LE JOURNAL DE L`OLYMPE

Transcription

LE JOURNAL DE L`OLYMPE
LE JOURNAL DE
L’OLYMPE
N°4 – JUIN 2010
-0-
Edito
Gratias vobis !
Merci à vous, élèves animés de la même passion pour l’Antiquité que moi,
d’avoir contribué à l’écriture de ce journal et d’avoir permis de diffuser
tant de connaissances sur les Egyptiens, les Mésopotamiens, les Grecs, les
Romains ... en vous prêtant au jeu de la modernisation dans la forme et
de la vulgarisation exacte dans le fond.
Merci à vous lecteurs, de votre fidélité, de vos compliments et aussi de vos
conseils avisés pour faire évoluer ce magazine dans sa courte durée de vie
d’une année scolaire.
Les dieux ont décidément été avec nous, preuve qu’ils ne veulent qu’une
chose : qu’on parle d’eux et des hommes qui les ont honorés !
En ces temps difficiles pour les langues anciennes, une poignée
d’irréductibles Ovillois ont combattu contre l’oppresseur, qu’il se nomme
Consumérisme, Utilitarisme ou encore Inculture.
Leur seule potion magique aura été la curiosité et l’envie de transmettre.
En guise de banquet final, le groupe de journalistes désormais aguerris
sortira au Louvre pour voir de près les réalisations de leurs amis, si
lointains et si proches tout à la fois.
Benoit DERCY, fier et plein de gratitude envers son équipe !
***
Dans
ce
talentueuse
numéro,
illustré
Mathilde
en
Perney :
couverture
un
gros
une
fois
dossier
sur
encore
par
la
l’astrologie
et
l’astronomie antiques par Antoine Willenbücher ; le mythe d’Io par
Robin Seleskovitch ; les troubles de la rue dans l’Empire romain, par
Baptiste et Marie d’Urso ; deux recettes « vachement bonnes » de Gabriel
Rance ; des jeux créés pour vous par Antoine ; une suggestion finale du
rédacteur en chef (monomaniaque) pour un été placé sous le signe de
Zeus.
Bonne lecture !
-1-
Dossier - Astronomie et Astrologie dans
l’Antiquité
Dans cet article vous découvrirez deux sciences passionnantes et méconnues à travers toutes les
plus grandes civilisations antiques : l’astronomie et l’astrologie. En effet, j’ai choisi de lier ces deux
sciences fascinantes car elles ont eu une histoire commune qui débute dans la nuit des temps. La
première civilisation à avoir réellement acquis cette science est celle des Mésopotamiens.
Mais avant de se lancer dans l’histoire, il est important de rappeler ce qu’est l’astrologie et
l’astronomie : l’astrologie (« étude des étoiles ») englobe les différents systèmes de croyance qui
reposent sur l’interprétation des phénomènes célestes dans le but de faire des prédictions, tandis
que l’astronomie est la science de l’observation des astres cherchant à expliquer leur origine, leur
évolution….. Ce dernier nom vient du grec et signifie la « loi des astres ». L’astronome a toujours
été un homme à part. Les premiers astronomes étaient d’ailleurs des bergers qui prévoyaient le
lever et coucher du soleil.
LES MESOPOTAMIENS ET LES BABYLONIENS
Les Babyloniens croyaient à l’éternité du monde et avaient de grandes connaissances en zoologie,
médecine et botanique, mais c’est surtout en astrologie/astronomie qu’ils se distinguaient des
autres civilisations voisines. On peut donc les considérer comme les premiers astronomes et
astrologues de l’histoire. Dès le IIème millénaire avant notre ère, ils connaissaient parfaitement
notre ciel et savaient déjà reconnaître les deux astres principaux, le soleil et la lune, ainsi que
quatre planètes : Mercure, Mars, Jupiter et Vénus.
Cependant, les sciences acquises en Mésopotamie l’étaient essentiellement dans des buts rituels
et religieux. En effet, la plupart des astronomes était également prêtre. Pour les Babyloniens, il n’y
a pas d’astronomie et d’astrologie mais une science commune dont le but est d’élucider les cycles
astraux pour pouvoir émettre des prédictions en remarquant des régularités. Nabonidus ou encore
Cidéneas apparaissaient comme de grands astronomes/-logues sur les inscriptions ci-dessous.
