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IMPÔTS Infos Direction Générale des Impôts Semestriel n° 002 Septembre 2015 www.impots.cm semestriel n°002 juillet 2015 1er semestre 2015 Une période de référence Actualité Vignettes automobiles : la ruée des usagers vers les petits coupons Portrait : A la découverte des Régionaux ! Premier semestre 2015 Climat des affaires : Le Directeur Général des Impôts au contact des groupements socioprofessionnels Horizons Norme de transparence fiscale internationale : Le Cameroun conforme S.E.M. Paul BIYA President of the Republic of Cameroon Impôts infos - n° 002 Septembre 2015 3 M. Philémon YANG Premier Ministre - Chef du Gouvernement M. Alamine OUSMANE MEY M. Pierre TITTI Ministre des Finances Ministre Délégué auprès du Ministre des Finances M. Urbain Noël EBANG MVE SG Ministère des Finances 4 Impôts infos - n° 002 Septembre 2015 Editorial Vers un système fiscal solide L e premier semestre de l’exercice budgétaire 2015 s’est achevé il y a quelques semaines et a livré ses résultats. Au plan quantitatif, la Direction Générale des Impôts (DGI) aura mobilisé au terme de cette période un montant de FCFA 891,3 milliards dont FCFA 829,6 milliards au titre des recettes fiscales non pétrolières et 61,7 milliards représentant le premier tiers de l’impôt sur les sociétés pétrolières. Modeste MOPA FATOING Directeur Général des Impôts Ramené à l’objectif de FCFA 807 milliards qui lui était fixé par la loi de finances 2015 au titre de cette période, la DGI réalise une plus value de FCFA 84,3 milliards et un taux d’exécution de 110%. L’administration fiscale dépasse ainsi ses objectifs au terme du premier semestre 2015. Cependant l’immensité des besoins en ressources de notre pays en quête d’émergence conduit à relativiser cette performance. C’est pourquoi après avoir pris acte de ce résultat il y a lieu de se tourner très rapidement vers l’avenir et ce, même les faits notables ciDirection Générale des Impôts à savoir la siaprès méritent d’être Direction des Grandes Entreprises et les relevés au titre de douze Centres Régionaux des Impôts qui cette première partie de l’année : concourent à la mobilisation quotidienne des recettes de l’Etat ont, sans exception, réalisé et dépassé leurs objectifs au titre cette période. Ceci est sans précédent. La bonne tenue de nos recettes fiscales internes intervient dans un contexte de baisse notable du cours du baril qui, c’est connu, crée un important manque à gagner au plan des recettes budgétaires pétrolières. Or, sans avoir la prétention de combler totalement le déficit lié à cette conjoncture défavorable, nos recettes fiscales permettent d’amortir largement le choc qui en résulte. Cette résilience de nos finances publiques est une bonne chose ; L’ensemble des impôts de notre sys- tème fiscal notamment les impôts majeurs (Taxe sur la Valeur Ajoutée, Impôt sur les Sociétés non pétrolières, Impôt sur le Revenu des Personnes Physiques, Droits d’Accises) sont au « vert » et affichent tous des rendements positifs. Ceci est appréciable ; Tous les services opérationnels de la Direction Générale des Impôts à savoir la Direction des Grandes Entreprises et les douze Centres Régionaux des Impôts qui concourent à la mobilisation quotidienne des recettes de l’Etat ont, sans exception, réalisé et dépassé leurs objectifs au titre de cette période. Ceci est sans précédent. Les tendances ci-dessus, constituent sans nul doute, des éléments précieux d’appréciation de la solidité de notre système fiscal en cours de construction. Un système que les autorités souhaitent suffisamment robuste pour parer aux chocs que la conjoncture impose de façon systématique et cyclique à toute économie et à ses Finances Publiques. Cette exigence de solidité prend d’ailleurs un relief particulier dans les Etats en développement tel que le nôtre où la taille et la configuration de l’économie font de l’Etat l’acteur central de l’allocation des ressources. Les récentes conclusions de la troisième Conférence Internationale sur le Financement du Développement tenue à Addis Abeba en Ethiopie du 13 au 16 juillet 2015 rappellent d’ailleurs à suffisance le caractère critique des ressources internes des Etats dans le processus de leur développement, l’aide internationale ne pouvant venir qu’en appoint. Dans ce sens, le premier semestre 2015 donne à toute l’équipe de l’administration fiscale des raisons d’être optimiste quant à sa capacité à assumer le rôle de plus en plus accru qu’il est amené à jouer dans le processus de mobilisation des ressources internes de l’Etat./. Impôts infos - n° 002 Septembre 2015 5 Sommaire Editorial 05 Vers un système fiscal solide Actualité 07 Reforms : A continuous quest for improvment Exercice budgétaire 2015 : La bonne tenue du 1er semestre Timbre d’aéroport : Les nouvelles modalités de collecte aèrent la vie des acteurs 08 Vignettes automobiles : la ruée des usagers vers les petits coupons Portrait : A la découverte des Régionaux ! Premier semestre 2015 21 Fichier national des contribuables : La fidélisation des contribuables est en marche 17 La DGI s’autoévalue à Bamenda Enjeux et défis de la Loi de Finances 2015 : les explications du Directeur Général des Impôts au GICAM Climat des affaires : Le Directeur Général des Impôts au contact des groupements socioprofessionnels Interview : Déclaration préremplie : La Taxe sur la Propriété Foncière ouvre la voie Réformes 26 37 Droits d’accises : Les tenants et les aboutissants de la réforme Fiscalité pétrolière : 50 ans de fiscalité pétrolière au Cameroun Débats 42 Les fonctions managériales Les incitations fiscales Horizons 48 Forum Mondial : Le Cameroun se conforme Echange de renseignements à des fins fiscales : Faisons connaissance avec le forum mondial Festivités du 8 mars 2015 : Les femmes illuminent la DGI 1er mai 2015 : Travailleurs et employeur à cœur ouvert ! Impôts infos Semestriel n° 002 Direction Générale des Impôts Directeur de la publication Modeste MOPA FATOING Conseillers à la Rédaction Nicolas HIOL, Roger MEYONG, Mariamou KASSIMOU, Roland ATANGA Rédacteur-en-chef Claude Sylvain NGNEBA WANDOP Rédaction : Modeste MOPA FATOING , Roland ATANGA, Stéphane ESSAGA, Bertrand EBUNE, John KINYUY, AWAMBENG Rita MOFOR, Jean-Celestin NANAOUA, Giscard DALIL, Nicole ONDOUA, Justin KINDZEKA, Achille ATANGANA, Onanina BOYA NTSANG, ABBE Jean Eric, Maximilien NOMO, FRU Isaac TAKU, Fayçal ABDOULAYE, BOUMAM Pierre Manfred, Achille ATANGANA, Pascale EBONGUE, Corine AHOUPE. Sécretariat de redaction : Jean Patrice EVINA, Justin KINDZEKA, Nicole ONDOUA. 6 Réalisation : Direction Impôts infos Générale - n° 002des impôts Septembre 2015 49 Actualité Reforms : A continuous quest for improvement 8 Exercice budgétaire 2015 : La bonne tenue du 1er semestre 10 Airport stamp duty : The impact of the new collection 13 modality on the stake holders of the air transport industry. Vignettes automobiles : La ruée des usagers vers les petits coupons Portrait : A la découverte des Régionaux ! 15 16 Impôts infos - n° 002 Septembre 2015 7 Actualités REFORMS A continuous quest for improvement Tuning the Directorate General of Taxation to meet up with the challenges of modern tax management in a dynamic social, economic and political environment T ax administration reform has been underway in the Directorate General of Taxation (DGT) over the past years. These reforms while having as main focus the generation of revenue for the state have led to an increased demand for more efficiency and effectiveness in our tax system. Without embarking on the reform story in the DGT, we shall determine the status, track progress and measure accomplishments of current 2015 reforms in two core dimensions: revenue enhancement and broadening of the tax base on one hand and the simplification of procedures on the other. Some of the reforms have been completely implemented and are currently being fine-tuned while others are still underway. I. Revenue enhancement and tax base broadening These are aimed at adapting the administration to its environment in order to improve mobilization of fiscal revenue. The creation of Medium Taxpayer Offices in Bafoussam and Limbe has been completed with the two structures going operational. Tailor-made services are being received by taxpayers of this category in the West and South West Regions. This will be moved to other regions with time. The publication of the taxpayer index on the website of the DGT embarked upon in the last quarter of 2014 was aimed at improving transparency and compliance through the use of modern methods of administering the taxpayer index. Consumers of this index have been many and varied and adjustments are underway to 8 Impôts infos - n° 002 Septembre 2015 attenuate the consequences faced by the taxpayers that are absent from this index. In this way taxpayers are pushed back to their tax centres thereby enforcing compliance. The Single taxpayer identification reform designed to produce a better and secure identification system capable of fighting tax fraud is drawing closer to the pilot phase. The required equipment has been shipped into the country while the construction of the structures to accommodate the equipment (such as the datacenter) is currently in the final stages; The implementation of an electronic fiscal device management (billing machine) system for the improvement of VAT compliance and its output via the automated follow-up of VAT liable transactions carried out by taxpayers is ongoing. The selection process of the partner to accompany the DGT in its implementation is underway after the reception of offers from potential bidders; The implementation of an integrated tax management system has as objective the replacement of the various tax management systems with a single modern, flexible, secure and automated system. This will go a long way to improve the productivity and efficiency of the tax administration. Work is underway to improve on the existing draft specifications, the draft bid documents and governance issues; The upgrading of the current tax management system- MESURE which consists in tweaking the current system to render it more secure, efficient and operational in the tax centres has been partially accomplished. The deployment of the latest version of the application is cur- rently underway in the computerized centres in Douala and Yaoundé. The target is to have a single database with all the taxpayers connecting to it thereby rendering its management much easier. ; The tax investigation function is currently undergoing an overhaul to make information on taxpayers readily available to tax services. To enrich the sources of information, draft Customs/Taxation, SGS/ Taxation and ANIF/Taxation information exchange protocols have been finalized and are awaiting signature. An upgraded version of AREN is ready, pending a live demonstration of its functionalities and capabilities. The establishment of a functional Exchange of Information Unit with dedicated staff and offices has been completed. The draft manual of this unit has been finalized and its validation is underway. The personnel of the unit has received training from the Global Forum and awareness workshops have been held with staff of regional investigation brigades and Medium Taxation Offices on the concept and utility of information exchange. Actualités II. Simplification of procedures These are geared towards reducing the cost of compliance for taxpayers through the revision of tax forms, e-filing, collection of stamp duty on boarding passes and the mobile tax/prefilled returns. Embarked upon in 2014, the single tax form continued to be improved upon so as to reduce the number of tax forms to be served by the taxpayer. The certificate of non-indebtedness has replaced the tax clearance and tax indebtedness certifica E-filing currently operational at the Large Taxpayers Unit is being extended to the Medium Taxpayer Offices. The selection process for a partner to execute the extension project is currently in progress. Collection of Stamp duty on boarding passes has been transferred to airline companies since March 1st 2015 thereby easing the accomplishment of departure formalities by travelers. The administration is currently implementing a close follow up of the companies to ensure proper compliance. The prefilled tax return/Mobile Tax was instituted in 2014 to foster compliance especially for those taxpayers who had property tax as sole tax to pay and who in the course of accomplishing their obligations faced enormous difficulties arising from distance to tax centers, long queues and late issuing of tax receipts. The pilot phase of the project which started on March 2nd 2015 is continuing in Yaoundé and Douala with the distribution of prefilled returns and the payment of the tax via the Mobile Tax platform (payment through the mobile phone) as well through Tax Collection Offices. Hierarchy has approved the extension of this reform to other taxes and parts of the country and the process is underway for the selection of a partner. The Call Center has been relocated, refurbished and staffed to provide taxpayers the much needed point of contact from the comfort of their homes and offices for enquiries and queries via the 8200 toll free number. Currently it is functioning only with the CAMTEL phone numbers and negotiations are in progress to make it accessible to mobile phone numbers irrespective of the operator. The implementation of these reforms has had to grapple with budget and timeline extensions as well as the need for more human resources to carry the agenda forward. Some will be around for more than one fiscal year while others will be completed in 2015. Reform being part of an organization that does not want to conform, some of these reforms will in the course of implementation engender other reforms within the administration. “When the mechanic has to mend a watch he lets the wheels run out; but the living watch works of the State have to be repaired while they act, and a wheel has to be exchanged for another during its revolutions.” Friedrich schiller. Therefore, to keep pace with a constantly changing environment, the tax administration is bound to continuously readjust past and current reforms as well as chart new ones while collecting revenue for the State at the same time, which revenue targets are on the upward trend each year. This requires a lot of efficiency and effectiveness. “I did then what I knew how to do. Now that I know better, I do better,” Maya Angelou, could never have sounded so appropriate. John KINYUY Senior Tax Inspector Research Officer Studies, Planning and Reform Division Impôts infos - n° 002 Septembre 2015 9 Exercice budgétaire 2015 La bonne tenue du premier semestre Par : Maximilien NOMO Inspecteur Principal des Impôts, Chargé d’Etudes, Division des Etudes, de la Planification et des Réformes Fiscales L a loi de finances pour l’exercice 2015 assigne à l’administration fiscale un objectif de mobilisation de recettes fiscales de 1604 milliards de FCFA, soit 1403,8 milliards de FCFA de recettes non pétrolières et 201 milliards de FCFA au titre de l’impôt sur les sociétés pétrolières. Les six (06) premiers mois de l’exercice 2015 offrent à l’administration fiscale, l’occasion de marquer un temps d’arrêt sur le chemin parcouru et se projeter sur l’avenir. L’analyse des performances de la Direction Générale des Impôts (DGI) sur le 1er semestre se ré- 10 Impôts infos - n° 002 Septembre 2015 vèle en effet, riche en enseignements. Elle met en évidence un niveau de progression satisfaisante en matière de collecte des recettes fiscales (1) et rend compte des facteurs clés de cette performance (2) ainsi que des perspectives du second semestre (3). 1. Un niveau de progression des recettes satisfaisant Les performances quantitatives de la DGI au titre du premier semestre 2015 sont en augmentation à la fois au titre des recettes non pétrolières, de l’impôt sur les sociétés pétrolières et des recettes affectées. L’ensemble des struc- tures opérationnelles affichent une performance au-delà de l’objectif fixé et tous les impôts majeurs de notre système fiscal sont au vert. concrètement au terme du 1er semestre qui vient de s’achever, ce sont 891,3 milliards de CFA qui ont été mobilisés par la DGI. En détail, s’agissant des recettes non pétrolières, pour un objectif semestriel assigné à la DGI de F CFA 739,9 milliards, les réalisations ont atteint 829,6 milliards de F CFA, soit un taux de réalisation de l’objectif de 112,1% et un excédent de recettes de 89,7 milliards. En comparaison avec le premier semestre 2014 dont les réalisations s’élevaient à Actualité 734,7 milliards F CFA, les résultats de 2015 sont en progression de 94,9 milliards F CFA, soit une variation de +12,9 % en valeur relative. En termes de trésorerie, la DGI a mobilisé plus de 747,2 milliards de F CFA, soit un taux d’exécution de l’objectif base caisse de 111,4%. Ces réalisations correspondent à un taux d’exécution de 59,1% de l’objectif de l’exercice en cours fixé à 1 403,8 milliards de F CFA. Concernant l’impôt sur les sociétés pétrolières (ISP), 61,7 milliards ont été mobilisés par la DGI au terme du premier semestre, correspondant au versement du premier tiers provisionnel de cet impôt, soit une progression de + 21% en valeur relative par rapport à la réalisation du premier semestre 2014 qui était de FCFA 51,1 milliards. Quant aux recettes affectées, l’Administration fiscale a mobilisé 73,5 milliards de FCFA au profit des collectivités territoriales décentralisées, contre 68 milliards sur la même période en 2014, soit une variation de +7% en valeur relative. En ce qui concerne les Etablissements Publics Administratifs, c’est 30,1 milliards de FCFA qui ont été collectés au cours du premier semestre 2015, contre 25,4 milliards au premier semestre 2014. Le tableau ci-dessous retrace la collecte mensuelle des recettes fiscales non pétrolières sur la période de janvier à juin 2015 Janvier Février Mars Avril Mai Juin Total Objectif 98,8 93,6 236,8 97,6 115,3 97,8 739,9 Réalisations 106,6 100,1 248,6 122,7 130,8 119,3 828,1 Taux de réalisation 107,9% 106,9% 105,0% 125,7% 113,4% 122,0% 111,9% Le fait marquant et sans précédent au cours du premier semestre 2015, est que l’ensemble des structures opérationnelles de la DGI ont, pour la première fois, réalisé et dépassé les objectifs quantitatifs de recettes qui leur étaient assignés. Ainsi ressort-il du tableau ci-contre que la structure opérationnelle la plus performante affiche un taux de rendement de 135,8% par rapport à son objectif et la moins performante un taux de 101,2%. Unité : en millions de FCFA STRUCTURES OBJECTIF DGE RENDEMENT JAN-JUIN 2015 TAUX DE REALISATION 602 624,4 670039,3 111,2% ADAMAOUA 1 613,7 2133,6 132,2% CENTRE 1 45 686,6 49 702 108,8% CENTRE 2 2133,2 2690,3 126,1% EST 2324,1 3110,8 133,8% EXTREME-NORD 2205,9 2688,3 121,9% LITTORAL 1 54524,8 55 158,3 101 ,2% LITTORAL 2 1475,9 1670,9 113,2% NORD 2471,0 2527,2 102,3% NORTH WEST 3056,6 3478,6 113,8% OUEST 3345,6 3756,8 112,3% SUD 1744,0 2036,3 116,8% SOUTH WEST 3752,0 4241,4 113,0% 418,0 438,3 104,9% 739892,6 829 600,0 112,1% PSREP DGI 2. Les facteurs explicatifs des performances du premier semestre Les performances du premier semestre de l’exercice 2015 confirment la justesse du plan de modernisation et des réformes mises en œuvre par la DGI. Les bons résultats obtenus trouvent à s’expliquer essentiellement par les choix de politique opérés dans le cadre de la loi de finances pour l’exercice 2015, couplés à l’effet des réformes d’administration fiscale. Au rang des mesures de politique fiscale ayant, de manière significative, contribué à la réalisation des performances de la DGI au cours du dernier semestre, figurent en bonne place les réformes des droits d’accises, de l’acompte mensuel de l’impôt sur le revenu entre autres. L’impact de ces mesures sur les performances du premier semestre est significatif comme le montre le tableau ci-dessous. Impôts infos - n° 002 Septembre 2015 11 Actualité Unité : en milliards de FCFA Impôts Réalisation 1er semestre 2015 Réalisation 1er semestre 2014 Variation 1er semestre 2015/2014 IS non pétrolier 254,7 21,7 +21% Droits d’accises 79,6 56,0 +42% 8,4 4,5 +88% BIC En matière d’administration de l’impôt, les mesures les plus significatives sont relatives à la réforme d’assainissement du fichier des contribuables, dont les premiers résultats sont déjà perceptibles. Il en est de même de l’approfondissement de la segmentation des contribuables, qui a contribué à la densification du fichier ainsi qu’à une meilleure maîtrise des risques. Il est ainsi notamment de la mise en place de sept (07) Centres des Impôts des Moyennes Entreprises (CIME) rénovés dont deux (02) à Yaoundé, trois (03) à Douala, un (01) à Bafoussam et un (01) à Limbé. La même réforme a également permis le recentrage de la DGE sur la gestion des véritables grandes entreprises. En outre, la réforme en cours de la déclaration pré-remplie couplée au paiement par Mobile Tax, lancée au mois de mars 2015 dans les villes de Yaoundé et Douala a eu un impact positif sur les recettes de la taxe sur la propriété foncière. Ces résultats auraient pu être encore plus importants si la DGI n’avait pas fait face au cours du premier semestre à quelques faits perturbateurs, notamment les manques à gagner d’environ 52 milliards de CFA du fait de certains établissements et entreprises publics qui ont déposé des déclarations fiscales non accompagnées de moyens de paiement. 