Saignements uterins anormaux
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Saignements uterins anormaux
S AIGNEMENTS UTÉRINS ANORMAUX: INVESTIGATION ET PRISE EN CHARGE Les saignements utérins anormaux sont relativement fréquents mais constituent toutefois un problème complexe à gérer en soins de première ligne. Les lignes directrices divergentes, une terminologie imprécise, le manque d’information disponible sur les causes sousjacentes les plus fréquentes en fonction du groupe d’âge et de l’étape de la ménopause empêchent les médecins d’avoir une approche clinique fondée sur des données probantes. Ce module aidera les cliniciens à: • identifier la cause d’un saignement anormal chez les femmes pré-ménopausées et ménopausées • reconnaître les «signaux d’alarme» et à déterminer les examens appropriés • choisir le meilleur traitement. HISTOIRES DE CAS Cas numéro 1: Catherine, âgée de 17 ans Catherine a eu au cours des quatre derniers mois, des menstruations très abondantes accompagnées de crampes abdominales sévères. Elle a essayé l’ibuprofène lors de ses deux dernières menstruations, mais elle ne pense pas que cela l’a aidée. Ses menstruations ont débuté à l’âge de 12 ans et ont toujours été régulières, tous les 28 à 29 jours. Lors de sa plus récente menstruation, les saignements de la première journée étaient si abondants qu’elle devait changer de tampon et de serviette hygiénique pratiquement à chaque heure. Au cours de ses menstruations précédentes, Catherine a souillé ses vêtements pendant une partie de volleyball et elle veut vraiment éviter que cela se reproduise. Elle veut savoir s’il y a une façon de prévenir un tel événement. Elle a un amoureux régulier et ils utilisent les condoms comme méthode de contraception. Quelle autre information à l’histoire pourrait aider à déterminer la cause sous-jacente au saignement abondant? Quel examen physique serait approprié? MODULE DE FORMATION Vol. 20(13), Novembre 2012 © La Fondation pour l’éducation médicale continue Saignements utérins anormaux: investigation et prise en charge Volume 20(13), Novembre 2012 Quels autres examens envisageriez-vous? Cas numéro 3: Cassandre, âgée de 55 ans Deuxième partie Cassandre a eu des saignements vaginaux légers (spotting) intermittents au cours des neuf derniers mois. Elle décrit un saignement de la grosseur d’un vingt-cinq sous, deux fois par jour pendant 4 à 5 jours par semaine. Elle n’a pas eu de relations sexuelles lors des trois dernières années et n’a pas eu de cytologie cervicale depuis le début de sa ménopause à 52 ans. Son histoire médicale inclut: hypertension traitée par 12,5 mg d’hydrochlorothiazide po die et de la dyslipidémie. Elle prend aussi 81 mg d’acide acétyl salicylique (AAS) po die depuis deux ans. Cassandre n’a pas d’antécédents de diathèse hémorragique ni d’ITS. Sa tension artérielle se situe à 134/90 mm Hg, son poids est de 77 kg, elle mesure 1,58 m ce qui lui donne un IMC de 31 kg/m2. Son examen gynécologique est sans particularités et ne révèle pas d’atrophie vaginale ni de polype cervical. Une cytologie cervicale a été réalisée. À l’examen, la taille et le contour de l’utérus sont tout à fait normaux. Il n’y a pas d’anomalies du col utérin, de masses annexielles ni de sensibilité à la mobilisation du col. Le test de grossesse et les autres analyses ont donné des résultats négatifs. À quoi pensez-vous? Que feriez-vous maintenant? Cas numéro 2: Marie, âgée de 48 ans Après huit semaines d’aménorrhée, la dernière menstruation de Marie a été «extrêmement abondante». Elle devait changer de tampon après quelques heures durant la journée en plus de porter une serviette hygiénique durant la nuit. Elle n’a pas eu de dysménorrhée associée. Le cycle menstruel de Marie est devenu de plus en plus imprévisible au cours des deux dernières années, avec des menstruations abondantes qui surviennent à des intervalles irréguliers variant de quatre à huit semaines. Elle a attendu avant de consulter pour ce problème parce qu’elle croyait qu’elle commençait sa ménopause. Quels examens envisageriez-vous avec l’information actuelle? Deuxième partie La cytologie cervicale de Cassandre a donné des résultats normaux. La biopsie de l’endomètre a révélé des fragments d’un polype bénin de l’endomètre. L’échographie transvaginale a révélé un endomètre hétérogène avec une double épaisseur de 3 mm à l’échographie. Ses saignements avaient cessé. Elle n’a pas d’antécédents de problèmes gynécologiques et sa cytologie cervicale de l’année dernière était tout à fait normale. Elle présente de l’hypothyroïdie pour laquelle elle prend un traitement de substitution. Elle n’a pas d’autre problème médical majeur et ne fume pas. Marie n’a jamais été enceinte et elle ne pense pas l’être actuellement. Sa tension artérielle se situe à 130/86 mm Hg, son poids est de 78 kg et elle mesure 1,65 m ce qui lui donne un IMC de 29 kg/m2. L’examen gynécologique est sans particularités. Comment pourriez-vous prendre en charge Cassandre à cette étape? Troisième partie – Trois mois plus tard Cassandre a encore des saignements intermittents. Comment procéderiez-vous? Quels examens envisageriez-vous à partir de cette information? RENSEIGNEMENTS GÉNÉRAUX En quoi votre approche changerait-elle si elle avait une histoire familiale de cancer du côlon? 1. Définition: La terminologie qui définit un saignement utérin anormal est incohérente et confuse. Dans ce module nous parlerons de: a) saignement utérin anormal chez une femme préménopausée comme étant tout saignement important et tout changement persistant dans la fréquence, la durée ou la quantité de sang pendant ou entre les menstruations 1-3. b) saignement utérin anormal chez une femme ménopausée qui ne prend pas d’hormonothérapie de remplacement (HTR) comme étant un Quel traitement envisageriez-vous si son test de grossesse est négatif et qu’il n’y a pas d’anomalies anatomiques détectées lors de l’investigation? Si les symptômes persistent après trois mois, que feriezvous? 2 Saignements utérins anormaux: investigation et prise en charge saignement utérin spontané ou inattendu qui survient plus d’une année après la dernière menstruation 1. 2. Qualité de vie: Les saignements utérins anormaux ont des répercussions importantes sur la qualité de vie des femmes 4. Ces saignements sont associés à une gêne sociale significative causée surtout par les mauvaises odeurs et la peur de tacher des vêtements ou du mobilier. En fait, la mesure de la perte sanguine n’est pas très utile; il vaut mieux déterminer les répercussions sur la qualité de vie. Les femmes peuvent modifier leur vie en évitant les activités sociales lorsqu’il n’y a pas de toilettes disponibles 1. La douleur sévère peut aussi affecter la qualité de vie. FEMMES PRÉMÉNOPAUSÉES 3. Près de 14% des femmes préménopausées ont des saignements utérins anormaux qui peuvent apparaître au cours d’un cycle soit, anovulatoire ou soit, ovulatoire 5. a) Les saignements utérins anormaux anovulatoires sont irréguliers ou rares; de plus, le flux menstruel peut être léger ou très abondant. Les saignements utérins anormaux anovulatoires sont plus fréquents chez les femmes aux extrémités des leurs années de reproduction et chez les femmes obèses 1. b) Les saignements utérins anormaux ovulatoires sont réguliers et surviennent à l’intérieur d’un cycle de 24 à 35 jours, mais ils durent plus de sept jours ou leur volume est excessivement abondant 1. Les cycles ovulatoires sont souvent accompagnés de crampes menstruelles. 