Seine-Saint-Denis, le magazine - Mars
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N°37 @ MARS-AVRIL 2014 Tout-petits : la qualité de l’accueil en jeu 06 18 Les Banlieues Bleues de Courtois ois Seniors : l’aide s’invite à domicile Se le L’égalité en chantier L’é Le festival vu par le virtuose Un soutien efÔcace pour rester chez soi Les femmes investissent le bâtiment 403019 1-Couv-mag37ok2.indd 1 30 17/03/14 10:47 Le no prem Le compositeur Nicolas Frize s’est plongé pendant deux ans dans l’univers de l’usine PSA de Saint-Ouen. Il s’est imprégné de l’ambiance du site et des paroles de travailleurs pour construire le dernier volet d’une œuvre musicale baptisée Intimité. L’e col du L’Intégrathlon 5e édition, pour les sportifs en situation de handicap, se déroulera du 14 au 18 mai à Aulnay-sousBois, Le Blanc -Mesnil, Sevran, Tremblay et Villepinte. Le att htt 403019 2-3-Page photo-mag37-SR2.indd 2 Jerôme Brabant, en résidence au collège Liberté de Drancy, initie les jeunes à l’art de la danse. Du 14 au 16 mai, il présentera Impair lors des Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis. 17/03/14 10:49 Le nouveau Conseil général des collégiens a ouvert sa première séance pour la mandature 2013-2015. L’exposition « Gravité 1.1 » propose des œuvres de la collection départementale d’art contemporain à la Maison du Théâtre et de la Danse d’Épinay-sur-Seine. Jimmy Vicaut, champion d’Europe du 60 mètres, signe de nouveau au CA Montreuil 93. Dix ans plus tard, le sprinteur endosse le maillot jaune et bleu de ses débuts. Le printemps est là et avec lui arrive l’envie de nature et de bien-être. Rendez-vous dans les huit parcs départementaux où vous attendent de nombreuses activités, pour tous les âges et tous les goûts, comme ici au parc Georges-Valbon à La Courneuve. http://parcsinfo.seine-saint-denis.fr/ 403019 2-3-Page photo-mag37-SR2.indd 3 17/03/14 10:50 4 N°37 MARS-AVRIL 2014 SEINE-SAINT-DENIS Sommaire 6 Service public 18 L’AIDE À DOMICILE, dispositif mis en place par le Département, permet à des personnes âgées comme Danielle de rester chez elles et de bénémcier d’une aide efmcace et chaleureuse. Elles font la SeineSaint-Denis Rendez-vous VINCENT COURTOIS, violoncelliste virtuose, a donné ses premiers coups d’archer au conservatoire de musique d’Aubervilliers-La Courneuve. Fidèle à la Seine-Saint-Denis il nous parle du festival Banlieues Bleues. Service public 38 Mémoire TRÉSORS DU SOUS-SOL, les pièces en argent, sarcophages, verres, boucles de ceinture et autres merveilles des temps passés sont révélés par les équipes d’archéologues du Département. 30 LE BÂTIMENT, un secteur où les femmes ont toute leur place, comme le prouvent les employées du chantierécole d’Ei Dames. 35 Partagez 26 Elles font la Seine-SaintDenis LA CAMPA fut, de 1952 à 1971, l’adresse ofmcieuse de centaines de familles sans logis avant de devenir le poumon du département, le parc Georges-Valbon de La Courneuve. MARIE-CLAUDE PIETRAGALLA est une véritable star de la danse. Amoureuse du département, elle nous conme ses coups de cœur. #SSD93 Le magazine d’information du Conseil général de Seine-Saint-Denis \ N°37 \ mars - avril 2014 \ CONSEIL GÉNÉRAL DE LA SEINE-SAINT-DENIS 93006 BOBIGNY CEDEX \ Tél.: 01439394 67 // [email protected] // Directeur de la rédaction : Olivier Cessot \ Rédactrice en chef : Sabine Cassou - 01 43 93 94 60 - scassou@cg93. fr \ Rédaction : Isabelle Lopez - 01 43 93 94 19 - [email protected] \ Georges Makowski - 01 43 93 94 69 - [email protected] \ Ont collaboré à ce numéro : Claude Bardavid, Alain Carnot, Stéphanie Coye, Annette Debéda, Nadège Dubessay, Elsa Dupré \ Photothèque : Valérie Melle - 01 43 93 94 54, Betty Sotot 01 43 93 77 83 \ Secrétariat : Sylvie Dorr - 01 43 93 94 67 \ Photos de couverture : P. Lecomte, F. Rondot, J-L Luyssen, É. Garault \ Direction artistique et maquette : JBA \ d’après la maquette originale de La 403019 4-5- Sommaire-mag 37-2.indd 4 17/03/14 10:51 5 N°37 MARS-AVRIL 2014 SEINE-SAINT-DENIS À la Une Petite enfance grande exigence 12 TOUT-PETITS : ÊTRE À LA HAUTEUR. Concentrer les efforts sur la petite enfance pour faire reculer les inégalités. Une priorité pour le Département avec des projets éducatifs de qualité à l’intention des 0-3 ans. Stéphane Troussel président du Conseil général de la Seine-Saint-Denis Il ne s’agit pas d’apprendre à lire au tout-petit mais de lui faire décou- vrir le monde, de l’aider à développer son langage et de lui faire prendre conscience que déjà il est une personne à part entière. Les professionnels des crèches font un travail de qualité, sans cesse réévalué et porteur de nouveaux projets éducatifs.» (Retrouvez l’interview page 15) Commune \ Secrétariat de rédaction : L. Balan \ Abonnements [email protected] \ Crédits photo ATD Quart monde : p.38 \ F. Bajande : p. 26, 27, 28 \ S. Barthe : p. 26 \ O. Coupry : p.11 \ M. Francotte Pressesport : p. 3 \ Gilles Geu : p. 23 \ B. Gouédard : p. 10, 23 \ S. Gripoix : p. 8 \ J. Guillaume : p.2 \ Y. Kellerman : p. 4 \ P. Lecomte : p.11 \ A. Lejarre le bar Floréal : p.25 \ Lucasmlm Ltd : p.8 \ Musée de L’air /A. Fernandes : p. 32 \ D. Massé : p. 25 \ Meyer : p. 32 \ T. Oulmi : p. 22, 4 \ O. Pasquiers le bar Floréal : p.27 \ Photononstop : p. 16 \ F. Rondot p. 2, 39 \ D. Ruhl : p. 22, 23, 25 \ Impression Public Imprim \ Distribution : Médiapost, Champar , Isa + \ Tirage : 630 000 exemplaires \ N° ISSN : 19699727 \ Directeur de la publication : Stéphane Troussel, président du Conseil général de la Seine-Saint-Denis \ www.seine-saint-denis.fr \ Imprimé sur du papier sans chlore. 403019 4-5- Sommaire-mag 37-2.indd 5 Imprimé sur papier recyclé 11/03/14 15:44 Rendez -vous Les concerts à Banlieues Bleues sont toujours une fête.» Vincent Courtois, musicien 403019 6-11-Rendez-vous-mag37-SR2.indd 6 11/03/14 14:22 7 N°37 MARS-AVRIL 2014 SEINE-SAINT-DENIS Jusqu’au 11 avril Banlieues Bleues Courtois, le jazz au bout des doigts Fidèle au festival Banlieues Bleues depuis vingt ans, le violoncelliste virtuose Vincent Courtois nous livre son regard sur l’événement : pour lui il est innovant, audacieux et ouvert ! Propos recueillis par Stéphanie Coye Photographies Éric Garault Depuis le conservatoire de musique d’Aubervilliers-La Courneuve, Vincent Courtois a fait du chemin, composant pour lui ou jouant avec les plus grands, de Michel Petrucciani et Dave Holland jusqu’à Michel Portal ou Rabih Abou-Khalil. Plus que jamais fidèle au festival du département qu’il habite depuis seize ans, le musicien s’y est encore produit en mars. Il est actuellement en résidence au Cap d’Aulnay-sous-Bois. Depuis 1993, vous vous êtes produit de nombreuses fois à Banlieues Bleues. C’est un festival que vous appréciez ? Oui, Banlieues Bleues a une très belle programmation, toujours pleine d’innovations et de surprises. C’est un choix de son directeur Xavier Lemettre et de son équipe. Ils sont capables de prendre des risques, en soutenant des créations, et c’est très agréable. Nous nous faisons mutuellement confiance. Ce festival est ouvert à toutes les musiques, à toutes les époques, mais aussi à tous les publics. On y rencontre des spécialistes et 403019 6-11-Rendez-vous-mag37-SR2.indd 7 11/03/14 14:22 8 N°37 MARS-AVRIL 2014 SEINE-SAINT-DENIS Rendez-vous Courtois, le jazz au bout des doigts des gens qui connaissent moins le jazz. Ce mélange fait que les concerts de Banlieues Bleues sont toujours une fête. Comment avez-vous connu le festival ? donner trois morceaux qu’ils aiment. Je vais les analyser puis nous allons travailler ensemble à l’écriture d’une chanson type. La seconde saison sera plutôt consacrée au rapport musiqueimage. C’était il y a trente ans… Le festival organisait une rencontre au conserva- La Seine-Saint-Denis constitue-t-elle toire d’Aubervilliers-La Courneuve un bon terreau pour le jazz ? avec Dominique PifaNous avons la rély, Didier Levallet et chance d’avoir ce festiGérard Marais. Ce type val Banlieues Bleues et d’ateliers et de masdes salles comme la Dyter class m’a ouvert au namo à Pantin, le Triton monde du jazz. Il y a aux Lilas, le Cap à Aulcertes des contraintes, nay-sous-Bois, l’Odéon mais en tant que musià Tremblay-en-France, cien, je pense qu’il est mais aussi des lieux de très important d’y parspectacles à Villepinte, ticiper. Même si une Villemomble, etc. Il y a “La Seineseule personne y trouve de véritables richesses Saint-Denis, l’envie de découvrir la dans ce département, musique, c’est déjà une beaucoup d’artistes, de c’est un peu petite victoire. création et d’envie. C’est Brooklyn un peu l’équivalent de à New York.” Vous résidiez déjà en Brooklyn à New York. Seine-Saint-Denis ? Nous avons un public J’habitais à Paris qui s’est construit, mais mais j’avais choisi le conservatoire aussi une jeunesse à rencontrer. S. C. d’Aubervilliers-La Courneuve pour banlieuesbleues.org lacompagniedelimprevu.com la classe de violoncelle d’Erwan violoncelle.free.fr Fauré, qui était très réputée. C’était très sympa. Il y avait beaucoup de vie, les grands aidaient les petits... Depuis seize ans, j’habite aux Lilas et suis très attaché à mon départeVincent Peirani Accordéoniste, prix ment. J’y développe des projets et Django Reinhardt 2013 du c’est important pour moi. L’artiste a musicien de l’année. longtemps été considéré comme celui qui regarde mais, de plus en plus, on nous demande d’être des acteurs- « C’est la troisième fois que je citoyens. J’aime bien cette idée. joue à Banlieues Bleues et, chaque Vous êtes d’ailleurs en résidence au Cap d’Aulnay-sous-Bois... J’ai commencé en janvier une résidence sur deux ans. La première saison est orientée texte-musique, avec un travail de création avec André Ze Jam Afane [poète, conteur et slameur] et des concerts dans les médiathèques, les cours d’immeubles, l’église... Il y a aussi le projet «En vrai t’écoutes quoi» avec les élèves du collège PabloNeruda. J’ai demandé à chacun de me 403019 6-11-Rendez-vous-mag37-SR2.indd 8 Jusqu’au 30 juin SAINT-DENIS Dans la peau de Luke et Anakin C’est LE rendez-vous à ne pas manquer pour les fans : la saga Star Wars s’expose à la Cité du cinéma, avec plus de 200 pièces originales et un parcours en forme de quête identitaire interactive, qui vous permettra enmn de répondre à cette question cruciale : « De quelle côté de la force suis-je ? » Jusqu’au 30 juin à la Cité du cinéma (20 rue Ampère, Saint-Denis), tous les jours de 10h30 à 20h (21h30 le vendredi), 22€ en plein tarif. www.lejsd.com Avril-mai AUBERVILLIERS SOCIO-HISTOIRE DE L’ASSIETTE année, je vais assister à plusieurs concerts. C’est pratique car tout se passe dans le département où j’habite. On y voit des incontournables mais on peut aussi y faire des découvertes comme, l’an dernier, Carlo Retrouvez Gesualdo [compositeur le portrait de Vincent italien du XVIe siècle] Peirani sur interprété par cinq guitares électriques. » Les conférences Campus Condorcet se penchent sur nos assiettes pour mieux comprendre nos manières de manger à travers les siècles et les cultures. Le lundi 7 avril, il sera question de la nourriture au paléolithique et, le lundi 12 mai, de l’islam et des interdits alimentaires. Lundi 7 avril à 19h au conservatoire d’Aubervilliers-La Courneuve (rue Édouard-Poisson) et lundi 12 mai à 19h au lycée Le Corbusier (44 rue Léopold-Réchossière). /10148 Entrée libre, dans la limite des places disponibles. 