3. Des perspectives optimistes pour le second semestre 2015 Au regard des performances quantitatives déjà engrangées à mi-parcours de l’exercice 2015 et des stratégies déployées pour y parvenir, la DGI a des raisons d’être optimiste quant aux perspectives du second semestre courant. En effet, l’objectif quantitatif assigné à la DGI pour le compte du second semestre s’élève à 798,1 FCFA milliards dont 663,9 milliards de CFA de recettes non pétrolières et 134,2 milliards de CFA au titre de l’IS pétrolier. L’atout principal de l’Administration fiscale pour réali- 12 Impôts infos - n° 002 Septembre 2015 ser, voire dépasser cet objectif est, sans aucun doute, la mobilisation de tout le personnel, en plus des actions phares retenues qui se résument à : La poursuite de l’assainissement du fichier des contribuables ; Le suivi des mesures nouvelles consacrées par la loi de finances pour 2015, notamment la réforme des droits d’accises et le relèvement du taux de l’acompte mensuel de l’impôt sur le revenu (IR) ; Le suivi du plan d’action 2015 de la DGI ; La poursuite de l’apurement des restes à recouvrer au 31 décembre 2014 et des prises en charge de l’exercice 2015. Il ne reste plus qu’à espérer que la bonne tenue du premier semestre soit le présage d’un exercice 2015 de référence pour la DGI. Actualité Airport stamp duty on boarding passes The impact of the new collection modality on the stake holders of the air transport industry. History Prior to the adoption of the 2015 Finance Law, the airport stamp duty was paid by passengers before boarding a plane from the different airports in Cameroon. As it had always been the case, all passengers who were in possession of a travelling document that gave rise to payment or non-payment and boarding from any of the Cameroonian airports were obliged to pay in cash at the counters in the various airports, the sum of 10,000 FCFA for international flights and 1000FCFA for domestic flights. Considering the burden and inconvenience caused by this procedure, it became imperative to review the collection modalities of the said duty in order to simplify it, improve on the business climate and by so doing, secure state revenue. The present situation quired to pay respectively 10,000 FCFA for international flights and 1000 FCFA for domestic flights upon purchase of the flight ticket, irrespective of whether the purchase is done locally or abroad. This levy is now embedded in the total cost of the ticket. With the coming into effect of the 2015 Finance Law, the liability for collecting the stamp duty has been transferred to the airline companies (in accordance with the provisions of section 607 of the General Tax Code), thereby streamlining the former procedures in the airport premises. As such, the long queues formerly noticed prior to boarding are now a matter of the past. What are the implications of this reform? The airport stamp duty is due on all flight tickets, including: With the rate of the airport stamp duty maintained, passengers boarding a plane from the Cameroonian territory are re- Those issued freely; Those for accompanied children with or without an individual passports, but who are naturally in possession of a travelling ticket. However, some groups of persons are exempted from the payment of the said duty, as per the provisions of Section 608 of the General Tax Code. These include: Crew members ( captain , pilot officer , flight engineer ... ) Flight attendants (hostess , steward ) Passengers who are on direct transit from other countries via Cameroon (those passengers who will continue their journey with the same flight number as per their arrival ). Impôts infos - n° 002 Septembre 2015 13 Actualité Note should be taken of the fact that this reform was introduced from the 1st of January 2015, but its full implementation only came as from the 1st of March 2015. Thus the period ranging from the 1st of January to the 28th of February served as a transitional period as some passengers had already bought their air tickets a longtime before for flights scheduled during the first quarter of the year. To avoid double taxation or double non taxation, it was decided that during the transitional period the taxation services would continue to levy the airport stamp duties within the airport area. The airline companies were then able to start from January 1st to include the stamp duties in the airline ticket fees such that from March 1st everything was set to enter the new era of no collection of these duties within the airport area. In practice airline companies used the flight manifest to file in their returns by the 15th of the month at their regular tax centers. The advantages of this reform are the simplification and amelioration of the quality of services rendered by airline companies to their passengers. Nowadays, the boarding procedures of passengers have been highly eased. Most passengers attest to the fact that the introduction of this reform has simplified boarding procedures, with lesser time being spent for the registration, thereby enabling flights to respect their schedules. VOX POP Mr. Daheru Station Manager SN Brüssels Mr. Gotzt a German passenger What are your impressions on the recent reform on the airport stamp duty? Generally, this reform has been very positive. This is what we had been waiting for a long time. It has gone further to align Cameroon into the international travelling standards. Nowadays, we have can now boast of the improvement on our customer satisfaction, punctuality in our flights schedules, no more embarrassment of passengers at the last minute of their journey and many more advantages. How often have you visited Cameroon? What were your greatest challenges? The first difficulties were had was the transitional period that was accorded to the airline companies by the tax administration. This led to additional working hours whereby more staffs were needed in order to control the passenger list. This was to ensure that flight tickets that were purchased prior to the reform could be settled in cash to the various travelling companies. Until date, together with the security forces there exist double check mechanisms whereby making the job very challenging. Passengers, who had purchased their tickets before the full implementation of this reform, still get a bit confused. But as mentioned from the beginning, this reform has been so positive. 14 Impôts infos - n° 002 Septembre 2015 This is my second time of coming to Cameroon. How did you feel the last time you were boarding your return flight to Germany? To be very frank; I felt so embarrassed. After the check-in procedures, I had no idea that a 10,000 FCFA duty had to be paid. It was only when I got to the police control that I was informed of the said payment. Even though, I went back and paid in the said amount, I just knew that this was just not fair. Did you check-in already? Yes. Did you notice any changes this time around? Yes, of course. I wanted to go and pay that same 10, 000 FCFA I paid the last time and I was told this amount had already been incorporated into the price of my flight ticket. I found this so interesting. This just goes ahead to improve the customer’s satisfaction. AWAMBENG Rita MOFOR (Legislation Unit, DGI) Actualité Vignettes automobiles la ruée des usagers vers les petits coupons L e droit de timbre sur les automobiles est un impôt annuel perçu sur les véhicules en circulation au Cameroun. Son paiement est constaté au moyen de la délivrance d’une vignette fiscale. La vignette est une figurine spéciale adhésive portant l’estampille de l’Etat, devant être collée sur le parebrise avant du véhicule. Le droit de timbre sur les automobiles est exigible dès le 1er février de chaque année et les taux varient en fonction de la puissance administrative du véhicule. Il convient de préciser que suivant la Circulaire Conjointe N°0002335/MINATD/MINFI du 20 octobre 2010 précisant les modalités d’application de la loi N°2009/019 du 15 décembre 2010 portant fiscalité locale, 90% de produit de cet impôt est destiné aux Collectivités Territoriales Décentralisées. Ainsi, s’acquitter de sa vignette automobile est un acte citoyen qui participe de l’appui de la politique du Gouvernement en matière de décentralisation. L’administration fiscale se fait le devoir de sensibiliser à travers la presse écrite, la radio, la télévision et les banderoles, les contribuables sur l’obligation de s’acquitter de ces droits. Dans cette optique, l’année fiscale 2015 courant, a été marquée par une plus grande vigueur, et mieux, par une très grande originalité au niveau des stratégies de communication en la matière. Premièrement, la Direction Générale des Impôts a pris à son compte et de façon plus renforcée, les instruments de communication classiques cités plus haut. Les publications et les interventions, loin d’être fugaces, se sont faites avec insistance afin d’amener nos concitoyens à s’acquitter de la vignette fiscale « millésime 2015 ». Deuxièmement, on a noté cette année l’introduction d’un mode novateur de communication : l’utilisation des panneaux publicitaires géants. Dans nos plus grandes villes, ces panneaux, si expressifs, étaient observables partout. Le résultat de ces efforts s’est traduit par une ruée des usagers vers les petits coupons, induisant de façon mécanique, une amélioration significative des ventes. C’est ainsi que la Direction Générale des Impôts pour les cinq (05) premiers mois de cette année, a enregistré des ventes de l’ordre de quatre milliards deux cent soixante onze millions trois cent trois mille (4 271 303 000), traduisant une progression en valeur absolue de trois cent quatre vingt quatre millions sept cent quatre vingt onze mille (384 791 000), par rapport à la même période l’année précédente. Le jeu en valait bien la chandelle ! Jean-Celestin NANAOUA, Inspecteur Principal des Impôts Sous-Directeur des Valeurs Fiscales (DGI) Impôts infos - n° 002 Septembre 2015 15 Actualités Actualité PORTRAIT A la découverte des Régionaux ! A fin de mener à bien sa mission de collecte des impôts et taxes au profit de l’Etat, des collectivités territoriales décentralisées et autres organismes publics, la Direction Générale des impôts est subdivisée à l’échelle des services déconcentrés en douze «Régions fiscales». Cette organisation lui permet de couvrir le plus largement et au plus près possible, la matière imposable. Douze hommes et femmes de terrain ont pour ce faire la lourde et exaltante responsabilité d’animer au quotidien les Centres Régionaux des Impôts. Faisons connaissance avec nos Régionaux! 16 Impôts infos - n° 002 Septembre 2015 Actualité Actualités Jean Paul MENGUELE Chef de Centre Régional des Impôts de l’Adamaoua Ses états de services lui ont valu d’être décoré officier de l’ordre national de la valeur, une distinction bien méritée puisque Jean Paul Menguele officie depuis décembre 2013 comme Chef de Centre Régional des Impôts de l’Adamaoua. Mais avant, ce fils du département du Dja et Lobo dans le Sud profond a occupé plusieurs fonctions en prenant à chaque fois la peine de se former tant au Cameroun qu’à l’étranger. Au rayon du renforcement des capacités de ce diplômé de l’ENAM promotion 1997-1999, l’on peut citer sa récente participation au séminaire international sur le cadre légal du système fiscal co-organisé par la BAD et l’Agence Tunisienne de Coopération Technique à Tunis. Mieux encore, au titre des responsabilités qu’il a assumé, on peut noter son passage auprès du service expert du FMI, à la Division des Enquêtes et du Contrôle Fiscal, à la Division des Grandes Entreprises, à l’Inspection Nationale des Services…etc. A 47 ans, ce père de famille attentionné a encore de longues années devant lui pour apporter son grain de sel à la DGI. Ali ALHADJI ABBA Chef de Centre Régional des Impôts du Centre I C’est un homme qui affectionne le sport, la lecture, les voyages qui siège depuis décembre 2013 comme Chef de Centre Régional des Impôts du Centre I à Yaoundé. Une passion non feinte qu’il a développée pour la fiscalité depuis sa formation académique sanctionnée par le diplôme de l’ENAM (Option impôts), jusqu’aux différents postes qu’il a successivement s dans cette administration notamment: inspecteur vérificateur en complément d’effectif au Centre Divisionnaire des Impôts de Douala 13, Inspecteur Gestionnaire et Chef Unité de Gestion3 à la Cellule de Gestion de la Division des Grandes Entreprises, Chef de Centre Spécialisé des Impôts des Professions Libérales et de l’Immobilier du Wouri à Douala. A 42 ans, Ali Alhadji ABBA est marié, père de quatre enfants. Cet habitué des zones urbaines vient du Logone et Chari dans l’Extrême-Nord et entend à chaque fois repousser ses limites. Thérèse DZOZONG Chef du Centre Régional des Impôts du Centre 2 Titulaire d’une maîtrise en Droit Privé Général obtenue en 1995 à l’Université de Yaoundé 2 à Soa, le Chef de Centre Régional des Impôts du Centre II est Inspecteur Principal des Impôts, diplômée de l’Ecole Nationale d’Administration et de Magistrature (ENAM), cuvée de 1996. Elle est native du département de la Menoua, dans la région de l’Ouest. Avant sa nomination à ce poste le 06 janvier 2015, elle a coordonné avec maestria la mise en place du Centre des Impôts des Moyennes Entreprises de Yaoundé Est pendant un (01) an, en qualité de Chef de Centre. L’on se souvient encore de son dynamisme lorsqu’elle assurait la gestion et le suivi de la situation fiscale des professions libérales du MFOUNDI. Elle était alors, de mai 2005 à janvier 2014, Chef du Centre Spécialisé des Impôts des Professions Libérales et de l’Immobilier de Yaoundé (CSIPLI). C’est donc à cette jeune dame mariée et mère d’enfants, habituée aux challenges qui interpellent la DGI, qu’échoit désormais la responsabilité de concrétiser la vision de l’administration fiscale en termes de mobilisation optimale des ressources et d’amélioration de la qualité de service offert aux usagers du CRIC 2. Une charge taillée à la dimension de l’ancienne brillante élève du Lycée Classique de Maroua, où elle a obtenu en 1987, le baccalauréat A4 avec une mention bien. Impôts infos - n° 002 Septembre 2015 17 Actualité Justin GNOWE Chef de Centre Régional des Impôts de l’Est Féru de statistiques, mais surtout major de sa promotion à sa sortie en 1991 de L’ENAM, Justin GNOWE est titulaire d’une maîtrise et d’un DESS en sciences économiques des universités françaises de Bordeaux et de Mans respectivement. De retour au pays, cet originaire du département du Mayo Danay dans la région de l’Extrême-Nord entrera à l’Ecole Nationale d’Administration et de magistrature où il en sortira Inspecteur des Impôts. Après plusieurs années de bons et loyaux services, il accédera au principalat et peut se targuer sans rougir de l’animation couronnée de succès des programmes de stages de plusieurs générations d’inspecteurs des impôts. Marié et ayant en charge 07 enfants, il est aujourd’hui le Chef de Centre Régional dans la Région fiscale du soleil levant et se lève chaque matin, plus déterminé qu’hier à accomplir sa tâche avec abnégation. Ousmanou NASSOUROU Chef de Centre Régional des Impôts de l’Extrême-Nord « Garder le cap des objectifs malgré le climat d’insécurité qui prévaut» voilà en clair, la lourde tâche à laquelle doit se soumettre cet homme de 40 ans, originaire de la région du Nord, département de la Bénoué. Il est titulaire du diplôme d’Inspecteur des Régies Financières des iImpôts de l’ENAM. Un vrai cru du terroir en quelque sorte, à qui revient la lourde mission de diriger la région fiscale de l’Extrême-Nord. Avant sa nomination à ce poste, il a effectué un passage comme Chargé d’Études assistant à la Cellule des Fiscalités Pétrolière et Minière à Yaoundé. Après plusieurs autres services, il sera propulsé comme Chef de Brigade Régionale de Contrôle et Vérification des Entreprises de l’Adamaoua, Puis Chef de Brigade de Contrôle au Centre Spécialisé des Impôts des Professions Libérales et de l’Immobilier de Douala. Depuis décembre 2013, c’est à lui que revient la responsabilité de coordination des services fiscaux dans l’Extrême-Nord. Sans aucun doute qu’Ousmanou Nassourou, marié et père d’un enfant, a toutes les aptitudes professionnelle et manageriale, nécessaires pour mener à bien cette tâche ô combien difficile compte tenu du contexte ! Joseph ODI, Chef du Centre Régional des Impôts du Littoral 1 Né le 27 décembre 1968 à Eyene-Lekié dans la région du Centre, il est titulaire d’un Diplôme d’Etudes Approfondies en Sciences Politiques obtenu à l’Université Catholique de Louvain en Belgique. Inspecteur principal des Impôts, diplômé de l’ENAM, Joseph ODI est marié et père de quatre (04) enfants. C’est à lui que revient la charge de participer à la performance d’ensemble de l’administration fiscale en sa qualité de Chef, dans la région réputée très sensible du Littoral 1. Une lourde tâche pour cet ancien Chef de Centre Régional des Impôts de l’Ouest et Chef de centre Divisionnaire de Yaoundé 3, qui peut compter sur sa riche expérience professionnelle, en plus de son savoir faire à la fois technique et humain. Autant d’atouts qui l’aideront dans l’accomplissement de ses missions. 18 Impôts infos - n° 002 Septembre 2015 Actualité PORTRAIT Augusta Clemence EKWELLE Chef de Centre Régional des Impôts du Littoral II Inspecteur Principal des Impôts, Augusta Clémence EKWELLE fait partie de ces femmes de caractère qui accède aux responsabilités de Chef de Centre Regional du Littoral II au bout d’un parcours sans faute. Aujourd’hui Chef de Centre Régional des Impôts du Littoral II, cette ancienne élève de l’ENAM et native du Littoral n’a pas dormi sur ses lauriers et dans le cadre de la formation continu a tenu à renforcer ses capacités en suivant des séminaires de pointe tant au sein des instances de la CEMAC qu’en Europe. Cela ne s’invente pas. Sa promotion en tant que Chef de Centre Régional, cette mère de deux enfants la doit à son passage remarqué à la Cellule de la Législation Fiscale, puis à la Division des Grandes Entreprises. Une carrière qui parle d’elle-même et qui donne à cette femme de 43 ans de se référencer comme l’exemple à suivre pour la jeune garde. Luc Désiré NKONO Chef de Centre Régional des Impôts du Nord Agé de 45 ans marié et père de 04 enfants, M. Nkono Luc Désiré originaire de la Région du Centre, est Inspecteur Principal des Impôts diplômé de l’ENAM (Promotion 1996-1998). Il est Titulaire d’une Maîtrise en Droit public-Université de Yaoundé 2-Soa (option administration publique); d’un Diplôme d’Etudes Supérieures Spécialisées en Administration fiscale; d’un Master of Business Administration (MBA-option Finance Comptabilité) de l’ESSEC de Douala. Ce cadre a tour à tour servi dans les services centraux où il marque son passage dans différents services d’élite : Chargé d’Etudes Assistant à la Division de la Législation ; Inspecteur Vérificateur National à la Division des Enquêtes et du Contrôle Fiscal. Il rejoint les services déconcentrés nanti de cette expérience et assure avec brio les missions de Chef de Brigade des Contrôles et des Vérifications au CSI Mfoundi 1 à Yaoundé; Chef de Centre Principal des Impôts du Centre 3 à Yaoundé; puis du Littoral 2 à Douala; Chef de Centre Régional des Impôts du Sud-Ouest , actuellement Chef de Centre Régional des Impôts du Nord. Il est compté parmi les doyens des Régionaux. FONYUY FIDELIS BERNSAH, Chef de Centre Régional des Impôts du Nord-ouest Depuis le 26 décembre 2013, C’est à cet homme pétri d’expérience qu’a été confiée la responsabilité de coordonner les activités de la région fiscale du Nord-Ouest. Lui qui occupe depuis 2007, et ce, au rythme d’une courbe ascendante, l’exaltante fonction de Chef de Centre Régional. D’abord Chef de Centre Divisionnaire des Impôts de Douala XI, il assumera ensuite les fonctions de Chef de Centre Pilote 1 de Douala et Chef de Centre des Impôts des Moyennes Entreprises de Douala. Un brillant parcourt qui débute en 2000, à la sortie de l’ENAM, en qualité d’inspecteur des Impôts au Centre Provincial des Impôts du Littoral 1. Aujourd’hui Inspecteur Principal des Impôts, âgé de 41 ans, marié et père de quatre (04) enfants, nul doute que Fonyuy Fidelis a des acquis qui l’aideront à conduire le Centre Régional des Impôts du Nord-ouest au sommet de son potentiel. L’on ne peut que souhaiter tout le meilleur à ce natif de la Région du Nord-ouest, titulaire d’un master 2 en administration des affaires, obtenu en 2009 à l’Université de Douala. Impôts infos - n° 002 Septembre 2015 19 Actualité PORTRAIT AMADOU MOHAMAN Chef de Centre Régional des Impôts de l’Ouest A 43 ans, Amadou Mohaman Inspecteur Principal des Régies Financières Impôts, possède dans son escarcelle plusieurs cordes .Depuis son arrivée dans l’administration fiscale en 2001, cet homme originaire de la vina dans l’Adamaoua est un travailleur infatigable. En témoigne, sa participation active à la mise en œuvre du Code Général des Impôts Unifié et du livre des procédures fiscales en 2004. Mieux son sens de la concision, il le met à contribution les années suivantes dans le cadre de la nouvelle fiscalité sur les jeux de hasard et de divertissements et de la nouvelle taxe foncière. Il est crédité d’un passage dans plusieurs services illustres au sein de l’organisation des impôts, et se retrouve parmi les artisans de la conception d’un plan stratégique de développement de la DGI. Il a fait des passages remarqués comme membre du Secrétariat Technique du Comité de mise en œuvre de l’ITIE, tout comme celui de Trésorier Général Adjoint de la Mutuelle des Personnels de la Direction Générale des Impôts(MUNDI). Après des formations à l’étranger et autant de compétences cumulées en ce père de famille ayant 05 enfants en charge, rien de surprenant donc, qu’il se retrouve depuis quelques années comme chef de Centre Régional des Impôts de l’Ouest. Un poste de challenge au finish, pour un homme qui ne compte surtout pas s’arrêter en si bon chemin. Georges Itoe SAKWE Chef de Centre Régional des Impôts du Sud Pour avoir occupé des fonctions dans six des dix régions du Cameroun, Georges Itoe Sakwe Inspecteur Principal