4. Les saignements anormaux anovulatoires: Les principales causes des saignements utérins anormaux anovulatoires sont les suivantes: a) Au cours de l’adolescence et de la périménopause: cycles anovulatoires irréguliers qui peuvent survenir pendant 2 à 3 ans après la ménarche et jusqu’à huit ans avant la ménopause 5. On considère que les cycles anovulatoires irréguliers et récurrents sont anormaux durant le reste des années de reproduction de la femme. b) Le syndrome des ovaires polykystiques: Entre 6 et 10% des femmes qui ont des cycles anovulatoires présentent aussi un syndrome des ovaires polykystiques. c) Anomalies de l’axe hypothalamo-hypophysaireovarien: • Hypothyroïdie ou hyperthyroïdie • Diabète mal contrôlé • Hyperprolactinémie A Volume 20(13), Novembre 2012 d) Anticonvulsivants: Ces médicaments peuvent causer de l’hyperandrogénisme et des cycles anovulatoires. e) Antipsychotiques: Ces médicaments peuvent contribuer aux cycles anovulatoires en augmentant les taux de prolactine 5. Le risque de cancer de l’endomètre augmente s’il n’y a pas d’ovulation 5. Truc pratique: En dépit de preuves limitées, on recommande au moins quatre cycles menstruels et plus avec saignement de retrait par année pour protéger l’endomètre de l‘hyperplasie 6. Les dispositifs intrautérins 21 et les contraceptifs oraux, incluant l’utilisation en continue 7 avec un saignement de retrait de 2 à 5 cycles par année, diminuent le risque d’hyperplasie de l’endomètre 8. Voir l’annexe 3 pour les choix de médicaments. 5. Les saignements utérins anormaux ovulatoires: Les causes sous-jacentes aux saignements utérins anormaux ovulatoires incluent les éléments suivants: a) Diathèse hémorragique: La maladie de von Willebrand, le trouble de saignement héréditaire le plus fréquent, se retrouve chez 13% des femmes qui ont des saignements utérins anormaux. Elle survient souvent chez des adolescentes qui ont des saignements utérins anormaux extrêmement abondants dès l’apparition des menstruations ou à des intervalles réguliers 9. D’autres symptômes cliniques peuvent suggérer cette maladie: hémorragie post-partum, saignement après une chirurgie, saignement associé à des traitements dentaires, des ecchymoses fréquentes, de l’épistaxis et des saignements gingivaux. Les analyses requises incluent: FSC, numération plaquettaire, PTT, INR, facteur de von Willebrand et co-facteur ristocétine (pour plus de détail, consulter les lignes directrices de la NIH A, le chapitre sur le diagnostic et l’évaluation ou les pages 198 à 200 de la SOGC Practice Bulletin on Diagnosis of Abnormal Uterine Bleeding in Reproductive-Aged Women (en anglais seulement) publié en 2012 10. b) Hypothyroïdie symptomatique c) Changements anatomiques: fibromes sousmuqueux ou polypes endométriaux d) Maladie hépatique à un stade avancé En présence d’ovulation régulière et de menstruations, le risque de cancer de l’endomètre diminue 5. 6. Le quart des cancers de l’endomètre surviennent chez des femmes préménopausées 11. L’annexe 1 donne la liste des facteurs de risque d’hyperplasie Lignes directrices de la NIH (en anglais seulement) - http://www.nhlbi.nih.gov/guidelines/vwd/vwd.pdf 3 Saignements utérins anormaux: investigation et prise en charge Volume 20(13), Novembre 2012 Infections: Faire des tests pour la gonorrhée, et la chlamydia par PCR (polymerase chain reaction - réaction en chaîne de la polymérase), soit sur l’urine ou sur un échantillon du col prélevé à l’écouvillon 3;13;14. d) Bilan sanguin: • Formule sanguine complète (FSC): Toutes les lignes directrices la recommandent si le saignement est abondant (preuves de niveau faible). • Ferritine: Le NICE (National Institute for Health and Clinical Excellence) ne recommande pas le taux de ferritine de routine, puisqu’aucune preuve n’indique que le taux de ferritine fournit plus d’information que la FSC pour prendre en charge un saignement utérin abondant (preuves de niveau modéré). Toutefois, si on diagnostique de l’anémie, la ferritine est la méthode la plus précise pour confirmer une carence en fer. • Fonctionnement thyroïdien: Il y a des preuves limitées au sujet de l’association entre les menstruations irrégulières et une maladie thyroïdienne. Le NICE recommande de vérifier la TSH uniquement chez les femmes qui ont d’autres symptômes ou signes cliniques de problème thyroïdien (preuves de niveau faible). Par contre, l’ACOG mentionne que faire le dépistage d’un possible problème thyroïdien avec une TSH constitue «une approche sensée et abordable» 10. c) et de cancer de l’endomètre. Des antécédents de cancer de l’endomètre ou de cancer colorectal chez un parent au premier degré augmente significativement ce risque. Par exemple, les femmes porteuses de la mutation du cancer du côlon héréditaire sans polypose ont un risque à vie de 42 à 60% de cancer de l’endomètre et elles ont tendance à le développer avant la ménopause 12. Investiguer les saignements utérins anormaux chez les femmes préménopausées 7. Étiologie: On réussit à établir la cause des saignements utérins anormaux chez les femmes préménopausées dans environ 50 à 60% des cas (voir l’annexe 2) 1. Il peut y avoir plus d’une cause présente simultanément, il faut donc procéder à une investigation qui tient compte de cette réalité. a) L’anamnèse devrait déterminer si l’étiologie du saignement est anovulatoire, ovulatoire, anatomique, associée à des médicaments, à des problèmes systémiques ou à un trouble de la coagulation 1. b) La FIGO (International Federation of Gynecology and Obstetrics) a commencé à utiliser en 2011 l’acronyme PALM–COEIN (polype, adénomyose, léiomyome, tumeur maligne et hyperplasie, coagulopathie, dysfonction ovulatoire, de l’endomètre, iatrogénique ou non définie) qui a été repris par l’ACOG (American Congress of Obstetricians and Gynecologists) pour guider l’évaluation en se fondant sur la combinaison du type de saignement et de l’étiologie sousjacente 10. c) L’annexe 3 fournir un résumé des éléments à explorer lors du recueil de l’histoire médicale 13. 9. Les examens pour détecter les anomalies histologiques ou anatomiques sont: a) La biopsie de l’endomètre: La SOGC (Société des obstétriciens et gynécologues du Canada) 15 recommande une biopsie de l’endomètre chez les femmes de plus de 40 ans en présence de saignements utérins anormaux ou qui ont un risque accru de cancer de l’endomètre (preuves de niveau faible à modéré), alors que le NICE 4 la recommande plutôt chez les femmes de 45 ans et plus ou chez celles dont le traitement a échoué (preuves de niveau faible). b) L’échographie transvaginale: On la recommande si on suspecte des anomalies anatomiques, par exemple, des fibromes ou des polypes 1;4;12. Les pathologies endométriales sont mieux évaluées à l’aide d’une échographie transvaginale que d’une échographie abdominale 12. L’échographie transvaginale a une sensibilité de 80% et une spécificité de 69% pour la détection des fibromes et des polypes 1. Trucs pratiques: • Si un traitement du saignement est requis pendant l’investigation, utiliser l’acide tranéxamique (Cyclokapron®) ou un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) 4. • Dans le cas d’un saignement aigu chez une patiente hémodynamiquement stable, utiliser une dose élevée de contraceptif oral (p.ex., 35 mcg d’éthinyl estradiol), 2 à 4 comprimés/jour pendant 7 jours, puis 1 comprimé/jour pendant 14 jours 3. 8. Les analyses de laboratoire: a) Grossesse: Éliminer la possibilité de grossesse et les complications liées à la grossesse si la patiente est sexuellement active 5. b) Cytologie cervicale: S’assurer que les résultats de cytologie cervicale sont à la fois récents et normaux si la patiente est sexuellement active 1. 