11/03/14 14:22 9 N°37 MARS-AVRIL 2014 SEINE-SAINT-DENIS Rendez-vous Du 20 au 31 mai MONTREUIL FEUILLETON THÉÂTRAL Vous pensiez que le feuilleton était réservé à la télévision? Pas du tout! Pour la seconde année, le Nouveau théâtre de Montreuil transpose le genre sur ses planches. Les 3e et 4e épisodes de la saison 2, présentés en mai, tournent autour de la disparition à Montreuil d’un jeune migrant. Suspens garanti ! Lundis, mercredis, vendredis et samedis à 20h30 et mardis et jeudis à 19h30 (relâche les 21, 25 et 29). Réservation (13€): 01 48 70 48 90 ou www. nouveau-theatre-montreuil. com/ Au parc Georges-Valbon de La Courneuve, l’économie d’énergie sera à l’honneur. Dimanche 6 avril Développement durable Apprenez à économiser l’énergie Du 29 avril au 14 mai VILLEPINTE LA COURNEUVE On ne cesse de Au centre culturel Joseph Kessel, une exposition retrace les grandes étapes de l’histoire de l’esclavage, de l’Antiquité à nos jours en vingt panneaux, sans rien cacher de ses atrocités et infamies : horreur des navires négriers, enfer des plantations, humiliations des domestiques, etc. Jusqu’à la révolte. Centre culturel Joseph Kessel: 251 boulevard Ballanger (Villepinte), 01 55 85 96 10. Entrée libre. nous le répéter: il faut consommer moins d’énergie, pour le bien de la planète et celui de notre portefeuille. Mais comment faire? Pour le savoir, rendez-vous le dimanche 6 avril à la maison Édouard-Glissant (parc départemental Georges-Valbon). Le Conseil général, l’Agence locale de l’énergie – Maîtrisez votre énergie (MVE) – et les associations Planète Sciences et La CocTéléchargez cinelle à sept points y le guide de l’habitat fêtent le développement durable sur durable. De 11h à 17h30, des ateliers et animations vous donneront tous les trucs et astuces /254 Stigmates de l’esclavage 403019 6-11-Rendez-vous-mag37-SR2.indd 9 nécessaires pour agir au quotidien. «L’objectif, explique Hélène Lescure, responsable du secteur animation du parc, est de donner, de manière ludique et conviviale, des informations réutilisables par les gens et des outils très pratiques à mettre en place chez soi.» L’exposition la Maison éCO2nome vous donnera par exemple à voir les impacts de vos gestes quotidiens sur l’environnement, selon les choix des matériaux, ampoules, robinets, etc. Et c’est aussi une excellente occasion de visiter la maison Édouard-Glissant pour y découvrir sa conception des plus novatrices en matière d’environnement! S. C. Entrée libre. 17/03/14 11:01 10 N°37 MARS-AVRIL 2014 SEINE-SAINT-DENIS Rendez-vous 3 et 4 avril LES LILAS Théâtre Esmeralda ressuscitée Première ville suspendue ! Le café suspendu, vous connaissez ? C’est cette tradition napolitaine qui consiste à commander dans un bar deux cafés, l’un pour soi et l’autre pour une personne plus démunie. L’association Éveil a eu l’idée d’élargir le concept à toute la ville des Lilas. Une première en France ! « Pourquoi ne pas suspendre d’autres produits ? La lutte contre l’exclusion ne passe pas que par l’alimentation ! », soutient Madeline Da Silva, membre de l’association. Germée en novembre, l’idée a tout de suite séduit commerçants et habitants. Depuis, le nombre de pizzas, livres, poissons, fruits, légumes et œufs bio suspendus s’est multiplié comme des petits pains. Et Madeline Da Silva insiste : « Ce n’est pas réservé aux personnes en situation de grande pauvreté, mais à tout le monde. La vie n’est pas simple et on peut très bien être celui qui prend un mois et qui offre le mois suivant. » Pour plus d’informations: 06 65 46 92 13 CLICHY-SOUS-BOIS Un chapiteau, de la musique, de la danse, des chants et des bohémiens... Ce n’est pas seulement au Notre-Dame de Paris de Victor Hugo que la compagnie Mystère Bouffe va redonner vie, mais à l’atmosphère même de la cour des miracles. Cette pluridisciplinarité des arts, inhérente à la commedia dell’arte dans laquelle s’inscrit la compagnie et qui rend ses représentations si spectaculaires, est une des spécificités de la troupe. Une autre est son investissement auprès du public. En parallèle à ce travail de création, elle initie à ce genre théâtral une classe de 5e Segpa (pour élèves en difficulté) du collège Jacques-Prévert de Noisy-le-Sec grâce au dispositif départemental Culture et Art au Collège. Au vu du nombre de volontaires, les élèves sont conquis! S. C. LE BLANC-MESNIL Au cœur du recyclage Recycler, c’est bien. Mais que deviennent ensuite les produits ? À tous ceux que la question intéresse, le Comité départemental du tourisme de la Seine-SaintDenis propose une visite guidée du Petit Plus et de sa voisine la Ressourcerie 2mains au Blanc-Mesnil. Le premier est une usine de tri de déchets de bureaux qui collecte papiers et cartons pour leur donner une seconde vie et qui emploie, qui plus est, 80 % de personnes en situation de handicap. La Ressourcerie se charge pour sa part de récupérer les objets encombrants et textiles, puis de les trier et de les valoriser pour être revendus ou, s’ils ne peuvent pas l’être, rejoindre une mlière de recyclage. Le tout avec des salariés en insertion que la structure accompagne dans un retour à l’emploi. Des entreprises aussi écologiques que solidaires. Informations et réservations sur le site du Comité départemental du tourisme www.tourisme93.com Chapiteau de la Fontaine Aux Images (stade Roger-Caltot, avenue de Sévigné). Réservation: 01 43 51 27 55 (10€) www.mysterebouffe.com Cécile Fauchon, professeure de français au collège Jacques-Prévert. 403019 6-11-Rendez-vous-mag37-SR2.indd 10 Lundi 7 avril « Les élèves adorent ! Ils ont tous participé alors que ce n’était pas gagné. Nous avons aussi vu le Ôlm, visité Notre-Dame et la Comédie-Française et nous ferons une représentation en Ôn d’année. » 11/03/14 14:22 11 N°37 7 MARS-AVRIL 2014 SEINE-SAINT-DENIS Rendez-vous Dimanche 6 avril 56e Challenge Facoetti Les 3 et 4 mai SAINT-OUEN La marche toujours verte Faites vos jeux ! MONTREUIL Les marcheurs sont fidèles, mais ils aiment les nouveaux partenaires! Depuis 1959, les marcheurs de vitesse, qui vont jusqu’à plus de 10km/h, se retrouvent nombreux au départ du Challenge Facoetti organisé par le CA Montreuil 93. Désormais, ils invitent aussi les amoureux de la marche nordique. Au stade Jean-Delbert, un seul départ sera donné pour les deux disciplines (une version sport performance et une autre sport santé). La compétition de marche athlétique se déroule sur la distance olympique de 20km. Le circuit plat est apprécié par les concurrents français et étrangers qui parcourront quatorze fois une boucle de 1379 m, passant devant l’emplacement du café d’Angelo Facoetti, l’initiateur de cette compétition qui serait certainement ravi de savoir que les tenants du titre viennent du Centro Lazio di Roma… Leurs bâtons en main, les adeptes du sauvakävely (la marche nordique est née en Finlande!) sont armés pour s’attaquer aux dénivelés du parc des Beaumont. Cette discipline qui sollicite l’ensemble du corps est de plus en plus appréciée. Tout le monde peut la pratiquer et vous pourrez même la découvrir à cette occasion. Munissez-vous d’un certificat médical, le CAM93 vous prêtera les bâtons… et en Yohann avant marche! G. M. Diniz, double champion d’Europe sera au départ. Renseignements inscriptions: [email protected] Les 25 et 26 avril AUBERVILLIERS Femmes à nu C’est dans un cabaret un peu particulier que nous plonge la compagnie Étincelles, où les femmes se mettent à nu et dévoilent leurs charmes, mais ceux de leur esprit plus que de leur corps. À la fois léger et grave, tragique et comique c’est un cabaret paradoxal, comme la condition féminine... À l’Espace Renaudie (30 rue Lopez et Jules Martin) à 20h. Réservation : 01 48 11 08 02. Mardi 22 avril SAINT-DENIS MA PAROLE! Oyez, oyez! La grande finale du concours d’éloquence organisée par la coopérative Indigo et la faculté Paris 8- Saint-Denis approche. Après cinq tours préliminaires, les deux finalistes s’affronteront le 23 avril. Des joutes verbales qui vous étonneront par l’audace, le talent, l’intelligence et l’humour dont font preuve les étudiants. Quelle activité permet à la fois de s’amuser, s’évader, imaginer, apprendre et rénéchir, se confronter à soi et à d’autres, développer ses capacités, le tout en famille, entre amis ou avec des inconnus ? Le jeu bien sûr ! Chaque année, un festival le célèbre à Saint-Ouen et invite petits et grands à un week-end de découvertes ludiques. Amateurs de jouets anciens ou des dernières nouveautés, adeptes de jeux de construction, de société, de cartes, de plateau, ou vidéo..., chacun y trouvera son compte dans une atmosphère unique et des décors sur mesure. Et pour faciliter également cette immersion, des animateurs vous expliqueront les règles des jeux. Un festival qui n’a qu’un mot d’ordre : s’amuser ! Entrée libre et gratuite les samedi 3 mai (de 15h à minuit) et dimanche 4 mai (de 15h à 19h) à la Nef Lucien-Belloni, îledes-Vannes, 15 boulevard Marcel-Paul. Entrée libre à partir de 19h, sous réserve de places disponibles http://www.eloquentiaindigo.fr/ 403019 6-11-Rendez-vous-mag37-SR2.indd 11 11/03/14 14:22 À la une «Dès que j’ai visité les locaux et rencontré le personnel de la crèche j’ai été tout de suite en confiance. Elia est bien entourée, le soir je la retrouve toujours épanouie.» Sylvain, papa d’Elia, 10 mois, crèche Fratellini à Pantin 403019 12-17-alaune-mag37-SR3.indd 12 11/03/14 14:24 13 N°37 MARS-AVRIL 2014 SEINE-SAINT-DENIS Tout-petits Petite enfance grande exigence Reportage Isabelle Lopez Photographies Patricia Lecomte, Daniel Ruhl Les tout-petits se construisent d’abord par la rencontre avec l’autre, qu’il s’agisse d’un membre de leur famille, des professionnels de la petite enfance ou des autres enfants. En arrivant à la crèche ou chez l’assistante maternelle le bébé est encore dépendant et fragile, et il faut donc l’accompagner dans ces nouvelles rencontres. C’est tout le sens de l’investissement du Conseil général. Les projets éducatifs visent l’autonomie, l’épanouissement et la sérénité de l’enfant. L’objectif: lui offrir une base solide qui lui donne envie d’apprendre tout au long de sa vie. La lutte contre les inégalités se joue dès le plus jeune âge. Comme l’explique le professeur Bernard Golse, pédiatre et pédopsychiatre à l’hôpital Necker à Paris: «Pour aider l’enfant à se sentir exister comme une personne, il faut être vigilant à tous les moments de sa vie (bain, coucher, repas). Il suffit qu’on soit fatigué, déprimé, absent pour que le processus se dérègle.» Entre 0 et 3 ans il faut être vigilant tout en laissant l’enfant évoluer à son rythme. Comme le souligne Yoannh auxiliaire-stagiaire à la crèche Paul-Verlaine à La Courneuve chaque enfant est différent: «On a une petite fille de huit mois qui marche déjà et un petit garçon de un an qui ne marche pas. On rassure les parents. On discute Concentrer les efforts sur la petite enfance pour faire reculer les inégalités, c’est ce que propose le rapport de la fondation Terra Nova, présenté en janvier en avant-première au Conseil général. Le Département en fait une priorité avec des projets éducatifs de qualité à l’intention des 0-3 ans. beaucoup avec eux pour qu’ils ne forcent pas l’enfant à faire quelque chose qu’il n’est pas prêt à faire. Pour certains parents c’est difficile. Mais d’autres prennent le temps d’observer l’enfant, de ne pas le juger.» Parmi les activités proposées en crèche aux bébés, les séances de lecture à la bibliothèque. «Je ne vois vraiment que des avantages à cet atelier, que ce soit pour le développement de l’enfant, son épanouissement, pour le sociabiliser encore plus, pour le partage, la concentration et bien d’autres choses encore, explique la maman de Kaïna en crèche à Épinay, qui est ravie de cette expérience. Au début, je dois bien avouer que j’étais assez sceptique. Mais à ma plus grande surprise, j’ai vu ma fille de six mois écouter les paroles de Christine comme si elle était prise dans le livre.» Accueil personnalisé 20 % DES ENFANTS sont accueillis en crèche départementale de 1 à 3 jours / semaine. 