enseignants volontaires

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enseignants volontaires
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COTE D’IVOIRE : FORMATION ET INTEGRATION DES « ENSEIGNANTS
VOLONTAIRES » DES EX-ZONES REBELLES DANS L’ENSEIGNEMENT PRIMAIRE
Document présenté au séminaire sur le DDR ; Tunis les 5 et 6 Juin
2013
Par Komi Paul DOUGNA, Economiste, Département du Développement
Humain , Banque africaine de développement 1
La problématique de l’intégration des enseignants
volontaires dans le corps des enseignants à statut
Tableau 1 Proportion
régulier est née dans plusieurs pays africains dans
d’enseignants du primaire
non prise en charge par
les années 80 à la suite des mesures d’ajustements
l’Etat
structurels. En effet, les états n’ayant plus de
ressources financières nécessaires pour assurer le
Guinée Bissau
31
recrutement d’un nombre croissant d’ enseignants
Côte d'Ivoire
7,5
pour faire face à la demande soutenue des
Mali
84
populations pour l’éducation de leurs enfants , (mis à
Niger
78
Togo
23
la retraites pour réduire la masse salariale) ont dans
Ouganda
32
plusieurs pays (Sénégal, Mali, Ouganda, Togo) créé
un corps d’enseignants sous- payés. Ces enseignants
Sources UNESCO :
dits volontaires doivent être distingués des
Pôle de Dakar,
2012
enseignements communautaires qui offrent leurs
compétences dans les écoles créées par les
communautés villageoises ou les ordres religieux. Ils sont en effet, directement recrutés par
les parents qui en raison de l’incapacité financière des Etats ont dû suppléer à l’offre
d’éducation. Les enseignants volontaires, lorsqu’ils constituent une proportion non
négligeable du corps enseignants deviennent une force politique et sociale qui souvent a été
en mesure d’imposer à l’Etat la reconnaissance des mêmes droits et avantages que les
autres enseignants titulaires comme ce fût le cas au Sénégal. En Côte d’Ivoire, les
enseignants recrutés d’abord par les communautés de base sont devenus un enjeu
politique voire social majeur.
Ce document présente une étude de cas de l’expérience
réalisée en Côte d’ivoire dans le cadre d’un projet financé par le Groupe de la Banque
africaine de développement (BAD). L’étude est structurée en trois parties. La première
partie examine le contexte du pays et celui de l’intervention de la BAD. La seconde examine
1
Je voudrais exprimer ma gratitude aux collègues qui ont enrichi ce document de leurs commentaires En
particulier Mariane Sy-Lemaire et Borel FOKO Tagne tous deux de la BAD et Awa Kamara , responsable du
suivi-évaluation du projet PAIMSC
Toute opinion émise dans ce document n’engage que son auteur .
2
les principaux protagonistes de l’expérience ainsi que la conduite de l’intégration des
enseignants volontaires Enfin, une dernière partie examine les résultats et les effets de
cette expérience conduite entre 2009 et 2012.
1
Contexte et les acteurs de l’intégration
des enseignants volontaires dans le corps des
enseignants réguliers
1.1
Contexte socio politique de la crise
ivoirienne de 2002
La crise ivoirienne de 2002 s’est déclenchée dans
un contexte de débats identitaires et son
corollaire à savoir : l’exclusion d’une partie de la population qui elle se réclamait être une
partie intégrante de la nation ivoirienne. La guerre déclenchée en septembre 2002 serait
donc une initiative extrême, après l’échec et ou la non application des principales
recommandations des conclusions du dialogue national organisé en 2001 entre tous les
partenaires de la vie politique économique et sociale du pays. La crise a connu des épisodes
dramatiques(2002, 2004 et 2006) et des périodes de négociations et d’accalmie relative
jusqu’à l’avancée significative des Accords politiques de Ouagadougou (APO, 2007) qui a
entre autre consacré le partage du pouvoir entre le gouvernement légitime et l’ex- rébellion
, ce qui a ouvert progressivement la voie à la réunification du pays et l’organisation des
élections présidentielles de 2010 qui elles- mêmes ont été une épisode dramatique de la vie
politique et sociale de la Côte d’Ivoire récente.
1.2
Les manifestations de la crise politique dans le système scolaire dans les zones
contrôlées par l’ex-rébellion.
