; permettre à l’enseignant de donner des leçons difficiles à expliquer clairement. Exemple : le train là où il n’existe pas. éveiller la curiosité des élèves par sa nouveauté ; soutenir l’attention des élèves et rend la leçon vivante. 12 Les types de matériel didactique Matériel didactique naturel (authentique) : matériel lui-même, tel qu’il est naturellement. Matériel didactique représenté (fabriqué) : il s’agit des représentations telles : dessins, images, photos, cartes, … Exemples : Langues : dessins des lettres de l’alphabet, des phrases, textes écrits sur un tableau, un papier, dessins des personnes - animaux, - objets divers : - plantes – photos - croquis – couleurs. Mathématiques : bouchons, -cailloux, - bâtonnets, - fruits, - animaux domestiques, - monnaie, cartons, - bonbons, - ficelle, - cour de l’école, - bidon, - creux des bambous de Chine, -vase, … II.2. GESTION DES RESSOURCES MATERIELLES D’UNE CLASSE II.2.1. Le patrimoine d’une classe Définition des concepts Gestion : action de gérer, d’administrer, d’organiser pour un meilleur résultat. Classe : Ensemble d’élèves groupés selon le degré dans les études primaires et secondaire (Larousse, Micro Robert, 1985) Salle dans laquelle sont regroupés ces élèves sous la conduite d’un enseignant. Patrimoine : biens hérités des ancêtres (ou des ascendants). Catégories de patrimoine : L’immobilier : la salle de classe. Les meubles : - armoire ; table ; chaise ; bancs – pupitres ; tableau (x) Les équipements : - livres – matériel didactique. Il appartient à l’enseignant de veiller sur leur usage correcte, leur propreté et leur état. II.3. LA GESTION ADMINISTRATIVE D’UNE CLASSE Les documents administratifs d’un enseignant Définition des concepts • Le registre d’appel est un document administratif dans lequel sont enregistrés, en ordre alphabétique, les noms, post-noms et prénoms de tous les élèves d’une classe donnée. Il renseigne, à droite de chaque nom, le sexe de l’élève, et jour après jour ouvrable, pour un mois, les présences et les absences de l’élève concerné. A la fin de chaque mois, l’enseignant calcule la moyenne des présences au bas de la liste. • L’inventaire du matériel est une liste reprenant les biens d’une classe. 13 Les tâches administratives d’un enseignant. • Dans l’exercice de ses fonctions, l’enseignant remplit deux tâches administratives dans sa classe : • la tenue du registre d’appel, la tenue et l’actualisation de l’inventaire. Présentation d’un registre d’appel ou de fréquentation La page de garde qui reprend les éléments ci-après : le timbre du ministère ; le registre d’appel ; l’identification de l’école ; l’année scolaire ; la classe ; le titulaire de la classe ; le chaque double page intérieure. Observations • • • • Chaque registre d’appel comporte des signes conventionnels pour noter la présence, l’absence, le retard, la maladie, … La moyenne des présences ne peut jamais être supérieure au nombre d’élèves inscrits dans la classe. Dans le registre d’appel, les noms sont inscrits dans l’ordre alphabétique. Pour obtenir la moyenne des présences (MP), la formule est la suivante : MP = P.E. x N.J. P.A. P.E. : présences effectives du mois (présences réelles) P.A. : présences attendues (Présences effectives + absences, soit nombre d’inscrits multiplié par le nombre de jours de classe) N.J. : nombre de jours effectifs de classe du mois (jours réels où les élèves ont été en classe). Pour les mois qui suivent M.P. : moyenne de présences P.E. : présences effectives = celles du (des) mois antérieur(s) + celles du mois concerné) P.A. : présences attendues = celles du (des) mois antérieur (s) + celles du Pour le mois en cours. N.J. : nombre de jours effectifs de classe = ceux du (des) mois antérieur (s) + ceux du mois en cause. La formule est toujours : M.P. = P.E. x N.J. • • P.A. Le registre d’appel est rempli chaque jour à l’entrée et à la sortie par l’enseignant titulaire de la classe en recourant aux signes conventionnels appropriés. A la dernière page, se trouve un tableau synoptique des moyennes de présences de chaque mois. L’enseignant veillera à les remplir correctement. 