Le Chemin de l`Apocalypse

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Le Chemin de l`Apocalypse
Le Chemin de l’Apocalypse
par Soth Polin
Tout à coup, le 26 mars, la catastrophe s’annonça comme une bombe à retardement… : il y avaitune manifestation
antigouvernementale et des émeutes violentes à Kompong Cham incités par les agents Vietcong. Dans mon bureau à
Phnom-Penh, j’écoutais quelques jours après , des récits qui me firent dresser les cheveux sur la tête !! La foule de manifestants dirigés par des agents vietminh étaient devenus assassins. Les Vietcong semblaient nous avoir rendu, au centuple,
la monnaie de notre pièce. Les manifestans étaient « gros comme une armée de cent mille hommes, grouillante et toute
noire à traverser le Mékong, en pirogues depuis Tonlé Bet à Kompong Cham. Sous les regards médusés des militaires qui
avaient reçu l’ordre de leur commandant en chef de ne pas tirer, les émeutiers prétendument sihanoukistes avaient à coup
de hache et de coupe-coupe mutilé un frère du Général Lon Nol M. Hin Nil (1), à la plantation du Chup, non loin de Tonlé
Bet, et éventré deux députés, Messieurs Kim Phon et Sos Saon, à Kompong Cham-ville. En quelles jours seulement, sans
que le gouvernement Lon Nol eût pu faire quoi que ce soit, la paix du Cambodge était déjà compromise.
(1)- En voici une remarque qui n’a rien de spirituel chez le Prince Sihanouk sur la mort affreuse survenue au grand-frère du Général Lon Nol : « A
Chup, Lon Nol, frère de Lon Nol, est tué. Son foie sera arraché, cuit et servi dans un restautrant chinois »…(note extraite de « Souvenirs doux et amers
» de Norodom Sihanouk-Les Editions Hachettes 1980-p. 379).
Il paraît que le Prince Sihanouk à la frontière de la folie monstrueuse et paranoïaque se délectât de façon sadique de la cruauté communiste
quand elle était perpétrée sur un frère du Général Lon Nol, cette même cruauté satanique que pourtant le Prince décriera si fort lorsqu’elle s.abattra
plus tard sur les membres de sa propre famille chez les Khmers Rouges.
Il s’appelait toutefois Hin Nil, le grand-frère du Général Lon Nol. Un témoin oculaire, M. Alexander Chhun m’a dit qu’il avait assisté de très
près aux circonstances de sa mort. « Tout d’abord, dit M. Alexander Chhun, j’ai vu qu’ils lui coupèrent un avant bras à M. Hin Nil avec une machette.
Puis un Khmer Vietminh d’une quarantaine d’années environ, l’éventra, lui arracha, le foie, le montra en prenant le ciel à témoin, comme une trophee
guerrière à la populace…et le mangea sanguinolent…»
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Les paysans armés de coupe-coupe et abreuvés d’alcool, encardrés par des Vietnamiens s’enflèrent à vue d’oeil
comme les eaux à torrents et le 27 mars s’acheminèrent vers la Capitale Phnom-Penh qui risquait de devenir une ville
encerclée. Lon Nol dut à la dernière minute donner des ordres à M. Srey Ya, commandant parachutistes de disperser à la
tête de pont de Chroy Chanvar, les émeutiers, par des rafales de mitrailleuse afin de briser l’encerclement de la populace
excitée. Cet encerclement s’avérait un piège inexorable du Vietcong.
C’était déjà finie pour la légitimité du regime de M. Lon Nol. Le Cambodge était déjà entré virtuellement dans la
guerre…civile ! C’étaient les seules rafales visibles et réelles, ces balles peureuses et aveugles qui servaient à la propagande
ennemie d’accuser le gouvernement Lon Nol d’être tortionnaire et
fasciste à l’égard de sa propre population. Mais les autres tueries, que ce soit sur les Cambodgiens civils ou sur les Vietnamiens n’étaient pas le fait de cette administration qui allait à vau-l’eau. Comme une embarcation fragile qui allait sombrer. Ce
gouvernement, à l’image de leur chef, mou et velléitaire, complètement dépassé par les événements, n’était non pas seulement capable de cruautés mais n’avait pas eu ni les moyens, ni le temps matériel nécessaire pour s’adonner à ces massacres
fantaisistes des Vietnamiens catholiques. Car ces massacres qui survinrent en même temps que la dépositon de Sihanouk
avaient provoqué l’hystérie anti-lonnolliste de la gauche internationale, puisqu’ils étaient supposés dériver du sac des
représentation vietnamiennes communistes. Mais les Vietnamiens tués de la première vague et de la second vague avaient
été catholiques et anti-communistes, cela avait également choqué profondément la droite. Lon Nol attira sur lui, en quelques
jours, le discrédit et l’opprobe du monde entier. Cela ne pouvait tout simplement pas provenir de lui. Le gouvernement
n’avait peur que du retour du Prince Sihanouk et ne faisait que se replier sur lui-même.