des Impôts, peut se vanter de connaitre la réalité sur le terrain et être ainsi un précieux rouage pour l’administration fiscale au moment où elle rentre de pleins pieds dans les réformes de 3ème génération. Marié, père de 05 enfants, ce natif de Ndian dans le Sud-Ouest, occupe depuis décembre 2013 le poste de Chef de Centre Régional des Impôts du Sud qu’il coordonne dans un souci permanent de réalisation des objectifs de la DGI. Une charge calibrée pour celui qui aura été entre 1998 et 1999 le représentant du Cameroun au Commonwealth for Tax Administrator, tout comme il aura été Chef de Centre Principal des Impôts à Bafoussam, Chef de Centre Régional des Impôts à l’Est. Nul doute que son leadership fait des émules à la DGI. Josué LIHINACK, Chef du Centre Régional des Impôts du Sud-ouest Doctorant en Droit Public et diplômé de l’ENAM, Josué Lihinack est Inspecteur Principal des Impôts, vice major du concours professionnel des Inspecteurs Principaux des Impôts en 2009. Agé de 46 ans, marié et père de six (06) enfants, ce digne fils du département du Nyong et Kelle dans la région du Centre commence sa carrière professionnelle en 2002, en qualité de chargé d’Etudes Assistant à la Division de la Législation. Deux (02) ans plus tard, il est promu tour à tour, Chef de Centre Divisionnaire de Yaoundé 1er, puis Chef du Centre Principal des Impôts du Centre 3 et du Centre Régional des Impôts du Centre 2. C’est depuis le 26 décembre 2013 qu’il a été confié à ce diplômé de l’ENAM, la responsabilité de contribuer au rayonnement de l’action de la DGI dans la région fiscale du Sud-ouest. Un challenge à la hauteur de ce fonctionnaire qui a le profil de la tâche, et de la compétence certaine. La Rédaction 20 Impôts infos - n° 002 Septembre 2015 Premier semestre 2015 Fichier national des contribuables : a fidélisation des contribuables est en marche 22 Bamenda impresses visiting Director General of Taxation 24 Enjeux et défis de la Loi de Finances 2015 : Les explications du Directeur Général des Impôts au GICAM 28 Climat des affaires : Le Directeur Général des Impôts au contact des groupements socioprofessionnels 30 LIMBE MTO : Poised to embrace new methods of tax management 32 Interview : Directeur Général des Impôts 33 Impôts infos - n° 002 Septembre 2015 21 Premier semestre 2015 Fichier national des contribuables La fidélisation des contribuables est en marche Par : Giscard DALIL Inspecteur Principal des Impôts L e tissu économique camerounais est à l’image de celui des pays en développement, largement dominé par le secteur informel. Une grande part de l’activité économique se déroule en dehors des circuits formels et échappe à toute fiscalisation. Au secteur informel généralement admis comme l’ensemble des activités ne rentrant pas dans le canon classique des normes de gestion des entreprises, vient se superposer la fraude fiscale, avec ce qu’il convient d’appeler « l’économie souterraine »1 . Dès lors, l’on peut comprendre la difficulté des services fiscaux à maîtriser le volume des activités économiques et le fichier des contribuables, l’essentiel des assujettis potentiels demeurant volatile, insaisissable et prompt à contourner le fisc. Des tentatives de réponses au problème de la fidélisation des contribuables Face à ces défis, l’Administration a essayé de développer des stratégies destinées à fidéliser les contribuables. Certaines de ces stratégies sont relatives à la mise en place des mesures incitatives pour attirer, puis fidéliser les contribuables du secteur informel. Notamment ceux exerçant de petites activités (petits commerces, artisans, transformation artisanale, activités « de survie »etc.), d’autres visent plutot à l’instauration des mesures plus coercitives. En d’autres termes, la conciliation entre le bâton et la carotte. Au chapitre des mesures incitatives, l’on peut citer en son temps, l’instauration d’un régime fiscal simple et flexible dédié aux micro-entreprises : le régime de l’impôt libératoire. Ce régime forfaitaire dont les principales caractéristiques sont la simplification des obligations déclaratives et de paiement, ainsi que l’absence de tenue d’une comptabilité, vise à susciter l’adhésion des petits contribuables et à faciliter leur insertion dans le circuit économique et fiscal formel. Il leur est ouvert par ailleurs la possibilité de progresser vers le régime réel d’imposition via un régime intermédiaire dit simplifié qui leur permet de se familiariser avec les règles modernes de gestion d’entreprise et de s’accommoder aux exigences comptables et fiscales. A cette mesure, il faut ajouter la mise en place de facilités de création d’entreprises essentiellement résumées par le bénéfice de l’exonération de la patente pour les premières années d’exercice, la création des Centres de Formalités de Création des Entreprises (CFCE) et surtout la possibilité de bénéficier des avantages multiples offerts par les Centres de Gestion agréés (CGA). S’agissant des mesures coercitives destinées à élargir le fichier des contribuables, l’on peut citer entre autres l’instauration de taux de précomptes et d’acomptes dissuasifs pour les contribuables non immatriculés, l’interdiction de déduire la TVA pour les entreprises traitant avec le secteur informel et la création à côté du régime de l’impôt libératoire, d’un régime « de base » réservé aux contribuables personnes physiques dont le chiffre d’affaires était compris entre les seuils de l’impôts libératoire et du régime simplifié. Ce « régime-sanction » excluait le bénéfice de la déduction de la TVA pour les contribuables qui en relevaient. Sa disparition du dispositif législatif lors de la refonte des régimes d’imposition est la résultante de son inefficacité à inciter les entreprises à déclarer le volume réel 1 Bien que plusieurs personnes confondent l’« économie souterraine » avec le « secteur informel », il faut relever que le premier vise essentiellement les activités frauduleuses y compris celles pratiquées par les entreprises connues et établies, alors que le secteur informel regroupe des activités en marge des normes du marché et de la légalité sans forcément que les acteurs soient conscients du caractère illégal de leurs activités. C’est cette distinction que J.-P. BODIN et V. KOUKPAIZAN introduisent en constatant que «bien que la ligne de démarcation soit parfois floue [entre « l’activité des petits opérateurs […]et la fraude organisée »], la notion d’opérateur informel devrait normalement être réservée à la première catégorie». «Le traitement fiscal des petites et micro-entreprises en Afrique, développements récents, Janvier 2010, in revue « International VAT Monitor ». 22 Impôts infos - n° 002 Septembre 2015 Premier semestre 2015 de leur activité. Le mécanisme de retenue à la source des impôts et taxes reconnu aux seules entreprises dites citoyennes est également utilisé dans la maîtrise du secteur informel. Ce mécanisme voudrait que dans toute transaction impliquant une entreprise structurée et une entreprise de type informelle, la première retienne et reverse pour le compte de l’Etat, les impôts correspondant à la transaction en cause. Dans l’ensemble cependant, ces mesures bien qu’ayant permis à l’administration fiscale d’améliorer la taille du fichier des contribuables, n’ont pas toujours assuré leur fidélisation optimale, ni la maîtrise de leurs mutations, encore moins la traçabilité de leurs opérations. Dès lors, des réformes plus profondes dans la gestion et le suivi du fichier des contribuables apparaissaient inéluctables. La réforme de la gestion du fichier des contribuables de la DGI : le nécessaire travail d’assainissement Le toilettage et la fiabilisation du fichier des contribuables est une étape cruciale dans le mouvement actuel des réformes d’administration de l’impôt. On assiste à un changement important de paradigme. Il ne s’agit plus pour un individu de se prévaloir de sa qualité de contribuable. Dorénavant, les centres gestionnaires des contribuables seuls indiquent eux-mêmes la liste des contribuables reconnus par eux comme tels parcequ’accomplissant régulièrement leurs obligations déclaratives et de paiement. Ainsi, les listes remontées par les différents centres des impôts donnent lieu à la confection d’un fichier national à jour des contribuables. Pour rendre ce fichier qui est publié sur le site web de la DGI contraignant et en faire le seul référentiel, l’administration fiscale a engagé dans le cadre de la Loi de Finances pour l’exercice 2015, des réformes additionnelles dont la principale consiste à s’assurer qu’aucun contribuable non répertorié dans le fichier des services fiscaux ne puisse se prévaloir des avantages liés à la qualité de contribuable au Cameroun. Depuis cette loi en effet, les contribuables ne relevant pas du fichier d’un centre des impôts (entendu dans son acception globale de service fiscal y compris les unités de gestion spécialisés à l’instar de la Direction des Grandes Entreprises), se voient appliquer un taux de précompte sur achat et à l’importation de 10%. Cette mesure qui resserre l’étau autour des opérateurs économiques qui continuent à évoluer dans le maquis, constitue un instrument incontestable de sécurisation du fichier des contribuables. Le fichier électronique est du reste disponible sur le site de la DGI à l’adresse www.impots.cm et la version papier affichée dans tous les centres des im- pôts et fait l’objet d’une mise à jour régulière. Pour être inscrit au fichier, les contribuables doivent se conformer à un minimum d’obligations fisacles. La production obligatoire d’une copie du titre de patente de l’exercice et une attestation de non redevance datant de moins de trois(03) mois, délivrées par leur centre de rattachement sont à cet égard nécessaires. La conséquence directe de cette mesure est qu’au niveau interne, aucun document, aucune prestation, aucun service ne peut être accordé ou délivré aux contribuables s’ils ne sont pas inscrits dans le fichier d’un service fiscal et ne sont à jour de leurs obligations fiscales. Il en est ainsi de la délivrance du titre de patente, de la carte de contribuable, et de l’attestation de non redevance. Couplée à la réforme très prochaine de l’immatriculation des contribuables qui ambitionne de sécuriser le numéro d’identifiant unique, on peut affirmer que l’assainissement du fichier des contribuables au Cameroun et son corollaire qu’est la fidélisation de ceux-ci est en marche. Les résultats incontestables attendus de cette réforme sont plus d’équité fiscale car il ne sera plus question que les contribuables citoyens payent pour les autres, mais la plus grande victoire sera certainement un élargissement remarquable de notre assiette fiscale. Impôts infos - n° 002 Septembre 2015 23 Premier semestre 2015 Bamenda impresses visiting Director General of Taxation The land of Fons showcased legendary hospitality during the Coordination meeting of the Tax Administration From May 10th -12th, 2015 T he event was the 5th lap of rotative Coordination meetings that assemble Directors and Regional Heads of Taxation Centers and the venue this time around was the metropolitan city of Bamenda. The agenda featured deliberations on the heights and depths of the first Semester of activities in the commitment of the General Directorate to rise to expectation in fetching required revenue for the State coffers. It was all about checks and balances in an attempt to chart a better way forward and enhance performance. Curtains later dropped on the event with participants sounding off about first Semester results with FCFA 570 billion to show in revenue collection against the FCFA 525 billion targeted, representing a plus of FCFA 45 billion. The Director General of Taxation, Modeste Mopa who was around to ensure superintendence, 24 Impôts infos - n° 002 Septembre 2015 The Governor of the North-West Region Adolphe LELE LAFRIQUE at the opening ceremony took time off to salute Central and External services for commitment to work which should inspire them to excel by the time the 2015 fiscal year runs out. North West Governor, Adolphe Lele Lafrique also hailed ongoing reforms to enhance quality services towards optimal fiscal output. He equally prescribed best practices in governance for the North West to continue to emerge as the least corrupt region on the strength of a recent report by the National Anti Corruption Commission (CONAC). The Coordination meeting offered the visiting Director General a moment to acquaint with field realities, encourage and dialogue with North West tax payers. In the process, Bamenda also known as tomorrow’s city turned full circle to ensure a hitch-free stay of the Director General and his entourage. In effect; the strengths and opportunities, weaknesses and threats of the Premier semestre 2015 region’s Tax Center were showcased for the appreciation of hierarchy. In one lump sum, it emerged from the Regional Chief of Tax Center, Fonyuy Fidelis Bernsah that the tax culture has taken firm root in the region. The recent history of the region indicates that the North West is on track in tax administration. A new chapter opened when on the strength of Order No. 00000406/MINFI of 26th Decemeber, 2013, Fonyuy Fidelis Bernsah rose to the helm of the North West Regional Tax Center. The tone had been set for an innovative approach to inspire hope in a region that initially resisted the payment of taxes. The Patriotic Spirit of North West tax payer in recent times is the result of that effort. The attitude of tax payers now inspires hope towards optimizing output in a sane and good business environment. That is perhaps; why the North West Regional Tax Center compared with other regions, is counted among frontline contributors to the national budget with figures that speak. They excelled in the 2014 fiscal year with FCFA 6.781.000.000, up from FCFA 4.666.000.000 targeted, representing 145.2 percent. The 2015 first Semester records reveal that the Regional Tax Center has already fetched FCFA 3.478.600.000, up from the targeted FCFA 3.056.000.000 representing 113.8 percent. To thank for the evolution includes sensitization crusades to help instill the tax culture in the region. The sizeable population of the region gives a good level of potential tax payers and the existence of some state projects, institutions and corporations equally inspire financial injections in the local economy which leaves room for a broader tax base. A good work climate, provision of better resources, structural and legislative reforms in the General Directorate and above all; improvements in the quality of service with a better perception of the local Tax Administration by tax payers are also to thank. The touristic attractions of the North West equally featured as a major plus. Saddle Hill, the unique destination with rolling stones, breath taking views, tranquil and sweeping greens in the neighbourhood of Bafut welcomed Coordination meeting members. The 600 year-old Bafut royal palace, its World heritage museum, shrines and cultural relics also welcomed the taxation family in one of their outings. But; not before other activities, which involved relaxation in a gala night and a keep fit walk on the streets of Bamenda FRU Isaac TAKU Tax Inspector Chief of the Divisional Tax Centre MEZAM The Director General of Taxation with Fon ABUMBI II of Bafut and the North-West Regional chief of taxation (From left to right) Modeste MOPA, crowned as notable of Bafut Fondom Impôts infos - n° 002 Septembre 2015 25 Premier semestre 2015 Réunion mensuelle de coordination de mai 2015 Le Directeur Général des Impôts booste ses troupes à Bamenda Bamenda a servi de cadre du 9 au 12 mai dernier, à la réunion mensuelle de coordination des services centraux et déconcentrés de la DGI. A près Douala, Ngaoundéré, Bafoussam et Limbé, Bamenda a connu l’expérience de la délocalisation des réunions mensuelles de coordination des services centraux et déconcentrés de la DGI. Le Centre Régional des Impôts de la région du Nord-Ouest était à l’honneur en mai dernier. La traditionnelle réunion a mobilisé dans la capitale fiscale d’un instant du Cameroun, les principaux responsables de l’administration centrale de la Direction Générale des Impôts aux côtés des chefs de Centres Régionaux venus des 12 régions fiscales du Cameroun. Pour cette grande première, des chefs de Centres Spécialisés et Divisionnaires de la région fiscale hôte ont pris part aux travaux. Il s’agissait respectivement du Centre Spécialisé de la Mezam et de 26 Impôts infos - n° 002 Septembre 2015 tous les Centres Divisionnaires du NordOuest. La rencontre de Bamenda a par ailleurs connu une solennité toute particulière. En effet, les travaux qui avaient pour cadre l’hôtel AYABA, ont été lancés par le Gouverneur de la Région du NordOuest, Adolphe LELE LAFRIQUE en présence de son état major et du Délégué du Gouvernement auprès de la Communauté Urbaine de Bamenda. Après s’être réjoui du choix porté par le Directeur Général des Impôts sur la capitale du Nord-Ouest pour ces assises, Adolphe LELE LAFRIQUE a souhaité que la réunion de coordination de Bamenda puisse œuvrer à améliorer la contribution de l’administration fiscale au financement de l’économie nationale, non sans avoir au préalable assuré la délégation des responsables de la DGI de toute la disponibilité des autorités de la Région du Nord-Ouest à travailler main dans la main avec l’administration fiscale . Le Délégué du Gouvernement a ,pour sa part, tenu à souhaiter la bienvenue et un agréable séjour à toute la délégation dans la ville de Bamenda. Evaluations des performances Passé cette étape protocolaire, l’équipe de la Direction Générale des Impôts, sous la houlette de Modeste MOPA FATOING pouvait sereinement plancher sur les différents points inscrits à l’ordre du jour de cette importante réunion. L’objectif principal de ce conclave était d’évaluer et de suivre les performances et le plan d’actions de l’administration fiscale. Le DGI a présenté la situation des recettes collectées au 30 avril 2015. «Rendus au quatrième mois de l’année, nous sommes optimistes puisqu’actuellement nous Premier semestre 2015 avons déjà mobilisé 570 milliards de FCFA alors que les prévisions budgétaires se situent à 555 milliards pour les quatre premiers mois de l’année 2015 », a t- il logés les services fiscaux de Bamenda (le Centre Régional, le Centre Spécialisé de la Mezam et le CDI de Bamenda). Pour, le patron des Impôts le rendezvous de Bamenda offrait l’opportunité de toucher du doigt les difficultés rencontrées par le personnel des Impôts dans la région du Nord-Ouest. Il a en effet saisi cette occasion pour prendre le pouls du fonctionnement des services fiscaux de la localité et pour encourager ses troupes à plus d’ardeur au travail, afin d’atteindre voire dépasser les objectifs assignés à la DGI par la Loi de finances 2015. Lors de ces contacts, le DGI a mis un point d’honneur à être à l’écoute de chacun des collaborateurs visités. Et les a exhorés à améliorer la qualité du service offert au contribuable. L’amélioration des conditions de travail du personnel a également retenu l’attention de l’équipe de la Direction Générale des impôts ayant effectué au complet le déplacement de Bamenda. Joindre l’utile à l’agréable nisation allemande et surtout, le joyau architectural du palais où trône le « Fon ABUMBI II de Bafut ». Ce dernier en personne et les populations locales ont réservé un accueil des plus chaleureux au DGI et à son staff. Ils étaient conduits par le chef de Centre Régional du Nord Ouest, Fidélis FONYUY qui a tout mis en œuvre pour rendre le séjour de la délégation des plus agréables. Le deuxième arrêt fut le déjeuner offert par le Centre Régional des Impôts du Nord-Ouest au SADLE RANCH, un complexe touristique très apprécié logé sur des hauteurs offrant une vue imprenable sur les « grassfields » à une dizaine de kilomètres de la capitale régionale du Nord-Ouest. Le point culminant du volet touristique de ce séjour de Bamenda aura été la soirée culturelle organisée le lundi 11 mai 2015. Au menu, de nombreux artistes qui ont exprimé la diversité culturelle de la Région du NordOuest. Fait saisissant, les participants arboraient pour la plupart des tenues traditionnelles. Le Directeur Général des Impôts a particulierement été honoré par l’autorité traditionnelle de Bafut car Modeste MOPA FATOING a à cette occasion reçu solennellement ses attributs traditionnels de « Notable de la communauté Bafut ». Au terme de ce séjour riche d’échanges et de détente, le DGI s’est dit honoré par le succès de l’organisation de la réunion de coordination de mai 2015 et a tenu à remercier l’ensemble du personnel de la Région fiscale du Nord-Ouest qui a porté haut l’étendard de la Direction Générale des Impôts et au delà, du Ministère des Finances. Nicole ONDOUA Inspecteur des Impôts confié. Au terme des travaux, le Directeur Général des Impôts s’est mis à la disposition des acteurs économiques locaux à travers une série d’audiences lui ayant certainement permis de toucher du doigt l’essentiel de leurs préoccupations. Une visite de travail a également été organisée à l’Hôtel des finances où sont La rencontre de Bamenda a connu une animation particulière. En marge des réflexions techniques, le séjour était un moment fort de tourisme, d’activités culturelles et de sport. L’on peut entre autres retenir, la marche sportive organisée dans la matinée du dimanche 10 mai depuis l’hôtel AYABA jusqu’au Centre Régional des impôts en passant par les quartiers emblématiques de la ville de Bamenda. L’équipe de la DGI a eu droit à cette occasion à une séance d’aérobie préparatoire à la randonnée touristique prévue pour l’après-midi. Celle-ci interviendra en effet en mi-journée et a eu deux temps forts. Premièrement, l’excursion à la chefferie de Bafut où l’on a apprécié