catalogue d`exposition
Transcription
catalogue d`exposition
UOG 100 CATALOGUE D’EXPOSITION SOMMAIRE Les coulisses 6 La scene 16 2 étage 20 1 étage 28 e er PRÉFACE Dans le cadre des activités marquant le centième anniversaire de l’Université ouvrière de Genève (UOG), il était inconcevable de ne pas donner une place toute particulière à une exposition retraçant, dans la mesure du possible, une partie des faits marquant de l’histoire de notre association. C’est ce que nous a offert Edio e Soares avec le 100 . Pour sa réalisation, Monsieur Edio Soares a non seulement effectué un gros travail de recherche sur nos cent ans d’histoire, mais également conçu un projet original qui, je l’espère, saura vous plaire lorsque vous parcourrez les pages de cette plaquette. C’est donc l’occasion de le remercier très sincèrement au nom de l’UOG pour sa disponibilité, sa persévérance et l’ensemble du travail qu’il a accompli. Une exposition c’est aussi un lieu et pas n’importe lequel puisque c’est le Théâtre Saint-Gervais de Genève qui nous a accueillis du 5 au 29 octobre 2010. Ce partenariat avec un Théâtre pour lequel les thèmes «migration», «condition ouvrière», «intégration» sont familiers, fut pour nous un réel plaisir et je tiens à remercier son directeur, Monsieur Philippe Macasdar, ainsi que toute son équipe, d’avoir permis à nombre de personnes de visiter l’exposition. Un grand merci également à EXEM qui a réalisé l’affiche de notre exposition ainsi qu’à la Ville de Genève et, plus particulièrement, Madame Carine Bachmann, pour son soutien financier. Christophe GUILLAUME Secrétaire général de l’UOG 4 INTRODUCTION Pour son centenaire, l’Université ouvrière de Genève a tenu à réaliser une e exposition portant sur son histoire. Le 100 – ce préambule à l’histoire de l’UOG – a eu lieu au Théâtre Saint-Gervais, du 5 au 29 octobre 2010. Dès lors, le 100ème fait partie de l’histoire qu’il a dévoilé. Cette plaquette est la version imprimée de cette trace à posteriori. Elle offre un peu de chair à nos souvenirs comme une empreinte de ce qui, par principe, se veut éphémère: une exposition. Plan de la maquette Deux parties composent cette plaquette. La première partie, les coulisses, e illustre le chemin parcouru pour construire le 100 . De la question de départ aux premiers résultats en passant par le choix du lieu, tout y est. La seconde e partie, la scène, présente le 100 tel qu’il a été réalisé. Entre ce que l’on a songé faire et ce que l’on a pu réaliser, il y a une marge, celle qui repose sur les contraintes du possible. La scène en témoigne. Le livre d’or aussi. LES COULISSES e DU 100 8 MARCHES ET DÉMARCHES Comment présenter l’UOG dans le cadre d’une exposition? Telle était la question de départ. Une première réponse a été esquissée en décembre 2009. Lacunaire sur le plan historique, cette version fut très tôt remise en question. Pourtant, nous ne l’avons pas abandonnée: sur le plan artistique – l’idée même de présenter l’histoire de l’UOG dans des conteneurs e disposés dans le quartier des Grottes – postulait déjà un 100 où l’utile et l’agréable se donneraient à lire sans que l’un ne se superpose à l’autre. Nous nous sommes donc remis au travail. Un regard anthropologique e s’imposait – le 100 se dessinait à la croisée de deux approches: l’une historique, l’autre artistique. L’enjeu était de taille car l’histoire cherche à éclaircir le regard tandis que l’art, lui, cherche à nourrir son ambiguïté. L’une répond, l’autre interroge. L’entre-deux ne va pas sans dire. Cet entre-deux, nous l’avons trouvé à la cave de l’UOG, dans ses archives. En fait, l’histoire, aussi brute et sensée qu’elle puisse être décryptée et rapportée est, malgré elle, porteuse d’une esthétique liée à la mémoire subjective et affective de l’environnement où elle se déroule. Nous nous référons à des lieux (un chantier, un bistrot, une gare) et à des objets (une valise, une casquette, un échafaudage) qui font partie de l’histoire (la scène et son décor) et qui, dans le cadre d’une exposition, offrent un surplus de sens – de sens artistique, voire visuel – aux faits historiques. Un échafaudage nous place dans un chantier – situé le plus souvent en ville. Celui-ci nous renvoie au monde du travail et à ses acteurs: l’ouvrier, les syndicats. Une casquette nous offre un cadre d’interprétation d’une réalité sociale donnée – elle souligne sans le vouloir une réalité divisée en classe. Une «casquette ouvrière», posée sur un porte-chapeaux, nous chuchote un temps de pause (la pause café?); une valise retenue avec des ficelles nous parle, sans méandres, du flux migratoire. Bref, les lieux et les matériaux culturels ont des significations – des significations partagées – qui vont