Seine-Saint-Denis, le magazine - Mars

Transcription

Seine-Saint-Denis, le magazine - Mars
N°37 @ MARS-AVRIL 2014
Tout-petits : la qualité
de l’accueil en jeu
06
18
Les Banlieues Bleues de Courtois
ois
Seniors : l’aide s’invite à domicile
Se
le
L’égalité en chantier
L’é
Le festival vu par le virtuose
Un soutien efÔcace pour rester chez soi
Les femmes investissent le bâtiment
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30
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Le no
prem
Le compositeur Nicolas Frize s’est plongé pendant deux ans dans l’univers de l’usine PSA de Saint-Ouen. Il s’est imprégné
de l’ambiance du site et des paroles de travailleurs pour construire le dernier volet d’une œuvre musicale baptisée Intimité.
L’e
col
du
L’Intégrathlon 5e édition, pour les sportifs en situation
de handicap, se déroulera du 14 au 18 mai à Aulnay-sousBois, Le Blanc -Mesnil, Sevran, Tremblay et Villepinte.
Le
att
htt
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Jerôme Brabant, en résidence au collège Liberté de Drancy, initie les
jeunes à l’art de la danse. Du 14 au 16 mai, il présentera Impair lors des
Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis.
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Le nouveau Conseil général des collégiens a ouvert sa
première séance pour la mandature 2013-2015.
L’exposition « Gravité 1.1 » propose des œuvres de la
collection départementale d’art contemporain à la Maison
du Théâtre et de la Danse d’Épinay-sur-Seine.
Jimmy Vicaut, champion d’Europe du 60 mètres,
signe de nouveau au CA Montreuil 93. Dix ans plus tard,
le sprinteur endosse le maillot jaune et bleu de ses débuts.
Le printemps est là et avec lui arrive l’envie de nature et de bien-être. Rendez-vous dans les huit parcs départementaux où vous
attendent de nombreuses activités, pour tous les âges et tous les goûts, comme ici au parc Georges-Valbon à La Courneuve.
http://parcsinfo.seine-saint-denis.fr/
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N°37 MARS-AVRIL 2014 SEINE-SAINT-DENIS
Sommaire
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Service public
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L’AIDE À DOMICILE,
dispositif mis en place par le
Département, permet à des personnes
âgées comme Danielle de rester chez
elles et de bénémcier d’une
aide efmcace et chaleureuse.
Elles font
la SeineSaint-Denis
Rendez-vous
VINCENT COURTOIS,
violoncelliste virtuose, a donné
ses premiers coups d’archer
au conservatoire de musique
d’Aubervilliers-La Courneuve.
Fidèle à la Seine-Saint-Denis il nous
parle du festival Banlieues Bleues.
Service public
38
Mémoire
TRÉSORS DU SOUS-SOL, les pièces en
argent, sarcophages, verres, boucles de
ceinture et autres merveilles des temps
passés sont révélés par les équipes
d’archéologues du Département.
30
LE BÂTIMENT, un secteur où les
femmes ont toute leur place, comme le
prouvent les employées du chantierécole d’Ei Dames.
35
Partagez
26
Elles font la
Seine-SaintDenis
LA CAMPA fut, de 1952 à 1971,
l’adresse ofmcieuse de centaines de
familles sans logis avant de devenir
le poumon du département, le parc
Georges-Valbon de La Courneuve.
MARIE-CLAUDE PIETRAGALLA
est une véritable star de la danse.
Amoureuse du département, elle
nous conme ses coups de cœur.
#SSD93
Le magazine d’information du Conseil général de Seine-Saint-Denis \ N°37 \ mars - avril 2014 \ CONSEIL GÉNÉRAL DE LA SEINE-SAINT-DENIS 93006
BOBIGNY CEDEX \ Tél.: 01439394 67 // [email protected] // Directeur de la rédaction : Olivier Cessot \ Rédactrice en chef : Sabine Cassou - 01 43 93 94 60 - scassou@cg93.
fr \ Rédaction : Isabelle Lopez - 01 43 93 94 19 - [email protected] \ Georges Makowski - 01 43 93 94 69 - [email protected] \ Ont collaboré à ce numéro : Claude Bardavid,
Alain Carnot, Stéphanie Coye, Annette Debéda, Nadège Dubessay, Elsa Dupré \ Photothèque : Valérie Melle - 01 43 93 94 54, Betty Sotot 01 43 93 77 83 \ Secrétariat : Sylvie
Dorr - 01 43 93 94 67 \ Photos de couverture : P. Lecomte, F. Rondot, J-L Luyssen, É. Garault \ Direction artistique et maquette : JBA \ d’après la maquette originale de La
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N°37 MARS-AVRIL 2014 SEINE-SAINT-DENIS
À la Une
Petite enfance
grande exigence
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TOUT-PETITS : ÊTRE
À LA HAUTEUR.
Concentrer les efforts
sur la petite enfance
pour faire reculer les
inégalités. Une priorité
pour le Département
avec des projets
éducatifs de qualité à
l’intention des 0-3 ans.
Stéphane Troussel
président du Conseil général
de la Seine-Saint-Denis
Il ne s’agit pas
d’apprendre à lire au tout-petit mais de lui faire décou-
vrir le monde, de l’aider à développer son langage et de lui faire prendre
conscience que déjà il est une personne à part entière. Les professionnels
des crèches font un travail de qualité, sans cesse réévalué et porteur
de nouveaux projets éducatifs.» (Retrouvez l’interview page 15)
Commune \ Secrétariat de rédaction : L. Balan \ Abonnements [email protected] \ Crédits photo ATD Quart monde : p.38 \ F. Bajande : p. 26, 27, 28 \ S. Barthe : p. 26 \ O.
Coupry : p.11 \ M. Francotte Pressesport : p. 3 \ Gilles Geu : p. 23 \ B. Gouédard : p. 10, 23 \ S. Gripoix : p. 8 \ J. Guillaume : p.2 \ Y. Kellerman : p. 4 \ P. Lecomte : p.11 \ A. Lejarre le
bar Floréal : p.25 \ Lucasmlm Ltd : p.8 \ Musée de L’air /A. Fernandes : p. 32 \ D. Massé : p. 25 \ Meyer : p. 32 \ T. Oulmi : p. 22, 4 \ O. Pasquiers le bar Floréal : p.27 \ Photononstop :
p. 16 \ F. Rondot p. 2, 39 \ D. Ruhl : p. 22, 23, 25 \ Impression Public Imprim \ Distribution : Médiapost, Champar , Isa + \ Tirage : 630 000 exemplaires \ N° ISSN : 19699727 \ Directeur de la publication : Stéphane Troussel, président du Conseil général de la Seine-Saint-Denis \ www.seine-saint-denis.fr \ Imprimé sur du papier sans chlore.
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Imprimé
sur papier
recyclé
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Rendez
-vous
Les concerts à Banlieues Bleues sont toujours une fête.»
Vincent Courtois, musicien
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N°37 MARS-AVRIL 2014 SEINE-SAINT-DENIS
Jusqu’au 11 avril
Banlieues Bleues
Courtois, le
jazz au bout
des doigts
Fidèle au festival Banlieues Bleues depuis vingt
ans, le violoncelliste virtuose Vincent Courtois
nous livre son regard sur l’événement : pour lui
il est innovant, audacieux et ouvert !
Propos
recueillis par
Stéphanie Coye
Photographies
Éric Garault
Depuis le conservatoire de musique d’Aubervilliers-La Courneuve, Vincent Courtois a fait du
chemin, composant pour lui ou jouant
avec les plus grands, de Michel Petrucciani et Dave Holland jusqu’à
Michel Portal ou Rabih Abou-Khalil.
Plus que jamais fidèle au festival du
département qu’il habite depuis seize
ans, le musicien s’y est encore produit en mars. Il est actuellement en
résidence au Cap d’Aulnay-sous-Bois.
Depuis 1993, vous vous êtes produit
de nombreuses fois à Banlieues Bleues.
C’est un festival que vous appréciez ?
Oui, Banlieues Bleues a une très
belle programmation, toujours pleine
d’innovations et de surprises. C’est
un choix de son directeur Xavier
Lemettre et de son équipe. Ils sont
capables de prendre des risques, en
soutenant des créations, et c’est très
agréable. Nous nous faisons mutuellement confiance. Ce festival est ouvert
à toutes les musiques, à toutes les
époques, mais aussi à tous les publics.
On y rencontre des spécialistes et
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N°37 MARS-AVRIL 2014 SEINE-SAINT-DENIS
Rendez-vous
Courtois, le jazz au bout
des doigts
des gens qui connaissent moins le
jazz. Ce mélange fait que les concerts
de Banlieues Bleues sont toujours
une fête.
Comment avez-vous connu le festival ?
donner trois morceaux qu’ils aiment.
Je vais les analyser puis nous allons
travailler ensemble à l’écriture d’une
chanson type. La seconde saison sera
plutôt consacrée au rapport musiqueimage.
C’était il y a trente ans… Le festival
organisait une rencontre au conserva- La Seine-Saint-Denis constitue-t-elle
toire d’Aubervilliers-La Courneuve
un bon terreau pour le jazz ?
avec Dominique PifaNous avons la
rély, Didier Levallet et
chance d’avoir ce festiGérard Marais. Ce type
val Banlieues Bleues et
d’ateliers et de masdes salles comme la Dyter class m’a ouvert au
namo à Pantin, le Triton
monde du jazz. Il y a
aux Lilas, le Cap à Aulcertes des contraintes,
nay-sous-Bois, l’Odéon
mais en tant que musià Tremblay-en-France,
cien, je pense qu’il est
mais aussi des lieux de
très important d’y parspectacles à Villepinte,
ticiper. Même si une
Villemomble, etc. Il y a
“La Seineseule personne y trouve
de véritables richesses
Saint-Denis,
l’envie de découvrir la
dans ce département,
musique, c’est déjà une
beaucoup d’artistes, de
c’est un peu
petite victoire.
création et d’envie. C’est
Brooklyn
un peu l’équivalent de
à New York.”
Vous résidiez déjà en
Brooklyn à New York.
Seine-Saint-Denis ?
Nous avons un public
J’habitais à Paris
qui s’est construit, mais
mais j’avais choisi le conservatoire
aussi une jeunesse à rencontrer. S. C.
d’Aubervilliers-La Courneuve pour
banlieuesbleues.org
lacompagniedelimprevu.com
la classe de violoncelle d’Erwan
violoncelle.free.fr
Fauré, qui était très réputée. C’était
très sympa. Il y avait beaucoup de
vie, les grands aidaient les petits...
Depuis seize ans, j’habite aux Lilas
et suis très attaché à mon départeVincent Peirani
Accordéoniste, prix
ment. J’y développe des projets et
Django Reinhardt 2013 du
c’est important pour moi. L’artiste a
musicien de l’année.
longtemps été considéré comme celui qui regarde mais, de plus en plus,
on nous demande d’être des acteurs- « C’est la troisième fois que je
citoyens. J’aime bien cette idée.
joue à Banlieues Bleues et, chaque
Vous êtes d’ailleurs en résidence au
Cap d’Aulnay-sous-Bois...
J’ai commencé en janvier une résidence sur deux ans. La première saison
est orientée texte-musique, avec un
travail de création avec André Ze Jam
Afane [poète, conteur et slameur] et
des concerts dans les médiathèques,
les cours d’immeubles, l’église... Il y
a aussi le projet «En vrai t’écoutes
quoi» avec les élèves du collège PabloNeruda. J’ai demandé à chacun de me
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Jusqu’au 30 juin
SAINT-DENIS
Dans la peau de
Luke et Anakin
C’est LE rendez-vous à ne pas
manquer pour les fans : la saga
Star Wars s’expose à la Cité du
cinéma, avec plus de 200 pièces
originales et un parcours en
forme de quête identitaire
interactive, qui vous permettra
enmn de répondre à cette
question cruciale : « De quelle
côté de la force suis-je ? »
Jusqu’au 30 juin à la Cité
du cinéma (20 rue Ampère,
Saint-Denis), tous les jours
de 10h30 à 20h (21h30 le
vendredi), 22€ en plein tarif.
www.lejsd.com
Avril-mai
AUBERVILLIERS
SOCIO-HISTOIRE
DE L’ASSIETTE
année, je vais assister à plusieurs
concerts. C’est pratique car tout
se passe dans le département
où j’habite. On y voit des
incontournables mais on peut aussi
y faire des découvertes comme,
l’an dernier, Carlo
Retrouvez
Gesualdo [compositeur
le portrait
de Vincent
italien du XVIe siècle]
Peirani sur
interprété par cinq
guitares électriques. »
Les conférences Campus
Condorcet se penchent sur
nos assiettes pour mieux
comprendre nos manières
de manger à travers les
siècles et les cultures. Le
lundi 7 avril, il sera question
de la nourriture au paléolithique et, le lundi 12 mai,
de l’islam et des interdits
alimentaires. Lundi 7 avril
à 19h au conservatoire
d’Aubervilliers-La Courneuve (rue Édouard-Poisson) et lundi 12 mai à 19h
au lycée Le Corbusier (44
rue Léopold-Réchossière).
