*Initialement publié dans le Winnipeg Free Press, mai 2015 Budget

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*Initialement publié dans le Winnipeg Free Press, mai 2015 Budget
 *Initialement publié dans le Winnipeg Free Press, mai 2015
Budget rénovations
Rachel a un nouvel emploi, une nouvelle maison et entame une nouvelle étape de sa vie avec
son conjoint.
Leur maison aurait besoin d’être remise au goût du jour, et pas seulement sur le plan de la
déco, alors Rachel et son copain prévoient d’importantes rénovations.
« Nous prévoyons investir entre 70 000 $ et 100 000 $ », affirme Rachel qui, dans la trentaine
avancée, gagne un salaire annuel de 85 000 $ dans le secteur privé.
« Comme je viens de commencer un nouvel emploi, je n’ai pas encore reçu de paie. »
Pour le moment, le couple doit 205 000 $ sur une maison qui en vaut environ 400 000 $. Ils se
partagent le versement hypothécaire de 612 $ aux deux semaines ainsi que les autres
dépenses courantes.
Ils s’attendent à une hausse de 300 $ de leurs versements hypothécaires aux deux semaines
s’ils vont de l’avant avec les rénovations.
« Quoi qu’il arrive, je veux avoir remboursé l’hypothèque à 60 ans, âge auquel j’aimerais
prendre ma retraite. »
Jusqu’à maintenant, Rachel a versé d’importantes cotisations à son REER et à son CELI, car
elle ne participe à aucun régime de retraite collectif. En tout et pour tout, elle économise plus de
1 200 $ par mois et son épargne s’élève à 150 000 $, dont 25 000 $ dans un compte d’épargne
non enregistré découlant de la vente de son ancienne maison.
« Il me reste de l’argent à la fin du mois, mais rien d’astronomique », dit-elle en ajoutant que les
capitaux de son CELI sont investis dans des CPG et des comptes d’épargne à faible
rendement.
« Ma plus grande préoccupation est l’incidence qu’auraient les rénovations sur ma capacité
d’épargner et sur les liquidités dont je dispose à chaque paie. »
La planificatrice financière agréée Karen Diamond, de Diamond Retirement Planning à
Winnipeg, croit que Rachel est mieux de s’en tenir à sa stratégie d’épargne.
« Elle doit épargner le plus possible maintenant afin d’accumuler le capital qui lui permettra de
générer le revenu dont elle aura besoin pour prendre sa retraite à 60 ans. »
Une fois à la retraite, son épargne devra lui permettre de retirer environ 50 000 $ par année
lesquels, combinés aux prestations du RPC (réduites, puisque anticipées), devraient suffire à
couvrir ses besoins essentiels et ses dépenses discrétionnaires, du moins, si l’on tient compte
de ses dépenses actuelles.
« En étant prudent et en tenant compte d’un taux de rendement global d’environ 4 % sur les
placements de son REER, et d’un rendement moindre sur les placements de son CELI qui sont
investis dans des CPG et des comptes d’épargne à faible rendement, elle devra avoir accumulé
quelque 800 000 $ à 60 ans. »
Si elle adopte une nouvelle stratégie d’épargne relativement à son CELI, elle pourrait disposer
d’un revenu libre d’impôt plus important à la retraite, ce qui couvrirait des dépenses plus
substantielles comme une nouvelle voiture, des rénovations domiciliaires et des voyages.
« Elle devrait au moins envisager un fonds de revenu prudent pour son CELI afin de profiter
d’une croissance légèrement plus importante que l’inflation. Elle devrait aussi utiliser ses droits
de cotisation au CELI, qui s’élèvent maintenant à 10 000 $ par année, afin de faire fructifier son
épargne (ses 25 000 $) », suggère Mme Diamond.
Rachel devrait en outre continuer à cotiser autant qu’elle le peut à son REER, car non
seulement il lui fournira le capital dont elle aura besoin à sa retraite, mais c’est aussi un bon
outil de planification fiscale.