403019 12-17- laune-mag37-SR3.indd 13 Des résidences d’artistes y sont aussi régulièrement proposées. Danse, musique contemporaine, spectacle vivant, tous vecteur de plaisir et d’épanouissement. Florence, éducatrice de jeunes enfants aux Presles qui au départ était un peu réticente à l’idée de voir ces artistes débarquer en pleine période d’adaptation dans la section des bébés se souvient: « Ça a été quelque chose de magique aussi bien pour les enfants que pour les adultes. On se bousculait pour voir les spectacles.» 17/03/14 10:54 14 N°37 MARS-AVRIL 2014 SEINE-SAINT-DENIS À la une Dans les crèches, les tout-petits, s’épanouissent en apprenant l’autonomie. adultes. On se bousculait pour voir les spectacles.» Les assistantes maternelles, qu’elles soient indépendantes ou rattachées à une crèche familiale, proposent aussi aux familles un projet d’accueil et des activités éducatives qui favorisent l’éveil du jeune enfant. Des activités ludiques et pédagogiques sont aussi offertes dans certaines PMI ou Relais d’assistant(e)s maternel(le)s (RAM). Aujourd’hui, les crèches cherchent à favoriser le bien-être des toutpetits dans le respect de leur individualité. L’accueil, même s’il est collectif, s’organise en adéquation avec les besoins de chaque enfant, ses rythmes, ses spécificités. Dans les crèches départementales, on fait du sur-mesure pour votre enfant. La crèche Fratellini à Pantin a même demandé à sa lingère de confectionner des tapis personnalisés, sortes de petits nids douillets, pour accueillir le matin le bébé à son rythme. La hauteur des adultes y est moins impressionnante. Entouré d’objets faciles à saisir, il commence ainsi sa journée en jouant. L’accueil au tapis lui permet de faire le lien entre son parent et son auxiliaire de puériculture de référence, qui le prend en charge quand il s’y sent prêt. Offrir un accueil de qualité en crèche implique aussi de faire connaissance avec la famille de chaque enfant, de découvrir, comprendre et accepter son histoire, toujours 403019 12-17-alaune-mag37-SR3.indd 14 singulière. À la crèche du Clos Saint-Lazare à Stains et à la crèche Convention à La Courneuve on fait connaissance autour d’un atelier massage parents-bébé: «La maman ou le papa vient nous présenter son bébé, poser des tas de questions sur le sommeil, la fratrie, les coliques, les pleurs. Notre réponse n’est pas institutionnelle car elle sollicite l’expérience de chaque parent. Cela permet de créer des liens très forts qu’ils vont garder pendant les trois ans où ils vont fréquenter la crèche, explique Véronique Debearn, psychomotricienne. Cet atelier permet un soutien à la séparation. L’enfant, pour se construire, a besoin d’un ancrage corporel. Le massage est un excellent vecteur d’attachement parents-bébé. Il l’aide à construire une sécurité de base fondamentale.» Tisser des liens avec l’autre, c’est ce que les bébés de la crèche Gaston-Roulaud à Drancy font chaque année en juin à l’occasion de la fête de quartier. L’occasion pour les parents de découvrir l’environnement autrement qu’en passant très vite déposer leur enfant le matin. Un moment festif à partager. En crèche ou chez la nounou les tout-petits, à travers toutes ces propositions d’éveil du Département, développent Retrouvez le rapport de leur autonomie et leur épanouissement. Terra Nova sur www.tnova.fr I. L. 11/03/14 14:25 15 N°37 MARS-AVRIL 2014 SEINE-SAINT-DENIS À la une Stéphanie, éducatrice de jeunes enfants Trois questions à... L’INTÉRÊT DES ENFANTS « Que ce soit pour le repas, la sieste ou les rituels, le projet éducatif est notre objectif à atteindre. Il permet d’avancer ensemble dans l’intérêt des enfants. » Stéphane Troussel président du Conseil général de la Seine-Saint-Denis Haude, directrice de la crèche Bourdarias à Saint-Ouen Yohaness, auxiliairestagiaire de puériculture Jennyfer, crèche Convention, La Courneuve ÉGALITÉ DES SEXES « Avec le projet égalité Ôllesgarçons les retours sont très positifs. Les enfants sont partis à l’école l’année dernière, bien dans leurs baskets, heureux de vivre et conÔant. » AMOUR TOUJOURS « C’est vrai que souvent on dit qu’il faut beaucoup de patience pour faire ce métier-là, mais moi je pense qu’il faut surtout beaucoup d’amour et d’intelligence. » UN TEMPS POUR CHACUN « On fait le soin en continu (repas, change, accompagnement au sommeil) car chaque enfant a besoin d’un temps précis pour lui, même s’il est en collectivité. » GRANDIR ENSEMBLE « L’accueil est très sympa. Les grands vont même au cinéma. Mon aîné a toujours été très dynamique, mais pour la parole et la propreté, la collectivité ça aide. » Marion, maman de Seiny 10 mois et Makan 3 ans 403019 12-17-alaune-mag37-SR3.indd 15 La Seine-Saint-Denis s’investit à fond dans l’accueil des tout-petits. Un constat salué par la fondation Terra Nova… Effectivement, leur analyse conforte les choix que nous avons depuis longtemps mis en place. Nous sommes le seul Conseil général à gérer en direct 55 crèches départementales. Cet héritage historique a été conmrmé par les majorités politiques qui se sont succédées. En 2008, nous avons voulu aller plus loin, en adoptant un plan de relance des modes d’accueil de la petite enfance. 4 500 places supplémentaires ont été ouvertes, afin de répondre à la demande croissante des familles et à leurs nouveaux rythmes de vie. La crèche est une première expérience de socialisation, le lieu où on peut faire reculer les inégalités sociales et où s’élaborent de nombreux projets éducatifs. Et cela, avec Bally Bagayoko vice-président chargé de l’enfance et de la famille, j’y suis très attaché. Qu’entendez-vous par « projets éducatifs » quand on s’adresse à des bébés ? Le Département est passé de la logique hygiéniste du siècle passé, où l’enfant était gardé, à un accueil individualisé et structurant. Il ne s’agit pas d’apprendre à lire au tout-petit mais de lui faire découvrir le monde, de l’aider à développer son langage et de lui faire prendre conscience que déjà il est une personne à part entière. Les professionnels des crèches font un travail de qualité, sans cesse réévalué et porteur de nouveaux projets éducatifs. « La crèche, le lieu où on peut faire reculer les inégalités sociales » Quelle place faites-vous dans ce cadre aux inégalités entre Ôlles et garçons ? Vous savez, la lutte pour l’égalité entre les femmes et les hommes, est inscrite dans l’ADN de la Seine-Saint-Denis. Et cela se joue aussi dès le plus le jeune âge. Vous entendez parfois autour de vous : « Ne pleure pas, t’es pas une mlle ! » Ces stéréotypes sexistes n’existent pas dans nos crèches. Si une petite mlle veut jouer au camion, si un petit garçon veut baigner un poupon, nos professionnels expliquent que ce choix est permis. La crèche Bourdarias à SaintOuen fut la première en pointe sur ces questions d’égalité. Aujourd’hui, cela structure largement notre projet éducatif départemental. Propos recueillis par Sabine Cassou 11/03/14 14:25 16 N°37 MARS-AVRIL 2014 SEINE-SAINT-DENIS À la une Enfant choyé famille aidée LES AUXILIAIRES DE PUÉRICULTURE Elles apportent toutes les qualités essentielles aux besoins des enfants : affection, suivi diététique et médical, liens privilégiés avec chaque enfant et leurs familles. L’AUXILIAIRE RÉFÉRENTE Pour découvrir, repérer et trouver sa place dans le groupe, l’enfant va s’appuyer sur son auxiliaire référente. Cet attachement premier va lui permettre de grandir en toute sécurité. SEMAINE D’ADAPTATION OU ACCUEIL PROGRESSIF Le monde de la crèche ou le domicile de l’assistante maternelle est un monde nouveau pour l’enfant et pour les parents. La période d’accueil progressif permet aux parents de conmer leur enfant en toute conmance. La présence de la mère et du père, est indispensable pour passer ce relais à l’auxiliaire de référence. LES ÉDUCATRICES Elles sont garantes sur le terrain du projet éducatif et pédagogique établi par l’équipe. Elles facilitent la mise en place des activités proposées en crèches, savent recenser les besoins humains et matériels et soutiennent les équipes en cas de difmcultés par rapport à un enfant, une famille ou une organisation de travail. RETOUR À L’EMPLOI Parcours d’insertion, horaires atypiques, enfants porteurs de handicap… Après une naissance, le retour à l’emploi peut parfois s’avérer difmcile. La Caf et le Département de la Seine-Saint-Denis ont créé l’Agence départementale de développement de l’accueil individuel, (ADDAI) pour soutenir ces familles. Des aides, à la fois ponctuelles et mensuelles, existent pour mnancer l’accueil de leur enfant. L’ADDAI accompagne les projets visant à concilier carrière professionnelles et exigences de la vie parentale et familiale. Et si mon enfant avait un handicap… Quand on met au monde un enfant, il y a toujours une ambivalence. On veut qu’il soit traité comme les autres et en même temps on souhaite toujours qu’il bénéficie d’une petite attention supplémentaire. Alors, lorsqu’il entre en crèche ou chez l’assistante maternelle, on est heureux d’entendre qu’il fait des progrès. On s’étonne qu’il commence à parler, à chanter et on trouve auprès des professionnelles qui l’entourent plein de conseils avisés. Quel que soit cet enfant, il faut faire le deuil de celui qu’on a idéalisé. Il faut lui faire confiance, croire en ses compétences, l’observer. Chaque jour, dans les crèches départementales, on accueille des enfants en situation de handicap qui deviennent des enfants comme les autres, avec leurs faiblesses et leurs capacités, leur caractère et leur personnalité. Tout est mis en œuvre pour eux, on invente des jouets, on installe de quoi les stimuler, les éveiller. Ils s’y font des amis. Dans le département, on forme des assistantes maternelles pour les accueillir. En février, Dominique Bertinotti, ministre déléguée à la Famille et Stéphane Troussel, président du Conseil général, ont lancé en Seine-Saint-Denis, l’un des 17 départements pilotes, un dispositif visant à rendre la politique familiale plus juste. L’objectif du gouvernement dans les cinq prochaines années est de soutenir par des financements bonifiés le développement de crèches, la préscolarisation des 2-3 ans, et l’installation de maisons d’assistantes maternelles… 403019 12-17-alaune-mag37-SR3.indd 16 47 ENFANTS EN SITUATION DE HANDICAP accueillis en crèches départementales (IMR 2012) 11/03/14 14:25 17 N°37 7 MARS-AVRIL 2014 SEINE-SAINT-DENIS Incollables CRÈCHES COMBIEN DE PLACES DANS LES STRUCTURES D’ACCUEIL ? COMBIEN DE NOUVELLES PLACES ? 