14 • L’inventaire est dressé en début d’année par le Chef d’Etablissement qui le confie à l’enseignant titulaire de la classe. Ce dernier le contresigne et l’actualise au fur et à mesure que la classe s’enrichit. II.4. LA GESTION SANITAIRE DE LA CLASSE Définition des concepts Les conditions sanitaires sont celles relatives à la santé publique et à l’hygiène scolaire. Les conditions sanitaires de tout milieu influent grandement sur le rendement des activités menées dans ledit milieu. La classe n’échappe pas à cette réalité évidente. Imaginez un travail qui se ferait dans un milieu puant ; quel rendement peut-on attendre du travail réalisé dans un tel milieu que répugne tout le monde ? II.4.1.2. Les dispositions sanitaires en classe. Pour que les enseignements assurés dans une salle de classe produisent les résultats escomptés, il faut qu’il fasse beau-vivre dans la classe ; c’est-à-dire que cette dernière doit remplir certaines conditions d’hygiène ; à savoir : - être propre tous les jours (balayage) ; - être bien aérée (portes et fenêtres larges et ouvrables) ; être bien ornée (agréable à voir) ; - les élèves doivent être propres et porter des habits propres ; - la cigarette doit être interdite à tous (enseignants comme élèves) ; les abords de la salle de classe doivent être propres et nettoyés tous les jours ; se débarrasser de tout ce qui pue ou gène l’odorat, la vue et l’ouïe ; prêcher par l’exemple, le maître doit lui-même être propre ; Fermer la salle à la fin de la journée de travail. La gestion sanitaire de la classe relève naturellement de la responsabilité de l’enseignant titulaire d’une classe. II.5. LA GESTION DE LA DISCIPLINE Généralités Dans toute institution scolaire comme toute entreprise qui se veut sérieuse et qui tient aux résultats positifs, la discipline de travail reste le cheval de bataille, faute de quoi, l’école tombe dans les difficultés de gestion. La carence de discipline peut conduire directement à l’échec. Il en est de même d’une classe où le responsable n’est autre que l’enseignant. La discipline est l’ensemble de mesures (règlement, sanctions, …) prises pour assurer l’ordre. Par elle, le travail est efficace, l’ordre est maintenu et chacun s’adonne à sa tâche dans un climat serein garantissant le succès. Dans une classe, l’enseignant devra : • avoir certaines qualités dont : une bonne santé (bons organes de sens), une voix claire et audible, un extérieur digne, un grand cœur, des connaissances professionnelles éprouvées, un sens aigu d’observation, l’art de parler (communiquer), la compétence intellectuelle, l’honnêteté, le dévouement, la patience, la fermeté, la justice, la bonté, la ponctualité, la discrétion, la tolérance, le respect des enfants, le sens de l’écoute, etc. bref, un meneur d’hommes averti. 15 • prendre des dispositions pratiques ci-après : avoir une autorité douce et régulière, préparer ses leçons, enseigner avec méthode (stratégies choisies d’avance, matériel didactique préparé…), classer correctement ses élèves sur les bancs, du plus petit (devant) au plus grand (derrière), avoir un bon horaire des cours, avoir un règlement intérieur bien établi et respecté, être vigilant, éviter des réponses collectives, sanctionner les élèves non en règle, faire balayer la classe tous les jours (propreté), veiller à la propreté des élèves et celle de leur tenue. Ces qualités énoncées ci-dessus constituent un gage sûr de la réussite d’une classe. L’enseignant en demeure la pièce maîtresse, sinon la pierre angulaire. 