RAPPORT DE SYNTHESE DE LA CINQUIEME REUNION BILAN

Transcription

RAPPORT DE SYNTHESE DE LA CINQUIEME REUNION BILAN
PROGRAMME REGIONAL DE PROTECTION
INTEGREE DU COTONNIER EN AFRIQUE
(PR-PICA)
RAPPORT DE SYNTHESE DE LA CINQUIEME REUNION
BILAN DU PROGRAMME REGIONAL DE PROTECTION
INTEGREE DU COTONNIER EN AFRIQUE (PR - PICA)
Grand Bassam – Côte d’Ivoire
17, 18 et 19 avril 2012
RAPPORT DE SYNTHESE DE LA CINQUIEME REUNION
BILAN DU PROGRAMME REGIONAL DE PROTECTION
INTEGREE DU COTONNIER EN AFRIQUE (PR-PICA)
Placée sous la présidence de Monsieur Mamadou Sangafowa COULIBALY, Ministre de
l’Agriculture de la République de Côte d’Ivoire, la cinquième réunion bilan du Programme
Régional de Protection Intégrée du Cotonnier en Afrique (PR-PICA), s’est tenue dans la salle de
conférence de NSA Hôtel de Grand Bassam les 17, 18 et 19 avril 2012. Cette rencontre a connu
la participation des représentants des sociétés cotonnières, des interprofessions, des structures de
recherche et des Organisations de Producteurs de Coton et les développeurs des pays membres
du PR-PICA (Bénin, Burkina Faso, Mali, Sénégal, Côte d’Ivoire et Togo).
Ont pris part également aux travaux, les représentants du Ministère de l’Enseignement Supérieur
et de la Recherche Scientifique de la Côte d’Ivoire, de l’Association des Producteurs de Coton
Africain (AProCA), de l’Association Cotonnière Africaine (ACA), du Programme sous régional
de la Gestion Intégrée de la Production et des Déprédateurs (GIPD) de la FAO, du Fonds
Interprofessionnel pour la Recherche et le Conseil Agricoles (FIRCA), de l’ICAC, de
l’AFFICOT-CI, l’APROCOT-CI et des Firmes Agro-pharmaceutiques (TOGUNA Agroindustries, BAYER CropScience, ARYSTA LifeScience, AFCHEM-SOFACO, ALM Afrique de
l’Ouest, DUPONT, RMG Côte d’Ivoire, SYNGENTA Suisse, DTE, SAVANA France, LOUIS
DREYFUS COMMODITIES Côte d’Ivoire, MAKHTESHIM AGAN, TROPICAL Distribution,
CALLIVOIRE). Le Président d’honneur de l’AProCA, Dr François B. TRAORE, invité
d’honneur et des Directeurs Généraux de différentes sociétés ont honoré de leur présence, cette
5ème réunion bilan (la liste des participants est jointe en annexe).
La cérémonie d’ouverture, présidée par le Directeur de Cabinet représentant le Ministre de
l’Agriculture de la République de Côte d’Ivoire, a connu la participation du Préfet du
Département de Grand Bassam et a été ponctuée par cinq (05) allocutions :


La première, celle de bienvenue du Maire de Grand Bassam, a été prononcée par son Chef
de Cabinet. Il a tout d’abord souhaité la bienvenue à tous les participants dans cette cité
encore appelée l’Afrique en miniature en raison de la diversité de sa population et de la
culture. Selon lui, dans le contexte actuel de mondialisation, l’intégration des organisations
sous régionales est plus que nécessaire afin de relever les défis et difficultés liées à la culture
cotonnière. Seule la fédération des énergies des pays membres permettra au coton de
continuer à jouer son rôle de pourvoyeur de devises pour les cotonculteurs et les économies
des pays africains. Il a terminé ses propos en remerciant les organisateurs pour le choix porté
sur Grand Bassam pour abriter cette cinquième réunion bilan du PR-PICA.