2014 La Seine-Saint-Denis compte 311 crèches (associatives, municipales, d’entreprises, du Département, etc.) +4 672 places en crèche ou chez les assistantes maternelles créées soit 13 493 places La Seine-Saint-Denis compte 6 272 assistantes maternelles soit 16 539 places d’accueil théoriques depuis l’adoption du Plan de relance des modes d’accueil du jeune enfant en 2008. 2008 QUEL POIDS DÉMOGRAPHIQUE ? COMBIEN COÛTENT LES TRAVAUX ? 840 000 euros de travaux d’été ont été effectués dans 43 des 55 crèches du Département. 75 000 enfants de – de 3 ans = environ 5 % de la population du département COMBIEN DE PERSONNELS DIPLÔMÉS ? 98 % des personnels des crèches départementales sont diplômés. COMBIEN D’ALLOCATAIRES ? 9 500 allocataires de l’ADAJE 93 (Allocation départementale d’accueil du jeune enfant) 403019 12-17-alaune-mag37-SR3.indd 17 COMBIEN D’ENFANTS À DOMICILE DANS LES MILIEUX MODESTES ? 92 % des enfants des familles modestes françaises sont gardés à domicile par leurs parents. Source : Rapport Terra Nova janvier 2014 et Conseil général 11/03/14 14:25 Service public Nacera c’est une perle qui me soulage dans les tâches domestiques mais que j’apprécie d’abord pour ses qualités humaines et sa gentillesse.» Danielle, Maison des seniors d’Aulnay-sous-Bois. 403019 18-21 Servicepublic-mag37-2.indd 18 17/03/14 11:01 19 N°37 MARS-AVRIL 2014 SEINE-SAINT-DENIS Solidarité Chaleur à domicile Par Alain Carnot Photographe : Franck Rondot Une bise sur la joue, des mains qui se joignent et ce petit sourire complice d’une cadette à sa grande aînée au moment de partir. Nacera et Danielle n’ont aucun lien de parenté, mais à voir leur complicité, on pourrait se croire en famille. La première intervient comme aide à domicile chez la seconde. Avant on disait aide-ménagère, un terme réducteur au regard du travail accompli. Nacera est une aidante professionnelle du service de maintien à domicile de la Maison des seniors d’Aulnay-sous-Bois. Deux matinées par semaine, elle se rend chez Danielle, au foyer-logement communal des Cèdres au bord du canal de l’Ourcq et accompagne la septuagénaire dans les tâches de la vie En savoir plus quotidienne que sa pathologie l’empêche sur les actions d’accomplir. «Je range, passe le chiffon à du Département en direction poussière, m’occupe des courses, de la vaisdes seniors www.seineselle, c’est selon le programme et l’humeur saint-denis. du jour», explique Nacera. fr/-Seniors-.html Pour permettre aux personnes âgées de rester à domicile, le Département mise sur un accompagnement professionnel et chaleureux, à l’image de la relation entre Nacera et Danielle. Même en pleine action, la discussion ne tarit pas. Le café est chaud dans les tasses, c’est le moment d’une pause impromptue autour de petites pâtisseries mitonnées par l’aide à domicile. Danielle ne dicte rien, n’impose rien. Elle savoure. «Nacera c’est une perle qui me soulage dans les tâches domestiques mais que j’apprécie d’abord pour ses qualités humaines et sa gentillesse», assure-t-elle. L’estime est réciproque. Elle aimerait que sa cadette la tutoie. «Je ne me permettrai pas, par respect», précise l’intéressée. Avant d’exercer ce métier, Nacera travaillait auprès d’enfants dans les écoles de la ville. Diplômée d’État, elle fait partie des cent professionnels de la Maison des seniors. «Nous gérons un ensemble de services de proximité qui participent au maintien à domicile des personnes âgées dépendantes et/ou handicapées», explique Valérie Martinet, sa responsable. Information, orientation, aides à la personne, soins infirmiers, la Maison des seniors d’Aulnay-sous-Bois est liée par une convention avec le Conseil général. «Notre action participe à la mise en œuvre de la politique de solidarité du Département auprès des personnes âgées», ajoute-t-elle. Soutenir aussi les familles Deux matinées par semaine, Nacera aide Danielle dans ses tâches quotidiennes. 403019 18-21 Servicepublic-mag37-2.indd 19 «Nous fédérons les énergies et agissons comme un chef d’orchestre en notre qualité de responsable de l’action sociale», expose Sébastien Richard, chef de service adjoint de la population âgée, au Conseil général. 11/03/14 15:10 20 N°37 MARS-AVRIL 2014 SEINE-SAINT-DENIS Service public Le principal levier d’intervention est l’Allocation départementale personnalisée d’autonomie. «C’est un élément majeur de notre politique en faveur du maintien et du renforcement de l’autonomie ou de la compensation de la perte d’autonomie», confirme-t-il. 14600 personnes âgées perçoivent l’Adpa à domicile. La collectivité y a consacré 71millions d’euros en 2012, ce qui est important dans un département où 15% de la population a plus de 60 ans. Cette prestation nous permet de financer les interventions à domicile des professionnels employés ou par les personnes âgées elles-mêmes par les structures publiques et les associations locales. De plus, le Conseil général soutient les aidants familiaux qui accompagnent de façon régulière un conjoint ou un proche en situation de dépendance, de maladie ou de handicap. Il a ainsi participé à la mise en place d’une démarche novatrice, le Café des aidants. «Il s’agit de groupes de parole animés par des professionnels de santé. Chacun peut venir partager ses interrogations et ses réflexions dans un espace de convivialité, explique Dalila Rahmani au Centre communal d’action sociale de Bagnolet. Nous avons accueilli 700 personnes en trois ans». À Rosny-sous-Bois, pas de Café mais un Relais des aidants qui s’adresse aussi aux professionnels comme Nacera. Choix de vie Le souhait majoritaire des personnes âgées est de vivre à domicile. Le Département a décidé de les accompagner, sans oublier celles qui sont accueillies en établissement. Il consacre ainsi 200 millions d’euros à ces deux enjeux majeurs liés au vieillissement de la population. Son objectif: offrir aux personnes âgées en perte d’autonomie de vrais choix de vie en mettant à leur disposition des prestations accessibles, adaptées et de qualité. Depuis 2000, sa politique de solidarité s’incarne dans un Schéma départemental, élaboré conjointement avec les acteurs du territoire. Adopté le 11 juillet dernier, il s’attache à favoriser de véritables parcours de vie et de santé pour les personnes âgées qui ne peuvent plus être indépendantes. Dans son foyer-logement, Danielle ne s’en plaindra pas. A. C. ZOOM SUR... Le Relais des aidants À Rosny-sous-Bois, l’association Génér’action formation a créé le Relais des aidants. C’est un lieu d’écoute, de conseil et de soutien individuel gratuit. Son équipe se dédie aux personnes qui aident, de façon régulière, un conjoint, un parent, un enfant ou un proche en situation de dépendance, de maladie ou de handicap. Les familles aidantes sont souvent épuisées physiquement et psychologiquement et le Relais leur apporte des solutions de soutien et de suivi adaptées pour leur permettre de se sentir mieux au quotidien. Le Relais a décidé d’élargir son activité auprès des aidants professionnels. 403019 18-21 Servicepublic-mag37-2.indd 20 11/03/14 15:10 21 N°37 MARS-AVRIL 2014 SEINE-SAINT-DENIS Service public Marie-Louise Le Sager bénéÔciaire de l’aide à domicile « Sans l’aide à domicile, je me demande comment je pourrais faire face. Mon mari est atteint de la maladie d’Alzheimer et je suis à ses côtés tous les jours. C’est très fatigant. Heureusement, il y a ces professionnelles très gentilles qui viennent sept heures par semaine. Elles me facilitent énormément le quotidien. Leur présence est une source de bien-être. » Le point de vue de Pierre Laporte Vice-président chargé de l’autonomie des personnes La présence humaine et l’intervention professionnelle des aidants sont essentielles à la vie quotidienne des personnes en perte d’autonomie. Alors que l’accompagnement à domicile des personnes est assuré à 80% par des aidants non professionnels, soutenir pleinement ces derniers est un enjeu prioritaire de la politique du Conseil général. Celui-ci doit être en mesure de maintenir et de développer son appui et la réforme de l’autonomie, lancée par le gouvernement, doit aller plus loin qu’une aide au répit, pour permettre le financement d’un large plan de soutien, dans le cadre de la solidarité nationale. C’est la condition d’un maintien à domicile réussi.» 200 MILLIONS D’EUROS sont consacrés par le Département à l’aide à domicile et à l’accueil en établissements. 403019 18-21 Servicepublic-mag37-2.indd 21 14600 15 % PERSONNES ÂGÉES perçoivent l’allocation départementale personnalisée d’autonomie à domicile en Seine-Saint-Denis. DE LA POPULATION a plus de 60 ans dans notre département. 11/03/14 15:10 7 fé Lam du nou Den 3 février 2014 Montreuil Les familles sont venues nombreuses à la présentation du nouveau collège qui ouvrira en septembre prochain. Estampillé «énergie zéro» il répond aux exigences écologiques de la nouvelle architecture éducative. 14 février 2014 Saint-Denis Les 4 000 collaborateurs SFR des sites de La Défense, Boulogne et Paris Cambray viennent de s’installer sur le Campus SFR en SeineSaint-Denis. Fin 2015, ce nouveau pôle économique accueillera les équipes des sites de Nanterre et Meudon. 403019 22-23-Photos elus-SR5.indd 22 31 d’i de con et 7 février 2014 PierreÔtte La RD 28, entre Pierrefitte et Stains, a été élargie. L’inauguration a eu lieu en présence de Stéphane Troussel président du Conseil général, de Michel Fourcade conseiller général et maire de Pierrefitte, de Michel Beaumale maire de Stains, et de Azzedine Taïbi, conseiller général. 11/03/14 15:13 29 Le et fitte, ral. 7 février 2014 Bobigny Stéphane Troussel et François Lamy, ministre délégué à la Ville, ont reçu 25entreprises du département. Après la SNCF en septembre dernier, trois nouvelles entreprises ont adhéré à la charte Seine-SaintDenis Égalité : Orange, ERDF et Saint-Gobain. 31 janvier 2014 Pantin Les locaux rénovés du restaurant d’insertion Le Relais ont été inaugurés, en présence de Claude Bartolone président de l’Assemblée nationale, conseiller général, et du ministre à l’Économie sociale et solidaire Benoît Hamon. 6 mars 2014 Assemblée nationale Grâce au Programme Odyssée Jeunes, quinze collégiens taïwanais accompagnés de leurs correspondants du collège Pablo-Neruda d’Aulnay-sous-Bois et de Stéphane Troussel, président du Conseil général, ont été accueillis par Claude Bartolone, président de l’Assemblée nationale, pour une visite des lieux. 29 janvier 2014 Aubervilliers L’industrie cinématographique est l’un des véritables atouts économiques de la Seine-Saint-Denis. Le président du Conseil général a visité les locaux de Panavision-Alga l’une des entreprises historiques dans le domaine de l’image et de l’innovation. Elle a su s’adapter aux spécificités du numérique. 