Pakistan - Théâtre de la Ville
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COMMUNICATION anne-marIe bIgorne [email protected] 01 48 87 87 39 jacquelIne magnIer [email protected] 01 48 87 84 61 marIe-laure vIoleTTe [email protected] 01 48 87 82 73 ADMINISTRATION 16 quai de gesvres 75180 Paris cedex 04 I 01 48 87 54 42 SAISON 2012 I 2013 SANAM MARVI chant Pour la PremIère foIs à ParIs ali babar NEY I ajmal muhammad TABLA I amanat ali HARMONIUM Pakistan → ThéâTre des abbesses I 31 RUE DES ABBESSES PARIS 18 samedI 1er décembre 17 h TarIf d 20 € // jeunes 15 € locaTIon 2 PLACE DU CHÂTELET PARIS 4 // 31 RUE DES ABBESSES PARIS 18 // 01 42 74 22 77 //wwww.theatredelaville-paris.com → ThéâTre des abbesses I 31 RUE DES ABBESSES PARIS 18 samedI 1er décembre 17 h SANAM MARVI chant Pour la PremIère foIs à ParIs ali babar NEY I ajmal muhammad TABLA I amanat ali HARMONIUM Pakistan LA PACIFIQUE GUERRIÈRE DU SOUFISME sanam marvi, vingt-six ans, est l’héritière la plus en vue de l’immense tradition du chant soufi, et ce à la suite de Abida Parveen qu’elle admire : « Nous avons eu le même maître », sourit cette jeune femme née à Dadu dans le Sindh, terre du vénéré poète soufi, Shah Abdul Latif Bhittai dont le sanctuaire – durgah – est un haut lieu de culte. À la vaillante beauté de Sanam Marvi fait écho celle de sa voix, qui fond d’un coup d’aile sur le cœur, caresse les siècles, embrasse les vastes paysages où naquit la poésie soufie. Sanam Marvi a un don qui, tous les jours dit-elle, lui fait bénir la mémoire de son père, Faqir Ghulam Rasool, un chanteur soufi qu’elle accompagna dès l’enfance dans les durgah. Ce père lui transmit cette haute tradition Kâfi du Sindh et du Penjab (chants religieux basés sur des mélodies populaires). « À quatre heures du matin, mon père nous réveillait pour la prière, se souvient-elle. Ensuite, pendant deux ou trois heures, il chantait, jouait de l’harmonium, m’initiait à la poésie. Après la sieste de l’après-midi, on recommençait à travailler ». Elle avait sept ans quand, accompagnant son père à Radio Pakistan, elle l’attendit dans le jardin et n’eut de cesse que de passer à son tour une audition. Elle en avait treize lorsqu’elle se produisit la première fois lors d’un festival à Islamabad. Elle perfectionne sa technique auprès d’Ustah Fateh Ali Khan de l’école de Gwalior. Très vite au Pakistan- ce pays où il y a une musique pour chaque joie et chaque peine de la vie- chacun connaît sa voix voilée d’âme (ailleurs, on parlerait de soul) qui excelle à sertir les joyaux de la poésie soufie. Aujourd’hui, le talent de Sanam Marvi dépasse les frontières, jusqu’à Bollywood et aux ÉtatsUnis. Le Coke Studio de Karachi, une chaîne musicale née en ThéâTre de la vIlle ParIs • PakIsTanI • saIson 2012-2013 2008, l’invite régulièrement à ses « Saisons » télévisées, des émissions très suivies, dans l’air du temps voire kitch parfois (certaines sont consultables sur you tube). Sanam Marvi jamais ne s’y départ de sa paisible qualité de présence, où son souffle prend sa source et ses vertigineuses mélopées. Bien sûr, elle peut, tout comme le fit Nusrat Fateh Ali Khan, être parfois tentée de se confronter à d’autres styles de musique, et d’ailleurs c’est aussi ainsi que la musique traditionnelle pakistanaise est devenue si populaire et résonne des boutiques de rue de Karachi aux grands festivals internationaux. Mais jamais Sanam Marvi ne perd de vue sa source, et elle tient à se produire toujours lors des Urs, ces grandes fêtes mystiques qui attirent des milliers de fidèles dans les durgah. Parmi les poètes mystiques soufis qui veillent à son chevet, il y a Shah Abdul Latif Bhittai, Sachal Sarmast, et Baba Bullet Shah qui au XVIIIe siècle écrivait : « Vous lisez et écrivez une multitude de livres/Jetez-les au loin !/La lumière est autour, mais plongée dans l’obscurité/Si la vérité a été trouvée/devenez alors sourds et muets ». Entre tous les instruments de musique, Sanam Marvi avoue une tendresse particulière pour le ney (la flûte) « parce qu’il est le plus proche de la voix humaine », ditelle. Mariée et mère de trois enfants, Sanam Marvi vit à Lahore. « Il est de mon devoir de transmettre la musique et la poésie soufie, leur message de tolérance et de paix », précise-t-elle. odile quirot