La deuxième allocution a été prononcée par Monsieur ABA ACHI, Président du Comité
d’organisation, qui a d’abord remercié le Ministre de l’Agriculture et le Maire de Grand
Bassam pour leur soutien et leur constante disponibilité. Il a ensuite présenté l’invité
d’honneur de cette présente rencontre, Dr François B.TRAORE, qui est l’un des pionniers
de la lutte pour la défense des intérêts des cotonculteurs d’Afrique contre les subventions
des pays du Nord. Après un bref rappel des évènements successifs qui ont jalonné le
parcours du PR-PICA, il a mis en relief le caractère fragile du cotonnier face aux aléas
climatiques et aux attaques parasitaires, toutes choses qui justifient l’attention particulière
que l’on doit accorder à cette culture dont l’importance pour les pays africains n’est plus à
Rapport de synthèse 5ème réunion bilan PR-PICA
Grand Bassam, RCI - les 17, 18 et 19 avril 2012
Page 1
démontrer. Il a terminé son intervention en réitérant ses remerciements aux producteurs,
chercheurs, sociétés cotonnières pour leur participation et aux firmes et partenaires qui ont
permis par leurs contribution diverses, la tenue de cette cinquième réunion bilan du PRPICA.

La troisième allocution a été prononcée par Monsieur Lacina TUO, Président de
l’INTERCOTON qui, au nom des cotonculteurs de la Côte d’Ivoire, a souhaité la bienvenue
à tous les participants. Il a indiqué que malgré le potentiel élevé des variétés de coton,
l’importance des attaques des ravageurs entraine des pertes importantes de récoltes et réduit
de ce fait les revenus des cotonculteurs. Pour ce faire, il a souhaité que le PR-PICA puisse
poursuivre son œuvre dans la recherche de solutions durables pour la production cotonnière
dans les différents pays membres.

La quatrième allocution, celle du Président du Comité de Pilotage du PR-PICA, a été
prononcée par Monsieur Agbélénko ADJANOR, Vice-président de ce comité. Après avoir
présenté les excuses du Président empêché, il a fait la genèse de cette organisation sousrégionale depuis sa création sous le nom de Projet Régional de Prévention et de gestion de la
Résistance de Helicoverpa armigera aux pyréthrinoïdes en Afrique de l’Ouest (PR-PRAO)
jusqu’à sa dénomination actuelle PR-PICA. Après une indication sommaire des nouvelles
orientations découlant de nouveaux défis apparus dans les filières cotonnières africaines qui
constituent le fondement même du PR-PICA. Il a présenté ses domaines d’intervention et les
projets fédérateurs élaborés puis redimensionnés pour susciter l’intérêt des partenaires. Il a
lancé un appel aux Partenaires Techniques et Financiers pour le financement des projets
fédérateurs en vue de l’exécution des activités du PR-PICA dans leur globalité. Monsieur
ADJANOR a terminé son intervention en remerciant d’une part les partenaires pour leur
soutien et d’autre part, le Comité d’organisation qui n’a ménagé aucun effort pour la tenue
de ladite réunion.

L’allocution d’ouverture a été prononcée par le Directeur de Cabinet du Ministre de
l’Agriculture. Dans son allocution, il a d’abord présenté les excuses du Ministre de
l’Agriculture empêché, avant de remercier le Préfet et le Maire de Grand Bassam pour leur
constante disponibilité. Il a ensuite fait part de ses sentiments de reconnaissance aux
organisateurs et aux participants pour le choix de la Côte d’Ivoire pour abriter cette
importante rencontre. Cela témoigne selon lui d’une marque d’amitié et de solidarité au
peuple de Côte d’Ivoire après les épreuves difficiles qu’il a récemment vécues. Les
félicitations du Directeur de Cabinet ont été adressées à l’invité d’honneur, aux chercheurs,
sociétés cotonnières, interprofessions et producteurs pour la création du PR-PICA et pour les
résultats obtenus. Pour lui, le PR-PICA est un exemple de coopération sud-sud, qui permet
une intégration africaine et un dynamisme dans les relations pour un développement durable
réaliste. C’est dans ce sens qu’il a prôné une solidarité qui doit être naturelle à l’image des
dons de la nature à l’Homme. Il a terminé son intervention en invitant tous les acteurs à la
persévérance dans l’exécution de ce programme et prié le Seigneur pour son assistance et
son illumination.
Après ces différentes interventions qui ont marqué la phase d’ouverture, les travaux se sont
poursuivis avec l’amendement et l’adoption de l’ordre du jour. De ces amendements on retiendra
que les rapports du Mali, bien que reçus, ne seront pas présentés en raison de l’absence du
chercheur ayant conduit les travaux. Par ailleurs, les thèmes sur les nouvelles préoccupations
(gestion de la fertilité des sols, changements climatiques) ne sont pas bien représentés dans le
programme.
