M ich el To u rn ie r

Transcription

M ich el To u rn ie r
Œuvres publiées aux éditions
Gallimard Jeunesse
(et pistes pédagogiques)
D. R.
Interview
FICHE AUTEUR
Biographie
Mi c h e l To u rn i e r
« Il y a un
grand bonheur
dans la vie,
c’est la lecture.
Si vous lisez,
vous êtes
plus heureux
et, où que
vous alliez,
vous avez
un livre dans
votre poche
qui vous
permettra
de vous
évader. »
Bi o g r a p h i e
En 1941, la famille quitte
la grande maison familiale
de Saint-Germain-en-Laye,
occupée par l’armée
allemande, pour un
appartement à Neuilly. Michel
Tournier découvre alors la
philosophie au lycée Pasteur
de Neuilly, où il a pour
maître Maurice de Gandillac
et pour condisciple Roger
Nimier. Les livres de Gaston
Bachelard, découverts
pendant les vacances,
le décident à opter pour
une licence de philosophie
après le baccalauréat.
Étudiant à la faculté des
lettres de Paris, il soutient
un diplôme de philosophie
à la Sorbonne. En 1946,
il obtient de se rendre
en Allemagne, à Tübingen,
où il rencontre Gilles
Deleuze, pour apprendre
la philosophie allemande.
Il y reste quatre ans et,
à son retour, se présente
au concours de l’agrégation
de philosophie, où il échoue.
« Ma vie a été détruite, j’étais
en morceaux » confie-t-il.
Pour gagner sa vie, il fait
des traductions chez Plon
puis entre à la radio. En
1955, à la création d’Europe
n° 1, il fait partie de l’équipe.
Il rédige les messages
publicitaires « de couchesculottes, de démaquillants
et de la lessive ». En 1959,
il entre chez Plon.
Il propose aussi à la télévision
une émission mensuelle,
Chambre noire, consacrée
aux grands photographes.
Il publie son premier roman
en 1967, Vendredi ou
les limbes du Pacifique,
couronné par le grand prix
de l'Académie française,
d’après lequel il écrit par
la suite Vendredi ou la vie
sauvage, pour les jeunes
lecteurs.
Le Roi des Aulnes obtient
le prix Goncourt en 1970.
C’est le début d’une carrière
entièrement dédiée à la
littérature. Dès lors, Michel
Tournier, dans son vieux
presbytère de la vallée
de Chevreuse, se consacre
au «métier d'écrivain».
Il voyage au Canada, en
Afrique noire, au Sahara.
Depuis 1972, il siège à
l’Académie Goncourt, partage
son temps entre écriture,
articles, essais mais aussi
rencontres avec son public,
la jeunesse.
© Gallimard
Michel Tournier
est né en 1924,
d’un père gascon
et d’une mère
bourguignonne,
universitaires
et germanistes.
Les parents
envoient chaque
année leurs
quatre enfants
en vacances
à Fribourg-enBrisgau dans un
foyer d’étudiants
catholiques où ils
peuvent pratiquer
la langue.
Michel Tournier
est alors, selon ses dires,
« un enfant hypernerveux,
sujet à convulsions,
un écorché imaginaire».
En 1931, il est envoyé dans
un home d’enfants, en
Suisse, pour des raisons
de santé. Il se passionne
pour la musique.
De ses séjours en Allemagne,
il dit : « J’ai connu le nazisme
à neuf ans, à dix ans, à onze
ans, à douze ans. Ensuite
ç’a été la guerre ».
Il se souvient des parades
militaires du nazisme,
des discours du Führer,
dénoncés par son père.
« Mauvais écolier »,
il est exclu de plusieurs
établissements puis,
dès 1935, fait ses études
au collège Saint-Erembert
de Saint-Germain-en-Laye
avant d’être inscrit comme
pensionnaire chez les pères
d’Alençon.
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2
In t e r v i e w
Écrire
Écrivez-vous chaque jour ?
