Accédez à la synthèse INSEE Saint Etienne - Région Rhône
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Portrait de Saint-Étienne Métropole Décembre 2007 Saint-Étienne Métropole est une communauté d'agglomération de 43 communes constituée autour du pôle urbain de Saint-Étienne, troisième agglomération de Rhône-Alpes, et de l'aire urbaine de Saint-Chamond. Dans sa partie ouest, le territoire est formé de l'essentiel de l'agglomération stéphanoise, qui s'étend jusqu'à Firminy, et de quelques communes en bord de Loire. À l'est, il englobe le Pays du Gier, qui comprend un fond de vallée industriel, urbain, et les petites communes qui le dominent, en coteaux, sur les flancs des Monts du Lyonnais et du Massif du Pilat. Une partie du territoire possède donc un relief marqué. La vallée est pour sa part traversée par l'autoroute qui relie Lyon à Clermont-Ferrand. La population est concentrée à Saint-Étienne et SaintChamond, et dans les communes proches, notamment dans les deux pôles secondaires que constituent Firminy et Rive-de-Gier. Ces deux communes, situées aux deux extrémités du territoire, ont, comme les villes centres, un bon niveau d'équipement en termes de services intermédiaires et sont donc des pôles d'attraction pour les communes plus petites des alentours. Une perte de population qui semble se ralentir depuis 1999 La totalité des 384 000 habitants de Saint-Étienne Métropole vit dans l'espace à dominante urbaine. 97 % vivent en agglomération et le territoire est donc, globalement, très densément peuplé : 674 habitants au km². C'est deux fois plus que dans la zone de référence, composée des 11 plus grandes aires urbaines de Rhône-Alpes, car une grande partie de la couronne stéphanoise, périurbaine et donc moins dense, n'est pas incluse dans le territoire. Le reste de la population (3 %) réside dans des petites communes hors agglomération, mais dont au moins 40 % des actifs travaillent dans les aires urbaines de SaintÉtienne, de Saint-Chamond ou encore de Lyon, toute proche. Depuis le milieu des années 70, Saint-Étienne Métropole a Carte d'identité du territoire Population Poids dans la région Densité (hbts/km²) Part de la population dans l'espace à dominante urbaine Part des moins de 20 ans Part des 60 ans et plus Indice jeunesse (moins de 20 ans / 60 ans et plus) Relief et voies de communication vu sa population diminuer : elle a perdu 10 % de ses habitants, soit 44 000 personnes, entre 1975 et 1999 et elle a poursuivi son déclin depuis 1999, mais sur un rythme plus lent. Son solde naturel a toujours été positif, mais, relativement peu important, il ne compense pas les importantes pertes migratoires (82 000 personnes entre 1975 et 1999). Depuis 1999, le déficit migratoire semble s'être réduit quelque peu, tandis que le solde naturel s'accroît. St Etienne Métropole 1990 1999 409 976 384 322 7,7% 6,8% 720 675 99,9% 100,0% 26,6% 24,0% 20,8% 23,2% 1,28 1,03 Référence 1990 1999 3 318 053 3 486 807 62,0% 61,8% 315 331 98,5% 100,0% 27,1% 25,3% 17,3% 18,8% 1,57 1,35 Région 1999 5 645 847 129 86,1% 25,3% 20,0% 1,26 Source : INSEE - Recensements de la population 1999 (exploitation principale) et 1990 (exploitation exhaustive) Intercommunalité Nombre de communes Dont membres d'un EPCI à fiscalité propre (01/2007) St Etienne Métropole 43 100,0% Référence 854 93,2% Région 2 879 89,5% Source : Direction Générale des Collectivités Locales Note : Pour chacune des synthèses, le territoire étudié est comparé à un territoire baptisé "référence". Pour les territoires à dominante urbaine, cette référence est constituée des communes de la région appartenant à l'une des 11 aires urbaines suivantes : Lyon, Grenoble, Saint-Étienne, Genève-Annemasse (partie en Rhône-Alpes), Annecy, Valence, Chambéry, Roanne, Bourg-en-Bresse, Mâcon (partie en RhôneAlpes) et Saint-Chamond. Pour les territoires à dominante rurale, cette référence est constituée de l'ensemble de la région Rhône-Alpes privée des communes appartenant à l'une des 11 aires urbaines. La zone de référence prise en compte pour ce territoire est celle des territoires à dominante urbaine. Périmètre en date de février 2007 1 Saint-Étienne Métropole connaît un phénomène de desserrement urbain classique, avec un dépeuplement des pôles urbains au profit de leur périphérie. Les communes les plus peuplées ont ainsi perdu 18 % de leurs habitants entre 1975 et 1999. Dans le même temps, les petites communes situées de part et d'autre de la vallée, ou le long de la Loire, connaissaient un développement important de leur population (+ 45 % entre 1975 et 1999). Les communes du nord de Saint-Étienne, un peu plus importantes, progressaient également (+ 20 %). Depuis 1999, la baisse de la population a continué à SaintChamond et à Saint-Étienne mais s'est ralentie dans cette dernière. La périurbanisation semble également se poursuivre vers les communes de l'est. Le phénomène de périurbanisation explique également une bonne part des pertes migratoires enregistrées par le territoire : entre 1990 et 1999, les personnes qui l'ont quitté ont été presque deux fois plus nombreuses que celles qui sont venues s'y installer, d'où un solde migratoire largement déficitaire de 28 000 personnes. Saint-Étienne Métropole a ainsi perdu 3 400 habitants au profit de la couronne périurbaine stéphanoise, ainsi que 3 600 personnes vers l'aire urbaine voisine de Saint-JustSaint-Rambert. Des départs ont également lieu vers les zones rurales, d'où des déficits migratoires importants avec le reste du département et la Haute-Loire voisine. Au-delà de ces mouvements relativement locaux, le territoire perd également des habitants dans ses échanges avec le reste de la France, notamment les grandes villes (2 700 personnes vers Lyon, 1 900 vers Paris). Ces différentes pertes migratoires concernent toutes les tranches d'âges, à l'exception des jeunes de 18 à 23 ans. Saint-Étienne est en effet un pôle universitaire et attire les jeunes d'une partie du département et de Haute-Loire. Le déficit migratoire est en revanche particulièrement important pour les jeunes actifs, et par suite pour les jeunes enfants. Il se traduit par la perte de 17 % de la population de 30-34 ans entre 1990 et 1999. Après 40 ans, le déficit se réduit notablement. Nombre d'habitants en 1999 et évolution de la population entre 1990 et 1999 Toutes les catégories socioprofessionnelles sont concernées, mais tout particulièrement les cadres et les professions intermédiaires : parmi les moins de 40 ans, Saint-Étienne Métropole a perdu 31 % de ses cadres par migrations entre 1990 et 1999, et 16 % de ses professions intermédiaires. Le déficit migratoire est bien moins important chez les ouvriers. Une population âgée et ouvrière Conséquence de ces pertes migratoires, à des âges plutôt jeunes, la population de Saint-Étienne Métropole est relativement âgée : 23 % des habitants ont au moins 60 ans, Evolution de la population depuis 1962 Base 100 en 1962 150 St Etienne Métropole 140 130 Référence 120 110 Région 100 90 80 1962 1968 1975 1982 1990 1999 Source : Insee, recensements de la population Taux de variation annuel de la population % 1 0,5 0 - 0,5 -1 -1,5 75- 82 82- 90 90- 99 St Etienne Métropole Taux de variation annuel moyen 75- 82 82- 90 90- 99 Référence Variation due au solde naturel 75- 82 82- 90 90- 99 Région Variation due au solde migratoire Source : Insee, recensements de la population (dénombrement) 