La série de communications sur les thèmes inscrits a été abordée :
 Présentation de la synthèse des acquis du PR-PICA de 2007 à 2010
Rapport de synthèse 5ème réunion bilan PR-PICA
Grand Bassam, RCI - les 17, 18 et 19 avril 2012
Page 2
 Situation de la campagne agricole 2011/2012 dans chaque pays du PR-PICA
 Surveillance parasitaire
 Suivi de la migration des populations adultes
 Suivi de la résistance des insectes aux insecticides
 Méthodes et stratégies de lutte
 Transfert de technologies, formation et information
 Exposés de partenaires extérieurs.
En marge de cette 5ème réunion bilan, se sont tenues également :
-
La rencontre du Comité de Pilotage du PR-PICA,
-
La rencontre entre les Chercheurs, les Sociétés Cotonnières et les Firmes Agropharmaceutiques.
1. PRESENTATION DE LA SYNTHESE DES ACQUIS DU PR-PICA DE 2007 A 2010
Cette communication a rappelé l’historique du PR-PICA depuis le PR-PRAO jusqu’à nos jours,
les objectifs, les activités de recherche, les résultats obtenus et les projets de recherche élaborés.
Au regard des principaux résultats obtenus pour chaque activité de recherche, les
recommandations suivantes ont été faites :
La surveillance des infestations des ravageurs au champ : une réadaptation des programmes
de protection en vigueur pour mieux lutter efficacement contre les chenilles endocarpiques
(Pectinophora gossypiella et Cryptophlebia leucotreta) et les piqueurs-suceurs (Aphis gossypii,
Jacobiella fascialis, Dysdercus voëlkeri, Bemisia tabaci).
Le suivi des migrations des populations adultes de ravageurs : les produits aleurodicides
devraient être positionnés dans les traitements végétatifs/fructifères des programmes de
protection pour lutter contre la mouche blanche.
L’évaluation des pertes de récolte et de l’efficacité des programmes de protection :
l’efficacité des programmes de protection vulgarisés a été inférieure à 80% au Togo, au Sénégal
et au Bénin.
L’évaluation de la nuisance de la punaise Dysdercus sp. à l’ouverture des capsules : pour
réduire significativement le temps d'exposition du coton graine à la punaise, il faut récolter tôt en
réalisant la 1ère récolte à 50% d’ouverture des capsules, la 2ème récolte à14 jours après la 1ère
récolte et la 3ème récolte à 14 jours après la 2ème récolte.
Le suivi de la résistance des insectes aux insecticides : la nécessité de maintenir les
associations de molécules, dans les programmes de gestion de la résistance aux pyréthrinoïdes en
vigueur contre H. armigera et les autres ravageurs carpophages et de poursuivre les prospections
pour trouver des solutions durables contre les chenilles endocarpiques et les mouches blanches.
L’évaluation de nouvelles molécules chimiques contre les ravageurs majeurs et émergeants
a permis d’identifier dans les différents pays membres de nouvelles associations de substances
actives dans la lutte contre les principaux ravageurs.
Le contrôle de la qualité des formulations commercialisées indique une bonne efficacité
biologique au champ des produits achetés et distribués aux producteurs en 2010 en Côte d’Ivoire
par la société Ivoire Coton.
2. THEME 1 : SITUATION DE LA CAMPAGNE 2011/2012 DANS LES PAYS MEMBRES
Rapport de synthèse 5ème réunion bilan PR-PICA
Grand Bassam, RCI - les 17, 18 et 19 avril 2012
Page 3
Les représentants des sociétés cotonnières et des interprofessions ont fait le point du déroulement
de la campagne 2011/2012 dans leur pays respectif, et on peut noter pour l’essentiel ce qui suit :
 La pluviométrie a été caractérisée dans l’ensemble par :
 un déficit global cumulé par rapport à la campagne 2010/2011, avec une mauvaise
répartition spatio-temporelle.
 Un démarrage difficile en raison de l’installation tardive, des pluies intermittentes avec
de longs arrêts qui ont limité la mise en place des semis de coton.
 Un arrêt brusque des pluies à partir du mois de septembre ou d’octobre.
 Les conséquences agronomiques de cette mauvaise pluviométrie sont :
- la non réalisation des semis à bonne date (semis de juillet plus importants dans des
proportions allant jusqu’à 68%) ;
- les reprises répétées des semis suite à des faibles taux de levées entrainant de mauvaises
densités de semis ;
- l’hétérogénéité des parcelles paysannes avec des plants ayant plusieurs dates de semis.