la richesse du musée qui retrace l’histoire de ce peuple avec des influences de la colo- Impôts infos - n° 002 Septembre 2015 27 Premier semestre 2015 Enjeux et défis de la Loi de Finances 2015 Les explications du Directeur Général des Impôts au GICAM «E njeux et défis de la loi de finances 2015, les explications du Directeur général des impôts au GICAM ». Fidèle à l’esprit de dialogue et de partenariat qui structure les rapports entre l’administration publique et le secteur privé, le Directeur Général des Impôts a, sur instructions du Ministre des Finances, honoré le rendez-vous, devenu désormais traditionnel, du dîner-débat du GICAM consacré à la Loi de Finances. L’occasion était donc donnée aux chefs d’entreprises et professionnels de la fiscalité d’échanger directement avec le premier responsable de l’administration fiscale, sur les innovations apportées à la législation fiscale en vigueur par la Loi de finances pour l’exercice 2015. C’était le 15 mai 2015 dans la salle de conférence de cette organisation patronale. Au-delà du caractère rituel de ces rencontres, l’édition de cette année présentait un intérêt particulier pour le secteur privé, au regard de la teneur singulière de cette Loi de Finances 2015 dont certaines mesures ont touché à la structure même de notre système fiscal. La baisse substantielle du taux de l’IS, le relèvement du taux d’acompte et de minimum de perception des contribuables du régime du réel, le réaménagement des modalités d’imposition des boissons alcoolisées aux droits d’accises, l’élargissement du champ d’application de la TSR aux livraisons des biens dans le cadre de la commande publique, participent de ces mesures. Des explications étaient donc attendues 28 Impôts infos - n° 002 Septembre 2015 de la part du Directeur Général des Impôts sur certaines dispositions que le secteur privé, sans les replacer dans leur contexte, a tôt fait d’y voir un facteur d’accroissement de la pression fiscale. Afin de répondre à toutes les préoccupations que charriait cette Loi de Finances, l’intervention du Directeur Général des Impôts a accordé une place de choix à la présentation de l’environnement fiscal dans lequel cette loi a été adoptée. Un environnement jugé perfectible, en dépit des acquis et progrès notables qui sont à relever (1). Un environnement justifiant ainsi les options stratégiques retenues, traduites dans les réformes structurelles entreprises (2) ; la Loi de Finances 2015 n’en étant qu’une illustration (3). (1) Un environnement fiscal perfectible L’environnement fiscal camerounais est caractérisé par de nombreux défis, tenant aussi bien à la mobilisation des ressources qu’au climat des affaires. Au plan de la mobilisation des ressources, le premier défi est de situer le taux de pression fiscale à un niveau compatible avec les exigences de financement adéquat de notre politique de développement. On note cependant qu’en dépit d’une progression soutenue entre 2010 et 2014 où le ratio prélèvements fiscaux/PIB est passé de 12,5% à 14,8%, la pression fiscale reste encore relativement faible par rapport aux standards internationaux qui la situent autour de 20% pour les pays en développement. Pour atteindre cette cible de 20% de pression fiscale, des efforts doivent être faits en termes de maîtrise de l’assiette et d’amélioration du civisme fiscal, deux défis majeurs à relever. Le diagnostic de notre assiette fiscale laisse apparaitre une population fiscale encore très étroite, quoiqu’en évolution constante, et une matière imposable érodée par une dépense fiscale importante et de plus en plus croissante. Tout aussi préoccupante est la situation du civisme fiscal, caractérisée par des taux de défaillance déclarative encore élevé, y compris dans les unités de gestion spécialisés, et un niveau de sincérité des déclarations assez préoccupant. Les ratios très élevés des déclarations non débitrices de TVA et de solde négatifs d’impôts sur les bénéfices (IS et IR) qui se situe respectivement autour de 69% et 77%, sont symptomatiques de cet incivisme ambiant auquel il importe de s’attaquer. La situation en matière de facilitation des affaires n’est pas plus reluisante. Avec un taux d’imposition des bénéfices de 38,5%, le Cameroun était en retrait par rapport aux pays de niveau de développement comparable qui, tous, ont observé un mouvement de décrue de taux au cours de ces dernières années. A titre d’illustration, le Sénégal se situe à 30%, la Côte d’Ivoire et le Ghana à 25%. Et fort curieusement, ce taux élevé d’IS n’assurait qu’un très faible niveau de recettes dans notre pays, contrairement à la situation des pays précités. Ce taux élevé d’imposition des bénéfices, conjugué à des modalités déclaratives et de paiement encore perfectibles, a entre autres valu au Cameroun d’être classé 158ème sur 189 économies en 2015 au titre du classement Doing Business en matière de facilité des affaires. Face à un tel environnement, quelle stratégie adopter ? (2) Une stratégie cohérente adossée sur des réformes structurelles « Concilier une mobilisation optimale des ressources avec un accompagnement adéquat de l’investissement » : ainsi pourrait se résumer la vision stratégique qui guide les réformes entreprises par l’administration fiscale pour répondre aux nombreux défis sus évoqués. En ce qui concerne l’optimisation de la mobilisation des ressources, la stratégie Premier semestre 2015 retenue repose sur deux axes, à savoir l’administration de l’impôt d’une part, et la politique fiscale d’autre part. Au plan de l’administration de l’impôt, les réformes d’organisation des services ont été engagées dans l’optique d’affiner la segmentation de notre population fiscale et d’améliorer nos méthodes de travail. C’est dans cette logique que la Direction des Grandes Entreprises (DGE) a été recentrée sur la gestion des risques spécifiques aux véritables grandes entreprises ; les Centres des Impôts des Moyennes Entreprises (CIME) ont été réorganisés dans le sens de faire du segment des moyennes entreprises la colonne vertébrale de notre système fiscal conformément aux standards internationaux ; la spécialisation des services par tâche a été introduite pour une gestion plus efficace des risques d’indiscipline fiscale. Par ailleurs, l’accent a été mis sur l’assainissement du fichier des contribuables, le renforcement de nos capacités opérationnelles en matière de recouvrement, la redynamisation de la fonction de recherche avec le déploiement des brigades régionales d’enquêtes, la densification de notre réseau de conventions fiscales avec l’entrée en vigueur de la convention multilatérale de l’OCDE en matière d’assistance administrative, la réactivation de la plateforme d’échange de renseignements avec la DGD, l’amélioration de la programmation et du suivi du contrôle fiscal, le renforcement de l’audit interne des services, la mise en place des outils de contrôle de gestion. Au plan de la politique fiscale, il est question d’explorer les sources innovantes de recettes en visant les externalités négatives liées à la consommation de certains produits. La consécration de la TVA comme impôt pivot de la transition fiscale constitue également l’un des axes majeurs de la stratégie, ainsi que le renforcement de la fiscalité des personnes physiques. Il en est de même de la lutte contre la fraude et l’évasion fiscales internationales qui constitue un sujet de préoccupation pour les économies en développement. S’agissant de l’accompagnement des entreprises, la stratégie repose autant sur la modernisation des procédures à travers le recours intensif aux TIC (la télé déclaration, le Mobile Tax) et la réduction des démarches administratives (l’attestation de non redevance, la réduction du nombre d’imprimés, etc.), que sur les incitations multiformes concédées dans le cadre des régimes dérogatoires prévus par la loi du 18 avril 2013 ou le régime des Centres des Gestions Agréés. (3) La Loi de Finances 2015 comme illustration du cap stratégique ainsi fixé Les mesures fiscales prises à la faveur de la Loi de finances 2015 s’inscrivent en droite ligne des orientations stratégiques ci-dessus exposées, et en tant que telles, participent des réponses apportées aux défis de notre environnement fiscal. Aussi s’articulent-elles autour de l’optimisation de la mobilisation des ressources et l’accompagnement de l’investissement. En matière de mobilisation de ressources, les mesures ont porté sur : Le renforcement du système de TVA à travers : l’exclusion de la déduction de la TVA sur les opérations réglées en espèces au delà de 100 000 F CFA ; l’exclusion du remboursement des crédits de TVA grevant des opérations réglées en espèces ; La recherche des sources innovantes de nouvelles recettes à travers : l’introduction du système spécifique en matière d’imposition des boissons alcoolisées aux droits d’accises ; la réintégration des distributions gratuites dans la base des droits d’accises ; la sécurisation des recettes à travers : le relèvement des taux d’acompte et du minimum de perception ; la consécration de l’appartenance au fichier comme élément caractéristique du civisme fiscal ; le transfert de la compétence exclusive de l’administration fiscale en matière de gestion de la fiscalité minière ; l’instauration d’un système de suivi électronique de facturation. l’amélioration de l’imposition des personnes physiques à travers : l’alignement des modalités d’imposition des personnes physiques sur celles des sociétés (application du taux proportionnel de 30%) ; l’institution d’une retenue de 16,5% sur les revenus non commerciaux ; le relèvement du taux du précompte sur loyers de 10 à 15%. Le renforcement du système de protection en matière de transfert de bénéfices à travers : le plafonnement de la déductibilité des redevances versées à l’étranger ; l’assujettissement des cessions indirectes d’actions à l’IRCM et aux droits d’enregistrement ; le recours au dispositif de l’inspecteur sans frontière ; le renforcement du dispositif de collecte d’information aux fins d’échange de renseignements. La Loi de Finances 2015 aura également été très riche en matière d’accompagne- ment du secteur privé. Les mesures prises à cet effet ont consisté en : l’amorce de la décrue des taux d’imposition avec la baisse du taux de l’IS de 35 à 30% ; l’amorce de la mise en cohérence des régimes d’incitations fiscales par le renvoi du régime du réinvestissement à la loi du 18 avril 2013 ; l’extension temporaire de la transaction aux créances fiscales datant d’au moins cinq (05) ans. Sont également à mettre au crédit de cette Loi de Finances, les mesures d’amélioration du climat des affaires ci-après : la suppression de la consignation de 10 % à la première étape du recours contentieux ; l’imputation de la TVA retenue à la source sur simple présentation des attestations de retenues délivrées par les entités y habilitées ; la consécration de l’attestation de non redevance comme unique pièce administrative fiscale ; la modernisation des modalités de collecte des droits de timbre d’aéroport ; la suppression de la TVA sur les commissions des agences de voyage sur les vols internationaux ; la rallonge du délai d’information du contribuable de 8 à 15 jours avant le début du contrôle. Au-delà de ces mesures fiscales innovantes et structurantes prises dans cette Loi de Finances 2015, la dynamique de réforme engagée est appelée à se poursuivre. Elle sera axée, conformément à la vision stratégique ci-dessus rappelée, autour des orientations ci-après : En matière d’administration de l’impôt : des facilités plus accrues au profit des entreprises citoyennes ; Une lutte plus acharnée contre la contrebande ; des interventions de l’administration mieux coordonnées en entreprise ; des services mieux organisés pour offrir une meilleure qualité des prestations ; la réduction des délais de traitement des demandes des contribuables. En matière de politique fiscale : la poursuite de la rationalisation de la dépense fiscale ; la poursuite de la rationalisation des taux d’imposition ; la rationalisation de la parafiscalité et de la fiscalité locale ; une répartition de la charge fiscale plus équilibrée. Fayçal Abdoulaye Chef de Cellule de la Législation Fiscale DGI Impôts infos - n° 002 Septembre 2015 29 Premier semestre 2015 Échanges Le Directeur Général des Impôts à l’écoute des groupements socioprofessionnels à Douala Accompagné de ses principaux collaborateurs, le DGI a séjourné à Douala du 12 au 15 mai 2015 afin d’écouter, d’expliquer et de rassurer le secteur privé sur l’ensemble des nouvelles mesures fiscales. D ans l’esprit du dialogue entre l’administration fiscale et le secteur privé, le Directeur Général des Impôts a séjourné, du 12 au 15 mai 2015 à Douala, à l’effet d’échanger avec les groupements socioprofessionnels. Il a ainsi tour à tour participé au dîner-débat du Groupement Interpatronal du Cameroun (GICAM), au déjeuner-débat du Cercle d’Affaires Français au Cameroun (CAFCAM), de même qu’il a tenu des séances de travail avec le Groupement de la Filière Bois du Cameroun (GFBC), le groupement des meuniers et les entreprises brassicoles. Les dîner et déjeuner-débats ont porté sur la Loi de Finances 2015 et les réformes au sein de l’administration fiscale. Ces rencontres ont été l’occasion d’exposer le contexte et l’environnement ayant présidé aux orientations de politique fiscale actuelle, et la stratégie de réforme adoptée et mise en œuvre pour répondre aux défis de cet environnement. Il a ainsi évoqué, au rang des éléments de contexte le taux de prélèvement fiscal encore perfectible quoiqu’en nette progression, les marges d’élargissement de l’assiette fiscale, le niveau d’incivisme fiscal, l’importance de la dépense fiscale, et le climat fiscal des affaires. Pour l’essentiel, le secteur privé tout en exprimant sa satisfaction sur la décrue des taux d’imposition amorcée avec la baisse du taux de l’IS de 35 à 30%, a tenu à exprimer ses préoccupations sur le renforcement des incitations fiscales, l’amélioration des délais de remboursement des crédits de TVA, le plafon- 30 Impôts infos - n° 002 Septembre 2015 nement de la déductibilité des redevances versées aux entreprises indépendantes, l’harmonisation du taux de l’Impôt sur le Revenu des Personnes Physiques (IRPP) avec celui de l’Impôts sur les Sociétés (IS), le relèvement du taux d’acompte de l’impôt sur le revenu de 1 à 2%. Y réagissant, le Directeur Général des Impôts a rappelé la nécessité, sur la question des délais de remboursement des crédits de TVA, de concilier l’exigence de célérité avec l’impératif de sécurisation des deniers de l’Etat, afin de limiter les risques de fraude. S’agissant des régimes incitatifs, il a indiqué que pour des raisons de cohérence de notre dispositif, la loi du 18 avril 2013 était dorénavant le principal référentiel en la matière. Il a par ailleurs promis qu’une réflexion plus approfondie sera menée sur la problématique des taux d’acompte et du minimum de perception dans les secteurs à faible marge du fait de la pratique des prix administrés. La rencontre avec le Groupement de la Filière Bois du Cameroun à l’hôtel Star Land de Douala, a été l’occasion d’examiner en profondeur les préoccupations du secteur « Bois ». Au terme des échanges, les résolutions ci-après ont été prises à savoir : la création d’un cadre permanent de concertation et le principe d’une rencontre trimestrielle d’évaluation des recommandations communes; la prorogation de la validité du quitus fiscal de trois (3) à six (6) mois pour les entreprises citoyennes dont la liste sera régulièrement mise à jour par la DGI, sur la base des critères objectifs; Premier semestre 2015 Echanges entre le DGI et les groupements socioprofessionnels l’instauration d’un mécanisme de suivi des délais de remboursement des crédits de TVA; la rationalisation des interventions de la Cellule Mixte Impôts-Douanes et des services des impôts auprès des contribuables du secteur forêt. Au demeurant, ces échanges ont mis en évidence la pertinence du lancement d’une réflexion globale sur la fiscalité forestière. La concertation avec le groupement des meuniers a été l’occasion d’échanges sur les difficultés d’application du nouveau taux d’acompte de 2%.Répondant à leurs sollicitations, le DGI a précisé que cette mesure vise à rétablir l’équité entre les entreprises citoyennes et celles qui sont structurellement en situation de déficit. Il a néanmoins rappelé que la situation particulière des secteurs à faible marge du fait des prix administrés à l’instar de celui de la minoterie, fait l’objet d’un examen approfondi qui devrait aboutir à une solution consensuelle. Il est apparu au terme des échanges, que les difficultés inhérentes à ce secteur du reste quasi défiscalisé dépassé le ressort de l’administration fiscale. Le groupement a donc été invité à poser un diagnostic complet de sa situation afin d’inverser durablement la tendance actuelle caractérisée par des déficits chroniques dans le secteur. La rencontre avec le groupement des entreprises brassicoles à l’hôtel SAWA, a servi de cadre à l’évaluation par les acteurs, de la mise en œuvre de la réforme des droits d’accises sur les boissons alcoolisées. Il ressort pour l’essentiel des problèmes soulevés, la clarification de l’assiette des droits d’accises, la classification des boissons selon leur gamme, l’application des valeurs de référence à l’importation afin de limiter la concurrence déloyale des produits importés, le réajustement du tarif des droits d’accises spécifiques sur les vins produits localement afin de préserver la com- pétitivité de l’industrie locale et la lutte contre la contrebande. Répondant à ces préoccupations, le DGI a confirmé la soumission de tous les spiritueux aux droits d’accises, sans considération de leur marque. Il a par ailleurs promis la prise des textes d’application comlémentaires rapides en vue de clarifier l’assiette des droits d’accises notamment, la finalisation de la circulaire portant classification des boissons alcoolisées. Abordant la question de la lutte contre la contrebande, il a indiqué les dispositions prises pour la mise en place d’une plateforme de collaboration à l’instar du dispositif en cours d’implémentation avec les opérateurs du secteur du tabac. Pierre Manfred BOUMAM Inspecteur Principal des Impôts Chargé d’Etudes, à la Division des Etudes, de la Planification et des Réformes Fiscales Impôts infos - n° 002 Septembre 2015 31 Premier semestre 2015 LIMBE MTO Poised to embrace new methods of tax management The boosting of revenue collection and modernisation of taxation services must move together in order to attain set objectives. T he Limbe Medium Size Taxation Office (MTO) in Fako Division of the South West Region of Cameroon has been commissioned. This event took place on the 10th of March 2015 and was presided at by the Minister of Finance Alamine Ousmane Mey accompanied by the Governor of the South West Region Bernard Okalia Bilai, the Director General of Taxation Mopa Modest Fatoing, south west regional service heads, the Government Delegate to the Limbe City Council Motanga Andrew and a cross section of the population. In his opening speech the government delegate heartily welcomed everyone to his municipality and highlighted the importance of the MTO to his council especially in the domain of revenue collection and technical assistance. He ended up by wishing everyone a nice stay in the seaside resort of Limbe. Minister Alamine Ousmane Mey after thanking the Government Delegate for his words of welcome reminded his audience of the necessity to increase the collection of financial resources for the state. He stated that the government has embarked on development projects prescribed by the Head of State for the emergence of Cameroon in 2035 that demand a lot of financial resources; adding that, this naturally, is the responsibility of the tax administration to generate revenue that will finance the earmarked projects. To buttress his point the minister recalled the fact that the 2015 Finance Law has allocated a non-oil revenue generation target of FCFA 1 404 billion to the Directorate General of Taxation. To achieve 32 Impôts infos - n° 002 Septembre 2015 these goals, he continued, two challenges must be faced including the performance challenge on the one hand and the taxpayer focused administration or the service quality challenge on the other. It should be noted that the government of Cameroon has over the years been doing a lot in facilitating tax compliance for creators of wealth. For this reason, the tax administration in its ongoing reforms and the Limbe MTO management headed by Mme Kubri Brigitte, were called upon by the minister to intensify dialogue with the private sector and spare no efforts in their quest to achieve set objectives both quantitatively and qualitatively. This is possible he continued, considering the high quality of human and material resources that the centre has, the economic potential of the South West Region, its dynamic population and the proximity of the region to the Federal Republic of Nigeria which for now is Africa’s biggest economy. Full advantage This was followed by the unveiling of the centre’s sign board, a guided tour of services, cultural manifestations by dance groups from various cultural backgrounds and a cocktail to mark the official end of the ceremony. The creation and inauguration of the Limbe MTO can be situated within the framework of the ongoing reforms in the Directorate General of Taxation aimed at taking full advantage of the Tax Population Segmentation Principle, which consists of grouping taxpayers according to their sizes. It also involves the concept of the front office for the management of day to day needs of taxpayers while the back office handles more complicated issues in a specialized department. These constitute a