Ce cours consiste en une exploration des rapports entre

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Ce cours consiste en une exploration des rapports entre
CRM 4710E
MÉDIATIONS CULTURELLES, DIVERTISSEMENTS
MÉDIATIQUES ET HISTOIRES DE CRIME
Hiver 2009
Mardi 8h30-11h30 THN 123
Martin Dufresne, THM 204, (613) 562-5800 poste 1807 [email protected]
Une première génération d’études criminologiques des rapports entre les médias, les publics
et la «question criminelle» s’intéresse aux effets des produits médias sur les comportements et
plus largement à la diffusion de diverses représentations des acteurs sociaux et de la justice
criminelle. Cette criminologie accuse les produits médias de servir la propagande politique, de
constituer des mythes du crime, de susciter des «paniques morales». Elle en fait des acteurs de
plus en plus puissants de l’élaboration des politiques sociales et criminelles.
Ce séminaire de quatrième année en sciences sociales est l’occasion d’étudier la nouvelle
socio-criminologie des médias. Il s’agit cette fois d’explorer les rapports
médias/publics/question criminelle sans les réduire à une opération de communication simple
(causalité linéaire), mais plutôt en les éclairant d’une approche de la médiation culturelle.
Nous allons penser les produits médias en tant que médiateurs symboliques dans leur
diversité, substituer des audiences actives à l’idée d’une audience passive, nous allons voir
proliférer dans l’espace entre des gens et des médias-crime, des identités, des modes de
subjectivation, des espaces publics négociables et négociés.
Dans le cours du séminaire, nous aurons l’occasion d’explorer trois grandes perspectives
théoriques qui posent de manières différentes les liens entre les produits médiatiques, la
question du crime et les publics. Diverses notions nous serviront de guide telles : les «effets
directs», les études culturelles (idéologies-médiatisation), la nouvelle socio-criminologie des
médias (médiation). Nous mettrons ces perspectives théoriques à l’épreuve de certains
produits médiatiques, en particulier les médias du divertissement et les nouveaux médias. Les
étudiants-es auront l’occasion de mettre à l’épreuve ces modèles théoriques en effectuant leur
propre travail de recherche qu’ils partageront avec leurs pairs par le biais d’une très brève
présentation.
Plan :
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•
Le paradigme des effets directs : la propagande, le fonctionnalisme, la «cultivation»…
Le paradigme de la distorsion : École de Francfort, la domination, les idéologies…
Le tournant linguistique : sémiotique, le récit…
La nouvelle socio-criminologie des médias : réalité/fiction, performance, sujets, publics…
Objectifs :
•
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S’initier à des instruments d’analyse qui permettent de penser les rapports médiascrime
Approfondir une approche «critique» des liens médias-crime
Développer des compétences de recherche et d'analyse des produits médias
Développer des compétences de communication
2
Évaluation :
Volet théorique : examen en classe (date provisoire : 23 février)
Volet participation :
• Présentation d’une lecture (résumé de texte)
• Participation active aux discussions (lectures et exercices en classe)
• Présentation de votre travail de recherche
Plan de travail & «recension des écrits» (à remettre le 9 février)
Dissertation finale
30%
5%
15%
10%
5%
35%
Résumé de texte : Les étudiants-es doivent remettre un résumé de lecture d’une longueur
maximale de 2 p. (double interligne, police 12) qui contiendra :
• La thèse de l’auteur
• Les principaux éléments de l’argumentation
• Une réflexion critique sur les implications du ou des textes à la lumière des rapports
médias/question criminelle
Présentation du travail de recherche (durée : 12-15 minutes):
Les étudiants-es doivent brièvement présenter les résultats de leur travail de recherche.
• Intro-présentation du produit/média et de son intérêt
• Approche théorique
• Les principaux concepts
• L'analyse
• La conclusion/résultats
Dissertation finale :
Les étudiants-es doivent remettre un travail de recherche portant sur un produit média.
Ils/elles doivent remettre une analyse originale d’une production média sous la forme d’une
dissertation d’une longueur de 15 à 25 pages. Celle-ci devra s’appuyer sur un minimum de six
à dix (6-12) sources scientifiques et devra contenir une réflexion théorique s’inspirant des
concepts que nous auront vus en classe et que nous aurons explorés à travers les lectures
assignées.
Plan de travail :
Il faudra d’abord remettre un plan de travail incluant une recension des écrits consultés et une
«question de recherche».
Le plan de travail doit donner une idée de ce que vous comptez étudier et la manière dont
vous allez le faire.
Par recension des écrits, il faut entendre que vous serez capables d’écrire quelques mots sur
chacun des écrits que vous aurez identifiés. Vous essayerez de montrer en quoi chacun des
écrits peut être pertinent.
Consignes sur le comportement en classe
La présence au cours est obligatoire.
Prière de faire preuve de respect à l’égard des autres en éteignant la sonnerie de votre
téléphone portable.
3
Les ordinateurs ne sont tolérés qu’à condition qu’ils ne soient pas branchés au réseau sans fil
de l’université. Les étudiants-es qui ne suivent pas cette consigne seront invités à quitter la
salle de classe.
Les enregistrements audio ou vidéo sont strictement interdits sans une permission explicite
de la part du professeur.
Lectures obligatoires/suggérées (à déterminer)
Pilger, J. (2004), «Quand les mots font écran à l’histoire». Le Monde Diplomatique, octobre
2004, 28-29.
Ramonet, I. (1980), «Etats-Unis : l’image d’un président». Le Monde Diplomatique,
novembre 1980, p.16.
Gerbner, G. (1995) «Pouvoir et danger de la violence télévisée», Les cahiers de la sécurité
intérieure, 20 : 38-49.
Bourdieu, P. (1996), Sur la télévision. Paris : Liber (extraits : 13-17, 44-62).
Maigret, E. (2003), «Les pièges des théories des effets directs. Paniques morales et
behaviorisme». In Sociologie de la communication et des médias. Paris : Armand
Colin, 53-63.
Doyle, A. (2006) How Not to Think about Crime in the Media, Revue canadienne de
criminologie et de justice pénale, 48, 6, 867-885.
Macé, É. (2002), «Sociologie de la culture de masse : avatars du social et vertigo de la
méthode», Cahiers internationaux de Sociologie, Vol. CXII: 45-62.
Todorov, T. (1966) «Typologie du roman policier». Dans T.Todorov (1971) Poétique de la
prose. Paris : Seuil, 55-65.
Barthes, R. (1957), «Le monde où l’on catche», In Mythologies, Paris, Éditions du Seuil, 1324.
Vollum, S. & C. D. Adkinson (2003) The Portrayal of Crime and Justice in the Comic Book
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Culture, Vol 3(3): 326–344.
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Publishing, 88-111.
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Criminologie, 20(1) : 59-77.
Surette, R. and C. Otto (2002), «A Test of crime and Justice Infotainment measure», Journal
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Maigret, É. (1999), Le jeu de l’âge et des générations : Culture BD et esprit manga. Réseaux,
no. 92-93 : 242-260
Ouellette, L. (2004), «"Take Responsibility for Yourself" Judge Judy and the Neoliberal
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Murray et L. Ouellette (Eds), Reality TV. Remaking Television Culture, NY: NY
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