 La pression des ravageurs et des maladies a été globalement modérée à faible en raison de la
bonne protection réalisée par les producteurs. Les contraintes particulières observées ont été les
suivantes :

Au Bénin : très fortes attaques de A. gossypii en début et en fin de campagne liées au
déficit pluviométrique, présence de Syagrus calcaratus et Helopelthis shoutedeni dans la
zone Sud et Centre. L’acarien Polyphagotarsonemus latus s’est manifesté dans sa zone
de prédilection, mais surtout à des niveaux moyens, voire forts dans le Nord. Pour les
maladies, la bactériose a atteint des niveaux inquiétants, la ramulariose a été rencontrée.
Des problèmes de déficience minérale en potassium ont été observés au niveau de la
zone Sud.

Au Burkina Faso : attaques de carpophages (Helicoverpa, Diparopsis, Earias) et de
phyllophages (Syllepte, Spodoptera, Anomis), présence des piqueurs suceurs (jassides,
pucerons, Bemisia, Dysdercus, altises). La virescence florale a été faiblement signalée
suite à l’utilisation de produits systémiques pour protéger les semences vêtue et délintée.

En Côte d’Ivoire : forte présence de H. armigera dans certaines zones du Centre et du
Nord due essentiellement à la réticence de certains producteurs à traiter leurs
exploitations avec des produits d’introduction récente à la première fenêtre, observation
de l’effet spectaculaire du rougissement du cotonnier dans certaines zones du Centre et
du Nord, prolifération des jassides et des pucerons du fait de la sécheresse de la mijuillet à la mi-août.

Au Mali : la situation parasitaire a été caractérisée par une pression importante des
mouches blanches et des jassides.

Au Sénégal : avec l’arrêt précoce des pluies, le parasitisme marqué surtout par une
présence d’Helicoverpa, a été très virulent au courant du mois d’octobre entrainant des
pertes non négligeables surtout sur les parcelles de semis tardifs.

Au Togo : on a observé très peu d’effets perceptibles de Pectinophora sur le terrain et la
présence de deux pics de H. armigera.
 L’environnement de production s’est globalement amélioré, entrainant un regain de
confiance des producteurs, avec notamment :
Rapport de synthèse 5ème réunion bilan PR-PICA
Grand Bassam, RCI - les 17, 18 et 19 avril 2012
Page 4
-
Le paiement à temps de la totalité des recettes coton graine de la campagne 2010/2011 ;
-
Le paiement aux producteurs d’une ristourne additionnelle au titre de la campagne 2010/2011
de 20 FCFA/kg au Mali et de 28 FCFA/kg au Burkina Faso ;
-
Le maintien de la subvention des intrants essentiels (engrais) par les Gouvernements des pays
membres et des sociétés cotonnières ;
-
L’annonce précoce des prix des intrants et du coton graine ;
-
La diminution des prix de cession des intrants de base (engrais) dans tous les pays, à
l’exception du Burkina Faso ;
-
Le paiement des dettes internes des OP au Mali (de l’ordre de 3 175 000 000 FCFA) ;
-
Le moratoire sur le crédit au Sénégal.
3. THEME 2 : SURVEILLANCE PARASITAIRE
Trois sous-thèmes ont été abordés au cours de ces travaux sur la surveillance parasitaire.
Sous-thème 2.1. : Suivi spatio-temporel des infestations parasitaires au champ
Des communications faites par le Bénin, la Côte d’Ivoire et le Sénégal on peut noter les résultats
suivants :
Au Bénin, la surveillance parasitaire montre une remontée de H. armigera surtout dans sa zone
de prédilection au Nord et la présence de Earias sp au Nord comme au Sud. On note une
population moyenne d’endocarpiques et de Syllepte. Les populations de pucerons et d’acariens
sont restées très faibles.
En Côte d’Ivoire, on note une baisse significative chez H. armigera et P. latus, à un degré
moindre chez A. gossypii et des variabilités géographiques. Cependant, il est observé une relative
remontée de la pression de D. watersi; avec une progression géographique des infestations vers
le Sud.
Au Sénégal, la pression des principaux ravageurs du cotonnier a été relativement importante. Les
piqueurs suceurs, notamment Jacobiella fascialis et les chenilles de la capsule en particulier
celles de H. armigera restent les ravageurs majeurs. Les infestations ont été généralement plus
importantes en zones humide et sèche qu’en zone médiane. La période critique des infestations
des principaux insectes ravageurs reste située entre mi septembre et octobre. Les résultats
militent en faveur de l’utilisation des néonicotinoïdes en 2ème fenêtre, mais aussi d’une utilisation
des alternatifs aux pyréthrinoïdes en octobre.
