Le groupe biennois monte en puissance
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Le groupe biennois monte en puissance
LE JOURNAL DU JURA JEUDI 15 MARS 2012 2 BASELWORLD 2012 MGI LUXURY GROUP Avec ses marques Ebel, Concord et Movado, il affiche ses ambitions Le groupe biennois monte en puissance BÂLE PHILIPPE OUDOT Il n’y a pas que l’Asie où les horlogers ont fait de bonnes affaires l’an dernier. Pour les trois marques phares de MGI Luxury Group SA que sont Movado, Ebel et Concord, orientées principalement sur le marché américain. «2011 a aussi été une très bonne année, surtout dans le segment du luxe», assure Loek Oprinsen, président d’Ebel et de Concord. Même constat pour la GrandeBretagne,l’Allemagne,laSuisseet le Moyen-Orient, marché historique pour les trois marques, et en particulier pour Ebel. S’agissant de l’Asie, «c’est aussi un marché important et nous y sommes en pleine phase de développement», poursuit-il. Ebel est déjà bien présente dans le sud-est du continent, ainsi qu’à Hong Kong, qui reste le premier marché d’exportations des montres suisses et qui constitue une tête de pont pour que les consommateurs chinois se familiarisent avec les montres de luxe. Avancer pas à pas En fait, remarque Benedikt Schlegel, directeur opérationnel (COO) de MGI pour l’Europe, Chez MGI, La C2 de Concord (à g.), se décline en blanc ou noir. La Beluga Grande Sertie (au centre) fait partie des must d’Ebel, alors que chez Movado, le chronographe Verto affiche deux compteurs rétrogrades. LDD «notre stratégie est d’avancer progressivement sur ces marchés, sans brûler les étapes. Movado est la première à avoir pris pied en Chine, avec un bureau de vente à Shanghai, et nous allons y introduire nos marques l’une après l’autre». Pour Ebel, ce devrait être le cas en 2013-2014. Quoi qu’il en soit, les USA restent le marché principal pour Movado, et de loin: «Dans une fourchettedeprixde500à1500dol- Bientôt un seul toit Le transfert annoncé des activités d’Ebel à Bienne a certes suscité une certaine émotion dans les Montagnes neuchâteloises, mais c’est une décision importante, souligne Loek Oprinsen. «Nous avons désormais toutes nos activités au même endroit, et je suis sûr que nous pourrons collaborer de manière plus étroite et que toutes nos marques pourront en profiter. Nous en avons déjà fait l’expérience dans le domaine commercial.» Benedikt Schlegel renchérit en soulignant que c’est bien le groupe MGI dans son ensemble qui en tirera profit. Dès cet été, tout le management, la section commerciale, l’administration et le marketing iront s’installer dans les nouveaux locaux qui se trouvent dans l’ancien bâtiment de la Poste, sur la place de la Gare. «C’est très accessible et très bien rénové, avec un showroom tout en haut, qui offre une vue imprenable sur le lac! Nous sommes persuadés que cela va renforcer notre attrait.» Quant aux secteurs de la distribution, du service après-vente et de la logistique, ils se trouveront aux Champs-de-Boujean, à proximité immédiate de l’autoroute. W PHO lars, nous sommes incontestablement la marque leader.» Benedikt Schlegel assure que ce marché est bien plus dynamique qu’on le pense. «Avant 2011, nous avions établi des prévisions optimistes, mais prudentes. Au final, nos excellentes ventes nous ont permis de dépasserlescénarioleplusoptimiste», souligne Benedikt Schlegel. «Ces bons résultats sont d’autant plus importants pour nous que notre siège setrouveauxEtats-Unisetquenotre société est cotée à la Bourse de New York.» S’agissant du positionnement des marques, Ebel et Concord se trouvent clairement dans le segmentdeluxe,etMovado,danscelui du luxe accessible. Quant aux marques produites sous licence commeHugoBoss,TommyHilfiger ou Lacoste, ce sont des produits fashion, que le client achète en l’associant à l’environnement du vêtement qu’il porte. Il attache une moindre importance au produit horloger, relève Benedikt Schlegel. La belle Ebel Entermesdechiffresd’affaires,si