403019 22-23-Photos elus-SR5.indd 23 17/03/14 11:02 24 N°37 MARS-AVRIL 2014 SEINE-SAINT-DENIS Service public Protection Le chemin du collège plus sûr Dans le cadre du Plan exceptionnel d’investissement en faveur des collèges, le Département soigne également les abords des établissements, rues, trottoirs, chemins piétons. Objectif : garantir la sécurité des élèves. À la rentrée prochaine, 5 collèges neufs et 7 entièrement reconstruits feront l’objet d’aménagement de leurs abords. Leur bonne intégration dans le quartier fait ainsi pleinement partie du Plan exceptionnel d’investissement pour les collèges. C’est le rôle du «Programme accès collèges» avec lequel le Département s’attache à améliorer les abords des établissements pour sécuriser les espaces de déplacement des élèves, mais aussi pour sensibiliser la communauté scolaire – collégiens, enseignants, personnels techniques et administratifs – aux bonnes pratiques en matière de sécurité routière. Le futur collège du Blanc-Mesnil dont les alentours ont été sécurisés pour limiter la vitesse des automobilistes. Le point de vue de Corinne Valls Vice-présidente du Conseil général chargée de la voirie, des déplacements et des transports Sécuriser les piétons Dans un premier temps, le Département a donné la priorité aux interventions sur les rues départementales. Des parvis et des aménagements de traversée piétonne ont été réalisés pour assurer la sécurité du cheminement des collégiens. Des plateaux ralentisseurs ont été mis en place afin de ralentir les véhicules sur certaines routes proches des collèges. Faire baisser la vitesse Arrêtons-nous sur le chantier du Blanc-Mesnil: deux plateaux ont été réalisés à l’intersection de plusieurs rues à circulation (trop) rapide, là où les scolaires sont amenés à traverser. À partir d’un diagnostic de sécurité routière, il s’agit d’abaisser la vitesse des automobilistes afin de réduire les risques pour les piétons et les collégiens du futur établissement. Le coût de l’opération s’est élevé à 200561 €. D’autres chantiers de sécurisation sont en cours en SeineSaint-Denis. Pour une rentrée scolaire sereine en septembre prochain. C. B. 403019 24-29-Servicepublic-mag37-5.indd 24 Améliorer les conditions d’accueil dans les collèges, c’est également garantir la sécurité de tous - élèves, employés, accompagnateurs – aux abords des établissements notamment aux heures d’affluence où le danger est accru. Cette question de la sécurité est très importante, je dirais même prioritaire, pour le Département. On ne peut décemment pas construire ou rénover des collèges sans en sécuriser l’accès. Le service départemental de la voirie, en collaboration avec les services des collèges, s’est donc attaché à travailler à cette sécurisation au moyen d’aménagements spécifiques tels les ralentisseurs ou feux tricolores. 11/03/14 15:46 25 N°37 MARS-AVRIL 2014 SEINE-SAINT-DENIS Service public STAGES DE 3E 65 000 clics sur la plateforme des collégiens Mon Stage de 3e est une plateforme où les collégiens peuvent s’inscrire à un stage et découvrir des métiers ancrés sur le territoire. Le choix est vaste : de la banque au web design en passant par les métiers de la SNCF, de La Poste ou des services du Conseil général. La richesse des offres proposées permet d’ouvrir de nouveaux horizons aux élèves. Cette plateforme Internet sera active jusqu’en mai. Depuis son ouverture début décembre, 80 % des collégiens l’ont utilisée. Près de 2 000 candidatures ont été réceptionnées, et à ce jour 150 stages ont été conclus. monstagede3e.seinesaint-denis.fr Intervention En cas d’inondation Pour qui? Seules les habitations raccordées au réseau départemental d’assainissement sont concernées. Pour savoir, si c’est votre cas, rendez-vous sur seine-saint-denis.fr/430 puis indiquez votre ville et votre rue. Même s’il existe un réseau départemental dans la rue, vous pouvez être raccordé à un réseau tiers : communal, communautaire, interdépartemental, etc. Contactez votre mairie. Quelles conditions? Quand il pleut beaucoup, le réseau départemental d’assainissement régule les flux jusqu’au niveau de la voirie. Mais des problèmes de refoulement peuvent arriver quand des toilettes ou une machine à laver ont été installés à la cave. Dans ce cas, le Conseil général apporte conseils et diagnostic et en cas de sinistre aide à pomper les eaux usées. Qui contacter en cas d’urgence? Les égoutiers de la Direction de l’eau et de l’assainissement du Conseil général de la Seine-Saint-Denis au 01-43-93-65-00. En savoir plus: depuis 10 ans, grâce à la construction de 32 bassins de stockage d’eaux pluviales, les inondations ont été réduites d’un quart dans notre département. Pour empêcher les rivières de remonter dans les collecteurs et inonder les riverains, sept stations anti-crues ont été également installées. I. L. Pour tout renseignement: Département de la Seine-Saint-Denis Direction de l’eau et de l’assainissement 93006 Bobigny Cedex Tél. : 01 43 93 65 00 / Fax : 01 45 28 87 62 2 000 CANDIDATURES ont été réceptionnées 150 STAGES ont été conclus 403019 24-29-Servicepublic-mag37-5.indd 25 SOUTIEN Écoute Allaitement 93 Vous attendez un enfant ou vous venez d’accoucher. Vous aimeriez allaiter et vous vous posez des questions : Est-ce que cela fatigue ? Puis-je manger de tout ? L’allaitement en crèches est-il possible ? Mon choix est-il démnitif ? Pour répondre à toutes vos questions, un numéro est à votre disposition 24h/24 et 7j/7. 01 43 93 47 93 DONNÉES OUVERTES LES CHEMINS PARTAGÉS Une convention a été signée entre le Conseil général et l’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN). Le Département met à disposition de l’organisme ses données créées par les services départementaux: les localisations géographiques des chemins de randonnée, des voiries départementales, des bâtiments départementaux, des crèches ou des PMI. Ces informations seront disponibles gratuitement pour tous les acteurs publics du territoire. 17/03/14 10:57 26 N°37 MARS-AVRIL 2014 SEINE-SAINT-DENIS Service public ARCHÉOLOGIE Le passé mis à jour Avant un projet d’aménagement ou de construction, les archéologues du Conseil général sondent le sol de notre département. Une équipe de quatorze personnes au service du passé. Par Isabelle Lopez Photographies Emmanuelle Jacquot, Serge Barthe, Francine Bajande Deux sarcophages du début du Moyen Âge ont été mis à jour par les archéologues en 2007, au pied de l’église de Bondy dans un cimetière datant du Ve siècle. Une nécropole et des maisons datant du VIe au XIIe siècle ont été découvertes grâce à une importante opération d’archéologie préventive lors du prolongement de la RD40 à Tremblay-en-France en 2004-2005. Un ensemble de verres datant du XVIIe siècle a été mis à jour à Villepinte, en 1996, lors d’une fouille préventive. Les archéologues du département ont réalisé un minutieux travail de restitution. 403019 24-29-Servicepublic-mag37-5.indd 26 Une boucle de ceinture métallique datant du VIIe siècle a été retrouvée dans une sépulture sur le chantier de Noisy-le-Grand – Les Mastraits. 1 231 sites archéologiques sont aujourd’hui recensés dans le département. Les fondations d’un bâtiment médiéval sont dégagées en 2013, à Neuilly-sur-Marne, à l’hôpital de Ville-Evrard. Elles appartiennent probablement à un site fortiÔé. Plus de 500 tombes datant du VIe au XIIe siècle on été fouillées en 2008 à Noisyle-Grand par les archéologues du Conseil général associés à ceux de l’INRAP (Institut de recherches archéologiques préventives). Cette pièce d’argent frappée vers 1260 pour Robert III de Flandre, surnommé aussi le Lion des Flandres représente un chevalier. Elle provient de la fouille en 1999 d’une maison médiévale de Tremblay-en France. L’archéosite situé dans le parc départemental de la Haute-Île à Neuilly-sur-Marne permet désormais aux visiteurs de comprendre comment se déroulait le quotidien autrefois, car ici-même vivaient des gens du Mésolithique (VIII-VIIe avant J.- C.) à l’Antiquité. Des ateliers de découverte de l’archéologie y sont proposés (en photo, lors des Journées du patrimoine). C’est en aménageant le parc que le Conseil général a vu l’énorme potentiel archéologique du lieu. 11/03/14 15:47 27 N°37 MARS-AVRIL 2014 SEINE-SAINT-DENIS Service public Que fait la SeineSaint-Denis pour… Accompagner les collégiens exclus? Quand un collégien dérape, la sanction ne sufÔt pas. Encore faut-il l’aider à comprendre ses devoirs et préparer sa réinsertion. Chaque collégien exclu bénémcie d’un tuteur qui l’accompagne dans sa réinsertion. Face à un nombre important de collégiens temporairement exclus de leur établissement scolaire, le Département a mis en place en 2008 un dispositif d’accueil de ces collégiens. Le constat de départ du Département est que «lorsqu’un jeune est exclu temporairement du collège, au mieux, il ne va pas tirer de leçons de cette sanction, au pire, il peut être attiré par des jeunes installés dans la délinquance et décrocher définitivement de ses études.» C’est ainsi qu’est né le dispositif Acte: Accueil des collégiens temporairement exclus. Une charte a été signée en 2010, qui marque le partenariat entre le Conseil général, l’Éducation nationale, les villes et les associations locales. Objectif: ne laisser aucun jeune exclu temporairement du collège livré à lui-même. Et employer ce temps pour assurer la continuité éducative et le suivi scolaire dans un lieu d’accueil, mais aussi pour travailler avec le collégien sur les causes de la sanction et donc sur ses droits et ses devoirs, en impliquant les parents dans le dispositif. Le passage dans ce lieu permet aussi de préparer au mieux le retour au collège. À l’origine, le Conseil général s’est appuyé sur des expériences 403019 24-29-Servicepublic-mag37-5.indd 27 d’accueil menées par des associations, comme celle pour la Promotion culturelle intercommunautaire solidaire (Apcis) ou l’Association pour la formation, la prévention et l’accès aux droits (Afpad) sur les villes de Stains et Pierrefitte. Aujourd’hui, le dispositif a été généralisé sur l’ensemble des villes du département. Quatre-vingts collèges sont concernés (sur 120) et les 27 projets ont permis à 1463 jeunes exclus temporairement en 2013, de bénéficier de ces lieux d’accueil. Ne pas laisser les jeunes isolés Une nouvelle charte Acte a été signée le 30 janvier dernier. Elle réaffirme le partenariat des différents acteurs concernés, les grands axes du dispositif, et elle met l’accent sur le suivi des collégiens. Désormais, chaque collégien exclu bénéficiera d’un tuteur: professeur principal, CPE ou assistant pédagogique. Selon l’avis des professionnels, il est indispensable de ne pas laisser les jeunes isolés après leur retour dans l’établissement. Le Fonds social européen soutient cette initiative afin d’aider financièrement les porteurs de projet (villes ou associa- Estelle Noé Coordinatrice du dispositif Acte à Aulnay-sous-Bois « Ici, le dispositif existe depuis trois ans. Nous (intervenants pédagogiques, professeur de sport, psychologue clinicienne) accueillons les collégiens durant une semaine. Le temps est court, mais nous permet quand même de bien cibler les problématiques. Cette prévention, cet accompagnement et cette orientation des jeunes vers des personnes ressources créent une dynamique positive dont les élèves tirent des bénéÔces, pas forcément immédiatement, mais six mois ou un an plus tard. » tions) dans le cadre de leur dispositif local. Une évaluation départementale de cette action est également à l’étude. L’avenir des jeunes collégiens le mérite bien… Nadège Dubessay 11/03/14 15:47 28 N°37 MARS-AVRIL 2014 SEINE-SAINT-DENIS Service public LE DÉPARTEMENT RECRUTE INFIRMIERS (H/F) VOS MISSIONS Vous exercez dans les