Je reprends ici quelques textes de «Réalités Cambodgiennes », un hebdomadaire étatisé, de langue française paru
à Phnom-Penh, le 4 avril 1970 relatant les événements au Cambodge qui suivirent le 18 mars 1970, pour montrer qu’il y
avait un grand temps mort après le coup d’Etat présumé du gouvernement Lon Nol. Ainsi, on peut juger à chaud les activités du gouvernement « révolutionnaire » qui supposait alors instituer la République. On remarquera que le Général chef de
l’Armés et chef du gouvernement demeurait absolutement passif et inactif devant l’ampleur des événement, et que les
initiatives venaient exclusivement des gens d’ en face, du Prince Sihanouk et du Vietcong...
On remarquera que deux semaines s’étaient déjà écoulées depuis la déposition du Prince Sihanouk mais que dans
une page de Réalites Cambodgiennes(une publication de l’Etat), du 4 avril 1970, il y avait une réclame publicitaire montrant les photos du Prince Sihanouk chef de l’Etat, et de la Reine Kossomak, mère de la Nation. Ce petit fait qui n’a l’air de
reine laisse éclater, avec un éclat tragique, l’innocence du gouvernement Lon Nol en ce qui concerne le coup d’Etat du 18
mars 1970. Ce gouvernment n’avait jamais accepté le terme de « coup d’Etat », mais seulement les « événements du 18
mars ». Et par récurrence, le Général n’avait pas massacré les Vietnamiens non plus..Il n’avait ni l’un ni l’autre. Puisque
ces deux faits étaient liés comme deux causes primordiales et interdépendantes de la guerre du Cambodge, ils avaient été
mûrement prémédités par la même forece invisible qui s’était caché de tous temps derrière le Prince Sihanouk. C’est-à-dire
les communistes vietnamiens. Le crime profite toujours à celui qui l’a commis, or cette guerre n’a pas profité aux Cambodgiens.
Les Nord-Vietnamiens avaient fait périr les Vietnamiens catholiques et avaient rejeté ce crime sur Lon Nol, tout de
suite après les manifestations du 11 mars, comme le signal de l’invasion du Cambodge, car il en était un. C’est cette corrélation entre deaux faits simultanés, la déposition du Prince Sihanouk et le massacre des Vietnamiens, le point final, la pièce la
plus importante du puzzle, la clef qui doit ouvrir la porte de tous les mystères, qui m’avait toujours échappé depuis presque
trenrte ans. Ces corrélation montre que la chorégraphie de meurtre du Cambodge avait été minutieusement préparée par les
Vietnameins. Et que que tous le Cambodgiens avaient fait leur jeu.
Imaginations que sans la chute du Prince Sihanouk, la Chine n’aurait jamais permis aux Vietnamiens de faire la
guerre avec les Cambodgiens. Or la guerre cambodgienne était nécessaire dans le testament de Ho Chi Minh. Elle ne pouvait pas ne pas être : forger une fédération communiste indochinoise pour résister à l’emprise chinoise. Alors cette chute du
Prince Sihanouk ne pouvait être que « providentielle » aux Vietnamiens, et ne pouvait être commanditée que par M. Pham
Van Dong. Cette chute qui allait dans le sens des desseins vietnamiens devrait par la suite vaincre la réticence de la Chine
pour plonger le Cambodge dans le sang. On peut lire ce qui suit les pages de Réalité Cambodgiennes du 4 avril 1970.
« L’agression des Vietcong contre le Cambodge »
« Dès la semaine dernière les Vietcong, devant le calme et la discipline de la très grande majorité du peuple khmer
autour du gouvernement de sauvetage, sont intervenus de façon systématique pour tenter de provoquer des troubles en
dressant des Khmers entre eux et en attaquant nos forces de défense. Ces manoeuvres, qui prouvent surabondamment
l’étroite collusion entre Sihanouk et les Vietcong envahisseurs, se sont heurtés à la vigoureuse résistance des autorités civiles et militaires et de la population.