Oui, j’écris chaque jour, mais bien sûr, pas une ou deux
pages bonnes à publier telles quelles. Cela ferait une
œuvre gigantesque. Or je suis au contraire l’un des
auteurs les plus « parcimonieux » qui soient. Une dizaine
de livres au total. C’est bien pour ceux qui veulent avoir
tout lu de moi.
Êtes-vous un auteur à temps complet ?
Oui, en ce sens que je ne fais que cela et que je ne pense
qu’à cela. Mais il y a les « petits boulots » et le « grand
métier ». Le grand métier, cela consiste à écrire un roman
ou des nouvelles. Les petits boulots répondent à des
commandes variées, urgentes, et qui demandent peu de
temps. Par exemple, faire un article pour un journal, une
préface pour un livre, une conférence en France ou à
l’étranger. Récemment un magasin de luxe vendait pour
Noël des petits animaux en cristal pouvant tenir dans la
main. Il y avait un chat, un lapin, une chouette, un canard
et une tortue. On m’a demandé, pour la publicité, de
rédiger l’éloge en dix lignes de chacune des bestioles. Ou
bien c’est une devise d’une ligne à écrire sur le mur d’une
bibliothèque pour les jeunes (J’ai proposé : « Lisez, lisez,
lisez, ça rend heureux et intelligent ! ») Ces petites
commandes sont amusantes, mais elles peuvent faire
perdre du temps.
Qu’est-ce qui vous inspire ?
Ce qui m’inspire, c’est un grand sujet. Par exemple, dans
Vendredi, le drame de la solitude de Robinson et ensuite
les difficultés de sa confrontation avec le sauvage Vendredi.
Dans La Goutte d’or, c’est le travailleur immigré nordafricain en France…
© D. R.
Quand avez-vous commencé à écrire ?
La vocation vient habituellement de
l’admiration pour un métier ou une œuvre.
Mon premier «choc» littéraire a été Le
merveilleux voyage de Nils Holgerson, de
Selma Lagerlöf, que l’on m’a donné quand
j’avais neuf ans. J’en possède toujours
l’exemplaire. J’ai pensé alors qu’il n’y avait
rien de plus beau qu’un livre. Mes lectures
ultérieures ne m’ont pas déçu. Les étudiants
français de Rio de Janeiro m’ont demandé
récemment quelle œuvre littéraire il fallait lire
si l’on n’en lisait qu’une seule. J’ai répondu
Trois Contes, de Gustave Flaubert. À partir de
là, j’ai écrit des narrations ou des lettres à des
amis avec l’idée d’atteindre le meilleur niveau
littéraire. À mes yeux, c’étaient mes premières œuvres.
Vous avez dit que Robinson et Vendredi sont des mythes,
Pouvez-vous l’expliquer ?
Les mythes sont des personnages très typés, par exemple
Tristan et Yseult, Dom Juan, Faust, l’Ogre, qui sont à la
portée de tout le monde, qu’on dessine très facilement,
que les enfants connaissent, dans lesquels on peut se
déguiser et qui, en même temps, représentent une idée,
une idée très importante, Tristan, c’est la fidélité, c’est
l’amour fidèle, criminel parce que Yseult est mariée…
L’une des caractéristiques du mythe c’est que vous créez
un personnage de roman et il échappe au roman, il va se
promener dans d’autres œuvres. Ça c’est typique, c’est le
cas de Dom Juan. Robinson Crusoé s’est échappé. Il y
avait Daniel Defoe le créateur et combien y a-t-il eu de
robinsonnades ? Qu’est-ce que c’est que Robinson ? Vous
prenez un homme, vous le mettez dans une île déserte
pendant vingt ans. Que va-t-il faire ? Il va devenir fou, il
va devenir génial, il va mourir de faim. C’est une
expérience fondamentale. Sa mémoire, son langage, sa
sexualité… Comment tout cela va-t-il évoluer ? C’est une
expérience de laboratoire absolument unique. Et une
seconde expérience. Au bout de vingt ans, vous lui
envoyez un compagnon, non pas un Anglais barbu et
puritain, mais un sauvage. Que vont-ils faire ensemble ?