/10148
Entrée libre, dans la limite des
places disponibles.
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N°37 MARS-AVRIL 2014 SEINE-SAINT-DENIS
Rendez-vous
Du 20 au 31 mai
MONTREUIL
FEUILLETON
THÉÂTRAL
Vous pensiez que le feuilleton était réservé à la
télévision? Pas du tout!
Pour la seconde année,
le Nouveau théâtre
de Montreuil transpose
le genre sur ses planches.
Les 3e et 4e épisodes de la
saison 2, présentés en mai,
tournent autour de la
disparition à Montreuil
d’un jeune migrant.
Suspens garanti !
Lundis, mercredis, vendredis
et samedis à 20h30 et mardis
et jeudis à 19h30 (relâche les
21, 25 et 29). Réservation
(13€): 01 48 70 48 90 ou www.
nouveau-theatre-montreuil.
com/
Au parc Georges-Valbon de La Courneuve, l’économie d’énergie sera à l’honneur.
Dimanche 6 avril
Développement durable
Apprenez à
économiser
l’énergie
Du 29 avril au 14 mai
VILLEPINTE
LA COURNEUVE On ne cesse de
Au centre culturel Joseph Kessel,
une exposition retrace les
grandes étapes de l’histoire de
l’esclavage, de l’Antiquité à nos
jours en vingt panneaux, sans
rien cacher de ses atrocités et
infamies : horreur des navires
négriers, enfer des plantations,
humiliations des domestiques,
etc. Jusqu’à la révolte.
Centre culturel Joseph
Kessel: 251 boulevard
Ballanger (Villepinte),
01 55 85 96 10. Entrée libre.
nous le répéter: il faut consommer
moins d’énergie, pour le bien de la
planète et celui de notre portefeuille.
Mais comment faire? Pour le savoir,
rendez-vous le dimanche 6 avril à
la maison Édouard-Glissant (parc
départemental Georges-Valbon). Le
Conseil général, l’Agence locale de
l’énergie – Maîtrisez votre énergie
(MVE) – et les associations Planète
Sciences et La CocTéléchargez
cinelle à sept points y
le guide de
l’habitat
fêtent le développement
durable sur
durable. De 11h à 17h30,
des ateliers et animations vous donneront
tous les trucs et astuces
/254
Stigmates
de l’esclavage
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nécessaires pour agir au quotidien.
«L’objectif, explique Hélène Lescure,
responsable du secteur animation du
parc, est de donner, de manière ludique
et conviviale, des informations réutilisables par les gens et des outils très
pratiques à mettre en place chez soi.»
L’exposition la Maison éCO2nome
vous donnera par exemple à voir les
impacts de vos gestes quotidiens sur
l’environnement, selon les choix des
matériaux, ampoules, robinets, etc.
Et c’est aussi une excellente occasion
de visiter la maison Édouard-Glissant
pour y découvrir sa conception des
plus novatrices en matière d’environnement!
S. C. Entrée libre.
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N°37 MARS-AVRIL 2014 SEINE-SAINT-DENIS
Rendez-vous
3 et 4 avril
LES LILAS
Théâtre
Esmeralda
ressuscitée
Première ville
suspendue !
Le café suspendu, vous
connaissez ? C’est cette
tradition napolitaine qui
consiste à commander
dans un bar deux cafés,
l’un pour soi et l’autre pour
une personne plus démunie.
L’association Éveil a eu
l’idée d’élargir le concept
à toute la ville des Lilas.
Une première en France !
« Pourquoi ne pas
suspendre d’autres
produits ? La lutte contre
l’exclusion ne passe pas que
par l’alimentation ! »,
soutient Madeline Da Silva,
membre de l’association.
Germée en novembre, l’idée
a tout de suite séduit
commerçants et habitants.
Depuis, le nombre de
pizzas, livres, poissons,
fruits, légumes et œufs bio
suspendus s’est multiplié
comme des petits pains.
Et Madeline Da Silva
insiste : « Ce n’est pas
réservé aux personnes
en situation de grande
pauvreté, mais à tout le
monde. La vie n’est pas
simple et on peut très bien
être celui qui prend un
mois et qui offre le mois
suivant. »
Pour plus d’informations:
06 65 46 92 13
CLICHY-SOUS-BOIS Un chapiteau, de
la musique, de la danse, des chants et
des bohémiens... Ce n’est pas seulement
au Notre-Dame de Paris de Victor Hugo que
la compagnie Mystère Bouffe va redonner
vie, mais à l’atmosphère même de la cour
des miracles. Cette pluridisciplinarité des
arts, inhérente à la commedia dell’arte dans
laquelle s’inscrit la compagnie et qui rend ses
représentations si spectaculaires, est une des
spécificités de la troupe. Une autre est son
investissement auprès du public. En parallèle
à ce travail de création, elle initie à ce genre
théâtral une classe de 5e Segpa (pour élèves
en difficulté) du collège Jacques-Prévert de
Noisy-le-Sec grâce au dispositif départemental Culture et Art au Collège. Au vu du nombre
de volontaires, les élèves sont conquis! S. C.
LE BLANC-MESNIL
Au cœur
du recyclage
Recycler, c’est bien. Mais
que deviennent ensuite les
produits ? À tous ceux que
la question intéresse, le
Comité départemental du
tourisme de la Seine-SaintDenis propose une visite
guidée du Petit Plus et de
sa voisine la Ressourcerie
2mains au Blanc-Mesnil.
Le premier est une usine de
tri de déchets de bureaux
qui collecte papiers et
cartons pour leur donner
une seconde vie et qui
emploie, qui plus est,
80 % de personnes en
situation de handicap.
La Ressourcerie se charge
pour sa part de récupérer
les objets encombrants et
textiles, puis de les trier et
de les valoriser pour être
revendus ou, s’ils ne
peuvent pas l’être,
rejoindre une mlière de
recyclage. Le tout avec des
salariés en insertion que la
structure accompagne
dans un retour à l’emploi.
Des entreprises aussi
écologiques que solidaires.
Informations et
réservations sur le site
du Comité départemental
du tourisme
www.tourisme93.com
Chapiteau de la Fontaine Aux Images
(stade Roger-Caltot, avenue de Sévigné).
Réservation: 01 43 51 27 55 (10€)
www.mysterebouffe.com
Cécile Fauchon,
professeure de
français au collège
Jacques-Prévert.
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Lundi 7 avril
« Les élèves adorent !
Ils ont tous participé
alors que ce n’était
pas gagné. Nous
avons aussi vu le Ôlm,
visité Notre-Dame et
la Comédie-Française
et nous ferons une
représentation en Ôn
d’année. »
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N°37
7 MARS-AVRIL 2014 SEINE-SAINT-DENIS
Rendez-vous
Dimanche 6 avril
56e Challenge Facoetti
Les 3 et 4 mai
SAINT-OUEN
La marche
toujours verte
Faites vos
jeux !
MONTREUIL Les marcheurs sont fidèles, mais ils
aiment les nouveaux partenaires! Depuis 1959, les
marcheurs de vitesse, qui vont jusqu’à plus de 10km/h,
se retrouvent nombreux au départ du Challenge Facoetti
organisé par le CA Montreuil 93. Désormais, ils invitent
aussi les amoureux de la marche nordique. Au stade
Jean-Delbert, un seul départ sera donné pour les deux
disciplines (une version sport performance et une autre
sport santé). La compétition de marche athlétique se
déroule sur la distance olympique de 20km. Le circuit
plat est apprécié par les concurrents français et étrangers qui parcourront quatorze fois une boucle de 1379 m,
passant devant l’emplacement du café d’Angelo Facoetti,
l’initiateur de cette compétition qui serait certainement
ravi de savoir que les tenants du titre viennent du Centro
Lazio di Roma… Leurs bâtons en main, les adeptes du
sauvakävely (la marche nordique est née en Finlande!)
sont armés pour s’attaquer aux dénivelés du parc des
Beaumont. Cette discipline qui sollicite l’ensemble du
corps est de plus en plus appréciée. Tout le monde peut
la pratiquer et vous pourrez même la découvrir à cette
occasion. Munissez-vous d’un certificat médical, le
CAM93 vous prêtera les bâtons… et en
Yohann
avant marche! G. M.
Diniz, double
champion
d’Europe sera
au départ.
Renseignements inscriptions:
[email protected]
Les 25 et 26 avril
AUBERVILLIERS
Femmes à nu
C’est dans un cabaret un
peu particulier que nous
plonge la compagnie
Étincelles, où les femmes
se mettent à nu et
dévoilent leurs charmes,
mais ceux de leur esprit
plus que de leur corps. À la
fois léger et grave, tragique
et comique c’est un cabaret
paradoxal, comme la
condition féminine...
À l’Espace Renaudie
(30 rue Lopez et Jules
Martin) à 20h.
Réservation :
01 48 11 08 02.
Mardi 22 avril
SAINT-DENIS
MA PAROLE!
Oyez, oyez! La grande
finale du concours
d’éloquence organisée
par la coopérative
Indigo et la faculté
Paris 8- Saint-Denis
approche. Après cinq
tours préliminaires, les
deux finalistes s’affronteront le 23 avril. Des
joutes verbales qui vous
étonneront par l’audace,
le talent, l’intelligence
et l’humour dont font
preuve les étudiants.
Quelle activité permet à la
fois de s’amuser, s’évader,
imaginer, apprendre et
rénéchir, se confronter à
soi et à d’autres, développer
ses capacités, le tout en
famille, entre amis ou
avec des inconnus ? Le jeu
bien sûr ! Chaque année,
un festival le célèbre à
Saint-Ouen et invite petits
et grands à un week-end
de découvertes ludiques.
Amateurs de jouets
anciens ou des dernières
nouveautés, adeptes de jeux
de construction, de société,
de cartes, de plateau, ou
vidéo..., chacun y trouvera
son compte dans une
atmosphère unique et des
décors sur mesure. Et pour
faciliter également cette
immersion, des animateurs
vous expliqueront les
règles des jeux. Un festival
qui n’a qu’un mot d’ordre :
s’amuser !
Entrée libre et gratuite
les samedi 3 mai (de 15h
à minuit) et dimanche
4 mai (de 15h à 19h) à la
Nef Lucien-Belloni, îledes-Vannes, 15 boulevard
Marcel-Paul.
Entrée libre à partir
de 19h, sous réserve
de places disponibles
http://www.eloquentiaindigo.fr/
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À la une
«Dès que j’ai visité les locaux et rencontré le personnel de la crèche j’ai
été tout de suite en confiance. Elia est bien entourée, le soir
je la retrouve toujours épanouie.»
Sylvain, papa d’Elia, 10 mois, crèche Fratellini à Pantin
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N°37 MARS-AVRIL 2014 SEINE-SAINT-DENIS
Tout-petits
Petite enfance
grande exigence
Reportage
Isabelle Lopez
Photographies
Patricia
Lecomte,
Daniel Ruhl
Les tout-petits se construisent d’abord par la rencontre avec l’autre, qu’il s’agisse d’un membre de leur
famille, des professionnels de la petite enfance ou des
autres enfants. En arrivant à la crèche ou chez l’assistante maternelle le bébé est encore dépendant et fragile,
et il faut donc l’accompagner dans ces nouvelles rencontres. C’est tout le sens de l’investissement du Conseil
général. Les projets éducatifs visent l’autonomie, l’épanouissement et la sérénité de l’enfant. L’objectif: lui offrir
une base solide qui lui donne envie d’apprendre tout au
long de sa vie. La lutte contre les inégalités se joue dès le
plus jeune âge. Comme l’explique le professeur Bernard
Golse, pédiatre et pédopsychiatre à l’hôpital Necker à
Paris: «Pour aider l’enfant à se sentir exister comme une
personne, il faut être vigilant à tous les moments de sa vie
(bain, coucher, repas). Il suffit qu’on soit fatigué, déprimé,
absent pour que le processus se dérègle.»