4 Saignements utérins anormaux: investigation et prise en charge Remarque: Chez les femmes préménopausées, aucune corrélation n’a pu être établie entre l’épaisseur de l’endomètre à l’échographie et le cancer de l’endomètre 1. c) Hystéroscopie: Cet examen est recommandé lorsque la biopsie ou l’échographie ne sont pas concluantes et après un échec au traitement médical (preuves de niveau élevé) 4. d) Hystérosonographie avec solution saline: Ce n’est pas un outil diagnostique de première ligne (preuves de niveau élevé) 4, mais qui est utile si on suspecte des polypes ou des fibromes intrautérins. e) Imagerie par résonance magnétique (IRM): Ce n’est pas un outil diagnostique de première ligne (preuves de niveau modéré) 4, mais elle est habituellement requise avant de procéder à l’embolisation de l’artère utérine dans les cas de fibromes. f) Dilatation et curetage: Ce n’est pas une procédure utilisée seule pour poser un diagnostic (preuves de niveau faible à modéré) 1;4. Volume 20(13), Novembre 2012 l’autre) sans aucun arrêt pour déclencher les menstruations 16. Envisager aussi la possibilité d’une autre cause sous-jacente (p.ex., Chlamydia trachomatis).9 b) Le dispositif intra-utérin avec libération de lévonorgestrel (Mirena®) devrait être utilisé pendant au moins six mois avant de conclure qu’il est inefficace 4;16. L’acide méfanamique, 500 mg deux fois par jour pendant cinq jours peut être ajouté pour diminuer la durée des saignements utérins 17. c) Les progestatifs cycliques, par exemple, l’acétate de médroxyprogestérone (Provera®): 5 à 10 mg PO pendant 14 jours qu’on peut commencer à n’importe quel moment du cycle 16. On peut doubler la dose si le saignement survient avant que la patiente ait complété le traitement de 14 jours. Si la patiente saigne lorsqu’on commence le traitement, augmenter la dose tous les deux jours (jusqu’à un maximum de 20 mg) jusqu’à ce que le saignement cesse. Par la suite, le médicament devrait être pris pendant 14 jours puis cessé 14 jours. d) L’acétate de médroxyprogestérone en dépôt (p.ex., Depo-Provera®): Si le saignement continue après la première injection, la dose suivante peut être donnée plus rapidement ou encore un traitement de 7 jours d’œstrogène conjugué, par exemple, Premarin®, 1,25 mg/jour, peut être ajouté et répété 16. Prise en charge des saignements utérins anormaux chez les femmes préménopausées 10. En fonction du diagnostic, plusieurs choix de traitement sont disponibles (voir l’annexe 3). Il est important de discuter de ces choix avec la patiente incluant leurs effets secondaires et leurs effets sur la fertilité 4. 13. Saignements utérins anormaux ovulatoires: a) AINS: Donner les instructions à la patiente de commencer à les prendre 24 heures avant l’apparition du flux menstruel (p.ex., lorsque les crampes légères apparaissent) et de les prendre régulièrement tout au long des menstruations 4. b) L’acide tranéxamique: 500 mg à 1500 mg, q 6 à 8 h prn pendant 1 à 4 jours lors des menstruations c) Contraceptifs oraux combinés: un traitement alternatif même si les preuves d’efficacité (une petite étude comparative randomisée et plusieurs études non randomisées) ne sont pas aussi convaincantes que pour les AINS ou l’acide tranéxamique 4 d) Le dispositif intra-utérin à libération de lévonorgestrel 4;16 Remarque: L’essai thérapeutique devrait durer au moins 6 mois puisque les saignements irréguliers peuvent persister aussi longtemps 4 e) Les progestatifs uniquement: l’acétate de médroxyprogestérone, 10 mg par jour pendant 21 jours par mois 5. 11. Pour tous les traitements pharmacologiques (voir l’annexe 4), un essai thérapeutique d’au moins 3 à 6 mois est nécessaire avant de décider que le traitement choisi ne fonctionne pas. Il est important d’expliquer la longueur de l’essai thérapeutique avant de commencer n’importe quel médicament. N’importe lequel des traitements ci-dessous peut être essayé en premier; de plus, on peut combiner tous les traitements non hormonaux aux traitements hormonaux. 12. Saignements utérins anormaux anovulatoires: a) Les contraceptifs oraux combinés sont appropriés avant d’envisager d’autres tests diagnostiques ou choix de traitement 14. Si un contraceptif oral à faible dose est inefficace ou que des saignements de retrait surviennent, envisager un contraceptif avec une dose plus élevée d’œstrogène, un contraceptif avec une dose élevée de progestatif, ou l’emploi en continue d’une pilule monophasique (emballage de 21 jours pris un à la suite de 5 Saignements utérins anormaux: investigation et prise en charge Remarque: Pour réduire efficacement le saignement, le traitement devrait être plus long que les 14 jours utilisés pour traiter les saignements utérins anormaux anovulatoires. Volume 20(13), Novembre 2012 à 96% chez les femmes ménopausées; les spécimens insuffisants se retrouvent dans 8 à 40% des cas (habituellement, entre 10 et 20%) 4;11;13. Lorsque l’échantillon prélevé est adéquat, la sensibilité est supérieure à 90% 19. b) L’expérience technique de la personne qui fait le prélèvement est importante, mais un certain pourcentage d’échecs est attendu chez les femmes qui ont un endomètre atrophique. 14. Si la prise en charge médicamenteuse des saignements utérins anormaux en préménopause est inefficace, il est alors approprié de faire des investigations plus poussées (biopsie de l’endomètre, hystérosonographie avec solution saline, etc.) ou d’envisager une intervention chirurgicale (voir l’annexe 3) 14. a) Si la préservation de la fertilité est un point important, l’hystéroscopie en plus d’une dilatation et d’un curetage guidé peuvent fournir à la fois un diagnostic et un traitement de la pathologie sous-jacente 18. b) Si la préservation de la fertilité n’est pas importante et que le traitement médicamenteux a échoué ou est contre-indiqué, l’ablation de l’endomètre est un choix d’intervention satisfaisant et minimalement invasif 4;18. c) Si l’ablation de l’endomètre échoue, l’hystérectomie par laparoscopie est un autre choix qui permet une hospitalisation plus courte et exige moins de journées de convalescence que l’hystérectomie conventionnelle 4;18. d) On ne recommande plus la dilatation et le curetage comme seule procédure de traitement des saignements utérins anormaux puisqu’elle n’offre pas de bénéfices à long terme 1;4. Note clinique: À l’échographie, l’endomètre normal apparaît comme une mince épaisseur échogénique des deux côtés de la cavité de l’endomètre anéchogène. L’épaisseur de l’endomètre est la somme de l’épaisseur antéropostérieure des deux couches de l’endomètre, antérieure et postérieure. Donc, l’épaisseur de l’endomètre fait souvent référence à une «double épaisseur de l’endomètre échogène». Par souci de simplicité dans ce module, le terme «épaisseur de l’endomètre» sera utilisé. Par contre, d’autres termes peuvent apparaître sur les rapports d’échographie. L’unité de mesure habituelle est le millimètre (mm), et non le centimètre (cm). 18. L’échographie transvaginale: Une épaisseur globale de l’endomètre supérieure à 15 mm suggère fortement un cancer de l’endomètre (> 50%) 20-22. Par contre, il subsiste une controverse sur le seuil d’exclusion du cancer de l’endomètre chez les femmes ménopausées présentant des saignements utérins anormaux 23 puisqu’il «n’y a pas de consensus dans la littérature médicale sur la valeurseuil d’épaisseur de l’endomètre» 11 et «qu’il n’y a aucune valeur-seuil d’épaisseur de l’endomètre qui exclut complètement la possibilité de cancer précoce de l’endomètre 12». a) Une revue systématique réalisée en 2010 et une méta-analyse de Timmermans et al 24 sont arrivées aux résultats suivants: une valeur-seuil moyenne de 3 mm a une sensibilité de 97,9% et une spécificité de 35,4%; une valeur-seuil de 4 mm a une sensibilité de 94,8% et une spécificité de 46,7%; et une valeur-seuil de 5 mm a une sensibilité de 90,3% et une spécificité de 54%. b) L’ACOG (American Congress of Obstetricians and Gynecologists) 18 recommande une valeur-seuil de 4 mm, puisque plusieurs études d’envergure ont montré une sensibilité entre 96 et 98%, une spécificité de 36 à 68%, un taux de résultats faussement positifs de 44 à 56%, et un taux de faux négatifs de 99,4 à 100% 18. c) Timmermans et al. 24 et le SIGN (Scottish 12 Intercollegiate Guidelines Network) recommandent une valeur-seuil de 3 mm en FEMMES MÉNOPAUSÉES 15. Il faut faire l’évaluation des saignements utérins anormaux spontanés ou inattendus chez les femmes ménopausées par échographie transvaginale et(ou) biopsie de l’endomètre comme examen de base (voir l’annexe 5). L’annexe 1 fait la liste des facteurs de risque d’hyperplasie et de cancer de l’endomètre. 