new approach in administering taxes. It also centres on the aspirations of the taxpayer who is henceforth known as a customer with a right to customer-made services. The reforms are also aimed at broadening the tax base of medium size enterprises in order to align it with international standards that stipulate the occupation of between 20 to 25% of the overall tax population of a country by this category of taxpayers. The Limbe MTO was created by Ministerial Order No 00000312/MINFI of 24th June 2014, with the objective of achieving the above goals in conjunction with MTOs of Bafoussam, Douala and Yaoundé. While assuring customer-made services to taxpayers, guaranteeing the broadening of the tax base, the management of the Limbe MTO should also create better working conditions for the staff in its quest to boost and secure State revenue collection. The Limbe MTO is found at the Regional Tax Collection Office and has competence in the management of all taxpayers with an annual turnover from 50 million to 3 billion FCFA in the South West Region. It is charged with handling compliance-related issues, assessment of taxable income, control and recovery of all taxes and duties involving over 569 taxpayers that constitute its tax index for the moment. Payment of taxes at the Limbe MTO is done exclusively by bank transfers using Bank Account No 1200100631111111111173. Kindzeka Justin Tax Inspector Interview 28 30Modeste MOPA FATOING Directeur Général des Impôts 33 Dans une interview accordée à Cameroon Tribune, le DGI est revenu sur les performances de l’administration fiscale au titre du 1er semestre de l’année 2015. La Direction Générale des Impôts est aujourd’hui premier poste de mobilisation des ressources de l’Etat. Monsieur le Directeur Général, quelle est la situation des recettes fiscales au terme du premier semestre 2015 par rapport aux objectifs qui vous étaient assignés à cette période ? Comme chaque année, c’est la Loi de Finances qui détermine les ressources qui abondent le budget de l’Etat. Celle-ci assigne à la Direction Générale des Impôts au titre de l’exercice 2015 un objectif de mobilisation de recettes de F CFA 1604 milliards dont F CFA 1403 milliards de recettes fiscales non pétrolières et F CFA 201 milliards au titre de l’impôt sur les sociétés pétrolières. Quelle est la situation à date ? Eh bien, s’agissant des recettes fiscales non pétrolières sur lesquelles s’apprécient généralement les performances d’une administration fiscale, il était attendu de la DGI au terme du premier semestre de l’exercice en cours une mobilisation F CFA 740 milliards. Au terme de cette période, ce sont effectivement F CFA 824 milliards qui ont été mobilisés, soit un dépassement en valeur absolue de 84 milliards de F CFA et un taux de réalisation en valeur relative de 111,3%. S’agissant de l’impôt sur les sociétés pétrolières, ce sont F CFA 61,7 milliards qui auront été mobilisés par la DGI au courant du 1er semestre, représentant le 1er tiers de reversement à effectuer par les entreprises relevant de ce secteur. Soit donc au total une mobilisation de ressources pour le compte de l’Etat au titre du 1er semestre de F CFA 885,7 milliards pour un objectif de la période de F CFA 807 milliards. J’ajoute par ailleurs que l’administration fiscale collecte également pour le compte des collectivités territoriales décentralisées et de certains établissements publics. Et qu’au titre de cette période, ce sont F CFA 73,5 milliards qui auront été collectés pour le compte des communes contre F CFA 68 milliards en 2014 pour la même période, et F CFA 30 milliards pour le compte des établissements publics contre F CFA 25 milliards en 2014 au titre de la même période. S’agissant des recettes des collectivités territoriales décentralisées, il est intéressant de noter également la hausse de ressources issues de la Taxe sur la Propriété Foncière au terme du 1er semestre. Ce qui confirme la justesse de la réforme de la déclaration pré-remplie et nous encourage à poursuivre dans ce sens. L’administration fiscale est aujourd’hui celle qui doit ramener la part la plus importante des recettes budgétaires, compte tenu du contexte de baisse des cours du pétrole à l’international. Comment vous vous-êtes organisé pour faire face à ce défi ? La configuration de notre économie, Impôts infos - n° 002 Septembre 2015 33 Premier semestre 2015 assez diversifiée, et partant de nos finances publiques, fait que la Direction Générale des Impôts est aujourd’hui le premier poste de mobilisation des ressources de l’Etat. Cette position d’avant-garde prend un relief particulier dans le contexte actuel de baisse notable du cours du baril du pétrole. En effet, si on met de côté les économies réalisées par les finances publiques en termes de baisse du niveau de subvention à octroyer pour soutenir les prix des produits pétroliers à la pompe, on peut relever effectivement que le niveau de mobilisation des ressources par l’administration fiscale pour le compte du budget de l’Etat contribue à amortir le choc lié à la baisse enregistrée au titre des recettes issues de la vente du pétrole par notre pays. C’est en ce qu’elles visent à anticiper ce type de conjoncture parfois très défavorable et en même temps difficilement prévisible, que les réformes menées qui visent à rendre notre administration fiscale robuste et performante revêtent toute leur pertinence. Il s’agit, en améliorant notre capacité de mobilisation des ressources sur la durée, de se prémunir contre la volatilité des cours de certaines matières premières et de certains chocs conjoncturels. Lorsqu’on regarde autour de nous et qu’on prend la mesure des difficultés des économies qui se sont trop appuyées sur leurs matières premières, le pétrole notamment, les importants ajustements qu’ils ont été contraints de faire en matière de dépenses, on comprend la justesse des options et des réformes conduites par nos autorités. Ces réformes en matière fiscale, faut-il le rappeler, sont axées autour, premièrement, de l’élargissement continu de l’assiette fiscale à travers la recherche de sources innovantes de recettes dans des secteurs insuffisamment explorés mais aussi de l’assainissement du fichier de nos contribuables. Il y a en deuxième lieu le renforcement de l’organisation des services fiscaux pour permettre à ceux-ci de mieux ad- 34 Impôts infos - n° 002 Septembre 2015 ministrer les différents risques. La récente réorganisation de nos services en charge de la gestion des grandes et des moyennes entreprises participent de cela. Nous allons poursuivre avec les petites et micro-entreprises ainsi que les personnes physiques dans le cadre de la réforme des Centres Divisionnaires des Impôts. Il y a par ailleurs la simplification et la modernisation de nos procédures dont le but ultime est d’améliorer le niveau de civisme fiscal de nos contribuables en réduisant le coût de la discipline fiscale : la télé décla- Il faudra également assainir le fichier de nos contribuables afin d’amener ceux qui sont tentés par la fraude et l’évasion fiscale à rentrer dans les rangs. ration, le paiement des taxes par le téléphone portable, la déclaration pré-remplie, etc., participent de cette volonté. Dans un exposé que vous avez présenté en mai dernier dans le cadre du dîner-débat du GICAM, vous relevez le fait que la population fiscale bien qu’en évolution reste étroite, de même qu’une part significative du PIB n’est pas imposé. Est-ce que ces deux facteurs à eux seuls, ne suffisent pas à plomber la bonne mobilisation des recettes fiscales ? Nous avons de sérieuses raisons de rester optimistes en ce qui concerne le niveau de collecte des ressources si nous nous en tenons à l’évolution de la courbe des recettes mobilisées par notre administration fiscale sur la période récente. D’ici la fin de l’exercice par exemple, notre pays rejoindra certainement, en valeur absolue, le peloton de tête des deux premiers pays d’Afrique francophone au sud du Sahara en termes de montant de recettes fiscales intérieures mobilisées. Je veux parler de la Côte d’Ivoire et de la République Démocratique du Congo (RDC). Vous savez, aujourd’hui la performance d’une entité peut être aisément mesurée grâce aux comparables internationaux. Ceci dit, nous comptons aller encore plus loin dans les réformes pour réaliser la volonté de nos autorités de faire de notre administration fiscale une administration moderne et de référence parmi celles des pays de niveau de développement semblable au nôtre. Maintenant y a-t-il encore des marges ? Bien sûr que oui et je l’ai longuement exposé au GICAM. Car contrairement à ce que certains pourraient penser, le niveau de pression fiscale qui est le rapport entre le montant des prélèvements obligatoires et le PIB peut encore être amélioré. Il faudra pour ce faire explorer les secteurs qui contribuent fortement à notre PIB mais pas assez aux recettes fiscales. Nous nous y attelons. Il faudra également assainir le fichier de nos contribuables afin d’amener ceux qui sont tentés par la fraude et l’évasion fiscale à rentrer dans les rangs. Nous travaillons particulièrement sur ce dernier aspect en mettant un accent sur la coopération internationale car c’est un enjeu qui dépasse nos frontières. Le séminaire international qu’abrite en ce moment notre pays en relation avec l’OCDE, va dans ce sens. Au niveau de l’élargissement de l’assiette fiscale, quelles sont les sources innovantes de recettes que vous avez mises en place jusqu’ici ? Premier semestre 2015 L’élargissement de l’assiette comme je l’ai déjà mentionné est l’un des piliers d’amélioration de notre fiscalité, l’enjeu étant de relever le niveau des ressources à mobiliser tout en maintenant, voire en réduisant les taux des différents impôts et taxes, tel que prescrit par les autorités. Matérialisant cette orientation du Président de la République contenue dans la circulaire relative à la préparation du budget de l’Etat, la Loi de Finances pour l’exercice 2015 a consacré plusieurs mesures innovantes de recettes. Je me limiterais à évoquer ici celles qui me semblent les plus importantes compte tenu de leur portée : les nouvelles modalités de perception des droits d’accises et la soumission de certains revenus non commerciaux à l’Impôt sur le Revenu des Personnes Physiques (IRPP), le relèvement des taux d’acomptes et des minimums de perception. En ce qui concerne les modalités de perception des droits d’accises, l’innovation consistait à introduire un mode de taxation plus conforme à la philosophie de ce prélèvement qui est la maîtrise de la consommation de produits nocifs à la santé ainsi que son impact sur la politique de santé publique. En s’inspirant des meilleurs pratiques au plan international, le législateur a consacré dans le mécanisme de taxation de ces produits, un droit d’accises spécifique en fonction du volume d’alcool. Quant à l’imposition de certains revenus non commerciaux, l’idée était de soumettre à l’impôt, dans un souci d’équité, des revenus qui, jusqu’ici, échappaient à toute imposition. Il s’agit des indemnités diverses versées aux membres des commissions et comités permanents et ad hoc, des revenus versés aux sportifs et artistes et les rémunérations des membres des conseils d’administration des établissements publics et des entreprises publiques et parapubliques. Le relèvement des taux d’acomptes et des minimums de perception nous permet par ailleurs d’adresser les pro- blématiques des entreprises structurellement déficitaires mais qui ne déposent jamais le bilan. Toutes ces mesures s’accompagnement bien sûr d’une forte décrue des taux d’imposition au profit de nos entreprises, surtout celles qui jouent le jeu de la transparence car comme vous avez pu le constater, la même Loi de Finances a baissé de 5 points le taux de l’Impôt sur les Sociétés qui est passé de 35% à 30%. Tout le personnel de la Direction Générale des Impôts et moi-même sommes mobilisés et engagés pour réaliser voire dépasser les objectifs de recettes assignés par la Loi de Finances 2015. Parmi les sources innovantes de nouvelles recettes, la Loi de Finances 2015 a relevé les tarifs des droits d’accises. Quels sont les bénéfices que vous en tirez ? Comme vous le soulignez, le réaménagement des modalités de taxation des boissons alcoolisées aux droits d’accises est l’une des mesures importantes consacrées par la Loi de Finances 2015. Au-delà de l’objectif de préservation de la santé des populations en termes de consommation d’alcool et de tabac, cette réforme permet à l’Etat de disposer de ressources supplémentaires tout en préservant le niveau d’activité des entreprises. Ainsi, de février à juin 2015, ce sont environ F CFA 23 milliards supplémentaires de recettes qui auront été mobilisées au titre des droits d’accises. Il me semble aussi important de relever que la première évaluation que nous faisons de la réforme permet de conclure à une bonne conciliation entre les objectifs de politique sectorielle de l’Etat, les objectifs budgétaires et ceux économiques. Il nous faudra cependant accroître notre vigilance vis-à-vis de la contrebande dans ces secteurs. Quelles sont les perspectives en matière de mobilisation de recettes fiscales pour le deuxième semestre de l’année ? Au regard des stratégies mises en place, les perspectives me semblent bonnes pour le second semestre. Nous l’envisageons en tout cas avec optimisme, mais également avec détermination car les défis restent importants. Au-delà du cours du pétrole qui reste toujours en deçà des prévisions, le climat sécuritaire actuel contribue à maintenir une forte pression sur nos finances publiques. Au titre de ce deuxième semestre, il est attendu de la Direction générale des impôts F CFA 663,1 milliards. Même si la conjoncture économique au second semestre est généralement moins favorable, nous restons sur une dynamique positive. Pensez-vous pouvoir atteindre les objectifs de recettes qui vous ont été fixés au terme de l’exercice en cours ? Tout le personnel de la Direction Générale des Impôts et moi-même sommes mobilisés et engagés pour réaliser voire dépasser les objectifs de recettes assignés par la Loi de Finances 2015. Les performances du premier semestre conjuguées aux réformes en cours, à l’engagement du personnel de l’Administration Fiscale, ainsi que l’appui multiforme des autorités, nous permettent d’être optimistes. Impôts infos - n° 002 Septembre 2015 35 36 Impôts infos - n° 002 Septembre 2015 Réformes Déclaration préremplie : Les hautes personnalités sur la ligne de départ ! 38 Les impôts sur les ondes de la CRTV: 39 Bienvenue à « La minute de l’impôt » «Tax Infos » on the air waves of performance 40 Impôts infos - n° 002 Septembre 2015 37 Réformes Déclaration préremplie (DPR) Les hautes personnalités sur la ligne de départ ! Le lancement de la campagne de distribution des déclarations préremplies, avait pour population fiscale-cible, les hautes personnalités, et ces dernières ont joués le jeu. L a stratégie de la première phase de sensibilisation et de distribution des déclarations pré-remplies de la Taxe Foncière sur les Propriétés Immobilières mise sur pied par la Direction Générale des Impôts au titre de l’exercice 2015 a été élaborée autour de deux principales actions : celle visant le grand public à travers les descentes sur le terrain dans les communes des villes de Yaoundé et de Douala et celle concernant les hauts responsables et personnalités de l’Etat. Cette dernière action constitue à coup sûr l’une des avancées significatives dans le renouveau de l’administration de la taxe foncière. Elle a nécessité pour sa mise en œuvre, la mise en place au sein de la DGI d’une unité spéciale dédiée à la gestion des personnalités et la constitution d’un fichier des contribuables repertoriant l’essentiel des hauts responsables allant de directeurs et assimilés des administrations publiques aux très hautes personnalités de l’Etat. Au plan logistique un kit, contenant une correspondance signée du Directeur Général des Impôts, une Déclaration Pré-remplie (DPR) ou un formulaire vierge de DPR à renseigner, un communiqué du Directeur Général des Impôts, des prospectus des opérateurs de télé- 38 Impôts infos - n° 002 Septembre 2015 phonie mobile MTN Cameroun et Orange Cameroun, une fiche descriptive du mode opératoire du Mobile Tax. Au plan pratique, une équipe mobile de distribution conduite par le Chef de l’Unité Spéciale des Hautes Personnalités a été mise sur pied. Celle-ci s’est déployée auprès des responsables ciblés des administrations publiques basées à Yaoundé, de même qu’auprès des principaux dirigeants de certains Etablissements Publics Administratifs de la ville. L’unité Spéciale chargée du suivi fiscal des hautes personnalités aura joué à cet égard un rôle très important. Cette unité a pour vocation centrale de s’occuper de la gestion et du suivi des impôts des hauts responsables et personnalités de l’Etat. Ceux-ci, comme les autres citoyens n’échappent pas à l’égalité de tous devant l’impôt, mais leur niveau de responsabilité au sein de l’appareil étatique et des administrations, exigeait de la DGI un suivi spécial. C’est désormais fait! L’on peut ainsi noter une satisfaction générale des contribuables concernés sur la nouvelle approche de la Direc- tion Générale des Impôts relativement à la gestion et au suivi de leurs impôts et taxes de manière globale, ainsi qu’au nouveau mode de paiement que constitue le Mobile Tax. Le bilan au terme des trois premiers mois de fonctionnement de la nouvelle structure laisse envisager que « les grands » entendent occuper leur place et prêcher par l’exemple en matière fiscale, car plusieurs réactions ont été enregistrées pendant et après la campagne, avec à la clé des paiements effectifs de taxe foncière et plusieurs autres services fiscaux sollicités. La campagne 2016 qui pointe à l’horizon, va largement tirer leçons des points forts de celle de 2015, mais également analyser les faiblesses enregistrées au cours de la période, les risques à gérer et les bonnes pratiques déjà acquises. Achille ATANGANA Chef de l’Unité Spéciale des Hautes Personnalités Réformes Les impôts sur les ondes de la CRTV « La Minute de l’Impôt » à la radio sur un air de la performance Emission d’éveil au civisme fiscal, le titre de ce microprogramme de la Direction Générale des Impôts accroche les auditeurs du Poste National de la CRTV, de lundi à vendredi dès 12h50 minutes. D epuis le 4 mai 2015, en attendant le grand journal parlé de la mi-journée, le générique devenue usuel à ce prime time annonce la « Minute de l’Impôt ». Au micro de présentation, et pour le plaisir des tympans des fidèles auditeurs, les belles voix du journaliste Joseph Désiré TSOBGNY de la CRTV, et de l’Inspecteur Principal des Impôts Claude Sylvain NGNEBA WANDOP, Chef de Service de l’Information et de la Communication de la DGI et expert des questions fiscales. L’émission est une action de sensibilisation visant l’accompagnement de contribuables dans l’accomplissement de leurs obligations déclaratives et de paiement de l’Impôt et la valorisation auprès des acteurs économiques des actions menées par la Direction Générale des Impôts, une administration de service par excellence. Objectif de cette précieuse tranche d’antenne de 5 minutes Ainsi, « la Minute de l’Impôt » travaille à asseoir la culture du civisme fiscal. C’est véritablement une occasion offerte gratuitement aux contribuables de trouver des réponses à leurs préoccupations à travers des thématiques expliquées en français facile. Quelle est la destination de l’impôt ; qu’est-ce qu’un contribuable citoyen ; l’organisation des services fiscaux, le régime fiscal des marchés publics, le Mobile Tax, la Taxe sur la Propriété Foncière ; la déclaration pré remplie, la télé déclaration… autant de sujets et bien d’autres passés en revue. Des sujets parfois d’une grande technicité et d’une certaine complexité traités en des termes simples et digestes. Accueil du public L’initiative grandement est saluée par les acteurs économiques et le grand public. Ils ont bien accueilli cette émission tel que l’atteste la réaction d’Alfred KENNE, propriétaire d’immeubles bâtis qui confie que : « c’est à travers ce programme que j’ai mieux compris comment faire avec la déclaration pré remplie de la taxe foncière ». Voilà dévoilé le souhait de la DGI , celui non seulement d’inscrire cette émission au rang des programmes de référence à ne pas manquer sur les ondes de la CRTV, mais surtout d’éduquer et de dissiper les éventuels malentendus et équivoques susceptibles d’obstruer la communication entre l’administration fiscale et les usagers investis de la responsabilité de contribuer à la couverture des charges publiques, en payant régulièrement leurs impôts. La vision du Directeur Général des Impôts Pour MOPA Modeste FATOING, il n’est pas seulement question pour la DGI de se déployer, mais il s’agit surtout de faire savoir au grand public que l’administration fiscale est à son service et s’est engagée dans un vaste chantier de modernisation de ses structures et de ses services visant l’élargissement de la base fiscale en rapport avec le tissu économique et ce, pour une mobilisation accrue des ressources permettant à l’Etat de supporter ses charges. Ce sont des réformes touchant à la réorganisation des services fiscaux en respect des standards internationaux de la gestion des contribuables par catégorie et à l’amélioration de la qualité de travail offert aux usagers. En effet, selon l’instruction du DGI aux personnels des Impôts, « les contribuables doivent plus que par le passé être traités en véritables partenaires, il faut instruire leurs dossiers avec célérité, améliorer l’accessibilité de l’administration fiscale, éduquer ceux qui en ont besoin, communiquer davantage… ». En clair, la DGI doit soutenir sa Claude Sylvain NGNEBA WANDOP mission principale