Entre 0 et 3 ans il faut être vigilant tout en laissant
l’enfant évoluer à son rythme. Comme le souligne Yoannh
auxiliaire-stagiaire à la crèche Paul-Verlaine à La Courneuve chaque enfant est différent: «On a une petite fille
de huit mois qui marche déjà et un petit garçon de un an
qui ne marche pas. On rassure les parents. On discute
Concentrer les efforts sur la petite
enfance pour faire reculer les inégalités,
c’est ce que propose le rapport de la
fondation Terra Nova, présenté en
janvier en avant-première au Conseil
général. Le Département en fait une
priorité avec des projets éducatifs de
qualité à l’intention des 0-3 ans.
beaucoup avec eux pour qu’ils ne forcent pas l’enfant
à faire quelque chose qu’il n’est pas prêt à faire. Pour
certains parents c’est difficile. Mais d’autres prennent le
temps d’observer l’enfant, de ne pas le juger.»
Parmi les activités proposées en crèche aux bébés, les
séances de lecture à la bibliothèque. «Je ne vois vraiment que des avantages à cet atelier, que ce soit pour le
développement de l’enfant, son épanouissement, pour le
sociabiliser encore plus, pour le partage, la concentration
et bien d’autres choses encore, explique la maman de
Kaïna en crèche à Épinay, qui est ravie de cette expérience. Au début, je dois bien avouer que j’étais assez
sceptique. Mais à ma plus grande surprise, j’ai vu ma fille
de six mois écouter les paroles de Christine comme si elle
était prise dans le livre.»
Accueil personnalisé
20 %
DES ENFANTS sont accueillis
en crèche départementale
de 1 à 3 jours / semaine.
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Des résidences d’artistes y sont aussi régulièrement
proposées. Danse, musique contemporaine, spectacle
vivant, tous vecteur de plaisir et d’épanouissement.
Florence, éducatrice de jeunes enfants aux Presles
qui au départ était un peu réticente à l’idée de voir ces
artistes débarquer en pleine période d’adaptation dans
la section des bébés se souvient: « Ça a été quelque
chose de magique aussi bien pour les enfants que pour
les adultes. On se bousculait pour voir les spectacles.»
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N°37 MARS-AVRIL 2014 SEINE-SAINT-DENIS
À la une
Dans les crèches,
les tout-petits,
s’épanouissent
en apprenant
l’autonomie.
adultes. On se bousculait pour voir les spectacles.»
Les assistantes maternelles, qu’elles soient indépendantes
ou rattachées à une crèche familiale, proposent aussi aux
familles un projet d’accueil et des activités éducatives qui
favorisent l’éveil du jeune enfant. Des activités ludiques et
pédagogiques sont aussi offertes dans certaines PMI ou
Relais d’assistant(e)s maternel(le)s (RAM). Aujourd’hui,
les crèches cherchent à favoriser le bien-être des toutpetits dans le respect de leur individualité. L’accueil,
même s’il est collectif, s’organise en adéquation avec les
besoins de chaque enfant, ses rythmes, ses spécificités.
Dans les crèches départementales, on fait du sur-mesure
pour votre enfant.
La crèche Fratellini à Pantin a même demandé à sa lingère de confectionner des tapis personnalisés, sortes de
petits nids douillets, pour accueillir le matin le bébé à son
rythme. La hauteur des adultes y est moins impressionnante. Entouré d’objets faciles à saisir, il commence ainsi
sa journée en jouant. L’accueil au tapis lui permet de faire
le lien entre son parent et son auxiliaire de puériculture
de référence, qui le prend en charge quand il s’y sent prêt.
Offrir un accueil de qualité en crèche implique aussi de
faire connaissance avec la famille de chaque enfant, de
découvrir, comprendre et accepter son histoire, toujours
403019 12-17-alaune-mag37-SR3.indd 14
singulière. À la crèche du Clos Saint-Lazare à Stains et
à la crèche Convention à La Courneuve on fait connaissance autour d’un atelier massage parents-bébé: «La
maman ou le papa vient nous présenter son bébé, poser
des tas de questions sur le sommeil, la fratrie, les coliques,
les pleurs. Notre réponse n’est pas institutionnelle car
elle sollicite l’expérience de chaque parent. Cela permet
de créer des liens très forts qu’ils vont garder pendant les
trois ans où ils vont fréquenter la crèche, explique Véronique Debearn, psychomotricienne. Cet atelier permet
un soutien à la séparation. L’enfant, pour se construire, a
besoin d’un ancrage corporel. Le massage est un excellent
vecteur d’attachement parents-bébé. Il l’aide à construire
une sécurité de base fondamentale.»
Tisser des liens avec l’autre, c’est ce que les bébés de la
crèche Gaston-Roulaud à Drancy font chaque année
en juin à l’occasion de la fête de quartier. L’occasion
pour les parents de découvrir l’environnement autrement qu’en passant très vite déposer leur enfant le
matin. Un moment festif à partager. En crèche ou chez
la nounou les tout-petits, à travers toutes ces propositions d’éveil du Département, développent
Retrouvez le
rapport de
leur
autonomie et leur épanouissement.
Terra Nova sur
www.tnova.fr
I. L.
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N°37 MARS-AVRIL 2014 SEINE-SAINT-DENIS
À la une
Stéphanie,
éducatrice de
jeunes enfants
Trois
questions
à...
L’INTÉRÊT DES ENFANTS
« Que ce soit pour le repas,
la sieste ou les rituels, le projet
éducatif est notre objectif
à atteindre. Il permet d’avancer
ensemble dans l’intérêt
des enfants. »
Stéphane Troussel
président du Conseil général de la Seine-Saint-Denis
Haude,
directrice de la
crèche Bourdarias
à Saint-Ouen
Yohaness,
auxiliairestagiaire de
puériculture
Jennyfer,
crèche
Convention,
La Courneuve
ÉGALITÉ DES SEXES
« Avec le projet égalité Ôllesgarçons les retours sont très
positifs. Les enfants sont partis
à l’école l’année dernière,
bien dans leurs baskets, heureux
de vivre et conÔant. »
AMOUR TOUJOURS
« C’est vrai que souvent on dit
qu’il faut beaucoup de patience
pour faire ce métier-là,
mais moi je pense qu’il faut
surtout beaucoup d’amour
et d’intelligence. »
UN TEMPS POUR CHACUN
« On fait le soin en continu
(repas, change, accompagnement
au sommeil) car chaque enfant
a besoin d’un temps précis
pour lui, même s’il est en
collectivité. »
GRANDIR ENSEMBLE
« L’accueil est très sympa.
Les grands vont même au cinéma.
Mon aîné a toujours été très
dynamique, mais pour la parole et
la propreté, la collectivité ça aide. »
Marion,
maman
de Seiny 10 mois
et Makan 3 ans
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La Seine-Saint-Denis s’investit à fond dans l’accueil
des tout-petits. Un constat salué par la fondation
Terra Nova…
Effectivement, leur analyse conforte les choix
que nous avons depuis longtemps mis en place. Nous
sommes le seul Conseil général à gérer en direct
55 crèches départementales. Cet héritage historique
a été conmrmé par les majorités politiques qui se sont
succédées. En 2008, nous avons voulu aller plus loin, en
adoptant un plan de relance des modes d’accueil de la
petite enfance. 4 500 places supplémentaires ont été
ouvertes, afin de répondre à la demande croissante
des familles et à leurs nouveaux rythmes de vie. La
crèche est une première expérience de socialisation, le
lieu où on peut faire reculer les inégalités sociales et où
s’élaborent de nombreux projets éducatifs. Et cela, avec
Bally Bagayoko vice-président chargé de l’enfance et de
la famille, j’y suis très attaché.
Qu’entendez-vous par « projets éducatifs » quand on
s’adresse à des bébés ?
Le Département est passé de la logique hygiéniste
du siècle passé, où l’enfant était gardé, à un accueil
individualisé et structurant. Il ne s’agit pas d’apprendre à
lire au tout-petit mais de lui faire découvrir le monde, de
l’aider à développer son langage et de lui faire prendre
conscience que déjà il est une personne à part entière. Les
professionnels des crèches font un travail de qualité, sans
cesse réévalué et porteur de nouveaux projets éducatifs.
« La crèche, le lieu où on peut
faire reculer les inégalités
sociales »
Quelle place faites-vous dans ce cadre aux inégalités
entre Ôlles et garçons ?
Vous savez, la lutte pour l’égalité entre les femmes et
les hommes, est inscrite dans l’ADN de la Seine-Saint-Denis.
Et cela se joue aussi dès le plus le jeune âge. Vous entendez
parfois autour de vous : « Ne pleure pas, t’es pas une mlle ! »
Ces stéréotypes sexistes n’existent pas dans nos crèches.
Si une petite mlle veut jouer au camion, si un petit garçon
veut baigner un poupon, nos professionnels expliquent
que ce choix est permis. La crèche Bourdarias à SaintOuen fut la première en pointe sur ces questions d’égalité.
Aujourd’hui, cela structure largement notre projet éducatif
départemental. Propos recueillis par Sabine Cassou
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N°37 MARS-AVRIL 2014 SEINE-SAINT-DENIS
À la une
Enfant choyé
famille aidée
LES AUXILIAIRES
DE PUÉRICULTURE
Elles apportent toutes les
qualités essentielles aux
besoins des enfants :
affection, suivi diététique
et médical, liens privilégiés
avec chaque enfant et leurs
familles.
L’AUXILIAIRE
RÉFÉRENTE
Pour découvrir, repérer et
trouver sa place dans le
groupe, l’enfant va
s’appuyer sur son auxiliaire
référente. Cet attachement
premier va lui permettre de
grandir en toute sécurité.
SEMAINE
D’ADAPTATION
OU ACCUEIL
PROGRESSIF
Le monde de la crèche ou
le domicile de l’assistante
maternelle est un monde
nouveau pour l’enfant et
pour les parents. La
période d’accueil progressif
permet aux parents de
conmer leur enfant en toute
conmance. La présence de
la mère et du père, est
indispensable pour passer
ce relais à l’auxiliaire de
référence.
LES ÉDUCATRICES
Elles sont garantes sur le
terrain du projet éducatif
et pédagogique établi par
l’équipe. Elles facilitent la
mise en place des activités
proposées en crèches,
savent recenser les besoins
humains et matériels et
soutiennent les équipes
en cas de difmcultés par
rapport à un enfant, une
famille ou une organisation
de travail.
RETOUR À L’EMPLOI
Parcours d’insertion,
horaires atypiques, enfants
porteurs de handicap…
Après une naissance, le
retour à l’emploi peut
parfois s’avérer difmcile.
La Caf et le Département
de la Seine-Saint-Denis
ont créé l’Agence
départementale de
développement de l’accueil
individuel, (ADDAI) pour
soutenir ces familles.
Des aides, à la fois
ponctuelles et mensuelles,
existent pour mnancer
l’accueil de leur enfant.
L’ADDAI accompagne les
projets visant à concilier
carrière professionnelles
et exigences de la vie
parentale et familiale.
Et si mon enfant avait
un handicap…
Quand on met au monde un enfant, il y a toujours une
ambivalence. On veut qu’il soit traité comme les autres
et en même temps on souhaite toujours qu’il bénéficie
d’une petite attention supplémentaire. Alors, lorsqu’il
entre en crèche ou chez l’assistante maternelle, on est
heureux d’entendre qu’il fait des progrès. On s’étonne
qu’il commence à parler, à chanter et on trouve auprès
des professionnelles qui l’entourent plein de conseils
avisés. Quel que soit cet enfant, il faut faire le deuil de
celui qu’on a idéalisé. Il faut lui faire confiance, croire
en ses compétences, l’observer.
Chaque jour, dans les crèches départementales, on
accueille des enfants en situation de handicap qui
deviennent des enfants comme les autres, avec leurs
faiblesses et leurs capacités, leur caractère et leur personnalité. Tout est mis en œuvre pour eux, on invente
des jouets, on installe de quoi les stimuler, les éveiller.
Ils s’y font des amis. Dans le département, on forme des
assistantes maternelles pour les accueillir.
En février, Dominique Bertinotti, ministre
déléguée à la Famille et Stéphane Troussel,
président du Conseil général, ont lancé en
Seine-Saint-Denis, l’un des 17 départements
pilotes, un dispositif visant à rendre la politique familiale plus juste. L’objectif du gouvernement dans les cinq prochaines années
est de soutenir par des financements bonifiés
le développement de crèches, la préscolarisation des 2-3 ans, et l’installation de maisons
d’assistantes maternelles…
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ENFANTS EN
SITUATION
DE HANDICAP
accueillis en crèches
départementales
(IMR 2012)
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N°37
7 MARS-AVRIL 2014 SEINE-SAINT-DENIS
Incollables
CRÈCHES
COMBIEN DE PLACES DANS
LES STRUCTURES D’ACCUEIL ?
