La concurrence pourrait poser problème… au

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La concurrence pourrait poser problème… au
FOOTBALL
X
LUNDI 17 JUILLET 2006
LA LIBRE BELGIQUE
“La concurrence pourrait poser
problème… au second tour”
IIIII Mbo Mpenza ne voit
pas d’un mauvais œil
l’arrivée de Tchite
ENVOYÉ SPÉCIAL
EN AUTRICHE
BENOÎT DELHAUTEUR
SCHRUNS ▼ “Ah bon, c’est fait ?”
Au moment d’apprendre, jeudi
dernier, le transfert de Mémé Tchite à
Anderlecht, Mbo Mpenza fut l’un
des premiers surpris. Mais après réflexion, il se dit prêt à affronter la
concurrence, nettement accrue depuis l’arrivée d’un joueur au profil
identique au sien. “C’est toujours positif d’avoir les meilleurs joueurs dans
son équipe, confie Mbo. C’est mieux
qu’il soit chez nous plutôt qu’en face !
Dans un grand club comme Anderlecht, il est normal que la concurrence
soit très forte. On devra tous se battre
pour notre place. Au premier tour,
l’abondance dans le secteur offensif
ne devrait pas poser problème : Akin
ne sera pas de retour de sitôt et nous
jouons sur plusieurs tableaux. Mais
quand tout le monde sera là, au second tour, et qu’il ne nous restera plus
que le championnat, ça risque d’être
plus problématique. D’où l’importance d’être au moins troisième en Ligue des Champions pour poursuivre
en Coupe de l’Uefa et également de
faire un beau parcours en Coupe de
Belgique. Pas comme l’an dernier. Et
puis on dit que les attaquants sont
plus vite fatigués, on pourra plus souvent faire tourner !”
Tous les supporters mauves se
souviennent du début de saison en
boulet de canon de Mbo Mpenza.
Son rendement baissa nettement
par la suite mais il acheva tout de
même la saison avec le titre honorifique de meilleur buteur du Sporting.
“La victoire de l’équipe passe avant
tout mais c’est clair que pour un attaquant, marquer fait toujours plaisir.
Un gardien voudra en prendre le
moins, nous, nous voulons en mettre
un maximum au fond. Être meilleur
buteur, c’était satisfaisant, mais mon
but désormais sera d’être régulier sur
l’ensemble d’une saison. J’ai enchaîné
trop de hauts et de bas dans le passé.
La saison dernière, j’ai souffert d’une
blessure à la trêve qui m’a ensuite
privé d’une place de titulaire. L’équipe
tournait, c’est normal. Aujourd’hui, je
me sens parfaitement bien physiquement. J’espère être titulaire, d’autant
que Tchite doit encore s’adapter à son
nouvel environnement.”
Le stage en Autriche a contribué à
mettre le groupe dans de bonnes
conditions pour préparer les
échéances à venir. “En débarquant
dans ce village, je n’aurais jamais
pensé découvrir de si belles installations. L’hôtel, les terrains, le cadre :
tout est impeccable. Cela ne m’étonne
pas que tant de grandes équipes
soient venues ici, ça nous fait le plus
grand bien.”
Franky Vercauteren a profité de
cet environnement pittoresque
pour faire participer son groupe à
ses sacro-saintes séances de team
building. “Il faut voir la tête des nou-
veaux quand ils participent pour la
première fois à ces activités ! C’est vrai
qu’au début, il y a une petite appréhension. On se demande un peu si on
va oser se lancer. Puis on le fait, on
s’amuse et on le recommence avec
plaisir.”
Le plaisir, voilà ce que Mpenza espère donner aux supporters anderlechtois. Et toute la saison, cette fois.
B. D.
Les transfuges
mauves s’illustrent
IIIII Anderlecht
Olympiakos (Grè)
2
1
ANDERLECHT : Zitka; Vanden Borre,
Van Damme (68e Vadis), Juhasz,
Deschacht; Biglia (51e Allagui), Leiva
(60e Vanderhaeghe), Goor; Hassan
(52e Mpenza), Boussoufa, Siani (68e
Tioté).
OLYMPIAKOS : Nikopolidis (46e
Lemmens); Kafes (46e Domi),
Stoltidis, Maric, Taralidis (46e Dani),
Kostoulas, Bulut (46e Ouadou),
Konstantinou (46e Rivaldo), Pandos
(72e Panakopoulos), Anatolakis,
Okkas.
AVERTISSEMENTS : Vanden Borre,
Stoltidis, Maric.
LES BUTS : 9e Okkas sur pen. (0-1),
26e Boussoufa (1-1), 86e Vanden
Borre (2-1).
SCHRUNS ▼ Sans doute vexé
de sa défaite jeudi contre Salzbourg,
Anderlecht a bien réagi en prenant
la mesure de l’Olympiakos samedi
soir (2-1). Pour la première fois, Vercauteren avait décidé d’aligner la
meilleure équipe possible à ses yeux
et celle-ci s’est montrée assez séduisante, surtout en première période.