de mobilisation des ressources publiques par une action pédagogique constante à l’adresse des usagers. Bouquet des outils d’assistance aux usagers Pour concrétiser cette vision, « la Minute de l’Impôt » vient enrichir le bouquet des outils qui consacrent l’ouverture de la DGI vers l’extérieur. Il s’agit entre autres du Centre d’ Appels Téléphoniques récemment réhabilité et répondant gratuitement au 82 00, du site Internet relooké quotidiennement animé www.impots.cm; le magazine d’informations «Impôts Infos»; sans oublier de nombreux dépliants et spots publicitaires mis gratuitement à la disposition des contribuables à l’occasion des foires. Autant de moyens qui participent de la construction d’une image valorisante et à la création d’un capital sympathie conforme au projet de la DGI, une administration fiscale de plus en plus moderne, performante, efficace et vivante Pascale EBONGUE et Corine AHOUPE Impôts infos - n° 002 Septembre 2015 39 Réformes “Tax Infos” on the air waves of performance Bridging the gap between taxpayers and the tax administration through information and education on compliance over CRTV National Station at 2:50 PM every Monday to Friday T he Directorate General of Taxation (DGT) has since the 4th of May 2015 been on the air waves of the National Station of the Cameroon Radio and Television Corporation (CRTV). This follows an understanding between CRTV’s management and the Directorate General of Taxation to collaborate in the quest for the tax administration to reach out to the public. This partnership was rendered concrete by the creation of two micro-programs; “Tax Infos” in English and “La Minute de l’Impôt” in French. These programs have as objective the sensitization and education of taxpayers in particular and the Cameroonian public in general on the tax culture. Listeners of the National Station of the CRTV are fast becoming use to the voices of Claude Sylvain Ngneba Wandop, head of the Information and Communication Unit at the DGT at 12:50 PM for “La Minute de l’Impôt” and Kubri Brigitte, Chief of the Medium Size Tax Office of Limbe at 2:50 PM for “Tax Infos”. The two tax experts, each according to his or her linguistic inclination, are informing, educating and sensitizing taxpayers nationwide on compliance related issues for 5 minutes from Mondays to Fridays. The Director General of Taxation, Mopa Modeste Fatoing is overseeing the technical content of these programs through the Information and Communication Unit in the Directorate General of Taxation, while CRTV conducts interviews, carry out recordings and ensures broadcast. “Tax Infos” is a forum freely offered to taxpayers by the Director General of Taxation. In this program taxpayers are provided useful information and answers to their worries as far as taxes and the tax administration are concerned. This prime time micro program is carefully prepared to serve as a solution provider for taxpayers. It is dished out in simple 40 Impôts infos - n° 002 Septembre 2015 well articulated English, which makes for good listening and easy understanding. Taxation that hitherto was considered a complex science, meant only for the initiated, is fast becoming common property with the advent of “Tax Infos”. A fervent listener of CRTV and pro “Tax Infos”, I have known many things about taxation despite my elementary level of education. I now know that property tax for a building or land with a value of say one million is FCFA 1000 per year. It is a good program”. Cameroonian taxpayers are not only versed with compliance issues such as deadlines for filling returns and payment of taxes, they now know what use is made of tax money and also how much the tax administration is putting into the State coffers. They are aware amongst others of what it takes to pay property tax using the prefilled tax return, what an Approved Management Centre and its role are, the Single Identification Number and its use and how the tax administration is organized in Cameroon “Tax Infos” has come to broaden the tentacles of the DGT to the outside with existing outlets like “La Minute de l’Impôt”, “Impôts Infos”, Call Center free of charge number 82 00, website www.impots.cm, and other documents freely put at the service of taxpayers in Cameroon. This new outreach ties in with the ongoing institutional reforms in the DGT. Taxpayers, who hitherto were not given the quality of service they deserve, have become the centre of preoccupation. Not only are they partners, taxpayers are now considered as customers who merit custom-made services. The Director General of Taxation on instructions to his staff reiterated the fact that taxpayers unlike in the past should be treated like true partners. Diligent treatment should Brigitte KUBRI be given their files and their accessibility to tax services made easier while reception is ameliorated. He continued by instructing that taxpayers in need of information should be given while those in lacking tax education should to be taught. He enjoined his staff to communicate more and more with taxpayers. In order to teach by example, the Director General of Taxation thought it wise to use the National Station of CRTV to get closer and also to provide solutions to some of the problems taxpayers are facing in Cameroon. This quest for a healthy partnership and the amelioration of doing business is buttressed in the tax offices through another vital innovation in tax management in Cameroon known as the front office and the back office. The front office handles with diligence the day to day needs of taxpayers, while the back office meticulously takes care of more complicated issues in specialized behind the counter structures. This has gone a long way to consolidate the notion of specialization of tasks within the production services of the DGT. “Tax Infos” is a dynamic tool in the hands of the Director General of Taxation. Its use coupled with the managerial prowess of Mopa Modest Fatoing as Director General of Taxation is a major contributing factor in harmonizing relations between the tax administration and taxpayers in particular and the public in general. It is not a tool for propaganda but a channel in which the DGT humbly wishes to inform Cameroonians that somewhere, some people are making an effort to do their job Justin LON KINDZEKA Tax Inspector Impôts infos - n° 002 Septembre 2015 41 Débat 50 ans de fiscalité pétrolière au Cameroun : Que retenir ? 42 Droits d’accises : Les tenants et les aboutissants de la réforme 46 50 ans de fiscalité pétrolière au Cameroun Que retenir ? Au lendemain de la célébration des cinquantenaires de l’indépendance et de la Réunification de la République du cameroun, Stéphane ESSAGA, InspecteurnPrincipal des impôts et chercheur en droit pétrolier analyse sans détour la dynamique de maturation du système fiscal pétrolier camerounais. 42 Impôts infos - n° 002 Septembre 2015 Débat Par : Stéphane ESSAGA Inspecteur Principal des Impôts, Membre de la Commission de Négociation des Contrats Pétroliers et Gaziers du Cameroun Chef de CIME Yaoundé-Est U n anniversaire peut en cacher un autre, surtout si le second ne se prête pas aux fastes des cérémonies entourant sa célébration. Ainsi en est-il de la vie juridique, notamment de la fiscalité, perçue qu’elle est comme une discipline essentiellement liée à l’immédiateté, la palpabilité, et l’applicabilité. Or, marquer un temps d’arrêt sur l’évolution de la vie fiscale permet de s’interroger sur l’itinéraire tracé, le sens des textes, et la constance ou non des options de politique fiscale. Le cinquantenaire de la fiscalité pétrolière au Cameroun en est une expérimentation à la fois saisissante et parlante. Pourquoi cinquantenaire ? La prise en charge fiscale des ressources minières en général commence par la loi n° 64 – LF-4 du 6 avril 1964 fixant l’assiette, les taux et mode de recouvrement des droits fixes, redevances et taxes minières, et a connu une structuration progressive jusque dans les années 2010, soit une cinquantaine d’années après. Un point sur les ambitions politiques et stratégiques des pouvoirs publics sur la juste répartition de ces ressources s’avère alors pertinent, les perspectives de leur développement étant prometteuses. L’analyse diachronique de l’ensemble des textes y relatifs dégage une triple dynamique, qui peut alors être caractérisée par trois moments : le moment de la structuration, celui de l’universalisation, et enfin celui de la consolidation. Le temps de la structuration du système : l’exigence de la construction Les lois n° 64 - LF-4 du 6 avril 1964 fixant l’assiette, les taux et mode de recouvrement des droits fixes, redevances et taxes minières, et n°78/ 24 du 29 décembre 1978 fixant l’assiette, les taux et mode de recouvrement des droits fixes, redevances et taxes minières encore appelées lois « minières » fixent les grands principes en termes de fiscalité pétrolière dans notre pays. Ces lois constituent les fondements du sys- tème fiscal camerounais en matière pétrolière. En effet, le taux de l’impôt sur les sociétés, le champ des exonérations des taxes (IRCM et TVA notamment), les principes du prix affiché et de la stabilité fiscale, y sont tous clairement édictés. De plus, l’habilitation des parties (Etat et entreprises privées étrangères) à signer des contrats qui arrêtent certaines règles fiscales particulières (taux spécifique, règles de détermination de base) est énoncée par l’article 44 de la loi de 1964. C’est la combinaison entre la loi comme source principale d’édiction de la règle fiscale, et les contrats comme source d’application particulière, qui forme un système d’encadrement particulier à ce secteur d’activités. Après ces bases fondamentales, il y eut une stabilité de régime jusque dans le début des années 90, où une logique interventionniste est enclenchée par les pouvoirs publics. En effet, en matière pétrolière amont, deux principaux leviers permettent de contenir le déclin de la production pétrolière : le renouvellement des réserves et les investissements. Or, ces deux différents moyens ont pour dénominateur commun la recherche pétrolière, matérialisée prosaïquement par les forages pétroliers, nonobstant des moyens de plus en plus sophistiqués et au demeurant préalables que sont les études diverses (sismiques, géochimiques, etc.) permettant de mettre en évidence des réserves pétrolières. Dans une dynamique résolue de promotion du domaine minier national et de lutte contre le déclin de la production pétrolière locale, les pouvoirs publics ont pris des mesures fiscales exceptionnellement avantageuses tant en phase de recherche que d’exploitation. Quatre lois successives prises en moins d’une décennie structurent alors ce volontarisme législatif : -La loi n°91/108 du 12 décembre 1991 relative aux mesures particulières d’incitation en vue de la promotion des activités de recherche et de production des hydrocarbures dans le bassin de Douala. Impôts infos - n° 002 Septembre 2015 43 Débat Pour la première fois, une loi visant une zone pétrolière particulière (article 2) est promulguée, avec des incitations fiscales ellesmêmes particulièrement bien encadrées. Il s’agit de l’exonération de la taxe spéciale sur les revenus sur les prestations de service, assistance, location d’équipement et de matériel (article 4 et 5) et de la déductibilité de toutes ces dépenses de l’impôt sur les sociétés (article 5 alinéa 3). C’est le début d’une législation chirurgicale dont le champ spatial et les règles d’application se veulent le plus précis possible. - La loi n°95/13 du 08 août 1995 fixant les mesures particulières pour la promotion des activités de production des hydrocarbures liquides des champs marginaux dans le domaine minier national. Ce texte est le deuxième dont le champ d’application est partiel, ne concernant que les champs « marginaux », dont la définition est clarifiée d’entrée de jeu : ceux dont le volume des réserves récupérables d’hydrocarbures liquides ou de condensats estimé avant le développement est inférieur ou égal à trois millions de tonnes métriques ou vingt millions de barils (article 2). Les avantages fiscaux font l’objet d’un aménagement différent de la loi précédente. En premier lieu, il ne s’agit ici que d’une habilitation contractuelle générale : l’Etat est autorisé à accorder aux sociétés détentrices de titres miniers des mesures particulières en vue de la promotion des activités dans ces champs particuliers, ceci par la voie d’avenants aux conventions d’établissement initialement signées. En second lieu, les avantages dont il s’agit concernent uniquement des éléments caractéristiques de gestion que sont les produits et les charges, et ne 44 Impôts infos - n° 002 Septembre 2015 touchent pas aux impôts dont seraient redevables leurs fournisseurs (TSR) ou promoteurs (IRCM). Sont alors possibles désormais des règles de partage de la production plus favorables pour les investisseurs, ainsi que de récupération plus rapide de leurs investissements par le moyen d’amortissements accélérés (article 6). - La loi n°95/14 du 08 août 1995 relative à la tenue de la comptabilité des sociétés pétrolières en dollars des Etats Unis d’Amérique En vertu de cette loi, les sociétés pétrolières effectuant des activités de recherche, d’exploration et de production au Cameroun sont autorisées à tenir leur comptabilité en dollars des Etats Unis d’Amérique et à libeller leur capital social en cette monnaie (article 1er). Il s’est agi dans ce texte de réduire le risque monétaire constitué par la parité entre devises étrangères et monnaie locale, pour des entreprises dont l’essentiel des opérations tant d’achat de biens et services que de ventes s’effectuent en dollars américain. - la loi n°98/003 du 14 avril relative aux mesures fiscales particulières en matière de recherche des hydrocarbures sur le domaine minier national. Cette quatrième loi de libéralisation a une double fonction. Elle généralise à tout le domaine minier national aussi bien l’exonération de la taxe spéciale sur les revenus de toutes les prestations de recherche et de développement effectuées tant par l’opérateur que ses sous-traitants, que les modes avantageux de partage de production ainsi que de récupération des coûts réservés initialement aux champs marginaux en vertu de la loi n°95/13 sus évoquée. Ensuite, elle consacre la déductibilité fiscale des dépenses d’exploration sèches (article 15 alinéa 3), à la double condition de la réalisation d’un audit desdites dépenses par l’Etat avant la déclaration fiscale d’une part (article 5) et de la définition conjointe d’un calendrier de récupération qui ne peut être inférieur à deux ans d’autre part (article 15 alinéa 2). Le temps de l’universalisation du système : l’exigence de l’attraction Le système fiscal ainsi structuré a été jugé très complexe par les investisseurs, et donc susceptible de constituer un blocage en soi dans la dynamique effrénée de recherche des investisseurs. La généralisation en Afrique des codes pétroliers qui a pris naissance au début des années 90 a connu un écho dans notre pays par la promulgation de la loi n°99/013 du 22 décembre 1999 portant Code Pétrolier au Cameroun. Les Codes Pétroliers constituent un gisement d’informations à haute portée heuristique. En effet, les codes pétroliers symbolisent à la fois l’autonomisation du droit pétrolier vis-à-vis du droit minier, mais aussi et surtout traduisent l’arrimage des Etats qui les importent comme technologie juridique à la mondialisation. Autrement dit, les Codes Pétroliers sont à la fois des instruments juridiques mais aussi des outils de marketing et de communication internationale, décisifs dans l’appréciation de la citoyenneté internationale des Etats. Il s’agit de véritables instruments d’information sur la politique pétrolière des Etats, et sont par voie de conséquence fortement harmonisés par le jeu de la concurrence interétatique. En ce qui concerne la fiscalité pétrolière, le nouveau Code Pétrolier promulgué en décembre 1999 vient introduire une simplification fondamentale du régime pétrolier qui prévoit désormais de façon nette, le contrat de partage de production et le contrat de concession, au choix des sociétés. Comme dans le passé, les sociétés intervenantes bénéficient d’abattements dégressifs des droits de douanes, commençant par 100% lors de la période d’exploration. Les exonérations classiques de taxe sur la valeur ajoutée et d’impôt sur les revenus des capitaux mobiliers y sont reconduites, ainsi que de droits d’enregistrement. Un autre marqueur de la mondialisation du régime fiscal consacrée par ce code pétrolier est le large spectre des règles fiscales devant être arrêtées de façon contractuelle. Ces marges de négociation sont essentiellement aménagées en matière d’impôt sur les sociétés. Ainsi les parties sont-elles libres de choisir certaines règles de détermination de la base d’imposition à cet impôt important, notamment : -la fraction raisonnable des dépenses administratives du siège social de l’entreprise à l’étranger pouvant être imputée aux opérations pétrolières sur le territoire (article 95 alinéa b). - les taux d’amortissements portés en comptabilité par l’entreprise, y compris les amortissements qui auraient été différés au cours d’exercices antérieurs déficitaires (article 95 alinéa b); - les provisions pour abandon de gisements, constituées pour l’abandon de des gisements, constituée conformément à la réglementation en vigueur, mais aussi par le contrat pétrolier (article 95 alinéa f). Cerise sur le gâteau, même le taux de l’impôt sur les sociétés applicable aux revenus tirés des opérations de Recherche et d’Exploitation est fixé par le contrat pétrolier (article 96 alinéa f), dans une tranche comprise entre le taux de droit commun et 50%. L’universalisation du régime fiscal consacrée par le Code Pétrolier de décembre 1999 a ainsi constitué une suite logique de la dynamique d’attraction enclenchée par les pouvoirs publics, tout en imposant une superposition de régimes fiscaux qui constitue un défi administratif particulier. Le temps de la consolidation : l’exigence de l’actualisation Après ces phases de structuration et d’universalisation qui cohabitent durablement dans le paysage pétrolier camerounais, les pouvoirs publics ont dû entamer une actualisation de certains de ces volets fiscaux, par les outils législatifs à sa disposition. C’est ainsi que les droits fixes et redevances superficiaires qui dans leurs indices dataient de 1978 ont été revalorisés par le décret n° 2002/032/PM du 03 janvier 2002 fixant l’assiette et les modalités de recouvrement des droits et redevances superficiaires applicables aux hydrocarbures. Il s’agissait au regard tant de l’évolution du coût de la vie que de l’intérêt croissant des opérateurs privés pour notre pays d’ajuster ces droits de façon substantielle sans être prohibi- tifs ou désincitatifs. Ensuite, deux compléments au régime des exonérations de la TVA ont été initiés à travers des lois de finance : - Il a été précisé que les exonérations contenues dans les contrats pétroliers entre autres sont réputées intégrées dans le dispositif légal constitué par les lois de finances. Il s’est clairement agi de « re-sourcer » ces exonérations dans la loi, instrument constitutionnel d’édiction de la norme fiscale. En fait, ce mécanisme de légitimation de ces exonérations participaient du souci permanent de contrôler la dépense fiscale ; - Par la loi des finances de 2010 (article 147), les opérations dispensées de TVA dans le cadre des contrats pétroliers figurent désormais(entre autres opérations) au numérateur du calcul du prorata de déduction. Au total, la dynamique législative en matière de fiscalité pétrolière amont trace un itinéraire à la fois progressif et constant. Il s’est toujours agi de préserver le caractère incitatif de notre fiscalité, de façon à la fois autonome mais aussi sous l’influence de l’idéologie libérale internationale. L’Administration fiscale, dans son rôle d’agent séculier de l’Etat, a récemment tenu son rôle auprès des pouvoirs publics dans l’œuvre de consolidation du régime fiscal de ces entreprises, qui est aujourd’hui constitué non seulement de lois spéciales et des contrats mais aussi des lois de finances de la République Impôts infos - n° 002 Septembre 2015 45 Débat Droits d’accises les tenants et les aboutissants de la réforme Par EBUNE Bertrand Inspecteur des Impôts à la Cellule de la Législation Fiscale. L a consécration des minima de perception des droits d’accises par la loi de finances 2015 a malencontreusement donné à penser au public non averti à l’instauration d’un impôt nouveau alors que lesdits droits ont toujours occupé une bonne place dans notre système fiscal et que seules leurs modalités de calcul ont été réformées. Cet état de choses a également induit l’impression d’une augmentation des prix dans le secteur brassicole du fait notamment de la complexité de l’application desdits minima. 1. Comment se calculaient les droits d’accises avant la réforme ? Aussi, la nécessité de clarifier le contenu de cette réforme a-t-elle conduit à réaménager les modalités de calcul des droits d’accises en recherchant une plus grande simplicité - un système de taxation mixte : qui combine le système ad valorem et le système spécifique. La question du calcul des droits d’accises est étroitement liée au système de taxation adopté par la loi fiscale. Il existe théoriquement plusieurs systèmes de perception des droits d’accises : - un système de taxation ad valorem : correspondant à l’application d’un taux proportionnel sur le prix de vente ; - un système de taxation spécifique : qui est fonction des quantités vendues, de la gamme du produit, du volume ou encore du degré d’alcool ; Avant la réforme, le Cameroun appliquait le système de taxation ad va- Tarifs des droits d’accises spécifiques N° 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 46 Nature du produit Bières Spiritueux dits alcools mixtes Vins produits localement Vins de gamme inférieure Vins dits de grand cru Whiskies produits localement Whiskies de gamme inférieure Whiskies haut de gamme Whiskies en sachet Champagne de gamme inférieure Champagne haut de gamme Impôts infos - n° 002 Septembre 2015 Format Tarif (FCFA) 65 cl 33 cl 50 cl 75 37,5 75 120 300 2 000 75 cl 500 10 cl 75 cl 3 000 100 2 000 4 000 lorem, sur la base d’un taux proportionnel de 25%. Avec la réforme, les autorités ont opté pour le système de taxation mixte. 