bien au-delà de leur fonction. Elles reposent sur les usages sociaux et leurs symboliques – ces manières de faire qui vont sans dire. Si l’approche anthropologique nous a permis de saisir ces significations – cette mémoire affective intrinsèque aux faits historiques – et l’histoire de les situer dans un temps et un espace donnés, l’approche artistique nous e a permis de les remettre en valeur. C’est précisément l’occasion que nous a offert le 100 . LE LIEU Quand la Maison de Saint-Gervais s’ouvre à l’Université ouvrière... Saint-Gervais Genève est un théâtre (SGG). Dans les deux sens du terme. C’est d’abord un lieu où se donnent des représentations théâtrales, créations et accueils de spectacles suisses et étrangers. C’est aussi un espace privilégié en sa qualité de lieu ouvert à d’autres arts et disciplines: un théâtre des opérations réceptif à toutes les formes artistiques, intellectuelles et didactiques de représentation et de mise en jeu de la réalité. Le théâtre, à Saint-Gervais, se décline ainsi selon un double registre: art dramatique certes, mais aussi art de la mise en scène du théâtre – en tant que bâtiment et instance symbolique – avec le monde. La maison de la rue du Temple, avec ses ruptures successives et ses mues, s’est construite depuis sa naissance en 1963 autour de la création, de la transmission et de la mémoire. C’est pourquoi j’ai répondu favorablement à la proposition de l’Université ouvrière de Genève (UOG) de marquer le centième anniversaire de sa naissance par une exposition à Saint-Gervais. Par son histoire, qui relie et conjugue, social, culturel et formation, l’UOG ne pouvait que croiser celle de SGG. Si l’art théâtral doit apprendre à se méfier de la pédagogie et de l’action culturelle normées, rester farouche, aigu et veiller à ne pas se faire instrumentaliser, il a cependant tout intérêt à multiplier les passerelles avec les autres disciplines comme autant d’expériences, de regards croisés, d’aventures sur d’autres terrains. C’est cette tension entre distance et proximité qui lui assure son acuité et sa vitalité. À ce titre, il m’a semblé qu’une fabrique des arts comme celle de Saint-Gervais pouvait favoriser l’introspection publique et la rétrospective subjective de l’UOG, qui appartient au patrimoine éducatif et culturel de la Cité. Présenter le travail de mémoire et la mise en perspective d’une trajectoire historique emblématique d’une époque, où la formation était le jalon impérieux d’une connaissance du monde libératoire, est un geste essentiel. Quel chemin a-t-il été parcouru – en miroir révélateur des mouvements de la société – depuis la mission inaugurale consistant à apporter le savoir à l’ouvrier ? Comment cette mission trouve-t-elle aujourd’hui sa traduction par l’accueil des migrants qui font et fondent notre Cité? À travers l’alphabétisation, n’est-ce pas un enseignement fondamental qui se délivre en pariant sur le partage culturel concret et utopique ? Dans cette perspective, nous sommes heureux d’avoir pu mettre les deux premiers étages de SGG à la disposition de l’UOG, d’avoir discuté et échangé avec Edio Soares et son équipe ainsi qu’avec les enseignants Rosine Schautz et Alain Renoult, sur les enjeux d’une telle entreprise. Qu’est-ce qu’un ouvrier, aujourd’hui, à Genève ? Comment restituer sa mémoire, comment interroger son avenir? Je me souviendrai longtemps des nombreuses classes – dont chaque visage et chaque voix témoignent du rôle de Genève dans le monde – qui se sont succédé pendant un mois, en matinée et en soirée. Ces étudiants pas comme les autres, accompagnés par leurs professeurs souvent bénévoles, ont enrichi St-Gervais de leur rire et de leur énergie. Ils ont ainsi contribué à inscrire notre maison dans une vaste communauté de destins qui nous projettent bien au-delà de la rue du Temple. Philippe Macasdar 12 LE MONTAGE (DU 20 SEPTEMBRE AU 5 OCTOBRE) Retracer l’histoire non linéaire de l’UOG à travers ses acteurs – ouvriers et partenaires – afin de redonner sens aux pratiques présentes, tel était l’objectif de cette exposition. Rien d’exhaustif ni de scolaire. Le participant était invité à se promener dans l’Histoire, là même où elle se fabrique: au bistrot, sur le chantier ou dans une gare. Au-delà de la symbolique des lieux reconstruits et des significations qui en découlent, cette «manière de faire», où l’espace – la salle, la lumière – est au service de l’«objet» exposé, tend à favoriser la participation du visiteur. C’était à lui d’aller chercher l’«image du lieu» et de faire le lien. À quoi bon des casquettes suspendues contre un mur? De même, ces valises empilées les unes sur les autres – quel sens en tirer? e Plus qu’une déambulation passive dans