2 Flux migratoires par âge et par catégorie socioprofessionnelle (CS) entre 1990 et 1999 Par âge Ensemble moins de 15 ans 15-29 ans 30-39 ans 40-59 ans 60 ans et plus Arrivées 38 486 7 903 14 253 7 517 6 051 2 762 Départs Solde en % de la population* Solde 66 783 15 767 17 776 15 763 11 160 6 317 - 28 297 - 7 864 - 3 523 - 8 246 - 5 109 - 3 555 - 6,9 - 10,7 - 4,1 - 14,0 - 5,0 - 3,8 Source : INSEE - Recensement de la population 1999 (exploitation principale) * Il s'agit de la population "en l'absence de migrations" (cf. méthodologie) Par CS (plus de 15 ans) Agriculteurs exploitants Artisans, commerçants et chefs d'entr. Cadres et professions intel. sup. Professions intermédiaires Employés Ouvriers Retraités Etudiants et élèves Autres inactifs Arrivées 29 986 3 355 5 599 5 011 3 775 2 337 6 348 2 639 Départs Solde 105 2 071 6 459 10 267 8 734 6 324 5 742 6 025 5 211 - 76 - 1 085 - 3 104 - 4 668 - 3 723 - 2 549 - 3 405 + 323 - 2 572 Solde en % de la population* - 6,9 - 9,8 - 17,2 - 11,4 - 7,1 - 4,8 - 4,3 + 0,8 - 5,9 Source : INSEE - Recensement de la population 1999 (exploitation complémentaire) * Il s'agit de la population "en l'absence de migrations" (cf. méthodologie) Les caractéristiques des logements en 1999 Ensemble des logements Résidences principales Résidences secondaires et logements occasionnels Dont logements occasionnels Logements vacants St Etienne Métropole Part Evol 90/99 Evol 82/90 Nombre en % en % en % 182 406 100,0 + 2,5 + 2,7 161 367 88,5 + 1,6 + 3,5 4 605 1 846 16 434 2,5 1,0 9,0 - 15,8 - 41,5 + 20,6 - 10,3 Propriétaires (résidences principales) 72 941 45,2 Le parc des résidences principales Habitat individuel - propriétaire Habitat individuel - locataire Habitat collectif - propriétaire Habitat collectif - locataire non HLM Habitat collectif - locataire HLM Autres cas 161 367 38 160 5 092 34 526 37 332 35 468 10 789 100,0 23,6 3,2 21,4 23,1 22,0 6,7 Référence Part Evol 90/99 Evol 82/90 en % en % en % 100,0 + 12,1 + 11,1 88,9 + 12,7 + 11,9 - 12,1 - 31,6 + 22,9 + 5,4 - 0,7 4,1 1,0 7,0 + 8,6 + 16,5 50,5 + 15,6 + 23,0 + 1,6 + 20,2 + 28,5 - 1,7 - 12,8 + 5,8 - 7,3 + 3,5 + 33,0 - 5,8 + 6,1 - 11,1 + 7,9 - 10,8 100,0 29,9 4,7 20,5 20,9 16,4 7,6 + 12,7 + 19,0 + 19,8 + 11,4 + 1,4 + 20,1 + 8,8 + 11,9 + 33,1 + 25,6 + 13,8 - 3,3 + 14,4 - 10,4 + 4,5 Source : INSEE - Recensements de la population 1999 (exploitation principale), 1990 (exploitation exhaustive), 1982 (sondage au quart) Revenus annuels moyens et composition du revenu En euros de 2004 Revenu annuel moyen par foyer fiscal Foyers fiscaux non imposés (en %) Revenu annuel par foyer fiscal imposé Part des pensions et retraites dans le revenu fiscal (en %) St Etienne Métropole 1994 2004 14 213 14 802 51,9 51,3 22 328 22 928 Référence 1994 2004 16 159 18 182 45,7 43,3 24 146 26 117 Région 1994 2004 15 339 17 314 48,5 45,3 23 516 25 284 28,4 21,4 22,0 Source : INSEE - DGI - Revenus des foyers fiscaux 3 Ménages selon la catégorie socioprofessionnelle de la personne de référence En % Agriculteurs exploitants Artisans, commerçants et chefs d'entr. Cadres, prof. intellect. sup. Professions intermédiaires Employés Ouvriers Retraités Autres, sans activité prof. Ensemble des ménages St Etienne Métropole 1990 1999 0,5 0,4 5,1 4,5 7,0 6,7 12,3 13,0 9,3 10,8 23,7 20,7 33,4 33,3 8,7 10,6 100,0 100,0 Référence 1990 1999 0,9 0,6 6,2 5,3 11,4 11,6 16,0 16,5 10,5 11,5 21,6 18,1 26,4 26,9 7,0 9,5 100,0 100,0 Région 1990 2,0 6,8 9,3 14,6 9,5 23,3 28,2 6,3 100,0 1999 1,3 5,9 9,5 15,4 10,6 20,3 28,7 8,3 100,0 Source : INSEE - Recensements de la population 1999 (exploitation complémentaire) et 1990 (sondage au quart) pour seulement 20 % en moyenne en Rhône-Alpes et 19 % dans la zone de référence. Ceci