2. Qu’est-ce qui change avec la réforme des droits d’accises ? - La réforme des droits d’accises consacre un système de taxation mixte. Ainsi, aux droits d’accises ad valorem collectés au taux de 25%, s’ajoute dorénavant un montant supplémentaire au titre des droits d’accises spécifiques calculés sur la base de la quantité du produit. - le tableau ci-dessous reprend les tarifs des DA spécifiques appliqués : 3. Quelles répercussions sur le prix pour les consommateurs ? - la réforme ayant conduit au relèvement du seuil de perception des droits, elle induit logiquement une augmentation des prix des boissons alcoolisées ; - toutefois, cette augmentation est strictement maitrisée et encadrée afin de préserver à la fois le pouvoir d’achat des consommateurs et les intérêts des entreprises brassicoles ; - à titre d’illustration, pour les bières, l’augmentation du prix de la bière est contenue à FCFA 100 au plus, quelle que soit la marque de la bière concernée ; - au total, le consommateur paiera un supplément de prix exclusivement lié aux droits d’accises spécifiques et à la TVA y relative. Pour ce faire, l’autorité en charge du contrôle des prix, en l’occurrence le Ministre du Commerce veille à ce qu’aucune augmentation de prix autre que celle résultant de l’impact du réaménagement fiscal ne soit appliquée par les opérateurs. 4. Quel est le sort des distributions gratuites ? Dans l’optique d’un meilleur soutien à la compétitivité des entreprises brassicoles, les distributions gratuites au titre de la promotion commerciale et de la publicité sont exclues de la base d’imposition. Cette exclusion est toutefois limitée à 3 % du volume global de la production de l’entreprise afin de limiter les risques d’évasion fiscale et rationaliser la dépense fiscale découlant de cette mesure d’accompagnement des entreprises. 5. Quelles sont les mesures prises pour lutter contre la contrebande ? Au regard du risque de développement de la contrebande inhérent à cette réforme, des mesures administratives sont envisagées dans le but de lutter efficacement contre ce phénomène de fuite devant l’impôt. A ce titre : - une plateforme de lutte contre la contrebande impliquant les administrations concernées (le MINCOMMERCE, le SED, la DGSN)a été mis en place à la DGI ; - ce dispositif vient ainsi renforcer la vignette sécurisée sur les boissons alcoolisées instituée par la loi de finances 2008. 6. Quelles sont les mesures prises pour garantir une saine concurrence entre les producteurs locaux et les importateurs ? entreprises locales et garantir une saine concurrence avec les importateurs, la réforme a aménagé les mesures ci-après : - la classification des boissons alcoolisées en gammes, afin d’appliquer des tarifs préférentiels à celles produites localement ; - la régularisation des droits d’accises en interne, dans le souci d’appliquer les mêmes bases de droits d’accises ad valorem sur les importations et les productions locales ; - la fixation envisagée des mercuriales, afin de lutter contre la minoration des valeurs présentées à la porte pour les produits importés. 7. Quelle mesure prise pour répondre à la préoccupation des producteurs locaux de vins ? En réponse à la préoccupation de producteurs locaux de vins, l’ordonnance présidentielle a consacré une réduction du tarif des droits d’accises de 300 FCFA par litre à 120 FCFA par litre pour les vins issus d’un processus de vinification complète sur le territoire camerounais et vendus en briquette. Afin de préserver la compétitivité des Impôts infos - n° 002 Septembre 2015 47 Horizons Norme de transparence fiscale 49 internationale : Le Cameroun conforme Echange de renseignements à des fins fiscales : Faisons connaissance avec le Forum Mondial 50 Festivités du 8 mars 2015 : Les femmes illuminent la DGI 52 1er mai 2015 : Travailleurs et employeur à 54 cœur ouvert ! 48 Impôts infos - n° 002 Septembre 2015 Norme de transparence fiscale internationale Le Cameroun conforme Le cadre jurique et réglementaire de la République du Cameroun a été jugé conforme aux standards internationaux de transparence fiscale par le Forum Mondial à l’issue des examens de phase 1 intervenus en juillet 2015. L a fiscalité est entrée dans une nouvelle ère. Anciennement articulée et développée autour du paradigme westphalien de la répartition verticale des compétences fiscales, postulant l’État comme seul maître du jeu fiscal, la perspective fiscale s’est déplacée vers une approche multilatérale des problématiques. Les évolutions générées par la mondialisation ont mis à jour les incertitudes que pouvaient comporter l’opacité fiscale pour la pérennité et la stabilité des finances publiques. C’est ainsi que la transparence fiscale, notion longtemps restée confuse et indéterminée est devenue la poutre principale de l’édification du « nouveau système fiscal mondial ». Elle est développée autour d’une volonté affirmée de l’ensemble des juridictions, de mener une croisade organisée contre la non et/ ou la sous-imposition internationale organisée. Conscient de ce que les phénomènes de fuite internationale parfois organisée devant l’impôt privent l’État des revenus nécessaires pour son développement, le système fiscal camerounais n’est pas resté en marge de ce nouveau paradigme. En adhérant au Forum Mondial sur la transparence et l’échange de renseignements à des fins fiscales dès 2012, notre pays a clairement affiché sa détermination à jouer le jeu de la transparence fiscale. Il est l’un des pionniers en la matière en Afrique. Depuis lors, notre juridiction mène un véritable processus de convergence normative vers les standards de transparence fiscale internationale que promeut le Forum mondial d’une part ; et en même temps travaille à l’adaptation de sa structure administrative en vue de la mise en œuvre effective des normes de transparence fiscale internationale. Ici, en effet tout nouvel adhérent doit travailler à se conformer à la norme des références en matière de transparence fiscale internationale, auquel veille le Forum Mondial, à travers un processus rigoureux d’examen par les pairs. La norme internationale ainsi promue pose le principe entre juridictions conventionnellement liées d’échanger sur demande des renseignements vraisemblablement pertinents pour l’administration et l’application de la législation fiscale interne de la juridiction requérante, y compris les renseignements bancaires et les informations détenues par les agents fiduciaires, indépendamment de l’existence d’un intérêt fiscal national. Dans la perspective du contrôle de conformité du Cameroun à cette norme de référence, le Forum mondial a mené l’examen de notre cadre juridique (Phase 1). Antérieurement à cet exaImpôts infos - n° 002 Septembre 2015 49 Horizons men, notre juridiction avait déjà développé des mesures correctives dans le cadre de la loi des finances pour l’exercice 2015. Cet examen s’est soldé par un succès qui permet au Cameroun d’accéder à la phase 2 (effectivité pratique des mécanismes d’échanges de renseignement) la rapprochant ainsi davantage des juridictions transparentes. Aussi, pour accélerer son processus d’accession à la transparence complète, l’administration fiscale camerounaise multiplie les initiatives. Ainsi, le Cameroun a adhéré à la Convention multilatérale concernant l’Assistance Administrative mutuelle en matière fiscale qu’il a ratifiée le 28 avril 2015. Cette adhésion permet de densifier le réseau conventionnel de notre juridiction, jusque-là modeste et limité à une dizaine de juridictions. Ladite convention dont les instruments de ratification ont été transmis au dépositaire entrera en vigueur au 1er octobre prochain. Elle permettra d’étendre de manière significative (entre tous les partenaires économiques de notre pays, y compris les centres financiers off-shore) les possibilités d’échange effectif d’informations à but fiscal de notre juridiction. De même une entité administrative spécialement dédiée à la gestion des mécanismes conventionnels d’assistance administrative en matière fiscale a été mise en place au sein de notre administration. Il s’agit de l’Unité d’Échange International de Renseignements (UEIR). Cette unité est spécialement chargée d’assurer au plan opérationnel la mise en œuvre de l’échange de renseignements en rapports avec les services d’assiette et de collecte de l’information fiscale, mais également dans l’hypothèse où notre juridiction est requise de diligenter la collecte et la transmission aux partenaires conventionnels des informations sollicitées. Au total, la conformité de notre juridiction aux standards internationaux de transparence fiscale est en bonne marche et la mise en œuvre optimale de ces nouveaux outils qui en résultent permettra à notre juridiction d’en tirer le meilleur parti au plan de ses recettes fiscales afin de juguler les effets néfastes que fait peser sur nos recettes, la planification fiscale agressive des opérateurs internationaux. Onanina BOYA NTSANG & Divine ANYE NGANG Echange de renseignements à des fins fiscales Faisons connaissance avec le Forum Mondial L a fraude et l’évasion fiscales menacent sérieusement les fondements et la survie des Etats. Elles consistent à transférer les bénéfices taxables dans des juridictions moins imposées et à réduire au minimum les impôts effectivement payés. Il s’agit de phénomènes complexes, d’envergure nationale et planétaire, qui se nourrissent de la complexité des règles fiscales et du manque de coopération entre les Etats. A l’échelle africaine, l’on estime à FCFA 25 000 milliards le manque à gagner annuel pour nos Etats. Pire, ces ressources qui échappent aux Etats, sont au cœur du financement de nombreuses activités illicites. D’évidence, la fraude et l’évasion fiscales infligent au Cameroun d’importantes pertes de ressources. Il ne peut, à lui seul, trouver une solution 50 Impôts infos - n° 002 Septembre 2015 efficace à ce problème tentaculaire, qui bouscule même les économies les plus solides. La prise de conscience de la communauté internationale face à ces périls est aujourd’hui avérée. De nombreuses initiatives nationales, continentales et mondiales sont en cours d’élaboration ou de mises en œuvre. Le Forum Mondial sur la transparence et l’échange de renseignements à des fins fiscales constitue une réponse multilatérale, structurée et pertinente. I. Qu’est-ce que le Forum Mondial ? Créé en 2001 dans le cadre de la lutte contre les paradis fiscaux, le Forum mondial sur la transparence et l’échange de renseignements à des fins fiscales (le Forum Mondial), est le cadre multilatéral dans lequel s’inscrivent les travaux menés dans le domaine de la transparence fiscale et de l’échange de renseignements par plus de 126 juridictions1 (dont 20 sur le continent africain) et 12 observateurs (organisations internationales) qui participent aux activités du Forum mondial sur un pied d’égalité. Le Forum Mondial est chargé de la surveillance approfondie et de l’examen par les pairs (les pays membres) de la mise en œuvre des standards en matière de transparence et d’échange de renseignements en matière fiscale. Ces standards ont été approuvés par tous les membres du Forum Mondial et s’établissent sur trois axes : - L’échange de renseignements sur demande des informations vraisemblablement pertinentes pour l’administration et l’application de la législation fiscale interne de la partie requérante. La pêche aux renseignements n’est pas Horizons autorisée mais tous les renseignements vraisemblablement pertinents doivent être fournis, y compris les renseignements bancaires et les renseignements détenus par des agents fiduciaires, sans tenir compte de l’existence d’un intérêt fiscal national. - La possibilité d’accéder à des renseignements fiables et l’utilisation des pouvoirs permettant de les obtenir, tout en respectant les droits des contribuables. - Le strict respect de la confidentialité des renseignements échangés. II. Comment adhère t-on au Forum Mondial et où en est le Cameroun ? Le Forum Mondial s’assure que les normes de transparence et d’échange de renseignements à des fins fiscales sont en place partout dans le monde grâce à son suivi, à un processus approfondi d’examen par les pairs. Il met en place également des mécanismes de mutualisation et de mise à niveau : assistance technique, apprentissage entre les pairs et soutien des compétences. Le Cameroun a adhéré au Forum Mondial en 2012 et est soumis depuis 2014 à des examens par les pairs. Les examens par les pairs se déroulent en deux étapes successives : l’examen dit de Phase 1 qui traite du cadre juridique et réglementaire de la transparence et de l’échange de renseignements à des fins fiscales ; et celui dit de Phase 2 portant sur l’application de la norme en pratique. A l’issue de ce processus, un rapport faisant état de la mise en œuvre de l’échange des renseignements est publié. A cet égard, et en vue de s’assurer de la conformité de notre juridiction aux standards internationaux en matière d’échange de renseignements, le Cameroun a été soumis aux examens de phase 1 de septembre 2014 à juillet 2015. Notre cadre juridique a été jugé conforme aux standards internationaux sus évoqués au terme d’un processus rigoureux et d’une évaluation plénière par les autres pays membres. Sur la base de cette appréciation positive par les pairs, l’examen de phase 2 de notre pays interviendra au quatrième Paris, juin 2015, séance d’examen du Cameroun par ses pairs au siège de l’OCDE. trimestre de l’année en cours. Le jugement conforme de notre pays au terme de cette seconde phase lui permettra de participer activement et de façon bénéfique à l’échange de renseignements à la demande dans cette enceinte où la pratique de 126 pays converge et concorde. III. Quel intérêt notre pays peut-il tirer de ce cheminement collectif? La conformité de notre pays aux standards internationaux en la matière présente ainsi un intérêt certain en termes de : Intensification de la lutte contre la fraude et l’évasion fiscale internationales. L’idée centrale de ce cadre multilatéral est de structurer et faciliter l’offre et la demande de renseignements. Depuis deux ans, les efforts de notre pays en ce sens sont louables : signature, ratification et dépôt des instruments de ratification de la convention de l’OCDE en matière d’assistance fiscale mutuelle, densification de notre réseau de conventions fiscales, mises à jour de notre dispositif légal pour faciliter l’accès, la collecte et l’échange de renseignements, conduite excellente de l’examen par les pairs, tenues de deux sessions d’assistance technique , organisation d’une session de formation des inspecteurs vérificateurs sur l’échange de renseignements organisée par le Forum Mondial et dupliquée dans les services déconcentrés de la DGI. Ces actions variées dotent notre juridiction de moyens efficaces pour collecter l’information à caractère fiscal pour ses propres visées. Les prochains mois permettront de collecter ces informations nécessaires pour confondre les fraudeurs, même les plus astucieux. Renforcement de la confiance des investisseurs et amélioration de la visibilité internationale de notre juridiction. La transparence exigée des membres du Forum Mondial est un gage de respectabilité et de confiance vis à vis des investisseurs et des bailleurs de fonds. A cet égard les rapports du Forum Mondial constituent une source importante de notation des juridictions et rassurent les entreprises quant au partage équitable de la charge entre les contribuables et à l’exercice d’une concurrence fiscale loyale entre les entreprises. Amélioration subséquente des recettes fiscales. Lutter contre la fraude et l’évasion fiscales a des conséquences budgétaires évidentes. Rétablir la justice et l’équité fiscales rompues par la fraude et l’évasion, se traduit concrètement par des rappels d’impôts. Au final, la transparence et l’échange de renseignements à des fins fiscales sont le gage de finances publiques robustes (mobilisation accrue des recettes, équité et justice fiscales, confiance des investisseurs) et de l’endiguement des sources de financement des activités illicites qui déstabilisent nos Etats. L’engagement de notre pays au sein du Forum Mondial et le processus vertueux de sa mise en conformité constituent à ces égards des initiatives louables de la part des pouvoirs publiques. Roland ATANGA Inspecteur Principal des Impôts Chef de Division de la Legislation et des Relations Fiscales Internationales Impôts infos - n° 002 Septembre 2015 51 Horizons Festivités du 8 mars 2015 Les femmes illuminent la DGI C e fut pour les femmes de la Direction Générale des Impôts, un de ces instants hors du temps où la tension du dur labeur quotidien s’estompe pour faire place à la décontraction et à la joie de vivre. Un après-midi au cours duquel elles n’ont pas boudé leur plaisir. Articulée autour de l’élection de la miss DGI et d’une rencontre gastronomique, la journée du 08 mars 2015 a été meublée par le discours de circonstance de M. le Directeur Général des Impôts et des prestations musicales. Des artistes camerounais à l’instar de Majoie Ayi, Dynastie le Tigre et bien d’autres ont mis de l’ambiance, amenant les dames à revêtir le temps d’une soirée, le costume d’artistes. Composé de Mme Armelle DIKOS, et MM. Roger MEYONG et Tétulaire FOMENOU, le jury spécialement mis en place pour élire la misse DGI a, après délibération a offert ses faveurs à mademoiselle Carine OKOUND du Centre Divisionnaire des Impôts de Yaoundé IV. Comme les autres candidates l’élue du jour s’est prêtée aux exigences de circonstance. Le Directeur Général des Impôts, MOPA Modeste FATOING, accompagné de ses plus proches collaborateurs étaient également de la fête. Tous ont communié avec ces dames, la preuve d’une belle prise en compte de l’approche genre par la hiérarchie de la DGI. Dans son discours d’ouverture, la présidente du comité d’organisation, Dorothy AGBOR a remercié le DGI pour son engagement en faveur d’une affirmation réelle des femmes en tant 52 Impôts infos - n° 002 Septembre 2015 qu’actrices à part entière dans la dynamique de modernisation de la DGI. Elle a, dans le même temps, rassuré le DGI sur les capacités de celles-ci à faire face aux nombreux défis que doit relever la DGI aussi bien au plan de la mobilisation des ressources publiques qu’à celui de l’amélioration de la qualité du service offert aux contribuables. Elle a en outre dit au Directeur Général des Impôts tout le plaisir qu’ont les dames de la DGI à travailler et à évoluer au sein de cette institution. La participation du patron des impôts aux festivités du 08 mars a démontré l’intérêt qu’il portait aux dames de la DGI. Il a d’ailleurs révélé dans son discours que prendre part à cette fête était un moyen de témoigner aux femmes non seulement sa sympathie mais aussi sa volonté d’accompagner leur épanouissement. Le DGI en a donc profité pour souligner le rôle éminent que jouent les femmes dans la société en général et au sein de la DGI en particulier. Cerise sur le gâteau, le banquet offert par « la DGI au féminin » avait comme particularité d’être composé des mets de l’ensemble des dix Régions du Cameroun. Un vrai régal ! La 30ème édition de la journée internationale de la femme a été un grand moment de partage à la DGI. Horizons Au delà des agapes, la reflexion La conférence-débat organisée le vendredi 6 mars, sur le thème « Beijing 20 ans plus tard : la dynamique féminine au sein de la DGI » a été une occasion pour l’invitée, la journaliste Madeleine MEMB de rappeler les douze points des travaux de la Conférence de Beijing de 1995. Partant du contexte et de la philosophie ayant justifié la tenue de cette conférence internationale historique et à forte résonnance, elle a abouti aux mutations observées dans la gestion de la femme au sein de l’administration fiscale camerounaise vingt ans plus tard. Une analyse du niveau de responsabilités accordé aux dames à la DGI fait état d’une nette évolution. L’étude indique qu’à ce jour, une dizaine de femmes occupent les postes de directeur et de sous-directeur. Cela a permis de classer l’administration des impôts parmi celles qui favorisent le plus l’épanouissement des femmes dans leur milieu professionnel. Madeleine MEMB s’est ensuite appesantie sur le leadership féminin au sein de la DGI, du point de vue des conditions juridiques et de l’égalité des genres. Elle a néanmoins suggéré une meilleure prise en compte de l’approche genre. Selon elle, une cellule devrait être créée au sein de la Mutuelle des Personnels des Impôts (MUNDI), pour servir d’interface entre la hiérarchie et les femmes. Afin de palier les difficultés auxquelles fait face la gent féminine, elle propose aussi la systématisation du mentorat, qui favorisera d’après elle, une harmonie entre les femmes et une amélioration des relations humaines à toutes les échelles de l’administration. La remise en forme à l’ordre du jour Le lancement de la marche sportive à partir de la DGI s’est effectué le samedi 7 mars dès 6 heures par le Directeur des Grandes Entreprises. Aussi bien les hommes que les femmes ont répondu présent à cette séance de remise en forme qui a permis de sillonner multiples artères de la capitale. C’est dans la plus grande convivialité