-2-
Stèle de Nabonidus, néo-babylonien
( 555-539 av.J.C )
Tablette cunéiforme parlant d’astrologie,
qui explique le phénomène des éclipses.
Leur science leur a appris énormément de choses. C’est au VIIème siècle avant notre ère que les
Chaldéens (peuple de Mésopotamie) établirent le zodiaque sur la forme d’une bande circulaire
divisée en 360 ° qui faisait apparaître les 12 constellations. Ils perfectionnèrent leur calendrier en
observant dès lors les mouvements de la lune et du soleil. Ils devinrent tellement expérimentés
qu’ils arrivaient à prévoir les éclipses de lune et de soleil !
Les outils pour arriver à de tels calculs étaient nombreux et extrêmement précis. Leurs
instruments avaient deux utilités majeures, calculer les angles et le temps. Ils se servaient pendant
le jour du gnomon, une sorte de cadran solaire et la nuit d’horloge à eau ou encore clepsydre. Leur
journée était divisée en 12 parties et en 24 heures pour le jour et la nuit.
Zodiaque mésopotamien sur argile.
Ainsi les Mésopotamiens ont énormément laissé dans l’histoire de l’astronomie :
 découverte 44 constellations ;
 découverte d’outils de mesure du temps comme la clepsydre ;
 invention du zodiaque.
-3-
LES EGYPTIENS
L’admiration des savants occidentaux pour les Egyptiens les poussa à surestimer leur
connaissance. Cependant, les Egyptiens étaient de bons astronomes et astrologues.
L’astronomie était très importante pour les anciens Egyptiens qui observaient le ciel
régulièrement. Les astronomes nommèrent ce qu’ils voyaient dans le ciel et utilisèrent
leurs observations pour créer le calendrier égyptien.
L’Astronomie égyptienne se base sur…..le Nil ! Il oriente et rythme le temps par ses
crues. C’est ainsi qu’ils découvrirent que l’apparition de l’étoile Sirius coïncidait avec la
crue du Nil. L’année comptait 365 jours divisés en 12 mois de 30 jours. Ils firent des
cinq jours restant des jours fériés, qui étaient ajoutés à la fin de l’année. La date de la
crue du Nil fut donc choisie comme le début de l’année. Ils furent les premiers à
découvrir que le soleil se retrouve à la même position par rapport aux autres étoiles, en
365 jours. Ils adoptèrent ainsi un calendrier annuel vers le IVe millénaire av J.-C.
Le calendrier égyptien était basé sur les
fluctuations annuelles du Nil, ce qui permettait
de réguler les travaux agricoles. En effet
l’année
était
définie
comme
« le
temps
nécessaire pour une récolte ».
Les anciens Egyptiens utilisaient des instruments ou des indicateurs leur permettant
d’observer les étoiles. Puis ils traçaient un axe nord-sud sur le sol pour indiquer leur
direction, ce qui était nécessaire pour orienter correctement d’importants projets de
construction. Un des instruments utilisés s’appelait le "Merkhet", ce qui peut signifier
"indicateur". Il se compose d’une étroite barre en bois horizontale dotée d’un trou près
d’une extrémité via lequel l’astronome pouvait regarder pour fixer la position de l’étoile.
L’autre instrument, appelé le "bay en imy unut", ou palme était doté d’une fente en V
découpée sur l’extrémité la plus large et à travers laquelle un prêtre désigné pour cela
regardait pendant des heures pour fixer l’étoile.
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Horloge à eau égyptienne
Calendrier égyptien
Deux « écoles d’astronomie » nous sont connues, à Héliopolis et à Hermonthis. Ce n’est
qu’à l’époque romaine qu’apparaissent les premiers zodiaques égyptiens.