l’Histoire, le 100 proposait une immersion dans le temps fait d’images et d’objets disposés dans un décor e tout aussi parlant. Du 100 , Prévert aurait peut-être pu dire, «je suis le guide». LA SCENE 18 « « L’Université ouvrière de Genève, dite UOG, fonctionne depuis sa création grâce à l’engagement personnel de bénévoles. Cependant, elle s’est aussi professionnalisée afin de répondre à la forte demande de formation des travailleurs. Nous sommes les ouvriers et les ouvrières, toutes catégories confondues, de cet univers désormais situé aux Grottes. LES «FORCES MOTRICES» DU MOUVEMENT Les premières conférences publiques de ce qui allait devenir l’Université ouvrière de Genève ont eu lieu dans un emplacement hautement symbolique: la grande salle de la Brasserie Handwerck où, dès 1904, se sont croisées des personnalités contrastées telles que Mussolini ou Lénine. «Santé!» disait l’assistance ouvrière avant de s’attaquer à des thèmes aussi divers que, par exemple, l’astronomie, les plantes carnivores ou les maladies contagieuses. Il semble que les premières allocutions publiques prononcées dans le cadre de l’«Association des étudiants pour les sciences populaires» datent de l’hiver 1892-1893. L’expérience reprendra quelques années plus tard, en 1897-98, après l’établissement d’une collaboration avec la Fédération des Sociétés ouvrières et la mise à disposition par la Ville de Genève de l’aula de l’Ecole d’Horlogerie. Elle se poursuit jusqu’à nos jours. 2 ETAGE E 1892 CRÉATION DE L’ASSOCIATION DES ÉTUDIANTS POUR LES SCIENCES POPULAIRES Pères fondateurs: Eugène Pitard, Emile Yung & René Claparède1892 22 POUR SE SITUER 1905 «Puisque le peuple dans sa très grande majorité ne peut aller à l’Université, il faut que l’Université aille au peuple» (Eugène Pittard, 1898). Et apparemment, le peuple bouge! Ainsi, de la Brasserie Handwerk, au cœur de Plainpalais (1892), à la place des Grottes, au cœur des «Quatre Saisons» (1994), l’Université ouvrière de Genève a connu de nombreuses adresses dont certaines n’ont été, au vu des nombreuses difficultés financières, que des «arrêts sur demande». CRÉATION DE L’ECOLE OUVRIÈRE – Président: Jean Sigg POUR LIRE LA CARTE 1910 FONDATION DE L’UOG ET AMÉNAGEMENT DANS LA MAISON DU PEUPLE SOUS L’IMPULSION D’ÉMILE NICOLET – Président: Jean Sigg 24 POUR S’ÉTABLIR 1920 En 1994, à l’occasion du projet d’aménagement des Grottes, l’UOG déménage une «dernière fois». Elle quitte un petit appartement, modestement meublé, situé 9, rue Simond-Durand et s’installe à l’Ilôt 8, son siège actuel. LES CONFÉRENCES POPULAIRES DEVIENNENT RÉGULIÈRES – Président: Ernest Joray 1931 CRÉATION DU CENTRE GENEVOIS D’ÉDUCATION OUVRIÈRE (CGEO) – Président: Armand Bossard 26 L’UOG ET SES ACTEURS D’un côté de la salle (à gauche de l’image), on trouve Eugène Pittard (1867-1962), anthropologue renommé et père fondateur du Musée d’ethnographie de la Ville de Genève. On reconnaît à proximité Emile Yung (1854-1928), naturaliste et zoologiste. On salue non loin de là René Claparède (1863-1912), philanthrope et militant des droits des peuples, ainsi que, un peu plus loin, sur la gauche, Jean Sigg, député socialiste genevois et président du Conseil municipal en 1915 et 1920. Marianne Abichaker • Sylvain Adelbost • Ruth Adjovi • Marielle Aeby • Vanessa Aeschbar • Susan Aftanis • Rosa Agular • Kahina Aït-Ahmed • Caroline Akaba-Brunner • Laila Alamine • Jeannie Aliprandi • Claudia Alarcon Benhalfa • Silvio Albino • Myriam Albisetti de Oliveira • Doron Allalouf • Jeannie Aliprandi • Miguel de Almeida• Cooky Altundemir Corbaz • Paolo Amaldi • Gabrielle Amaudruz Cazenave • Marion Amaz-Droz • Marina Amiet Fortis • Nicole Amoos • Federico Anda • Jasmine Andary • Michèle Ansermoz • Alexandre Anti • Huguette Antille • Astrid Antonucci • Ahmed Aoued • Nicole Aquarone • Guillaume Arbex • Gabriella Arena • Carole Argand • Clementine Armata • Francine Arter • Pierre Aschiero • Naïla Attia • Marie-Hélène Atwood • Lisette Aubert • Aurore Aubord • Nelly Augsburger • Jean-Denis Babel • Odile Bachelin • Elisa Badji • Martine Bagnoud • Kristine Balslev • Fatima Bambo-Jaïtay • Angela Bandini • Alvaro Baranyai • Florinda Barca • Agnès Bardou-Bunjaku • Jacques Barrelet • France Barthe • Caroline Barthelemy • Françoise Bassand • Samnel Basset • Silvana Bassetti-Chevalier • Jean-Michel Baudouin • Anne-Lise Baumann • Flavio Baumann • Sandrine Bellido • Alessandra Bellini • Mirella Bellotti • Claudia Benalaya Tufo • Julien Benedite • Philippe Benetti • Lucienne Beney • Francine Bengui • Fatima Nenheddi • Haïat Benkhiat • Lucienne Benny • Attika Bensenmane • Catherine Berger Dorat • Isabel Berger • Lynn Bernhard • Marguerite Bernheim • Carine Berthelot • Christiane Berthier • MarieJeanne Bertholet-Fitoussi • Patricia Berthoud • Anna Bertrand • Dominique Bertrand • Stéphanie Besse • Monique Bettanin • Françoise Bettens • Agnès Beuret-Saner • Jean-Pierre Beureux • Priscilla Biasse • Thérèse Biclander • Delphine Bieri • Myriam Biku • Sylvie Binz • Yona Birker Chavanne • Romain Bischoff • David Bocquet • Marlène Boetting • Françoise Boiller • Marie-Madeleine Boissonnard • Jacqueline Bok • Hani Bolla • Lucia Bolle • Maguy Bolle • Erica Bolzman • Patricia Bonnaire • Bénérice Bonnefoy-Morisot • Christine Bonvin Schwab • Danielle Bonvin • Marie-Rita Borchats • Béatrice Borel • Jean-Marie Borel • Arnaud Bosch • Martine Bosson • Sylvaie Bosson • Nadia Bot • Raphaëlle Boulard Berli • Anaciette Boulin-Ekobo Messi • Magali Bovet • Véronique Brnadli • Noémi Bretler Heymann • Dominique Brevot • Pierre-André Briand • Geneviève Bridel • Estelle Briot Schwapp • Sophie Brouet • Marie-Anne Broyon • Marie Brun • Yves Brun • Elisabeth Brungger • Edith Bruns • Yannick Bruttin • Enrica Bruzzese • Jenoe Bucher • Anne Buholzer • David Bulloni • Monica Buonavoglia • Charles Burk • Delphine Burnand • Céline Bursick • Monique Bussien • Cyprien Caillier • Sabine Caloz • David Calpini • Marie Canpelo • Evelyne Capra • Ariette Capt • Claire-Lise Capt • Angel Carreras Fernandes • Pablo Carreras • Margareth Carvajal • Gabrielle Casolo • Nicole Castioni • Julio Castro • Manuela Cattani • Fabienne Cattin • Christine Cau • Véronique Cauderay • Stéphanie Cavallero • Gianna Ceccotto Felicissima • Cristelle Centanin • Chantal Cerutti • Marie-Jeanne Chabert • Jacqueline Chabloz • Nilima Changkakoti • Christiane Chanson • Anne-Dominique Chapatte • Noëlle Chapolard • Rachel Chappot • Géraldine Chappuis • Odette Chappuis • Cédric Charbonnet • Veronika Charmilloz • Hélène Chatagny • Christiane Chauffat • Pierre Chauveau • Lucien Chevallaz • Marthe Chevallaz • Giovanni Chiaberto • Filipa Chinarro • Françoise Chipier • Hervé Choisy • Catherine Choux-Müller • Marielle Christin • Nadine Chuat • Christine Clement • Carole Clement • Jérôme Clement • Marie Noëlle Clemente • Bernard Clerc • Erica Cohen • Muriel Colabello • Bernadette Collet • Francine Collet • Bernard Comoli • Sylvie Comte • Katia Contreras • Catherine Conus • Marilisa Copetti • Madelaine Corcelle • Louisa Cordier • Sergio Corella • Dominique Costanza • Jean-Pierre Crettaz • Gérard-Philippe Crettenand • Marie Luisa Crivellin • Luce Crousaz • Natalia Cubilla • Nicole Curti • Dominique Curty • Annie Cuttaz • Bruno D’Addona • José-Luis Da Costa Rodrigues • Chantal Daillard • Anne Dapples • Mirjan Darone • Nicole David • Graziella De Cocatrix • Christine De Coulon • Nathalie De Faz • Colette De Lucia • Gilbert De Marignac • Marie De Montmollin • Aderbal De Oliveira Gomes • Jeanine De Pree • Chislaine De Reydet • Lothaire De Vargas • Christine De Weck • Marie-Thérèse Debieux • Nicole Debieux • Nicole Degoumois • Renée Delajoux • Marylin Delaude • Chatal Delez • Marie-France Della Santa • Françoise Demierre • Jeanine Denon Foux • Francine Marie Depauw • Lassaad Derouiche • Sabine Derouiche • Florence Derupt • Christine Descombes • Francis Desplobains • Renata Dessi • Christine Detraz • Ella Dettwiler • Noémi Devannes • Georgette Devantery • Agnès Deville-Paul • Dominique Di Iorio • Magali Di Peri Do Silva • Mario Dias • Eveline Dillmann • Danielle Dobler Fort • Jean-Françoois Doglia • Dominique François Dominice • Esther Donna • Paulette Dorman • Franz Drexler • Mireille Dreyfuss • Isabelle Dubois • Yasmina Ducommun • Sandrine Ducrest • Corinne Dumont • Gilbert Dumont • Ysée Dunand • Georgette Dunant • François Dupenloup • Jérôme Duperrut • Joëlle Dupont • Laure Dupraz • Dominique Durafour • Géröme Durand • Jacques Duruz • Yann Dussuet • Marlène Duvanel • Leticia Echevarrieta • Jeanne Ecklin • Chantal Ebener • René Ebener • Dominique Eberle-Brambilla • Kweku Egliasije • Christine Eigenmann • Marie Rose Boulin Ekobo • Maria El Hindi • Bilal El Kassab • Christine Elgenmann • Sabine Engel • Catherine Enz Manni • Alexandre Epalle • Hélène Epalle • Aurélie Epiney • Laure Erb • Lucienne Erb • Cyril Erni • Mahé Ernst • Julia Erskine Poget • Françoise Esposito • Mirella Palmira Falco • Sébastien Fanac • Antonio Fasto • Dominique Faure • François Faure • Pierre Faure • Roger Favaro • Cédrid Favre • Floriane Favre • Ysaline Favre • Martine Favre-Grinewald • Patricia Favre-Sebastiani • Yves Fay • Denise Fehlmann • Maria-Antonia Feijoo • Liliane Sopie Felix • Magali Feller Evelyne Ferber-Denegri • Nuria Fernandez Padrosa • Carina Fernandez • Elena Fernandez • Teresa Fernandez • Maud Ferron • Denise Filippi • Clairelyse Fillettaz • Christiane Filliat • Thérèse Filograna • Anne-Marie Fiore • Claude