Avec le déclenchement du conflit armé, l’afflux massif des enseignants vers les zones sous
contrôle du gouvernement a entrainé de facto la fermeture de la quasi-totalité des écoles et
des autres services sociaux pendant les 6 premiers mois de la crise. La reprise a été partielle
et lente et les premières données disponibles sur l’année scolaire 2005-2006 indiquent que
30% et 40 % des effectifs scolaires des niveaux respectifs du primaire et du secondaire ont
quitté le système scolaire, attirés sans doute par le métier des armes et ses activités
corollaires lucratives (trafic de tout genre, supplétifs des forces combattantes). Environ 30%
des enseignants exerçant dans les zones Centre Nord et Ouest (CNO) sont restés à leur
3
postes. Le système scolaire était donc désorganisé et les écoles n’avaient pas de matériel
pédagogique.
1.3
L’intervention de la Banque africaine de developpement
Le projet financé par le Groupe de la Banque africaine de développement pour un montant
de 32 millions de dollars s’inscrit dans le cadre des APO qui a défini un cadre global d’actions
prioritaires devait favoriser la réunification, la reprise des activités économiques et sociales
et le processus d’organisation des élections. L’intervention de la BAD a apporté un appui à
la restauration du fonctionnement des secteurs de l’éducation primaire, la santé maternelle,
le developpement rural et un appui à la prise en charge et à la lutte contre les victimes de
violence basée sur le genre (VBG). Les interventions ont ciblée les zones Centre, Nord et Sud
qui étaient sous le contrôle des ex-Forces Nouvelles et ont été
exécutées sur la période de 2008 à 2012. Dans le cadre
des activités liées à l’éducation le projet a appuyé la
la reconstruction et/ou la réhabilitation de près 700 salles
Education
12
42
28
Santé
Rural
18
VBG
de classes, la fourniture des équipements et matériel pédagogique, l’organisation des
comités de gestion des écoles et surtout la formation professionnelle de près de 5000
« enseignants volontaires » qui dans le cadre des accords politiques devraient être intégrés
dans le corps des enseignants publics.
2 Protagonistes et mécanismes de l’intégration des ex-enseignants volontaires
2.1
Les acteurs du processus d’intégration des enseignants volontaires
Les populations et leurs aspirations à l’éducation de leurs enfants. En raison des
contraintes financières de l’Etat et d’une demande sociale pour l’éducation relativement
faible en particulier pour les filles, Les zones conquises par les ex-rebelles connaissaient des
niveaux de scolarisation plus faibles que le reste du pays. Ces disparités se retrouvaient
également au niveau de l’accès à l’ensemble des services sociaux de base et du taux de
pauvreté. Avant la crise, le processus de création des écoles suivait des procédures
bureaucratiques centralisées et souvent les populations créaient des écoles communautaires
qui pouvaient être prises en charge par l’Etat après quelques années de fonctionnement.
Sous l’impulsion des dirigeants des Forces Nouvelles en quête de légitimité sociale et
politique , les populations affranchies des contraintes d’autorisation préalable de création
d’écoles, ont érigée à partir de 2004-2005 de très nombreuses écoles de fortune et
recruté des enseignants « volontaires » qui dépendaient totalement des populations. Ces
écoles et les enseignants étaient considérés comme un des signes de l’affranchissement vis-
4
à-vis de l’autorité désormais lointaine de la capitale et une adhésion aux mots d’ordre
d’auto- prise en charge diffusés par les nouvelles autorités contrôlant ces régions.
Les enseignants volontaires. Guidés par le chômage et/ou le militantisme en faveur du
mouvement rebelle de très nombreux jeunes se sont mis à la disposition des communautés
de base. Les critères de proximité et la volonté de servir ont été les principaux facteurs de
leur recrutement. Ces enseignants volontaires étaient « encadrés » par environ 20% des
enseignants relevant de la fonction publique et qui étaient restés en poste. Les enseignants
volontaires recevaient des communautés une rémunération mensuelle comprise entre
15 000 et 35 000 FCFA (30 à 60 dollars des Etats Unis) qui étaient payés en espèce et/ou en
nature. Ces rémunérations dépendaient plus des capacités de la communauté employeur
que des qualifications des enseignants. Organisé progressivement en un syndicat, les
enseignants volontaires demandaient l’intégration de tous leurs membres dans le corps des
enseignants .
