nathalie pernette
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nathalie pernette
LUNDI 21 AU JEUDI 31 MARS 2005 À 20H30 RELÂCHE SAMEDI 26 AU LUNDI 28 > NATHALIE PERNETTE CIE PERNETTE Je ne sais pas, Un jour, Peut-être coproduction Centre national de la danse 1, rue Victor Hugo 93507 Pantin cedex Tarifs 9 e, TR 8 e Abonné : 6 e, TR 5 e T 01 41 83 98 98 [email protected] Nathalie Pernette…drôle, mordant, insolent, salvateur Blanche Neige et le sortilège du baiser À quoi songent les petites filles ? Qu’il serait beau, charmant évidemment, qu’il surgirait par un tendre matin sur un vrombissant destrier et qu’il les emporterait au royaume fabuleux de l’amour infini ? Non ? Avouez... Quoiqu’on proteste, c’est toujours la même guimauve qui agglutine les promesses de bonheur éternel. Il est des enluminures de l’enfance qui enchâssent leurs clichés dans les rêves comme des parangons indélébiles : Blanche Neige par exemple. La ritournelle commence au berceau, quand les contes merveilleux tournent en boucle pour étourdir la grisaille des jours moroses. Et ça continue à langueur de journée avec les cucuteries télévisées qui répandent leurs images enrobées de glamour colorisé. Le mythe du prince charmant et son cortège d’espoirs rose bonbon caracolent inlassablement dans les cœurs. Increvables ! Et pourtant... Nathalie Pernette leur fait un joli croc-enjambe, ni vengeur, ni rageur, mais terriblement insolent ! « À presque quarante ans, j’ai voulu m’interroger sur la féminité. Durant les douze années de créations en tandem avec Andréas Schmid, j’avais en effet plutôt exploré le côté androgyne de ma personnalité. J’ai fondé ma propre compagnie en 2001 et commencé, avec Le Nid, un voyage introspectif que je souhaitais poursuivre. Une scène d’enfance m’est alors revenue. J’avais huit ou neuf ans. Nous possédions à la maison un appareil de projection manuel qui permettait de ralentir les films. Avec ma sœur, nous nous repassions pendant des heures les trois minutes de la fameuse séquence du baiser de la Blanche Neige de Walt Disney. À l’âge des premiers frissons amoureux, nous espérions en percer le mystère et apprendre “comment on fait pour embrasser”. J’avais envie de revenir sur cette fable et de tordre le coup à ce fichu idéal d’amour parfait que je trimballe depuis toute petite. » Solos introspectifs La voici donc qui traverse en solitaire le miroir de sa vie et fouille dans ses souvenirs de princesse aux pieds nus. Avec Je ne sais pas, Un jour, Peut-être, elle croque son autoportrait en trois solos ponctués par un remake ultra kitsch de Blanche Neige. Premier épisode de cette confrontation intime : l’enfance, ses incertitudes, ses hésitations. Garnement turbulent éraillant son bureau d’écolier, elle égraine les minutes pluvieuses de son désœuvrement, entortille des « qui suis-je » dans les coutures de son uniforme gris, barguigne parmi des pommes en rangs alignées, rutilantes comme la tentation, sages comme l’interdit. Une antienne lancinante chuchote obstinément un refrain de comptine... Que faire ? « J’ai grandi en garçon manqué » confie Nathalie Pernette. Je ne sais pas coproduction : Cie Pernette / Association NA, Rencontres Chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis, Théâtre de l’Espace - Scène nationale de Besançon. Un jour, Peut-être et les courts-métrages Blanche Neige et Honey Moon coproduction : Cie Pernette / Association NA, Centre national de la danse - Pantin, Théâtre de la Ville - Paris, Théâtre de l’Espace - Scène nationale de Besançon. Coréalisation : Sur Terre multimédia, Théâtre Les Bergeries - Noisy-le-Sec, l’Agora de la Danse - Montréal et la Ville des Mureaux. La compagnie Pernette est soutenue par la DRAC Franche-Comté - Ministère de la culture et de la communication, le Conseil régional de Franche-Comté, la Ville de Besançon, le Conseil général du Doubs. CONTACT PRESSE COMMUNICATION CENTRE NATIONAL DE LA DANSE Karine Atencia Anne-Sophie Voisin T 01 41 83 98 11 / 12 F 01 41 83 27 24 [email protected] [email protected] THÉATRE DE LA VILLE Marie-Laure Violette T 01 48 87 82 73 F 01 48 87 81 15 [email protected] La gestuelle emprunte sa grammaire à la litanie du quotidien et se propage en oscillations perplexes. « Lorsqu’en 2002 j’ai débuté ce projet d’autoportrait, je me suis demandé ce qui forgeait mon principal trait de caractère : c’est