Vous avez le problème de la solitude et de toutes les
facultés humaines coupées de la société, et ensuite le
problème fondamental nord-sud.
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3
Pour nourrir vos livres faites-vous des recherches ?
Le réalisme, ça commence peut-être avec Flaubert qui
est allé à Carthage pour Salammbô. Mais le grand
patron des recherches, c’est Zola. Il disait : « Il y a un
grand sujet, les mines de charbon, je n’ai jamais mis les
pieds là-dedans, je vais écrire le grand roman des mines
de charbon, cela s’appellera Germinal. » Il va à Liévin,
y met l’uniforme de mineur et descend au fond. Ça,
c’est la méthode de Zola. C’est une méthode que j’ai
adoptée, c’est-à-dire que je ne m’intéresse pas à moimême, mes sujets ne sont pas de l’ordre de ma vie
privée, ce sont pour moi des grands sujets. Pour La
Goutte d’or, j’ai traversé deux fois le Sahara, je suis allé
aux abattoirs municipaux de Chartres. Je suis allé voir
mon boucher, je me suis levé à 5 heures, j’ai passé la
matinée la plus affreuse de ma vie.
Quel est selon vous le rôle de l’écrivain ?
Un écrivain doit enrichir sa propre langue. Il enrichit son
patrimoine. J’aime les mots. Le triomphe quand on
invente un mot c’est de le retrouver dans le
dictionnaire. J’ai inventé «héliophanie» pour Vendredi.
Un jour, je reçois la nouvelle édition du Robert et je lis :
«héliophanie, lever du soleil, mot rare et ancien». Rare,
oui, ça n’avait été utilisé qu’une seule fois, mais ancien,
non, ça remontait à 1967, et en citation : la phrase de
mon Vendredi. Cela n’arrive qu’une fois dans votre vie.
L’écrivain a pour fonction naturelle d’allumer par ses
livres des foyers de réflexion, de contestation, de remise
en cause de l’ordre établi. Inlassablement, il lance des
appels à la révolte, des rappels au désordre, parce qu’il
n’y a rien d’humain sans création, mais toute création
dérange. Le métier d’écrivain est un métier de création.
C’est pourquoi il est si souvent poursuivi et persécuté.
Quel rapport avez-vous avec la célébrité ?
Pour moi, ce qui compte c’est l’œuvre. J’écris un livre et
puis c’est terminé. Je déteste qu’on m’aborde dans la
rue et qu’on me reconnaisse. Je pense qu’un écrivain
n’est pas une vedette de cinéma. C’est le livre qui doit
être connu, ce n’est pas l’écrivain. Une des choses les
plus merveilleuses qui puisse m’arriver, c’est de voir
dans le métro quelqu’un plongé dans un de mes livres,
et je ne dis rien.
Quel conseil donneriez-vous à un écrivain débutant ?
Pour apprendre le métier d’écrivain, il n’y a que deux
choses à faire. D’abord, lire, lire et encore lire. De bons
livres naturellement. On n’a jamais vu un écrivain qui
n’a pas été un lecteur passionné dans sa jeunesse.
Encore aujourd’hui, je lis plusieurs heures par jour.
Ensuite, il faut écrire. Écrire tous les jours. Tout ce qu’on
fait sérieusement, on le fait tous les jours. La peinture,
la musique, le sport, les mathématiques… Et le mieux
pour écrire tous les jours, c’est de tenir un journal.
S’efforcer de noter chaque jour quelque chose et donc
d’observer toute la journée pour avoir quelque chose à
noter le soir. Mais attention ! C’est un métier solitaire, et
c’est très dur. La plupart des métiers s’exercent en
équipe, ou au contact d’autres personnes. Le pauvre
écrivain travaille tout seul, n’a personne pour l’aider, le
consoler, le féliciter. Il y en a qui préfèrent cette
solitude. Ce n’est pas mon cas. J’en souffre, mais, par
malheur, je suis incapable de travailler avec quelqu’un.