Il existait une relation importante entre l’astronomie et les croyances égyptiennes : la
déesse du ciel, Nout, donnait naissance à l’astre solaire une fois par jour. Ce qui
intéressait les Egyptiens, c’étaient les grands cycles cosmiques qui exprimaient pour eux
l’unité du monde et donnaient un sens à la vie.
Les Egyptiens ont laissé en astronomie une longue liste d’étoiles fixes appelées les 36
décans.
LES GRECS ET LES ROMAINS
Chez les Grecs, les années n’étaient pas mesurées de la même façon d’une cité à
l’autre. En effet, elles étaient calculées en fonction des générations royales, des
prêtres, de moments historiques…. Peu à peu les Grecs ont compris la nécessité
d’avoir un point commun et ont instauré l’ère des olympiades. Elle fut populaire et
universelle dans le monde grec du fait de la popularité des jeux olympiques. La
première année de l’ère olympique débute le 1er juillet 776 av J.C. Une olympiade
durait 4 ans (durée comprise entre deux sessions de jeux olympiques).
L’astronomie était une branche des mathématiques. Ils ont créé des modèles
géométriques pour figurer le monde des étoiles. Par ailleurs, le mot « planète » veut dire
2
« vagabond » en grec. Platon , mathématicien et astronome grec divise le cosmos en
deux régions :


Une terre sphérique, centrale et immobile (la sphère sublunaire) ;
Un royaume céleste sphérique centré sur la Terre, qui peut contenir plusieurs
sphères en rotation, l’éther.
Le mécanisme d'Anticythère est un instrument
conçu, entre150et 100 av JC, pour calculer les
positions des objets astronomiques.
Gravure illustrant le monde du cosmos divisée en 2
régions : la terre, sphérique et immobile, entourée
de l’éther contenant des sphères mobiles.
Quelques instruments de mesure astronomique grecs, qui servaient notamment à effectuer des
mesures d’angles (comme le « dioptre » à gauche, ou le compas).
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Les Romains ont toujours été attirés par le ciel et les étoiles. De nombreux savants
romains ont passé leur vie à contempler et étudier les astres. En latin, on dit de l’astre
du jour losqu’il est à l'Est : sol oriens (le « soleil levant, naissant », notre « orient »), et
pour l’Ouest sol occidens (le « soleil couchant », notre occident). Toutefois, les Romains
croient que la Terre est immobile et que le soleil réalise sans cesse différents
mouvements. En observant les étoiles avec attention, ils découvrirent les planètes. Parmi
les neuf planètes qui composent avec la Terre le système solaire, cinq sont visibles à
l'œil nu. Les savants romains nommèrent ces astres des noms de leurs Dieux. Les
scientifiques qui découvriront, bien plus tard, Uranus, Neptune et Pluton décideront à
leur tour de leur donner des noms d'origine mythologique grecque ou latine.
Les Grecs et les Romains ont fait de nombreuses découvertes en astronomie :
 Aristarque de Samos (310-230 avant J.-C.) fut le premier à suggérer que la terre
tourne sur un axe et se déplace autour du soleil
 Hipparche, croyant que la terre était le centre du monde a découvert les
constants des équinoxes et le durée d’une année.
 Anaxagore (philosophe grec) a découvert que la lune reflète les rayons du soleil
et ne produit pas sa lumière.
JEUX
Avez-vous bien lu notre article ? A vous de jouer !
Jeu 1 : Qui suis-je ?
Inventé par les babyloniens vers le VIIème siècle et plus particulièrement par les
Chaldéens,
je suis comme un calendrier pour les Mésopotamiens,
je suis établi sur une bande de 360 ° et divisé en 12 constellations :
Je suis, je suis …………………………
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Jeu 2 : Mots croisés - Complétez cette grille afin de trouver le mot mystère.
Définitions de haut en bas :
1) Instrument égyptien, c’est un indicateur.