Movado a longtemps été la locomotive qui tirait le groupe, la situation est mieux équilibrée entre les trois marques. Ebel s’adresse avant tout à une clientèleféminine,quireprésente75% de son chiffre d’affaires. La plus grande partie des montres sont équipées de mouvements à quartz, même si les collections s’enrichissent peu à peu de pièces mécaniques. Quant aux montres pour homme, la répartition entre quartz et mécanique est bien équilibrée. Jusqu’à présent, la marque repose sur quatre piliers: Ebel Classic, Brasilia, Beluga et 1911, les mouvements mécaniques étant surtout utilisés dans cette dernière collection. Loek Oprinsen souligne qu’en chiffre d’affaires, la part des pièces mécaniques est assez modeste et qu’elle le restera encore, même si elle va sans doute augmenter. Quoi qu’il en soit, «il n’est pas question de produire nos propres mouvements manufacturés, car nous n’aurions pas un volume suffisant. Nous allons donc continuer d’acheter nos mouvements mécaniques chez nos fournisseurs.» Une grande surprise Depuis quelque temps, le management a revu la stratégie de la marque dont le potentiel reste sous-exploité, «malgré notre progression de plus de 30% depuis deux ans». Après une vaste analyse du marché au niveau mondial, il en ressort très clairement qu’Ebel est perçue comme une marque de luxe, identifiée par ses vagues caractéristiques, son confort au poignet. «Mais beaucoup de consommatrices trouvent que nos modèles ne sont pas assez sexy et qu’ils ressemblent à la montre de leur mère. Nous avons donc retravaillé nos collections à tous les niveaux: produits, marketing, publicité, packaging, présentation dans les vitrines. Cette année à Bâle, nous avons dévoilé à nos détaillants les deux nouvelles lignes Onde, chic et féminine, et X-1, chic et sportive, qui seront lancées cet été. Les retours sont déjà excellents!», se réjouit Loek Oprinsen. Grande taille Chez Concord, poursuit-il, «nous avons un bon équilibre entre montres homme et dame, les premières étant surtout équipées de mouvements mécaniques». Il note que beaucoup de femmes portent des modèles masculin, de grande taille, dotés d’un mouvement mécanique. Cette année, la marque dévoile deux nouveaux modèles de la collection C2 Chronograph, ainsi que la dernière C1 Blackspider Brillant, pièce en titane de 47 mm de diamètre dotée d’un mouvement à tourbillon et sertie de 224 diamants. Chez Movado, ce sont surtout les mouvements à quartz qui dominent. Les clients accordent plus d’importance à l’esthétique de la montre, et en particulier au design du fameux cadran Museum. Pour beaucoup, le mouvement a moins d’importance, souligne Benedikt Schlegel. A Bâle, Movado a revisité plusieurs de ses grands classiques. Par exemple la Museum Sport lancée en 2011 et qui se décline en chrono. Tout comme le nouveau chrono à quartz Datron dont le boîtier et le bracelet sont en acier à finition PVD noire. W www.journaldujura.ch Retrouvez tous nos articles sur Baselworld dans notre dossier RSW Un garde-temps en l’honneur de La Neuveville Une montre qui porte le nom de sa cité: c’est Roland Matti qui doit être content! LDD Autrefois établie à Bienne, la maison horlogère RSW a pignon sur rue dans la petite cité médiévale depuis 2004. L’entreprise célèbre à sa manière le 700e anniversaire de la bourgade qui l’accueille désormais. RSW a donc créé une pièce discrète et élégante aux accents vintage en lui donnant le nom de La Neuveville. Ce garde-temps se décline en deux versions: un mouvement à quartz affichant trois aiguilles et indication de la date dans un guichet sur le cadran à 3h, ainsi qu’une version dotée d’un mouvement mécanique à remontage automatique. Le cadran est proposé en noir ou blanc, avec index gris ou jaune, ainsi qu’avec un cadran gris «soleil» et les mêmes index. Le mouvement est logé dans un boîtier de 42 mm de diamètre, avec exécution en acier ou acier PVD jaune. Ce gardetemps au design plus contemporain que classique est équipé de la