COMBIEN DE NOUVELLES PLACES ?
2014
La Seine-Saint-Denis compte
311 crèches (associatives,
municipales, d’entreprises, du
Département, etc.)
+4 672
places en crèche
ou chez les assistantes
maternelles créées
soit 13 493 places
La Seine-Saint-Denis compte
6 272 assistantes maternelles
soit 16 539 places d’accueil théoriques
depuis l’adoption du Plan de relance
des modes d’accueil du jeune enfant
en 2008.
2008
QUEL POIDS DÉMOGRAPHIQUE ?
COMBIEN COÛTENT LES TRAVAUX ?
840 000
euros
de travaux d’été ont été
effectués dans 43 des
55 crèches du Département.
75 000 enfants
de – de 3 ans
=
environ 5 %
de la population
du département
COMBIEN DE PERSONNELS DIPLÔMÉS ?
98 %
des personnels des crèches
départementales sont diplômés.
COMBIEN D’ALLOCATAIRES ?
9 500
allocataires
de l’ADAJE 93 (Allocation départementale
d’accueil du jeune enfant)
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COMBIEN D’ENFANTS À DOMICILE
DANS LES MILIEUX MODESTES ?
92 %
des enfants des familles
modestes françaises
sont gardés à domicile
par leurs parents.
Source : Rapport Terra Nova janvier 2014 et Conseil général
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Service
public
Nacera c’est une perle qui me soulage dans les tâches domestiques
mais que j’apprécie d’abord pour ses qualités humaines
et sa gentillesse.»
Danielle, Maison des seniors d’Aulnay-sous-Bois.
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N°37 MARS-AVRIL 2014 SEINE-SAINT-DENIS
Solidarité
Chaleur
à domicile
Par Alain
Carnot
Photographe :
Franck Rondot
Une bise sur la joue, des mains qui se joignent et
ce petit sourire complice d’une cadette à sa grande
aînée au moment de partir. Nacera et Danielle n’ont
aucun lien de parenté, mais à voir leur complicité, on
pourrait se croire en famille. La première intervient
comme aide à domicile chez la seconde. Avant on disait
aide-ménagère, un terme réducteur au regard du travail
accompli. Nacera est une aidante professionnelle du
service de maintien à domicile de la Maison des seniors
d’Aulnay-sous-Bois. Deux matinées par semaine, elle se
rend chez Danielle, au foyer-logement communal des
Cèdres au bord du canal de l’Ourcq et accompagne la
septuagénaire dans les tâches de la vie
En savoir plus
quotidienne que sa pathologie l’empêche
sur les actions
d’accomplir. «Je range, passe le chiffon à
du Département
en direction
poussière, m’occupe des courses, de la vaisdes seniors
www.seineselle, c’est selon le programme et l’humeur
saint-denis.
du jour», explique Nacera.
fr/-Seniors-.html
Pour permettre aux personnes âgées
de rester à domicile, le Département mise
sur un accompagnement professionnel
et chaleureux, à l’image de la relation
entre Nacera et Danielle.
Même en pleine action, la discussion ne tarit pas. Le café
est chaud dans les tasses, c’est le moment d’une pause
impromptue autour de petites pâtisseries mitonnées par
l’aide à domicile. Danielle ne dicte rien, n’impose rien.
Elle savoure. «Nacera c’est une perle qui me soulage dans
les tâches domestiques mais que j’apprécie d’abord pour
ses qualités humaines et sa gentillesse», assure-t-elle.
L’estime est réciproque. Elle aimerait que sa cadette la
tutoie. «Je ne me permettrai pas, par respect», précise
l’intéressée.
Avant d’exercer ce métier, Nacera travaillait auprès
d’enfants dans les écoles de la ville. Diplômée d’État,
elle fait partie des cent professionnels de la Maison des
seniors. «Nous gérons un ensemble de services de proximité qui participent au maintien à domicile des personnes
âgées dépendantes et/ou handicapées», explique Valérie
Martinet, sa responsable. Information, orientation, aides
à la personne, soins infirmiers, la Maison des seniors
d’Aulnay-sous-Bois est liée par une convention avec
le Conseil général. «Notre action participe à la mise en
œuvre de la politique de solidarité du Département auprès
des personnes âgées», ajoute-t-elle.
Soutenir aussi les familles
Deux matinées par semaine, Nacera aide Danielle
dans ses tâches quotidiennes.
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«Nous fédérons les énergies et agissons comme un chef
d’orchestre en notre qualité de responsable de l’action
sociale», expose Sébastien Richard, chef de service
adjoint de la population âgée, au Conseil général.
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N°37 MARS-AVRIL 2014 SEINE-SAINT-DENIS
Service public
Le principal levier d’intervention est l’Allocation
départementale personnalisée d’autonomie. «C’est un
élément majeur de notre politique en faveur du maintien
et du renforcement de l’autonomie ou de la compensation
de la perte d’autonomie», confirme-t-il. 14600 personnes
âgées perçoivent l’Adpa à domicile. La collectivité y a
consacré 71millions d’euros en 2012, ce qui est important dans un département où 15% de la population a
plus de 60 ans. Cette prestation nous permet de financer les interventions à domicile des professionnels
employés ou par les personnes âgées elles-mêmes par
les structures publiques et les associations locales. De
plus, le Conseil général soutient les aidants familiaux
qui accompagnent de façon régulière un conjoint ou
un proche en situation de dépendance, de maladie ou
de handicap. Il a ainsi participé à la mise en place d’une
démarche novatrice, le Café des aidants. «Il s’agit de
groupes de parole animés par des professionnels de santé.
Chacun peut venir partager ses interrogations et ses
réflexions dans un espace de convivialité, explique Dalila
Rahmani au Centre communal d’action sociale de Bagnolet. Nous avons accueilli 700 personnes en trois ans».
À Rosny-sous-Bois, pas de Café mais un Relais des
aidants qui s’adresse aussi aux professionnels comme
Nacera.
Choix de vie
Le souhait majoritaire des personnes âgées est de vivre
à domicile. Le Département a décidé de les accompagner,
sans oublier celles qui sont accueillies en établissement.
Il consacre ainsi 200 millions d’euros à ces deux enjeux
majeurs liés au vieillissement de la population. Son
objectif: offrir aux personnes âgées en perte d’autonomie de vrais choix de vie en mettant à leur disposition des prestations accessibles, adaptées et de qualité.
Depuis 2000, sa politique de solidarité s’incarne dans
un Schéma départemental, élaboré conjointement avec
les acteurs du territoire. Adopté le 11 juillet dernier, il
s’attache à favoriser de véritables parcours de vie et de
santé pour les personnes âgées qui ne peuvent plus être
indépendantes. Dans son foyer-logement, Danielle ne
s’en plaindra pas. A. C.
ZOOM SUR...
Le Relais des aidants
À Rosny-sous-Bois, l’association Génér’action formation a créé le Relais des
aidants. C’est un lieu d’écoute, de conseil et de soutien individuel gratuit.
Son équipe se dédie aux personnes qui aident, de façon régulière, un conjoint,
un parent, un enfant ou un proche en situation de dépendance, de maladie
ou de handicap. Les familles aidantes sont souvent épuisées physiquement
et psychologiquement et le Relais leur apporte des solutions de soutien et
de suivi adaptées pour leur permettre de se sentir mieux au quotidien. Le
Relais a décidé d’élargir son activité auprès des aidants professionnels.
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N°37 MARS-AVRIL 2014 SEINE-SAINT-DENIS
Service public
Marie-Louise
Le Sager
bénéÔciaire de
l’aide à domicile
« Sans l’aide à domicile, je me
demande comment je pourrais
faire face. Mon mari est atteint
de la maladie d’Alzheimer et je suis
à ses côtés tous les jours. C’est très
fatigant. Heureusement, il y a ces
professionnelles très gentilles qui
viennent sept heures par semaine.
Elles me facilitent énormément
le quotidien. Leur présence
est une source de bien-être. »
Le point
de vue de
Pierre Laporte
Vice-président chargé
de l’autonomie des personnes
La présence humaine et
l’intervention professionnelle
des aidants sont essentielles
à la vie quotidienne des personnes en
perte d’autonomie. Alors que
l’accompagnement à domicile des
personnes est assuré à 80% par des
aidants non professionnels, soutenir
pleinement ces derniers est un enjeu
prioritaire de la politique du Conseil
général. Celui-ci doit être en mesure de
maintenir et de développer son appui
et la réforme de l’autonomie, lancée par
le gouvernement, doit aller plus loin
qu’une aide au répit, pour permettre le
financement d’un large plan de soutien,
dans le cadre de la solidarité nationale.
C’est la condition d’un maintien à
domicile réussi.»
200
MILLIONS D’EUROS sont consacrés
par le Département à l’aide à domicile
et à l’accueil en établissements.
403019 18-21 Servicepublic-mag37-2.indd 21
14600 15 %
PERSONNES ÂGÉES perçoivent l’allocation
départementale personnalisée d’autonomie
à domicile en Seine-Saint-Denis.
DE LA POPULATION a plus
de 60 ans dans notre département.
11/03/14 15:10
7 fé
Lam
du
nou
Den
3 février 2014 Montreuil Les familles sont venues nombreuses à la présentation du nouveau collège qui ouvrira en septembre prochain.
Estampillé «énergie zéro» il répond aux exigences écologiques de la nouvelle architecture éducative.
14 février 2014 Saint-Denis Les 4 000 collaborateurs
SFR des sites de La Défense, Boulogne et Paris Cambray
viennent de s’installer sur le Campus SFR en SeineSaint-Denis. Fin 2015, ce nouveau pôle économique
accueillera les équipes des sites de Nanterre et Meudon.
403019 22-23-Photos elus-SR5.indd 22
31
d’i
de
con
et
7 février 2014 PierreÔtte La RD 28, entre Pierrefitte et Stains, a été élargie.
L’inauguration a eu lieu en présence de Stéphane Troussel président du
Conseil général, de Michel Fourcade conseiller général et maire de Pierrefitte,
de Michel Beaumale maire de Stains, et de Azzedine Taïbi, conseiller général.
11/03/14 15:13
29
Le
et
fitte,
ral.
7 février 2014 Bobigny Stéphane Troussel et François
Lamy, ministre délégué à la Ville, ont reçu 25entreprises
du département. Après la SNCF en septembre dernier, trois
nouvelles entreprises ont adhéré à la charte Seine-SaintDenis Égalité : Orange, ERDF et Saint-Gobain.
31 janvier 2014 Pantin Les locaux rénovés du restaurant
d’insertion Le Relais ont été inaugurés, en présence
de Claude Bartolone président de l’Assemblée nationale,
conseiller général, et du ministre à l’Économie sociale
et solidaire Benoît Hamon.
6 mars 2014 Assemblée nationale Grâce au Programme Odyssée Jeunes,
quinze collégiens taïwanais accompagnés de leurs correspondants du
collège Pablo-Neruda d’Aulnay-sous-Bois et de Stéphane Troussel,
président du Conseil général, ont été accueillis par Claude Bartolone,
président de l’Assemblée nationale, pour une visite des lieux.
29 janvier 2014 Aubervilliers L’industrie cinématographique est l’un des véritables atouts économiques de la Seine-Saint-Denis.
Le président du Conseil général a visité les locaux de Panavision-Alga l’une des entreprises historiques dans le domaine de l’image
et de l’innovation. Elle a su s’adapter aux spécificités du numérique.
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N°37 MARS-AVRIL 2014 SEINE-SAINT-DENIS
Service public
Protection
Le chemin du collège plus sûr
Dans le cadre du Plan exceptionnel
d’investissement en faveur des collèges,
le Département soigne également
les abords des établissements, rues,
trottoirs, chemins piétons. Objectif :
garantir la sécurité des élèves.
À la rentrée prochaine, 5 collèges neufs et 7
entièrement reconstruits feront l’objet d’aménagement de leurs abords. Leur bonne intégration
dans le quartier fait ainsi pleinement partie du Plan
exceptionnel d’investissement pour les collèges. C’est
le rôle du «Programme accès collèges» avec lequel
le Département s’attache à améliorer les abords
des établissements pour sécuriser les espaces de
déplacement des élèves, mais aussi pour sensibiliser
la communauté scolaire – collégiens, enseignants,
personnels techniques et administratifs – aux bonnes
pratiques en matière de sécurité routière.
