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COMMUNICATION DE LA MUNICIPALITE AU CONSEIL COMMUNAL C 24/2011 Vevey, le 24 mars 2011 Réponse à l'interpellation de M. Pierre Butty « Coup de sac pour un déchet qui dure ! » Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs, L’interpellateur fait le point sur plusieurs initiatives lancées dans quelques cantons suisses et au Parlement pour limiter ou interdire la distribution de sacs plastiques dans les commerces. Il sollicite les services de l’Agenda 21 communal pour entreprendre des démarches dans ce sens auprès des commerces veveysans. Préambule : Il est intéressant de se pencher sur les récentes initiatives au niveau du Conseil National. Le conseiller national, Dominique de Buman, a déposé une motion le 1er octobre 2010 qui a pour titre : Halte à la pollution des sacs plastiques. Le Conseil fédéral, dans sa réponse du 24 novembre 2010, propose de la rejeter pour les raisons suivantes : • la Suisse n’est pas comparable à de nombreux pays émergents ou en voie de développement dans lesquels les sacs sont souvent jetés au bord des routes, fleuves et mers • la Suisse élimine la plus grande partie de ses sacs dans les usines d’incinération, lesquelles produisent de l’énergie et de la chaleur • les sacs plastiques ne représentent que 0.5 % de la consommation annuelle d’environ 850'000 tonnes de matières plastiques, à savoir 3000 tonnes • même sans interdiction, la Suisse reste modèle en matière de recyclage • les écobilans des différentes variantes (plastique, papier, biodégradable) sont sujets à discussion car le résultat varie grandement en fonction de l’usage (nombre de réutilisations du sac) et des indicateurs • selon le conseil fédéral, une interdiction des sacs plastiques constitue une ingérence notable dans la liberté économique et disproportionnée par rapport aux bénéfices écologiques escomptés. Il ne peut donc pas les interdire en vertu de l’article 30a de la loi fédérale du 7 octobre 1983 de la protection de l’environnement (RS 814.01) lui permettant d’interdire des produits que s’ils sont destinés à un usage unique et de courte durée et si les avantages liés à cet usage ne justifient pas les atteintes à l’environnement qu’il entraîne. -2- En outre, il reconnaît qu’il existe un potentiel d’optimisation dans la gestion des sacs plastiques mis gratuitement à disposition des consommateurs et que les distributeurs devraient sensibiliser leurs clients afin qu’ils choisissent des sacs réutilisables. Analyse : Diverses études recourant à la méthodologie de l’analyse de cycle de vie (ACV) ont mis en évidence l’impact environnemental des différents types de sacs. Pour rappel, on peut distinguer : - Les sacs en plastique avec anses distribués gratuitement (souvent uniquement sur demande du client). - Les cabas en papier grand format vendu CHF 0.20.- Les cabas en papier petit format vendu CHF 0.10.- (à Genève). - Les cabas en plastique réutilisables grand format vendu CHF 2.-. Dans le cas présent, la question qui nous préoccupe est de savoir s’il est judicieux de remplacer les sacs en plastiques gratuits par une autre alternative. A ce sujet, les résultats divergent sensiblement d’une étude à l’autre. Néanmoins, dans les grandes lignes, il ressort que, comparé au sac en plastique, le sac en papier consomme moins d’énergie non renouvelable, à moins d’impact sur l’effet de serre, produit moins de déchets et présente moins de risques liés à l’abandon (Ecobilan PricewaterhouseCoopers, 2008). En revanche, le sac en papier consomme 3 fois plus d’eau que le sac en plastique (Ecobilan PricewaterhouseCoopers, 2004). Remplacer les sacs en plastiques gratuits par des petits sacs en papier comme l’a fait Migros Genève peut donc s’avérer être une solution intéressante. Ceci à condition que le sac soit en papier recyclé afin de réduire sa consommation en eau. Toutefois, à partir d’un certain nombre d’utilisation, ce constat peut être nuancé et l’avantage peut revenir au sac plastique. Nous arrivons ici à la limite de l’analyse des cycles de vie et au fond du problème qui nous préoccupe, à savoir, que la problématique de l’utilisation des sacs en plastique est avant tout causée par le comportement humain. Pour autant, force est de constater que les solutions proposées sont invariablement technologiques (par exemple, développer de nouveaux sacs biodégradables), économiques (faire payer les sacs en plastique), ou législatives (interdire les sacs en plastique). Ces différentes solutions ne résolvent que très partiellement la problématique. Le changement repose principalement sur le comportement des clients qui, à la suite d’actions simples que les distributeurs peuvent mettre en œuvre, vont réduire et s’abstenir, autant que faire se peut, d’utiliser des sacs jetables. En effet, des données scientifiques récentes dans le domaine des sciences du comportement montrent très clairement que des interventions relativement simples à mettre en place sur le terrain permettent de modifier le comportement des clients en agissant de manière subtile sur certains mécanismes psychosociaux élémentaires. Il s’agit par exemple de mettre en évidence que bon nombre de clients sont déjà exemplaires en faisant leurs courses et d’encourager les autres à suivre ces comportements responsables. Cette approche évite l’embarras du distributeur et de son personnel de caisse contraints de refuser un petit sac plastique à son client qui souhaite emballer un saucisson qui jouxte la paire de chaussette dans son cabas. -3- Réponses aux questions de l’interpellateur : 1) La Ville de Vevey a-t-elle déjà entrepris des démarches visant à sensibiliser les consommateurs et les commerçants au problème des déchets engendrés par les sacs plastiques ? - Jusqu'à ce jour, elle n'a pas entrepris de démarches particulières et ciblées sur cette question. 2) Si oui, quelles sont-elles et quel est leur impact ? - Pas d’actions particulières à ce jour. 3) Si non, le délégué à l'Agenda 21 peut-il proposer des actions concrètes dans ce sens ? - La Municipalité, dans le cadre de l'Agenda 21 et des autres services compétents, a pris en compte ce problème et l'a inscrit dans ses tâches à traiter ces prochains mois dans la mesure de ses moyens et compétences. Faute de pouvoir interdire la distribution gratuite compte-tenu des bases légales, elle compte sensibiliser les grands commerces dans le sens développé ci-dessus et inviter ceux-ci à entreprendre des actions auprès de leurs clientèles. Afin d’avoir un poids plus prépondérant auprès des grands distributeurs, les villes vaudoises engagées dans des démarches de développement durable seront sollicitées pour une intervention concertée. Une sensibilisation des petits commerces pour des produits de substitution tels qu’un sac réutilisable avec un design attrayant pourrait également être au programme. Ainsi adopté en séance de Municipalité, le 24 mars 2011. Au nom de la Municipalité le Syndic le Secrétaire Laurent Ballif Grégoire Halter