2) Le zodiaque en est un des premiers (in venté par les babyloniens)
3) Sa crue marque le début de l’année égyptienne
4) Savant babylonien (représenté en gravure dans l’article)
5) Première période commune aux grecs
6) Etoile qui met en relation les astres et la crue du Nil
7) Il est associé au n°5
Le mot mystère est : ___ ___ ___ ___ ___ ___ ___
Jeu 3 : Rébus
YES
_________________
____________________
______________
5
_______________
US
______________________
_____________________
____________________
Mythologie -
Io , ou « l’amour vache » qui
ne manque pas de piquant …
Io était une prêtresse exerçant dans le temple d'Héra à Argos. Elle devint très
rapidement une maîtresse de Zeus. Lorsqu' Héra fut sur le point de découvrir
cette relation, Zeus changea Io en une belle génisse blanche pour la mettre à
l’abri … et cacher sa liaison. Cependant, Héra exigea que son mari lui donne la
génisse comme présent. Zeus continua tout de même à rencontrer Io en
cachette. Il l’aimait en se transformant lui-même en taureau.
Héra demanda alors à Argos (un géant à cent yeux) de surveiller Io pour la
tenir à l’écart de Zeus. Ce dernier demanda à son fils Hermès de tuer Argos.
Hermès alla le trouver, et l’endormit grâce à une histoire et à sa cithare. Une
fois Argos endormi, Hermès lui trancha la tête. Junon récupéra les yeux d’Argos
et les répandit sur le plumage de son oiseau favori, le paon.
Pour se venger, Héra envoya un taon sur Io enfin qu’il la pique sans cesse. Io
rendu folle s’enfuit et parcourut de nombreux pays. Elle rencontra ainsi
Prométhée, enchaîné sur le mont Caucase. Il lui révéla qu’un jour elle
retrouverait sa forme humaine et deviendrait l’ancêtre du très célèbre Héraclès
(Hercule) qui viendrait le délivrer, lui Prométhée, de ses chaînes.
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Io donna son nom à la mer Ionienne, et au détroit de Bosphore (« le gué de la
vache » en grec). Elle finit par atteindre l'Egypte où Zeus lui rendit sa forme
humaine et où elle mit au monde leur enfant Epaphos. Elle amena le culte de
Déméter en Égypte, assimilée à Isis. Io fut elle-même assimilée à Isis ou à
Hathor, et Epaphos au dieu taureau Apis.
***
Recettes – Du bœuf dans vos assiettes :
assatura et minutal de boeuf au citron et aux olives
Remarque préalable : pour éviter de cuisiner (et de manger) une victime d’Héra, piquez le
bœuf de son vivant et écoutez son cri. Si vous reconnaissez une voix gémissante de jeune
fille, changez de boucher… (et prévenez le journal, qui transmettra à Hermès).
Assatura - Du miel et un rôti de bœuf …
Rien de plus facile que cette recette. Il faut :
-
bien saler la viande de bœuf (morceau du genre rôti) ;
-
la mettre dans le four.
Quand la viande est cuite, y verser du miel fluide sur le dessus, et laisser le tout reposer 5
minutes dans le four non refroidi.
Minutal de Boeuf – citron et olives
Pour ceux qui disposent de plus de temps et aiment les préparations…
Ingrédients : 500 g de bœuf maigre à griller en dés ; 5 cl d'huile d'olives ; 1 citron jaune ; 100
g d'olives vertes ; 100 g de grains de blé déjà cuits ; du sel et du poivre ; des feuilles de menthe ;
1/4 de verre d'hydromel (vin sucré au miel).
Mettre les dés de bœuf dans un poêlon avec l'huile d'olives, les égoutter dans une passoire
pour éliminer l'excédent de graisse. Dans le poêlon toujours chaud, mettre les quartier de
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citron, les olives vertes et l'hydromel. Ajouter les grains de blé cuits au préalable, puis les
morceaux en dés de viande. Bien assaisonner de sel et poivre. Ajouter les feuilles de
menthes ciselées et mélanger.
L’astuce de Dionysos : si vous n’avez pas d’hydromel sous la main, préparez la veille un
mélange d’ ¼ de verre de vin et d’une cuillère à café de miel.
L’astuce d’Héphaïstos : il faut toujours hâcher le persil et la menthe aux ciseaux, afin d’en
dégager le suc et l’arôme.