Le principal point positif de la soirée fut le comportement des transfuges anderlechtois. Trois d’entre
eux s’illustrèrent particulièrement :
Van Damme, aligné dans l’axe et très
solide défensivement, Biglia, qui a
joué juste face aux Grecs, et Boussoufa, très présent à la création.
Après un but concédé sur penalty
suite à une faute de main de Deschacht, les Anderlechtois avaient
pris la première période à leur
compte et égalisèrent logiquement
sur une reprise de la tête de Boussoufa, bien servi par Goor. Dans les
dernières minutes d’une seconde
période au rythme nettement moins
élevé, Vanden Borre offrit la victoire
au Sporting sur une belle reprise de
volée.
Côté grec, on ne s’inquiétait pas
de ce revers. Et pour cause : Trond
Sollied avait laissé plusieurs titulaires potentiels au repos, dont Michal
Zewlakow, l’ex-joueur du Sporting.
“Nous ne sommes qu’à la mi-juillet et
il ne s’agissait que de notre premier
match amical,” confiait avec sa froideur habituelle l’entraîneur norvégien. “Beaucoup de joueurs doivent
encore s’adapter à mon système. Anderlecht ? Les Bruxellois possèdent
une bonne équipe mais ils ont encore
du pain sur la planche. On voit directement qu’elle compte en ses rangs
beaucoup de nouveaux joueurs…”
L’ancien entraîneur de Bruges
aura une chose en moins à faire
cette saison : samedi soir, il n’avait
pas son habituel carnet de notes,
laissant à l’un de ses nouveaux adjoints, notre compatriote Herman
Vermeulen, le soin de mettre sur papier les enseignements du match.
Franky Vercauteren, lui, préférait
n’en tirer aucun de cette victoire,
qu’il ne souhaita pas commenter.
Lui et ses joueurs sont rentrés hier
en fin d’après-midi en Belgique.
Deux entraînements sont prévus
aujourd’hui pour les Mauves mais
pas pour tout le monde. Certains
éléments du noyau A bénéficieront,
en effet, d’un jour de congé bien
mérité après cet intensif stage sur les
hauteurs autrichiennes.
B. D.
Face à l’Olympiakos, Mbo Mpenza n’a pas marqué mais l’attaquant anderlechtois entend bien réussir
un premier tour aussi bon que celui de la saison dernière et être plus régulier ensuite… “On ne fera jamais
de Boussoufa un Viking”
IIIII Le rôle d’Eric Dehaeseleer,
préparateur physique des Mauves, prend
toute son importance en ce moment
SCHRUNS ▼ Alors qu’une formation comme le
Club de Bruges n’est dotée d’un préparateur physique
que depuis le début de la présente saison, Anderlecht attache depuis déjà de nombreuses années une grande
importance à ce poste. Dans la maison mauve, celui-ci
est aujourd’hui occupé par Eric Dehaeseleer.
“J’ai débuté comme préparateur physique au sein de la
fédération d’athlétisme, en relation avec le COIB, indiquet-il. Six ans plus tard, j’ai rejoint le Sporting, où j’ai commencé avec les jeunes, avant de gravir les échelons. Je travaille avec l’équipe première depuis maintenant près de
cinq ans. Dans un club de ce niveau, on assiste de plus en
plus à une spécialisation des tâches. Chacun son domaine :
je m’occupe de la condition physique et je ne vais pas donner de conseils tactiques à Franky. Et vice versa…”
Lors des entraînements sur la pelouse de Schruns, les
joueurs portaient sur eux des capteurs qui permettaient
à Eric Dehaeseleer de suivre de manière très scientifique
les performances physiques de ses joueurs. Rien n’est
laissé au hasard. “De nombreuses données sont quantifiées, afin de dresser le CV physique de chaque joueur. À
partir de là, nous pouvons développer au mieux les capacités de tous les éléments du noyau. Tout le monde est différent, c’est pourquoi nous devons disposer de données précises comme base de travail.”
La tâche des préparateurs physiques prend évidemment toute son importance en cette période. Car durant
leurs congés, certains joueurs se sont mieux entretenus
que d’autres. “Des joueurs ont essentiellement soigné leur
condition, d’autres ont porté plus d’attention au travail
musculaire. En général, l’état physique du groupe à la reprise est assez homogène. Il n’y a pas d’étape dans la préparation : nous travaillons sur l’ensemble des six semaines.
Le tout, c’est d’être prêt au jour J, à savoir le 30 juillet, pour
le premier match de championnat. À cette date, il est toutefois impossible d’avoir des joueurs à 100 % : grâce au
rythme accumulé lors des matches à enjeu, l’équipe continuera, en effet, à monter en puissance. Il n’y a pas de recette idéale pour réussir une préparation. On peut comparer cela à une mayonnaise : on peut y mettre plus de tel ou
tel ingrédient, l’essentiel sera qu’elle prenne.”
Le préparateur physique anderlechtois, très apprécié
par les joueurs, a pu constater une évolution des exigences physiques du football. “Le profil type du footballeur
devient de plus en plus celui d’un joueur très athlétique et
très endurant. Ce n’est pourtant pas une obligation pour
être performant physiquement : on ne fera jamais de Boussoufa un Viking. Tant mieux.”
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B. D.