Au Togo, le complexe de ravageurs a été dominé par la chenille H. armigera. Durant les trois
dernières années, D. watersi est en nette régression. L’acarien P. latus est en nette régression
depuis plus de cinq ans malgré que les conditions aient été propices. La zone de prédilection de
S. derogata n’est plus limitée à la région des savanes car il développe des populations
importantes dans les régions sud du Togo, modifiant ainsi la carte phytosanitaire. Le programme
de protection avec les binaires acaricides aux trois premiers traitements reste valable pour le
contrôle de ce phyllophage.
Sous-thème 2.2. : Suivi spatio-temporel des pertes de récolte dues aux ravageurs, et de
l’efficacité des programmes de protection vulgarisés
Les présentations sur ce sous-thème ont été faites par le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire,
le Sénégal et le Togo.
Rapport de synthèse 5ème réunion bilan PR-PICA
Grand Bassam, RCI - les 17, 18 et 19 avril 2012
Page 5
Au Bénin, l’efficacité du programme de traitement reste variable d’une zone à l’autre avec une
moyenne de 70% contre 72,9% en 2010. Les périodes de pics des populations adultes ont varié
par rapport à la campagne 2010-2011.
Au Burkina Faso, cette étude menée dans le cadre du coton transgénique, a permis de montrer
que le programme de protection vulgarisé contrôle efficacement les ravageurs, à des coûts
économiquement acceptables avec des niveaux de pertes de récolte de 25,3% et une efficacité de
la protection de 93,9%. Cependant, en dépit de la bonne efficacité de cette protection, un accent
particulier doit être mis sur le contrôle des insectes piqueurs suceurs au regard des pertes de
production observées.
En Côte d’Ivoire, les pertes de récolte ont été relativement fortes en région cotonnière sud et
moyennes en région cotonnière nord. De façon globale, le niveau d’efficacité est relativement
satisfaisant et est au delà de 80%. Il est également observé un faible contrôle de H. armigera
lorsque la pression parasitaire est relativement forte. Il en est de même pour D. voëlkeri,
Podagrica et B. tabaci.
Au Sénégal : Le niveau de parasitisme est resté relativement élevé en 2011-2012. Les ravageurs
dominants sont : H. armigera sur l’ensemble du bassin cotonnier et les piqueurs suceurs en zone
humide. Les pertes de récolte sont en moyenne de 32%. Elles sont légèrement inférieures à celles
de 44,5 % enregistrées lors de la campagne 2010/2011. Les pertes ont été plus importantes en
zone humide à cause de la pression combinée de chenilles d’Helicoverpa et de piqueurs suceurs.
L’efficacité moyenne du programme de protection standard vulgarisé a été de 82%, celle du
programme de protection sur seuil de 77%. Les meilleurs résultats de l’efficacité des
programmes vulgarisés sont notés en zone médiane.
Au Togo, le suivi des pertes de rendement et de l’efficacité des programmes de protection a
montré que la pression des ravageurs est restée importante. En absence de traitement, on
enregistre en moyenne des pertes de 59,7%. L’efficacité des programmes vulgarisés a été de
89,2%, niveau d’efficacité déjà obtenu en milieu paysan au cours de la campagne 2010-2011.
Sous-thème 2.2. : Etude sur les nuisances de Dysdercus sp.
Ce sous-thème a été développé par le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Sénégal et le
Togo.
Au Bénin, les résultats d’évaluation de la nuisance de Dysdercus montrent que les récoltes
fractionnées permettent de limiter les pertes dus aux dégâts de ce ravageur.
Au Burkina Faso, les récoltes précoces ont permis d’obtenir un gain supplémentaire de
production sur le cotonnier transgénique et conventionnel.
En Côte d’Ivoire, les pertes de récolte imputables à Dysdercus sp. se situent entre 8,4% et 18,7%
par rapport à la récolte fractionnée, ce qui indique l’importance économique de ce ravageur et la
nécessité de la lutte, notamment la pratique des récoltes fractionnées en lieu et place d’une seule
récolte souvent réalisée par les producteurs.