Les Autorités des ex- Forces Nouvelles. Elles assuraient une « forme d’administration » des
écoles grâce à la mise en place d’un secrétariat à l’éducation qui n’avait cependant ni les
ressources financières ni les personnes qualifiées pour assurer une administration effective
des écoles. Cependant, du fait de cette administration et des particularités d’une zone sous
contrôle de la rébellion, les enseignants volontaires
dépendaient des « ex-forces
Nouvelles ». En effet, les discussions relatives à l’intégration des enseignants volontaires
étaient menées par le secrétariat à l’éducation de l’ex-rébellion. L’intégration de tous les
enseignants volontaires étaient donc une exigence primordiale. Pour le secrétariat, il
incombait au ministère de l’éducation de trouver des solutions originales pour assurer
l’intégration de tous les enseignants recensés (soit environ 8000) .
Le ministère de l’éducation. Le ministère a défendu et maintenu une position conforme à
l’orthodoxie à savoir : l’entrée dans le corps enseignants répond aux critères de diplôme et
de formation initiale ou continue qui déterminent la classification dans le corps. De plus, les
enseignants volontaires devraient faire la preuve qu’ils ont effectivement exercé la fonction
d’enseignants. En conséquence, si le principe de l’intégration est accepté dans l’accord
politique seuls seront éligibles les enseignants volontaires qui remplissent lesdites
conditions. Il faut noter que la position légaliste n’était pas dénuée d’arrières pensés voulant
que l’essentiel de ces enseignants soient en réalité des ex-combattants.
2.2
Le processus d’intégration.
Le processus d’intégration a été long et difficile. Si les ressources étaient mises à la
disposition par la BAD dès 2008 pour assurer la formation préalable à l’intégration, le
processus n’a démarré qu’en fin 2009. Les responsables des équipes gouvernementales
considéraient les enseignants volontaires au mieux comme des supplétifs des forces rebelles
au pire comme des ex-combattants présélectionnés par le mouvement rebelle pour asseoir
son emprise. Pour ce qui le concerne, le syndicat et le secrétariat à l’éducation des forces
5
nouvelles n’avaient pas confiance aux autorités gouvernementales. Le compromis a porté
sur 3 éléments majeurs : a) opérer une sélection sur la base des critères de qualification et
de preuve d’exercice effectif du métier en utilisant la liste soumise par les forces nouvelles ;
b) dispenser les enseignants volontaires du concours d’entrée dans les écoles normales et
c) ; organiser une formation accélérée combinant une formation présentielle avec des
encadrements suivis sur le terrain (2) .
La stratégie de formation découpée en
plusieurs phases a comporté : un premier
Fig.3 Qualification des volontaires reçus
stage
d’une
semaine
destiné
principalement à créer la confiance entre le
ministère de l’éducation et les enseignants
volontaires et à déterminer le niveau des
connaissances générales de ces derniers.
La seconde phase d’auto apprentissage,
souvent conduite avec le concours des
enseignants titulaires exerçant dans les
mêmes écoles que les enseignants
volontaires. Une troisième étape au cours
de laquelle, les enseignants volontaires sont regroupés dans les écoles normales pour une
période de 3 semaines consacrée surtout à la formation pédagogique et à
l’approfondissement des connaissances académiques. Sur ces bases, 4087 enseignants
volontaires de l’enseignement primaire et 497 autres enseignants du secondaire général
ont été formés entre 2009 et 2012. 3 le processus
d’intégration dans le corps des enseignants est
réalisé pour une large part des
enseignants
Je viens de recevoir mes
volontaires
mais
les retards considérables
perdiem versés par la Côte
enregistrés dans le versement des salaires et
d’Ivoire pour mon stage. Je
certaines exigences nouvelles liées aux conditions
suis reconnu désormais par
d’entrée dans l’administration publique soulèvent
l’Etat. J’existe désormais.
de nouveau les réticences vis-à-vis de l’intégration
Déclaration d’un enseignant
de ceux qu’une partie de l’administration publique
volontaire au séminaire de
considère comme des ex-combattants.4
Bouaké. Décembre 2009
3
2
Impact de l’intégration des enseignants
Cette stratégie de formation accélérée des enseignants semble avoir du succès auprès des établissements
privés dont les enseignants ont participés aux formations offertes aux enseignants volontaires. Par ailleurs,
cette stratégie est utilisée depuis 2012 pour faire face à la pénurie des enseignants dans l’enseignement
primaire public
3
Données du Ministère de l’Education : Direction de l’enseignement primaire
4
Des manifestations récentes des anciens enseignants volontaires laissent apparaître qu’une partie non
négligeable ne reçoit pas encore leurs salaires : http://fr.allafrica.com/stories/201304060316.html
6
volontaires.