***
Jeux sur les Métamorphoses
Relie ces trois colonnes correctement (à gauche, le nom du
personnage ayant subi une métamorphose ; au milieu, ce qu’il est
devenu ; à droite, la raison de sa transformation).
Arachné 
 rocher et cascade 
 a vexé Létô (mère
d’Apollon et d’Artémis)
Narcisse 
 a des oreilles d'âne 
 a vu Artémis nue
Niobé 
 araignée 
 a vexé Apollon
Midas 
 fleur 
 a vexé Athéna
Actéon 
 cerf 
 s'est noyé et était
aimé d’Apollon
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Interview – Les troubles de la rue dans la
Rome impériale
Le Journal de l’Antiquité : Hélène MENARD, vous êtes maître de conférence en Histoire
Romaine à l’Université de Montpellier et spécialiste des troubles à l’ordre public dans la
Rome Antique. Pourriez vous nous dire ce que l’on entendait par « troubles à l’ordre
public » dans l’Antiquité romaine ?
H. Ménard : Comme aujourd’hui, il existait trois grandes catégories de troubles à l’ordre
public : la criminalité, les troubles politiques comme les manifestations et aussi les
problèmes de la vie quotidienne, comme les bagarres (rixes) dans la rue ou au cabaret.
Le Journal de l’Antiquité : Pour ce qui est de la criminalité, il n’y a probablement pas
beaucoup de différence avec aujourd’hui… ?
H. Ménard : Effectivement, les criminels pouvaient être des voleurs, qui volaient les
vêtements et l’argent des baigneurs aux thermes, ou bien il pouvait s’agir de brigands, plus
violents, qui formaient généralement des bandes organisées. Mais ils sévissaient plutôt sur
les routes ou dans les campagnes.
Le Journal de l’Antiquité : Il existait donc également des manifestations violentes ?
H. Ménard : Oui, bien sûr. Elles visaient surtout l’empereur ou les responsables politiques
d’une cité, pour des problèmes de justice ou de ravitaillement. Ainsi au I er siècle de notre
ère, l’empereur Claude est bousculé par la foule, qui lui jette des croûtons de pain, pour
montrer que le blé commence à manquer.
Les manifestations avaient surtout lieu au forum (la place publique) ou dans les lieux de
spectacle : au théâtre, à l’amphithéâtre et surtout au cirque. A Rome, le cirque (Circus
Maximus) pouvait contenir 150 000 à 200 000 spectateurs. Le Colisée (ou amphithéâtre
Flavien) ne contenait, lui, « que » 80 000 spectateurs, c’est-à-dire à peu près autant que le
Stade de France. Imaginez les spectateurs au Grand Cirque, sifflant l’empereur ou
manifestant contre lui !
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Le Journal de l’Antiquité : Vous évoquiez enfin les bagarres de rue …
H. Ménard : Il arrivait aussi que les spectateurs de cités rivales se battent entre eux au
spectacle. On a retrouvé une peinture à Pompéi qui représente la bagarre entre habitants de
Pompéi et spectateurs venant de la cité voisine, Nucérie. Il y a eu des morts et les spectacles
de gladiateurs ont été interdits pendant un certain temps sous l’empereur Néron. On
connaît ces incidents par un texte d’un historien romain, Tacite et donc par cette peinture,
retrouvée sur les murs d’une maison voisine de l’amphithéâtre de Pompéi.
Pompéi- Peinture murale et dessin moderne de cette peinture,
représentant la « rixe de Pompéi », en 59 après J.-C.
Le journal de l’Antiquité : Comment leurs auteurs étaient-ils punis ?
H. Ménard : Avant de les punir, il fallait les attraper ! Or il n’existait pas de police comme
de nos jours. Les criminels devaient être arrêtés par les gens comme vous et moi et être
remis aux autorités pour être jugés. L’armée pouvait aussi rechercher les brigands.
Les criminels n’étaient mis en prison qu’en attendant d’être jugés ; la prison n’est pas une
peine à Rome.