Fiore • Marie-Jeanne Fitoussi-Bertholet • Michèle Fleury • Kann Floris • Nathalie Flückiger • Fanny Forester • Giovanna Fossati • Marie-Aurore Foti • Sara Fratiani • Bernard Freymond • Isabelle Frezier • Sophie Frezza • Gérard Fridez • Corinne Frischknecht • Martine Frison • Laurence Froideveaux • Marie Frustuoso • Sarah Gaffino • Cynthia Gaillard • Sophie Gaillard • Corinne Galland • Maria Gallo • Deborah Galster • Catherine Gambellin • Adlene Garidi • Frank Gatta • Jean-Pierre Gattoni • Monna Gautier • Valérie Gautier • Roland Gay • Marianne Gazut • Emmanuel Gehrig • Eric Genoud • Jean-Pascal Genoud • Pierre Gentile • Marie Gentilin • Sylvie Genton • Claude Gerber • Daniel Gerland • Claudia Germann Abu Attwan • Hui Gigon-Wu • Claudy Gillard • Gilberte Gillioz • Gabriella Glaus • Elizabeth Gloor • Michèle Goepfert • Vicky Golay • Annie Goldenberg • Daniel Gollarza • Maria Gonzalez • Daniel Gosteli • Jacqueline Grandjean • Jean-Louis Grandrieux • Raphaël Grange • Fabienne Grangier • Claire Grela • Jacqueline Greloz • Geneviève Grenon Van Walleghem • Lucie Griot • Laure Grivet • Mariane Grobet-Wellner • Jacqueline Gros • Catherine Grosclaude • Anne-Marie Grosjean • Wolfang Ernest Grosse • Anne Gualtieri • Francis Guerne • Alain Guerrier • Christophe Guillaume • Nathalie Guillerm • Geneviève Gülacar • Angela Hansmann Gutierrez • Claudine Guyet • Michèle Haas • Augustin Habiyakare • Selima Haddad • Sylvie Hamdi • Ornina Hana • Cosette Hanhart • Leila Hansali • Jacqueline Heinzen • Pilar Heras Perea Purro • Wilfrid Hercelin • Irène Hermann • Anne Hertens • Daisy Heberger • Corinne Heutschi • Claire Hillebrand • Gilbert Hoebrechts • Noëlle Hollebeke • Marie-Angèle Hominal • Catherine Hostettler • Laurence Houriet • Gaël Hurlimann • Michel Imer • Diego Induni • Mario Fernando Induni • Mario Invernizzo • Marie-Luce Isler • André Jaccard • Christelle Jaccard • Magali Jacquemet • Dinya Jagasta • Marie-Laure Jahob-Pomevor • Roland Jenni • Sylvie Johannot • François Joliat • Guylaine Goliat • Françoise Jombart • Daniel Jordi • Aude Jorimann • Dominique Josseau-Keller • Eric Jost • Emmanuelle Joz-Roland • Jack Jozelon • De l’autre côté de la salle (à droite de l’image), on trouve Pedro Vasquez, ouvrier imprimeur réfugié à Genève en 1950 et, tout près de lui, Miguel de Almeida, Portugais naturalisé suisse en 1982. Boulanger réputé, Almeida est aussi autodidacte, passionné par les langues parmi lesquelles, en premier lieu, le français. Sa voisine Bernadette Collet, enseignante à la retraite, partage la même passion: «les mots et les relations qui en découlent m’emportent», dit-elle. On le voit, au centre de la salle, un effort commun est nécessaire pour diminuer l’écart – toujours d’actualité – entre les mondes universitaire et ouvrier. L’UOG en témoigne. 1942 SITUATION POLITIQUE OBLIGE, LES «SORTIES OUVRIÈRES» DU CGEO SE LIMITENT AUX FRONTIÈRES HELVÉTIQUES Mariama Kaba • Alexandra Kaiser • Anne Kaleas • Dave Kamilindi • Marianne Kaufmann • Ester Kerkhoven • Gisela Keckreis • Boussad Kemoun • Mohamed Khamassi • Yves Khatchadourian • Mohamed Kherchache • Danielle Kinda • Marie-Claire Kirszbaum • Simone Kish • Marie-Claire Kissel • Irène Kistler Essaafi • Yayeh Kitaw • Emilienne Kobert • Catherine Kobrin-Thepaut • Annick Kocherhans • Joëlle Kohler • Alban Monday Kouango • Viola Krebs • Elena Kropf • Marie-Claude Kuhn • Stéphanie Kummer • Ariette Laemmel • Micheline Lagier-Kirschbaum • Marina Lamm • Olivia Lamourette • Christiane Landry • Gaëlle Lavidière • Heïdy Le Gall • Maïlah Le Guennec • Rose-Marie Leber • Elia Leboissard • Michèle Lechevalier • Claire Lechot • Eve Lecry • Béatrice Ledermann • Marylène Ledesma • Danièle Lejoindre • Florence Leprat • Henriette Lerch • André Leu • Christiane Leuenberger • Anne-Marie Ley • Anne-Marie Lheureux • Véronique Liengme • Danièle Llaca • Ambroise Lombard • Myriam Lonfat • Gilson Lopes • Ernesto Lopez Villagomez • Danièle Lorenzi • Eliane Lorenzini • Erica Loup • Aurore Luongo • Luisa Maais • Salvatore Macculi • Laetitia Magnin • Roger Maillart • Madeleine Maître • Yves Maître • Isabelle Majois Doessegger • Sarah Malcarne • Jacques Malleret • Sophie Malka • Christine Manz • Nives Manzano • Jean-Jacques Marchand • Suzanne Marchon • Xavier Marcille • Céline Marco • Ivana Marconi-Lusso • Nicolas Marcoud • Elisabeth et Marc Marelli • Marianne Margelisch • Anne Marquis • Catherine Marti • Georgina Martin Du Pan • Olivier Martinet • Katy Marty • Pascale Mary • Josianne Mascarini • Natacha Mascotto • Chantal Masmejean • Catherine Matalon-Plourde • Isabelle Mathieu • Jean Mattenberger • Jasmine Matthey • Rose-Marie Matthey • Fanny Matton • Pierre Maulini • Françoise Maye • Acmena Mayenzet Zulfaj • Ferdinand Mbisi • Anne Rose Mbong • Eleonor Mc Gregor • Myriam Meddeb • Geneviève Megevand • Shinna Mehanneche • Faian Mehran • Caroline Mehrmann • Marc André Meisser • Jean-Yves Mercier • Olivier Merguin • Marguerite Merminod • Leila Mesli • Monique Messeiller • Yves Messeiller • François Metral • Ghyslaine Meury-Couture • Sylvie Meyer-Dattel • Catherine Meyer • Corinne Meyer • Véronique Meyer • Karine Michoud • Nabil Mili • Mireille Mimouni • Patricia Mohsen • Marie-Chantal Molendijk • Marlyse Moller • Sophie Monari • Anïs Monney • Véronique Monnier-Leroux • Luisa Morais • Patrice Moraitinis • Marlyse Morard • Jean Moreau • Luciano Moreira Rezende • Zenaïde Moret-Reboucas • Diane Moret • Roger Morosoli • Nadia Moscaitti • Giovanna Moser • Georges Mottet • Monique Mottiet • Alain Moulin • Françoise Mounier • Sandra Muff • Caroline Mühlematter • Joël Mugny • Germaine Müller • Karin Muller • Noëlle Muller • Renée Muller • Salvatore Mulone • Hortensia Munoz Zepeda • France Muret • Christian Murith • Werner Muster • Olivier Muster • Françoise Mutzlitz • Hanaa Nachef • Christine Naef-Vincent • Michelle Naud • Marie-France Nava Guillaume • Isabelle-Anne Naville • Nelly Net • Anne Neyret • Son Nam Nguyen • Corinne Nicod • Jacqueline Nicod • Bernard Nicole • Pauline Nicoli • Sandra Nicolier • Anastasia Nicolle • Odile Nicouleau Anderegg • Nicolas Niklaus • Rock Aimé Nina • Elke Nitzschke • Jenifer Nkidiaka • Guy Verlain Nkouamen • Annick Noirfalisse • Marie Ntirambapa • Kirsi Nuidant • Margarete Obermeier • Mauriane Flore Ongolo • Natalie Oppatja • Urs Oppliger • Marie-Claire Osterberg • Emmanuelle Ottet • Ourny Maria • Anatole Owona Assah • Thomas Pacouret • Julia Palkovic • Jean-Pierre Papis • Michelle Papon • Stéphanie Paratte • Milagros Paredes Rodriguez • David Pataracchia • Christiane Pawellek • Samira Payot • Gisèle Pedimina • David Pedrazzini • Monica Pedreira • Oberdan Pegorarao • Marion Pellet • Annick Pelli • Claude Jeanne Pelliccioni • Anne-Catherine Pellissier • Mario Pereira • Carlos Perez • Josefa Perez Ljuslin • Fidel Perez • Annie Pernin • Régis Perrault • Jérôme Perrel • Yan Perret Gentil • Rose-Marie Perrochon • Patricia Pessina • Jean-Pierre Petit • Florence Petitpierre • Frane Petrie • Jacques Peytremann • Carmen Pfaeffli • Maya Pfiffner • Valérie Pham • Viem Pham • Thierry Philippe • Gilberte Phillipoz • Chantal Pianetti • Sylvain Pianetti • Eliane Picco-Golinelli • Catherine Pieraccini • Marie-José Pierdona • Alida Piersimone • Céline Pittet • Chantal Pittet • Laurent Pittet • Philippe Pluss • Anne-Sophie Poitou • Marilyn Porporato • Martine Portier • Anne-Claude Portner • Milagro Posada • Jacques Post • Sylvie Pradervand • Elodie Prat • Denise Praz • Guler Porbst • Pasquale Procida • Christine Progin • Mireille Quentin • Claire Raboud • Laura Radjavi • Laurence Raiola Migabo • Nathalie Ramseyer De Faz • Nathalie Rapaille • Jean Raphoz • Ketaka Rason • Sophie Ravaux • Rémy Reichen • Marie-Joseph Reist • Alain Renoult • Claire-Lise Resseguier • Isabelle Rey • Gabrielle Reymonda • Guy Reyren • Shiva Riahi • Adriana Ricciato • William Ricepuli • Jocelyne Richard • Patricia Riggaz • Nicole Righetto • Fabienne Robbiani • Nadine Robert • Vitali Rocco • Miriam Rocha Bohi • Josette Rochat-Waechter • Marie Rochat • Yvan Rochat • Sylvie Rogg • Patric Rollman • Marianne Romano • Anne Rombaldi Naef • Geneviève Rosset-Joye • Anne-Marie Rosset • Andrée Rossiaud • Daniel Rossiaud • Edmond Rossier • Marc Roth • Monique rouget • Françoise Ruchet. • Françoise Ruff • Marie-José Rupp • Emilie Russo • Marta Saez • Elda Sahakians • Dhadidja Sahli • Marie-Eve Sakar • Monique Sakhri • Danielle Sallabery • Liliana Sampaolesi • Michèle Sandoz • Nadia Santoni • Vanessa Saracino • Stephanie Sarfati • Tatiana Scascighini • Rachel Schaerer • Françoise Schaller • Michel Schaller • Rosine Schautz • Jacqueline Schenkel • Christine Schilter • Felicia Schmid • Anne-Marie Schneebberger • Catherine Schneebberger • Béatrice Schneider • Bernard Schneider • Janine Schreyer Saad • Antonietta Schurmann • Marlyse Schwarz • Sophie Schwarz • Brigitte Schwob • Maria-Françoise Sciarini • Silvia Sebastiani • Tania Secalin • Fabienne Seidel • Eric Sene • Yenni Serrano • Raphaël Setton • Michèle Shala • Grazia Sicard • Fernando Sierra Gomez • Alfredo Sierra • Thi-Hanh Simon • Sunita Singh • Christine Solowshi • Valdete Sopi • Claudine Speckert • Calore Spiess • Josiane Stalder • Marie-Laure Stalder • Marie-France Steffen • François-Jean Steiner • Jacques Stern • Sonia Stouder • Johnny Stroumza • Sonia Strumello • Francine Stuckelberg • Mary Ann Stucki • Valerie Studermann • Françoise Studer • Liliane Studer • Dominique Sudan • Franziska Surber • Françoise