Voici au jour le jour, à travers les informations publiées par l’Agence Khmère de Presse, ces différents événements.
Le 26 mars, un groupe de villageois composés surtout de jeunes, a organisé une manifestation à Kompong Cham.
Une telle démonstration était, indique un communiqué du gouvernement des sauvetage, l’oeuvre des Vietcong qui sont
passés maîtres dans ce genre d’événements. Poussés par les Vietcong, les manifestants ont saccagés le bureau du tribunal,
incendié des documents, mis à sac l’hôtel de la province, puis se sont enparés de camions pour venir à Phnom-Penh.
Le 26 mars également à 10 heures, un chef Vietcong à la tête de 300 hommes a obligé le chef de district de Tuk
Meas, dans le province de Kompot à faire cesser sur le champ la propagande progouvernementale au village de Kalang, à
12 kms à l’intérieur du territoire khmer.
Un autre groupe de 600 Vietcong a fait irruption au village de Trom, à 15 kms à l’intérieur du Cambodge. Ils ont
lancé les tracts, prétendument signés par Norodom Sihanouk et ils ont diffusé, enregistré sur bande magnétique, un message
de Norodom Sihanouk, addressé de Pékin au peuple khmer.
Le même jour, les Vietcong ont aussi appréhendé un policier khmer à Banteay Meas et déclaré publiquement qu’ils
allaient attaquer tous les postes de polices installés le long de frontière. Ces mêmes Vietcong ont fait pression sur les
propriétaire des décortiqueries, à la frontière, leur demandant de leur fourni du riz, sinon toutes les décortiqueries seront
détruites.
Le jeudi 26 mars et le vendredi 27, des Vietnamiens ont organisé une manifestation pour venir trouble Phnon-Penh.
Deux voies ont été utilisées, la route de Kompong Cham Chroy Changvar, et la route de Kompong Cham Neak Loeung
Prek Ek les manifestants ont employés des moyens de transports enlevés notamment dans les différentes plantations de la
rive gauche du Mékong….
L’ordre sera respecté
Le gouvernement de sauvetage a adressé à la population de Kompong Cham un message pour l’inviter à garder son
calme. « Vous devez comprendre que Sihanouk a été légalement destitué de ses fontions de chef de l’Etat, conformément à
la constitution. Plus encore, il demande aux Vietnamins de nous envahir. Il est donc traître à la Nation »
Toujours le 27 mars à 10 heures, deux agents de la police nationale khmère ont été arrêtés par le Vietvong à Peam
Chor en Prey Veng, à 20 kms en deça de la frontière. Un des agents a été relâchés.
Près de Snuol
....à 18 heures, les élements mixtes des forces khmères de défense ont été accrochés par une importante troupe vietcong dans la région de Prek Chrieu à 3 kms en deça de la frontière dans le district de Snuol en Kratié
Nos pertes s’élèvent à deux tués, 8 blessés graves et 6 disparus.
Vers 21 heures, des force Vietcong estimées à 3.000 hommes ont occupé la commune de Svay Andong, situé à 7
kms de la frontière dans le quartier de Preah Sdach, district de Kompong Trabek en Prey Veng et ont arrêté deux militaires
du poste. L’un deux a pu se sauver. Le poste militaire de Preah Sdach est menacé par ces Vietcong.
Infiltrations systematiques
Le 28 mars vers 10 heures, une importante troupe Vietcong a attaqué le poste militaire de Ang Keng dans le sous
quartier de Komchay Mea, tenu par une section : ce poste tenu par une section : ce poste situé à huit kms en deça de la
frontière est toujours encerclé. Il a été atteint par plusieurs coups de mortier tirés par les Vietcong.
Nos services de renseignements signalent également que deux importantes colonnes Vietcong se sont infiltrés dans
territoire vers le bac de Neak Luong en passant par Peam Chor et Stung Slaut. Le 28 mars les éléments avancés de ces
forces Vietcong ont été vus près de Neak Luong.
Le 27 mars les éléments Vietcong ont été signalés près de Tuk Meas en Kampot, à 20 kms en deça de la frontière.
Dans l’après midi du 31 mars, à partir de treize heures, plusiers milliers de combattants vietcong et nord-vietnamiens, bien
armés, sont entrés dans la région de Snuol en Kratié et ont attaqué un détachement des force armées cambodgiennes dans
une zone située à 9 kms au sud-est de Snuol et à huit kms de frontières.
Au cours de cette agression caractérisée des troupes vietcong et nord vietnamiennes, notre détachement, submergé
par le nombre a subi des pertes.