16. Il n’est pas nécessaire de cesser l’hormonothérapie de remplacement avant de procéder à l’investigation des saignements utérins anormaux par échographie ou biopsie de l’endomètre 12. 17. La biopsie de l’endomètre: Cette technique diagnostique à l’aveugle a largement remplacé la dilatation et curetage d’un point de vue histopathologique puisque sa sensibilité et sa spécificité sont élevées et que la procédure est moins invasive 4. a) La spécificité de la biopsie endométriale à détecter un cancer de l’endomètre va de 98 à 100% alors que sa sensibilité varie de 67% 6 Saignements utérins anormaux: investigation et prise en charge considérant les conséquences de résultats faussement négatifs qui pourraient manquer le diagnostic d’un cancer de l’endomètre par rapport aux dommages possibles d’un résultat faussement positif (preuves de niveau élevé). Remarque: Pour les femmes qui prennent une hormonothérapie de remplacement séquentielle combinée, le SIGN recommande une valeur-seuil de 5 mm pour exclure le risque de cancer de l’endomètre 12 sachant que la probabilité posttest de cancer de l’endomètre va de 2 à 5% chez les femmes présentant une épaisseur de l’endomètre de plus de 5 mm. d) La limite de toutes ces recommandations est l’échec à considérer la probabilité pré-test de cancer de l’endomètre chez une femme en particulier 25. Les patientes avec un saignement post-ménopausique ont, de façon typique, un risque de 10 à 15% de cancer de l’endomètre, mais certains groupes de patientes ont une incidence qui peut aller jusqu’à 29%. Les caractéristiques de la patiente peuvent modifier, de façon significative, la probabilité de cancer de l’endomètre (voir l’annexe 1), en particulier chez les patientes obèses et diabétiques 26. e) En fin de compte, les médecins doivent envisager, à la fois, les facteurs de risque individuels et l’épaisseur de l’endomètre pour aider leurs patientes à prendre une décision éclairée sur la nécessité de faire des interventions plus invasives par rapport à seulement une surveillance attentive. Volume 20(13), Novembre 2012 21. La dilatation et le curetage: Il s’agit d’une procédure à l’aveugle et elle n’est plus recommandée comme méthode diagnostique de première ligne (preuves de niveau modéré) 4;12. Sa sensibilité n’a pas été bien étudiée mais semble varier énormément 4;27. Les résultats de la dilatation et curetage et de la biopsie de l’endomètre concordent dans plus de 80% des cas pour les trouvailles d’hyperplasie et de cancer de l’endomètre, mais on rapporte en général que la biopsie est plus sensible 4;19. Une revue critique de 33 rapports (13 598 dilatations et curetages et 5 851 biopsies de l’endomètre réalisées en cabinet) a montré une taux d’échantillons adéquats semblables, mais un taux de complications plus élevé avec la dilatation et le curetage 11. 22. Les saignements récurrents ou persistants chez les femmes ménopausées: Il n’y a pas de preuves qui soutiennent une période de temps particulière pour répéter les examens dans les cas de saignements récurrents ou persistants chez les femmes ménopausées, mais il est important de se rappeler que toutes les méthodes diagnostiques comportent un taux de résultats faussement négatifs 12. Prise en charge des saignements utérins anormaux chez les femmes ménopausées 23. Si les résultats des tests diagnostiques de départ sont négatifs et que les symptômes disparaissent, il serait approprié de faire un suivi clinique de la patiente 3. Si les saignements persistent, l’évaluation de l’endomètre est clairement indiquée, et on devrait adresser la patiente en spécialité, si nécessaire. 19. L’échographie transabdominale constitue un examen complémentaire utilisé surtout pour évaluer l’augmentation du volume utérin ou pour obtenir une vue d’ensemble des régions pelviennes et abdominales 12. 24. Une fois qu’un problème endométrial précancéreux ou cancéreux a été traité ou exclus, les lésions bénignes peuvent alors être traitées si les saignements continuent à être problématiques (voir l’annexe 5). 20. L’hystéroscopie: Cette technique qui permet une visualisation directe et de faire une biopsie de l’endomètre peut être réalisée en externe ou sous anesthésie générale 12. Peu de preuves résultant de recherche sont disponibles. a) Le SIGN recommande l’hystéroscopie plus une biopsie pour détecter les polypes et d’autres lésions bénignes 12. b) Les lignes directrices de la SOGC de prise en charge des saignements utérins anormaux recommandent une biopsie sous hystéroscopie chez les femmes qui ont un échec au traitement médical, une lésion localisée intrautérine et apparente, et des résultats négatifs aux examens en présence de saignements persistants 15. LES ÉLÉMENTS CLÉS • Le diagnostic et la prise en charge adéquate des saignements utérins anormaux dépendent d’une approche structurée et logique de l’investigation. • L’investigation des saignements utérins anormaux chez les femmes préménopausées exige d’éliminer la grossesse, les médicaments et les causes systémiques, et de classifier les saignements en ovulatoires ou anovulatoires, avant de faire des investigations spécifiques à la recherche d’une cause utérine. • Le principal objectif de l’investigation des saignements utérins chez les femmes ménopausées est de diagnostiquer tout changement utérin qui peut être précancéreux ou cancéreux. 7 Saignements utérins anormaux: investigation et prise en charge Volume 20(13), Novembre 2012 (voir la section Renseignements généraux, point 5a). Les autres possibilités incluent une endométrite à Chlamydia, l’adénomyose, et la grossesse ou la rétention de produits de conception. COMMENTAIRES DES HISTOIRES DE CAS Cas numéro 1: Catherine, âgée de 17 ans Quelle autre information à l’histoire pourrait aider à déterminer la cause sous-jacente au saignement abondant? Que feriez-vous maintenant? Les conséquences psychosociales et la peur d’être embarrassée par un saignement abondant demeurent significatives chez la plupart des femmes (voir la section Renseignements généraux, point 2), et il est important de la rassurer et d’offrir un traitement. Un AINS devrait aider à diminuer la douleur et réduire les saignements, mais il doit être pris en début de menstruation et utilisé régulièrement (voir la section Renseignements généraux, point 13a). Un contraceptif combiné monophasique pourrait aussi aider, à la fois, le saignement et la douleur; l’expérience clinique montre des bénéfices, mais les preuves de bonne qualité manquent (voir la section Renseignements généraux, point 13c). La prolongation du cycle menstruel (deux ou trois cycles sans saignement de retrait) offre le bénéfice supplémentaire d’éviter les menstruations durant les compétitions. L’acide tranéxamique peut constituer un autre choix pour réduire les saignements (voir la section Renseignements généraux, point 13b). En fin de compte, le choix du traitement repose sur une combinaison de médicaments tout en tenant compte des préférences de la patiente (voir la section Renseignements généraux, points 10 et 11; l’annexe 3). Il serait approprié de faire une histoire approfondie des menstruations et