Au Sénégal, la présence des punaises de Dysdercus a été plus importante en zone humide qu’en
zone médiane. L’étalement de la récolte permet de mieux gérer les nuisances de la punaise
Dysdercus et le rendement coton graine a été augmenté de 18,3% à 39,3%. Le poids moyen
capsulaire a été plus élevé à 134 jours et une perte de poids des capsules a été obtenue entre 5 et
26% suivant le retard de la récolte. Le rendement en coton graine a subi la même influence avec
une baisse de productivité comprise entre 16 et 36%. Les punaises ont également impacté sur la
graine, avec un seed-index et un taux de germination marqués par une tendance baissière de la
première vers la dernière date de récolte. La baisse du pouvoir germinatif des graines est allé
Rapport de synthèse 5ème réunion bilan PR-PICA
Grand Bassam, RCI - les 17, 18 et 19 avril 2012
Page 6
jusqu’à 23% suivant le retard de la récolte. Les résultats sont moins visibles sur les
caractéristiques technologiques des fibres, sauf sur la résistance, en faveur des récoltes précoces.
Au Togo, l’incidence de Dysdercus a été moins importante. Les pertes ont été évaluées à 11,1%
après 14 jours de retard et 12,4% après 28 jours de retard dans les opérations de récolte. Le
fractionnement de la récolte a réduit considérablement le niveau de population de Dysdercus à
partir du 141e jour après semis. Sur la qualité du coton graine et des fibres, l’étude a montré que
si la récolte de coton graine n’est pas réalisée avant 148 jours après semis, la présence prolongée
des punaises Dysdercus entraine une diminution significative de poids moyen capsulaire. A
l’opposé, le pourcentage de fibre n’est pas affecté, de même que le pouvoir germinatif des
graines.
4. THEME 3 : SUIVI DE LA MIGRATION DES POPULATIONS ADULTES DE RAVAGEURS
Les communications sur ce thème ont été présentées par le Bénin, le Sénégal et le Togo.
Au Bénin, le suivi de la migration des populations adultes de H. armigera montre des pics en
inter-campagne, en l’absence du cotonnier. Ces adultes auraient émergé d’autres plantes hôtes
environnantes ou seraient venus de loin. Des périodes de pics des populations adultes ont varié
par rapport à la campagne 2010-2011.
Au Sénégal, le suivi des migrations des populations adultes de mouches blanches B. tabaci,
permet de constater que ces populations sont surtout importantes en fin de cycle de
développement du cotonnier. Les importantes captures enregistrées en fin de saison seraient liées
à la biologie du ravageur qui infeste ou quitte généralement les champs de cotonnier durant cette
période.
Au Togo, les papillons de H. armigera ont été faiblement capturés cette campagne par rapport à
la campagne passée sur tous les sites. Par contre, les papillons de C. leucotreta ont été
constamment capturés durant toute la campagne avec des niveaux de capture plus importants
pendant la période de culture du coton. Les captures de P. gossypiella ont été variables selon les
sites et les périodes.
5. THEME 4 : SUIVI DE LA RESISTANCE DES INSECTES AUX INSECTICIDES
Deux sous-thèmes ont été développés au niveau de ce thème.
Sous-thème 4.1. : Suivi au champ de la résistance des insectes aux insecticides
Une seule présentation sur ce sous-thème a été faite par le Burkina Faso sur le suivi de la
sensibilité de Bemisia tabaci aux insecticides chimiques.
Les résultats montrent que la sensibilité de B. tabaci à l’acétamipride a augmenté entre 2009 et
2010 ainsi qu'entre 2010 et 2011. En outre, la sensibilité à l’imidaclopride des populations de
terrain de B. tabaci a accusé une baisse comparativement à la campagne précédente. Avec la
deltaméthrine, les populations de terrain qui semblaient être devenues plus résistantes en 2010,
ont montré une certaine sensibilité en 2011.
Sous-thème 4.2. : Suivi au laboratoire de la sensibilité aux insecticides ou aux toxines Bt chez
les insectes
Ce sous-thème a été développé par le Bénin, le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire. Les principaux
résultats obtenus sont les suivants :
Au Bénin, la perte de sensibilité de H. armigera aux pyréthrinoïdes est toujours observée. Ce
ravageur a été plus sensible à la beta-cyfluthrine qu’à la cyperméthrine pour les souches testées.