Dans la nuit du 31 mars, vers 19h 30, une unité vietcong d’une centaine d’hommes a attaqué le poste d’auto défense
tenu par des éléments mixtes, à Kompong Touk, province de Svay Rieng, à 2 kms de la frontière.
Cette attaque a causé aux défenseurs du poste les pertes suivantes : deux villageois armés tués, 1militaire blessé,
19 membres des forces nationales de défense et un garde provincial portés disparus. En outre, des armes ont été également
enlevés par l’ennemi.
La riposte des éléments khmers a coûté à l’adversaire une quarantaine de tués laissés sur place et plusieurs blessés.
Le gouvernement de sauvetage dénonce devant l’opinion internationale de cette nouvelle agression et cette violation délibérée de notre territoire par les forces Vietcong et nord vietnemiennes.
La prise de position du General Lon Nol
Lundi soir(le 30 mars 1970) examinant la situation devant de nombreux journalistes, le Président du Conseil a
souligné qu’un appel à l’aide étrangère ne serait envisagé que si la situation empirait et si toutes les tentatives diplomatiques
pour rejeter l’étranger au-delà des frontières khmères échouaient. Le Général Lon Nol souriant et très détendu, affirma catégoriquement qu’il n’était pas question de demander l’intervantion des troupes étrangèes. En cas de besoin, le Cambodge
pourrait demander aux nations amies (il cita en exemple les Etat Unis, la France, l’Indonésie) des armes supplémentaires.
Cette position semble d’autant plus logique que Norodom Sihanouk promit, de la part de Pekin et Hanoi, le parachutage
d’armes communistes aux « insurgés »-c’east à dire aux marquis khmers Vietminh et aux groupes trompés par leur propagane et la sienne.
Le Président de Conseil rappela les efforts accomplis par son gouvernement pour éviter un affrontement Khmérovietnamien d’envergure, déplorant le départ des deux délégations de Hanoi et « du Front » et souligant qu’il n’y avait pas
« rupture », mais « suspension » des relatuions diplomatiques. Le Général souligna que les Vietnamiens socialistes avaient
reconnu le Cambodge, sa neutralité et son intégrité territoriale et que « nous étions ensemble à la conférence de Bandung
où le principe de la noning érence dans les affaires des autre Etats fut proclamé ». Il affirma la volonté du peuple khmer de
« demeurer neutre et libre » et que si une aide matérielle était demandée à des puissances amies pour protéger la neutralité
et la liberté, les khmers ne laisseront personne lutter à leur place : « Nous Cambodgiens » s’exclama-t-il. « revendiquons
l’honneur de combattre ».
Ces fières paroles seront entendues dans le pays et hors du pays. Elles mettent un point final aux spéculations selon
lesquelles le gouvernement pourrait, en cas de crise grave, demander le secours des forces étrangères. Le général reste, sur
le plan diplomatique et militaire, dans la droite ligne de la doctrine sangkumienne, abandonnée aujourd’hui par sa fondateur.(1)
(1) : J’étais présent à cette conférence de Presse, à l’issue de la quelle je m’étais faulilé entre quelques journalistes jusqu’à Berna Hamel pour lui dire
bonjour. Il profita pour me dire que le Général Lon Nol était « très intelligent ». Moi, j’étais sceptique. En ce temps-là je ne demandais qu’à
le croire et à croire au Bon Dieu ! Je sentais que nous étions pris dans un piege...
Volte-face de Norodom Sihanouk
Norodom Sihanouk qui, à son départ de Paris, avait annoncé qu’il allait demander à Moscou et Pékin de faire pression sur leurs amis vietnamiens pour qu’ils évacuent le territoire cambodgien, a brusquement fait volte-face en apprenant,
au moment de quitter l’URSS pour la Chine, sa déchéance, qu’il a immédiatement attribué à « un groupe d’extrême-droite,
de réactionnaire » soutenus par les Etats-Unis et la CIA »
Après avoir longuement conféré avec M. Chou En-Lai et Pham Van Dong, il a lancé un appel à l’insurrection contre
le gouvernement légal de son pays et il a envoyé des télégrammes de solidarité à M. Nguyen Huu Tho, président du FNL du
Sud-Vietnam et Huynh Tan Phat, président du GRP. Selon l’agence « Chine nouvelle » (qu’il avait tancé violemment voilà
deux ans), Sihanouk s’est déclaré heureux d’ abandonner la neutralité passive(quel aveu comporte cet ajectif). Il a déclaré
: « Tous les patriotes progressistes, antifascistes et anti-impérialistes sont heureux de voir le coup d’Etat (sic) de PhnomPenh les oblige « manu militari » à abandonner la neutralité passive et à rejoindre les rangs des peuples qui se battent avec
leurs armes et avec leurs mains contre l’impérialisme et les renégats ».