centres départementaux de dépistage et de prévention sanitaire; vous organisez et dispensez des soins curatifs sur prescription médicale et des actes de prévention. Vous mettez en œuvre les actions collectives de prévention et de proximité dans le cadre des programmes définis par le Bureau santé publique et du projet de service (IST, VIH, tuberculose, vaccinations). Vous contribuez à l’accueil des usagers. VOTRE PROFIL Titulaire du diplôme d’État, connaissances en santé publique, permis B souhaité. DIRECTION DE LA PRÉVENTION ET DE L’ACTION SOCIALE. Cadre d’emplois des inmrmiers territoriaux de catégorie A (réf. LE MAG/DPAS/INFCDDPS) conjointement les aspects éducatifs et pédagogiques de l’accueil du jeune enfant et les exigences en matière de gestion d’établissement. - Vous facilitez la mise en œuvre d’actions territorialisées et de partenariat avec les acteurs locaux de la petite enfance, les services partenaires et les communes. - Vous favorisez l’adaptation des crèches aux évolutions des modes d’accueil et aux besoins des familles. - Vous encadrez et accompagnez les responsables d’établissement dans ces évolutions. - Vous pilotez des projets transversaux et des actions au niveau du service. VOTRE PROFIL Puéricultrice cadre supérieur de santé ou attachés territoriaux avec expérience significative dans le domaine de la petite enfance. DIRECTION DE L’ENFANCE ET DE LA FAMILLE. Cadre d’emplois des puéricultrices cadres supérieurs de santé ou attachés territoriaux (Réf.: LE MAG/ERH5/DEF/ CRECHES/13 54) AUXILIAIRES DE PUÉRICULTURE (H/F) MÉDECINS DE PROTECTION MATERNELLE ET INFANTILE (H/F) VOS MISSIONS Au sein d’une équipe pluridisciplinaire, se répartissent entre les activités cliniques (consultations en PMI, bilans de santé en écoles maternelles, suivi sanitaire et préventif en crèches), les activités spécifiques à la protection de l’enfance et les actions de santé publique. Vous participez à la mise en œuvre d’une politique départementale dynamique qui s’inscrit dans un partenariat très développé. VOTRE PROFIL Doctorat en médecine, spécialité ou qualification en pédiatrie, en pédopsychiatrie ou en santé publique. À défaut, recrutement de généralistes selon le décret 92-785 du 6 août 1992. DIRECTION DE L’ENFANCE ET DE LA FAMILLE. Cadre d’emplois des médecins territoriaux (réf. LE MAG/DEF/MEDECINPMI) ÉDUCATEUR DE JEUNES ENFANTS (H/F) VOS MISSIONS Vous êtes affecté dans une crèche départementale. VOTRE PROFIL RESPONSABLE DE GROUPEMENT DE CRÈCHES (H/F) Titulaire du certificat d’aptitude aux fonctions d’auxiliaire de puériculture, certificat d’aptitude professionnelle d’auxiliaire de puériculture ou diplôme d’État d’auxiliaire de puériculture. VOS MISSIONS Sous la responsabilité de l’adjoint du chef de service chargé des actions : - Vous aidez les responsables d’établissement à assurer DIRECTION DE L’ENFANCE ET DE LA FAMILLE. Cadre d’emplois des auxiliaires de puériculture territoriaux (réf. LE MAG/DEF/ APCRECHE) Consulter les offres d’emploi du Département sur www.seine-saint-denis.fr/rubrique19 403019 24-29-Servicepublic-mag37-5.indd 28 VOS MISSIONS Sous la responsabilité de la directrice de crèche, l’éducateur de jeunes enfants travaille dans le cadre du projet d’établissement. Il participe au sein de l’équipe à l’élaboration et à l’évolution du projet éducatif. Son rôle auprès des enfants, des parents et dans l’équipe est primordial. VOTRE PROFIL Diplôme d’État d’éducateur de jeunes enfants obligatoire. Connaissance des modes d’accueil petite enfance. DIRECTION DE L’ENFANCE ET DE LA FAMILLE. Éducateurs de jeunes enfants diplômés d’Etat (H/F) (Réf.: LE MAG/ERH5/ CRECHE/EJE). Cadre d’emplois des éducateurs territoriaux de jeunes enfants. 17/03/14 10:57 29 N°37 7 MARS-AVRIL 2014 SEINE-SAINT-DENIS Service public LIBRAIRIES SIX MESURES D’AIDE Paradoxe : les librairies indépendantes sont en plein essor en SeineSaint-Denis (18 au total), mais aussi en situation économique difÔcile. Le président du Conseil général a annoncé six mesures d’aides concrètes : inciter les villes à accueillir une librairie, modiÔer l’attribution des marchés publics, exonérer les libraires de la contribution économique territoriale, soutenir les actions portées par l’association Librairies 93, sensibiliser les collèges à la commande d’ouvrages et travailler en partenariat à la création d’un prix littéraire des collégiens. GUIDE Création d’entreprises mode d’emploi Le Conseil général publie le « Guide de la création d’entreprises 2014 » pour aider les créateurs d’entreprise dans ce parcours souvent semé d’embûches. Chaque année, 15 000 habitants créent ou reprennent une activité et parmi eux, 7 000 auto-entrepreneurs. Avec de tels chiffres, le département Guide se situe téléchargeable sur au 3e rang régional pour la création /17 d’entreprises. 403019 24-29-Servicepublic-mag37-5.indd 29 Cinéma Une industrie qui tourne… Dans le cadre de la 14e édition de L’industrie du rêve, une délégation venue d’Allemagne a visité plusieurs entreprises du cinéma et de l’audiovisuel installées en Seine-Saint-Denis : Euro Costumes à Pantin, PanavisonAlga à Aubervilliers, la Cité du cinéma à Saint-Denis et le Salon de l’IDIFF destiné aux professionnels de l’image animée. Un business tour pour mettre en avant les atouts territoriaux de l’industrie cinématographique. Il est encore temps pour les créateurs d’entreprise et les porteurs de projets associatifs issus des quartiers prioritaires de participer au concours Talents des cités. Inscriptions jusqu’au 31 mai : www.talentsdescites.com Export Trois PME se distinguent Des PME spécialisées dans le domaine international ont été récompensées du prix Excellenc’Export 2013 par le Codex, en partenariat avec la Chambre de commerce et d’industrie de la Seine-Saint-Denis et le Conseil général. Ce prix salue la réussite, le savoir-faire et le dynamisme d’entreprises qui font le pari de l’export: Fairplay à Pantin (mode), Implants Diffusion à Montreuil (médical) et EasyVista à Noisy-le-Grand (informatique). 17/03/14 10:57 Elles font la SeineSaint-Denis Au café en lisant mon journal, j’ai découvert Les femmes sontpréféré appréciées sur les chantiers, notamment chez que le plat des Français est le couscous. Stupéfaction!» les particuliers où elles se montrent souvent très respectueuses de l’espace de vie des clients.» Hélène Petit, encadrante 403019 30-35-ilsfontlaSSD-mag37.indd 30 11/03/14 15:52 31 N°37 MARS-AVRIL 2014 SEINE-SAINT-DENIS Insertion Le bâtiment leur va si bien Par Annette Debéda Photographies Jean-Luc Luyssen Les femmes ont toute leur place dans les métiers du bâtiment. Leila Ouadah à la tête de Ei Dames, en est la preuve vivante. Elle s’est vu remettre le prix Coup de coeur du jury des Trophées d’Artisans Mag. Leila Ouadah, cheffe d’entreprise à Noisy-le-Sec Sur le chantier-école d’Ei Dames, elles sont huit ce jour-là, âgées de 25 et 50ans. Parmi elles, Sophie qui, après avoir élevé quatre enfants, a souhaité retrouver sa place dans le monde du travail. Après une suite de CDD dans la restauration ou la vente de prêt-à-porter, elle s’est décidée à frapper à la porte de l’entreprise sociale de Leila Ouadah, «parce que les vêtements et la cuisine, ce n’est pas mon truc, dit-elle. Ici je me sens dans mon élément.» Thérèse, quant à elle, a «comme tout le monde» été orientée vers une filière de formation préparant aux métiers des services à la personne. Elle a travaillé quelques années comme agent de service hospitalier, «mais franchement, ça ne me passionnait pas, soupire-t-elle. Je rêvais de changer de métier et je me demandais si je pouvais faire le même travail que les hommes, manier les mêmes outils qu’eux.» Après deux mois de chantier, elle a eu la réponse. Sa collègue Viviane n’interrompt pas sa tâche – la pose de laine de roche isolante dans une cloison – pour participer à la discussion: «Je n’avais jamais utilisé une perceuse et j’ai été surprise de voir que ce n’était pas si compliqué 20 FEMMES formées par Ei Dames depuis 2010 403019 30-35-ilsfontlaSSD-mag37.indd 31 12% DES SALARIÉ-E-S du bâtiment sont des femmes « Le bâtiment, je suis tombée dedans quand j’étais toute petite ! Mon père a construit de ses mains les deux maisons où j’ai grandi au BlancMesnil. Il m’a transmis sa passion, j’en ai fait mon métier. Quand en 2010, j’ai décidé de créer mon entreprise pour permettre à des femmes d’apprendre les métiers du bâtiment, je n’ai pas été beaucoup encouragée… J’étais même probablement la seule à y croire. Mais quatre ans plus tard, force est de constater que j’ai eu raison ! J’ai de plus en plus de clients, particuliers ou institutionnels, qui nous font conÔance. » que ça.» Comme elle n’est pas encore certaine d’avoir trouvé sa voie, Viviane n’exclut pas de postuler à des emplois de peintre ou de carreleuse. Six mois pour faire ses preuves C’est Hélène Petit, responsable de ce chantier-école dont les objectifs sont fixés par Leila Ouadah, «patronne» d’Ei Dames, qui est chargée de les encadrer. Elle veille sur ses «apprenantes» avec autant d’humanité que de fermeté. «Il faut faire avec les histoires de vie de chacune qui ne sont pas toujours faciles.» Le chantier a commencé en novembre – la rénovation d’un étage d’une maison de maître dans le Val-d’Oise. L’équipe d’Ei Dames a tout juste six mois pour faire ses preuves. Mais Leila est confiante. Ce n’est pas son premier chantier au féminin. Et sûrement pas son dernier. A. D. Ei Dames, 3 rue Simone-de-Beauvoir 93130 Noisy-le-Sec. email : [email protected] 10 000 FEMMES ont suivi une formation dans les métiers du bâtiment en 2012-2013 Source : Observatoire prospectif des métiers et des qualimcations. 