« En tenant compte du salaire de Rachel, les cotisations à un REER sont avantageuses, car
elles lui permettent d’économiser 39,4 % d’impôt sur chaque dollar cotisé, ajoute Mme Diamond.
Grâce à une planification adéquate, le taux d’impôt sur le revenu de retraite produit par son
épargne sera moins élevé, par exemple 27,75 % ou moins. »
Bien que Rachel soit en voie de pouvoir prendre sa retraite à 60 ans si elle continue à épargner
de la sorte, les rénovations importantes prévues par le couple pourraient nuire à son plan.
Mme Diamond croit que Rachel et son conjoint doivent se poser les questions suivantes avant
d’aller de l’avant : l’argent investi fera-t-il croître la valeur de la maison à même hauteur?
Qu’arrivera-t-il si nous vendons la maison avant d’avoir remboursé l’hypothèque? Serons-nous
capables de respecter notre budget de rénovations, si l’on tient compte du fait que le
dépassement de coût des projets de rénovation est monnaie courante?
Et, la question la plus importante, à quel point Rachel tient-elle à prendre sa retraite à 60 ans?
Mme Diamond leur suggère d’user de prudence, car l’augmentation de leurs dettes aura une
incidence sur leurs liquidités plus importante que ce à quoi ils s’attendent. Rachel n’a d’ailleurs
pas encore touché sa première paie, elle ne connaît donc pas le montant net dont elle
disposera.
Ils doivent aussi revoir leur budget qui ne tient pas compte de tout, ce qui devra être le cas s’ils
prévoient augmenter leurs dettes de 100 000 $. Par exemple, il n’inclut pas les taxes foncières.
De plus, la majorité de leurs dépenses semblent de vagues estimations.
« À moins de faire le suivi de chaque sou dépensé pendant plusieurs mois, voire une année, il y
a de fortes chances qu’ils sous-estiment leurs dépenses, comme la plupart d’entre nous »,
affirme Mme Diamond.
Cette étape est très importante, surtout que Rachel a mentionné ne pas disposer d’énormément
de liquidités à la fin du mois.
Rachel devrait aussi envisager des moyens d’accroître ses liquidités, notamment de demander
qu’on rajuste son salaire net en fonction des cotisations à son REER, au lieu d’attendre de
produire sa déclaration de revenus pour toucher son remboursement.
« Si ses retenues fiscales étaient moins importantes chaque mois, elle serait plus en mesure de
répondre à ses besoins de liquidités. »
Rachel aura sûrement besoin d’un maximum de rentrées additionnelles, surtout qu’elle devrait
prévoir souscrire une assurance qui protégerait son plan financier.
Si son employeur n’offre aucune assurance, elle devrait penser à souscrire une assurance
maladies graves et invalidité.
« C’est très important, car une maladie ou une blessure pourrait avoir de sérieuses
répercussions sur son plan d’épargne et sur sa capacité à assumer ses dépenses mensuelles
de base, ajoute Mme Diamond. Si elle n’a pas intégré ces dépenses dans son budget mensuel,
elle doit considérer ces primes comme des dépenses essentielles. »
En résumé, Rachel a beaucoup de choses à considérer avant d’entreprendre ses rénovations
domiciliaires. Selon Mme Diamond, ses objectifs sont atteignables s’ils respectent un plan
rigoureusement détaillé. Pour cette raison, Rachel devrait demander conseil à un planificateur
financier qui l’aidera à envisager toutes les options qui s’offrent à elle avant de prendre des
décisions lourdes de conséquences.
« Elle devra faire des compromis, affirme Mme Diamond. Viser un taux de rendement
raisonnable sur ses actifs, prendre un peu plus de temps pour rembourser son hypothèque et,
oui, reporter sa retraite semblent toutes des stratégies qui, combinées à une stratégie
d’épargne offensive, lui permettront d’optimiser ses résultats. »

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