16 Références bibliographiques • • • • • • • • • • • • • • • • • • • Andersen W. Lorin, Accroître l’efficacité des enseignants, Unesco, IIPE, Paris, 1992. Archambault, Jean et Chouinard, Roch, Vers une gestion éducative de la classe, Bruxelles, De Boeck, 2009. Charlier, E., Planifier un cours, c’est prendre des décisions, Bruxelles, De Boeck, 1989. DE CORTE, E, & Cie, Les fondements de l’action didactique, Bruxelles, A. De Boeck, 1979. inspection générale/EPSP Avec l’appui financier de la BAD, gestion d’une classe, Kinshasa, 2010. FUKU SALA, F., Manuel de formation, Séminaire de formation continue des Directeurs d’Ecole primaire de l’EPSP en Gestion et Administration Scolaires, Kinshasa, FPSC, octobre 2014. FPSC, Rapport final sur le suivi et évaluation du séminaire de formation continue des enseignants de l’EPSP en Didactique du français et des mathématiques (2013), FPSC Landry, Josée et Tochon, François, « Conseils pratiques aux enseignants débutants », in Éducation et recherche, n° 2, 1994, p. 247-263. Meirieu, Philippe (1995). La pédagogie entre le dire et le faire. Paris, ESF. MINDER, M., Didactique fonctionnelle, Objectifs, Stratégies, Evaluation, A. De Boeck Université, Paris, Bruxelles, 1996. Morandini Franc et La Borderie, René, Dictionnaire de pédagogie, Nathan, 2006 Nault, Thérèse, L’enseignant et la gestion de classe, Les Éditions logiques, Montréal, 1994, 1998. Nault Thérèse et Lacourse, France, La gestion de classe, une compétence à développer. Nault Thérèse et Fijalkow, Jacques, « La gestion de la classe : d’hier à demain », in Revue des sciences de l’éducation, n° 25, 1999, p. 451. Nault, Thérèse et Fijalkow Jacques(dir.), « La gestion de classe», Revue des sciences de l’éducation, n° 25, 1999. [2] Programme national de l’enseignement primaire, UNESCO – EPSP, 2005 Perrenoud, Philippe (1996). Enseigner : agir dans l'urgence, décider dans l'incertitude. Savoirs et compétences dans un métier complexe. Paris, ESF. Perrenoud, Philippe (1998). L'évaluation des élèves. De la fabrication de l'excellence à la régulation des apprentissages. Entre deux logiques. Bruxelles, De Boeck. Rey, Bernard (1998). Faire la classe à l'école élémentaire. Paris, ESF. 17 Table des matières INTRODUCTION ....................................................................................................................................... 1 I. GENERALITES ........................................................................................................................................ 2 I.1. Qu’est-ce que la gestion de classe? ................................................................................................. 2 I.2. Les modèles de gestion de classe ................................................................................................. 3 II. LES MODES DE GESTION DANS L’ORGANISATION ET LE FONCTIONNEMENT DE LA CLASSE .......... 5 II.1. LA GESTION PEDAGOGIQUE D’UNE CLASSE ................................................................................. 5 II.1.1. LES DOCUMENTS DU MAITRE ET DE L’ELEVE ........................................................................ 5 II.1. 2. LE MATERIEL DIDACTIQUE .................................................................................................. 12 II.2. GESTION DES RESSOURCES MATERIELLES D’UNE CLASSE ......................................................... 13 II.3. LA GESTION ADMINISTRATIVE D’UNE CLASSE........................................................................... 13 II.4. LA GESTION SANITAIRE DE LA CLASSE ........................................................................................ 15 II.5. LA GESTION DE LA DISCIPLINE .................................................................................................... 15 Références bibliographiques ................................................................................................................. 17 Avertissement : Cette publication fait partie d’un projet financé par l’Agence Espagnole de Coopération Internationale pour le Développement (AECID). Le contenu de cette publication est de la responsabilité exclusive de son auteur et ne reflète pas nécessairement l’opinion de l’AECID. Sa reproduction totale ou partielle par tout procédé est autorisée, sous réserve de citation explicite de la source et de l’auteur du Copyright. Kinshasa, R.D.CONGO – 2015 18