que l’itinéraire retenu a été parcouru : Bastos, Rond Point Nlongkak, quartier Fouda, Elig Essono, Montée âne rouge et retour à la DGI. De nombreux hommes étaient aux côtés des dames en guise d’harmonie et de solidarité. On pouvait voir noyés dans les rangs le Directeur des Grandes entreprises, le Directeur des Affaires Générales, le chef de Division des Enquêtes, de la Programmation et du suivi du Contrôle Fiscal mais aussi de nombreux cadres et agents de la DGI. Un parfait moment de communion en somme, qui gagnerait à être renouvelé. Le moins que l’on puisse dire, c’est que la fête était belle. Nicole ONDOUA Inspecteur des Impôts Les femmes de la DGI au Boulevard du 20 mai Impôts infos - n° 002 Septembre 2015 53 Horizons 129ème fête internationale du travail Le Directeur Général des Impôts à coeur ouvert avec les travailleurs A l’occasion de la fête du travail célébrée avant le jour-j à la DGI, Modeste Mopa a prêté une oreille particulièrement attentive aux préoccupations des personnels «contractuels» de la maison impôts. L a 129ème Fête Internationale du Travail s’est célébrée au Ministère des Finances le 1er mai 2015 dernier sur la thématique : « Construire l’avenir du Cameroun dans la paix, la solidarité et le travail décent ». La Direction Générale des Impôts elle, a anticipé ses activités le 24 avril 2015 pour se conformer au programme de la Commission d’Organisation mise sur pied par le Ministre des Finances, dont le Secrétaire Général du MINFI assurait la présidence. Contrairement aux précédentes qui avaient tendance à se limiter au défilé, l’édition 2015 s’est inscrite dans la logique des réformes actuellement en cours à la DGI. En effet, une conférence-débat a été organisée sur le 54 Impôts infos - n° 002 Septembre 2015 Le DGI s’adressant à son personnel thème « Comment se faire bâtir une maison ? » ; le personnel a également eu droit à un repas solennel au cours duquel il a communié avec le Directeur Général, et échangé avec lui à travers le porte-parole des Délégués du personnel, Monsieur ABBE Jean Eric. La somptueuse salle de conférences de la Caisse de Stabilisation des Prix des Hydrocarbures (CSPH) a servi de cadre à la conférence qui était animée par des experts venus du Ministère des Domaines, du Cadastre et des Affaires Foncières (MINDCAF), du Crédit Foncier (CFC) et de la Mission de Promotion des Matériaux Locaux (MIPROMALO). Une centaine de personnels y ont pris part ; le Directeur Général des Impôts Monsieur Modeste MOPA FATOING, empêché, s’est fait représenter par le Sous-directeur du Personnel. L’intervention de Monsieur Etienne ETOM, Chef de Service des Constructions au MINDCAF a porté sur le cadre légal et réglementaire de l’acquisition d’un titre foncier. Le propos de Madame ETOH Helvire, Chargée de clientèle à l’Agence Régionale Crédit Foncier du Cameroun du Centre, a lui, porté sur les opportunités de financement des projets immobiliers développées par son institution, singulièrement celles visant les agents publics. A l’évidence c’est la MIPROMALO qui retiendra le plus l’attention de l’assistance. Le Chef de Département de la construction de cette institution, Monsieur BEDIME Robert, a en effet fait valoir son expertise en matière de conception et de construction de logements offrant un rapport qualitéprix des plus compétitifs de la place. Horizons Le personnel à la reception offerte par le DGI De riches échanges ont suivi chacune de ces interventions dont l’opportunité et la pertinence ont été saluées par la majorité des participants. En revanche, un consensus a semblé se dégager sur l’existence d’une inadéquation entre la procédure et le coût formels d’acquisition du titre foncier indiqués par le mandataire du MINDCAF et les pratiques ayant cours sur le terrain. L’inaccessibilité financière des crédits proposés par le CFC a également été décriée par les Agents de l’Etat référant du Code du Travail (AERCT), et même les Fonctionnaires. Toutefois, l’ambiance était à la satisfaction générale. D’aucuns ont même souhaité voir approfondie et développée dans le sens d’une plateforme avec la Mutuelle du Personnel des Impôts (MUNDI), la collaboration avec la MIPROMALO. Après la CSPH, le personnel s’est déporté vers le parking arrière du bâtiment abritant les services centraux de la Direction Générale des Impôts. Le décor était celui des grands jours, avec un buffet distingué de par sa quantité et sa qualité. Quatre temps forts ont marqué cette séquence : La mise en place, l’échange entre le DGI et le représentant des Délégués du personnel, le repas et le tour du DGI dans les chapiteaux pour échanger individuellement avec le personnel. La participation de nombreux Inspecteurs et Contrôleurs des Impôts à cette cérémonie généralement attribuée aux seuls AERCT a contribué à en faire un grand moment de communion et de sympathie pour l’ensemble du personnel de notre institution. Témoignage Au cours de l’échange avec le porte-parole des Délégués du personnel Monsieur ABBE jean Eric, celui-ci a fait le tour des préoccupations des AERCT. En réaction, le DGI va apprécier la courtoisie du ton et la franchise du propos avant d’enchaîner avec sa réaction. De la question des primes à la responsabilisation des AERCT, de la gestion de la MUNDI aux conditions de travail, de l’implication des AERCT dans les travaux techniques à la prise en charge des heures supplémentaires et du travail du week-end, rien ne sera éludé ou omis, le DGI ne fera aucune fuite en avant. L’on retiendra qu’il partage les préoccupations pertinentes et légitimes des AERCT et les adresse progressivement dans la mesure du possible, comme en témoigne la responsabilisation progressive et à des postes non moins importants et délicats, de certains « Contractuels ». En revanche, il a rappelé avec insistance que la clé d’une carrière épanouie se trouve dans la quête permanente de l’exemplarité, la performance, la probité et le professionnalisme. Il s’est enfin dit disposé, sous réserve de la courtoisie d’usage, à renforcer le dialogue avec le personnel relevant du Code du travail directement ou au travers de ses Délégués qui peuvent le rencontrer en cas de besoin. Au-delà des réjouissances populaires qui participent à détendre une atmosphère professionnelle en permanence à l’épreuve de la quête de recettes fiscales toujours plus importantes, ce 24 avril 2015 aura permis de se rendre à l’évidence que la paix, la solidarité et la recherche de meilleures conditions de travail préoccupent la hiérarchie de la Direction Générale des Impôts et du Ministère des Finances. Comment pourrait-il en être autrement ? La sérénité du climat social ne constitue –t-elle pas un levier déterminant de performance pour toute administration se voulant sérieuse à l’instar de la DGI ? Sauf à être de mauvaise foi, un sentiment familial fondé sur la solidarité et le partage de valeurs citoyennes est en pleine émergence à la DGI. Les principaux éléments structurants de cette famille « Impôts » sont la MUNDI d’une part, et d’autre part le partage d’un même environnement professionnel qui contribue au fil du temps à enrichir les rapports interpersonnels et à relever les aptitudes techniques et déontologiques des AERCT de sorte à les arrimer graduellement aux exigences de l’activité fiscale et de l’Administration publique. L’on note également au terme de ces festivités, que le dialogue social s’implante davantage avec une reconnaissance accrue du rôle du Délégué du personnel et une conscientisation progressive de celui-ci quant à l’importance et aux implications de son mandat. Il reste à espérer que d’ici à la 13ème édition de la Fête Internationale du Travail, de nouvelles avancées soient enregistrées. Rendez-vous est donc pris pour cette échéance. Jean Eric ABBE Cadre Contractuel Direction du Recouvrement et des Valeurs Fiscales Impôts infos - n° 002 Septembre 2015 55 Le Directeur Général des Impôts a pris l’habitude de s’adresser à son personnel de façon régulière à travers les lettres. Nous publions ci-dessous, la 3ème et la dernière en date. LETTRE AU PERSONNEL DE LA DIRECTION GENERALE DES IMPOTS Yaoundé, le 14 juillet 2015 Cher(e)s collègues, Mesdames, Messieurs, Dans ma dernière lettre que je vous ai adressée le 07 juillet de l’année dernière, je vous félicitais pour les performances réalisées par notre administration fiscale et les réformes engagées pour sa modernisation. Rappelant par ailleurs la place centrale de cette administration dans le financement du budget de l’Etat dans un contexte de transition fiscale, je vous invitais à redoubler d’effort pour mobiliser davantage de ressources en offrant un service de meilleure qualité à nos usagers. Nous nous étions assigné l’ambition de contribuer à hisser notre système fiscal au niveau des standards internationaux. Je voudrais par la présente lettre vous inviter à marquer un temps d’arrêt pour apprécier le chemin parcouru, évaluer nos acquis et nos défis, afin de mieux nous projeter vers l’avenir. Nous nous prêterons à cet exercice à un triple point de vue. D’abord au plan de nos performances quantitatives, ensuite au plan des réformes structurelles engagées et en fin au plan des conditions de travail du personnel. En ce qui concerne nos performances quantitatives, nous pouvons tous être fiers de constater que le cap que nous nous sommes fixés est maintenu. Au terme de l’exercice 2014, la DGI a mobilisé F CFA 1 387 milliards sur un objectif de F CFA 1 240 milliards, soit un taux de réalisation de 111%. Bien plus, par rapport à l’exercice 2013, notre rendement a connu une progression de 12,7% en valeur relative et F CFA 156,7 milliards en valeur absolue. Cette bonne dynamique s’est poursuivie au cours du premier semestre de l’exercice 2015, avec un rendement se situant à F CFA 824,1 milliards* sur un objectif de F CFA 739,9 milliards, soit un taux de réalisation de 111,3%*. Le fait notable au cours de ce semestre qui vient de s’achever est que toutes les structures de production ont, pour la première fois, relevé le défi de tenir chacun son poste en réalisant voire en dépassant les objectifs quantitatifs assignés. Ces performances satisfaisantes sont le fruit de vos efforts constants, conjugués aux effets, déjà perceptibles, des réformes engagées et des mesures fiscales nouvelles prises. Permettez-moi de vous en remercier et de vous féliciter. Mais comme nous l’avons toujours soutenu, elles traduisent également l’existence de marges de progression pour notre administration fiscale. C’est la raison pour laquelle nous devons nous mobiliser davantage. Le contexte actuel marqué par des défis sécuritaires, économiques et sociaux nous y oblige d’ailleurs. La poursuite de l’assainissement du fichier des contribuables qui sera dorénavant regardé de très près, le renforcement de nos capacités opérationnelles en matière de recouvrement, la redynamisation de la fonction de recherche avec le déploiement des brigades régionales d’enquêtes, l’entrée en vigueur de la convention multilatérale de l’OCDE et la réactivation de la plateforme d’échange de renseignements avec la DGD, l’amélioration de la programmation et du suivi du contrôle fiscal, le raffermissement du rôle de l’ISI désormais rapprochée des services opérationnels, la mise en place des outils de contrôle de gestion, sont autant de leviers sur lesquels nous allons nous appuyer pour relever le niveau de mobilisation des ressources. S’agissant des réformes structurelles entreprises, la réorganisation des services axée sur l’optimisation de la segmentation de 56 Impôts infos - n° 002 Septembre 2015 notre population fiscale et la rationalisation de nos méthodes de travail, a déjà ses points d’ancrage. Ainsi, le recentrage de la DGE sur la gestion des risques spécifiques aux véritables grandes entreprises a permis d’améliorer de manière substantielle les performances de cette structure. La réforme des CIME a contribué à relever significativement la part du segment des moyennes entreprises dans le rendement global de la DGI. La réorganisation en cours des CDI marquera le parachèvement de ce processus. Au plan de la rationalisation des méthodes de travail, l’introduction de la spécialisation par tâche nous a permis de gérer les risques d’indiscipline fiscale avec plus d’efficacité et d’offrir une meilleure qualité de service à nos usagers. Sur cette question de qualité de service, nous pouvons également nous féliciter des réformes de simplification menées. La mise en place effective de la télé déclaration pour les grandes entreprises, l’implémentation du Mobile Tax et de la déclaration pré-remplie, sont caractéristiques de ces évolutions importantes. Si ces réformes sont des acquis indéniables, il importe de les consolider en améliorant la fonctionnalité de ces outils et en les étendant dans les autres structures de la DGI. La télé déclaration sera ainsi progressivement déployée dans les CIME et le Mobile Tax ouvert pour le paiement des autres prélèvements aujourd’hui réglés en espèces. S’agissant des conditions de travail, nous nous étions fixé comme objectif de les améliorer progressivement. Même si beaucoup reste à faire, nous pouvons légitimement nous réjouir des efforts enregistrés. Le cadre de travail s’améliore peu à peu ; les primes sont, comme les remises, dorénavant versées à un rythme trimestriel ; des véhicules de fonction et de service ont été mis à la disposition des structures opérationnelles et des principaux responsables, renforçant leur efficacité dans l’accomplissement de leurs missions. Ces efforts seront soutenus et dans la mesure du possible, amplifiés. Le lancement du projet de construction du nouvel immeuble siège de la DGI permettra à notre administration de mieux servir l’Etat et les usagers tout en garantissant des meilleures conditions de travail au personnel. La pose prochaine de la première pierre du centre des sports et loisirs de la MUNDI contribuera à un meilleur épanouissement de la famille « impôts ». Des démarches sont en outre entreprises afin de permettre une gestion en interne des actes de carrière (avancement, reclassement, non logement, et autres documents) par la Sous-Direction des Ressources Humaines. Des études sont également en cours en vue de la mise en place d’un véritable centre de perfectionnement au profit de l’ensemble du personnel. Voilà chers Collègues, Mesdames Messieurs, la situation de notre administration à ce jour ainsi que les perspectives pour l’avenir. Je vous invite à vous mobiliser davantage pour l’édification d’une Direction Générale des Impôts moderne qui comble toutes les attentes placées en elle. Les attentes de l’Etat en terme de financement des politiques de développement, les attentes des usagers en terme d’amélioration du climat des affaires et les attentes, non moins légitimes, des personnels, en terme d’amélioration des conditions de travail. Je vous souhaite à toutes et à tous bonnes vacances et une meilleure santé. (é) Le Directeur Général des Impôts MOPA Modeste FATOING *Chiffres provisoires au 30 juin 2015 qui ont évolué entre temps The Director General of Taxation has made it a duty to regularly adress his staff through letters. We here below publish his third and most recent letter. LETTER TO THE STAFF OF THE DIRECTORATE GENERAL OF TAXATION Yaounde, 14th July 2015 Dear Colleagues, Ladies and Gentlemen, In my previous letter sent to you on the 7th of July last year, I congratulated you on the performances registered by our tax administration and the reforms undertaken towards its modernization. While reminding you of the vital role played by this administration in financing the State’s budget amidst the fiscal transition context we currently faced, I called upon you to redouble your efforts in mobilizing more tax yield by providing better services to our taxpayers. We were therefore assigned the task of fine-tuning our tax system to tally with international best practices. That said I now require that you take a while to appreciate the progress made so far, evaluate our achievements and our challenges, in the bid to better project ourselves into the future. This shall be done from three perspectives. Firstly, in terms of quantitative performance, followed by the structural reforms undertaken and lastly with the working conditions of the staff. With regards to our quantitative performance, we can all be proud of the fact that the course we set ourselves has been maintained. At the end of the 2014 fiscal year, the DGT mobilized revenue amounting to F CFA 1,387 billion as against the F CFA 1.24 billion target it was assigned, be it a 111 % achievement rate. Moreover, compared to the 2013 fiscal year, our performance witnessed a 12.7% increase in relative terms and FCFA 156.7 billion in absolute terms. This positive trend has been maintained in the course of the first half the 2015 fiscal year, with the tax yield standing at F CFA 824.1 billion* as against a target of F CFA 739.9 billion, representing an achievement rate of 111.3 %*. The most outstanding event in the course of the just ended semester is the fact that all production units have for the first time met the challenge of realizing and even exceeding the quantitative targets assigned them. These satisfactory achievements are thanks to your tireless efforts, combined with the already visible effects, of the reforms and new tax measures taken. Allow me thank and congratulate you once more. Notwithstanding, as we have always stated, these equally translate the existence of the room for improvement for our tax administration. That is the reason why we have to redouble our efforts. We are even more compelled to do so due to the current context marked by security, economic and social challenges. The ongoing cleaning up of the tax payers index on which much emphasis shall be placed, the revitalization of the investigation function via the deployment of regional investigation brigades, the entry into force of the multilateral convention of the OECD and the reactivation of the information exchange platform with the Customs Department, the improvement of the programming and monitoring of tax audits, the strengthening of the role of the internal audit department which is now closer to operational services, the development of management control tools, are all levers on which we shall rely upon to improve on the level of tax yield collected. With regards to the structural reforms undertaken, the organizational restructuring of our services centered on optimizing taxpayers segmentation and rationalizing our working methods, already has its anchor points. Thus, the focus of the Large Tax Unit on the manage- * Provisional figures as of June 30th, 2015 wich have evolved within time ment of risks specific to actual large companies substantially helped to improve the performance of this structure. The reform of the Medium Size Taxpayers Units contributed to significantly increase the share of medium-sized companies in the overall performance of the DGT. The ongoing reorganization of the Divisional Tax Centers will mark the completion of this process. Regarding the rationalizing of working methods, the introduction of labour specialization has enabled us better manage tax compliance and improve on the quality of services offered to our taxpayers. Pertaining to the quality of services rendered, we can rightly give ourselves a pat on the back for the simplification reforms realized so far. The effective implementation of e-filing for large companies, the advent of the Mobile Tax and pre-filled tax returns, characterize these important developments. Though these reforms are undeniable achievements, it remains inevitable that they be sustained, improved upon and expanded to other structures of the DGT. As such, e-filing shall be gradually deployed to the Medium Size Tax Payers Units while the Mobile Tax opened for the payment of other taxes now settled in cash. With regards to working conditions, we set ourselves the target to ameliorate our working conditions. Though much remains to be done, we can legitimately laud certain strides taken so far. The working conditions are progressively being improved upon, bonuses as well and gratifications are henceforth paid quarterly, service cars have been allocated to operational units and certain key officials to enable them better perform their missions. These efforts would be sustained and if possible improved upon. The launching of the construction of a new headquarters building for the DGT will allow our administration provide better services to the State and taxpayers while ensuring better working conditions for the staff. The laying of the foundation stone for the sports and leisure centre of the Mutual Assistance Fund (MUNDI) will help in the better fulfillment of the “taxation” family. Steps have equally been taken to internally manage the career profile of staff with the issuance of certain administrative documents (advancements, reclassifications, housing allowance, and other documents) by the Human Resources Sub-Department. Studies are also underway for the establishment of a proper human resources development center. Dear colleagues, ladies and gentlemen, that is the situation of our administration to date and its prospects for the future. I now urge you to work tirelessly in building a tax administration capable of respecting the expectations bestowed upon it. These include the expectations of the state in raising revenue to fund development policies, those in favour of the tax payers with regards to the enhancement of an enabling business climate and none the less, for the staff in terms of the improvement of working conditions. I wish you all happy holidays and good health. (é) The Director General of Taxation MOPA Modeste FATOING Impôts infos - n° 002 Septembre 2015 57 58 Impôts infos - n° 002 Septembre 2015 60 Impôts infos - n° 002 Septembre 2015