Eléments de discours - Groupe Droite et Centre de Bretagne
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Eléments de discours - Groupe Droite et Centre de Bretagne
4ème réunion du Conseil régional de Bretagne – Juin 2013 Intervention de Madame Delphine DAVID Conseillère régionale de Bretagne Maire de Montfort sur Meu Mise en place du Plan Régional d'Internalisation des Entreprises pour la Bretagne Monsieur Le Président, mes chers collègues, L'Etat par l'intermédiaire de son ministre du commerce extérieur, Nicole Bricq incite les régions françaises à décliner leur stratégie à l'international dans un plan régional d'internalisation des entreprises dit PRIE qui définit les grandes orientations, les moyens et le rôle des différents partenaires. L'objectif national est le retour à une balance commerciale équilibrée hors énergie à horizon 2017. Le gouvernement souhaite concentrer l'appui sur 1 000 entreprises à taille intermédiaire dites ETI et PME à forte croissance en lien avec la mise en place de la BPI tout en cherchant à faire progresser le nombre d'exportateurs de 10 000 sur les 3 prochaines années. 1 Le premier PRIE est celui de la région Rhône Alpes en date du 18 Avril 2013 puis d'autres régions ont emboîté le pas comme les régions Pays de Loire, Aquitaine, Ile de France. Nous avons donc logiquement à l'ordre du jour de notre session la validation de l'accord de principe de la convention partenariale du PRIE Bretagne en réponse à Mme la ministre du commerce extérieur qui officialisera cet accord le 8 juillet à Rennes lors de l'open de l'export. Le système français de soutien à l'export a fait l'objet de réformes récentes avec notamment : la création d'un opérateur dédié en 2004, Ubifrance, qui accompagne les entreprises à l'étranger la régionalisation de la fonction internationale des chambres de commerce et d'industrie dans la cadre de la réforme du réseau consulaire de 2010 la charte nationale de l'export en 2011 élargissant à d'autres partenaires le soutien à l'export comme la région, les chambres qui ont un rôle de détection et de formation des PME à l'export. Le bilan : 600 M€ consacrés à la politique par les divers organismes publics, les chambres ont fait remonter peu d'entreprises à Ubifrance A l'heure d'aujourd'hui, l'ETAT intervient majoritairement en dépit de la montée en puissance des régions. Le dispositif d'appui touche environ 10% des exportateurs sur le plan national. Au regard de cette performance médiocre de notre pays, il convient d'améliorer nos différents dispositifs en faveur de l'export. Comme vous le soulignez mais sans précision, la Bretagne présente une performance encore plus faible. 2 En effet, moins de 2% des entreprises bretonnes exportent (à comparer à la moyenne française 3%). Un quart des entreprises exportatrices le font de manière occasionnelle. Nos entreprises ont comme premier partenaire l'Europe. Les entreprises bretonnes exportent environ deux fois moins dans les bric (brésil, Russie, inde et chine) que la moyenne française; ce retard est d'autant plus préoccupant que ces pays représentent une part croissante des importations mondiales. 9% d'entreprises les plus exportatrices et actives dans le monde entier et possèdent des filiales à l'étranger. Face à une balance commerciale déficitaire il est légitime de s'interroger sur la pertinence et l'efficacité de nos dispositifs d'appui à l'export quelque soit le niveau d'intervention. Concernant le bordereau de ce jour que vous nous soumettez, nous sommes amenés à formuler plusieurs remarques : Tout d'abord l'absence en commission développement économique de la convention qui n'a pu être examinée et qui précise quelques éléments opérationnels non présents au sein de notre bordereau de ce jour Ensuite à la lecture des PRIE régionaux déjà élaborés, il nous manque des objectifs chiffrés. Nos collègues des conseils régionaux les ont précisés. Par exemple, la région Rhône Alpes 1ère région de France à l'export s'est engagée à sensibiliser à l'export 2 500 entreprises et à 3 amener 1 350 PME supplémentaires à l'export pour une augmentation de 20% des emplois créés. La région Pays de Loire à objectif 2015 se fixe d'augmenter durablement 500 le nombre d'entreprises exportatrices. Pour quelles raisons nous ne sommes pas en capacité de nous fixer des objectifs chiffrés ? L'évaluation en sera d'autant plus difficile et délicate. Notre groupe propose au minimum à 500 le nombre d'entreprises exportatrices à horizon 2017. Ce qui est déjà l'ambition des CCI Bretagne d'accompagner 500 PME SUR 5 ans soit 100 par an Dans la même lignée, pour quelles raisons n'assure-t-on pas la cohérence des 22 politiques régionales avec la politique nationale ? En somme quelle sera la