de la sexualité; l’anamnèse devrait inclure les antécédents familiaux et tout saignement à d’autres sites, la liste des médicaments actuels incluant ceux en vente libre et les produits de santé naturels; et l’histoire psychosociale (voir la section Renseignements généraux, points 3 et 7; et les annexes 2 et 3). Si la patiente avait des saignements abondants mais réguliers depuis sa ménarche, cet élément augmenterait votre suspicion de diathèse hémorragique (voir la section Renseignements généraux, point 5a). Quel examen physique serait approprié? L’examen physique devrait inclure les signes vitaux, le poids, la taille, l’IMC, les signes d’anémie, l’examen de la thyroïde et des organes génitaux externes pour détecter toute lésion. L’examen gynécologique comprendrait l’évaluation du col utérin à la recherche de saignement au contact et de douleur à la mobilisation; de plus, cet examen révèlerait la présence de polypes cervicaux et d’érosions, le volume et le contour utérin de même que tout signe d’atteinte inflammatoire pelvienne (AIP) (voir l’annexe 3). Cas numéro 2: Marie, âgée de 48 ans Quels autres examens envisageriez-vous? Quels examens envisageriez-vous à partir de cette information? Les analyses appropriées devraient inclure un ß-HCG urinaire pour éliminer une grossesse et une FSC (voir la section Renseignements généraux, point 8 et l’annexe 3). En fonction des antécédents personnels, familiaux et des autres trouvailles cliniques, on pourrait faire un dépistage de la maladie de von Willebrand en plus des analyses de la ferritine et de la TSH (voir la section Renseignements généraux, points 5 et 8). Il serait aussi adéquat de faire le dépistage de la Chlamydia et de la gonorrhée en même temps que la cytologie cervicale (voir la section Renseignements généraux, point 8). Puisque l’examen gynécologique de Marie est normal, les principales possibilités diagnostiques sont les cycles anovulatoires (voir la section Renseignements généraux, points 3 et 4), l’adénomyose, et un possible adénocarcinome de l’endomètre (voir la section Renseignements généraux, point 6 et l’annexe 1). Voir l’annexe 2 pour les causes possibles des saignements utérins anormaux en périménopause. Deuxième partie Les examens possibles incluent: FSC, TSH pour déterminer si son niveau de TSH est thérapeutique (voir la section Renseignements généraux, point 8d), biopsie de l’endomètre et échographie pelvienne (voir l’annexe 3). Il serait aussi important de faire un test de grossesse (voir la section Renseignements généraux, point 8a). À quoi pensez-vous? Le problème de Catherine semble être un saignement ovulatoire excessif. Parce qu’elle est jeune, un problème de diathèse hémorragique est possible, en particulier, si ses menstruations sont abondantes depuis sa ménarche 8 Saignements utérins anormaux: investigation et prise en charge Volume 20(13), Novembre 2012 Cas numéro 3: Cassandre, âgée de 55 ans En se basant uniquement sur son âge, il faut éliminer le cancer de l’endomètre même si le risque est plus élevé chez les femmes qui ont des facteurs de risque supplémentaires (voir la section Renseignements généraux, point 4, et l’annexe 1). Il est approprié de commencer par une biopsie de l’endomètre pour l’évaluer (voir la section Renseignements généraux, point 9a). L’échographie transvaginale est utile pour visualiser les anomalies anatomiques, par exemple, les polypes de l’endomètre; toutefois, l’épaisseur de l’endomètre n’est pas utile chez les femmes préménopausées ou en périménopause (voir la section Renseignements généraux, point 9b, et l’annexe 3). Quels examens envisageriez-vous avec l’information actuelle? Les saignements légers (spotting) en post-ménopause sont plus souvent d’origine atrophique et ont peu de chances d’être un problème grave (voir les annexes 2 et 5). Par contre, le cancer de l’endomètre est la cause de 10 à 15% des saignements chez les femmes ménopausées donc, il est important d’exclure cette possibilité (voir la section Renseignements généraux, point 18d). Les examens appropriés au départ sont la biopsie de l’endomètre et(ou) l’échographie transvaginale pour évaluer l’endomètre (voir la section Renseignements généraux, points 15, 17 et 18; et l’annexe 5). En quoi votre approche changerait-elle si elle avait une histoire familiale de cancer du côlon? Deuxième partie Même si une histoire familiale de cancer du côlon augmente son risque de cancer de l’endomètre (voir la section Renseignements généraux, point 6, et l’annexe 1), Marie rencontre déjà les critères pour passer une biopsie de l’endomètre en raison de ses multiples facteurs de risque (âgée de plus de 45 ans, nulliparité et possible infertilité). Comment pourriez-vous prendre en charge Cassandre à cette étape? Puisque l’endomètre de Cassandre a un épaisseur de 3 mm et que ses saignements ont cessé, il serait approprié de faire un suivi clinique (voir l’annexe 5). Parce que l’IMC élevé de Cassandre augmente la possibilité de cancer de l’endomètre (voir l’annexe 1), certains médecins préfèrent adresser la patiente en gynécologie pour une évaluation plus poussée (voir l’annexe 5). Quel traitement envisageriez-vous si son test de grossesse est négatif et qu’il n’y a pas d’anomalies anatomiques détectées lors de l’investigation? Le problème de Marie semble probablement être un saignement anovulatoire en périménopause (voir la section Renseignements généraux, point 3a). Les traitements possibles incluent uniquement des progestatifs (stérilet avec lévonorgestrel, depo-Provera, progestatifs oraux cycliques ou en continue) ou un contraceptif oral combiné (voir l’annexe 3). Le choix de traitement sera déterminé en collaboration avec la patiente après discussion sur l’efficacité, les effets secondaires et les effets sur la fertilité (voir la section Renseignements généraux, points 10 et 12; et l’annexe 4). Troisième partie – Trois mois plus tard Comment procéderiez-vous? Envisager de demander une hystérosonographie avec solution saline pour évaluer la possibilité de polypes. Certains médecins répèteraient la biopsie de l’endomètre et l’échographie transvaginale pour évaluer l’endomètre (voir la section Renseignements généraux, points 17 et 18) puis demanderaient une consultation en gynécologie pour une évaluation plus poussée, au besoin (voir l’annexe 5). Si les symptômes persistent après trois mois, que feriezvous? © La Fondation pour l’éducation médicale continue Vol. 20(13), Novembre 2012 Envisager une hystérosonographie avec solution saline pour détecter les fibromes sous-muqueux ou les polypes (voir la section Renseignements généraux, point 9d). Vous pouvez aussi répéter la biopsie de l’endomètre puisque les résultats faussement négatifs sont d’environ 10% même avec un échantillon adéquat (voir la section Renseignements généraux, point 17). Si tous les résultats sont normaux, envisager une consultation en gynécologie (voir l’annexe 3). 