C’est aussi un métier merveilleux. Chaque livre est une
aventure totalement nouvelle : rassembler la documentation, écrire le livre, le voir sortir en librairie et suivre
son destin. C’est comme votre enfant qui s’aventure
seul dans le monde. Il reçoit des fleurs, il reçoit des
coups. Vous vous réjouissez et vous souffrez pour lui.
La qualité la plus importante pour un écrivain, c’est
la patience.
Écrire pour la jeunesse
Vendredi ou la vie sauvage est un best-seller de la
littérature de jeunesse…
C’est un livre meilleur : Vendredi ou les Limbes du
Pacifique amélioré en écartant tout ce qui est trop
philosophique. Tout est condensé. Le succès de
Vendredi ou la Vie sauvage est absolument fabuleux.
On en est à 7 millions d’exemplaires en France, avec
une trentaine de traductions. C’est le seul de mes livres
traduit en russe. Il est traduit en Tunisie !
Je suis un auteur pour les jeunes.
Quelle place ont les jeunes, les visites dans les écoles ?
Je suis invité, je reçois des tas de lettres. Un professeur
me dit : « Voilà trois mois que je lis avec mes élèves
Vendredi ou la vie sauvage. Ils ont mille questions à
vous poser. Est-ce que vous voulez venir ?
Éventuellement, on vient vous chercher ». Je dis oui !
Les élèves sont très durs. J’ai un exemple récent d’un
élève qui s’est aperçu que ça avait un rapport avec
Robinson Crusoé, de Daniel Defoe ; il me dit : « Ça vous
arrive souvent de recopier vos livres dans ceux des
autres ? » Mais les élèves sont très contents. Je reçois
très souvent des lettres de remerciements.
Je dis souvent aux enfants : il y a un grand bonheur
dans la vie, c’est la lecture et si vous lisez, vous êtes
quelqu’un de supérieur, vous êtes plus intelligent et
plus heureux que ceux qui ne lisent pas et, où que vous
alliez, vous avez un livre dans votre poche qui vous
permettra de vous évader.
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Œuvres aux éditions Gallimard Jeunesse
MichelRomans
Tournier
Vendredi ou
la vie sauvage
Folio Junior n° 445 - 196 p - 5,10 €
Le 29 septembre 1759, la galiote
La Virginie est balayée par la
tempête. Robinson, seul survivant
du naufrage, se retrouve sur une
île déserte. Avec Vendredi, il va
faire l’apprentissage d’une vie en
harmonie avec la nature.
Recommandé par le ministère de
l'Éducation nationale, en accompagnement du programme des
collèges.
Destiné aux classes de sixième ou de cinquième.
Pistes pédagogiques
● Voir la fiche pédagogique complète, téléchargeable
gratuitement sur notre site (rubrique Enseignants).
Les Rois Mages
Folio Junior n° 280 - 126 p - 5,10 €
Ces fameux Rois Mages, il n'y a
que quelques lignes sur eux dans
l'Évangile selon saint Matthieu.
Pour le reste, il faut s'en remettre
à Michel Tournier, qui sait qu'ils
étaient quatre et non trois :
Gaspard de Méroé, «le Roi nègre
amoureux»; Balthazar de Nipour,
«le Roi Mage des images», grand
amateur d'art; le prince Melchior,
dépossédé de son trône; et Taor
de Mangalore, « Prince du sucre
et Saint de sel », parti à la recherche de la recette du rahat
loukoum, et qui arrivera trop tard à Bethléem…
Titre recommandé par le ministère de l'Éducation nationale, en
accompagnement du programme des collèges. Ce livre ouvre
aussi la possibilité d'un travail en interdisciplinarité français /
histoire-géographie en classe de sixième.
Pistes pédagogiques
● Véritable réécriture d’un passage de la Bible, ce
texte croise de nombreux épisodes de l’Ancien et du
Nouveau Testament. On pourra ouvrir l’étude de cette
œuvre comme préparation à la lecture des textes fondateurs, avec un premier repérage d’épisodes qui peuvent sembler familiers aux élèves. Le professeur effectuera alors un montage de passages de la Bible correspondants : Sodome, Jean-Baptiste, Caïn et Abel, le
Paradis, le massacre des Innocents, la Cène. Cette première approche permet de situer à la fois l’Ancien et
le Nouveau Testament, de situer historiquement
Hérode, la naissance du Christ.