contribution de la région Bretagne à la réussite des objectifs nationaux ? Quelles seront les contributions des 22 régions à l'objectif national ? La situation économique de notre pays en particuliers de la Bretagne ne pourra supporter un énième affichage. Comme vous le soulignez les entreprises réclament un accès simplifié, une meilleure lisibilité du dispositif compte tenu de la multiplicité des aides et une meilleure coordination des acteurs. Le fait de coordonner les acteurs nous paraît être une excellente idée. Pour autant, à la lecture de la convention soumise à la prochaine commission permanente il apparaît une plateforme d'accueil et d'orientation dédiée à l'international et un intranet dédié aux dispositifs régionaux. Attention à ne pas superposer les outils d'information. Nous vous rappelons d'ailleurs que les entreprises souhaitent un site dédié sur le plan national et l'échelon régional est jugé uniquement comme une porte d'entrée. Concernant le contenu des informations mises à disposition, il conviendrait de proposer la mise à disposition d'informations notamment réglementaires, douanières et fiscales sur les pays ciblés et permettre la mise en relation avec des partenaires et 4 potentiels clients à l'international. En effet, les chefs d'entreprise ont besoin d'une information complète et cohérente et gratuite complété par un réseau social (échanges d'expériences). L'information sur l'offre de service devra aussi être différenciée en fonction du profil et du stade de développement à l'international des entreprises. A notre sens, il manque des précisions aussi au sein des objectifs de la convention : l'aide aux petites entreprises à réussir à l'international c'est à dire à y rester dans la durée. Cet élément apparait peu mais il est crucial. S'interroger sur les moyens d'assurer la pérennité des efforts des entreprises françaises à l'export. Seulement un tiers des primo exportateurs survivent au delà de un an l'aide à l'exploitation de nouveaux marchés, pour celles qui exportent déjà, pour un levier plus efficace du soutien à l'export l'attraction de plus d'investissements étrangers générateurs d'exportations supplémentaires (obj national 1 000 par an contre environ 700 actuellement). Quel pourrait être notre objectif breton pour y répondre l'aide aux ETI et PME de croissance à grandir à l'international la levée des obstacles à l'export au lieu d'une simple sensibilisation l'élargissement des marchés vers les pays émergents pour les ETI déjà présentes la contribution à l'émergence de filières/groupements d'entreprise (facteur de durabilité) pour les filiales à l'étranger, pour lesquelles une aide aux entreprises à accroître le nombre de pays d'implantations, plutôt que de pousser au premier investissement 5 la détermination de quelques cibles géographiques et sectorielles (et non les 47 cibles de l'Etat français). En somme, nous vous invitions à mettre toute notre énergie sur les entreprises qui exportent déjà. En effet, le rapport Gallois de 2012 sur l'internationalisation incite sur les facteurs de réussite à l'export : taille critique (groupement d'entreprises, présence de filiales à l'étranger). Nous terminerons sur l'un des signataires de la convention. La BPI avec son pilier export qui soutient au développement des entreprises à fort potentiel ; qui forme un guichet unique pour distribuer les produits financiers des entités regroupées comme OSEO; et qui conseille à l'internalisation. Quelles seront les relations de la BPI avec les autres acteurs existants dans le paysage régional ? La BPI export ne suffit-elle pas à répondre à l'objectif national ? Pour conclure, comme vous le voyez nous ne sommes pas contre à muscler l'appareil exportateur breton et faire grandir à l'international nos PME à fort potentiel et nos ETI. Pour autant nous trouvons que votre bordereau est réalisé dans la précipitation pour répondre à l'appel de madame la ministre. Notre manque de performance en la matière nécessitait un travail plus précis. D'un point de vue plus général, les entreprises attendent en termes d'appui plus d'Etat et pas forcément plus de région. Par exemples, L'Italie (mise en réseau des différents acteurs sous la responsabilité stratégique d'un comité e pilotage national) et l'Espagne après avoir régionaliser viennent d'engager des réformes tendant à la centralisation de leur politique de soutien. La régionalisation peut entrainer une dilution de l'image France dès lors que chaque région se dote de son propre label. 6 Nous aurons lors de l'élaboration du SRDEII qui comprendra ce PRIE, l'occasion de mieux travailler le dispositif à l'export en espérant connaitre une meilleure lisibilité du rôle de la BPI. C'est pourquoi, nous voterons contre. 7