9 Auteure: Joanne Opsteen, NP-PHC, BScN, MSc Infirmière praticienne Toronto, Ontario Réviseurs: Dr Risa Bordman, CCFP FCFP Médecin de famille Toronto, Ontario Saignements utérins anormaux: investigation et prise en charge Dr Gillian Graves, FRCSC Obstetrician and Gynecologist Halifax, Nouvelle-Écosse Volume 20(13), Novembre 2012 (Oromocto, Nouveau-Brunswick) et Anita Wong (Langley, Colombie-Britannique) qui ont testé ce module de formation et proposé des améliorations. Rédactrice Dre Jacqueline Wakefield, médicale en chef: CCFP, FCFP Médecin de famille Tobermory, Ontario Divulgation de conflits d’intérêts: Joanne Opsteen, Risa Bordman, Jacqueline Wakefield, et Joanna Gorski n’en ont déclaré aucun. Rédactrice médicale: Joanna Gorski, BSc (Hons), BEd, DVM Niagara-on-the-Lake, Ontario Gillian Graves a reçu le remboursement de frais de ParkeDavis pour une conférence au sujet des contraceptifs oraux et Seasonale. Traduction: Biograph Coordonnatrice développement des modules: Dawnelle Hawes, BA, BKin, MEd Hamilton, Ontario Même si le plus grand soin a été apporté à la préparation des informations contenues dans ce module, le Programme ne peut en garantir la pertinence dans des cas cliniques particuliers ou chez certains patients. Les médecins et les autres professionnels de la santé doivent utiliser leur propre jugement clinique, fondé sur les circonstances particulières de chaque cas, pour décider de la prise en charge et du traitement de leur patient. Quiconque utilise ces renseignements, le fait à ses risques, et ne peut tenir pour L’équipe de rédaction de La Fondation tient à remercier Brian Ashton (Bedford, Nouvelle-Écosse), Loredana Di Santo (Maple, Ontario) et Maria Hubinette (Vancouver, Colombie-Britannique) qui ont participé à la table ronde initiale de ce module. De plus, La Fondation remercie les groupes-pilotes PGBP facilités par Beatriz Sainz responsable La Fondation pour l’éducation médicale continue ni le Programme d’apprentissage en petit groupe basé sur la pratique d’aucun incident ou dommage qui pourrait découler de cet usage. Les ressources sur le Web citées dans ce module étaient toujours actives au moment de la publication. NIVEAUX DE PREUVES Niveau de preuves Type de preuves Élevé • Revues systématiques/méta-analyses qui incluent une grande variété d’études bien conçues (peu de critères d’exclusion/de risque de biais, directement applicables à la population ciblée); l’estimation des résultats a un intervalle de confiance étroit. • Études comparatives randomisées d’envergure et bien conçues. Les conclusions de l’étude ont peu de chances d’être grandement modifiées par l’information supplémentaire de futures études. Modéré • Revues systématiques/méta-analyses d’études qui ont plus de critères d’exclusion/de risque de biais (études comparatives randomisées moins bien conçues, cohortes, études de cas-témoins), ou dont l’estimation des résultats a un intervalle de confiance élevé. • Une seule étude comparative randomisée bien conçue mais de taille modérée. • Études bien conçues, cohérentes, comparatives mais pas randomisées. • Études de grandes cohortes. Les conclusions de l’étude pourraient changer avec l’information supplémentaire de futures études. Faible • Petites études comparatives randomisées avec un risque élevé de biais. • Études comparatives ou cohortes avec critères d’exclusion significatifs/risques de biais ou variation significative des résultats entre les différentes études. Les preuves provenant d’études bien conçues dans les populations étudiées sont insuffisantes ou inexistantes. Très faible • Opinion d’experts • Rapports de cas individuel ou séries de cas Sources: 1) Scottish Intercollegiate Guidelines Network-(SIGN) http://www.sign.ac.uk/guidelines/fulltext/50/annexb.html. Accessed Oct, 2012; 2) U.S. Preventive Services Task Force Grade Definitions. May 2008. http://www.uspreventiveservicestaskforce.org/uspstf/ grades.htm accessed Oct, 2012; 3) Balshem H, Helfand M, Schunemann HJ, Oxman AD, Kunz R, Brozek J et al. GRADE guidelines: 3. Rating the quality of evidence. J Clin Epidemiol 2011; 64(4):401-406. PM:21208779 10 Saignements utérins anormaux: investigation et prise en charge Volume 20(13), Novembre 2012 Références bibliographiques (1) Telner DE, Jakubovicz D. Approach to diagnosis and management of abnormal uterine bleeding. Can Fam Physician 2007; 53(1):58-64. PM:17872610 (2) De Silva NK, Zurawin RK. Definition and evaluation of abnormal uterine bleeding in adolescents. In: Middleman AB, Kirkland JL, editors. UpToDate. Waltham, MA: UpToDate; 2012. (3) Bordman R, Telner D, Jackson B, Little D, Gamache N. An Approach to the Diagnosis and Management of Benign Uterine Conditions in Primary Care. Second edition. 2010. Centre for Effective Practice and Ontario College of Family Physicians. http://machealth.ca/programs/buc/m/resources/26.aspx Accessed Oct, 2012. (13) Albers JR, Hull SK, Wesley RM. Abnormal uterine bleeding. Am Fam Physician 2004; 69(8):1915-1926. PM:15117012 (14) Ayers DM, Montgomery M. Putting a stop to dysfunctional uterine bleeding. Nursing 2009; 39(1):44-50. 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Sources: (1) Farquhar CM, Lethaby A, Sowter M, Verry J, Baranyai J. An evaluation of risk factors for endometrial hyperplasia in premenopausal women with abnormal menstrual bleeding. Am J Obstet Gynecol 1999;181(3):525-529.; 2) Guido RS, Kanbour-Shakir A, Rulin MC, Christopherson WA. Pipelle endometrial sampling: sensitivity in the detection of endometrial cancer. J Reprod Med 1995;33:76-8. 3) Vilos GA, Lefebvre G, Graves GR. Guidelines for the Management of Abnormal Uterine Bleeding. JOGC 2001;106(August):1-6. Femmes ménopausées Facteur de risque RC/RR* IC 95% Histoire familiale de cancer de l’endomètre ou colorectal Surplus de poids: IMC ≥ 26 kg/m2 2,0 1,05–3,7 Obésité: IMC ≥ 35 kg/m2 4,4–4,7 3,12–7,07 Âge: par année au-dessus de 55 ans 1,03 0,99–1,03 Diabète 2,2 1,09–4,6 Nulliparité 2,1 0,9–4,8 Tamoxifène(1) Traitement de > 5 ans augmente le risque d’au moins quatre fois Commentaires Risque bien établi, mais l’information détaillée n’est pas disponible chez les femmes ménopausées Les études épidémiologiques ont constamment montré que l’obésité augmente le risque Les risques augmentent constamment avec l’âge Le traitement à plus forte dose et pour une plus longue période de temps augmente encore plus le risque RC: rapport de cotes; IC: intervalle de confiance; *RR: risque relatif [Remarque: avec des taux de prévalence d’environ 10%, ces statistiques donnent essentiellement les mêmes valeurs] Sources: 1) Scottish Intercollegiate Guidelines Network. 61. Investigation of Post-Menopausal Bleeding. A national clinical guideline. Royal College of Physicians. 2002; 2) Opmeer BC, van Doorn HC, Heintz AP, Burger CW, Bossuyt PM, Mol BW. Improving the existing diagnostic strategy by accounting for characteristics of the women in the diagnostic work up for postmenopausal bleeding. BJOG 2007 Jan;114(1):51-8. PMID: 17233860; 3) McCullough ML, Patel AV, Patel R, Rodriguez C, Feigelson HS, Bandera EV, Gansler T, Thun MJ, Calle EE. Body mass and endometrial cancer risk by hormone replacement therapy and cancer subtype. Cancer Epidemiol Biomarkers Prev 2008 Jan;17(1):73-9. Epub 2008 Jan 9. PMID: 18187388; 4) Zocchetti C, Consonni D, Bertazzi PA. Relationship between prevalence rate ratios and odds ratios in cross-sectional studies. Int J Epidemiol 1997 Feb;26(1):220-3. PMID: 9126523 © La Fondation pour l’éducation médicale continue, www.fmpe.org Novembre 2012 13 ANNEXE 2. Causes possibles de saignements utérins anormaux en fonction des années de reproduction Peu après la ménarche Années de reproduction Périménopause Ménopause À tous les âges Cycles anovulatoires: liés à l’axe hypothalamo-hypophysaire-ovarien immature Suppression hypothalamique: stress, perte de poids, exercice intense, trouble alimentaire Diathèse hémorragique Grossesse Infection pelvienne Grossesse et problèmes liés à la grossesse Maladie anatomique: polypes, adénomyose, leiomyome/fibromes Cancer et hyperplasie/lésions précancéreuses Coagulopathie/diathèse hémorragique Dysfonction de l’ovulation/anovulation Dysfonction endocrinienne: syndrome des ovaires polykystiques, dysfonction thyroïdienne, adénome hypophysaire Infection pelvienne Maladie systémique: rénale, hépatique Anovulation Maladie anatomiques: polypes, adénomyose, leiomyome/fibromes Cancer et lésions précancéreuses Atrophie Cancer et lésions précancéreuses Maladie anatomiques: polypes, fibromes, adénomyose Médicaments: contraceptifs, antidépresseurs, hormone