Après le procès, ils étaient punis selon la gravité du crime commis et leur place plus ou
moins élevée dans la société. On punissait les criminels les plus dangereux en les envoyant
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travailler dans les mines où les conditions étaient très difficiles et la durée de vie très
limitée…
Le journal de l’Antiquité : Existait-il alors la peine de mort ?
H. Ménard : Oui, la peine de mort était aussi appliquée, avec différentes méthodes. Les
citoyens romains étaient exécutés par le glaive, c’est-à-dire qu’ils étaient décapités. C’est le
cas de l’apôtre Paul. En revanche l’apôtre Pierre, qui n’était pas citoyen romain, est crucifié,
à la même époque. C’est l’un des « supplices suprêmes », avec le bûcher et la condamnation
« aux bêtes » : on jetait les criminels en pâture aux bêtes sauvages de l’amphithéâtre (lions,
ours ou encore taureaux). On le voit sur la mosaïque de Zliten (du Ier ou II°s.), en Afrique
romaine (illustration).
Le journal de l’Antiquité : Merci. Signalons à nos lecteurs qu’ils peuvent retrouver plus de
détails sur ces questions dans votre article et votre ouvrage suivants :
•
« L’insécurité de la Rome impériale : entre réalité et imaginaire », Histoire Urbaine 2
(2000) « Peurs citadines », p.59-71. Repris dans Rome, ville et capitale : de Jules César
à la fin des Antonins, articles réunis et présentés par Sabine Lefebvre, Paris, 2001.
•
Maintenir l’ordre à Rome (IIe-IVe siècles ap. J.-C.), Champ Vallon, coll. Époques, 2004.
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Réponses aux jeux sur l’astronomie
Jeu 1 : (1 : Merkhet ; 2 : calendrier ; 3 : Nil ; 4 : Nabonidus ; 5 : Olympiade ; 6 : Sirius ; 7 :
Ere) = Eclipse
Jeu 2 : Je suis, je suis, je suis : le Zodiaque
Jeu 3 : 1 : As (carte)- trot (pas du cheval)- no (contraire de yes)- mie (mie de pain) :
Astronomie
2 : Scie (image de scie)- rit (smiley qui rigole)- us : Sirius (nom de l’étoile du berger)
Réponses au jeu des métamorphoses
Arachné > araignée > a vexé Athéna. Arachné était une excellente tisseuse. Athéna se
déguisa en vieille femme pour approcher son travail fin. Devant elle, Arachné prétendit
qu'elle était la meilleure tisseuse, meilleure que la déesse des artisans, Athéna elle-même !
La déesse organisa alors un concours. Elle perdit. Folle de jalousie, elle transforma la jeune
fille en araignée.
Narcisse > fleur > s'est noyé et était aimé d’Apollon. Amoureux de son reflet, ce beau jeune
homme, qu’Apollon désirait, s’en approcha trop et se noya dans la mare où il se mirait.
Apollon le fit renaître sous la forme de la fleur qui porte son nom.
Niobé > rocher et cascade > a vexé Létô. Niobé a vexé Artémis et Apollon en se moquant de
leur mère Létô, en se vantant de sa fertilité et de la beauté de ses 7 filles et de ses 7 fils. Les
dieux jumeaux les lui tuèrent. La mère, inconsolable, se transforma en roche et en cascade
de pleurs.
Midas > oreilles d'âne > a vexé Apollon. Appelé à témoigner lors d'un concours musical entre
Marsyas et Apollon, le roi Midas trancha en faveur du premier. Apollon, vexé, lui fit pousser
des oreilles d'âne puisqu’il était si peu mélomane !
Actéon > cerf > a vu Artémis nue. Grand chasseur, Actéon se promenait dans les bois avec
ses chiens quand il aperçut Artémis (déesse de la fécondité) nue en train de prendre son
bain. Pour le punir de cet affront, la déesse le transforma en cerf. Il fut ainsi dévoré par ses
propres chiens.
Suggestion de sortie estivale :
Réouverture au public de la collection des œuvres grecques au
Louvre, dans une nouvelle disposition, à partir du mercredi 7
juillet 2010 … gratuit pour les moins de 26 ans !
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