Le futur collège du Blanc-Mesnil dont les alentours ont été
sécurisés pour limiter la vitesse des automobilistes.
Le point de vue de
Corinne Valls
Vice-présidente du Conseil général
chargée de la voirie, des déplacements
et des transports
Sécuriser les piétons
Dans un premier temps, le Département a donné la
priorité aux interventions sur les rues départementales. Des parvis et des aménagements de traversée
piétonne ont été réalisés pour assurer la sécurité du
cheminement des collégiens. Des plateaux ralentisseurs ont été mis en place afin de ralentir les
véhicules sur certaines routes proches des collèges.
Faire baisser la vitesse
Arrêtons-nous sur le chantier du Blanc-Mesnil: deux
plateaux ont été réalisés à l’intersection de plusieurs
rues à circulation (trop) rapide, là où les scolaires
sont amenés à traverser. À partir d’un diagnostic de
sécurité routière, il s’agit d’abaisser la vitesse des
automobilistes afin de réduire les risques pour les
piétons et les collégiens du futur établissement. Le
coût de l’opération s’est élevé à 200561 €. D’autres
chantiers de sécurisation sont en cours en SeineSaint-Denis. Pour une rentrée scolaire sereine en
septembre prochain. C. B.
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Améliorer les conditions d’accueil
dans les collèges, c’est également garantir
la sécurité de tous - élèves, employés,
accompagnateurs – aux abords des
établissements notamment aux heures
d’affluence où le danger est accru.
Cette question de la sécurité est très
importante, je dirais même prioritaire,
pour le Département. On ne peut
décemment pas construire ou rénover des
collèges sans en sécuriser l’accès.
Le service départemental de la voirie, en
collaboration avec les services des
collèges, s’est donc attaché à travailler à
cette sécurisation au moyen
d’aménagements spécifiques tels les
ralentisseurs ou feux tricolores.
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N°37 MARS-AVRIL 2014 SEINE-SAINT-DENIS
Service public
STAGES DE 3E
65 000 clics
sur la
plateforme
des collégiens
Mon Stage de 3e est
une plateforme où les
collégiens peuvent
s’inscrire à un stage et
découvrir des métiers
ancrés sur le territoire.
Le choix est vaste : de la
banque au web design en
passant par les métiers de
la SNCF, de La Poste ou des
services du Conseil général.
La richesse des offres
proposées permet d’ouvrir
de nouveaux horizons aux
élèves. Cette plateforme
Internet sera active
jusqu’en mai. Depuis son
ouverture début décembre,
80 % des collégiens l’ont
utilisée. Près de 2 000
candidatures ont été
réceptionnées, et à ce jour
150 stages ont été conclus.
monstagede3e.seinesaint-denis.fr
Intervention
En cas
d’inondation
Pour qui? Seules les habitations raccordées
au réseau départemental d’assainissement
sont concernées. Pour savoir, si c’est votre
cas, rendez-vous sur seine-saint-denis.fr/430
puis indiquez votre ville et votre rue. Même
s’il existe un réseau départemental dans la rue,
vous pouvez être raccordé à un réseau tiers :
communal, communautaire, interdépartemental, etc. Contactez votre mairie. Quelles
conditions? Quand il pleut beaucoup, le réseau départemental d’assainissement régule
les flux jusqu’au niveau de la voirie. Mais des
problèmes de refoulement peuvent arriver
quand des toilettes ou une machine à laver ont
été installés à la cave. Dans ce cas, le Conseil
général apporte conseils et diagnostic et en cas
de sinistre aide à pomper les eaux usées. Qui
contacter en cas d’urgence? Les égoutiers
de la Direction de l’eau et de l’assainissement
du Conseil général de la Seine-Saint-Denis
au 01-43-93-65-00. En savoir plus: depuis
10 ans, grâce à la construction de 32 bassins
de stockage d’eaux pluviales, les inondations
ont été réduites d’un quart dans notre département. Pour empêcher les rivières de remonter
dans les collecteurs et inonder les riverains,
sept stations anti-crues ont été également
installées. I. L.
Pour tout renseignement:
Département de la Seine-Saint-Denis
Direction de l’eau et de l’assainissement
93006 Bobigny Cedex
Tél. : 01 43 93 65 00 / Fax : 01 45 28 87 62
2 000
CANDIDATURES
ont été réceptionnées
150
STAGES ont été conclus
403019 24-29-Servicepublic-mag37-5.indd 25
SOUTIEN
Écoute
Allaitement
93
Vous attendez un enfant
ou vous venez d’accoucher.
Vous aimeriez allaiter
et vous vous posez des
questions : Est-ce que cela
fatigue ? Puis-je manger
de tout ? L’allaitement en
crèches est-il possible ?
Mon choix est-il démnitif ?
Pour répondre à toutes vos
questions, un numéro est
à votre disposition 24h/24
et 7j/7.
01 43 93 47 93
DONNÉES
OUVERTES
LES CHEMINS
PARTAGÉS
Une convention a été
signée entre le Conseil
général et l’Institut
national de l’information
géographique et forestière
(IGN). Le Département
met à disposition de
l’organisme ses données
créées par les services
départementaux:
les localisations
géographiques des
chemins de randonnée,
des voiries
départementales,
des bâtiments
départementaux, des
crèches ou des PMI.
Ces informations
seront disponibles
gratuitement pour
tous les acteurs publics
du territoire.
17/03/14 10:57
26
N°37 MARS-AVRIL 2014 SEINE-SAINT-DENIS
Service public
ARCHÉOLOGIE
Le passé
mis à jour
Avant un projet d’aménagement ou de
construction, les archéologues du Conseil
général sondent le sol de notre département.
Une équipe de quatorze personnes au service
du passé.
Par Isabelle Lopez
Photographies Emmanuelle Jacquot, Serge Barthe, Francine Bajande
Deux sarcophages du début du Moyen Âge
ont été mis à jour par les archéologues
en 2007, au pied de l’église de Bondy dans
un cimetière datant du Ve siècle.
Une nécropole et des maisons datant du
VIe au XIIe siècle ont été découvertes grâce
à une importante opération d’archéologie
préventive lors du prolongement de la RD40
à Tremblay-en-France en 2004-2005.
Un ensemble de verres datant du XVIIe
siècle a été mis à jour à Villepinte, en 1996, lors
d’une fouille préventive. Les archéologues
du département ont réalisé un minutieux
travail de restitution.
403019 24-29-Servicepublic-mag37-5.indd 26
Une boucle de ceinture métallique
datant du VIIe siècle a été retrouvée dans une
sépulture sur le chantier de Noisy-le-Grand –
Les Mastraits. 1 231 sites archéologiques sont
aujourd’hui recensés dans le département.
Les fondations d’un bâtiment médiéval
sont dégagées en 2013, à Neuilly-sur-Marne,
à l’hôpital de Ville-Evrard. Elles appartiennent
probablement à un site fortiÔé.
Plus de 500 tombes datant du VIe au
XIIe siècle on été fouillées en 2008 à Noisyle-Grand par les archéologues du Conseil
général associés à ceux de l’INRAP (Institut de
recherches archéologiques préventives).
Cette pièce d’argent frappée vers 1260
pour Robert III de Flandre, surnommé aussi
le Lion des Flandres représente un chevalier.
Elle provient de la fouille en 1999 d’une maison
médiévale de Tremblay-en France.
L’archéosite situé dans le parc départemental de la Haute-Île à Neuilly-sur-Marne permet
désormais aux visiteurs de comprendre comment se déroulait le quotidien autrefois, car ici-même
vivaient des gens du Mésolithique (VIII-VIIe avant J.- C.) à l’Antiquité. Des ateliers de découverte
de l’archéologie y sont proposés (en photo, lors des Journées du patrimoine). C’est en aménageant
le parc que le Conseil général a vu l’énorme potentiel archéologique du lieu.
11/03/14 15:47
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N°37 MARS-AVRIL 2014 SEINE-SAINT-DENIS
Service public
Que fait la SeineSaint-Denis pour…
Accompagner
les collégiens
exclus?
Quand un collégien dérape, la sanction
ne sufÔt pas. Encore faut-il l’aider
à comprendre ses devoirs et préparer
sa réinsertion.
Chaque collégien exclu bénémcie d’un tuteur qui l’accompagne
dans sa réinsertion.
Face à un nombre important de
collégiens temporairement exclus
de leur établissement scolaire, le Département a mis en place en 2008 un
dispositif d’accueil de ces collégiens.
Le constat de départ du Département
est que «lorsqu’un jeune est exclu temporairement du collège, au mieux, il ne
va pas tirer de leçons de cette sanction,
au pire, il peut être attiré par des jeunes
installés dans la délinquance et décrocher définitivement de ses études.»
C’est ainsi qu’est né le dispositif Acte:
Accueil des collégiens temporairement exclus. Une charte a été signée
en 2010, qui marque le partenariat
entre le Conseil général, l’Éducation
nationale, les villes et les associations
locales. Objectif: ne laisser aucun
jeune exclu temporairement du collège
livré à lui-même. Et employer ce temps
pour assurer la continuité éducative et
le suivi scolaire dans un lieu d’accueil,
mais aussi pour travailler avec le collégien sur les causes de la sanction et
donc sur ses droits et ses devoirs, en
impliquant les parents dans le dispositif. Le passage dans ce lieu permet
aussi de préparer au mieux le retour
au collège. À l’origine, le Conseil général s’est appuyé sur des expériences
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d’accueil menées par des associations,
comme celle pour la Promotion culturelle intercommunautaire solidaire
(Apcis) ou l’Association pour la formation, la prévention et l’accès aux
droits (Afpad) sur les villes de Stains
et Pierrefitte. Aujourd’hui, le dispositif
a été généralisé sur l’ensemble des
villes du département. Quatre-vingts
collèges sont concernés (sur 120) et
les 27 projets ont permis à 1463 jeunes
exclus temporairement en 2013, de
bénéficier de ces lieux d’accueil.
Ne pas laisser les jeunes isolés
Une nouvelle charte Acte a été signée
le 30 janvier dernier. Elle réaffirme
le partenariat des différents acteurs
concernés, les grands axes du dispositif, et elle met l’accent sur le suivi
des collégiens. Désormais, chaque collégien exclu bénéficiera d’un tuteur:
professeur principal, CPE ou assistant
pédagogique. Selon l’avis des professionnels, il est indispensable de ne
pas laisser les jeunes isolés après leur
retour dans l’établissement. Le Fonds
social européen soutient cette initiative afin d’aider financièrement les
porteurs de projet (villes ou associa-
Estelle Noé
Coordinatrice du dispositif
Acte à Aulnay-sous-Bois
« Ici, le dispositif existe depuis
trois ans. Nous (intervenants
pédagogiques, professeur de
sport, psychologue clinicienne)
accueillons les collégiens
durant une semaine. Le temps
est court, mais nous permet
quand même de bien cibler les
problématiques. Cette prévention,
cet accompagnement et cette
orientation des jeunes vers des
personnes ressources créent
une dynamique positive dont les
élèves tirent des bénéÔces, pas
forcément immédiatement, mais
six mois ou un an plus tard. »
tions) dans le cadre de leur dispositif
local. Une évaluation départementale
de cette action est également à l’étude.
L’avenir des jeunes collégiens le mérite
bien… Nadège Dubessay
11/03/14 15:47
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N°37 MARS-AVRIL 2014 SEINE-SAINT-DENIS
Service public
LE DÉPARTEMENT RECRUTE
INFIRMIERS (H/F)
VOS MISSIONS
Vous exercez dans les centres
départementaux de dépistage et de
prévention sanitaire; vous organisez
et dispensez des soins curatifs sur
prescription médicale et des actes de
prévention. Vous mettez en œuvre
les actions collectives de prévention
et de proximité dans le cadre des
programmes définis par le Bureau
santé publique et du projet de service
(IST, VIH, tuberculose,
vaccinations). Vous contribuez
à l’accueil des usagers.
VOTRE PROFIL
Titulaire du diplôme d’État, connaissances en santé publique, permis B
souhaité.
DIRECTION DE LA PRÉVENTION ET
DE L’ACTION SOCIALE. Cadre d’emplois
des inmrmiers territoriaux de catégorie A
(réf. LE MAG/DPAS/INFCDDPS)
conjointement les aspects éducatifs
et pédagogiques de l’accueil du jeune
enfant et les exigences en matière
de gestion d’établissement.