Il est recommandé de faire des tests d’autres matières actives actuellement en vulgarisation sur
les souches sauvages afin d’apprécier et de suivre leurs niveaux de résistance pour anticiper au
Rapport de synthèse 5ème réunion bilan PR-PICA
Grand Bassam, RCI - les 17, 18 et 19 avril 2012
Page 7
besoin, une éventuelle perte de sensibilité vis-à-vis de ces nouvelles molécules et de poursuivre
l’élevage de Cryptophlebia leucotreta et de Pectinophora gossypiella pour évaluer aussi leur
niveau de sensibilité vis-à-vis des insecticides utilisés sur le cotonnier.
Au Burkina Faso, le suivi de la sensibilité de H. armigera aux toxines Bt a été réalisé.
L’évaluation de la sensibilité des trois souches de terrain aux toxines de terrain Cry1Ac et
Cry2Ab s’est maintenue au niveau de base, celui d’avant le développement du Cotonnier
Génétiquement Modifié BOLLGARD®II en culture commerciale.
En Côte d’Ivoire, les résultats montrent que P. gossypiella et C. leucotreta seraient tolérantes aux
pyréthrinoides. Le mécanisme de résistance chez les deux ravageurs serait de type métabolique
impliquant les oxydases. Il est recommandé de poursuivre les investigations sur tous les
mécanismes qui pourraient être impliqués dans la résistance et de maintenir les associations
pyréthrinoïdes-organophosphorés pour contrôler les deux insectes pendant la phase fructifère.
6. THEME 5 : METHODES ET STRATEGIES DE LUTTE
Deux sous-thèmes ont été présentés :
Sous-thème 5.1. : Mise au point de méthodes de lutte contre les insectes et maladies du
cotonnier
Les communications ont été faites par le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Sénégal et le Togo.
Au Bénin : il a été observé un bon comportement sur différents paramètres de l’association
cyperméthrine-abamectine à 36-14 gma/ha qui peut constituer une alternative au triazophos.
En Côte d’Ivoire, les activités d’amélioration variétale ont été menées avec le renouvellement du
matériel végétal. Les études sur l’influence des dates et densités de semis sur la production du
cotonnier ont montré qu’une perte de rendement est obtenue pour le décalage de la date de semis,
que les niveaux d’attaques sont plus élevés sur semis tardifs comparativement au semis précoces,
que les meilleurs rendements en coton graine sont obtenus dans la première décade de semis de
juin.
Au Sénégal, les résultats obtenus à la première fenêtre montrent que les produits alternatifs aux
pyréthrinoïdes (teflubenzuron 150 g/l) ont permis un contrôle efficace contre les principaux
ravageurs du cotonnier. L’association des alternatifs avec une matière active aphicide permet de
lutter efficacement contre les piqueurs suceurs. En deuxième fenêtre, l’association teflubenzuron
75 g/l + alphacyperméthrine 75 g/l a permis d’avoir un contrôle efficace contre les principaux
ravageurs du cotonnier surtout les chenilles carpophages et les piqueurs suceurs. Le
teflubenzuron agirait efficacement mieux en association avec une pyréthrinoïde qu’utilisé seul.
Au Togo, les nouvelles substances actives (cyantraniliprole 40 g/ha, teflubenzuron 15 g/ha,
diflubenzuron 150 g/ha, deltaméthrine + pyriproxifène 12+20 g/ha, etc.) ont été testées au cours
de la campagne. L’étude de trois variétés de tournesol non hybrides a montré l’intérêt de la
variété RECORD pour l’amélioration du rendement des lignes de cotonniers à proximité de cette
variété.
Sous-thème 5.2. : Mise au point de nouvelles stratégies de protection du cotonnier (définition
ou actualisation de seuils)
Les études de ce sous-thème ont été conduites au Bénin et au Sénégal.
Au Bénin, il a été obtenu un meilleur contrôle avec les seuils intégraux. Les programmes sur
seuil intégral sont supérieurs aux programmes calendaires et LEC.
Au Sénégal, le programme de traitement sur seuil permet de protéger efficacement les cotonniers
et permet d’obtenir une production satisfaisante. L’étude de la rentabilité a révélé que ces seuils
Rapport de synthèse 5ème réunion bilan PR-PICA
Grand Bassam, RCI - les 17, 18 et 19 avril 2012
Page 8
sont avantageux. Le meilleur intérêt est obtenu avec le seuil de 4 plants infestés sur 25 plants
observés.
7. THEME 6 : TRANSFERT DE TECHNOLOGIES, FORMATION ET INFORMATION
Deux sous-thèmes ont été présentés.