étant, cet écart s'est réduit entre 1990 et 1999, car le nombre de personnes âgées progresse moins rapidement qu'ailleurs. Celles-ci sont surtout concentrées dans les communes les plus urbaines, et leur part est plus particulièrement élevée autour de Firminy et de l'Etrat. Les enfants sont sous-représentés à Saint-Étienne Métropole mais on y rencontre en revanche plus de jeunes de 18 à 26 ans, du fait de la communauté étudiante de Saint-Étienne. À partir de 21 ans, les jeunes sont cependant un peu moins nombreux que dans les autres grandes aires urbaines de la région, car Saint-Étienne n'offre pas toutes les filières d'études disponibles par exemple à Lyon ou Grenoble, ce qui peut amener certains étudiants à quitter le territoire. Du fait d'une population relativement âgée, les retraités sont nombreux à Saint-Étienne Métropole (un ménage sur trois). Les ouvriers sont également très présents dans ce territoire à la tradition industrielle marquée. Dans la vallée, entre Saint-Chamond et Rive-de-Gier, et autour du ChambonFeugerolles, la personne de référence est ouvrière dans au moins un ménage sur quatre. En lien avec cette forte composante ouvrière, la population étrangère est également plus importante. Il s'agit, dans près de 7 cas sur 10, de personnes originaires de l'extérieur de l'Union Européenne, ce qui constitue une proportion plus importante que dans le reste de la région. Moins nombreux qu'ils ne peuvent l'être ailleurs dans la région, les cadres se concentrent, à l'inverse des ouvriers, dans les communes situées au nord de Saint-Étienne et le long de la Loire. À l'est, les coteaux de part et d'autre de la vallée du Gier ont gardé un caractère relativement agricole (9 % de ménage d'agriculteurs dans les communes adossées aux Monts du Lyonnais). L'habitat est essentiellement collectif et relativement ancien Malgré la diminution de la population, le parc de logements de Saint-Étienne Métropole continue de progresser, sur un rythme lent (+ 1,6 % entre 1990 et 1999). Cette hausse s'explique en partie par une diminution de la taille moyenne des ménages, mais également par une forte progression du nombre de logements vacants. Le taux de vacance (9 % en 1999) reste donc largement supérieur à ce qu'il est en Rhône-Alpes ou dans la zone de référence. C'est une Marché du travail Actifs ayant un emploi Dont salariés Dont non salariés Chômeurs % chômeurs dans la population active (*) Espace urbain, espace rural et pôles de services caractéristique urbaine, particulièrement marquée à SaintÉtienne Métropole. La progression globale du nombre de logements de SaintÉtienne Métropole masque, périurbanisation oblige, une régression de l'habitat collectif au profit des maisons individuelles : la part du collectif s'est réduite face à un parc individuel qui a progressé de 7 500 résidences principales entre 1990 et 1999, de 15 000 depuis 1982. Du fait du poids de l'agglomération stéphanoise dans le territoire, l'habitat demeure cependant essentiellement collectif (deux tiers des résidences principales). Le parc HLM, notamment, est très présent, ce qui s'explique St Etienne Métropole Evol 90/99 Evol 82/90 1999 (%) (%) 139 859 - 5,0 - 3,1 126 010 - 3,9 - 2,9 13 849 - 13,4 - 4,7 24 758 15,0% + 7,1 + 1,5 point + 9,8 + 1,4 point Référence Evol 90/99 Evol 82/90 (%) (%) + 3,3 + 6,9 + 3,9 + 7,8 - 1,8 - 0,1 + 31,6 + 2,3 points + 22,7 + 1,1 point Source : INSEE - Recensements de la population 1982, 1990 (exploitation exhaustive) et 1999 (exploitation principale) (*) la population active est comprise hors militaires du contingent 4 St Etienne Métropole Effectifs Part en 1999 Part en 1990 en 1999 (%) (%) 11 526 9,2 5,6 105 000 83,3 89,4 9 484 7,5 5,0 