L’approfondissement des épisodes bibliques peut également se faire à travers l’étude des tableaux de Dürer
pour les Rois Mages, de Vinci pour la Cène. À cette
situation historique on peut ajouter une situation
géographique afin de resituer les pérégrinations
de chacun des rois.
● La deuxième étape du travail sera menée sur les
récits proprement dits : réflexion sur l’appartenance
aux genres du conte, de la nouvelle et du roman dans
la mesure où les trois textes se recoupent et forment
une unité. On pourra faire retrouver notamment la
structure du conte, mais surtout on cherchera à sensibiliser les élèves au message qui transparaît dans
chacun de ces récits. Enfin, il manque un des Rois
Mages : le sort de Melchior est simplement évoqué et
l’écriture de son histoire semble aller de soi une fois
que les élèves auront étudié les caractéristiques des
récits. Des extraits de Gaspard, Melchior et Balthazar
permettront de corriger les travaux. Cette comparaison
permettra aussi aux élèves de prendre conscience de
la particularité des textes de Michel Tournier pour la
jeunesse, qui sont souvent des réécritures.
La couleuvrine
Folio Junior n° 999 – 96 p – 4,60 €
La citadelle de Cléricourt est assiégée par les Anglais et
notamment par l'énorme et grotesque comte Exmoor, célèbre
pour sa chance. Le sage Faber se déguise en marchand
vénitien afin d’aller étudier l’ennemi de près et se retrouve à
jouer une partie d’échecs avec Exmoor… Michel Tournier nous
transporte en pleine guerre de Cent Ans pour nous raconter
une histoire dont les vrais héros sont le hasard et la chance.
Destiné aux classes de sixième ou de cinquième (pour l’arrièreplan historique médiéval).
Pistes pédagogiques
● Dans un premier temps on pourra s’appuyer sur un
travail en interdisciplinarité avec le professeur d’histoire-géographie afin de resituer les faits et leur
ancrage historique.
● Dans un deuxième temps on travaillera avec les élèves sur l’organisation du récit, sa temporalité, ses
péripéties, son dénouement. Enfin l’opposition entre
le personnage de Faber et de son fils pourra faire l’objet d’une réflexion, l’un usant de sa raison, ne laissant
pas de place au hasard, l’autre vivant de ce hasard.
On pourra ainsi faire relever les moments où la raison
gouverne et les moments où Fortuna l’emporte. Le
personnage grotesque du comte Exmoor sera aussi un
appui pour montrer la place de la chance. Les dialogues ont une large place dans le roman et on pourra
étudier leur insertion et leur
fonction.
● Enfin la longue séance
d’échecs pourra trouver sa
place si des joueurs peuvent
l’expliquer et donner un
sens aux codes mystérieux
introduits dans le récit. Le
registre comique permettra
aussi de montrer que le
héros n’est finalement pas
Faber mais son fils Lucio, qui
vit dans le rire.
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5
Michel
Tournier
Récits courts
L’aire du muguet
Folio Junior n° 240 – 80 p – 3 €
Pierre, vingt ans, est au volant d'un
énorme semi-remorque. Avec Gaston,
petit vieux mélancolique qui aime les
routes de campagne, il fait le trajet
Paris-Lyon. Le domaine de Pierre, c'est
l'autoroute. Un jour pourtant, il va tenter
de s'en échapper : à l'arrêt sur l'aire de
repos du Muguet, Pierre a aperçu
Marinette, là-bas, dans un champ, audelà du grillage qui délimite son monde.
Dans l'espoir de la rejoindre, il traverse
l'autoroute…
Destiné aux classes de sixième ou de cinquième.