L’intégration des enseignants a eu des impacts majeurs aussi bien sur le rétablissement de la
cohésion sociale et la réduction des foyers de tensions sociales que sur l’évolution
quantitative et qualitative de l’enseignement primaire et secondaire dans les ex-zones CNO.
3.1
Impact sur les enseignants
Dès les premières convocations des enseignants pour les stages préliminaires, les
enseignants volontaires . L’esprit d’appartenance au corps des enseignants réguliers a été
un élément majeur dans la patience observée chez ces enseignants au cours du long
processus d’intégration puis du paiement des salaires qui dans la plupart des cas sont
intervenus plus d’une année après les intégrations
administratives formelles.
Tant sur le plan des
Au niveau des parents, les
rémunérations que de la précarité, les enseignants ont
satisfactions se situent à
obtenu des gains substantiels, les salaires étant au
plusieurs :
moins dix fois supérieurs à ceux payés par les
- la reprise de l’école
communautés. De plus, les avantages sociaux payés par
- l’amélioration du cadre de
vie scolaire.
l’Etat (assurance maladie, retraite) ont contribué à une
l’engouement des parents
ascension sociale significative pour les anciens
pour la scolarisation
enseignants volontaires.
3.2
Impact sur le déficit d’enseignants qualifiés
Les données de 2007 indiquaient que seulement 30% des
enseignants du primaire de la zone CNO étaient qualifiés.
Le projet a permis de porter ce ratio à 69% au cours de
l’année scolaire 2001-2012.
Par ailleurs, le projet
continuera à appuyer la réduction du déficit d’enseignants,
dans la mesure où les stratégies et les programmes de
formations développés ont été adoptés pour assurer la
formation initiale des nouvelles vagues d’enseignants en
Côte d’Ivoire.
- la mise en place des clubs
scolaires
- des enseignants formés
pour encadrer ces différents
clubs
- des kits scolaires
distribués,
- du matériel d’entretien des
écoles
Extrait du rapport
d’impact du projet
Impact sur la cohésion sociale
Pour ce qui est de la réunification du pays et de la cohésion sociale entre les deux parties
prenantes au conflit, la formation puis l’intégration des enseignants a grandement contribué
à la décrispation et à l’instauration de la confiance entre les autorités légalistes du Sud et
celles de la zone CNO. La sélection effective, la formation et le recrutement à la fonction
publique des 4500 éléments du mouvement des enseignants volontaires ont donc
contribué à donner à ceux-ci le sentiment d’être reconnus et acceptés. Au-delà des
enseignants, les communautés de base, anciens employeurs de ces enseignants sont
7
désormais soulagées des efforts de paiement des salaires5 et de la gestion du personnel
enseignants. Le recrutement de ces enseignants constitue une reconnaissance de leurs
efforts par l’Etat. Dans le contexte de la reconstruction, les attitudes positives générées par
les activités concrètes du projet sont des éléments forts qui favoriseront le rétablissement
de la cohésion sociale.
Impact sur la mobilité des enseignants
La titularisation de ces enseignants recrutés au départ par leurs communautés a par ailleurs
une incidence positive sur leur maintien dans les villages même parmi les plus reculés dans
la mesure où ces enseignants ont été maintenus dans leur majorité dans leur région
d’origine. De ce fait, une des motivations de la mobilité et de l’attrition des enseignants se
trouve freinée et il est espéré que le processus de régionalisation institutionnelle de l’Etat
va favoriser le maintien de ces enseignants dans leurs régions d’origine et décourager la
préférence des enseignants pour les grandes villes.
Impact sur les taux d’inscription et les performances scolaires
L’analyse des effets du projet sur les niveaux d’inscription et les performances scolaires
doit se faire en tenant compte non seulement de la situation des enseignants mais aussi de
l’amélioration sensible des conditions d’accueil et d’enseignement dans les régions
bénéficiaires du projet . En effet, le projet a assuré la distribution des fournitures et du
matériel pédagogique (principaux manuels du programme) et redynamiser et/ou assuré la
formation des comités de gestion des écoles. Cette combinaison des divers facteurs a
généré une amélioration de certains indicateurs majeurs du système scolaire dans les
anciennes zones CNO.