Conditions d'emploi des salariés CDD Emplois stables Autres (stages, emplois aidés…) Référence Part en Part en 1999 (%) 1990 (%) 8,6 5,6 85,5 89,9 5,9 4,5 Source : INSEE - Recensements de la population 1999 (exploitation principale) et 1990 (exploitation exhaustive) par l'importance de la communauté ouvrière. Comme dans la zone de référence, il a continué de progresser (+ 1 900 logements entre 1990 et 1999), sans que cela compense la forte diminution de l'habitat collectif privé. Le parc de logements collectifs s'est donc globalement réduit, et est à présent relativement ancien, avec seulement 10 % de résidences principales achevées après 1980, pour 19 % ailleurs en Rhône-Alpes. Les caractéristiques des logements du territoire expliquent en partie son produit de fiscalité locale relativement peu élevé (900 euros par habitant en 2005 au lieu de 1 100 euros dans la référence). Les produits par habitant de la taxe d'habitation et de la taxe sur le foncier bâti y sont inférieurs de respectivement 8 % et 6 %, en raison de bases d'impositions plus faibles et de l'importance de l'habitat collectif. Par ailleurs, si la taxe professionnelle représente la part la plus importante du produit de la fiscalité locale, son poids n'est que de 42 % en 2005 à Saint-Étienne Métropole, contre 49 % dans la zone de référence. En raison du caractère très urbain de la zone, ses communes sont en moyenne mieux équipées en commerces et services que l'ensemble des communes de la zone de référence. Cependant, leur niveau d'équipement est Déplacements domicile-travail Actifs occupés : Résidant et travaillant dans la même commune Résidant et travaillant dans la zone Travaillant en dehors de la zone Emplois dans la zone inférieur à celui auquel on pourrait s'attendre du fait de leur taille. Baisse de l'emploi et reconversion industrielle La population active a diminué entre 1990 et 1999 (- 3 %), mais moins que la population totale (- 6 %). Cette baisse (5 700 personnes) a été plus forte que la baisse du nombre d'emplois (- 4 600), mais cela n'a pas empêché le nombre de chômeurs de progresser (+ 1 600). En effet, le nombre de personnes venant travailler à SaintÉtienne Métropole a sensiblement augmenté (+ 7 500), plus fortement que le nombre de résidants allant travailler à l'extérieur (+ 4 800). C'est un phénomène en partie lié à la périurbanisation, avec plus de personnes entrant chaque jour sur le territoire pour y travailler. C'est peut-être aussi le signe d'un problème d'adéquation entre l'emploi proposé et la main d'œuvre locale. La diminution de l'emploi local est une constante depuis les années 70, dans un contexte régional de hausse. Cela peut s'expliquer en partie par le caractère très urbain du territoire et la tendance au desserrement de l'activité économique. Le taux de transfert d'établissements de Saint-Étienne Métropole est en effet supérieur à celui des 11 principales 1990 Nombre 147 164 83 926 132 295 14 869 % 100,0 57,0 89,9 10,1 % 100,0 48,9 86,0 14,0 Evol 90/99 (%) - 5,0 - 18,5 - 9,1 + 32,1 148 977 153 585 Actifs venant travailler dans la zone (*) 1999 Nombre 139 859 68 390 120 223 19 636 21 290 13,9 28 754 - 3,0 19,3 + 35,1 Source : INSEE - Recensements de la population 1999 (exploitation principale) et 1990 (exploitation exhaustive) (*) % calculé par rapport au total d'emplois de la zone Spécificité du tissu productif de St Etienne Métropole par rapport à la zone de référence en 2004 Industrie textile Métallurgie, transformation des métaux Santé, action sociale Industries agricoles et alimentaires Industrie automobile Activités immobilières Administration publique Industrie des équipements mécaniques Activités financières Education Commerce et