Pistes pédagogiques
● On pourra travailler d’abord sur l’opposition entre les deux
personnages, sur leurs goûts, leurs paroles, leurs idées, leurs
points de vue, entre tradition et modernité. On pourra
demander aux élèves de relever tout ce qui fait d’eux des
symboles de cette opposition.
● L’autre point essentiel, c’est l’autoroute, presque un personnage, et dont l’univers propre et organisé devient vite
celui de la prison. La critique de l’auteur permet une réflexion
de type argumentative. Elle sera l’occasion de nourrir le
débat et d’organiser la classe en deux parties représentant
chacun des personnages. Les élèves donneront un argument
et le justifieront.
● Enfin la part de rêve est présente dans le roman, à travers
l’intervention de l’univers féminin et de Marinette. On essaiera
de trouver sa fonction, ce qu’elle représente, quels rêves elle
véhicule.
● On pourra clore l’étude par l’écriture d’une lettre de Gaston
expliquant à la mère de Pierre ce qui s’est passé, analysant
ce qui a rompu le quotidien. Ou par celle d’un article journalistique racontant froidement l’accident.
Barberousse
Folio Junior n° 1257 – 96 p – 2 €
Quatre nouvelles sur la tyrannie de l'image
et de la représentation des choses. Des
textes d'une finesse et d'une intelligence
rares, qui ont le charme des contes
merveilleux de l'enfance.
Classes de quatrième ou de troisième.
Les contes
du medianoche
Folio Junior n° 553 - 126 p – 5,10 €
Le recueil est constitué de quatorze
contes, des récits plaisants qu’on peut
raconter lors du médianoche, c’est-à-dire
un repas fait au milieu de la nuit. Les
sujets sont variés : le pain , l’origine de la
peinture, des parfums… Le dernier récit
est la réécriture d’un passage de La
Légende des Siècles, de Victor Hugo.
Destiné aux classes de sixième et
cinquième, voire plus pour Angus. Titre
recommandé par le ministère de l'Éducation nationale, en accompagnement du programme des collèges.
Pistes pédagogiques
● Proposé comme lecture cursive lors d’une séquence sur le
conte, ce recueil pourra permettre de redéfinir la notion de
conte. On pourra travailler sur le merveilleux mais aussi sur
la modernité. C’est surtout le dernier conte qui pourra faire
l’objet d’une étude plus poussée notamment en cinquième
(ou quatrième) en exploitant le registre épique du récit mais
aussi sa dimension tragique. Pour la cinquième, on pourra
retrouver les aspects du roman de chevalerie. Toutefois, on
notera ici que le merveilleux est détourné pour devenir tragique, à travers le destin de la princesse notamment. Michel
Tournier reprend les grands thèmes du conte et du roman de
chevalerie et les pervertit.
Sept contes
Folio Junior n° 497 – 168 p – 5,60 €
Titres des sept contes du recueil :
Pierrot ou les secrets de la nuit, Amandine
ou les deux jardins, La Fugue du Petit
Poucet, La fin de Robinson Crusoé,
Barbedor, La Mère Noël, Que ma joie
demeure.
Titre recommandé par le ministère de
l'Éducation nationale, en accompagnement
du programme des collèges
(Contes - sixième).
Pistes pédagogiques
● Voir la fiche pédagogique
complète, téléchargeable gratuitement sur notre site (rubrique
Enseignants).
Pistes pédagogiques
● On pourra travailler autour des
trois premières nouvelles. On fera,
dans un premier temps, chercher
aux élèves les pouvoirs de l’image,
en les classant selon qu’ils sont bénéfiques ou maléfiques.
On cherchera alors à définir la place de l’art dans les deux
premiers récits notamment. Chaque récit contient un message
et se transforme ainsi en apologue dont il faut trouver la clé.
On aboutira à une réflexion de type argumentative sur les
pouvoirs de l’image qu’on élargira à notre société.
À signaler
Vendredi ou
la vie sauvage
Collection Écoutez lire
CD audio - 18 €
Raconté par l'auteur en personne.
Texte abrégé.
Durée d’écoute : 2h 15.
www.gallimard-jeunesse.fr
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