Sutterlin • Catherine Szutz • Samra Tabbal-Amella • Jean-Jacques Tacheron • Françoise Tallent • Jackie Tanaka • Fabrizio Tarabese • Lindita Telkiu • Philippe Telley • Micheline Testuz • Melina Tettamanti • Jacqueline Teuscher-Megevand • Sonja Teuscher • Suzanne Thebault • Christine Theus • Véronique Theytaz • Maguèye Thiam • Marie-Catherine Thion-Falcone • Anne Thorel Ruegsegger • J-P. Thorel • Hayat Tib Ben Hammadi • Alexandre Tindillière • Ala Tirgoala • Romaine Tissieres • Georges Tissot • Marianne Tommasini • Michel torche • Myriam Torrent • Maurice Torti • Monique Tournier • Susanne Trachsel • Jasmina Travnjak • Nadine Tremblay • Nicole Triboullier • Marthe Triffault • Pierre Tripod • Olivia Trono • Sabine Tschannen • Christine Tschopp • Marie-Jeanne Tschumi • Danièle Tschuy • Sandra Udriol • Juliens Ungemach-Benedite • Rahsan Uregen • Mariliz Vaccaro • Muriel-Jocelyne Vacheron • Marie-Claire Vallet-Rouget • Helena Valli • Nicole Valli • Christine Vallon • Marc Vallon • Viviane Van Doornik • Joël Varone • Pedro Vasquez • Isabelle Veljaca • Sandra Verhoeven • Michèle Verlicchi Plattner • Corinne Verlooven • Aline Vernier • Fernande Veuthey • Sylvaine Vial • Marie-A. Vicario • Inès Vicente • José Costa Vidreiro • Laetitia Vienne • Natalia Villalba • Mériem Villy • Sarah Vilpert • Simone Vincent-Parisod • Véronique Vincent • Isabelle Virchaux • Nathalie Voeffray • Marie-Hélène Voltolini • Christiane Voumard • Nicole Voute • Monique Vuagnat • Christine Vuille Bozoyan • Muriel Vulliez • Corinne Waldis • Philippe Walker • Danièle Warynski • Kristina Wasung • Ousmane Watt • Brigitte Wechsler • Hélène Weidmann • Cécile Weissbrodt • Isabelle Wenger • Thomas Wenger • Marie-France Werlen • Michelle Wetli • Rosemary Whitman • Nicole Wicht • Laurence Widmeer • Mirelle Willemin • Pierre Wyss-Ohodat • Elisabetta Wyss • Béatrice Yang-Boluka • Astrid Yener-Uldry • Nasar Yildiz • Rocco Zacheo • Aileen Zalapi • Patricia Zanni • Claire-Lise Zaugg • René Zaugg • François Zbinden • Mervette Zeitoun • Salima Zemirli-Gamberoni • Annette Zimmermann • Sabine Zimmermann • Marlène Zinder • Camille Zoller • Liliane Zuger • Rosy Zuppinger 1958 CRÉATION DU CENTRE DE FORMATION POUR CADRES OUVRIERS LE PRINCIPE «Il est évident que les travailleurs de nos quartiers éloignés du centre, qui rentrent tard à la maison, n’ont pas le temps de se transporter à l’Université, c’est donc l’Université, en quelque sorte, qui doit se transporter au milieu d’eux» (Eugène Pittard – extrait de l’acte de fondation de l’Association des étudiants pour les sciences populaires – La Fédération, 27 novembre 1892). 1 ETAGE ER 1961 MISE EN PLACE DES COURS DE LANGUES – Président: Moïse Berenstein 30 L’ENSEIGNEMENT 1971 Des conférences publiques du début siècle aux cours dispensés sur les lieux de travail (1993), passant par la formation des cadres ouvriers (1958), les cours de langues (1961), de réinsertion des chômeurs (1987) ou d’alphabétisation (1990), l’Université ouvrière de Genève demeure un chantier ouvert dans le domaine de la formation continue. CRÉATION DES SECTIONS I – CONFÉRENCES PUBLIQUES, II – FORMATION POUR CADRES OUVRIERS ET III – COURS DE LANGUES LA FORMATION DES CADRES OUVRIERS 1980 Au milieu des années cinquante, les lois sur le travail se sont énormément complexifiées. L’idée d’une formation pour cadres ouvriers s’est alors naturellement imposée. Il s’agissait d’offrir aux militants syndicalistes des différentes fédérations des cours de droit, d’économie politique, de techniques de négociations et d’assurances sociales. Depuis 1964, l’Etat finance ces heures de cours destinés aux ouvriers. La formation s’est dès lors inscrite durablement dans le programme de cours de l’UOG. 75E ANNIVERSAIRE DE L’UOG, EXPOSITION «L’HOMME ET LE TRAVAIL » Président: Alexandre Berenstein 32 LES MOTS 1987 S’engager sur les chemins de l’alphabétisation fut une évidence, voire une urgence, à partir des années soixante-dix. Tâche inouïe et formidable, dès lors, pour les formateurs et formatrices que de pénétrer dans l’univers des délaissés de la «culture de l’œil», ces oubliés de la société pour qui les mots ne représentent, souvent, que des enchevêtrements de formes. Dans ce compagnonnage étroit et intime se joue également, en finesse, la délicate naissance d’êtres s’éveillant à eux-mêmes. Enjeu de portée considérable, le programme «Alpha» s’est professionnalisé en 1990 et continue de bénéficier du soutien total de l’UOG. CRÉATION DE LA SECTION IV – COURS POUR CHÔMEURS 1994 INSTALLATION À L’ÎLOT 8, AUX GROTTES, ET ABANDON DU SYSTÈME DE SECTIONS Président : Jean-Pierre Thorel 34 LES PUBLICATIONS 2005 Les Cahiers de l’UOG sont nés en 1999 avec ce titre: «1848-1998: 150 ans de luttes