réparation automobile Construction Commerce de détail, réparations Activités associatives et extra terri Postes et télécommunications Conseils et assistance Transports Services opérationnels Commerce de gros, intermédiaires Hôtels et restaurants 2221 7522 22224 3074 1801 3094 17435 5245 4573 11824 2919 7940 9454 Source : INSEE - CLAP, SAE 2004 1772 2604 8071 5539 4564 4683 2837 0 - Champ complet 1 2 3 Indice de spécificité (rapport entre la part de l'emploi du secteur dans le territoire et la part dans la zone de référence) Lecture : l'industrie textile présente une forte spécificité à St Etienne Métropole (elle est 2,6 fois plus représentée que dans la zone de référence), pour un effectif total de 2 221 salariés 5 Créations d'établissements En 2005 Flux annuel moyen 1993-1996 Flux annuel moyen 2002-2005 St Etienne Métropole Evol 1993/ Part des créations Ensemble 2005 (%) pures (%) 2 174 + 8,4 70,3 2 061 63,5 2 046 70,8 Référence Evol 1993/ Part des créations 2005 (%) pures (%) + 12,4 76,7 71,0 76,4 Source : INSEE - SIRENE - Champ ICS aires urbaines de la région. Entre 1993-1996, ces transferts se sont soldés par la perte de 141 établissements et, entre 2002 et 2005, de 211 établissements. Mais la diminution de l'emploi est aussi fortement liée aux caractéristiques de cet emploi, héritier du riche passé industriel du territoire. Tirant profit de la force motrice de l'eau et de la présence d'un important gisement de houille, l'exploitation minière, la métallurgie, la fabrication d'armes et le textile ont fait la richesse de la région, mais ont aussi subi de grosses pertes d'emploi. Les fermetures ou restructurations d'entreprises emblématiques (Manufrance, GIAT) ponctuant les dernières décennies, le nombre d'emplois industriels a diminué environ de moitié entre 1975 et 1999, soit deux fois plus qu'en Rhône-Alpes. En 1999, le territoire compte 35 000 emplois industriels, ce qui ne représente plus que 24 % de l'emploi total (45 % en 1975), soit à peine plus que dans la zone de référence. L'emploi s'est partiellement reconverti vers le secteur tertiaire pour lequel, depuis 1975, le nombre d'emplois est en progression, bien que sur un rythme moindre que dans le reste de la région. Aujourd'hui, l'emploi de Saint-Étienne Métropole est dominé par le secteur de la santé et de l'action sociale (22 200 salariés fin 2004, près de 16 % du total) et de l'administration publique (17 400 salariés, 12 %). Cette dominante, particulièrement forte, s'explique par la présence à Saint-Étienne d'un des 3 CHU de la région et d'une préfecture, et par le caractère très urbain du territoire. Le siège social de Casino, installé à Saint-Étienne, représente également un gros contingent d'emplois dans le secteur de l'administration d'entreprise. Mais l'emploi reste très marqué par les industries traditionnelles du bassin stéphanois : l'industrie textile, rassemblant 2 200 salariés fin 2004, est 2,6 fois plus représentée à Saint-Étienne Métropole que dans la référence, et la métallurgie (7 500 salariés) 2,3 fois plus. L'industrie agricole et alimentaire, avec notamment de nombreuses chocolateries, et la fabrication d'équipements automobiles sont également des caractéristiques du territoire et représentent respectivement 3 100 et 1 800 salariés en 2004. Enfin, l'industrie des équipements mécaniques est un gros pourvoyeur d'emplois (5 200 en 2004). Des revenus relativement faibles Conséquence, entre autres, du profil très ouvrier du territoire, le revenu imposable moyen des habitants de Saint-Étienne Métropole est inférieur de 15 % au revenu rhônalpin en 2004. Cet état de fait s'explique aussi par l'importance du chômage (15 % de la population active Fiscalité locale en 