11/03/14 15:52 Retr vidé sein deni r 32 N°37 MARS-AVRIL 2014 SEINE-SAINT-DENIS Elles font la Seine-Saint-Denis PARENTALITÉ Les Mèresveilleuses, positives ! L’idée est venue d’une maman qui fréquentait l’Ecole des parents de l’Est francilien : « Cette association, c’est super si on a des problèmes, mais il n’existe rien pour parler de choses positives ! »... Ainsi sont nées les Mèresveilleuses, un groupe de parole pour les mamans de Gagny. « Autour d’un café, nous discutons bien-être, autorité parentale, grossesse, couple, toujours en abordant ces thématiques par une difmculté surmontée. L’objectif est de permettre aux mamans de se valoriser », explique Élodie Bénard, animatrice du groupe et psychothérapeute. Les réunions reprendront au printemps dans les centres sociaux des Épinettes et des Hauts de Gagny. . lancent l’UNISAVI, l’UNIversité du SAvoir des VIeux. « Aujourd’hui, vieillir, cela veut aussi dire qu’on vous parle comme à des enfants de maternelle. Nous avons toutes été intelligentes, et pensons que le rester contribue à nous maintenir en bonne santé physique et mentale », explique la militante. Tous les mercredis, donc, ces dames se « font une toile » dans la salle du bas de la maison des Babayagas. Trois vendredis sur quatre, des conférenciers viennent leur faire un exposé. « N’oubliez pas que ce sont les vieilles qui font vivre la culture de ce pays ! », conclut Thérèse. Vieillir maligne « Nous ne voulons pas mourir idiotes ! »... Après avoir fondé la maison de retraite autogérée La Maison des Babayagas à Montreuil en 1999, Thérèse Clerc et ses colocataires du « beau troisième âge » 403019 30-35-ilsfontlaSSD-mag37.indd 32 Vous aussi venez poster vos photos de la Seine-Saint-Denis sur Instagram en suivant le hashtag #SSD93. Le Canal de Saint-Denis au petit matin vu par David De Sousa alias @soumato http://www.soumato.com Découvrez toutes les photos sur instagram.com/seine_saint_denis ... ou scannez ce QR code INSERTION Elles ont des ailes UNIVERSITÉ La sélection Instagram Jusque-là, l’Association Les Ailes de la Ville menait des chantiers d’insertion avec les jeunes de Seine-SaintDenis dans l’aéronautique en restaurant un hydravion. En février, une nouvelle mlière a ouvert dans l’aéroportuaire, et cette fois-ci, à parité. Sur les 12 apprentis, 11 ont été embauchés, et les mlles se sont réparties entre les métiers de l’accueil et d’agent de piste. Amn de poursuivre cet effort de féminisation du métier, le prochain groupe sera composé de 10 mlles sur 12 jeunes... Court métrage Inupiluk, récompensé à Clermont-Ferrand Le festival international du court métrage de Clermont-Ferrand a décerné le prix du Public au film Inupiluk de Sébastien Betbeder. Ce court métrage a reçu une aide du Conseil général de la Seine-Saint-Denis. Ne ratez pas sa sortie en salles… 11/03/14 15:52 33 N°37 MARS-AVRIL 2014 SEINE-SAINT-DENIS Elles font la Seine-Saint-Denis Armel Barraud C’est du Portugal qu’elle a rapporté l’art de cette technique ancestrale : manier le fer comme le Ôl au fuseau. Depuis, elle enchante les murs et espaces de ses maillages poétiques. Par Nadège Dubessay Photographie Meyer Portrait La dentellière qui croise le fer Des murs couverts de dentelles, des tableaux en fil quelque chose à faire avec ça.» Alors, Armel Barraud de fer brodé, des personnages en relief, des poissons part au Portugal. Apprend auprès de dentellières la pris au filet, des ombres qui se mêlent au fil… Dans son technique traditionnelle, consciente que ces femmes atelier du Pré-Saint-Gervais, Armel Barraud, dentelsont les dernières gardiennes d’un art qui va bientôt lière et designer, dévoile un univers rempli de chimères s’éteindre. Elle revient en France avec sa dentelle. Un murales où le métal se fait infiniment délicat. travail artistique, métallique. Pour montrer La jeune artiste a commencé ses premières patte blanche, elle enchaîne les résidences. armes avec des études d’arts appliqués, puis à Trois dates «Ce qui m’a permis de rencontrer des gens, des l’Ecole des Arts décoratifs de Paris où elle s’est 3 mai 1979 Naissance univers différents.» Elle remporte des prix, spécialisée dans la section de films d’animation. 2009 Obtient la bourse aussi, comme Talent à la Carte décerné par de la Fondation de France Quel rapport avec la dentelle et le fil de fer? le salon Maison et Objet. Et tout va très vite. (DéÔ jeunes) «J’ai aussi travaillé sur la réalisation de trames Expositions au Japon, en Finlande… Dans et maillages dans les films aussi», explique15 mars 2014 Visite de un coin de l’atelier, des tableaux empaquetés l’atelier d’Armel Barraud au t-elle. La dernière année de ses études, elle partiront bientôt pour s’exposer en Allemagne. Pré-Saint-Gervais organisée remporte un concours organisé par la FédéraSes dessins en fil d’argent, de métal ou d’autres par l’ofÔce du tourisme tion française des dentelles et des broderies. matériaux s’achètent par des particuliers, de la Seine-Saint-Denis. «J’avais découpé dans les morceaux de dentrouvent refuge dans des lieux publics, des Inscription : telle qui nous avaient été proposés des zones hôtels… Et partout, les installations filaires de www.tourisme93.com qui m’intéressaient pour recréer des dessins.» la dentellière racontent leurs propres histoires. Lorsqu’elle reçoit son prix, elle rencontre une Ses projets? Poursuivre la confection de ses dentellière qui travaille de façon traditionnelle, tableaux, mais aussi créer des moucharabiehs au fuseau. «Un vrai coup de foudre. J’ai eu envie de pour orner les fenêtres. On est impatients de voir ces connaître la technique pour renouveler le genre, trouver merveilles. N. D. www.armelbarraud.com 403019 30-35-ilsfontlaSSD-mag37.indd 33 11/03/14 17:22 N°37 MARS-AVRIL 2014 SEINE-SAINT-DENIS 34 Elles font la Seine-Saint-Denis « Je n’avais jamais pensé à montrer mes dessins. Ce prix me fait commencer une nouvelle vie à 45 ans, c’est génial ! » CLOÉ KORMAN ANISSA MEKSEN Nour, une jeune Algérienne, se lance à la recherche de son mari Hassan, parti travailler en France, et dont elle est sans nouvelles. Elle débarque à Louveplaine, une ville de banlieue imaginaire où elle rencontre Sony, un adolescent qui la conduit sur les traces de son mari. Telle est la trame du second roman de Cloé Korman, Les Saisons de Louveplaine. La Normalienne de 30 ans a déjà obtenu, en 2010, le prix du livre Inter pour Hommes-couleurs, un ouvrage consacré à la migration de Mexicains aux États-Unis. « J’aime raconter les histoires de gens qui passent, d’épopées migratoires… », raconte l’écrivaine. Pour nourrir son récit, elle s’est inspirée des adolescents du lycée JacquesBrel à La Courneuve, avec qui elle a animé un atelier d’écriture. « Nous avons recueilli les mémoires de leurs familles, qui nous ont emmenés à Pondichéry, en Thaïlande, en Tunisie… et nous en avons tiré un livre, La Courneuve, mémoires vives. » Anissa va toujours au bout de ce qu’elle entreprend. Licenciée de l’AC Bobigny, à 25 ans elle est quatre fois championne du monde en boxe française et trois fois championne d’Europe… « J’ai tout gagné, j’ai besoin de nouveaux déms et de reconnaissance. Alors je suis passée à la boxe thaïe. » La championne accepte de débuter à nouveau à La Garenne-Colombe. Anissa modime sa garde, sa distance, apprend les coups de genoux, de coudes, les projections… Après quelques victoires, elle est invitée en Thaïlande pour le tournoi de la reine et en revient championne du monde S1 de boxe thaïe. Malgré ses performances elle sait qu’une boxeuse ne vit pas de son sport. Alors, comme à la salle, elle travaille. Pourtant, malgré deux diplômes de master 2, elle n’obtient qu’un tiers-temps de prof d’EPS. Elle serait surdiplômée et trop chère ! Mais loin de baisser sa garde, elle plante son regard et lance : « Je n’ai rien à perdre et tout à gagner. » Elle trempe sa plume en banlieue « Je me suis amusée à utiliser dans l’écriture le rythme du rap, de l’arabe... Cela ouvre de très fortes possibilités poétiques. » 403019 30-35-ilsfontlaSSD-mag37.indd 34 Elle se bat pour être reconnue CENDRINE BONAMI-REDLER Elle croque la ville L’hiver dernier, Cendrine Bonami-Redler est partie en « voyage » de l’autre côté de l’A186. Pendant quelques jours, cette graphiste a vécu dans le camp de Roms des murs à pêches à Montreuil, et en a tiré une série de dessins... Tellement réussis, qu’elle a emporté le prix du public du Festival du carnet de voyage, à ClermontFerrand. Ce n’est pas la première fois que cette artiste témoigne de son amour pour la Seine-Saint-Denis à l’aide de pastels et aquarelles. « Je suis née au Pré SaintGervais, et j’ai habité “ les briques rouges ” pendant 27 ans, dans l’appartement de mon arrière-grand-mère. J’ai ensuite déménagé à Montreuil puis réalisé des dessins sur des lieux très spécimques de ces deux villes. Ils ont été exposés dans les bibliothèques locales », poursuit cette amoureuse du département, qui compte bien poursuivre l’aventure du camp des murs à pêches. « Un bon boxeur s’adapte à l’adversaire, acquiert la technique pour varier sa tactique et gagner, comme dans la vie. » 17/03/14 10:59 35 N°37 7 MARS-AVRIL 2014 SEINE-SAINT-DENIS La SeineSaint-Denis de... En souvenir de Saïd « Il y a longtemps que je pensais rendre hommage à Saïd, un homme exquis qui m’a beaucoup marquée. Vous m’offrez l’occasion de le faire. Saïd, c’était le patron du restaurant La Résidence au pied des tours Mercuriales. Il est décédé brutalement il y a quelques années, mais je pense souvent à lui. Il savait mettre les gens en relation. Avec lui, je me sentais à l’aise. » (ndlr : Saïd Hamimi était un ancien footballeur international algérien.) La Résidence - 13 avenue Gambetta à Bagnolet Le Théâtre du corps à Bagnolet « Les studios de danse du Théâtre du corps sont ouverts aux habitants et tout particulièrement aux enfants des écoles. Avec mon partenaire Julien Derouault, nous tenons à leur faire découvrir des artistes et des univers culturels très différents, comme le hip hop, le mime ou le cirque… La jeune génération, c’est le public de demain. Je n’ai qu’une envie : leur transmettre ma passion de la danse. » www.pietragallacompagnie.com Marie-Claude Pietragalla Les plus jeunes l’ont découverte sur le plateau de Danse avec les stars. D’autres se souviennent encore de ses premiers pas de danseuse étoile à l’Opéra de Paris. Mais connaissez-vous son engagement chorégraphique et citoyen sur Bagnolet ? Propos recueillis par Sabine Cassou Photographies Franck Rondot Retrouvez le portrait de Marie-Claude Pietragalla seine-saintdenis.fr /10181 Trois dates 1973. À 9 ans, elle entre à l’école de danse de l’Opéra de Paris. 1990. Patrick Dupond la nomme danseuse étoile. 2004. Avec Julien Derouault, elle crée le Théâtre du corps qui s’installe en 2008 à Bagnolet. 403019 30-35-ilsfontlaSSD-mag37.indd 35 Le parc départemental Jean-Moulin Les Guilands « J’aime beaucoup cet espace vert gigantesque qui surplombe la ville. La vue est franchement étonnante. Quand ma Ôlle était plus jeune, on allait ensemble s’y balader avec notre chien. Aujourd’hui je n’habite plus ici, je l’admire toujours mais de plus loin… » seine-saint-denis.fr/Le-guidedes-parcs 11/03/14 15:52 N°37 7 MARS-AVRIL 2014 SEINE-SAINT-DENIS 36 Tribunes LA SEINE-SAINT-DENIS POUR DEMAIN–GROUPE UMP Un département à la dérive L CLAUDE CAPILLON Rosny-sous-Bois RAYMOND COËNNE Montfermeil KATIA COPPI Les Pavillons/Bois e débat d’orientation budgétaire pour l’année 2014 qui s’est tenu en février dernier a été l’occasion, une fois encore, de faire le désolant bilan financier, économique et social de notre département. Il nous a permis de pointer du doigt l’échec de la politique menée par la gauche depuis 40 ans à la tête de la SeineSaint-Denis, laquelle a été aggravée par la politique néfaste du gouvernement socialiste depuis 2012. Oui, force est de constater que notre département s’apprête à sombrer tel le TITANIC. Les chiffres sont là: le chômage a augmenté de +10% en 1 an dans notre département et la dette départementale est évaluée à 1milliard d’€: l’alternance des socialistes depuis 2008 n’a RIEN changé! Pour éponger le déficit budgétaire, les socialistes n’ont qu’une seule recette: la taxation. En plus de la taxe foncière - qui a quasi doublé en 5 ans - il a été voté une nouvelle augmentation des frais de notaire (droits de mutation). Cette taxe risque de bloquer le marché de l’immobilier… Mais, pour éviter le naufrage, les socialistes ont trouvé une porte de sortie: la Métropole du Grand Paris qui verra la disparition des départements de la petite couronne au 1er janvier 2016 et permettra peut-être d’absorber les dettes mais pas les erreurs de notre département. Aussi, nous souhaitons qu’un vote massif lors des Municipales fasse comprendre au Département et au Gouvernement de gauche, que cela suffit! PI LA P du JEAN-MICHEL BLUTEAU Villemomble MICHEL TEULET Gagny MARTINE VALLETON Villepinte LA