le doute. Je me suis donc filmée des heures entières enfermée dans une pièce à tourner en rond ». Comme un pantin cherchant son équilibre, elle explore les possibilités et la mécanique du corps, s’amuse des lois physiques, découvre d’invisibles géométries dans l’espace. C’est alors que surgit en fond d’écran une Blanche Neige technicolor, joliment embaumée dans le sommeil malgré les papouilles attentionnées de sept gnomes décatis. Et le prince, bellâtre échevelé, de rappliquer illico sur son cheval blanc pour délivrer la belle endormie par le baiser légendaire. Happy end. Mièvre à souhait ! Voilà comme l’innocente adolescence se régale de chimères pralinées et avale goulûment les visions subliminales de la féminité qui s’épanouiront avec le printemps des sens. Transformée en femme-cadeau, encartée dans un enchevêtrement de patrons de robe de mariée, la fébrile jouvencelle s’échappe alors de sa chrysalide froissée et s’éveille aux émois de la sensualité, guettant du coin de l’œil l’arrivée du héros tant attendu. Toujours précis, minutieux, le mouvement s’arrondit maintenant en arabesques chaloupées et caresse pudiquement le sol. Et déjà l’imagination chantonne « Ils se marièrent et vécurent heureux... » Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la suite de l’histoire... Sauf que la réalité décape sans pitié la couleur pimpante des illusions ! Car Nathalie Pernette, décidément bien impertinente, révèle la suite du scénario : le second clip déroule l’album photogénique du paradis en kit des jeunes mariés et s’achève piteusement dans des éclaboussures de rimmel dégoulinant. Désarçonné de ses scintillants mirages par la trivialité de la vie, le quotidien ménager tournicote dans le palais enchanté... Des quatre murs de la cuisine. Il ne reste plus qu’à s’inventer des histoires pour oublier l’accablant tic-tac du temps. « Dans cette troisième partie, j’ai pensé à tout ce que j’avais voulu être : bergère, chanteuse d’opéra chinois, Bruce Lee, grand chef cuisinier, samouraï, danseuse de claquettes... Et la liste n’est pas exhaustive ! ». Au seuil de la maturité, la danseuse-chorégraphe débride sa fantaisie, ses fantasmes de gamine, ses désirs d’adolescente. Elle bazarde sur la scène son incroyable folklore imaginaire avec une autodérision pétaradante, enchaînant numéro virtuose de jonglage culinaire et démonstration « onomatopéique » de manga dans un capharnaüm de basse-cour. Si la danse conserve son énergie bondissante et sa rigueur ciselée, héritage d’une formation classique, elle mixe ici les techniques, tressaute en anguleux « locking », ondule en déflagrations émotives et s’assouplit en courbes fluides. C’est drôle, mordant, insolent. Salvateur. Gwénola David, extraits du Journal du Théâtre de la Ville, février-mars-avril 2005 > NATHALIE PERNETTE Défi, coups reçus, donnés, corps à corps avec l’invisible, une rude énergie ciselée par une gestuelle minutieuse… Outre la manipulation du corps de l’autre pour en saisir la mobilité articulaire, Nathalie Pernette ancre le mouvement dans la spontanéité, la décharge émotive nourrie de la sensation intérieure. Chez cette danseuse-chorégraphe formée au classique dès l’enfance, la danse prend corps, preste, tout en angles vifs. Instinct et rigueur sur fond d’interrogation permanente. Ce pêché mignon, son passage par l’école de Françoise et Dominique Dupuy, ne fait que l’affirmer. Après avoir travaillé durant douze années avec Andréas Schmid, elle fonde en 2001 sa propre compagnie. À la ville comme à la scène, toujours sur le qui-vive, Nathalie Pernette n’a de cesse de tester ses hypothèses, traquer ses obsessions, longuement, passionnément, avec ce dosage de lucidité qui sied à une vraie tête chercheuse. En treize ans et onze spectacles (dont six chorégraphies en tandem avec Andréas Schmid), Nathalie Pernette a fait du temps son luxe principal et du travail sa vertu. Après Les Ombres portées (1989), Le Frisson d’Alice (1992), Le Savon (1997), Le Mur Palimpseste (1993), Verba, Volant (1995), Relief(s) (1999), Le Sacre du Printemps (1999), Suites (2001), elle signe en 2002, dans le cadre de Suresnes Cités Danse, Délicieuses, pièce pour 5 danseurs hip hop et un pianiste. En mars 2003, est créé Le Nid coproduit par le CND, une fantasmagorie, un spectacle qui conjugue le fantastique à l’ordinaire, frotte le morbide à l’humour.