2005 Taxe d'habitation Foncier bâti Foncier non bâti Taxe professionnelle Total des 4 taxes Les établissements de plus de 100 salariés au 31 décembre 2004 en 1999 au sens du recensement, pour 11 % en RhôneAlpes et 12 % dans la zone de référence), et du chômage de longue durée. Le travail à temps partiel et les emplois précaires y sont également plus fréquents. L'écart de revenus vis-à-vis de la région s'est creusé puisqu'il n'était que de 7 % dix ans plus tôt. Le revenu moyen a ainsi progressé quatre fois moins vite dans le territoire qu'en Rhône-Alpes entre 1994 et 2004. Mais certaines évolutions récentes ont été plus positives à SaintÉtienne Métropole que dans le reste de la région : entre 2002 et 2005, le nombre de demandeurs d'emploi y a diminué plus, et le chômage de longue durée a même décru, à l'inverse du reste de la région ; la population vivant avec le RMI y a progressé moins vite et la population à bas revenus a stagné alors qu'elle continuait à progresser ailleurs. St Etienne Métropole Produit Produit €/hab (%) 222 24,6 297 32,9 4 0,4 381 42,1 904 100,0 Référence Produit €/hab Produit (%) 240 315 7 536 1 098 21,9 28,7 0,6 48,8 100,0 Source : INSEE - DGI - Recensement des éléments d'imposition 2005 Indicateurs de fiscalité 2005 Richesse fiscale par habitant Coefficient de mobilisation de la richesse fiscale Degré d'intégration intercommunale St Etienne Métropole 533 1,08 40,2% Référence 707 1,03 44,8% Région 717 0,97 38,2% Source : INSEE - DGI - Recensement des éléments d'imposition 2005 (cf méthodologie) 6 Les spécificités du territoire Saint-Étienne Métropole comparée aux 176 autres communautés d'agglomération et communautés urbaines Saint-Étienne Métropole présente quelques caractéristiques fortes : c'est une communauté d'agglomération de 384 000 habitants, dont la plupart vivent en pôle urbain ; elle est en nette régression démographique depuis 1990, du fait de ses importantes pertes migratoires (- 1 % de solde migratoire annuel) ; enfin, elle est marquée par un emploi très ouvrier et industriel, en régression également (- 3 % entre 1990 et 1999). Existe-t-il, parmi les 176 autres communautés d'agglomération et communautés urbaines de France, des territoires comparables ? Pour répondre à cette question, une première approche consiste à déterminer les communautés d'agglomération (CA) ou communautés urbaines (CU) relativement proches suivant une dizaine d'indicateurs, comme la population, la densité, la part de la population en pôle urbain, la variation de population, la variation migratoire, la variation de l'emploi, la part de l'emploi industriel et la part de l'emploi ouvrier. Parmi les CA de taille similaire en population et très urbaines, seule Rouen (405 000 habitants) a, comme Saint-Étienne Métropole, enregistré des pertes migratoires entre 1990 et 1999 (-0,4 % de solde migratoire annuel) et perdu des emplois (-1,3 %). Mais elle présente aussi quelques différences : sa population est en très légère progression, du fait d'un solde naturel plus important, et ses emplois sont sensiblement moins industriels. Autre CA de bonne taille (308 000 habitants), Plaine commune (autour de Saint-Denis - Aubervilliers La Courneuve) a perdu à la fois des habitants et des emplois. Son taux de déficit migratoire est 1,5 fois plus élevé que celui de Saint-Étienne Métropole, et le rythme de ses pertes d'emplois deux fois plus élevé. Mais il s'agit d'une communauté d'agglomération d'Île-de-France, avec une densité très élevée (7 137 personnes au km²), des emplois moins industriels et, sans doute, des problématiques particulières du fait de sa proximité avec Paris. Communautés d'agglomération et communautés urbaines de 275 000 à 500 000 