de remplacement de la thyroïde, anticoagulants, AINS, acide acétylsalicylique, antipsychotiques, antiépileptiques, tamoxifène et traitement avec des œstrogènes Produits de santé naturels: ginko, ginseng, agripaume cardiaque, soya Sources: 1) Telner D, Jakubovicz D. Approach to diagnosis and management of abnormal uterine bleeding. Can Fam Physician 2007;53:58–64; 2) Albers JA, Hull SK, Wesley RM. Abnormal uterine bleeding. Am Fam Physician 2004;69:1915–26; 3) Verrotti C, Benassi G, Caforio E, Nardelli GB. Targeted and tailored diagnostic strategies in women with perimenopausal bleeding: advantages of the sonohysterographic approach. Acta Biomed 2008;79(2):133-136; 4) De Silva NK, Zurawin RK. Definition and evaluation of abnormal uterine bleeding in adolescents. In: Middleman AB, Kirkland JL, editors. UpToDate. Waltham, MA: UpToDate; 2012.; 5) Sweet MG, Schmidt-Dalton TA, Weiss PM. Evaluation and Management of Abnormal Uterine Bleeding in Premenopausal Women. Am Fam Physician 2012; 85(1):35-43. ; 6) Practice bulletin no. 128: diagnosis of abnormal uterine bleeding in reproductive-aged women. American College of Obstetrics and Gynecology. Obstet Gynecol. 2012 Jul;120(1):197-206. PMID: 22914421. © La Fondation pour l’éducation médicale continue, www.fmpe.org Novembre 2012 ANNEXE 3. Approche par étape des saignements utérins anormaux chez les femmes préménopausées Étape 1 – Présentation/Histoire médicale Quantité de sang perdu, hémorragie, fatigue, douleur, répercussions sur les habitudes de vie et les activités Cycles ovulatoires ou anovulatoires Histoire sexuelle Grossesse: explorer la possibilité de grossesse actuelle et le désir de future grossesse Problèmes psychologiques: en particulier, le stress et la dépression Histoire familiale: de saignement familial et de caillots sanguins Médicaments qui causent des saignements: contraceptifs, anticoagulants, produits naturels (ginseng, gingko, produits du soya), phénothiazines, ISRS/tricycliques, corticostéroïdes, thyroxine, tamoxifène (exige un prélèvement de l’endomètre) Dispositifs intra-utérins Causes systémiques: syndrome des ovaires polykystiques, diabète, dysfonction thyroïdienne, maladies hypophysaires ou hypothalamiques et problèmes hépatiques ou surrénaliens Étape 2 – Examen physique Poids, taille, IMC, signes vitaux Thyroïde Peau: pâleur, ecchymose, pétéchies, vergetures abdominales, acné, hirsutisme, acanthosis nigricans Examen au spéculum: cytologie cervicale + écouvillon; friabilité du col associé aux infections ou dysplasie • Réévaluer ou consulter en spécialité si résultats anormaux à la cytologie Examen pelvien/bimanuel: dépistage de pathologie de l’appareil génital (fibromes, polypes, masses annexielles, sensibilité, etc.) • Si anormal, envisager échographie transvaginale • Si fibromes ou polypes, adresser en gynécologie Étape 3 – Investigation Tout d’abord éliminer la grossesse et les saignements associés FSC: envisager la ferritine TSH: si symptômes/signes cliniques compatibles avec une dysfonction thyroïdienne Bilan de coagulopathie: si histoire familiale ou dyscrasie sanguine Échographie pelvienne: de préférence, transvaginale Biopsie de l’endomètre: si risque accru d’hyperplasie de l’endomètre, atypie ou cancer Approche face aux résultats: Hyperplasie sans atypie: 10 mg d’acétate de médroxyprogestérone (Provera®), 5 à 90 jours; répéter la biopsie dans 3 à 6 mois Atypie/carcinome: adresser à un gynécologue Facteurs de risque de cancer de l’endomètre IMC > 40 ou poids >90 kg Âge > 45 ans Diabète Cycles anovulatoires/syndrome des ovaires polykystiques† Histoire familiale de cancer de l’endomètre ou du côlon Utilisation du tamoxifène † Remarque: Le risque à long terme d’hyperplasie de l’endomètre ou de carcinome existe lors de cycles anovulatoires et de syndrome des ovaires polykystiques. Protéger l’endomètre avec des contraceptifs hormonaux soit, Mirena®, ou soit, des progestatifs cycliques, tels la progestérone (Prometrium®) 200 à 300 mg/jour; l’acétate de noréthindrone (Norlutate®) 5 à 10 mg/jour; ou l’acétate de mégestrol (Megace®) 30 mg/jour (voir l’annexe 4) Étape 4 – Traitement médical Saignements utérins anormaux ovulatoires AINS: commencer 24 heures avant et poursuivre durant les menstruations Acide tranéxamique (Cyclokapron®): antifibrinolytique qui réduit la perte sanguine; prendre 500 à 1500 mg q 6 aux 8 heures, de 1 à 4 jours lors des saignements Progestatifs cycliques (Provera®) 10 mg/jour x 21 jours/mois ou Stérilet avec libération de lévonorgestrel (Mirena®) Saignements utérins anormaux anovulatoires sans atypie/cancer Contraceptifs oraux combinés: éthinyl estradiol < 35 mcg, ou Progestatifs cycliques: (p.ex., Provera® 5 à 10 mg/jour x 14 jours/mois) ou Depo-Provera®, ou Stérilet avec libération de lévonorgestrel (Mirena®) Étape 5 – Évaluations plus poussées/traitements chirurgicaux si le traitement médical a échoué Si ces examens n’ont pas déjà été faits: Échographie transvaginale Biopsie endométriale Hystérosonographie avec solution saline Consultations en gynécologie • Hystéroscopie • Ablation de l’endomètre • Hystérectomie Remarque: La dilatation et curetage n’est plus un choix de traitement des saignements utérins anormaux puisqu’il n’y a pas de bénéfices à long terme [Sources (1) et (2) ci-dessous] La prise en charge des saignements aigus chez les patientes hémodynamiquement stables consiste en des doses élevées de contraceptifs hormonaux (c.-à-d., 35 mcg éthinyl estradiol) 2 à 4 comprimés/jour x 7 jours, puis 1 comprimé/jour x 14 jours [Sources (1) et (5) ci-dessous]. Sources: 1) Bordman R, Telner D, Jackson B, Little D, Gamache N. An approach to the diagnosis and management of benign uterine conditions in primary care. 2010. Centre for Effective Practice and Ontario College of Family Physicians. http://machealth.ca/programs/buc/m/resources/26.aspx Accessed Oct, 2012; 2) Heavy menstrual bleeding. Clinical practice guideline 44. 2007. London, UK, National Institute for Health and Clinical Excellence (NICE). http://guidance.nice. org.uk/CG44 Accessed Oct, 2012; 3) Albers JR, Hull SK, Wesley RM. Abnormal uterine bleeding. Am Fam Physician 2004; 69(8):1915-1926. PM:15117012; 4) Sweet MG, Schmidt-Dalton TA, Weiss PM. Evaluation and management of abnormal uterine bleeding in premenopausal women. Am Fam Physician 2012; 85(1):3543; 5) Zacur HA. Managing an episode of acute or prolonged uterine bleeding. In: Barbieri RL, Falk SJ, editors. UpToDate. Waltham, MA: UpToDate; 2012. ; 6) Practice bulletin no. 128: diagnosis of abnormal uterine bleeding in reproductive-aged women. American College of Obstetrics and Gynecology. Obstet Gynecol. 