- Vous facilitez la mise en œuvre
d’actions territorialisées et de
partenariat avec les acteurs locaux
de la petite enfance, les services
partenaires et les communes.
- Vous favorisez l’adaptation des
crèches aux évolutions des modes
d’accueil et aux besoins des familles.
- Vous encadrez et accompagnez les
responsables d’établissement dans
ces évolutions.
- Vous pilotez des projets
transversaux et des actions au niveau
du service.
VOTRE PROFIL
Puéricultrice cadre supérieur de santé
ou attachés territoriaux avec expérience significative dans le domaine
de la petite enfance.
DIRECTION DE L’ENFANCE ET DE LA
FAMILLE. Cadre d’emplois des puéricultrices
cadres supérieurs de santé ou attachés
territoriaux (Réf.: LE MAG/ERH5/DEF/
CRECHES/13 54)
AUXILIAIRES DE PUÉRICULTURE
(H/F)
MÉDECINS DE PROTECTION
MATERNELLE
ET INFANTILE (H/F)
VOS MISSIONS
Au sein d’une équipe
pluridisciplinaire, se répartissent
entre les activités cliniques
(consultations en PMI, bilans de
santé en écoles maternelles, suivi
sanitaire et préventif en crèches),
les activités spécifiques à la
protection de l’enfance et les actions
de santé publique. Vous participez
à la mise en œuvre d’une politique
départementale dynamique qui
s’inscrit dans un partenariat très
développé.
VOTRE PROFIL
Doctorat en médecine, spécialité ou
qualification en pédiatrie, en pédopsychiatrie ou en santé publique.
À défaut, recrutement de généralistes
selon le décret 92-785 du 6 août 1992.
DIRECTION DE L’ENFANCE ET DE LA
FAMILLE. Cadre d’emplois des médecins
territoriaux (réf. LE MAG/DEF/MEDECINPMI)
ÉDUCATEUR DE JEUNES ENFANTS
(H/F)
VOS MISSIONS
Vous êtes affecté dans une crèche
départementale.
VOTRE PROFIL
RESPONSABLE DE GROUPEMENT
DE CRÈCHES (H/F)
Titulaire du certificat d’aptitude aux
fonctions d’auxiliaire de puériculture,
certificat d’aptitude professionnelle
d’auxiliaire de puériculture ou
diplôme d’État d’auxiliaire de
puériculture.
VOS MISSIONS
Sous la responsabilité de l’adjoint du
chef de service chargé des actions :
- Vous aidez les responsables
d’établissement à assurer
DIRECTION DE L’ENFANCE ET DE LA
FAMILLE. Cadre d’emplois des auxiliaires de
puériculture territoriaux (réf. LE MAG/DEF/
APCRECHE)
Consulter les offres d’emploi du Département
sur www.seine-saint-denis.fr/rubrique19
403019 24-29-Servicepublic-mag37-5.indd 28
VOS MISSIONS
Sous la responsabilité de la directrice
de crèche, l’éducateur de jeunes
enfants travaille dans le cadre du
projet d’établissement. Il participe
au sein de l’équipe à l’élaboration et à
l’évolution du projet éducatif. Son rôle
auprès des enfants, des parents et
dans l’équipe est primordial.
VOTRE PROFIL
Diplôme d’État d’éducateur de jeunes
enfants obligatoire. Connaissance des
modes d’accueil petite enfance.
DIRECTION DE L’ENFANCE ET DE LA
FAMILLE. Éducateurs de jeunes enfants
diplômés d’Etat (H/F) (Réf.: LE MAG/ERH5/
CRECHE/EJE). Cadre d’emplois des
éducateurs territoriaux de jeunes enfants.
17/03/14 10:57
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N°37
7 MARS-AVRIL 2014 SEINE-SAINT-DENIS
Service public
LIBRAIRIES
SIX MESURES D’AIDE
Paradoxe : les librairies
indépendantes sont en
plein essor en SeineSaint-Denis (18 au total),
mais aussi en situation
économique difÔcile.
Le président du Conseil
général a annoncé six
mesures d’aides concrètes :
inciter les villes à accueillir
une librairie, modiÔer
l’attribution des marchés
publics, exonérer les
libraires de la contribution
économique territoriale,
soutenir les actions
portées par l’association
Librairies 93, sensibiliser
les collèges à la commande
d’ouvrages et travailler en
partenariat à la création
d’un prix littéraire des
collégiens.
GUIDE
Création
d’entreprises
mode d’emploi
Le Conseil général
publie le « Guide
de la création
d’entreprises 2014 »
pour aider les créateurs
d’entreprise dans ce
parcours souvent
semé d’embûches.
Chaque année, 15 000
habitants créent ou
reprennent une activité
et parmi eux, 7 000
auto-entrepreneurs.
Avec de tels chiffres, le
département
Guide
se situe
téléchargeable
sur
au 3e rang
régional pour
la création
/17
d’entreprises.
403019 24-29-Servicepublic-mag37-5.indd 29
Cinéma
Une industrie
qui tourne…
Dans le cadre de la 14e édition
de L’industrie du rêve, une délégation venue d’Allemagne a
visité plusieurs entreprises du
cinéma et de l’audiovisuel installées en Seine-Saint-Denis : Euro
Costumes à Pantin, PanavisonAlga à Aubervilliers, la Cité du
cinéma à Saint-Denis et le Salon
de l’IDIFF destiné aux professionnels de l’image animée.
Un business tour pour mettre en
avant les atouts territoriaux de
l’industrie cinématographique.
Il est encore temps pour
les créateurs d’entreprise
et les porteurs de projets
associatifs issus des
quartiers prioritaires de
participer au concours
Talents
des
cités.
Inscriptions jusqu’au 31 mai : www.talentsdescites.com
Export
Trois PME se distinguent
Des PME spécialisées dans le domaine international ont
été récompensées du prix Excellenc’Export 2013 par le
Codex, en partenariat avec la Chambre de commerce et
d’industrie de la Seine-Saint-Denis et le Conseil général.
Ce prix salue la réussite, le savoir-faire et le dynamisme
d’entreprises qui font le pari de l’export: Fairplay à Pantin
(mode), Implants Diffusion à Montreuil (médical) et
EasyVista à Noisy-le-Grand (informatique).
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Elles font
la SeineSaint-Denis
Au café en lisant mon journal, j’ai découvert
Les femmes
sontpréféré
appréciées
sur les chantiers,
notamment
chez
que le plat
des Français
est le couscous.
Stupéfaction!»
les particuliers où elles se montrent souvent très respectueuses
de l’espace de vie des clients.»
Hélène Petit, encadrante
403019 30-35-ilsfontlaSSD-mag37.indd 30
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31
N°37 MARS-AVRIL 2014 SEINE-SAINT-DENIS
Insertion
Le bâtiment
leur va si bien
Par Annette Debéda
Photographies
Jean-Luc Luyssen
Les femmes ont toute leur place dans
les métiers du bâtiment. Leila Ouadah
à la tête de Ei Dames, en est la preuve
vivante. Elle s’est vu remettre le prix
Coup de coeur du jury des Trophées
d’Artisans Mag.
Leila
Ouadah,
cheffe
d’entreprise à
Noisy-le-Sec
Sur le chantier-école d’Ei Dames, elles sont huit ce
jour-là, âgées de 25 et 50ans. Parmi elles, Sophie qui,
après avoir élevé quatre enfants, a souhaité retrouver
sa place dans le monde du travail. Après une suite de
CDD dans la restauration ou la vente de prêt-à-porter,
elle s’est décidée à frapper à la porte de l’entreprise
sociale de Leila Ouadah, «parce que les vêtements et la
cuisine, ce n’est pas mon truc, dit-elle. Ici je me sens dans
mon élément.»
Thérèse, quant à elle, a «comme tout le monde» été orientée vers une filière de formation préparant aux métiers
des services à la personne. Elle a travaillé quelques
années comme agent de service hospitalier, «mais
franchement, ça ne me passionnait pas, soupire-t-elle.
Je rêvais de changer de métier et je me demandais si je
pouvais faire le même travail que les hommes, manier
les mêmes outils qu’eux.» Après deux mois de chantier,
elle a eu la réponse.
Sa collègue Viviane n’interrompt pas sa tâche – la pose de
laine de roche isolante dans une cloison – pour participer
à la discussion: «Je n’avais jamais utilisé une perceuse
et j’ai été surprise de voir que ce n’était pas si compliqué
20
FEMMES formées par
Ei Dames depuis 2010
403019 30-35-ilsfontlaSSD-mag37.indd 31
12%
DES SALARIÉ-E-S du
bâtiment sont des femmes
« Le bâtiment, je suis tombée dedans
quand j’étais toute petite ! Mon père
a construit de ses mains les deux
maisons où j’ai grandi au BlancMesnil. Il m’a transmis sa passion,
j’en ai fait mon métier. Quand en 2010,
j’ai décidé de créer mon entreprise
pour permettre à des femmes
d’apprendre les métiers du bâtiment,
je n’ai pas été beaucoup encouragée…
J’étais même probablement la seule
à y croire. Mais quatre ans plus tard,
force est de constater que j’ai eu
raison ! J’ai de plus en plus de clients,
particuliers ou institutionnels, qui
nous font conÔance. »
que ça.» Comme elle n’est pas encore certaine d’avoir
trouvé sa voie, Viviane n’exclut pas de postuler à des
emplois de peintre ou de carreleuse.
Six mois pour faire ses preuves
C’est Hélène Petit, responsable de ce chantier-école dont
les objectifs sont fixés par Leila Ouadah, «patronne» d’Ei
Dames, qui est chargée de les encadrer. Elle veille sur ses
«apprenantes» avec autant d’humanité que de fermeté.
«Il faut faire avec les histoires de vie de chacune qui ne
sont pas toujours faciles.» Le chantier a commencé en
novembre – la rénovation d’un étage d’une maison de
maître dans le Val-d’Oise. L’équipe d’Ei Dames a tout
juste six mois pour faire ses preuves. Mais Leila est
confiante. Ce n’est pas son premier chantier au féminin.
Et sûrement pas son dernier. A. D.
Ei Dames, 3 rue Simone-de-Beauvoir 93130
Noisy-le-Sec. email : [email protected]
10 000
FEMMES ont suivi une
formation dans les métiers
du bâtiment en 2012-2013
Source : Observatoire prospectif
des métiers et des qualimcations.
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vidé
sein
deni
r
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N°37 MARS-AVRIL 2014 SEINE-SAINT-DENIS
Elles font
la Seine-Saint-Denis
PARENTALITÉ
Les Mèresveilleuses,
positives !
L’idée est venue d’une
maman qui fréquentait
l’Ecole des parents de l’Est
francilien : « Cette
association, c’est super si
on a des problèmes, mais il
n’existe rien pour parler de
choses positives ! »... Ainsi
sont nées les Mèresveilleuses, un groupe de
parole pour les mamans de
Gagny. « Autour d’un café,
nous discutons bien-être,
autorité parentale,
grossesse, couple, toujours
en abordant ces
thématiques par une
difmculté surmontée.
L’objectif est de permettre
aux mamans de se
valoriser », explique
Élodie Bénard,
animatrice du groupe
et psychothérapeute.
Les réunions reprendront
au printemps dans les
centres sociaux des
Épinettes et des Hauts
de Gagny.
.
lancent l’UNISAVI,
l’UNIversité du SAvoir des
VIeux. « Aujourd’hui, vieillir,
cela veut aussi dire qu’on
vous parle comme à des
enfants de maternelle.
Nous avons toutes été
intelligentes, et pensons que
le rester contribue à nous
maintenir en bonne santé
physique et mentale »,
explique la militante. Tous
les mercredis, donc, ces
dames se « font une toile »
dans la salle du bas de la
maison des Babayagas.
Trois vendredis sur quatre,
des conférenciers viennent
leur faire un exposé.
« N’oubliez pas que ce sont
les vieilles qui font vivre la
culture de ce pays ! »,
conclut Thérèse.
Vieillir
maligne
« Nous ne voulons pas
mourir idiotes ! »... Après
avoir fondé la maison de
retraite autogérée La
Maison des Babayagas à
Montreuil en 1999, Thérèse
Clerc et ses colocataires du
« beau troisième âge »
403019 30-35-ilsfontlaSSD-mag37.indd 32
Vous aussi venez poster vos photos de la
Seine-Saint-Denis sur Instagram en suivant
le hashtag #SSD93.