Participer à la lutte armée contre l’impérialisme, c’est abandonne la neutralité-active ou passive-pour passer dans
un camp. Et, dans le cas de Norodom Sihanouk, c’est passer dans le camp du Vietminh, du Vietcong, du Pathet Lao, et du
« Front Patriotique Thai ». C’est passer par voie de conséquence, dans le camp de ce que Sihanouk appelait naguère : «
l’autre impérialisme »-C’est-à-dire le communisme asiatique. C’est engager le peuple khmer à lutter pour la cause qui est
étrangère.
Au moment où le gouvernement du Général Lon Nol se cramponne à l’indépendance, à la neutralité et à l’intégrité
territoriale du pays, n’est-il pas aberrant de voir l’ancien chef de l’Etat, qui affirmait naguère vouloir défendre ces valeurs
jusqu’à la dernière goutte de sang, qualifier de traîtres » et « renégats » ses anciens compagnons demeurés fidèles au meilleur de son enseignement, compose avec les adversaires de son peuplue, dont le sang coule, favoriser leurs entreprises
contre l’intégrité du territoire national-et tout cela parce qu’un drame personnel a profondément affecté son orgeuil ».
Une ère nouvelle s’offre à tous
S.A. Sirik Matak, premier vice-président du conseil des minitres a fait parvernir une circulaire à tous les agents
administratifs du pays. Ce texte déclare notament :
Cher compatriotes
Une nouvelle page d’histoire de notre pays vient s’ouvrir
Le grand jour, celui de la libération des esprits et coeur, que vous tous, vous avez tant attendu est enfin arrivé depuis
le 18 mars 1970 à 13h 00.
L’ère de l’injustice, de l’oppression, de l’insécurité dans les esprits, du favoritisme sous toutes ses formes, de
l’arnarchie imposée par la dictature, voire l’absolutisme de Norodom Sihanouk est maintenant révolue.
Une ère nouvelle s’offre à tous, c’est l’ère de l’espérance, de la justice, du retour à la stricte orthodoxie administrative et au respect des lois et règlement par tous les citoyens du pays.
Les graves erreurs personelles et politiques commises par Norodom Sihanouk amenant notre pays au bord de gouffre telles, l’anarchie, les risques d’une guerre civile, l’invasion progressive de notre territoire national par notre ennemi
héréditaire ont été et sont connus par vous tous.
Chers compatriotes, étant l’élite garantes de l’avenir de notre cher pays, vous les avez subis et désapprouvés unanimement, car ils ne sont autres que forme de la dictature la plus despote de Norodom Sihanouk.
Je tiens à rendre ici hommage à votre esprit d’abnégation et à votre sens de discipline.
Les événements de ces derniers jours ayant abouti à la destitution du prince despote de ses fonctions de chef de
l’Etat par nos deux chambres ne sont que les résultats d’une explosion des mécontentement longuement comprimé de tout
un peuple. Il n’est besoin de vous en donner les raisons, car vous saisissez parfaitement le sens et la portée de l’acte de ces
élus.
Le Gouvernement de sauvetage ayant à faire face de multiples problèmes, tant sur le plan intérieur qu’extérieur
compte d’avance sur votre patriotisme sans faille, votre sens du devoir et de la discipline, vos capacités intellectuelles pour
l’aider à sortir notre pays de la situation préesente, triste héritage que vous a laissé Norodom Sihanouk. Avec le concours
de vous tous, nous réussirons sûrement dans cette vaste entreprise.
Ceux d’entre vous qui ont eu à souffrir des injustices, des vexations de toute sortes sous la dictature de Norodom
Sihanouk peuvent compter sur l’actuel gouvernement de Sauvetage pour le rétablisssement de vos droits bafoués.
Dans le cardre de l’assainissement général de notre Administration et dans le but de forcer la marche en avant de
notre pays, le Gouvernement de Sauvetage, faisant abstraction de tout esprit partisant, saura récompenser les bons serviteurs de l’Etat, tout en n’hesitant pas à châtier, dans la forme légale, les éléments prévaricateurs.
La devise pour tous les fonctionnaires en ce moment difficille est « servir loyalement et bien servi »
A vous tous, merci et bon courage.