2012 Jul;120(1):197-206. PMID: 22914421 © La Fondation pour l’éducation médicale continue, www.fmpe.org 15 Novembre 2012 © La Fondation pour l’éducation médicale continue, www.fmpe.org Novembre 2012 16 Le stérilet dure 5 ans, puis insérer un nouveau dispositif intra-utérin Relâche lentement la progestérone pour prévenir la prolifération de l’endomètre Fréquent: saignement de retrait (spotting) irrégulier, (peu durer pendant 6 mois) Peu fréquent: aménorrhée Rare: perforation utérine, expulsion, effets secondaires de la progestérone par absorption systémique Fréquent: prise de poids, saignement irrégulier, aménorrhée, ballonnement/ rétention hydrique, sensibilité aux seins Peu fréquent: perte de densité osseuse Rare: dépression Peu fréquent: nausée, céphalée Fréquent: prise de poids, ballonnement, sensibilité aux seins, céphalée, acné (mais habituellement mineure et transitoire) Très rare: TEV, AVC, infarctus Fréquent: changement de l’humeur, céphalée, nausée, rétention hydrique/ ballonnement, sensibilité aux seins, prise de poids, saignements de retrait Peu fréquent: indigestion, diarrhée, céphalée Rare: aggravation de l’asthme chez les patients sensibles, ulcère avec saignement possible Peu fréquent: étourdissement, céphalée, rash cutané Fréquent: indigestion, diarrhée Effets secondaires* 30 à 45 $ par injection équivaut à environ 10 à 15 $ par mois Prometrium® 100 mg = 30 $ Micronor® 0,35 mg = 30 à 35 $ Norlutate® 5 mg = 60 $ Médroxyprogestérone 5 mg = 6 à 15 $ ~ 15 à 35 $ en fonction de la marque 500 mg est ~40 $ Varie en fonction du type et de la marque utilisés et de la quantité nécessaire par mois Ibuprofène (Advil®, Motrin®) et naproxène sodique 220 mg (Aleve®) sont en vente libre Prix par dose d’un produit générique en vente libre, ibuprofène et naproxène, varie entre 0,25 à 1,00 $ Coût mensuel approximatif Grossesse, maladie inflammatoire 350 à 375 $ par stérilet équivalent à 7$ pelvienne, saignement utérin non par mois diagnostiqué, anomalies utérines qui modifient la cavité utérine/col, cancer du col/utérus, maladie hépatique aiguë, immunosuppression, leucémie Les mêmes que les progestatifs oraux (ci-dessus) Prometrium®: allergie aux arachides Saignement vaginal non diagnostiqué/ maladie aux seins (incluant le cancer) grossesse, maladie hépatique sévère, dépression Histoire/trouble thromboembolique actif, maladie cérébrovasculaire, maladie coronarienne, TEV, maladie hépatique aiguë, cancer du sein, migraine avec aura, saignement vaginal anormal non diagnostiqué, grossesse, hypertension mal contrôlée, fumeuse âgée de > 35 ans Histoire, risque, ou maladie trhomboembolique active [TEV, EP (embolie pulmonaire)] Trouble acquis de perception des couleurs Précaution chez les patients asthmatiques, polypes nasaux, maladie rénale, maladie hépatique, insuffisance cardiaque, hypertention Ulcères peptiques aigus ou antécédents d’ulcères, maladie inflammatoire de l’intestin active, hypersensibilité aux AINS Contre-indications Sources: 1) Bordman R, et al. An Approach to the Diagnosis and Management of Benign Uterine Conditions in Primary Care. Center for Effective Practice, University of Toronto, 2005.; 2) NICE clinical guideline 44. Table 1. Pharmaceutical treatment proven to reduce menstrual bleeding. Available at www.nice.org.uk/CG44 (accès vérifié en octobre 2012). * Fréquent = environ 1 chance sur 100; peu fréquent = environ 1 chance sur 1000; rare = environ 1 chance sur 10 000; très rare = environ 1 chance sur 100 000 Progestifs: dispositif intrautérin: Stérilet avec libération de lévonorgestrel (Mirena®) Prévient la prolifération de l’endomètre 150 mg IM q 3 mois Progestatifs: injectables Médroxyprogestérone (Depoprovera®) surveiller la DMO si utiliser plus de 2 ans Prévient la prolifération de l’endomètre Saignements utérins anormaux ovulatoires: 21 jours/mois •Provera® 5 à 10 mg •Norlutate® 2,5 à 10 mg Saignements utérins anormaux anovulatoires: Provera®5 à 10 mg 10 à 14 jours/mois Norlutate® 2,5 à 10 mg jour des jours 5 à 25 Micronor® 0,35 mg par jour Progestatifs oraux: • Médroxyprogestérone (Provera®) • Noréthindrone (Norlutate®) • Noréthisterone (Micronor®) • Progestérone (Prometrium®) Prévient la prolifération de l’endomètre Tel qu’indiqué sur l’emballage Contraceptifs oraux combinés (COC) Agent antifibrinolytique Diminue la production de prostaglandines Action 500 à 1500 mg q 6-8h prn (Remarque: 6 g est la dose quotidienne maximale) Diclofenac sodique 50 mg tid Ibuprofène 400 mg q 4-6h Acide méfénamique 500 mg q 6-8 h Naproxène 250-500 mg q 6-12h Dose Acide tranéxamique (Cyklokapron®) AINS (anti-inflammatoires non stéroïdiens • Acide méfénamique • Naproxène (Naprosyn®, Anaprox®) • Ibuprofène (Advil®, Motrin®) • Diclofenac sodique (Voltaren®) Médicament/dispositif ANNEXE 4. Médicaments fréquemment utilisés pour traiter les saignements anormaux utérins ANNEXE 5. Approche par étape des saignements utérins anormaux chez des femmes ménopausées Étape 1 – Présentation/histoire Diagnostic différentiel et fréquence Quantité/fréquence des pertes sanguines Médicaments causant des saignements: hormonothérapie de remplacement, anticoagulants, AAS, tamoxifène Facteurs de risque de cancer de l’endomètre: obésité, diabète, histoire familiale de cancer, etc. Vaginite atrophique Polype endométrial Hyperplasie de l’endomètre Cancer de l’endomètre 59% 17% 10% 10% Effets hormonaux Cancer cervical Autre Source: Karlsson 1995 7% 2% < 1% Étape 2 – Examen physique Examen général: • Taille, poids, IMC • Signes de maladie hépatique • Ecchymose Cytologie cervicale si pas à jour ou antécédents d’anomalie Examen gynécologique: • Organes génitaux externes • Vaginite atrophique/infectieuse • Volume de l’utérus/contour Écouvillonnage du col ou test PCR sur l’urine si à risque d’ITS Étape 3 – Investigation/principes de traitement FSC Évaluer l’endomètre/cavité de l’utérus INR, PTT, temps de saignement, dépistage de Biopsie de l’endomètre, échographie transvaginale, ou les deux pour l’évaluer la maladie de von Willebrand si preuves de l’endomètre coagulopathie (ecchymose, saignement ailleurs) Fonder le choix de la première investigation en fonction des préférences de la TSH si symptômes ou signes de maladie de la thyroïde patiente, de l’expérience du médecin avec cet examen, et de la disponibilité de l’échographie Échographhie transvaginale Si double épaisseur sous la valeur-seuil* (< 3 mm) et symptômes ont disparu » surveillance Si double épaisseur au-dessus de la valeur-seuil* (> 3 mm) ou symptômes persistent » évaluation de l’endomètre requise *Voir la section Renseignements généraux, point 18 au sujet de la controverse autour de la valeur-seuil. Biopsie de l’endomètre et résultats Normale Symptômes disparus Symptômes persistent Incapable de faire la biopsie ou Échantillon inadéquat Suivi Échographie transvaginale (voir ci-dessus) Hyperplasie sans atypie Hyperplasie avec atypie/cancer Traiter avec Provera®, 10 à 20 mg pendant 5 à 90 jours Répéter la biopsie dans 3 à 6 mois Consulter en gynécologie Étape 4 – Traitement médical après investigation Traitement avec œstrogènes topiques pour l’atrophie vaginale: crème, comprimés, anneau vaginal Si prise d’hormonothérapie de remplacement, ajuster la dose avec essai/erreur après avoir éliminé la possibilité de pathologie • Augmenter les œstrogènes et (ou) diminuer les progestatifs si épaisseur de l’endomètre ≤ 5 mm • Diminuer les œstrogènes et (ou) augmenter les progestatifs si épaisseur de l’endomètre > 5 mm • Varier le schéma thérapeutique: cyclique versus en continue Étape 5 – Évaluations plus poussées/traitements chirurgicaux Hystérosonographie avec solution saline Hystéroscopie Ablation des polypes Hystérectomie Sources: 1) Bordman R, Telner D, Jackson B, Little D, Gamache N. An Approach to the diagnosis and management of benign uterine conditions in primary care. second. 2010. Centre for Effective Practice and Ontario College of Family Physicians. http://machealth.ca/programs/buc/m/resources/26.aspx Accessed Jan, 2012; 2) Heavy menstrual bleeding. Clinical practice guideline 44. 2007. London, UK, National Institute for Health and Clinical Excellence (NICE). http://guidance.nice.org.uk/CG44 Accessed Jan, 2012; 3) Albers JR, Hull SK, Wesley RM. Abnormal uterine bleeding. Am Fam Physician 2004; 69(8):1915-1926. PM:15117012; 4) Sweet MG, Schmidt-Dalton TA, Weiss PM. Evaluation and management of abnormal uterine bleeding in premenopausal women. Am Fam Physician 2012; 85(1):35-43.; 5) Opmeer BC, van Doorn HC, Heintz AP, Burger CW, Bossuyt PM, Mol BW. Improving the existing diagnostic strategy by accounting for characteristics of the women in the diagnostic work up for postmenopausal bleeding. BJOG. 2007 Jan;114(1):51-8. BJOG. 2007 Jan;114(1):51-8. PMID: 1723386 © La Fondation pour l’éducation médicale continue, www.fmpe.org Novembre 2012 17