Le Canal de Saint-Denis au petit matin vu par
David De Sousa alias @soumato http://www.soumato.com
Découvrez toutes les photos
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INSERTION
Elles ont
des ailes
UNIVERSITÉ
La sélection Instagram
Jusque-là, l’Association Les
Ailes de la Ville menait des
chantiers d’insertion avec
les jeunes de Seine-SaintDenis dans l’aéronautique
en restaurant un hydravion.
En février, une nouvelle
mlière a ouvert dans
l’aéroportuaire, et cette
fois-ci, à parité. Sur les
12 apprentis, 11 ont été
embauchés, et les mlles se
sont réparties entre les
métiers de l’accueil et
d’agent de piste. Amn de
poursuivre cet effort de
féminisation du métier,
le prochain groupe sera
composé de 10 mlles
sur 12 jeunes...
Court métrage
Inupiluk, récompensé
à Clermont-Ferrand
Le festival international
du court métrage de
Clermont-Ferrand a
décerné le prix du Public
au film Inupiluk de
Sébastien Betbeder. Ce
court métrage a reçu une
aide du Conseil général
de la Seine-Saint-Denis.
Ne ratez pas sa sortie
en salles…
11/03/14 15:52
33
N°37 MARS-AVRIL 2014 SEINE-SAINT-DENIS
Elles font
la Seine-Saint-Denis
Armel Barraud
C’est du Portugal
qu’elle a rapporté
l’art de cette
technique ancestrale :
manier le fer comme
le Ôl au fuseau.
Depuis, elle
enchante les murs
et espaces de ses
maillages poétiques.
Par Nadège Dubessay
Photographie Meyer
Portrait
La dentellière qui croise le fer
Des murs couverts de dentelles, des tableaux en fil
quelque chose à faire avec ça.» Alors, Armel Barraud
de fer brodé, des personnages en relief, des poissons
part au Portugal. Apprend auprès de dentellières la
pris au filet, des ombres qui se mêlent au fil… Dans son
technique traditionnelle, consciente que ces femmes
atelier du Pré-Saint-Gervais, Armel Barraud, dentelsont les dernières gardiennes d’un art qui va bientôt
lière et designer, dévoile un univers rempli de chimères
s’éteindre. Elle revient en France avec sa dentelle. Un
murales où le métal se fait infiniment délicat.
travail artistique, métallique. Pour montrer
La jeune artiste a commencé ses premières
patte blanche, elle enchaîne les résidences.
armes avec des études d’arts appliqués, puis à
Trois dates
«Ce qui m’a permis de rencontrer des gens, des
l’Ecole des Arts décoratifs de Paris où elle s’est
3 mai 1979 Naissance
univers différents.» Elle remporte des prix,
spécialisée dans la section de films d’animation.
2009 Obtient la bourse
aussi, comme Talent à la Carte décerné par
de la Fondation de France
Quel rapport avec la dentelle et le fil de fer?
le salon Maison et Objet. Et tout va très vite.
(DéÔ jeunes)
«J’ai aussi travaillé sur la réalisation de trames
Expositions au Japon, en Finlande… Dans
et maillages dans les films aussi», explique15 mars 2014 Visite de
un coin de l’atelier, des tableaux empaquetés
l’atelier d’Armel Barraud au
t-elle. La dernière année de ses études, elle
partiront bientôt pour s’exposer en Allemagne.
Pré-Saint-Gervais organisée
remporte un concours organisé par la FédéraSes dessins en fil d’argent, de métal ou d’autres
par l’ofÔce du tourisme
tion française des dentelles et des broderies.
matériaux s’achètent par des particuliers,
de la Seine-Saint-Denis.
«J’avais découpé dans les morceaux de dentrouvent refuge dans des lieux publics, des
Inscription :
telle qui nous avaient été proposés des zones
hôtels… Et partout, les installations filaires de
www.tourisme93.com
qui m’intéressaient pour recréer des dessins.»
la dentellière racontent leurs propres histoires.
Lorsqu’elle reçoit son prix, elle rencontre une
Ses projets? Poursuivre la confection de ses
dentellière qui travaille de façon traditionnelle,
tableaux, mais aussi créer des moucharabiehs
au fuseau. «Un vrai coup de foudre. J’ai eu envie de
pour orner les fenêtres. On est impatients de voir ces
connaître la technique pour renouveler le genre, trouver
merveilles. N. D. www.armelbarraud.com
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11/03/14 17:22
N°37 MARS-AVRIL 2014 SEINE-SAINT-DENIS
34
Elles font
la Seine-Saint-Denis
« Je n’avais
jamais pensé
à montrer
mes dessins.
Ce prix me fait
commencer une
nouvelle vie
à 45 ans,
c’est génial ! »
CLOÉ KORMAN
ANISSA MEKSEN
Nour, une jeune Algérienne, se lance à
la recherche de son mari Hassan, parti
travailler en France, et dont elle est sans
nouvelles. Elle débarque à Louveplaine,
une ville de banlieue imaginaire où elle
rencontre Sony, un adolescent qui la
conduit sur les traces de son mari.
Telle est la trame du second roman de
Cloé Korman, Les Saisons de Louveplaine.
La Normalienne de 30 ans a déjà obtenu,
en 2010, le prix du livre Inter pour
Hommes-couleurs, un ouvrage consacré à
la migration de Mexicains aux États-Unis.
« J’aime raconter les histoires de gens qui
passent, d’épopées migratoires… », raconte
l’écrivaine. Pour nourrir son récit, elle s’est
inspirée des adolescents du lycée JacquesBrel à La Courneuve, avec qui elle a animé
un atelier d’écriture. « Nous avons recueilli
les mémoires de leurs familles, qui nous
ont emmenés à Pondichéry, en Thaïlande,
en Tunisie… et nous en avons tiré un livre,
La Courneuve, mémoires vives. »
Anissa va toujours au bout de ce qu’elle
entreprend. Licenciée de l’AC Bobigny,
à 25 ans elle est quatre fois championne
du monde en boxe française et trois
fois championne d’Europe… « J’ai tout
gagné, j’ai besoin de nouveaux déms et de
reconnaissance. Alors je suis passée à la
boxe thaïe. » La championne accepte de
débuter à nouveau à La Garenne-Colombe.
Anissa modime sa garde, sa distance,
apprend les coups de genoux, de coudes, les
projections… Après quelques victoires, elle
est invitée en Thaïlande pour le tournoi de
la reine et en revient championne du monde
S1 de boxe thaïe. Malgré ses performances
elle sait qu’une boxeuse ne vit pas de son
sport. Alors, comme à la salle, elle travaille.
Pourtant, malgré deux diplômes de
master 2, elle n’obtient qu’un tiers-temps
de prof d’EPS. Elle serait surdiplômée
et trop chère ! Mais loin de baisser sa garde,
elle plante son regard et lance : « Je n’ai rien
à perdre et tout à gagner. »
Elle trempe sa plume
en banlieue
« Je me suis
amusée à utiliser
dans l’écriture
le rythme du rap,
de l’arabe... Cela
ouvre de très
fortes possibilités
poétiques. »
403019 30-35-ilsfontlaSSD-mag37.indd 34
Elle se bat pour
être reconnue
CENDRINE BONAMI-REDLER
Elle croque la ville
L’hiver dernier, Cendrine Bonami-Redler
est partie en « voyage » de l’autre côté
de l’A186. Pendant quelques jours, cette
graphiste a vécu dans le camp de Roms
des murs à pêches à Montreuil, et en a tiré
une série de dessins... Tellement réussis,
qu’elle a emporté le prix du public du
Festival du carnet de voyage, à ClermontFerrand. Ce n’est pas la première fois que
cette artiste témoigne de son amour pour
la Seine-Saint-Denis à l’aide de pastels et
aquarelles. « Je suis née au Pré SaintGervais, et j’ai habité “ les briques rouges ”
pendant 27 ans, dans l’appartement de
mon arrière-grand-mère. J’ai ensuite
déménagé à Montreuil puis réalisé des
dessins sur des lieux très spécimques de
ces deux villes. Ils ont été exposés dans
les bibliothèques locales », poursuit cette
amoureuse du département, qui compte
bien poursuivre l’aventure du camp des
murs à pêches.
« Un bon boxeur
s’adapte à
l’adversaire,
acquiert la
technique pour
varier sa tactique
et gagner, comme
dans la vie. »
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N°37
7 MARS-AVRIL 2014 SEINE-SAINT-DENIS
La SeineSaint-Denis de...
En souvenir de Saïd « Il y a longtemps que
je pensais rendre hommage à Saïd, un homme
exquis qui m’a beaucoup marquée. Vous m’offrez
l’occasion de le faire. Saïd, c’était le patron
du restaurant La Résidence au pied des tours
Mercuriales. Il est décédé brutalement il y a
quelques années, mais je pense souvent à lui.
Il savait mettre les gens en relation. Avec lui,
je me sentais à l’aise. » (ndlr : Saïd Hamimi était
un ancien footballeur international algérien.)
La Résidence - 13 avenue Gambetta à Bagnolet
Le Théâtre du corps à Bagnolet « Les studios de danse du Théâtre du corps
sont ouverts aux habitants et tout particulièrement aux enfants des écoles. Avec
mon partenaire Julien Derouault, nous tenons à leur faire découvrir des artistes
et des univers culturels très différents, comme le hip hop, le mime ou le cirque…
La jeune génération, c’est le public de demain. Je n’ai qu’une envie : leur
transmettre ma passion de la danse. »
www.pietragallacompagnie.com
Marie-Claude
Pietragalla
Les plus jeunes l’ont découverte sur le
plateau de Danse avec les stars. D’autres
se souviennent encore de ses premiers
pas de danseuse étoile à l’Opéra de Paris.
Mais connaissez-vous son engagement
chorégraphique et citoyen sur Bagnolet ?
Propos recueillis par Sabine Cassou
Photographies Franck Rondot
Retrouvez le
portrait de
Marie-Claude
Pietragalla
seine-saintdenis.fr
/10181
Trois dates
1973. À 9 ans, elle entre
à l’école de danse de
l’Opéra de Paris.
1990. Patrick Dupond
la nomme danseuse
étoile.
2004. Avec Julien
Derouault, elle crée
le Théâtre du corps
qui s’installe en 2008
à Bagnolet.
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Le parc départemental
Jean-Moulin Les Guilands « J’aime
beaucoup cet espace vert
gigantesque qui surplombe la
ville. La vue est franchement
étonnante. Quand ma Ôlle
était plus jeune, on allait
ensemble s’y balader avec
notre chien. Aujourd’hui je
n’habite plus ici, je l’admire
toujours mais de plus loin… »
seine-saint-denis.fr/Le-guidedes-parcs
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N°37
7 MARS-AVRIL 2014 SEINE-SAINT-DENIS
36
Tribunes
LA SEINE-SAINT-DENIS POUR DEMAIN–GROUPE UMP
Un département à la dérive
L CLAUDE CAPILLON
Rosny-sous-Bois
RAYMOND COËNNE
Montfermeil
KATIA COPPI
Les Pavillons/Bois
e débat d’orientation budgétaire
pour l’année 2014 qui s’est tenu
en février dernier a été l’occasion,
une fois encore, de faire le désolant bilan
financier, économique et social de notre
département. Il nous a permis de pointer
du doigt l’échec de la politique menée par la
gauche depuis 40 ans à la tête de la SeineSaint-Denis, laquelle a été aggravée par la
politique néfaste du gouvernement socialiste depuis 2012.
Oui, force est de constater que notre département s’apprête à sombrer tel le TITANIC.
Les chiffres sont là: le chômage a augmenté
de +10% en 1 an dans notre département
et la dette départementale est évaluée à
1milliard d’€: l’alternance des socialistes
depuis 2008 n’a RIEN changé!
Pour éponger le déficit budgétaire, les socialistes n’ont qu’une seule recette: la taxation. En plus de la taxe foncière - qui a quasi
doublé en 5 ans - il a été voté une nouvelle
augmentation des frais de notaire (droits
de mutation). Cette taxe risque de bloquer
le marché de l’immobilier…
Mais, pour éviter le naufrage, les socialistes ont trouvé une porte de sortie: la
Métropole du Grand Paris qui verra la
disparition des départements de la petite
couronne au 1er janvier 2016 et permettra
peut-être d’absorber les dettes mais pas les
erreurs de notre département.
Aussi, nous souhaitons qu’un vote massif
lors des Municipales fasse comprendre
au Département et au Gouvernement de
gauche, que cela suffit!