pour l’Etat social… Et demain?». Le recueil en volumes des interrogations de l’UOG n’en date pas moins des années soixante, avec la parution de plusieurs ouvrages réalisés en collaboration avec la Faculté des lettres de l’Université de Genève. Des correspondances de Romain Rolland (1969) aux recettes du «Voyage gustatif» (1995), les réflexions sous presse s’enrichissent grâce à la participation d’autres acteurs sociaux, qui ont leur mot à dire – «Paroles de migrants» (2010) – ou à écrire: «Alphabétisation d’adultes en terre étrangère» (2005). PREMIER CONTRAT DE PRESTATION ENTRE L’ETAT DE GENÈVE ET L’UOG – Président: David Hiler DE L’AUDITOIRE À LA SCÈNE 2010 Dans les années soixante-dix, l’Université ouvrière de Genève, décide de réorganiser ses activités en proposant, en plus des conférences publiques, ponctuelles ou régulières, des événements d’une autre nature et, particulièrement, des expositions portant sur l’ouvrier et son monde. L’«Ouvr’art» (1976), l’«Ouvr’histoire» (1978) ou les «Lettres de licenciements» (1982) ont marqué cette époque. Et en 1994, à l’occasion de son installation aux Grottes, l’UOG se dévoile elle-même dans une exposition portant sur ses origines. L’événement s’inscrit dans le souci croissant de retracer son histoire. 100 ANS DE FORMATION – Présidente: Mariane Grobet-Wellner 36 LES SORTIES OUVRIÈRES «A gente não quer só comida, a gente quer comida diversão et arte», chantaient les Titãs d’outre-mer dans les années quatre-vingt. L’UOG connaissait la chanson lorsqu’elle créa, en 1931, une antenne de la Centrale suisse d’éducation ouvrière à Genève afin de favoriser l’accès des ouvriers aux voyages à prix raisonnables. Des «sorties ouvrières» se sont ainsi organisées à destination, notamment, de Majorque, du Havre ou de Nice. Situation politique oblige, durant les années quarante, les itinéraires ont été limités aux frontières helvétiques. Moins touristiques, certes, mais non moins exotiques, furent alors les sorties agencées autour du patrimoine industriel helvétique, comme le barrage de la Grande-Dixence, en construction de 1953 à 1961. «On veut plus que manger; on veut aussi du plaisir – diversion et art», l’UOG connaît toujours la chanson. 38 L’UOG ET SON ASSISTANCE De la classe ouvrière à l’ouvrier tout court, sans classe et, parfois, sans papiers, l’ouvrier n’a plus (ou de moins en moins) de casquette appropriée. Il est loin le temps où un travailleur restait dans le même métier – dans la même entreprise – toute sa vie. Les métiers ont changé, certains ont disparu, d’autres ont pris de l’importance, les salarié-e-s tracent leur parcours professionnel, passant parfois de profession en profession en s’aidant pour cela de la formation professionnelle et continue, dans laquelle l’UOG s’implique à fond. Mais la formation syndicale est aussi un complément qui contribue à rendre les travailleurs et les travailleuses autonomes dans leurs pensées, dans la maîtrise de leur destin, dans leur contribution à la vie de la cité. 40 L’UOG ET SES FRONTIÈRES e Genève a connu plusieurs phases d’immigration. Au XIX et au début du e XX siècle, ce furent des travailleurs – souvent très qualifiés – venus de France voisine et d’Allemagne. Après la première guerre, les frontières se ferment et l’on assiste à une immigration intérieure (Valais, Fribourg, Suisse alémanique – Genève a été un temps la plus grande ville du Valais). Dans les années de prospérité économique après la seconde guerre, viennent d’abord les Italiens – comme saisonniers sur les chantiers, mais aussi ouvriers qualifiés dans les usines – puis les Espagnols et enfin les Portugais. Sans oublier les travailleurs de Balkans, de Turquie et aujourd’hui les sans-papiers venus majoritairement d’Amérique latine et d’Asie. Cette diversité, impossible à décrire complètement, est celle de l’UOG d’aujourd’hui. « Quelle émotion en visitant l’exposition de l’UOG; de retrouver mes anciens professeurs de l’Université de Genève (1945-1948). Pittard, très âgé mais très présent pour ses étudiants. Guyénot passionnant, Weigle plein d’innovation pour nous rendre la physique accessible, Rey qui espérait beaucoup en nous. J’ai même vu que mon père, Paul Rossier, astronome et professeur au technicum avait donné une conférence. Merci d’avoir fait revivre ces personnalités qui ont pu aider à la vie de cette Université ouvrière naissante. Y. Bourquin-Rossier « 42 IMPRESSUM Auteur: Edio Soares Conception graphique: Frédéric Savioz Relecture et corrections: Sylvie Pradervand & Rosine Schautz Photos: Dimitri Klopmann Réalisation: Université ouvrière de Genève Crédit photographiques: Ville de Genève, BGE, Centre d’iconographie genevoise: p. 21 Archive UOG: p. 24, 25, 31, 35, 46, 37