Sous-thème 6.1. : Suivi de la qualité des produits insecticides
En Côte d’Ivoire, les investigations menées par la recherche ont permis de montrer que les
produits distribués aux producteurs sont en général de bonne qualité. Ils assurent un
accroissement du rendement coton graine. L’efficacité biologique est variable selon le ravageur
et la pression parasitaire.
Au Togo, l’étude a montré l’intérêt du respect du nombre de traitements insecticides. Un seul
traitement manquant entraîne une perte de rendement coton graine d’environ 107 kg/ha, qui se
traduit par un manque à gagner d’environ 20 000 F CFA.
Sous-thème 6.2. : Suivi de l’impact socio-économique des innovations
Au Burkina Faso, l’évaluation de l’efficacité du BOLLGARD II contre les ravageurs en milieu
réel a montré une excellente performance du CGM sur les larves carpophages et phyllophages.
En outre, les parcelles de CGM ont aussi abrité les plus faibles populations de piqueurs suceurs
et les plus grandes colonies d'ennemis naturels des ravageurs.
En Côte d’Ivoire, les résultats sur la lutte sur seuils montrent des économies en produits
insecticides, une amélioration des rendements coton graine, un meilleur suivi des champs par les
producteurs. Cependant, les insuffisances sont le temps consacré aux observations, le doute de
certains paysans sur l’efficacité de cette opération par le déclenchement des traitements même si
le seuil n’est pas atteint.
8. THEME 7 : EXPOSES DE PARTENAIRES EXTERIEURS
Le Fonds Interprofessionnel pour la Recherche et le Conseil Agricoles (FIRCA) et la société
TOGUNA Agro-industries ont réalisé des communications sur leurs activités.
Le FIRCA, a pour domaines d’intervention la recherche agronomique appliquée, le conseil –
vulgarisation, la formation aux métiers agricoles et le renforcement des capacités des
organisations professionnelles agricoles.
Depuis 2006, le FIRCA conduit des actions au profit de la filière cotonnière ivoirienne. Ainsi,
deux projets sont en exécution pour le compte de la filière cotonnière.
La société TOGUNA Agro-industries, basée au Mali, a été présentée sous forme documentaire à
travers ses activités menées dans le domaine de la production des fertilisants. C’est une société
de fabrication et de distribution d’engrais de type bulk blending au Mali pour environ 60% de la
production et pour 40% dans la sous région (Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée, Sénégal).
Cette société créée en 2006 a une capacité de 360 000 tonnes par an. Pour les perspectives, elle
ambitionne entre autres de produire des phosphates naturels en granulé et des engrais moins
chers et étendre son réseau de distribution au Niger, au Ghana et en Guinée.
9. RENCONTRE DU COMITE DE PILOTAGE
En marge des travaux de cette 5ème réunion bilan du PR-PICA, le Comité de Pilotage s’est réuni
dans la soirée du mercredi 18 avril 2012. Les points suivants ont été abordés :
-
Examen du rapport trimestriel d’activités et financier (de janvier à mars 2012) du Comité
de Pilotage ;
Rapport de synthèse 5ème réunion bilan PR-PICA
Grand Bassam, RCI - les 17, 18 et 19 avril 2012
Page 9
-
Perspectives pour la suite des activités du PR-PICA ;
-
Désignation du Togo pour abriter la sixième réunion bilan du PR-PICA en 2013 ;
-
Programmation d’une rencontre entre chercheurs et Comité de pilotage au cours de cette
5ème réunion bilan.
Les travaux de cette 5ème réunion bilan se sont achevés sur une note d’espoir des participants
quant à l’augmentation des rendements en culture cotonnière en vue d’une amélioration des
revenus des producteurs.
RECOMMANDATIONS
1. Harmoniser les méthodes de calcul pour l’évaluation des impacts socio économiques des
innovations testées ;
2. Impliquer dans les pays membre du PR-PICA, les autres disciplines dans les programmes
de gestion intégrée du cotonnier ;
3. Ouvrir une fenêtre sur le CGM, au regard des avancées significatives enregistrées au
Burkina Faso sur le cotonnier transgénique.
Fait à Grand Bassam, le 19 avril 2012
La 5ème réunion bilan du PR-PICA.
Rapport de synthèse 5ème réunion bilan PR-PICA
Grand Bassam, RCI - les 17, 18 et 19 avril 2012
Page 10

Documents pareils