PI
LA
P
du
JEAN-MICHEL
BLUTEAU
Villemomble
MICHEL
TEULET
Gagny
MARTINE
VALLETON
Villepinte
LA SEINE-SAINT-DENIS POUR DEMAIN – GROUPE UMP • 3, esplanade Jean-Moulin 93 006 Bobigny Cedex
Tél. : 01 43 93 93 42 • [email protected] • www.ump-seinesaintdenis.fr
GROUPE SOCIALISTE, GAUCHE CITOYENNE
ET EUROPE ÉCOLOGIE LES VERTS
Égalité et parité au rendez-vous en 2015
L’ EMMANUEL
CONSTANT
Président
du groupe
an prochain, l’ensemble des citoyens seront rappelés aux urnes
pour élire le même jour leurs
conseillers régionaux et leurs conseillers départementaux désormais intégralement renouvelés tous les 6 ans. Pour instaurer enfin
la parité, le gouvernement a fait adopter l’an
dernier une loi modifiant le mode de scrutin
départemental.
Les électeurs désigneront ainsi en mars
2015 un binôme d’élus composé d’un
homme et d’une femme. Cette nouvelle disposition garantissant de fait une parité totale dans l’ensemble des conseils départementaux implique une redéfinition du
périmètre des cantons. La nouvelle carte,
validée fin février par un décret en Conseil
d’État, permet de rééquilibrer démographiquement ces territoires et renforce ainsi le
principe d’égalité devant le suffrage. La loi
prévoit en effet que la population de chacun
des 21 nouveaux cantons soit contenue
dans une fourchette de plus ou moins 20%
par rapport à la moyenne départementale.
Alors qu’aujourd’hui la variabilité de population entre le canton le plus peuplé et le
canton le moins peuplé de Seine-Saint-Denis est de 3,38, ce même ratio ne sera ainsi
plus que de 1,49 en 2015.
Les élus de notre groupe se félicitent de
l’adoption de ce nouveau mode de scrutin
qui rendra enfin notre assemblée paritaire,
garantira l’égalité entre tous les électeurs et
favorisera la participation citoyenne.
LES ÉLU-E-S
DU GROUPE
Jean-François Baillon,
Michèle Bailly,
Claude Bartolone,
Emmanuel Constant,
Claude Dilain,
Michel Fourcade,
Daniel Guiraud,
Mathieu Hanotin,
Bertrand Kern,
Danièle Marini,
Frédéric Molossi,
Gilbert Roger,
Gérard Ségura,
Sylvine Thomassin,
Stéphane Troussel,
Corinne Valls.
GROUPE SOCIALISTE, GAUCHE CITOYENNE ET EUROPE ÉCOLOGIE LES VERTS Conseil général, 3 esplanade Jean-Moulin 93000 Bobigny
Pour nous contacter : 01 43 93 93 53 • [email protected] • Fax : 01 43 93 77 50
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Tribunes
GROUPE COMMUNISTE, CITOYEN, FRONT DE GAUCHE,
POUR UNE TRANSFORMATION SOCIALE ET ÉCOLOGIQUE
À part ça, tout va bien !
L e budget 2014 présenté par Stéphane
Troussel n’est pas le nôtre. Il n’est
d’ailleurs même pas le sien. Il est
simplement la préfiguration du budget d’une
collectivité qui n’a déjà plus la compétence
générale. Certes, nous avons réussi à obtenir 90 millions de recettes supplémentaires
mais si les élus de la majorité ne les avaient
pas réclamés, il n’y aurait rien eu. Et nous
sommes très loin des 2 milliards que l’Etat
nous doit !
De plus, aucune politique de redistribution
verticale de l’Etat vers la collectivité n’est
prévue. Les dotations aux collectivités sont
révisées à la baisse, le ticket modérateur perdure et nous avons sur notre département
plus de 80 000 allocataires du RSA dont un
PIERRE
LAPORTE
Président
du groupe
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N°37
7 MARS-AVRIL 2014 SEINE-SAINT-DENIS
sur trois vit uniquement grâce à la solidarité
fiscale des habitants de la Seine-Saint-Denis.
L’arrivée au pouvoir de François Hollande
n’a rien changé et les politiques de droite se
poursuivent avec les mêmes conséquences
désastreuses. L’Etat demande aux gens de
payer plus pour moins de services rendus et
offre pourtant 30 milliards de cadeaux au
patronat. Ce n’est pas acceptable de la part
d’un gouvernement dit de gauche.
Nous demandons à l’Etat de rembourser
les 2 milliards qu’il doit au département.
Nous voulons une vraie réforme de la
fiscalité locale et la reprise des dépenses
sociales par la solidarité nationale.
Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons répondre
véritablement aux besoins de la population.
LES ÉLU-E-S
DU GROUPE
Bally Bagayoko,
Pascal Beaudet,
Belaïde Bedreddine,
Josiane Bernard,
Hervé Bramy,
Gilles Garnier,
Florence Haye,
Jean-Jacques
Karman,
Pierre Laporte,
Jean-Charles Nègre,
Jacqueline Rouillon,
Abdel-Madjid Sadi,
Azzedine Taïbi.
GROUPE COMMUNISTE, CITOYEN, FRONT DE GAUCHE, POUR UNE TRANSFORMATION SOCIALE ET ÉCOLOGIQUE
Conseil général de la Seine-Saint-Denis. Hôtel du Département 93006 Bobigny Cedex • Courriel : [email protected]
Blog : http://elusfrontdegauchecg93.fr • Tél : 01.43.93.93.68 • Fax : 01.43.93.92.50
UNION DES DÉMOCRATES ET DES INDÉPENDANTS – UDI
STÉPHANE
SALINI
Président
du groupe
Drancy
ÉLISA
CARCILLO
Le BourgetDrancy Dugny
HERVÉ
CHEVREAU
Épinay-surSeine
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JACQUES
CHAUSSAT
Aulnay-sousBois
PIERRE FACON
NeuillyPlaisance
GROUPE UDI
Pour nous contacter :
01 43 93 47 53 •
groupe.udi.cg93@
gmail.com
UDI Conseil général de
la Seine-Saint-Denis •
@UDI_CG93 •
www.udi-cg93.fr
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N°37 MARS-AVRIL 2014 SEINE-SAINT-DENIS
Mémoire
De 1952
à 1971, près de
2 000 enfants
habitaient dans
le bidonville
de la Campa.
Dans les bidonvilles de l’après-guerre
Les «invisibles»
de La Campa
par Alain Carnot
Quand on se promène dans les espaces
arborés du parc Georges-Valbon
à La Courneuve, comment imaginer
que dans les années 1960 s’étendait
un bidonville, la Campa.
Des hectares d’espaces verts et deux millions
de visiteurs… Mais avant de devenir le poumon du
département, le parc Georges-Valbon à La Courneuve fut
l’adresse officieuse de centaines de familles sans toit. De
1952 à 1971, jusqu’à 600 d’entre elles, dont 2000 enfants,
habitèrent dans le bidonville de la Campa. Ce nom aux
consonances espagnoles évoque le soleil et la campagne.
La réalité était toute autre : au bord de l’actuelle avenue Roger Salengro, les conditions d’existence étaient
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indignes. Les migrants économiques, exilés politiques,
clandestins ou expulsés de bidonvilles voisins, qu’ils
fussent espagnols, portugais, français, maghrébins ou
yougoslaves, avaient gonflé les rangs des premiers occupants du lieu, des gitans employés chez les ferrailleurs du
secteur. Les communautés diverses recrutées à tour de
bras par l’industrie florissante subissaient de plein fouet
la crise du logement dans la France de l’après-guerre.
Une micro-ville de baraquements
Oubliés des autorités et stigmatisés par leur environnement, ces « invisibles » organisèrent une véritable
micro-ville à base de baraquements en matériaux de
récupération, de fourgonnettes recyclées et de caravanes.
Un habitat de bric et de broc s’étendait sur une plaine
rase et spongieuse. Inondée et glaciale l’hiver, poussiéreuse l’été, cette terre alors inhospitalière regroupait les
communautés par quartier distincts. On s’y croisait, on
s’y frottait parfois et on y discutait autour de l’unique
point d’eau ou devant les petites épiceries de fortune.
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N°37
7 MARS-AVRIL 2014 SEINE-SAINT-DENIS
Mémoire
« J’ai retenu de cette
partie de mon enfance
le sens du combat et
de la solidarité. »
« J’ai retenu de cette partie de mon enfance le sens du combat et
de la solidarité. La Campa a été une véritable école de vie », conme
Abdel Saadouni, ancien habitant.
Yamna tenait la sienne. C’était la maman d’Abdel, l’un des
quatre enfants de la famille Saadouni, qui nous raconte
son enfance à la Campa. « Les premiers jours, nous avons
dormi dans un abri en carton », se souvient celui qui
était alors âgé de 8 ans. « Puis, nous avons squatté une
baraque, ce qui a nous valu une sérieuse altercation avec
le propriétaire avant que l’on trouve un arrangement.
C’était ça aussi notre vie, connaître les règles sans se
laisser marcher sur les pieds. »
« On s’amusait avec rien »
La famille a construit sa propre maison en dur. « On
l’agrandissait au fur et à mesure. Il y avait deux chambres
et une cuisine. Malgré notre dénuement, on s’y sentait
bien. » Son père était ouvrier sur les chantiers. Avant
de monter dans le bus, il se débarrassait des sacs en
plastique qui avaient épargné ses chaussures de la boue.
Cette gangue noire et malodorante a collé toute sa vie au
quotidien de la Campa comme le Carambar aux dents des
enfants. Rester propre relevait de l’exploit. « J’avais deux
consignes, bien travailler en classe et ramener du rab de
cantine le soir à la maison. » La récolte de légumes dans
les champs voisins améliorait l’ordinaire des habitants.
Plusieurs avaient des potagers, des poules et des lapins.
La rudesse des conditions de vie soudaient les familles.
À partir de 1961, l’action des volontaires de l’association
ATD (Aide à Toute Détresse, devenue Agir Tous pour la
Dignité) permit des améliorations. Un jardin d’enfants,
une bibliothèque, une infirmerie, un service d’assistantes
sociales et même un salon d’esthétique virent le jour.
«De mes yeux de gamin, je n’avais pas un sentiment de
malheur, plutôt de liberté et de solidarité, assure Abdel
Saadouni. Les enfants disposaient d’un immense terrain
de jeu, on s’amusait avec rien. »
Le premier ours qu’il a vu fut l’animal dressé d’un voisin
gitan. « Le soir, de la musique et des chants montaient des
différents quartiers. » En 1970, les Saadouni quittèrent
parmi les derniers le bidonville en cours de résorption,
avant l’ouverture au public d’une tranche du parc départemental. Des familles furent relogées dans des HLM
neufs construits autour. D’autres durent se contenter
de logements provisoires en cités d’urgence. Abdel
et sa famille vécurent quinze ans à la Cité verte à La
Courneuve, heureux de leurs nouvelles conditions de vie.
Mais ils n’ont jamais gommé les quatre années passées
à la Campa. A. C.
À LIRE
Du bidonvilles
aux HLM, de Mehdi
Lallaoui et Agnès
Denis, éditions La
Découverte (1993).
La « petite
Espagne » de la
Plaine-Saint-Denis
de 1914 à 1980,
de Natacha Lillo,
éditions Autrement,
(2008).
Une stèle
commémorative
Le 29 juin 2013, le président du Conseil général
a inauguré une plaque commémorative au parc
Georges-Valbon, à l’emplacement même où
se trouvait le bidonville de la Campa. D’anciens
habitants et l’association ATD-quart monde
ont participé à cette cérémonie pour rendre hommage à cette période marquante
de l’histoire et du patrimoine du département.
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Les étudiants
de Paris 13 font
revivre la Campa
Depuis 2009, les
promotions d’étudiants en master
Dynamique culturelle de l’université
Paris 13, mènent un
projet sur la Campa. Chaque année,
ils abordent la mémoire du bidonville
par une thématique différente. L’objectif
est d’exhumer ce patrimoine de l’oubli,
le valoriser et transmettre son histoire.
Leur travail a notamment consisté à
plonger dans les archives de l’association ATD-quart monde et à recueillir le
témoignage d’anciens habitants. En 2013
ont été présentées « Territoire d’enfance »
(collectif Déambul’Expo) et «D’une nature
à l’autre », deux expositions photographiques et sonores sur l’histoire de ce
campement.
En savoir plus : www.lacampa.hypotheses.org
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© Julien Cauvin © Sylvain Leser / haytham pictures © familletorres © BenoitSchaeffer
Le Département de la Seine-Saint-Denis se mobilise pour eux
Le 6 avril, cela fera 10 mois qu’ils sont détenus… Ne les oublions pas !
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