fameuse couronne déployante et son système de manivelle, véritable signature de la maison neuvevilloise. La montre est livrée avec un bracelet de cuir avec boucle déployante. W PHO BALMAIN Depuis 25 ans, la maison du Swatch Group établie à Saint-Imier décline ses collections tout en élégance La marque griffée qui sait rendre hommage aux femmes Si le Swatch Group a connu une année exceptionnelle l’an dernier, notamment grâce aux performances de ses marques de luxe, «nous avons nous aussi fait une année record. Et tout indique quelacroissancedevraitsepoursuivre, à voir ce début d’année», souligne Michele Orfeo, directeur du marketing de Balmain Swiss Watches. LeMoyen-Orientresteleprincipal marché de la maison imérienne – les arabesques qui ornent le cadran constituent l’ADN de la marque et s’inscrivent parfaitementdanslaculturedespays arabes. «En 2e position, la Suisse est pour nous un marché clé, car la concurrence est très forte. Or, nous sommes reconnus par tous comme étant le spécialiste de la montre dame à prix accessible», explique Michele Orfeo. Quant à la Chine, Balmain n’y est présente que depuis trois ans, La Classica Lady 25th Anniversary est produite à 2012 exemplaires (à g.), et l’entrecroisement des lignes de la Velvet Lady s’inspire du corset. LDD mais au vu de sa fulgurante expansion, ce sera sans doute prochainement le marché No 1. Michele Orfeo souligne que la marque est aussi solidement im- plantéeenRussie,oùellebénéficie del’auradePierreBalmaindansle mondedelahautecouture.«Mais nous avons aussi beaucoup de succès en Inde, qui est pourtant un marché considéré comme difficile d’accès», constate Michele Orfeo. Il précise que la marque est distribuée dans 60 pays. Pour notre interlocuteur, le succès des montres Balmain s’explique par leur design très féminin, un confort sans concession, une qualité irréprochable, des finitions très soignées, et bien sûr des prix à faire pâlir la concurrence. «Chez nous, les prix démarrent à moins de 300 fr. Vous avez un chrono ou une montre automatique à moins de 600, et des pièces serties de vrais diamants à moins de 1000 fr.» Et si les montres griffées du nom du grand couturier sont avant tout équipées de mouvements à quartz, «la part de calibres mécaniques augmente et représente 15 à 20% de notre chiffre d’affaires». Classiques et élégantes, les montres Balmain s’adressaient à unpublicciblede35à50ans.«Le fait d’introduire des chronographes nous a permis de toucher aussi des jeunes femmes de 20 ans qui veulentunepièceàlafoisdynamiqueet élégante tout en étant abordable», souligne Michele Orfeo. Il précise néanmoins que si 80% des montres Balmain sont des modèles dame, «nous avons aussi des pièces pour homme, de plus grande taille – que portent d’ailleurs aussi volontiers bon nombre de femmes!» Un quart de siècle Pour célébrer le 25e anniversaire, Balmain propose une pièce qui va ravir les passionnées d’horlogerie et de design. Réalisée en série limitée de 2012 pièces, la Classica Lady 25th Anniversary est dotée d’un mouvement mécanique à remontage automatique qu’on aperçoit en partie dans l'ouverture en forme d’arabesque sur le cadran. La masse oscillante est aussi frappée des arabesques propres à Balmain. Le boîtier en acier poli est serti de 12 grappes de quatre diamants, et on trouve encore 20diamantsenguised’indexsurle cadran argenté. «Cette pièce est livrée dans un magnifique coffret qui sert à la fois d’écrin et de boîte à bijoux», expliqueMicheleOrfeo.Etdepréciser qu’à Bâle, la montre portant le No 2011 a été offerte vendredi dernier à Alina Buchschacher, Miss Suisse 2011. «Voilà déjà sept ans que nous sommes partenaires de Miss Suisse, qui est chaque année notre ambassadrice.» Parmi les autres nouveautés dévoilées à Bâle figure la Velvet Lady, une pièce dont le croisement des lignes du boîtier et du bracelet en acier poli rappelle un laçage de corset. Sertie, elle est vendue à moins de 1000 fr., et moins de 400 pour la version non sertie. W PHO