habitants Population 1999 Part en Densité pôle 1999 urbain (en %) Emplois Taux de variation annuel moyen 1990-99 (en %) due au solde naturel migratoire au lieu de travail 1999 Part en 1999 (en %) de l’emploi industriel de l’emploi ouvrier Évolution 1990-99 (en %) CA DE NICE - COTE D'AZUR 494 446 1 496 98,3 0,24 -0,04 0,28 175 195 16,4 7,3 -4,0 CU DE STRASBOURG 452 609 1 442 93,9 0,71 0,69 0,02 224 611 22,3 14,2 6,2 CA ROUENNAISE 404 668 1 045 94,9 0,17 0,58 -0,41 178 521 23,8 13,8 -1,3 CA TOULON PROVENCE MEDITERRANEE 392 336 1 194 100,0 0,27 0,15 0,12 141 526 17,4 9,1 4,4 CA GRENOBLE 389 560 ALPES METROPOLE 1 268 97,4 0,30 0,71 -0,41 187 827 18,7 18,9 2,3 CA DE SAINTETIENNE METROPOLE 384 042 674 96,5 -0,72 0,29 -1,01 148 977 27,5 23,5 -3,0 CA MONTPELLIER AGGLOMERATION 366 895 870 77,2 1,66 0,59 1,07 151 540 14,5 7,9 14,1 CA RENNES METROPOLE 364 832 600 74,6 1,24 0,77 0,46 186 862 22,7 14,7 11,9 CA DU PAYS D'AIXEN-PROVENCE 332 653 256 80,4 1,07 0,46 0,61 132 162 19,3 12,2 14,9 CA PLAINE COMMUNE 307 528 7 137 100,0 -0,36 1,22 -1,58 114 489 25,8 15,6 -6,3 CA CLERMONT COMMUNAUTE 275 391 916 0,32 -0,1 139 174 24,4 20,7 1,9 93,9 0,22 Source : INSEE - Recensements de la population 1990 et 1999 (dénombrement, exploitations principale et complémentaire) - État civil 7 Saint-Étienne Métropole partage également certaines de ses caractéristiques avec des territoires de plus petite taille. Ainsi les CA de Maubeuge et de Montbéliard, qui comptent respectivement 102 000 et 121 000 habitants, cumulent elles aussi une régression démographique entre 1990 et 1999, du fait d'un déficit migratoire important, et des pertes d'emploi. Toutes deux sont des agglomérations très industrielles et très ouvrières, plus que ne l'est SaintÉtienne. Il en va de même de la CU du Creusot - Montceaules-Mines, mais celle-ci est de taille encore inférieure (92 000 habitants). Elle est le seul territoire à avoir perdu, relativement, plus de population que Saint-Étienne Métropole entre 1990 et 1999 (- 0,9 % par an). De taille similaire à Maubeuge et Montbéliard, les CA de Troyes, d'Angoulême et d'Argenteuil - Bezons présentent elles aussi des soldes migratoires négatifs entre 1990 et 1999, mais ceux-ci étant compensés par leurs soldes naturels, leurs populations ont globalement légèrement progressé. Il s'agit d'agglomérations plutôt ouvrières et industrielles, et le nombre d'emplois y est, comme à SaintÉtienne Métropole, en baisse entre 1990 et 1999. Des communautés d'agglomération et communautés urbaines plus petites mais ressemblantes Population 1999 Part en pôle Densité urbain 1999 (en %) Emplois Taux de variation annuel moyen 1990-99 (en %) due au solde naturel migratoire au lieu de travail 1999 Part en 1999 (en %) de de l’emploi l’emploi industriel ouvrier Évolution 1990-99 (en %) CA DE SAINTETIENNE METROPOLE 384 042 674 96,5 -0,72 0,29 -1,01 148 977 27,5 23,5 -3,0 CA TROYENNE CAT 121 578 1 548 100,0 0,22 0,48 -0,26 58 147 31,8 26,3 -5,2 CA DU PAYS DE MONTBELIARD 121 101 676 93,4 -0,39 0,57 -0,96 61 613 43,3 47,1 -4,8 CA ARGENTEUIL BEZONS 120 224 5 623 100,0 0,13 0,96 -0,83 38 097 25,7 22,5 -11,8 CA MAUBEUGE VAL DE LA SAMBRE 102 489 580 94,7 -0,34 0,58 -0,92 36 148 37,6 31,5 -1,2 CA DU GRAND ANGOULEME 102 368 602 98,9 0,08 0,28 -0,20 51 737 26,8 22,7 -1,2 92 292 237 85,0 -0,93 -0,17 -0,76 33 446 35,1 33,4 -6,0 CU LE CREUSOT MONTCEAU-LESMINES Source : INSEE - Recensements de la population 1990 et 1999 (dénombrement, exploitations principale et complémentaire) - État civil Auteur de la synthèse : Mireille Domenge-Vigneron, Insee Rhône-Alpes Coordination assurée par la direction des Politiques territoriales de la Région Rhône-Alpes et Valérie Genay de l’Insee Rhône-Alpes 8