Lire l`article - Vignerons en Développement Durable

12 AOUT 14
Quotidien
19 COURS D'ESTIENNE D'ORVES BP 91862
13222 MARSEILLE CEDEX 1 - 04 91 57 75 00
Surface approx. (cm²) : 759
N° de page : 30
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REGION
Agriculture
Viticulture. La cave de Saint-Maurice-de-Cazevieille, au Sud d'Alès, est entrée de plain-pied dans
son époque. De gros volumes de vrac et une gamme de vins haut de gamme en séries limitées.
Des vins élaborés
sur mesure
Ainsi va notre époque.
Entre le très gros et le tout
petit, pas de place au soleil pour
le moyen. Et la cave coopérative
de Saint-Maurice-de-Cazevieille
a bien l'intention de vivre avec
son époque : elle grossit. Déjà
de belle taille, après son absorption de celle de Brouzet en 2007,
elle vient de s'étoffer encore.
Depuis juillet dernier, la cave
de Maruéjols-lès-Gardon l'a
rejointe. Aujourd'hui, le nouvel ensemble compte quelque
deux cents viticulteurs, emploie
quinze salariés permanents et
réalise un chiffre d'affaire de 14
millions d'euros. C'est la cave
la plus importante du Nord du
département.
L'intérêt de cette prise de
poids ? « L'an dernier, nous avons
eu un appel d'offre de Finlande
pour 2000 hectolitres de chardonnay bio, nous n'en produisions que mille, aujourd'hui,
nous pourrions répondre à cette
demande », explique Benjamin
Bonnafoux, directeur commer-
cial de la gamme bouteilles. Une
façon de supprimer les intermédiaires : pouvoir répondre
à des commandes importantes,
c'est faire la possibilité de faire
l'impasse sur les grossistes. Et
de récupérer la marge au profit
des coopérateurs.
Mais grossir ne fait pas tout.
« J'ai grandi dans la coopération
languedocienne, commente Benjamin Bonnafoux, aujourd'hui,
nous changeons d'époque ». Ce
changement, il l'incarne. Trente
ans, des diplômes et une expérience de cinq ans dans un autre
monde, celui de la viticulture
très haut de gamme. La révolution concerne la commercialisation. Traditionnellement,
le vin est produit puis vendu.
Depuis une dizaine d'années à
Saint-Maurice, on s'essaie à une
autre méthode, cc Nous élaborons chaque année des vins qui
répondent au cahier des charges
établi par chaque client avant la
production. Avant la vendange,
nous savons si nous devrons
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VACQUEYRAS
8821601400509/VDP/ATA/2
Tous droits réservés à l'éditeur
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produire plus de rosé, un merlot
plus boisé pour tel client, un assemblage plus tannique pour tel
autre...». Production pré-commandée, vente assurée.
C'est là un autre intérêt du regroupement. La multiplication
des terroirs. Car chaque vin est
réalisé grâce aux les possibilités offertes par chacune des parcelles : différentes cuvées sont
ainsi élaborées pour répondre
au mieux à la définition de la
commande initiale.
Au total, le bilan est plutôt positif, dans un contexte où le cours
des vins se raffermit. Depuis
cinq ans, le chiffre d'affaire de
la cave progresse. 8 millions
il y a cinq ans, ll l'an dernier
en comptant les deux caves, 14
cette année.
Mais cette adéquation è. la demande ne constitue pas le seul
moyen de rapprocher la valeur
ajoutée du viticulteur. Le gros,
c'est le vrac : 98 % des ventes.
Il y aussi le tout petit. Une nouveauté à Saint-Maurice, depuis
deux ans : la mise en bouteille
de vins haut de gamme, vendus
aux restaurateurs et à la boutique de la cave de Maruéjols.
Là, on fait dans la dentelle. Des
vins issus de parcelles identifées. Un exemple : le 13 septembre seront mises en vente
six mille bouteilles, pas plus,
issues des vignes de Marimont,
un IGP Cévennes rouge syrah
grenache élevé en fût. La cave
commercialise ainsi des IGP
Cévennes, IGP Oc, un peu de
Duché d'Uzès... « Ce sont des
vins artisanaux, fabriqués
à l'ancienne, vendus dans des
caisses de bois, pas à moins de
7,50 euros la bouteille », précise
Benjamin Bonnafoux. L'objectif
est de développer ce secteur, qui
collectionne les médailles, pour
créer un nouvel axe de développement de la cave.
Sur les différents terroirs de la
cave de Saint-Maurice, quinze
jeunes viticulteurs sont en
cours d'installation.
MICHEL FERNET
Avant la fusion, Benjamin Bonnafoux travaillait à Saint-Maurice et Sarah Richard-Serin à Maruéjols.
A Saint-Maurice, la viticulture est durable
L. Vignerons développement durable. Un jeune label, associatif,
créê en 2007. La cave de SaintMaurice l'a rejoint cette année.
ti C'est la seule marque collective
qui va de la vigne jusqu'au verre »,
indique Benjamin Bonnafoux.
Le cahier des charges de la
marque, trente-sept points de
contrôle, se décline en quatre
axes : le fonctionnement social
de l'entreprise, sa performance
économique, son implication locale et, évidemment, sa responsabilité environnementale. « Le
durable, ça ne peut pas se limiter à
une bonne pratique environnementale », explique Benjamin Bonnafoux. Le durable n'est pas soluble
dans le bio : H on peut faire du bio
et imposer de mauvaises conditions
de travail ou ne pas investir, ne pas
participer à la dynamique de son
territoire », illustre le jeune directeur commercial.
A l'inverse, le label n'impose pas
la culture en bio. « Les bonnes
pratiques, c'est aussi ce que l'on
appelle l'agriculture raisonnée,
traiter lorsque c'est nécessaire,
par exemple ». On rejoint là une
autre dimension, celle de la rentabilité des exploitations. H Nous
suivons attentivement la demande,
indique Benjamin Bonnafoux, aujourd'hui, 14 % de nos ventes proviennent de vins bio, c'est, à l'heure
actuelle, un bon équilibre; si nous
augmentions cette proportion, nous
aurions du mal, aujourd'hui, à
écouler ces vins qui sont plus chers
à produire ».
L'association ne se contente
pas du respect d'un cahier des
charges. Chaque adhérent est suivi par des techniciens qui lui apportent leur concours au niveau
technique, mais aussi à la gestion
de la cave, sa communication...
L'association compte aujourd'hui
seize adhérents. Minuscule, mais
chaque année, de nouvelles caves,
coopératives ou particulières,
viennent la rejoindre. Elle compte
quèlques porte-drapeaux en Bourgogne, l'emblématique cave de
Tain l'Hermitage...
Un logo qu'il pourra être utile de
reconnaître.
M.P.
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Volumes et diversité
165000 1800
hectolitres de vin commercialisé.
La cave de Saint-Maurice-deCazevieille, après sa fusion avec
celle de Maruéjols-lès-Gardon,
produit 145000 hectolitres et
commercialise le vrac de la
coopérative de Barjac. Fondée
en 1924, c'est aujourd'hui la
plus grosse cave du Nord du
département du Gard.
hectares de vignoble sont
travaillés par deux cents
viticulteurs coopérateurs. 14%
des surfaces sont cultivées en
bio. Ces différents terroirs sont
plantes de vingt-six cépages
différents. Ces vins, en différents
conditionnements, sont disponibles
à la vente au caveau de Maruéjolslès-Gardon.
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