En effet, les effectifs se sont accrus de 23% sur les 4 ans couvrant l’exécution du projet
contre un taux de 9% pour la moyenne nationale. L’inscription et sans doute le taux de
survie6 des filles ont augmenté de manière notable puisque le rapport filles/garçons est
passé de 0,71 à 0,86.
Tableau 2 : Principaux indicateurs de l’enseignement primaire dans l’ex zone CNO
Effectif
taux d'accroissement
Rapport filles/garçons
proportion de
redoublants
5
2008/2009
2009/2010 2010/2011
2011/2012
545 348
578 069
607 550
675 596
6
5,1
11,2
0,71
0,75
0,79
0,86
21
17
23
20
Par conséquent, les économies ainsi réalisées peuvent être utilisées pour des soins de santé , une meilleure
nutrition ou pour des investissement productifs
6
Dans le système scolaire ivoirien et depuis de nombreuses années, les filles représentent en moyenne 46%
des redoublants contre 54% pour les garçons
8
Taux de réussite au CEPE
ratio élève/maître
72
42
79
43
59
49
47
54
Source : Compilation de l’auteur à partir de : PAIMSC Impact du volet éducation sur les
bénéficiaires, Primature/PAIMSC UNICEF, Abidjan Déc. 2012
Malgré la forte expansion du système scolaire primaire dans ces régions, les taux de
redoublement se sont maintenus à un niveau acceptable et ne divergent pas de ceux
observés au niveau national (24% en 2010/2011 et 19,8% en 2011/2012. En matière de
réussite en fin de cycle primaire, si les tendances sont baissières au cours des deux dernières
années, elles restent néanmoins comparables aux résultats nationaux. De ce fait, les
performances globales des écoles des ex-zones en conflit ont rattrapé leur retard par
rapport à leur situation d’avant le démarrage du projet (2008) .
3
Conclusion
Dans le contexte des efforts de sortie de crise politique majeur de la Côte d’Ivoire, le projet
a contribuer efficacement à la restauration de l’autorité de l’Etat en particulier dans le
domaine de l’éducation. Le processus d’intégration réussie de 4500 enseignants volontaires
soutenus par les autorités des ex-Forces Nouvelles a offert l’une des premières grandes
opportunités pour le gouvernement légal de travailler avec les autorités contrôlant la zone
CNO. L’intégration de ces enseignants a également contribué à réduire les charges
d’éducation supportées par les familles de ces zones et ainsi contribué au retour progressif
de la cohésion nationale. Le projet a enfin permis à ces régions d’enregistrer une
amélioration significative de principaux indicateurs de l’enseignement primaire en
particulier le taux d’accès, la proportion de filles dans l’enseignement primaire et les
performances globale de l’enseignement primaire par rapport à leur niveau d’avant la crise.
Toutefois, la formation donnée aux enseignants doit être considérée comme une première
étape de la formation continue des enseignants. Cette étape devra être renforcée et
généralisée d’autant que l’Etat procède au recrutement d’un nombre élevé d’enseignants
selon le schéma développé par le projet de la BAD. Un effort accru de renforcement des
capacités et moyens d’action des principaux acteurs de l’encadrement pédagogique
(directeurs d’écoles, conseillers pédagogiques, inspecteurs) est donc un défi à relever pour
améliorer durablement la qualité de l’enseignement primaire et au-delà celui de l’ensemble
du système éducatif.
9
Référence bibliographique
Banque africaine de developpement : Rapport d’évaluation du Projet Multisectoriel d’appui
institutionnel à la sortie de crise : BAD, Tunis 2007
Banque africaine de developpement : Projet Multisectoriel d’appui institutionnel à la sortie
de crise, Rapport de la revue à mi- parcours du projet, BAD, Tunis 2009
Côte d’Ivoire Primature : Projet Multisectoriel d’appui institutionnel à la sortie de crise :
Rapport d’audit technique du projet Abidjan, Dec. 2012
Côte d’Ivoire Primature :Projet Multisectoriel d’appui institutionnel à la sortie de crise .
Etude d’impact du volet éducation PAIMSC/UNICEF, Abidjan décembre 2012
Côte d’Ivoire Ministère de l’Education Nationale. Direction de l’Information, de la
Planification, de l’Evaluation et des Statistiques (DIPES) , Statistique de l’Enseignement,
Abidjan, Diverses années.
UNESCO : Pôle de Dakar : base de données sur l’éducation . http://www.poledakar.org/