SEINE-SAINT-DENIS POUR DEMAIN – GROUPE UMP • 3, esplanade Jean-Moulin 93 006 Bobigny Cedex Tél. : 01 43 93 93 42 • [email protected] • www.ump-seinesaintdenis.fr GROUPE SOCIALISTE, GAUCHE CITOYENNE ET EUROPE ÉCOLOGIE LES VERTS Égalité et parité au rendez-vous en 2015 L’ EMMANUEL CONSTANT Président du groupe an prochain, l’ensemble des citoyens seront rappelés aux urnes pour élire le même jour leurs conseillers régionaux et leurs conseillers départementaux désormais intégralement renouvelés tous les 6 ans. Pour instaurer enfin la parité, le gouvernement a fait adopter l’an dernier une loi modifiant le mode de scrutin départemental. Les électeurs désigneront ainsi en mars 2015 un binôme d’élus composé d’un homme et d’une femme. Cette nouvelle disposition garantissant de fait une parité totale dans l’ensemble des conseils départementaux implique une redéfinition du périmètre des cantons. La nouvelle carte, validée fin février par un décret en Conseil d’État, permet de rééquilibrer démographiquement ces territoires et renforce ainsi le principe d’égalité devant le suffrage. La loi prévoit en effet que la population de chacun des 21 nouveaux cantons soit contenue dans une fourchette de plus ou moins 20% par rapport à la moyenne départementale. Alors qu’aujourd’hui la variabilité de population entre le canton le plus peuplé et le canton le moins peuplé de Seine-Saint-Denis est de 3,38, ce même ratio ne sera ainsi plus que de 1,49 en 2015. Les élus de notre groupe se félicitent de l’adoption de ce nouveau mode de scrutin qui rendra enfin notre assemblée paritaire, garantira l’égalité entre tous les électeurs et favorisera la participation citoyenne. LES ÉLU-E-S DU GROUPE Jean-François Baillon, Michèle Bailly, Claude Bartolone, Emmanuel Constant, Claude Dilain, Michel Fourcade, Daniel Guiraud, Mathieu Hanotin, Bertrand Kern, Danièle Marini, Frédéric Molossi, Gilbert Roger, Gérard Ségura, Sylvine Thomassin, Stéphane Troussel, Corinne Valls. GROUPE SOCIALISTE, GAUCHE CITOYENNE ET EUROPE ÉCOLOGIE LES VERTS Conseil général, 3 esplanade Jean-Moulin 93000 Bobigny Pour nous contacter : 01 43 93 93 53 • [email protected] • Fax : 01 43 93 77 50 403019 36-37-mag37-TRIBUNES4.indd 36 11/03/14 16:15 ST SA Pr du D ÉL CA Le D HE CH Ép Se 37 Tribunes GROUPE COMMUNISTE, CITOYEN, FRONT DE GAUCHE, POUR UNE TRANSFORMATION SOCIALE ET ÉCOLOGIQUE À part ça, tout va bien ! L e budget 2014 présenté par Stéphane Troussel n’est pas le nôtre. Il n’est d’ailleurs même pas le sien. Il est simplement la préfiguration du budget d’une collectivité qui n’a déjà plus la compétence générale. Certes, nous avons réussi à obtenir 90 millions de recettes supplémentaires mais si les élus de la majorité ne les avaient pas réclamés, il n’y aurait rien eu. Et nous sommes très loin des 2 milliards que l’Etat nous doit ! De plus, aucune politique de redistribution verticale de l’Etat vers la collectivité n’est prévue. Les dotations aux collectivités sont révisées à la baisse, le ticket modérateur perdure et nous avons sur notre département plus de 80 000 allocataires du RSA dont un PIERRE LAPORTE Président du groupe EL AU le EL ET ny NE ON te -S PE on, ly, ne, nt, n, de, d, n, rn, ni, si, er, ra, n, el, ls. N°37 7 MARS-AVRIL 2014 SEINE-SAINT-DENIS sur trois vit uniquement grâce à la solidarité fiscale des habitants de la Seine-Saint-Denis. L’arrivée au pouvoir de François Hollande n’a rien changé et les politiques de droite se poursuivent avec les mêmes conséquences désastreuses. L’Etat demande aux gens de payer plus pour moins de services rendus et offre pourtant 30 milliards de cadeaux au patronat. Ce n’est pas acceptable de la part d’un gouvernement dit de gauche. Nous demandons à l’Etat de rembourser les 2 milliards qu’il doit au département. Nous voulons une vraie réforme de la fiscalité locale et la reprise des dépenses sociales par la solidarité nationale. Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons répondre véritablement aux besoins de la population. LES ÉLU-E-S DU GROUPE Bally Bagayoko, Pascal Beaudet, Belaïde Bedreddine, Josiane Bernard, Hervé Bramy, Gilles Garnier, Florence Haye, Jean-Jacques Karman, Pierre Laporte, Jean-Charles Nègre, Jacqueline Rouillon, Abdel-Madjid Sadi, Azzedine Taïbi. GROUPE COMMUNISTE, CITOYEN, FRONT DE GAUCHE, POUR UNE TRANSFORMATION SOCIALE ET ÉCOLOGIQUE Conseil général de la Seine-Saint-Denis. Hôtel du Département 93006 Bobigny Cedex • Courriel : [email protected] Blog : http://elusfrontdegauchecg93.fr • Tél : 01.43.93.93.68 • Fax : 01.43.93.92.50 UNION DES DÉMOCRATES ET DES INDÉPENDANTS – UDI STÉPHANE SALINI Président du groupe Drancy ÉLISA CARCILLO Le BourgetDrancy Dugny HERVÉ CHEVREAU Épinay-surSeine 403019 36-37-mag37-TRIBUNES4.indd 37 JACQUES CHAUSSAT Aulnay-sousBois PIERRE FACON NeuillyPlaisance GROUPE UDI Pour nous contacter : 01 43 93 47 53 • groupe.udi.cg93@ gmail.com UDI Conseil général de la Seine-Saint-Denis • @UDI_CG93 • www.udi-cg93.fr 17/03/14 11:06 38 N°37 MARS-AVRIL 2014 SEINE-SAINT-DENIS Mémoire De 1952 à 1971, près de 2 000 enfants habitaient dans le bidonville de la Campa. Dans les bidonvilles de l’après-guerre Les «invisibles» de La Campa par Alain Carnot Quand on se promène dans les espaces arborés du parc Georges-Valbon à La Courneuve, comment imaginer que dans les années 1960 s’étendait un bidonville, la Campa. Des hectares d’espaces verts et deux millions de visiteurs… Mais avant de devenir le poumon du département, le parc Georges-Valbon à La Courneuve fut l’adresse officieuse de centaines de familles sans toit. De 1952 à 1971, jusqu’à 600 d’entre elles, dont 2000 enfants, habitèrent dans le bidonville de la Campa. Ce nom aux consonances espagnoles évoque le soleil et la campagne. La réalité était toute autre : au bord de l’actuelle avenue Roger Salengro, les conditions d’existence étaient 403019 38-39-Mémoire-mag37-2.indd 38 indignes. Les migrants économiques, exilés politiques, clandestins ou expulsés de bidonvilles voisins, qu’ils fussent espagnols, portugais, français, maghrébins ou yougoslaves, avaient gonflé les rangs des premiers occupants du lieu, des gitans employés chez les ferrailleurs du secteur. Les communautés diverses recrutées à tour de bras par l’industrie florissante subissaient de plein fouet la crise du logement dans la France de l’après-guerre. Une micro-ville de baraquements Oubliés des autorités et stigmatisés par leur environnement, ces « invisibles » organisèrent une véritable micro-ville à base de baraquements en matériaux de récupération, de fourgonnettes recyclées et de caravanes. Un habitat de bric et de broc s’étendait sur une plaine rase et spongieuse. Inondée et glaciale l’hiver, poussiéreuse l’été, cette terre alors inhospitalière regroupait les communautés par quartier distincts. On s’y croisait, on s’y frottait parfois et on y discutait autour de l’unique point d’eau ou devant les petites épiceries de fortune. 17/03/14 11:03 39 N°37 7 MARS-AVRIL 2014 SEINE-SAINT-DENIS Mémoire « J’ai retenu de cette partie de mon enfance le sens du combat et de la solidarité. » « J’ai retenu de cette partie de mon enfance le sens du combat et de la solidarité. La Campa a été une véritable école de vie », conme Abdel Saadouni, ancien habitant. Yamna tenait la sienne. C’était la maman d’Abdel, l’un des quatre enfants de la famille Saadouni, qui nous raconte son enfance à la Campa. « Les premiers jours, nous avons dormi dans un abri en carton », se souvient celui qui était alors âgé de 8 ans. « Puis, nous avons squatté une baraque, ce qui a nous valu une sérieuse altercation avec le propriétaire avant que l’on trouve un arrangement. C’était ça aussi notre vie, connaître les règles sans se laisser marcher sur les pieds. » « On s’amusait avec rien » La famille a construit sa propre maison en dur. « On l’agrandissait au fur et à mesure. Il y avait deux chambres et une cuisine. Malgré notre dénuement, on s’y sentait bien. » Son père était ouvrier sur les chantiers. Avant de monter dans le bus, il se débarrassait des sacs en plastique qui avaient épargné ses chaussures de la boue. Cette gangue noire et malodorante a collé toute sa vie au quotidien de la Campa comme le Carambar aux dents des enfants. Rester propre relevait de l’exploit. « J’avais deux consignes, bien travailler en classe et ramener du rab de cantine le soir à la maison. » La récolte de légumes dans les champs voisins améliorait l’ordinaire des habitants. Plusieurs avaient des potagers, des poules et des lapins. La rudesse des conditions de vie soudaient les familles. À partir de 1961, l’action des volontaires de l’association ATD (Aide à Toute Détresse, devenue Agir Tous pour la Dignité) permit des améliorations. Un jardin d’enfants, une bibliothèque, une infirmerie, un service d’assistantes sociales et même un salon d’esthétique virent le jour. «De mes yeux de gamin, je n’avais pas un sentiment de malheur, plutôt de liberté et de solidarité, assure Abdel Saadouni. Les enfants disposaient d’un immense terrain de jeu, on s’amusait avec rien. » Le premier ours qu’il a vu fut l’animal dressé d’un voisin gitan. « Le soir, de la musique et des chants montaient des différents quartiers. » En 1970, les Saadouni quittèrent parmi les derniers le bidonville en cours de résorption, avant l’ouverture au public d’une tranche du parc départemental. Des familles furent relogées dans des HLM neufs construits autour. D’autres durent se contenter de logements provisoires en cités d’urgence. Abdel et sa famille vécurent quinze ans à la Cité verte à La Courneuve, heureux de leurs nouvelles conditions de vie. Mais ils n’ont jamais gommé les quatre années passées à la Campa. A. C. À LIRE Du bidonvilles aux HLM, de Mehdi Lallaoui et Agnès Denis, éditions La Découverte (1993). La « petite Espagne » de la Plaine-Saint-Denis de 1914 à 1980, de Natacha Lillo, éditions Autrement, (2008). Une stèle commémorative Le 29 juin 2013, le président du Conseil général a inauguré une plaque commémorative au parc Georges-Valbon, à l’emplacement même où se trouvait le bidonville de la Campa. D’anciens habitants et l’association ATD-quart monde ont participé à cette cérémonie pour rendre hommage à cette période marquante de l’histoire et du patrimoine du département. 403019 38-39-Mémoire-mag37-2.indd 39 Les étudiants de Paris 13 font revivre la Campa Depuis 2009, les promotions d’étudiants en master Dynamique culturelle de l’université Paris 13, mènent un projet sur la Campa. Chaque année, ils abordent la mémoire du bidonville par une thématique différente. L’objectif est d’exhumer ce patrimoine de l’oubli, le valoriser et transmettre son histoire. Leur travail a notamment consisté à plonger dans les archives de l’association ATD-quart monde et à recueillir le témoignage d’anciens habitants. En 2013 ont été présentées « Territoire d’enfance » (collectif Déambul’Expo) et «D’une nature à l’autre », deux expositions photographiques et sonores sur l’histoire de ce campement. En savoir plus : www.lacampa.hypotheses.org 11/03/14 16:18 © Julien Cauvin © Sylvain Leser / haytham pictures © familletorres © BenoitSchaeffer Le Département de la Seine-Saint-Denis se mobilise pour eux Le 6 avril, cela fera 10 mois qu’ils sont détenus… Ne les oublions pas ! 403019 1-Couv-mag37ok2.indd 40 11/03/14 15:42